Choisir des activités extra-scolaires pour les enfants

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Inscrire son enfant à des activités extra-scolaires relève parfois du casse-tête. Il faut à la fois combiner les données de la vie de famille et les goûts de son enfant. Sur quels critères se baser pour faire un choix réaliste et pertinent à la fois ? Voyons ensemble les différents aspects qui peuvent vous aider à orienter vos décisions. Des tout-petits aux plus grands, selon leur tempérament et votre mode de vie, voici donc quelques pistes à considérer.

Respecter l’équilibre de l’enfant

Enfants en train de pratiquer un type d'activités extra-scolaires.

Elle doit bien sûr tenir compte des contraintes pratiques. Nous sommes tous pris par nos occupations quotidiennes et entre le travail à l’extérieur et celui à la maison, il est difficile de dégager du temps supplémentaire pour conduire les enfants à telle ou telle activité. Ce qui est vrai pour les adultes l’est tout autant pour eux.

Il passe quasiment 6 heures par jour à l’école à partir de l’école primaire, parfois bien plus s’il est inscrit à la garderie du matin ou du soir et s’il mange à la cantine. Imaginez-vous qu’après avoir passé une journée à l’école où on lui demande d’être attentif, concentré, il puisse être totalement détendu et réceptif pour démarrer une pratique qui lui en demande tout autant ? Non bien sûr.

Nous-mêmes, nous ne pourrions pas nous investir ni profiter tranquillement d’un cours de langue ou d’une séance de sport si nous passions une journée à nous dépenser intellectuellement et physiquement, tout en grandissant. Un enfant est en perpétuelle croissance physique et cognitive. Cela demande de l’énergie qui ne se voit pas mais qu’il va ressentir, par de la fatigue, de l’énervement, des tensions musculaires, des douleurs diffuses, une attention moindre…

Il va de soi que le choix des activités extra-scolaires doit alors tenir compte de sa réceptivité et donc de son emploi du temps. Elle doit respecter son équilibre, en s’intégrant dans l’immense liste de tâches qu’il a à accomplir dans la semaine, à l’école comme à la maison.

Cela exige aussi de s’acclimater à de nouvelles règles, de nouveaux lieux et de nouvelles personnes. C’est un travail non négligeable en soi pour lui, qui est en plein développement. Facilitons-leur la vie en leur offrant du temps de qualité, y compris dans les activités extérieures. En effet, elle ne doit pas être une charge supplémentaire pour lui mais un moment de détente, de découverte, d’apprentissage de soi.

Le premier critère de choix est donc de vérifier si rajouter des activités extra-scolaires est judicieux. Si c’est le cas, il faudra se baser sur son rythme pour déterminer le type et le créneau le plus adapté, afin que cela ne déséquilibre pas sa semaine. Un jonglage pas toujours évident ! Aussi, il vaut mieux en faire moins que trop : une seule par semaine est déjà bien suffisante.

Adaptées à l'âge

Votre petit dernier rêve de monter à cheval ? L’aîné veut se mettre à la guitare ?

Selon les activités extra-scolaires considérées, il y a souvent un âge idéal pour démarrer. La plupart des pratiques sportives peuvent débuter autour de 4-5 ans. A cet âge, on peut trouver des sports traditionnels  en mode « baby » qui seront adaptés pour les plus petits par les fédérations sportives : le baby poney pour l’équitation, du baby tennis ou du baby basket… La natation est également accessible pour les petits. Du côté des activités artistiques, la plupart peuvent se pratiquer sous forme d’éveil. Eveil musical ou initiation aux arts visuels, expression corporelle… il existe une multitude de propositions propres à chaque domaine et chaque structure.

Dans ce créneau des arts et de l’expression, l’offre en duo parents-enfants se développe de plus en plus. Que ce soit des séances de chant, liées au mouvement, à la détente, vous trouverez auprès des professionnels concernés de quoi allier l’utile à l’agréable.

Durant cette période de la petite enfance, passer du temps en dehors de la maison avec son enfant dans un cadre permettant de se découvrir autrement, c’est aussi renforcer le lien et créer une relation de qualité à travers des activités extra-scolaires communes.

