Jeûne: bienfaits, programme, effets indésirables

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Le jeûne est un protocole de santé traditionnel et naturel qui consiste à modifier, réduire ou éliminer l’alimentation, afin de permettre au corps de se régénérer. Longtemps décrié par la médecine moderne, il est de plus en plus étudié et plébiscité. Découverte des bienfaits et effets indésirables du jeûne.

Définition

Le jeûne est une restriction alimentaire, un ou plusieurs types d’aliments sont retirés du régime alimentaire habituel. Cette modification crée une restriction calorique partielle ou totale, qui a pour but d’améliorer la santé.

Histoire

Assiette vide, sans couverts, représentant le jeûne: bienfaits et danger de ce type de diète.

Le jeûne est naturellement pratiqué par les animaux, car trouver de la nourriture en milieu naturel n’est pas toujours aisé, selon les conditions et saisons. Ces périodes de disette, si elles ne sont pas trop prolongées permettent ainsi à l’organisme de se régénérer, à travers différents processus. Les animaux jeûnent également de manière instinctive, en cas de maladie ou de blessure.

Les êtres humains, eux aussi, le pratiquent depuis toujours.
Tout d'abord, comme les animaux, par la soumission aux éléments extérieurs, conditionnant l’abondance ou le manque de nourriture, mais aussi en cas de maladie ou de blessure. Dans ce cas précis, la sensation de faim diminue alors fortement et de manière automatique. Ainsi, beaucoup de personnes s’abstiennent naturellement de manger, car elles n’en ressentent pas le besoin.

Par l'intermédiaire de la culture, le jeûne s’est instauré comme règle de vie et d’hygiène. Ainsi, de très nombreuses religions (Christianisme, Islam, Judaïsme, Bouddhisme, Hindouisme) et pratiques spirituelles d'autres cultures (culture des peuples autochtones d'Amérique) le préconisent.

Dans la Grèce antique, Hippocrate le père de la médecine moderne, le prescrivait à ses patients. Socrate et Platon jeûnaient plusieurs jours, afin d’aiguiser leur raisonnement philosophique.

Le docteur Isaac Jenning fut l’un des premiers médecins américains à préconiser le jeûne au début du 19ème siècle. Cependant, les premières études scientifiques sur la pratique ne sont menées qu’à la fin du 19ème siècle. Au 20ème siècle, Herbert M. Shelton, un américain, un des fondateurs de la naturopathie, fera jeûner un grand nombre de ses patients. Il étudiera alors son impact sur la santé. En France Albert Mosséri, hygiéniste, l’étudie et approfondit la recherche avec succès.

Qu’est ce que le jeûne?

Le jeûne dans sa définition la plus large est donc une restriction calorique, plus ou moins importante, et / ou le retrait d’un type d’aliment riche (sucre, gras, viande), pendant une durée donnée.

L'état de jeûne oblige le corps à puiser dans ses réserves, pour se fournir en énergie.

Il a un puissant effet anti-inflammatoire et permet à l’organisme d’évacuer les «déchets», toxines, toxiques et déchets cellulaires accumulés qui l’encombrent. Il permet aussi de renforcer les cellules saines, tout en évacuant les cellules défectueuses.

La digestion demande au corps une grande mobilisation. Il s'agit d'un travail quasi permanent, mené par le système digestif. Il est trop souvent surmené par une alimentation moderne très diverse, trop riche en produits animaux, graisses et sucres, et aussi apportée en quantité trop importante.

L’alimentation moderne est en effet peut adaptée aux besoins du corps, car elle est très souvent pauvre en fruits et légumes, et riche en aliments transformés et raffinés.

Les produits animaux sont aussi consommés en abondance. Ce type de régime alimentaire est la source d'une inflammation chronique, appelée "inflammation de bas grade". 80 % de la population des pays européens ne mange pas suffisamment de fruits, légumes, oléagineux et céréales complètes, pour maintenir un bon état de santé à long terme.

Il existe différents types de jeûne:

  • le régime hypotoxique, avec un apport calorique réduit, pendant quelques semaines;
  • la suppression de toute alimentation, pour boire uniquement de l’eau pendant plusieurs jours lors d'un jeûne hydrique, vont permettre à l’organisme d’avoir un temps de repos salutaire.

