La plante et son histoire
Histoire
Le terme Millepertuis signifie « mille trous », en référence à ses multiples trous sur ses feuilles. D’un point de vue étymologique, il vient du grec hyperikon ou hypereikon, eikon voulant dire statue, et ereikè signifiant bruyère. Et en effet, on trouve cette plante sous les hautes bruyères ou à l’ombre de vieilles statues.
Les légendes autour de la plante
Certaines légendes racontent que le Millepertuis épargnerait la mort au dormeur toute l’année, lorsqu’on le dépose sous son oreiller la veille de la Saint-Jean. On dit aussi que marcher sur cette plante le soir, avant d’aller dormir, ferait venir les fées bienveillantes au cours du sommeil.
Selon une autre légende, la teinte rouge de son extrait liquide serait associée au sang de saint Jean-Baptiste. Sa fête au solstice d’été correspond d’ailleurs au moment de sa floraison.
Une autre légende encore raconte qu'il aurait été cueilli au pied de la croix du Christ par Saint-Jean, l’un des douze apôtres, disciple bien aimé de Jésus.
Des propriétés connues depuis la nuit des Temps
Il est connu depuis l’Antiquité pour ses nombreuses propriétés médicinales, en particulier pour le soin des plaies, des blessures, des douleurs névralgiques, etc. Dioscoride, Pline et Hippocrate le conseillaient comme antivenin mais aussi pour soigner les sciatiques.
Au Moyen-Âge, un petit bouquet de Millepertuis symbolisait le « chasse-diable » ou « chasse-démon », pour éloigner les démons et les mauvais esprits ainsi que pour soigner les démences. Il était alors suspendu dans les maisons au dessus des objets de culte, de manière à préserver chaque membre de la famille de tous les diables et maléfices mais également pour prévenir les maladies. Lors du feu de la Saint-Jean, ce bouquet était brûlé.
Origine de son nom botanique
Son nom botanique perforatum viendrait du fait qu’il aurait été percé à coups d’aiguilles par le diable qui voulait le détruire. Il aurait été sauvé par le Dieu juste mais aurait gardé les cicatrices de ces perforations. De son côté, le chirurgien Ambroise Paré le recommandait pour panser « les blessures profondes et celles qui traversaient le corps ».
Les différentes utilisations dans l'histoire
À la fin du XIX ème siècle, on l'utilisait pour traiter l’hystérie, l’hypocondrie et des troubles d’origine nerveuse. Son effet antidépresseur répandu aujourd’hui n’a pourtant été découvert que dans les années 1990. De nos jours, on l’utilise pour les dépressions légères à transitoires. Il a été interdit en France entre 2000 et 2002, en raison de ses nombreuses interactions médicamenteuses. Il a obtenu une Autorisation de Mise sur le Marché depuis 2010.
Ceci étant, s’il est pris sur le long terme, son association avec d’autres médicaments peut réduire l’efficacité clinique de ceux-ci. On notera l’importance de ne pas arrêter brutalement sa prise au risque d’augmenter la toxicité de ces médicaments. L’hydrolat de Millepertuis n’est quant à lui pas concerné par ces interactions. Son efficacité est plus discrète et il peut malgré tout être un bon adjuvant sécuritaire, qui vient compléter un traitement allopathique.
Botanique
Plante herbacée vivace, annuelle, à souche ligneuse, il est très répandu dans les régions tempérées. On le trouve sur le bord des chemins et les clairières. Il peut atteindre 70 à 80 cm de hauteur. Il apprécie les sols secs et ensoleillés. Il dépérit lorsqu’il y a trop d’humidité.
Ses fleurs sont jaune vif, avec cinq pétales et de nombreuses étamines de couleur jaune orangé. On les trouve entre les mois de juin et septembre. Sa cueillette est réalisée lors du solstice d’été, en début de floraison, chaque 24 juin, le jour de la Saint-Jean.
Présentation
Description botanique
Nom botanique : Hypericum perforatum
Noms vernaculaires : Millepertuis, Herbe de la Saint-Jean, herbe aux mille vertus, St John’s wort, herbe percée, herbe aux piqûres, chasse-diable, trucheran jaune, trascalan perforé.
Famille : Hypericacées
Organe producteur : sommités fleuries
Origine géographique : France
Méthode d'obtention de l'extrait : distillation par entraînement à la vapeur d'eau
Propriétés organoleptiques
Odeur : végétale, douce
Aspect : liquide limpide
Saveur : aromatique, astringente
pH : 4,3
Composition biochimique : 2-méthyloctane, α-pinène, β-pinène, méthyl-3-nonane, nonane
L’hydrolat ne présente pas de risque de photosensibilisation contrairement à son macérât huileux.
