La préparation aux examens
Enjeux
La préparation aux examens semble un sujet anodin. Pourtant, pour beaucoup d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes, elle fait ressortir de nombreuses problématiques.
Certaines concernent les capacités cognitives, et peuvent impacter directement le bon déroulement de l’examen. Par exemple, un mauvais stress qui réduit les capacités de mémoire et de concentration. Ou encore, la panique face à la quantité de travail, qui met à la mal les capacités d’organisation et le processus d’apprentissage.
D’autres sont liées à des problèmes de fond : peur de l’échec, du jugement ou de la prise de parole en public, qui révèlent un manque de confiance en soi, une anxiété latente voire une phobie.
La peur des examens concerne essentiellement des personnes jeunes. En effet, ce sont surtout les enfants, adolescents et étudiants qui sont confrontés à des périodes d’examens et de concours, dans le cadre de leur scolarité. Examens de fin d’année, brevet des collèges, baccalauréat (Bac), concours d’entrée aux grandes écoles et permis de conduire sont parmi les motifs les plus fréquents de consultation.
Symptômes et manifestations
Un stress ponctuel à l’approche d’une situation d’examen est normal et sans danger. Cependant, celui-ci peut être anormalement durable, intense, et s’accompagner de symptômes physiques handicapants. Les manifestations les plus courantes du stress des examens sont :
- La diminution des capacités cognitives : mémoire, attention et concentration
- Des troubles du sommeil, une fatigue intense
- L’apparition de phobies ou de troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
- La survenue d’attaques de panique
- Des troubles respiratoires et digestifs
- Des éruptions cutanées
- L’apparition ou l’aggravation de troubles alimentaires (anorexie, boulimie)
Problématiques sous-jacentes
Si l’approche d’un concours ou d’un examen provoque un ou plusieurs de ces symptômes, c’est probablement l’expression d’une problématique plus profonde. L’examen est un facteur déclenchant, qui révèle un terrain psychologique. En plus de l’amélioration des symptômes, l’effort thérapeutique va donc porter sur :
- Le manque de confiance en soi ou d’estime de soi
- La peur de l’échec
- La gestion du stress, de l'anxiété et des émotions
Traitements
La préparation aux examens s’articule autour de deux axes :
- La gestion du stress (confiance en soi, relaxation)
- L’amélioration des capacités cognitives (mémoire, attention et concentration)
Pour intervenir sur ces deux aspects, de nombreux compléments alimentaires sont disponibles en vente libre. Pour ceux qui souhaitent être accompagnés pendant ce moment délicat, les thérapies alternatives peuvent aussi apporter un soutien considérable. Elles permettent notamment d’apprendre des techniques efficaces de relaxation et d’amélioration des capacités d’apprentissage.
Compléments alimentaires
Plusieurs compléments alimentaires permettent de booster la mémoire et la concentration, et réduire son stress.
Pour améliorer la mémoire et la concentration, les plus fréquemment utilisés sont le ginseng, le ginkgo et le thé vert. Le thé vert stimule le cortex préfrontal, responsable de la mémorisation. Quant au ginkgo et au ginseng, ils stimulent les fonctions cérébrales. Le guarana et le bacopa sont aussi fréquemment utilisés. Enfin, une supplémentation en oméga 3 est recommandée.
Pour réduire le stress et la nervosité, une supplémentation en magnésium est souvent recommandée. D’autres nutriments peuvent aider, comme le zinc et les vitamines du groupe B. Côté phytothérapie, le griffonia est une plante de choix pour réguler les troubles de l’humeur accompagnant les examens. En effet, il contient du 5-htp, qui est un acide aminé précurseur de la sérotonine.
En plus de ces compléments, les fleurs de Bach peuvent aider à traverser plus sereinement une période d’examens. Il existe notamment des élixirs pour les problématiques de stress, fatigue, concentration, timidité et confiance en soi.
Accompagnement psycho-émotionnel
Pour ceux qui se sentent dépassés par le stress et ressentent le besoin d’un accompagnement, les thérapies douces offrent de nombreuses possibilités de soutien.
La sophrologie propose notamment des techniques de relaxation tout à fait adaptées à la préparation des examens. Certains exercices peuvent aussi améliorer la mémoire et les capacités intellectuelles.
L’EFT (emotional freedom technique) est une autre option envisageable. Cette technique psychocorporelle est pertinente pour les personnes anxieuses, sujettes à une peur disproportionnée, ou qui se programment à l’échec.
