Définition
La dépression est un trouble de l’humeur chronique multifactoriel, affectant la vie d’une personne au quotidien. Elle peut être plus ou moins intense, se traduisant par une baisse de moral prolongée jusqu’à des pensées noires quasi permanentes.
Elle peut toucher n’importe qui, mais souvent elle fait suite à un choc émotionnel ou à un changement de vie brutal. Par ailleurs, le risque dépressif est plus important en cas d’antécédent familial de dépression ou de prise de certains médicaments (effet secondaire). Très souvent, elle survient pour la première fois au début de la vie d’adulte et concerne majoritairement les femmes. En France, elle touche environ 3 millions de personnes, dont la moitié ne serait pas traitée.
Souvent, le premier signal d’alerte est une fatigue intense et un manque d’énergie, non soulagés par le repos. D’après les statistiques, près d’une personne sur cinq a connu ou connaîtra un épisode de dépression au cours de sa vie1.
Il ne faut toutefois pas confondre une déprime passagère avec une véritable dépression. Il est normal de se sentir déprimé à la suite d’un événement douloureux, comme un deuil, une rupture sentimentale ou des difficultés professionnelles.
Après quelques temps, si ce « blues » perdure et qu’il n’y aucune amélioration, il conviendra de réaliser un diagnostic par un professionnel de santé afin de déceler une éventuelle dépression naissante. Plus le trouble sera détecté rapidement, plus les chances de guérison seront améliorées.
Les états dépressifs sont classés selon leur nature :
- exogène (la plus fréquente) : liée à un événement extérieur (conditions socio-professionnelles, stress, etc)
- endogène : crise de mélancolie sans raison apparente
- atypique : liée à une affection mentale (trouble schizophrène), cérébrale (tumeur, maladie dégénérative cérébrale comme la maladie de Parkinson), ou à une intoxication (médicament, drogue)
- périodique : concerne certaines périodes de vie, propices à développer une dépression. Par exemple, la dépression post-partum, est considérée comme normale pendant les 2 premières semaines après l’accouchement, et touche de 60 à 80% des femmes. Si elle dure plus de 15 jours, il s’agit alors d’une réelle dépression. Par ailleurs, en hiver, certaines personnes souffrent du manque d’ensoleillement ce qui peut entraîner une dépression dite saisonnière.
Rôle physiologique de 2 principaux neuromédiateurs
La sérotonine et la dopamine sont les deux principaux neuromédiateurs participant à l’équilibre et au bien-être mental :
La sérotonine
De nature calmante, elle est synthétisée à partir du tryptophane, un acide aminé présent dans certains aliments (fromage, avocat, volailles, etc). Elle est elle-même le précurseur d’une autre molécule, la mélatonine, dont la fonction est la régulation du sommeil. Une carence sérotoninergique induit un comportement irritable voire agressif, pouvant conduire à une dépression.
La dopamine
Elle est synthétisée à partir de tyrosine et de phénylalanine, acides aminés présents dans l’alimentation (fromage, œuf, volailles, etc). Elle favorise la vigilance, l’envie d’explorer et apporte un sentiment de plaisir. En cas de déficience, un manque de motivation et une mélancolie s’installent progressivement.
Populations à risque
Certaines populations sont plus touchées par la dépression, il s’agit :
- Des femmes : environ 2 fois plus de femmes que d’hommes connaissent un épisode dépressif durant leur vie2. D’une part, elles seraient probablement mieux diagnostiquées, et d’autre part, les variations hormonales cycliques ainsi que la ménopause sont plus susceptibles d’engendrer un état dépressif3.
- Des hommes vivant seuls4.
- De certaines tranches d’âges : les jeunes adultes et les personnes âgées
- Des personnes homosexuelles5
- De personnes atteintes de pathologies chroniques douloureuses ou invalidantes6
La tendance actuelle est une augmentation des cas depuis 2010, notamment chez les femmes, les personnes de 35-44 ans et les chômeurs.
Symptômes
De manière générale, la dépression se traduit par un sentiment de tristesse, un manque de motivation et d’entrain, des difficultés à ressentir du plaisir. La personne a globalement une baisse de moral, influant directement sur sa vie quotidienne. Souvent, elle manque de confiance en elle et se dévalorise.
