Gastrite: quelle alimentation?

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Vous souffrez de douleurs gastrites, de brûlures d'estomac ? Vous avez des difficultés à digérer ? Le régime pour gastrite vous réconciliera avec l'alimentation et vous aidera à retrouver un confort digestif.

Présentation

Homme souffrant de gastrite : l'alimentation a un impact considérable sur cette pathologie.

La gastrite désigne communément l’inflammation liée à l’estomac. Cette inflammation peut-être aiguë ou chronique. Les causes de la gastrite sont diverses et dépendent de différents facteurs. La gastrite est une pathologie mineure mais qui sans prise en charge médicale peut évoluer vers des formes plus graves, telles que l’ulcère gastrique ou le cancer de l’estomac.

Impact de l'alimentation

Le régime pour gastrite, l'adoption une alimentation adaptée, est important pour éviter l’aggravation de l'inflammation. Les aliments consommés jouent un rôle majeur dans la santé des voies digestives. Le régime pour gastrite peut s’apparenter au régime appelé « normal léger ». Il consiste à freiner l’inflammation en limitant au maximum les efforts de digestion, de façon à favoriser le confort digestif dans son ensemble.1

Le régime normal léger fait partie de beaucoup de protocoles de prise en charge à l’hôpital. Dans ce contexte, l’alimentation se rapproche le plus possible d’une alimentation normale mais la plus digestible possible. Ce régime assure une vacuité gastrique et intestinale assez rapide à la suite des repas.

Certains aliments difficiles à digérer sont à limiter voire supprimer car ils retardent le processus de digestion. Ils peuvent déclencher également des sensations de brûlures et de pesanteur gastrique. Les aliments qui déclenchent des flatulences ou augmentent la production de gaz ne sont pas à favoriser non plus. 1

Les grands principes

En cas de gastrite, il est conseillé de modifier son alimentation et de favoriser la consommation de certains types d'aliments. En effet, il faut :

  • Éviter les aliments épicés ou relevés et qui peuvent donner des flatulences.
  • Limiter les aliments riches en graisses et les préparations grasses ou qui font intervenir des graisses cuites.
  • L’apport de fruits, de légumes et légumes secs est autorisé pour leur richesse en bicarbonate qui lutte contre l’acidité du corps.
  • Favoriser le peu de graisses consommées en huiles crues et de préférence végétales.
  • Favoriser les viandes et les poissons blancs.
  • Éviter les boissons gazeuses pouvant agresser les voies digestives.
  • Éviter les aliments trop sucrés en dehors des repas.
  • L’alcool et le tabac ne sont évidemment pas tolérés.

Une texture adaptée

Dans le cadre d'un régime pour gastrite, la texture de l’alimentation n’est pas à négliger. En effet, les textures alimentaires doivent être adaptées. Elles doivent être souples, sans particule irritante, notamment lorsque l’inflammation est récente. Dès que possible, l’alimentation en texture normale peut être réinstaurée selon la tolérance.

Une température adéquate

Les températures trop élevées ou trop basses des plats consommés sont déconseillées car elles aggraveraient les douleurs liées à l’inflammation. L’idéal reste la température ambiante voire tiède.

Une hygiène irréprochable

Attention à l’hygiène des plats pour éviter les infections et l’intoxication alimentaire. Bien cuire les viandes et éviter le lait cru. Conserver les aliments dits "sensibles" au frais, en veillant à la propreté du réfrigérateur. Les dates limites de consommation sont à vérifier systématiquement.

Les méthodes de cuisson

La préparation et le mode de cuisson des plats peuvent faire fluctuer les efforts de digestion. Les cuissons à l’eau, à la vapeur, au grill ou en papillote sont à favoriser.

L'ajout de beurre ou d’huile juste après la cuisson ou en assaisonnement est autorisé en quantité limitée. Les fritures ou toutes les cuissons engendrant un ajout de matière grasse cuite sont déconseillées car les graisses cuites sont plus difficilement digérées.