Plus l’allègement de l’alimentation et la restriction calorique sont importants, plus le corps doit puiser dans ses réserves, pour se nourrir. Le corps, pendant la diète, n'a plus à digérer les aliments. Il n'a plus besoin d'assimiler les aliments et de se détoxifier.

L’énergie consacrée à la digestion va alors pouvoir être redirigée, afin de nettoyer l’organisme. Plus la restriction calorique est importante, plus ce nettoyage se fait en profondeur, dans toutes les cellules du corps.

Le jeûne, mené sans excès et selon l’état de santé de la personne, contribue au maintient d’une bonne santé, au même titre qu’une alimentation équilibrée, accompagnée d’exercice physique.

Comment fonctionne-t-il?

Le jeûne complet, appelé aussi hydrique ou thérapeutique, se fait avec une restriction calorique totale. Plusieurs étapes sont nécessaires, afin d'arriver à une restriction calorique totale. Aucun aliment ne doit être consommé (pas de jus dilué, ni de bouillon). Il est uniquement possible de boire de l'eau.

Les durées, présentées ci-dessous, peuvent varier, en fonction du métabolisme de la personne concernée.

Jusqu'à 36h

Il faut 36 heures pour épuiser les réserves de glucose, stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles. Cette réserve de glycogène est utilisée, durant les 36 premières heures, une fois que les derniers aliments ont été digérés. Cela va permettre au corps de maintenir un taux de glucose sanguin constant, et au corps de fonctionner normalement. Une sensation de faim ou de fatigue, peut être ressentie pendant ces 36 premières heures.

De 36h à 48h

Privé de glucose, et en état de cétose, l’organisme va alors commencer à puiser son énergie dans les graisses. Le corps change complètement de mode de fonctionnement, à ce moment-là.

Ce changement métabolique peut provoquer chez certaines personnes une crise appelée acidose, qui se manifeste par des maux de tête, des nausées, une grande fatigue et parfois des vomissements et éruptions cutanées. Ces troubles apparaissent en général, 36h à 48h après le début du jeûne, puis disparaissent.

En état de cétose, l’organisme puise son énergie dans les réserves de graisses. Le corps n'est plus alimenté par du glucose, mais par les corps cétoniques qui sont fabriqués par le foie, à partir de la graisse présente dans l'organisme.

En cas de baisse suffisante de l’apport calorique, dans le cadre de n’importe quel type de jeûne ou «régime», la cétose intervient pour «nourrir» les fonctions du corps.

A partir du 5ème jour

Le corps cesse complètement de s’alimenter dans les muscles, pour se concentrer uniquement sur les graisses. Il s'agit d'un mécanisme de survie, qui permet de protéger tout le système musculaire, y compris le cœur.

A partir du 6ème jour

La crise d’acidose est passée, le corps s’est habitué à ce nouveau fonctionnement. Le corps puise principalement son énergie dans les graisses transformées en corps cétoniques par le foie, mais également dans les «déchets cellulaires» et les cellules malades. Le corps cherche a utiliser tout ce qui n'est pas indispensable, pour s'alimenter en énergie. Des déchets cellulaires, ainsi que les cellules malades ou déficientes, ont pu être accumulés durant des années.

A partir du 6ème jour, la faim n’est plus présente et une nouvelle vitalité surgit.

Ceci est dû au fait que les corps cétoniques, créés par le foie à partir de la graisse, coupent la faim. Ils sont anorexigènes, car ils permettent d’augmenter les sécrétions de neurotransmetteurs (dopamine, adrénaline, sérotonine.. ), créant ainsi une stimulation qui stabilise la sensation de faim et de fatigue. Une stimulation de l’esprit apparaît grâce à ce cocktail de neurotransmetteurs et peut créer une euphorie, ainsi qu'une grande acuité intellectuelle. Le temps de sommeil est réduit et amélioré, pendant cette période.

On imagine bien que ce type de réaction fut nécessaire, pour avoir la clarté d’esprit et la force physique de trouver de la nourriture, dans un milieu naturel.