En outre, elle peut avoir des troubles de l’alimentation et un sommeil perturbé, signes que les troubles sont installés profondément. D’un point de vue physique, la personne peut ressentir des douleurs inexpliquées, une fatigue musculaire, des problèmes digestifs, des migraines, etc. Son immunité peut également être affaiblie, augmentant le risque de développer une pathologie secondaire (virale, infectieuse, etc).
Selon le système de classification des maladies mentales DSM 5, la dépression est caractérisée par ces 9 symptômes :
- Un sentiment de tristesse continu, appelée humeur dépressive
- Un manque d’intérêt et de plaisir vis-à-vis des activités agréables
- Une dévalorisation et un sentiment de culpabilité non justifié
- Des idées noires
- Une baisse d’activité physique
- Une fatigue non soulagée par le repos (présente dès le réveil)
- Une perte d’appétit, accompagné d’une variation de poids ou non
- Des troubles du sommeil
- Des difficultés pour maintenir son attention, sa concentration, des troubles de la mémoire
La dépression est diagnostiquée si au moins un des deux premiers symptômes est présent, si la personne comptabilise au moins 5 des symptômes ci-dessus, de manière continue pendant au moins 15 jours. De 5 à 7 symptômes, la dépression est considérée d’intensité mineure à modérée. A partir de 8 symptômes présents de manière continue pendant au moins 15 jours, elle est jugée comme étant sévère.
D’autres symptômes peuvent également se manifester comme :
- Un comportement agressif, une irritabilité
- Une hypersensibilité émotionnelle (tendance à pleurer facilement)
- Une difficulté à rester immobile ou au contraire, des gestes ralentis
- Une baisse de la libido
- Des maux de tête
- Des douleurs (dorsales, digestives, etc)
- Un sentiment de vide
- Une baisse du ressenti
- Des difficultés sociales, professionnelles
Ils peuvent être accompagnés :
- De troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie)
- D’une anxiété généralisée
- D’abus d’alcool et/ou de drogues ou de médicaments
Chez les enfants, la dépression est rare (0,5%). Il faut cependant être particulièrement vigilant en cas de changement brutal de comportement, d’irritabilité, de pleurs répétés, de manque d’envie de jouer, de désintérêt vis-à-vis des amis, de maux de tête ou de ventre, de difficultés scolaires, de croissance ralentie, etc.
A l’adolescence, elle touche principalement les filles (3 à 4%) et peut être révélée par une consommation d’alcool excessive, un isolement, une indifférence, des propos agressifs, des mauvais résultats scolaires, de l’automutilation, etc.
Le diagnostic de la dépression peut s’appuyer sur des échelles de mesure comme l’échelle de dépression de Hamilton (HDRS) ou l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS)7.
Causes médicales
Les causes physiologiques sont multiples. La dépression peut être liée à plusieurs facteurs.
Hérédité
Il a été constaté que dans certains cas, la dépression a une influence génétique, selon différentes études familiales. Ces études ont mis en évidence le fait que les personnes ayant des membres de leur famille atteints de dépression ont des risques supérieurs d’en être atteint aussi, par rapport à la population générale8.
D’un point de vue génétique, certaines particularités peuvent être présentes au niveau des gènes codant pour le transporteur de la sérotonine, ou pour le BDNF (Brain-DerivedNeurotrophic Factor, facteur exerçant un rôle dans la prolifération, la différenciation et la survie des neurones). Cependant, la part de l’hérédité est à relativiser car elle n’est à considérer que parmi un ensemble de facteurs9.
Déséquilibre en neuromédiateurs
Les chercheurs ont mis en évidence certaines différences dans le cerveau des personnes atteintes de dépression, par rapport à celles qui ne l’étaient pas.
Il s’agit principalement de différences de concentration en :
- Sérotonine
Il a été constaté que l’hippocampe, zone du cerveau impliquée dans le processus de mémorisation, est de plus petite taille chez les personnes ayant connu une dépression. Un hippocampe de taille inférieure possède moins de récepteurs à la sérotonine. De plus, la sécrétion sérotoninergique peut être réduite.
