Le yoga est-il un sport ?
C'est une activité physique pratiquée individuellement ou collectivement avec un but de loisir, d’hygiène de vie, d’amélioration de sa condition physique, il s'agit donc d'un sport. De plus, comme cette discipline intègre dans sa pratique, des exercices de respiration, il apprend au mental à se relaxer dans des postures d’action comme les équilibres.
Les bénéfices pour les sportifs
Les sportifs ont en général un esprit compétitif, que cela soit tourné vers les autres ou bien vers soi-même. Ainsi, en dépassant leur limite aux moments inadéquats, parfois, ces derniers se font mal car ils n’ont pas écouté leur corps. Pour calmer et harmoniser les états associés à l’ego, pour améliorer leurs compétences et atteindre les résultats athlétiques souhaités, le yoga a des bénéfices considérables pour les personnes qui pratiquent un sport.
L'équilibre de l'esprit
S’exercer aux postures d’équilibre engendre l’équilibre du corps et également celui de l’esprit. En effet, pour réussir à tenir les positions, nous avons besoin d’accroître notre concentration sur les mouvements de tous nos membres, notre souffle, nos pensées, être totalement présent dans l’instant pour éviter les chutes et retomber avec délicatesse et sagesse sur nos pieds.
Et comme nous sommes entièrement attentifs à notre corps, mental, âme, nous sommes le yoga lui-même (yoga = union) et existons en conscience. Dès lors, le stress, la colère, la tristesse, la frustration, la compétition qui sont les émotions de l’ego, cessent d’être.
L’équilibre et le centrage à soi adéquat nous réinstalle dans la joie d’être tout simplement.
Il a démontré que l’état de l’esprit et celui du corps sont intimement liés1. Si l’esprit est détendu, les muscles du corps seront également détendus et vice et versa. Cette discipline, développée il y a des milliers d'années, est reconnue comme une forme de médecine corps-esprit.
Une étude, réalisée en 2016, a démontré que les 14 athlètes qui l'ont pratiqué deux fois par semaine ont vu des améliorations significatives de leur équilibre et de leur flexibilité par rapport aux 12 qui n'en ont pas fait. Cela suggère que le yoga peut améliorer nos performances dans un sport qui nécessite équilibre et flexibilité2.
Être à l'écoute de son corps et de ce qu'on fait
Les sportifs, concentrés sur leur effort physique et leur performance, ont tendance à oublier de respirer et d’habiter pleinement leur corps. De plus, le sport, en général, ne met pas vraiment l’accent sur ces points importants alors que dans la pratique du yoga, ces exercices de respiration et de pleine conscience sont primordiaux.
En pratiquant cette discipline, les sportifs apprendront à inspirer, expirer consciemment durant les asanas, de vivre et ressentir l’instant de manière présente et à réutiliser ces façons d’être et de faire au cours de leur vie, ainsi que pendant leurs activités sportives.
En plus d’apporter de l’oxygène aux cellules, la respiration consciente permet d’être à l'écoute de son corps, de ses besoins, de ses limites du moment. En effet, en contrôlant et en observant le souffle qui est soi, nous sommes plus à même d’être attentifs à ces derniers.
Une étude réalisée en 20173 a permis de démontrer que la pratique de la pleine conscience améliorait constamment les scores de pleine conscience. En effet, la pratique de la pleine conscience, qui fait partie du yoga, a eu un effet positif sur le tir et le lancer de fléchettes, suggérant qu'elle est utile pour améliorer les compétences dans un sport de précision.
Éviter les douleurs grâce aux étirements
On entend souvent les sportifs se plaindre d’avoir des courbatures suite à leurs efforts physiques. En pratiquant le yoga, ils peuvent être certains de sortir de leur séance de sport, intacts. En effet, les postures incitent à allonger, à étirer le corps. Ce qui permet de libérer les tensions musculaires, de redonner de la souplesse et de l’élasticité aux muscles et ainsi éviter que ceux-ci durcissent, se raccourcissent.