4ème semaine

Selon le poids et la taille de la personne, les réserves de graisse s’épuisent aux alentours de la quatrième semaine de jeûne. Le jeûneur ressent alors une grande fatigue et la fonte musculaire commence, avec le risque de mettre en péril le muscle cardiaque, ce qui mènerait à la mort.

Pourquoi est-il efficace?

Le jeûne est efficace pour toutes les pathologies et blessures (selon l’état de santé de la personne), car alléger l’alimentation a un effet anti-inflammatoire. La détoxication, ou nettoyage des déchets cellulaires et toxiques va être accentuée, et ainsi abaisser le niveau d’inflammation et rétablir une fonction immunitaire efficace.

Le corps est, pendant la diète, dans une constante activité de nettoyage, qui lui permet de se nourrir lui même, de ce qui n’est plus utile. C’est ce qu’on appelle l’autolyse ou l’autophagie. Le système digestif est donc en partie toujours actif, durant le jeûne.

Le foie joue un grand rôle dans les processus d’élimination des déchets cellulaires et toxiques. Il est possible de renforcer ce processus, avec certaines plantes en tisane, comme l’artichaut ou le pissenlit.

Les intestins, bien qu’ils soient en grande partie au repos, continuent de travailler.

Au sein du microbiote intestinal, les mauvaises bactéries sont éradiquées. Il retrouve ainsi un équilibre et ne produit plus d’éléments perturbateurs, ce qui participe au processus anti-inflammatoire.

Maintenir une activité physique douce comme la marche ou le yoga, pendant le jeûne, aide également à la détoxification.

Vertus

Quels sont les bienfaits du jeûne?

Perte de poids

La restriction calorique induit automatiquement une perte de poids. Cette fonte des graisses est provoquée par la cétose, le corps manquant de «carburant» va s’alimenter avec ses réserves.

Pour maigrir, il est aussi possible d'envisager un jeûne partiel ou complet.

Lors d’un jeûne complet, la perte de poids sera très rapide. Cependant, lors la première semaine on estime que, la moitié du poids perdu, est en fait de l'eau.

Il faut veiller à avoir une activité physique suffisante, afin de préserver la masse musculaire, qui peut être affectée par la diète.

La reprise alimentaire doit se faire en douceur, afin de stabiliser le poids. Cela est également nécessaire pour ne pas brusquer le corps, et établir ainsi de nouvelles habitudes alimentaires saines.

Un changement alimentaire global est nécessaire pour stabiliser la perte de poids. Dans le cadre d’une étude sur des personnes souffrant d’obésité et ayant effectué des jeûnes d’une durée de trois semaines à deux mois, un suivi, à long terme, a montré que le poids initial était repris après 2 à 3 ans pour 50 % des jeûneurs1.

Bienfaits santé

Le jeûne présente de nombreux bienfaits pour la santé. Le fait d’alléger ou supprimer l’apport calorique permet de mettre le système digestif au repos. L’organisme va se régénérer plus aisément.

Les intestins au repos vont «faire le tri» dans le microbiote, pour préserver uniquement les bonnes bactéries. Les troubles digestifs sont ainsi apaisés. Les différents processus de nettoyage des déchets cellulaires vont devenir plus efficaces; ils vont faire baisser l’inflammation dans tout le corps.

Le jeûne permet de soulager les troubles digestifs chroniques, comme le syndrome de l’intestin irritable ou les acidités gastriques… Il permet également de soulager l’arthrose, les dermatites, les états dépressifs2 et l’asthme3 .

Son effet anti-inflammatoire renforce le système immunitaire. Ainsi, il peut être bénéfique pour lutter de manière plus efficace, contre de nombreuses maladies infectieuses et virales.

Action sur le foie

Le foie est un organe particulièrement important, dans le processus de détoxification du corps. Son action est considérable puisqu’il filtre 1,7 litre de sang par minute. L’alimentation moderne le met à mal, il passe en général son temps à gérer un organisme saturé de sucre raffiné, céréales raffinées, graisses transformées et alcool. Il doit réguler et nettoyer ce qui vient de l’extérieur.