- Dopamine
La concentration en dopamine peut être insuffisante, réduisant le sentiment de plaisir et les fonctions psycho-motrices.
- Glutamate et GABA
Dans certains cas, la dépression peut être liée à un déséquilibre entre deux molécules, le glutamate, excitant nerveux et le GABA, inhibiteur du système nerveux. La balance entre ces deux neuromédiateurs influence la sécrétion du BDNF, engendrant une altération de la neuroplasticité, principalement au niveau de l’hippocampe10.
Déséquilibre hormonal
Cortisol
D’autres études ont montré que le cortisol pouvait être produit en excès chez les personnes déprimées. La synthèse de cette hormone a lieu au niveau des surrénales et sa sécrétion est augmentée en cas de stress ou de colère. 50 % des personnes dépressives seraient concernées par ces variations.
Hormones thyroïdiennes
Un taux d’hormones thyroïdiennes insuffisant (hypothyroïdie) peut favoriser un état dépressif.
Hormones sexuelles / DHEA
Des taux faibles d’hormones sexuelles (œstrogènes, testostérone) peuvent contribuer à un état dépressif. Un déficit en DHEA peut également être en cause, en particulier chez les personnes âgées.
Inflammation
Un lien a été identifié entre l’inflammation et le risque de dépression. Dans une étude réalisée en 2016, il a été observé qu’un tiers de personnes dépressives avaient un taux de cytokines trop élevé, signe d’inflammation.
L'imagerie cérébrale (IRM) a confirmé ce lien, en mettant en évidence la diminution du volume de matière grise corticale et une augmentation de la concentration plasmatique de certains médiateurs de l'inflammation chez des patients dépressifs. De plus, la protéine-C réactive (CRP) serait un marqueur précoce du risque d’épisode dépressif caractérisé.
L’inflammation chronique et l’activation du système immunitaire seraient donc des éléments clés dans l'apparition de la maladie, en perturbant notamment le métabolisme du tryptophane, conduisant à une diminution de la concentration en sérotonine. Des essais cliniques confirment ce mécanisme, car ils ont permis de constater l’amélioration des symptômes dépressifs après un traitement anti-inflammatoire.
Déséquilibre du microbiote intestinal
Selon les cas, la dépression pourrait avoir une origine périphérique, au niveau intestinal. Il est de plus en plus reconnu que le déséquilibre du microbiote intestinal favoriserait certains troubles mentaux.
En effet, le système intestinal est directement relié au système nerveux central. De nombreuses études ont aussi révélé que la composition du microbiote n’est pas la même en cas de pathologies psychiatriques (autisme, schizophrénie…) et qu’elle varierait en cas de prise d’un antidépresseur11.
Troubles de l’olfaction
Le système olfactif a un impact sur la neurogenèse, notamment au niveau de l’hippocampe. Il a été mis en évidence une corrélation entre la dépression et l’olfaction, les patients déprimés ayant souvent une olfaction altérée, et réciproquement. Ces éléments permettent d’envisager des pistes thérapeutiques mettant en jeu le sens de l’olfaction.
Effets secondaires de médicaments
Certains traitements peuvent favoriser l’apparition d’un état dépressif, comme par exemple:
- Les barbituriques
- Les benzodiazépines
- L’isotrétinoïne
- Les corticoïdes
- Les opioïdes
- Les β-bloquants
- La pilule contraceptive
- Les anti-hypertenseurs
Suite à une pathologie chronique
La présence initiale d’une maladie chronique, peut dans certains cas, être à l’origine d’une dépression (secondaire). Le traitement de la dépression pourrait même améliorer l’état clinique de la pathologie initiale.
Les principales maladies chroniques pouvant augmenter le risque de dépression sont :
- Le diabète
- Les maladies cardio-vasculaires
- L’arthrite
- Le sida
- Le lupus
- La sclérose en plaque
- L’insuffisance rénale
- L’hypothyroïdie
- Les maladies avec un fort niveau de douleur
Facteurs environnementaux
Une mauvaise hygiène de vie comprenant une sédentarité, du tabagisme, de l’alcoolisme, un manque de sommeil, un régime alimentaire déséquilibré a tendance à augmenter le risque de dépression.