Parmi 31 joueurs de football de sexe masculin, ceux qui se sont inscrits à un programme de yoga de 10 semaines ont eu des résultats positifs sur la fatigue, les douleurs musculaires et la prévention des blessures4.
Développer sa force, sa stabilité et renforcer sa résistance musculaire
En maintenant les postures de yoga le temps de quelques respirations, les personnes pratiquant un sport augmentent leur endurance musculaire, les muscles profonds se renforcent et apportent plus de stabilité, de résistance.
Il a été constaté que pour cette discipline, les postures physiques et les exercices de respiration améliorent la force musculaire5.
Réguler la température du corps
Les exercices de yoga permettent aux pratiquants de sport de réguler la température de leur corps. En s’exerçant à respirer, cela les aide à ajuster la température de celui-ci au degré de chaleur ou de froid dans l’atmosphère ou lieu où ils se trouvent.
Le hot yoga6 peut améliorer les performances cardiovasculaires et le pourcentage de volume plasmatique, ce qui a un effet positif sur la façon dont votre corps régule la température pendant l'exercice.
Améliorer ses qualités
Apprendre à se positionner comme des animaux, des arbres, des montagnes, créer des symboles à la merci de nos corps, est très ludique et nous octroie cette joie d’accueillir tous les bienfaits de leurs particularités, leurs manières d’être et de développer ces qualités.
La posture du grand écart Hanumanasana représente une ligne droite et nous enseigne d’être aligné, d'être en concordance avec nos pensées, nos valeurs profondes et nos actions.
Aussi, il existe une légende stipulant que le roi des singes, Hanuman, a apporté loyalement et par amour inconditionnel, son aide à Rama, prince et guerrier. Le puissant chef des singes aurait aidé ce dernier à retrouver Sita, sa bien-aimée qui avait été enlevée par un démon. Pour cela, Hanuman aurait fait un pas de géant pour se déplacer d’Inde à Ceylan, d’où le nom de grand écart attribuée à la posture.
Hanuman incarne donc les vertus d’honneur, d’humilité et de courage. Ainsi, en s’exerçant à la posture du grand écart, nous implantons notre sacrum à la terre et dynamisons notre base permettant aux énergies des qualités citées de vibrer et de s’élever. La bienveillance jaillit alors de nos êtres se transformant en une pure et profonde bonté que nous prendrons bien soin de cultiver.
Les postures de l’arbre et de la montagne nous offrent la possibilité d’être et de se sentir tels ces deux robustes qui, en étant ancrés pleinement à la Terre, sont forts, résistants et deviennent imperméables aux éventuelles intempéries. Dès lors, en s’entraînant à ces asanas, nous développons notre stabilité et continuons aisément à grandir tout en ne se laissant pas atteindre par les possibles comportements des autres, des événements insatisfaisants ou autres. Ces qualités sont importantes pour les sports de compétitions.
Lors de la pratique d'un sport de haut niveau, le yoga favorise la résistance au stress7.
Sa pratique régulière facilite les caractéristiques de convivialité, de compassion et de maîtrise de soi, tout en cultivant un sentiment de calme et de bien-être8. Une pratique soutenue conduit également à des résultats importants, tels que des changements dans la perspective de la vie, la conscience de soi et un sens amélioré de l'énergie pour vivre pleinement la vie et avec un réel plaisir. Sa pratique produit un état physiologique opposé à celui de la réponse au stress, de fuite ou de combat.
Il est considéré comme une technique de gestion holistique du stress, qui produit une séquence physiologique d'événements dans le corps réduisant la réponse au stress.
Sa pratique pour le sportif
Sa pratique régulière permet de développer pleinement son potentiel physique, mental et spirituel. Très approfondi et complet, le yoga est parfait pour booster sa progression dans son ou ses sport(s) favoris.