Enfin, l’hypnose est un outil particulièrement efficace pour traiter à la fois les symptômes et les causes du stress des examens. L’hypnothérapeute vous aide à entrer en état modifié de conscience, pour travailler sur les peurs, croyances et autres mécanismes inconscients qui vous poussent à l’échec. L’hypnose est aussi un outil puissant pour améliorer les facultés de mémoire et de concentration.
Efficacité de l’hypnose
La transe hypnotique est un état fécond pour l’apprentissage, et le dépassement des peurs. Il permet d’accéder aux ressources inconscientes de la personne, tout en dépassant les limites psychologiques et mentales (peurs et autres croyances).
En outre, il a été montré que les enfants et adolescents sont plus sensibles à l’hypnose que les adultes, avec un pic de réceptivité autour de 10 ans1. L'hypnose est alors une intervention de choix pour améliorer la peur liée aux examens, et toutes problématiques relatives à l’apprentissage.
Concentration et mémoire
Dès les années 1960, des recherches se sont intéressées au potentiel de l’hypnose pour améliorer les capacités cognitives. Ces premières études ont été réalisées à des fins de pédagogie : l’hypnose y est évaluée en tant que moyen de faciliter l’apprentissage chez les enfants et les adolescents2 3.
Par exemple, en 1965, une étude s’intéresse aux suggestions hypnotiques comme technique d’amélioration de la mémoire et des capacités d’apprentissage. Les résultats sont concluants, mais ne montrent pas de différence notable entre les suggestions faites sous hypnose et en état de veille4.
En 1983, une étude menée sur un échantillon de 112 étudiants montre une amélioration de la mémoire visuelle et des stratégies de mémorisation grâce à l’hypnose5.
Enfin, en 2012, une recherche hongroise très détaillée a testé l’influence de l’hypnose sur l’apprentissage séquentiel et les compétences langagières. L’objectif de cette étude était de comprendre l’impact de l’hypnose sur le cortex préfrontal, zone du cerveau responsable de l’apprentissage. Les conclusions sont très positives : l’hypnose a significativement amélioré les compétences cognitives des participants6.
Gestion du stress
Les vertus de l’hypnose pour gérer le stress et ses symptômes ne sont plus à démontrer. La transe hypnotique elle-même constitue un excellent anti-stress. Dans cet état, entre autres, la pensée consciente est en veille, et le rythme cardiaque est ralenti. Assez tôt, l’hypnose a été envisagée comme un moyen possible de réguler le stress des enfants et des étudiants.
Dès 1987, une étude s’est intéressée à l’hypnose comme méthode de gestion du stress chez les enfants et les adolescents, notamment en période d'examens, au même titre que la relaxation et la méditation7.
Deux ans plus tard, une étude réalisée sur un groupe d’étudiants infirmiers a permis de comparer l’hypnose à d’autres techniques. Elle montre que la réceptivité à l’hypnose est un facteur important de réduction du stress8.
Enfin, une autre recherche intéressante a permis d’évaluer le potentiel de l’hypnose pour mieux gérer le stress des examens : pendant 19 semaines, 35 étudiants en médecine ont été suivis, dont 21 ayant été formés à l’auto-hypnose. Les niveaux de stress et d’anxiété rapportés avant et pendant les examens étaient moindres dans le groupe d’auto-hypnose9. En 2013, une étude comparant plusieurs programmes de réduction du stress de l’étudiant confirme ces conclusions10.
Stratégies thérapeutiques
En cabinet d’hypnothérapie, plusieurs méthodes d'hypnose sont possibles pour une préparation aux examens. Le choix d’une option thérapeutique va surtout dépendre de votre profil, ou du profil de votre enfant, et de la problématique sous-jacente.
Capacités cognitives et confiance en soi
L’hypnose part du principe qu’à un niveau inconscient, nous avons tous les mêmes aptitudes. Avec le temps, et les croyances reçues de l’éducation, il arrive que nous perdions confiance en ces capacités, qui se retrouvent bloquées. En accédant directement à l’inconscient, l’hypnose aide votre enfant à dépasser ces croyances limitantes, pour accéder à son plein potentiel de concentration et de mémoire.
Cela se fait notamment par des suggestions positives sur les capacités cognitives de l’enfant. Répétée régulièrement, la suggestion agit comme un placebo, poussant le cerveau à s’adapter à la croyance choisie. C’est ainsi qu’avec des suggestions de bonne mémoire et de concentration accrue, ces capacités s’améliorent au fil des séances.