Un régime alimentaire inadapté
En 2009, une étude a mis en évidence le lien entre régime alimentaire et dépression.
Sur 3486 participants, certains avaient un régime équilibré (riche en fruits, légumes et poisson), alors que d’autres avaient un régime alimentaire avec des produits transformés (aliments frits, viande transformée). Après 5 ans, il a été constaté que ceux qui consommaient plus d’aliments frais avaient moins de risque de souffrir de dépression, contrairement à ceux qui avaient consommés des produits transformés12.
Une autre étude a démontré les bénéfices du régime méditerranéen sur la diminution du risque de dépression : le régime méditerranéen permet de diminuer le risque de dépression de 30 % (alors qu’une alimentation hyper transformée l’augmente de 58 %)13.
Des carences nutritionnelles importantes, notamment en vitamines B6, B9, B12, D, en fer, en oméga-3 ou en tryptophane peuvent favoriser un état dépressif. La qualité nutritionnelle des aliments est donc une des clés d’une bonne santé mentale.
Par ailleurs, les neuromédiateurs sont synthétisés à partir de nutriments précis, en particulier les acides aminés, présents sous forme de protéines animales (viande, poisson) et de protéines végétales (céréales, légumineuses).
Si leur apport est insuffisant (ou s’ils sont mal absorbés), l'organisme ne pourra produire la quantité suffisante de neurotransmetteurs indispensables à un bon équilibre mental. Parallèlement, la consommation de poissons et d’oléagineux est à privilégier, pour leur richesse en oméga 3, favorisant l’équilibre nerveux.
De plus, les conditions de prise des repas sont importantes : un repas pris dans de bonnes conditions, dans le calme, provoque une sensation de plaisir et de bien-être, ce qui participe à la bonne santé mentale.
L'activité physique
La pratique d’un sport permet la sécrétion d’hormones, en particulier les endorphines, source de bien-être et d’apaisement. L’exercice permet aussi de libérer le corps des tensions musculaires, de renforcer le mental et la confiance en soi. Le sport, surtout s’il a lieu au sein d’une équipe, permet également de tisser un lien social et de se sentir entouré. Les personnes ne pratiquant aucune activité physique sont donc plus susceptibles d’être dépressives.
Équilibre nerveux et sommeil
Un stress important, du surmenage, des angoisses répétées, peuvent conduire à une dépression, si ces troubles perdurent. Ils épuisent l'organisme en sollicitant de manière continue les glandes surrénales, pour faire face au stress, jusqu'à atteindre un point de rupture, si aucun changement n’a lieu.
En effet, la réponse au stress est à l’origine d’une sécrétion élevée de cortisol, induisant un effet inhibiteur de production du BDNF et un risque dépressif. Il est donc important de réagir dès les premiers signes et de maintenir des phases de récupération suffisantes. A savoir que la qualité du sommeil est essentielle au maintien d’un bon équilibre nerveux.
Evénements, conditions sociales
Certains événements traumatisants, comme la perte d’un proche, une séparation amoureuse, ou une enfance difficile, vont être des facteurs de risque.
Par ailleurs, des conditions sociales précaires (problèmes financiers, isolement, etc) peuvent venir augmenter le risque de dépression. D’un point de vue professionnel, des conditions de travail néfastes, sources de stress et d’épuisement, peuvent également mener à une dépression, qualifiée de « burn-out ».
Dans tous les cas, une prise en charge précoce de la dépression (traitements naturels ou conventionnels) est recommandée.
Traitements conventionnels
La prise en charge est propre à chaque personne, elle sera évaluée par le praticien de santé. Selon la gravité de la dépression et les facteurs en cause, il pourra conseiller la prise de traitements naturels, une thérapie comportementale et cognitive ou d’une psychothérapie analytique, voire une prise en charge par des médicaments antidépresseurs.