Durant un jeûne, le foie reste très actif, puisqu’il va continuer à traiter les déchets avec une efficacité renforcée. Il transforme les graisses en corps cétoniques utilisables, par les muscles et le cerveau. Néanmoins, il s'agit tout de même d'une période de repos, qui va lui permettre de se régénérer.

Le foie, va alors diminuer de volume, il élimine ses cellules défectueuses et superflues. De cette manière, le foie peut atteindre moins de 50 % de sa taille initiale, lors d’un long jeûne. Il retrouve ensuite rapidement sa taille initiale, lors de la reprise alimentaire.

Ce processus lui est tout a fait salutaire. Il commence par se détoxiner, puis il entame une restauration naturelle de ses cellules. L'action de l'autolyse va éliminer les cellules malades en priorité. Cette action peut impacter le foie. Il peut perdre une grande partie de sa taille originelle et ceci sans danger, puisqu'il se reconstituera totalement, ce qui peut prendre quelques mois.

L’alimentation a un rôle important les mois suivant la diète, particulièrement pour la reconstitution d’un foie en bonne santé.

Le système immunitaire est plus efficace, durant le jeûne. Ceci est également bénéfique pour le foie. Un système immunitaire efficace va s’attaquer aux virus, mais aussi aux cellules malades.

Le jeûne pourrait donc être efficace pour des personnes atteintes de pathologies du foie, telles que:

  • Des taux de cholestérol et de triglycérides trop élevés
  • La stéatose
  • La cirrhose
  • Le cancer du foie (dans le cadre d’un traitement classique)
  • Les tumeurs
  • Les kystes
  • Les fibroses

Pour soigner le foie, en cas de jeûne, il est également possible de boire des tisanes de plantes comme l’artichaut, le pissenlit, le chardon-Marie. L’avis d’un médecin est toutefois nécessaire, en cas de pathologies.

Jeûne thérapeutique

Le jeûne thérapeutique peut être complet, total ou hydrique.

L'eau est le seul aliment ingéré (les diètes aux bouillons et tisanes peuvent être intégrés également dans cette catégorie). L'objectif est d’activer les processus de cétose et d’autolyse rapidement, afin de laisser le corps se réparer.

Il est donc particulièrement efficace, puisque les processus de cétose et d’autolyse vont se déclencher rapidement. Le corps ne peut se nourrir que de ce qui le constitue.

Ce type de jeûne est proscrit pour les personnes trop maigres ou trop affaiblies, et doit être surveillé, en cas de pathologies lourdes. Il en est de même, si vous souhaitez le prolonger.

Activité anti-cancéreuse

Les bienfaits du jeûne permettent de prévenir la survenue de cancers4, et renforcent l'efficacité des chimiothérapies.

Les régimes cétogènes, ainsi que le jeûne, sont utilisés aujourd’hui en complément de traitements médicamenteux, dans le cadre du soin de différents cancers.

Le processus d’autolyse, induit par la diète, permet au corps de détruire les cellules cancéreuses, tout en préservant les cellules saines. En effet, les cellules cancéreuses se nourrissent de glucose. Durant le jeûne, les cellules ne sont plus nourries par le glucose sanguin mais par les corps cétoniques, produits par le foie à partir de la graisse. Alors les cellules cancéreuses sont affamées, meurent et éliminées.

Il ne doit pas être réalisé en cas d’affaiblissement, ce qui va très souvent de paire avec un état cancéreux avancé. Un suivi médical est indispensable.

Chimiothérapie

Le jeûne a été étudié à de nombreuses reprises dans le cadre du traitement du cancer, en complément de la chimiothérapie, et plusieurs études concernent le cancer du sein 5 6.

La pratique du jeûne et les régimes d'imitation (diéte cétogène) montrent une amélioration de l'efficacité des traitements anti-cancéreux, chez les patients7.

Jeûner renforce la résistance au stress des cellules saines, pendant que les cellules tumorales, deviennent plus fragiles, face aux effets de la chimiothérapie89.