Propriétés
En hydrolathérapie scientifique
L’hydrolat de Millepertuis a des propriétés calmantes, purifiantes et anti-inflammatoires au niveau digestif. Il est mucolytique et antiallergique. C’est un décongestionnant des voies respiratoires efficace, en cas d’allergies comme le rhume des foins ou l’asthme d’origine allergique. Par ailleurs, il a une action antidépressive, anxiolytique et sédative. Par ailleurs, il est cicatrisant, anti-inflammatoire et régénérant cutané.
En hydrolathérapie énergétique et psycho-émotionnelle
L’hydrolat de Millepertuis a des vertus très calmantes au niveau du système nerveux. Il accompagne en cas de fatigue nerveuse, de neurasthénie. Il soulage les douleurs dorsales, en lien avec un manque de soutien et de reconnaissance de la part des autres. Par ailleurs, il soutient en cas d’état de choc. Il aide à dissoudre les tensions profondes situées au niveau du plexus solaire. Il soutient l’ancrage à la terre.
De plus, il apporte un sentiment de certitude et de protection. Il purifie l’aura, invite à une remise en question et donne plus de clarté. Il fait le lien entre le 1er et le 3ème chakra. Il aide à rester calme dans les périodes de trouble. Il est réputé pour être « gorgé de soleil, de lumière et de pouvoir guérisseur », en lien avec le fait qu’il soit une plante solaire du solstice d’été. Il réveille la lumière intérieure. Il soutient les personnes qui ont tendance à se plaindre de la météorologie.
Indications
Il est indiqué dans les cas suivants :
- coliques ;
- spasmes ;
- ulcères ;
- rhume des foins ;
- asthme d’origine allergique ;
- baisse de moral ;
- dépression d’hiver ;
- déséquilibre émotionnel ;
- manque de contrôle émotionnel ;
- troubles du sommeil ;
- état de choc ;
- neurasthénie ;
- susceptibilité ;
- plaies ;
- brûlures ;
- contusions ;
- hématomes ;
- chocs traumatiques ;
- prurit ;
- teint terne ;
- peaux sensibles :
- gerçures ;
- coups de soleil ;
- piqûres d’insectes ;
- douleurs musculaires ;
- douleurs articulaires ;
- rhumatismes ;
- douleurs dorsales.
Dosages et posologie
Voie interne
L’hiver en particulier, alors qu’il fait nuit noire au réveil, une cuillère à café d’hydrolat de Millepertuis peut être ajoutée dans un verre d’eau. Il sera déposé sur la table de nuit de manière à le boire le matin au réveil, pour se connecter plus rapidement à son corps physique et avoir un bon moral pour la journée.
En application locale
L'ajouter dans l’eau du bain permet de soulager les douleurs articulaires et musculaires ainsi que les tensions nerveuses.
Si votre enfant a des cauchemars et souffre d’énurésie, vous pouvez vaporiser son oreiller et sa chambre avec l’hydrolat le soir au coucher. Il est également possible d’en mettre une cuillère à soupe dans l’eau de son bain le soir.
Pour bénéficier de ses propriétés sur le plan psycho-émotionnel, il est possible d’en vaporiser pur sur le plexus solaire, de manière ponctuelle. Il apportera du soutien aux personnes légèrement déprimées, ayant des idées noires notamment l’hiver.
Cosmétique
L’hydrolat de Millepertuis a un effet astringent et tenseur. Il est efficace pour la prévention des rides mais aussi pour apaiser le feu du rasoir. Par ailleurs, il soulage les coups de soleil et les piqûres d’insectes. Il soigne également les peaux irritées et gercées.
Cuisine
Pas d’utilisation connue en cuisine
Contre-indications
Aucune connue.
Effets secondaires
Aucun connu.
L’hydrolat de Millepertuis, connu pour ses vertus antidépressives, soutient les personnes en état de choc et épuisées. Il accompagne celles qui ont des difficultés à démarrer le matin. Par ailleurs, il soulage les peaux sensibles et irritées, notamment en cas de coups de soleil ou de gerçures.
Bibliographie
- Lydia Bosson - Hydrolathérapie - Guérir avec les eaux subtiles des plantes
- Michel Faucon - Traite d’aromathérapie scientifique et médicale - Les hydrolats
- Myrtea