Approche thérapeutique conventionnelle
La voie médicamenteuse est généralement réservée aux formes de dépression modérée à sévère (selon l’avis du praticien de santé). Il existe plusieurs classes d'antidépresseurs, avec des modes d’action spécifiques :
- les imipraminiques (aussi appelés tricycliques). Ils entraînent une augmentation de la concentration en noradrénaline. Ils sont dits d’ancienne génération, et sont source d’effets secondaires multiples (hypotension, tachycardie, prise de poids, etc).
- les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO). Ils augmentent le taux de sérotonine, en inhibant sa dégradation.
- les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Ils induisent une augmentation du taux de sérotonine, en inhibant sa recapture au niveau de la synapse.
- des antidépresseurs combinés. Il existe des traitements mixtes, à base d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de noradrénaline (IRSNA)
Ces traitements sont généralement pris plusieurs mois puis lorsque l’état de la personne s’est stabilisé, la prise devient dégressive (sur avis médical), pour éviter une accoutumance à long terme. Selon les besoins, la prise d’antidépresseurs peut être associée à un anxiolytique et/ou un somnifère, et des compléments naturels (sur avis médical).
Accompagnement psychologique
La prise en charge du mental est essentielle dans le traitement d’un état dépressif, car la prise de médicaments ou de compléments alimentaires ne traiterait pas les causes profondes.
Lors de son accompagnement, le psychothérapeute (ou psychiatre) va aider son patient grâce à une écoute bienveillante, en éclaircissant avec lui les causes de son mal-être, parfois enfouies. Par exemple, le thérapeute pourra proposer une psychothérapie analytique, sur plusieurs mois, pour identifier les raisons profondes de la dépression, afin d’améliorer les rapports envers autrui et envers soi.
Le choix du type de thérapie dépendra du profil de la personne et de sa sensibilité à l’une ou l’autre méthode. Cet accompagnement permet en général la stabilisation des symptômes et réduit les récidives.
Traitements naturels
Selon l’avis du praticien de santé, des traitements naturels peuvent être utilisés en première intention, si la dépression est légère à modérée, ou en complément de thérapies médicamenteuses (avec l’avis du praticien de santé).
Naturopathie
Régime alimentaire
Pour combattre la dépression, l'alimentation joue un rôle primordial, vous pouvez retrouver davantage d'informations au sein de cet article: L’alimentation pour combattre la dépression.
En effet, il est conseillé de privilégier les aliments riches en oméga-3 (végétaux et marins), les aliments fermentés (chou fermenté, kombucha, etc), les sources de polyphénols, la tyrosine (acide aminé précurseur des catécholamines comme l’adrénaline, la noradrénaline, la dopamine et des hormones thyroïdiennes), à puiser dans les protéines végétales et animales.
Cure de compléments alimentaires ciblés
Magnésium + vitamine B6 : un taux suffisant en magnésium a tendance à limiter les symptômes dépressifs, une cure peut être nécessaire en cas de carence magnésienne14.
Vitamine B9 (methylfolate) : un taux bas en vitamine B9 favoriserait le risque de dépression.
S-adénosyl méthionine : augmente les concentrations cérébrales en noradrénaline, dopamine et sérotonine.
Curcuma : pour son action anti-inflammatoire naturelle.
Ferments lactiques : aideraient à réduire les symptômes de la dépression15.
Vitamine D3 : sous sa forme 1,25-dihydroxyvitamine D, elle intervient dans la régulation de la synthèse de la sérotonine16. Elle active l’enzyme tryptophane hydroxylase, permettant la transformation du tryptophane en sérotonine.
5-HTP (5-hydroxytryptophane) : le 5-HTP permet est un précurseur de la sérotonine. Il est présent dans une plante, Griffonia simplifolia et peut être consommé sous forme de gélules.
Plantes - phytothérapie
Safran : contient de lacrocine qui empêcherait la recapture de la dopamine et de la noradrénaline et d’autre part, le safranal qui limiterait celle de la sérotonine.
Millepertuis (Hypericumperforatum) :aurait une action bénéfique dans le cas de dépression légère à modérée, selon le résultat de nombreux essais cliniques et des méta-analyses. Il contient de l’hyperforine (flavonoïde) qui agit sur la production de neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine et noradrénaline).