En effet, les cellules saines sont privées d’IGF-1 (facteurs de croissance), de glucose et d’acides aminés, elles passent alors dans un état de survie qui les protège des événements stressants, comme les agressions toxiques de la chimiothérapie. Les cellules cancéreuses développent un stress oxydatif, qui les sensibilise aux effets toxiques des traitements.

Jeûner protège donc les cellules saines des dommages de la chimiothérapie, mais protège aussi l’ADN des leucocytes, et diminue la neutropénie, un trouble hématologique caractérisé par un taux bas de granulocytes 10.

Jeûner améliore alors l'efficacité, mais rend la chimiothérapie plus tolérable. La recherche en est à ses débuts, mais des preuves convaincantes montrent déjà que le jeûne peut réduire la toxicité, et augmenter simultanément l'efficacité d'une grande variété d'agents chimio-thérapeutiques.

Les études suggèrent aussi qu'il peut également améliorer les effets de la radiothérapie et des inhibiteurs de tyrosine-kinase 11 utilisés pour le traitement de certains cancers. Il semble sans danger en complément de la chimiothérapie chez l'Homme. Il peut réduire les effets secondaires et les dommages, dus à la chimiothérapie, dans les cellules saines 12.

Le jeûne pendant la chimiothérapie est bien toléré, il améliore la qualité de vie de la plupart des patients13.

Les études montrent qu'il permet de réduire les effets secondaires de la chimiothérapie14, tels que: le vomissement, la diarrhée, la fatigue, la faiblesse, les céphalées, la nausée, les crampes abdominales, les aphtes, la sécheresse buccale, et dans une moindre mesure, l’alopécie, l’hypoesthésie et la paresthésie.

Un jeûne de 24 à 72 heures, avant un traitement par chimiothérapie, semble renforcer son efficacité.

Certaines études suggèrent que de multiples cycles de jeûne peuvent remplacer ou augmenter l'efficacité de certains médicaments chimio-thérapeutiques 15.

Diminution de l'inflammation

Les personnes présentant des maladies chroniques inflammatoires peuvent soulager les symptômes de la maladie, en jeûnant de manière régulière.
On peut citer: la maladie de Crohn, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), la polyarthrite rhumatoïde 16, la sclérose en plaque 17, les myopathies inflammatoires ou myosites, les thyroïdites.

Par ailleurs, il est nécessaire d'adopter une alimentation anti-inflammatoire, pour appuyer et prolonger les bienfaits du jeûne.

Arthrite rhumatoïde

Un jeûne de 7 à 23 jours, suivi d’un régime alimentaire végétarien, durant un an, améliore les symptômes de la maladie. Les douleurs sont diminuées et les mouvements plus souples18.

Douleurs chroniques

Les douleurs chroniques sont souvent associées à un processus inflammatoire.

Le jeûne peut soulager les personnes qui en souffrent 19. Il a montré son efficacité pour les pathologies suivantes: syndrome du colon irritable 20, migraines, arthrose 21 et les syndromes de douleur chronique 22.

Stimulation de l'activité cérébrale

Effets stimulants

Le jeûne présente des bienfaits considérables sur le cerveau. Il permet d’abaisser les niveaux de neurotransmetteurs et hormones du stress, comme l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol.

Il a donc un effet immédiat stimulant et anti-dépresseur.

A long terme, il a un effet très bénéfique grâce à son action anti-inflammatoire, qui va agir sur l'ensemble du corps humain, dont le cerveau. En effet, un grand nombre de troubles psychiques sont liés à un état inflammatoire chronique.

Le processus d’autolyse améliore également l’état du cerveau, en renforçant les cellules saines et en éliminant celles déficientes. Il favorise la création de nouveaux neurones.

Neurogénèse

La zone du cerveau, qui génère de nouveaux neurones, est l'hippocampe.
Située au centre du cerveau, elle est très importante pour l’apprentissage, la mémoire, l’humeur, les émotions, et la reconnaissance spatiale. Ce processus s'appelle la neurogenèse.

Des études ont montré que la limitation de l'apport calorique, ainsi que les jeûnes intermittents et l’exercice physique, augmentent la neurogenèse et préviennent du déclin cognitif 23 24 25 26.