Il est important d’être assidu, afin d’acquérir tous les bénéfices cités ci-dessus, de les conserver et de les faire évoluer. Tous les jours, quelques minutes de respiration et d’asanas suffisent pour apporter l’équilibre à tous les niveaux, l’énergie et l’enthousiasme pour se préparer aux challenges et atteindre les objectifs de sport.
Les postures essentielles dépendent du ou des sport(s) en parallèle. Par exemple, pour préparer le marathon, la salutation au soleil et les postures du guerrier sont efficaces pour maintenir la forme physique et l’endurance. Les postures telles que la position de l’arbre, la posture du happy baby qui ouvrent les hanches, contribuent au maintien du dos et favorise l’équilibre sont aussi très bénéfiques.
La posture du Happy baby, appelée Ananda Balasana, consiste à s’allonger sur le dos, de plier les jambes au niveau de la poitrine, puis d’attraper ses pieds à l’aide de ses mains et de basculer doucement de gauche à droite en respirant consciemment.
Cette posture ouvre prodigieusement les hanches et réduit le stress stocké au niveau de cette région du corps. Ce qui nous permet de libérer des mémoires erronées concernant notre relation avec le monde et d’avancer avec plus d’énergie et de fluidité dans la vie, puisque selon Michel Odoul9 : " Les hanches sont le siège de notre puissance profonde, ainsi que celui de notre capacité de mobilité et de souplesse intérieures et extérieures.”
Les muscles du dos et ceux entourant la colonne vertébrale travaillent. Ce qui nous permet de nous tenir droit et également de renforcer, de protéger nos fondations et à posteriori de se maintenir en équilibre quel que soit les situations, d’augmenter la confiance en notre force, en notre Moi. Les muscles ischio-jambiers sont étirés et le méridien de la vessie allongé, ce qui permet de libérer les peurs conscientes et inconscientes qui y habitaient.
C'est grâce à l'unification du corps physique, de la respiration et de la concentration, tout en effectuant les postures et les mouvements que les blocages dans les canaux d'énergie du corps sont éliminés et le système énergétique du corps devient plus équilibré10.
Ainsi, en réalisant quotidiennement la posture du Happy baby et en pratiquant le yoga, les marathoniens libèrent la peur éventuelle de ne pas atteindre leur objectif tout en renforçant leur confiance, se tiennent droit et conservent donc le maximum d’énergie pour courir dans les meilleures conditions, obtenir le but fixé et exceller dans ce sport.
Après le sport
Quels bénéfices ?
Les exercices de respiration alliés aux étirements aident à apporter de la souplesse aux articulations, à détendre les muscles, les ligaments et également l’esprit. Ainsi, cela favorise la récupération au niveau du corps et du mental.
Les exercices après le sport
Quel que soit le sport pratiqué, une petite méditation alliée à un simple exercice de respiration et quelques postures de yoga forment le parfait programme de remise en forme après l’activité sportive.
Cette discipline est une forme de remise en forme corps-esprit qui implique une combinaison d'activité musculaire et une concentration consciente dirigée vers l'intérieur, sur la conscience de soi, de la respiration et de l'énergie11.
Les postures indispensables sont celles où nous avons la possibilité d’étirer toutes les parties du corps (dos, ventre, jambes, bras), telles que la posture du cobra (Bhujangâsana) ou la posture du pont (Chakrasana). Puis, nous pouvons terminer par une méditation.
Par exemple, un exercice de méditation consiste à s’allonger sur le sol dans la posture du cadavre (Savasana), de fermer les yeux, d’inspirer profondément par le nez de l’air frais et le visualiser traverser lentement tout le corps de la tête aux pieds. Cet air que nous pouvons imaginer lumineux, revigore toutes les cellules, les os, les muscles, le sang, qui redeviennent saines et en parfaite santé.
Ensuite, nous pouvons expirer par la bouche l’air qui représenterait les éventuelles tensions accumulées durant le sport. Ces précieuses minutes dédiées à la pratique du yoga sont un vrai réconfort, une énergie renouvelée après l’effort et permettent aux athlètes de continuer leur journée sans être fatigués ou bien de dormir paisiblement, l’esprit et le corps reposés si le sport a été pratiqué en fin de journée.