En les comparant à des placebos et des antidépresseurs de synthèse (Prozac, Celexa), ces études ont mis en évidence une efficacité légèrement supérieure aux anti-dépresseurs médicamenteux. Il serait particulièrement intéressant dans le cas de dépressions « réactionnelles » (liées à un évènement difficile, du stress) et en cas de dépression saisonnière.
Par contre, l’action du millepertuis serait insuffisante en cas de dépression majeure. Sa consommation doit être très encadrée car il y a de forts risques d'interactions médicamenteuses (notamment avec les contraceptifs oraux, les antidépresseurs, les antirétroviraux, les anticoagulants, les anticonvulsifs, les antimigraineux de la famille des triptans, les antihistaminiques, les statines, les agents de chimiothérapie, la ciclosporine, la digoxine, la théophylline, l’irinotécan, la méthadone) et de plus, il est photosensibilisant. Il est préférable de le prendre aux mêmes heures. L’arrêt doit être progressif. Pour ces raisons, sa prise doit être impérativement encadrée par un praticien de santé.
Diffusion d’huiles essentielles
Le système olfactif a une forte influence sur notre humeur, c’est pourquoi la diffusion d’huiles essentielles relaxantes, traitements naturels, apaise l’esprit et apporte un sentiment de bien-être. Par exemple, la lavande, l’ylang-ylang, la bergamote, la mandarine, sont des huiles essentielles relaxantes, à diffuser 10-15 minutes par jour, pour un pur moment de détente au cours de la journée, ou juste avant le coucher.
La luminothérapie
Elle consiste à s’exposer à une lumière artificielle, allant jusqu’à 10 000 lux, pour réguler l’horloge biologique interne. Elle induit une sécrétion des deux neuromédiateurs majeurs impliqués dans la dépression ; la sérotonine et la dopamine.
Ce traitement naturel est particulièrement adapté en cas de dépression saisonnière, liée à la baisse de l’intensité et de la durée d’ensoleillement. Elle se pratique à l’aide d’une lampe de luminothérapie à son domicile, ou éventuellement dans un centre de luminothérapie.
La pleine conscience
La pleine conscience, c’est à dire le fait de vivre le moment présent permet de renforcer le mental et d’éliminer les pensées parasites (ressassement du passé, peur du futur…).
Elle peut être pratiquée à différents moments de la journée par petite séquence de quelques minutes, ou de manière plus approfondie, sous forme de méditation guidée.
Se ressourcer dans la nature
En plus des traitements naturels cités auparavant, se ressourcer dans la nature permet également de lutter contre la dépression.
Le simple fait d’être au contact de la nature apaise le mental et le système nerveux. Une balade en pleine nature est très bénéfique pour la santé mentale, elle permet une bonne oxygénation, un relâchement des tensions et un bien-être immédiat.
Il existe une approche totalement différente, qui consiste à ne pas rechercher les causes cachées, mais à se concentrer sur l’aspect émotionnel : il s’agit de la thérapie comportementale et cognitive (TCC). Elle permet une meilleure gestion des émotions en mettant en place des comportements appropriés, pour apaiser le mal-être d’une personne.
Questions fréquentes
Les traitements naturels sont-il efficaces pour lutter contre la dépression?
Des traitements naturels peuvent être utilisés en première intention, si la dépression est légère à modérée, ou en complément de thérapies médicamenteuses.
Quels traitements naturels pour lutter contre la dépression?
- Une supplémentation en compléments alimentaires
- La luminothérapie, la phytothérapie
- La diffusion d'huiles essentielles
- La pratique de la méditation "pleine conscience"
- Le contact avec la nature
- La pratique d'une activité physique, une alimentation saine et équilibrée
Quelles sont les autres alternatives?
En fonction de la gravité de la dépression et selon l’avis du praticien de santé, d'autres traitements peuvent être envisagés : une thérapie comportementale et cognitive, une psychothérapie analytique ou la prise d'antidépresseurs.
- 1: 🔗 https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/depression
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- 6: 🔗 https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/depression
- 7: 🔗 https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/depression
- 8: Scott Patten, H. J. (2008 Fév). Réseau des centres de données de recherche – Série de synthèse de recherche n°1. Profil de la dépression clinique au Canada.
- 9: 🔗 https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/depression
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