Alzheimer, Parkinson et maladies neurodégénératives

Des études démontrent les bienfaits du jeûne, dans la protection du cerveau, contre les effets de la maladie d’Alzheimer, de Parkinson et autres affections neurodégénératives.

En effet, le mode de vie sédentaire crée de l’inflammation et accélère le vieillissement cérébral. L'active physique, la pratique du jeûne et les défis intellectuels favorisent un vieillissement cérébral sain 27 28 29.

Durant la diète, les cellules défectueuses sont évacuées et remplacées par des cellules fonctionnelles, d'où une amélioration des fonctions cérébrales30.

Dépression et autres troubles psychiques

L’alimentation occidentale moderne est déséquilibrée; elle crée des inflammations chroniques, appelées également "inflammation de bas grade". Cette inflammation est à l'origine de nombreuses pathologies, tant physiques que mentales (dépression, schizophrénie)31.

Le jeûne va avoir des effets sur l’organisme et le cerveau, qui vont pouvoir apaiser les troubles dépressifs, mais également d’autres troubles psychiques32.

Il permet de soulager des symptômes dès les premiers jours de diète33. En effet, le rééquilibrage des neurotransmetteurs permet de soulager durablement les symptômes de la dépression.

A l'heure actuelle, peu d'études ont porté sur l'impact du jeûne, sur les troubles psychiques. L’effet euphorique de la diète pourrait avoir des effets délétères, chez les personnes bipolaires.

Un rééquilibrage de l’alimentation à long terme est nécessaire, pour des résultats durables.

Ralentissement du processus de vieillissement

Le jeûne permet un renforcement des cellules saines et l’évacuation des toxiques et cellules défectueuses, responsables de l’inflammation chronique. Cela va permettre non seulement d’abaisser le niveau de stress-oxydatif, mais aussi de provoquer la création de nouveaux neurones.

Ce type de diète ralentit le processus de vieillissement des cellules34.

Pathologies communes

Il favorise également le traitement de nombreuses pathologies.

Diarrhée

En cas de diarrhée ou de désordres gastro-intestinaux, il est préférable de jeûner, pour permettre au corps de guérir. Ainsi, le système immunitaire peut éliminer efficacement les agents pathogènes, et le microbiote a le temps de se rééquilibrer.

Reflux gastrique

Pendant la crise d’acidose, qui peut avoir lieu au début d’un jeûne, le reflux gastrique peut augmenter chez certaines personnes. A l'exception de cette phase, il permet de réduire l'acidité gastrique.

En effet, abaisser l’apport calorique permet à l'estomac, de retrouver son équilibre.

En cas de jeûne intermittent, il convient de restreindre la quantité d’aliments ingérés, lors d’un même repas, pour ne pas surcharger l’estomac.

Après la diète, il est préférable de faire une reprise alimentaire par palier. Il est conseillé d'éviter au maximum tous les aliments pouvant provoquer de l'acidité gastrique.

Elimination des cellules défectueuses

L’autolyse ou autophagie est un processus naturel du corps humain. Il élimine les cellules mortes et défectueuses. Ce mécanisme est renforcé, en cas de jeûne.

Une alimentation trop riche ne permet pas au corps un «repos» suffisant, pour effectuer ce travail d’autolyse au quotidien. C’est ainsi que surviennent de nombreuses pathologies, liées à l’inflammation chronique.

Le corps, lorsqu’il est privé de nourriture, utilise les tissus non-essentiels de l'organisme, comme énergie: les tissus malades, les kystes, les tumeurs, les cellules défectueuses, cela sans s’attaquer aux tissus essentiels à son fonctionnement.

Par exemple, l’autolyse du foie durant un long jeûne hydrique est particulièrement impressionnante. Le foie peut perdre 50 % de son volume voire plus, et cela sans danger.

Activité anti-candida

Le Candida Albicans est un champignon naturellement présent dans le microbiote intestinal. Il peut proliférer de manière excessive en cas de déséquilibre alimentaire. Sa prolifération est liée à un état inflammatoire intestinal, le jeûne peut donc être utile dans le cadre des candidoses.