La posture du cobra consiste à s’allonger à plat ventre sur le sol ou sur le tapis, les mains sont posées sur celui-ci, un peu plus bas que les épaules. Ensuite, les jambes et le coccyx se tendent vers l’arrière et il faut soulever délicatement le nombril en pressant les mains sur la terre, les bras se déploient complètement pour les avancés ou bien ils sont pliés et les coudes sont serrés contre la taille pour les débutants/intermédiaires.
Cet asana est excellent pour l’étirement et la consolidation des vertèbres une par une, de la région lombaire jusqu’au cou. Les os qui concernent les modes de pensées et croyances s’adoucissent et les sportifs-yogis s’autorisent à être plus souples, tolérants envers eux-mêmes.
Par l’extension de la colonne vertébrale, l’énergie vitale circule librement du sacrum au cerveau, créant ainsi détente absolue de l’esprit. Corrélativement, le ventre s’étend et les abdominaux sont étirés et renforcés. Et étant donné que le ventre est le miroir du cerveau, ce dernier se tranquillise davantage et se muscle dans un même temps.
Cette posture permet aussi de libérer les émotions retenues dans la région du cœur en l’ouvrant du mieux possible.
Les glandes génitales sont tonifiées et aide donc à améliorer la confiance en la réalisation des projets fixés. En effet, selon Michel Odoul12, “le système génital est celui qui nous permet de procréer, de donner la vie physiquement. À travers lui et par extension, il s'agit aussi de notre capacité générale à créer, à enfanter (projets, idées, etc.) dans le monde matériel". Au final, la pratique consciencieuse du yoga est un outil considérable pour optimiser sa compétence dans le ou les sport(s) exercés.
Contre-indications et danger
En règle générale, il ne doit pas être pratiqué en cas de maladies neurologiques de type Parkinson, sclérose en plaques ou épilepsie. Il en est de même pour les maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et pour les personnes ayant subi une intervention chirurgicale datant de moins de six mois.
Il est recommandé de se renseigner avant de le pratiquer, car de nos jours, il en existe plusieurs branches.
Questions fréquentes
Quels sont les bienfaits du yoga pour le sportif ?
- Amélioration de l'équilibre et de la flexibilité
- Performances améliorées pour les sports de précision
- Soulagement des douleurs musculaires et prévention des blessures
- Renforcement de la résistance musculaire
- Régulation de la température du corps
Quelles sont les postures recommandées ?
- La posture du grand écart
- La posture du Happy Baby
- La posture du cobra
- La posture du pont
Quelles sont les contre-indications ?
Il est recommandé de ne pas le pratiquer, en cas de maladies neurologiques, cardiovasculaires, de sclérose en plaques ou d'épilepsie.
- 1: Role of yoga in stress management🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15352751/
- 2: Impact of 10-weeks of yoga practice on flexibility and balance of college athletes🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4728955/
- 3: Effects of Mindfulness Practice on Performance-Relevant Parameters and Performance Outcomes in Sports: A Meta-Analytical Review🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28664327/
- 4: Mitigating the Antecedents of Sports-related Injury through Yoga🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7336950/
- 5: Role of yoga in stress management🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15352751/
- 6: Efficacy of Hot Yoga as a Heat Stress Technique for Enhancing Plasma Volume and Cardiovascular Performance in Elite Female Field Hockey Players🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29979281/
- 7: Role of yoga in stress management🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15352751/
- 8: Exploring the therapeutic effects of yoga and its ability to increase quality of life🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3193654/
- 9: Dis-moi où tu as mal – Le lexique, page 46.
- 10: Exploring the therapeutic effects of yoga and its ability to increase quality of life🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3193654/
- 11: Exploring the therapeutic effects of yoga and its ability to increase quality of life🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3193654/
- 12: Dis-moi où tu as mal - Le lexique, Albin Michel, page 145