C’est également un bon moyen pour souffler un peu et profiter l’un de l’autre sans la pression et les contraintes éducatives, grâce à un tiers qui vient réintroduire le jeu et le plaisir d’une pratique partagée.

Activités extra-scolaires en intérieur ou en extérieur

Cela n’a l’air de rien, mais le choix d'une pratique en intérieur ou en extérieur joue un rôle prépondérant dans les bénéfices pour l’enfant. Comme déjà dit, le temps passé à l’école occupe la grande partie de la semaine. Pour ceux qui habitent en ville et ont peu d’occasions de sortir en pleine nature, pour ceux qui ont l’habitude de passer les week-ends plutôt à l’intérieur, il est important d’avoir du temps dehors.

Pouvoir se dépenser et se détendre en plein air est indispensable pour un bon équilibre psychique comme physique. Les sports collectifs pratiqués en extérieur (équitation, football, VTT…) sont bien sûr indiqués dans ce cas. Une pratique en extérieur a impact non négligeable sur l’anxiété, la confiance en soi, et plus globalement le bien-être.

A titre d’exemple, on peut aussi se tourner vers les activités extra-scolaires qui privilégient un lien direct avec la nature. Les ateliers de land art, les circuits d’observation de la nature, sont des occasions rêvées pour apprendre, créer, se relier à l’environnement. Ce cadre apaisant est idéal pour les enfants souffrant d’anxiété ou de tempérament hypersensible.

Elles peuvent se pratiquer ponctuellement ou régulièrement. Elles sont aussi proposées conjointement aux parents et aux enfants dans certains cas. A l’heure où la protection de l’environnement doit être prise en compte dans chacun des gestes de notre quotidien, les initier au respect et à la connaissance de la nature représente un acte éducatif engagé.

Collectives ou individuelles

Que préfère votre enfant ? Jouer avec les autres, être en compétition avec eux ? Ou plutôt se concentrer sur lui et exploiter ses ressources en autonomie ? Jouer au foot, faire du cheval, du piano ou faire partie d’un orchestre : au-delà de sa nature, le fait de la pratiquer à plusieurs ou tout seul change considérablement la donne.

Souvent, son tempérament va guider son choix. Certains préfèrent se confronter aux autres, échanger, se dépasser. D’autres aiment se donner leurs propres challenges ou bien s’exprimer librement sans contraintes collectives. Les arts comme les sports offrent toutes les modalités possibles pour cela.

Certains parents considèrent qu’un enfant timide aura intérêt à participer à une activité collective : tout dépend si l’envie est là. Le forcer à s’inscrire dans un groupe n’est en tout cas pas recommandé. Si vous pensez qu’il est important qu'il se socialise davantage parce qu’il a tendance à rester dans son coin, à ne pas oser, offrez-lui la possibilité de choisir des activités extra-scolaires qu’il aime vraiment avant tout.

Pour les enfants introvertis, il est parfois compliqué aussi de commencer une pratique nouvelle, ou avec de nouvelles personnes. Facilitez-lui la vie. Peut-être que retrouver des copains ou copines le mercredi pour un cours de ping pong ou de dessin sera suffisant pour l’aider à dépasser la peur de la nouveauté. Peut-être aussi que continuer le cours de guitare, même si cela se passe en individuel, l’aidera à progresser dans sa confiance en lui et à oser jouer en public.

A l’opposé, ceux qui ont du mal à respecter les règles collectives, à trouver leur place dans un groupe, trouveront des bénéfices dans des activités extra-scolaires bien cadrées comme dans le sport. Les arts martiaux par leur esprit sont un excellent moyen de s’autonomiser dans le respect d’autrui. Les sports collectifs de toute nature sont aussi un bon levier pour qu'il accepte mieux les règles grâce au plaisir qu’il tire du jeu.

Il est toujours plus facile pour un enfant de respecter les règles quand elles ont du sens pour lui. Et elles auront bien plus de sens si elles font partie d’une activité à laquelle il tient. A côté du cadre sportif, on peut aussi penser au théâtre. Apprendre son rôle, écouter les autres, intervenir au bon moment… voilà des compétences dites sociales qui aideront les introvertis comme ceux qui ont besoin de concentration. Le théâtre est une pratique efficace pour apprendre à se décentrer, se mettre à la place de l’autre, canaliser ses émotions, oser s’exprimer devant un public.