Le Candida Albicans se nourrit de sucre, il en est totalement privé au-delà de 48 à 72 heures de diète. Le processus de détoxification permet également de rééquilibrer le microbiote intestinal. Ce qui empêche toute récidive, à condition de ne pas consommer de produits sucrés.

Syndrôme prémenstruel

Il est efficace pour atténuer le syndrome prémenstruel 35. Le syndrome prémenstruel étant lié à l’inflammation chronique 36, ce type de diète permet de diminuer l'inflammation.

Endométriose

De nombreuses études de cas ont montré l'efficacité du jeûne sur l'endométriose. Cette pathologie étant tout a fait liée à l'inflammation de bas grade, il n'est pas étonnant que le jeûne ait pu permettre à de nombreuses femme, une diminution des kystes ainsi qu'une amélioration des symptômes.

Diminution de la pression artérielle

Le jeûne est efficace pour diminuer la pression artérielle. Deux études ont porté sur des patients atteints d'hypertension. Ils ont jeuné pendant 10 jours, à l'eau. A la suite de la diète, les patients qui prenaient des traitements anti-hypertenseurs, ont pu cesser leur traitement.37

Diminution de l'insomnie

Pour les personnes souffrant d'insomnie, la qualité du sommeil est fortement améliorée38.

Amélioration de la pancréatite aiguë

La pancréatite aiguë est une inflammation du pancréas, due à la consommation excessive d'alcool. Une étude a montré des résultats positifs, avec une réduction importante de la douleur abdominale, avec un jeûne de 7 jours 39.

Effets secondaires et danger

Le jeûne peut-il représenter un danger? Quels sont les effets indésirables?

Crise de détoxination

La crise de détoxination ou d’acidose est courante, chez les personnes qui pratiquent le jeûne.

Elle se manifeste de la façon suivante: maux de tête, nausées, une grande fatigue, maux de ventre.

Cette crise peut être amplifiée, si certains produits ont été consommés: médicaments, drogues, alcool, exposition à des produits chimiques. Un mauvais état de santé peut être aussi un facteur d'aggravation des symptômes de l'acidose.

Douleurs

Durant la diète, le corps élimine ce qui est déficient ou malade, des douleurs peuvent alors survenir. En fonction des pathologies, il peut y avoir une augmentation temporaire des symptômes.

Odeurs corporelles et mauvaise haleine

Le jeûne peut entraîner une mauvaise haleine, et l'aggravation des odeurs corporelles.

Boire de l’eau en quantité suffisante permet de les atténuer, voire de les éliminer.

Contre-indications

Le jeûne est adaptable selon l’état de santé de chacun. Cependant, il est contre-indiqué dans certains cas.

Contre-indications absolues:

  • Nourrissons
  • Hypotension (TA < à 8)
  • Troubles alimentaires entraînant une dénutrition (anorexie, boulimie)
  • Grande maigreur
  • Cachexie (dénutrition)
  • Hyperthyroïdie décompensée
  • Athérosclérose cérébrale avancée
  • Insuffisance hépatique ou rénale sévère
  • Peur ou refus du jeûne

Contre-indications relatives selon le type de diète, avec nécessité de suivi médical:

  • Grossesse et allaitement
  • Travailleur de force
  • Grand sportif
  • Convalescent
  • Personne âgée (3ème et 4ème âge)
  • Epuisement, très grande fatigue
  • Hypotension (TA entre 8 à 10)
  • Dépendances (alcool, drogues)
  • Psychoses
  • Affections coronariennes avancées
  • Décollements de rétine
  • Diabète insulino-dépendant
  • Cancer à un stade avancé
  • Scléroses en plaques à un stade avancé
  • Ulcères importants de l’estomac ou du duodénum
  • Troubles alimentaires sans dénutrition comme l’hyperphagie
  • Toute pathologie nécessitant un traitement médicamenteux lourd

Toute personne, ayant un problème de santé nécessitant une médication, doit être suivie par un médecin.

Durée

Durée maximale

La durée maximale peut être évaluée, en fonction du poids de la personne et de sa masse grasse. 4 semaines est généralement la durée maximale à ne pas dépasser.