Si le manque de confiance en soi révèle des traumatismes, une dépression ou autre problématique lourde, un travail spécifique, sur plusieurs séances, peut être proposé. Ce travail peut tout à fait être réalisé en hypnothérapie.
Gestion des émotions
Pour les personnes que la peur de l’examen paralyse, et qui sont sujettes au trac, un travail de gestion des émotions est nécessaire.
La transe hypnotique elle-même constitue un bon exercice de calme intérieur. Reproduire régulièrement l’entrée en transe, par l’apprentissage de l’auto-hypnose, constitue donc un bon moyen de gérer son stress. Pour la préparation aux examens (Bac, concours...), il est fréquent que le thérapeute vous apprenne des techniques d’auto-hypnose, à reproduire chez vous avant le jour J.
Pour calmer les émotions, notamment la peur, le thérapeute peut avoir recours à différentes techniques, comme par exemple :
- La dissociation, qui consiste à se distancier de la situation anxiogène pour modifier les représentations associées
- Des suggestions de mieux-être et de calme intérieur
- Des métaphores, jeux et autres histoires mettant en scène les émotions
Les enfants et les adolescents, dont l’imagination est fertile, sont particulièrement réceptifs au langage métaphorique de l’hypnose, et aux méthodes ludiques.
Durée de l’accompagnement
L’accompagnement en hypnose, qui est une thérapie brève, compte généralement entre 1 et 10 séances. Dès la première séance, des résultats positifs peuvent être observés sur la gestion des émotions et les capacités cognitives.
Précautions et dangers
L’hypnose pour la préparation aux examens ne présente aucun danger. Les enfants peuvent tout à fait être suivis en hypnothérapie. C’est une intervention particulièrement adaptée à leur pensée imagée et métaphorique.
La seule contre-indication à l’hypnose concerne les personnes atteintes de maladies mentales dissociatives (paranoïa, schizophrénie, trouble bipolaire). En effet, la transe présente un risque de décompensation.
Questions fréquentes
L'hypnose est-elle efficace contre le stress des examens ?
L'hypnose est une méthode efficace de réduction du stress. Les enfants et adolescents y sont particulièrement réceptifs. Elle est donc tout à fait adaptée pour gérer le stress des examens et des concours.
Comment l'hypnose intervient-elle pour la préparation aux examens ?
L'hypnose permet de se préparer efficacement aux examens suivant deux axes de travail :
- Un renforcement de la confiance en soi et des capacités cognitives (mémoire, concentration, attention)
- Une meilleure gestion du stress et des émotions
Y a-t-il des contre-indications ?
L'hypnose ne présente aucun danger. Seules les personnes souffrant de troubles dissociatifs (comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire) présentent une contre-indication à l'hypnose.
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- 3: Barber, T. X. (1965). The effects of" hypnosis" on learning and recall: A methodological critique. Journal of Clinical Psychology.🔗 https://psycnet.apa.org/record/1965-12542-001
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- 6: Smith, M. S., & Womack, W. M. (1987). Stress management techniques in childhood and adolescence: Relaxation training, meditation, hypnosis, and biofeedback: Appropriate clinical applications. Clinical pediatrics, 26(11), 581-585.🔗 https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/000992288702601105
- 7: Pekala, R. J., Forbes, E. J., & Contrisciani, P. A. (1989). Assessing the Phenomenological Effects of Several Stress Management Strategies. Imagination, Cognition and Personality, 8(4), 265–281.🔗 https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.2190/CA06-TGFB-D7V5-710R
- 8: Whitehouse, W. G., Dinges, D. F., Orne, E. C., Keller, S. E., Bates, B. L., Bauer, N. K., ... & Zaugg, L. (1996). Psychosocial and immune effects of self-hypnosis training for stress management throughout the first semester of medical school. Psychosomatic Medicine, 58(3), 249-263🔗 https://journals.lww.com/psychosomaticmedicine/Abstract/1996/05000/Psychosocial_and_Immune_Effects_of_Self_Hypnosis.9.aspx
- 9: Shiralkar, M.T., Harris, T.B., Eddins-Folensbee, F.F. et al. A Systematic Review of Stress-Management Programs for Medical Students. Acad Psychiatry 37, 158–164 (2013).🔗 https://link.springer.com/article/10.1176/appi.ap.12010003
- 10: Arlene H. Morgan & Ernest R. Hilgard (1973) Age differences in susceptibility to hypnosis, International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis, 21:2, 78-85, DOI: 10.1080/00207147308409308🔗 https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00207147308409308