Favoriser son développement

Toutes les activités extra-scolaires peuvent participer à son développement psycho-affectif. Grandir, c’est prendre conscience de ses capacités et avoir envie de les exploiter au mieux. C’est se sentir bien en soi et savoir comment prendre sa place parmi les autres. Il y a alors deux façons principales d’envisager ce but à travers une pratique sportive ou culturelle :

  • soit on considère qu'elle va servir à découvrir de nouvelles facettes de soi-même, à exploiter un potentiel encore inconnu, à développer des qualités et compétences nouvelles ou peu exprimées ;
  • soit on l'envisage comme approfondissement de ce qu'il aime déjà et sait déjà faire, comme un prolongement de ce qu’il a déjà expérimenté.

Bien sûr ces deux aspects sont complémentaires et ne s’excluent pas. Au fil du temps, il pourra tantôt devenir « meilleur », plus à l’aise, tantôt apprendre sur lui-même grâce à de nouveaux challenges ou situations.

En sport, la compétition peut le stimuler et l’aider à gérer toutes sortes d’émotions. De la peur de ne pas être à la hauteur à la frustration d’avoir perdu, il apprend à « jouer le jeu ». Accepter ses défaites, apprendre de ses erreurs et se sentir fier de ses réussites, voilà quelques-uns des points forts développés par les sports. Savoir persévérer pour atteindre ses objectifs que ce soit apprendre un morceau de musique ou réussir une figure de skate, savoir coopérer pour réaliser un but collectif comme un spectacle ou un match : là encore vous trouverez des tas d’activités extra-scolaires qui stimulent ces compétences.

Grandir c’est aussi apprendre à respecter les besoins de son corps : bien se nourrir, bien se soigner, bien dormir… et se relaxer. Les pratiques favorisant la prise de conscience du corps sont là pour ça. On pourra penser au yoga, à la méditation, à l’expression corporelle.

Dès le plus jeune âge, elles sont accessibles. La méditation peut être adaptée aux petits et intégrée dans des ateliers d’expression de soi. Il existe aussi de plus en plus de structures proposant des séances de gestion des émotions, durant lesquelles ils apprennent en groupe à verbaliser leurs émotions et les canaliser via le dessin, le mouvement. Elles s’apparentent aux pratiques type bien-être qui existent déjà en version « adulte ». Elles développent l’écoute intérieure, la confiance, l’amour de soi, la sécurité intérieure.

Et quand il décide d'abandonner ?

Vous avez sûrement vécu, en tant qu’enfant ou parent, ce moment où trop c’est trop : il faut arrêter ce type d'activités extra-scolaires ! Ca ne plaît plus, c’est trop contraignant, on y va à reculons… Nous évoluons tous dans nos goûts et nos envies, alors il est bien naturel qu'ils aient envie de passer à autre chose.

Le discernement s’impose pour savoir si c’est un « caprice » cachant un autre problème ou s’il y a un réel besoin de changer ou d’arrêter.

Certaines sont plus faciles que d’autres car elles demandent moins de discipline, moins d’assiduité, de résultats. Elles vont mieux convenir aux enfants qui ont simplement besoin de vivre de bons moments sans pression, sans devoir donner des résultats. Et puis, pour d’autres qui ont besoin d’émulation, de compétition ou de challenge, cela peut devenir ennuyeux. Raison pour laquelle ils auront envie d’arrêter : leur appétit n’est pas comblé.

A l’opposé, les sports ou les arts qui demandent un engagement à l’année, une présence au spectacle, des auditions, peuvent s’avérer stressantes. Quand cela se rajoute aux exigences scolaires, cela peut faire beaucoup à gérer sur toute l’année.

Mon conseil sera donc de voir avec l’enfant la vraie raison qui se cache derrière l’envie d’arrêter les activités extra-scolaires.