Par ailleurs, l’IMC ne doit pas descendre en dessous de 15,5.

Pour les personnes présentant une obésité morbide, la diète peut être prolongée au-delà de 2 mois, avec une surveillance médicale accrue 40.

Préconisations

Un jeûne intermittent peut être effectué sur de nombreuses semaines. Pour une diète à l'eau, il est conseillé de ne pas dépasser une semaine.

Pour débuter, le jeûne intermittent est le plus recommandé.

Déroulement

Un jeûne hydrique, correctement effectué, préserve l’organisme de changements brusques.

Descente alimentaire

La descente alimentaire est la période qui précède le jeûne. Elle permet la transition vers un jeûne hydrique (au bouillon). Elle permet de réduire la crise d’acidose.

La descente alimentaire correspond, au minimum, à la durée du jeûne. Les différents groupes alimentaires doivent être supprimés progressivement.

Limiter l'apport calorique facilite cette transition.

Voici l’ordre dans lequel supprimer les aliments:

  • Alcool, café, thé
  • Sucres rapides (sucre, sucrant, miel..)
  • Viandes
  • Produits laitiers
  • Céréales, féculents, légumineuses
  • Graisses
  • Oléagineux
  • Fruits et légumes

Reprise alimentaire

La reprise alimentaire est la période suivant la diète. Elle est en principe d’une durée égale au jeûne. Cette phase consiste à revenir graduellement à une alimentation normale.

Les différents groupes d’aliments sont réintroduits les uns après les autres. Si vous souffrez d'intolérance alimentaire, les aliments concernés doivent être réintroduits le plus tardivement possible.

Voici l’ordre dans lequel réintroduire les aliments:

  • Fruits et légumes
  • Oléagineux
  • Graisses
  • Céréales, féculents, légumineuses
  • Produits laitiers
  • Viandes
  • Sucres rapides (sucre, sucrant, miel..)
  • Alcool, café, thé

Idéalement, il est conseillé d'adopter un régime hypotoxique, par la suite. Ce qui permet au corps de se régénérer efficacement.

Notre Avis

Traditionnellement, de nombreux praticiens de santé naturelle recommandent de jeûner au printemps ou à l’automne. Cependant, il est possible de le réaliser à n'importe quelle période de l'année.

Avant d’entamer un jeûne, qu’il soit complet ou partiel, il est recommandé de faire un bilan de santé auprès d’un médecin.

Le pouls, la pression artérielle, le poids et la température doivent être régulièrement surveillés.

De nombreux praticiens de santé naturelle préconisent des purges préalables à la diète.

Lequel choisir?

Le type et la durée du jeûne sont choisis en fonction de l’état de santé, l’état mental, des résultats d’analyses effectuées auprès d’un médecin, et des possibilités de chacun, en termes de disponibilité et d’organisation.

Les jeûnes se divisent principalement en deux catégories principales.

Le jeûne complet (absence totale d’aliments), seule de l’eau est permise ou du bouillon:

  • Jeûne hydrique (appelé aussi thérapeutique, total ou complet)
  • Sec

Le jeûne partiel est une diète qui entraîne un apport calorique restreint:

  • Demi-jeûne d’Albert Mosséri
  • Monodiète
  • Cure ou détox
  • Jeûne de jus dilués
  • Jeûne intermittent

Informations complémentaires

Vous pouvez trouver davantage d'informations, au sein de ces articles:

Questions fréquentes

Peut-on boire de l’alcool durant un jeûne?

Boire de l’alcool pendant un jeûne est dangereux. A jeun, les effets de l'alcool sont démultipliés.

Peut-on fumer?

Fumer durant le jeûne est contre-productif. La détoxification de l'organisme ne peut pas être optimale.

Est-il possible de boire du café ou du thé?

L'ingestion de café ou de thé aggrave l'état de fatigue. La perte de masse musculaire peut être renforcée.

Pendant combien de temps?

La durée du jeûne doit être évaluée avec un médecin ou naturopathe. Il ne doit pas dépasser 4 semaines.


Marianne Buclet
Marianne Buclet, Auteur

Naturopathe Site internet : www.mariannebuclet.com