Est-ce qu’il n’aime vraiment plus cela ou est-ce que ce sont les conditions qui le découragent ou ne lui conviennent pas ? Parfois il peut s’agir de l’ambiance du cours, de l’horaire qui engendre trop de fatigue, des attentes trop nombreuses.

Certaines peuvent être pratiquées pendant des années ; elles demandent donc de s’investir davantage pour progresser. Ceci est particulièrement vrai pour la musique, la danse classique, certains sports.

Avant de maîtriser un tant soit peu un instrument ou être à l’aise dans certaines figures de danse, il y a de la rigueur et de la persévérance à apporter. C’est parfois décourageant.

Qu’est-ce qui lui donnerait envie de continuer ? Sûrement une motivation profonde, une vraie passion, et un enseignant ou intervenant qui croit en lui et sait l’encourager dans ses efforts. Cela ne suffit pas toujours. Alors, il arrive que faire une pause soit la meilleure option avant d’être écœuré par une pratique. Ce serait dommage qu’une activité synonyme de plaisir devienne une corvée. La balance efforts fournis versus plaisir ressenti est donc à considérer et évaluer avec lui pour voir si cela vaut la peine de continuer ou non.

Par ailleurs, il est important à mon sens de distinguer les activités extra-scolaires qu’on propose comme découvertes. Ce sont des essais et rien ne doit l'empêcher de tester autre chose l’année suivante. Comment savoir qu’on aime un sport ou un art, comment savoir qu’on est doué pour cela, si on n’essaye pas ? Il est fondamental de lui laisser le temps d’expérimenter. Parfois il sent rapidement si cela lui plaît ou non.

A noter qu’il est judicieux de profiter des portes ouvertes des structures pour tester les ateliers d’initiation. Il se fera alors une première idée. Mais il est aussi possible de se tourner vers des pratiques combinées. Par exemple, le multisport proposé par certaines collectivités est une option idéale qui permet de tester différentes disciplines, sans se lasser grâce à la variété des sports proposés.

Cette première approche permet le cas échéant de se tourner vers un sport en particulier si l’on souhaite approfondir. De la même façon, les ateliers d’éveil musical sont une porte d’entrée vers le choix d’un instrument pour plus tard. Ainsi, toutes les pratiques qui croisent les disciplines sont à même de constituer un beau terrain de jeu et de découvertes.

Bien évidemment, l’investissement en temps et le budget consacré par les parents rentre en ligne de compte dans la décision d’abandonner ou non. Certainement qu’il est bon dès le départ de prévenir l’enfant de l’engagement qu’il doit honorer, à partir du moment où il a décidé de lui-même de consacrer son temps libre à un type d'activités extra-scolaires.

C’est aussi l’apprentissage des responsabilités que de se tenir à ce qu’on avait prévu. Plus il grandit, plus il est à même de se projeter sur un trimestre, puis sur une année, dans une activité de son choix. A moins de blocages significatifs et de problèmes urgents, il peut valoir la peine d’encourager la poursuite jusqu’à la fin de l’année. Certains risqueraient sinon d’entrer dans une sorte de consommation et de zapping qui les empêchent de s’investir pleinement, et donc de s’épanouir à travers une pratique.

Quel que soit votre choix concernant les activités extra-scolaires pour votre enfant, rappelez-vous que ce dernier est votre meilleur repère. C’est en restant à l’écoute de son retour d’expérience, de ses envies, de ses besoins, que vous serez à même d’ajuster les décisions avec lui et pour lui. Un enfant épanoui se sent écouté et compris, dans un cadre sécurisant et bienveillant.

Questions fréquentes

Qu'est-ce qu'une activité extra-scolaire ?

Il s'agit d'une activité qui se pratique en dehors du cadre scolaire.

A quel âge débuter ?

Les pratiques sportives peuvent débuter à partir de 4/5 ans.
Les activités artistiques peuvent se pratiquer sous forme d'éveil.

Comment les choisir ?

Il faut les choisir en fonction de :
- l'âge de l'enfant
- sa personnalité
- ses goûts et intérêts

Marion Dorval
Marion Dorval, Auteur

Accompagnatrice en expression vocale créatrice. Spécialisée auprès des personnes hypersensibles. Ex enseignante pendant 10 ans.