L’importance du fractionnement

La texture des repas peut être modifiée, la satiété a donc tendance à arriver plus rapidement qu’avec une alimentation à texture normale.

Dans ce contexte il est important de fractionner les repas pour des apports énergétiques optimaux. Dans la pratique, on recommande des petites portions alimentaires réparties en 5 prises environ pouvant aller jusqu’à 7 en cas de crise. La journée se compose d’un petit déjeuner, d’une collation, d’un déjeuner léger, d’une collation complétant le déjeuner, d’un dîner léger, voire d’une collation en soirée en plus.

Outre l'alimentation, en cas de gastrite, les conditions de repas sont également primordiales, être assis, à table, en mangeant calmement, sans distraction extérieure comme la télé ou les écrans.

S’hydrater au bon moment

En plus d'une alimentation adaptée, en cas de gastrite, il est également conseillé de s'hydrater uniquement à certains moments dans la journée.

L’hydratation est recommandée entre les repas plutôt que pendant. Les potages qui contiennent plus d’eau que de nutriments sont à éviter. Les boissons gazeuses pouvant agresser l’estomac sont déconseillées, tout comme le thé et le café trop forts.

La répartition idéale des nutriments

Les protéines

L’apport en protéines reste stable. Soit 10 à 15% de l’apport énergétique total. La pathologie n’implique pas obligatoirement un régime hyperprotéiné.

Les graisses

La consommation de lipides, quant à elle, est diminuée, au vu de l’effort de digestion que demandent les graisses une fois ingérées. Les matières grasses représentent donc 30% de l’apport énergétique total.

Les glucides

L’apport en glucides reste plus ou moins identique aux recommandations pour un adulte bien portant. Soit 55 à 60 % avec 10% maximum de glucides simples ajoutés.

Fibres, vitamines, minéraux et eaux suivent les recommandations en fonction de l’âge et des particularités physiologiques de chacun.

Le cas de la bactérie Helicobacter Pylori

Hélicobacter Pylori est une bactérie gastrique pouvant causer une infection. Cette dernière étant la cause la plus commune de gastrite, notamment dans les pays les moins développés. Cette gastrite peut s’aggraver avec le temps et l’absence de traitement en ulcère gastroduodénaux.

Pour résumé, ces bactéries endommagent la barrière protectrice à certains endroits du tractus gastro-intestinal. Permettant aux fluides digestifs acides de léser et d’enflammer la muqueuse des intestins. L’emploi chronique d’anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS), dont l’aspirine et l’ibuprofène, ainsi que le tabagisme peuvent aussi encourager la formation d’ulcères.2

Précaution

Les restrictions liées à l'alimentation ainsi que la modification de texture du régime pour gastrite peuvent amener à un risque d’anorexie. Par anorexie on entend, la perte d'appétit. Les irritations de l’oesophage peuvent empêcher également de se nourrir convenablement.

Il est donc possible lorsque le risque de dénutrition est trop important, de pratiquer l'enrichissement des plats notamment en protéines. De plus, il est conseillé de se peser régulièrement afin de vérifier la stabilité du poids.

Exemple de menu

Petit déjeuner

Tartines de pain blanc légèrement beurrées

Collation

Yaourt nature et gelée d'abricot

Déjeuner

Salade de betterave

Poulet grillé sans peau, semoule et courgettes persillées

Collation

Petits-suisses, pêche blanche bien mûre.

Diner

Spaghetti, Papillote de cabillaud et petits légumes

Collation

Riz au lait, compote fraises/framboises

Les aliments en détail

Aliments conseillés

Légumes : bien cuits, en purée ou bouillon si nécessaire : surgelés ou en conserves au naturel. Asperges, aubergines, betteraves, carottes, citrouille, courgettes, endives, haricots verts, plats d’Espagne, salades.
Tubercule : pommes de terre à l'eau (ne pas abuser car elle a un effet calmant au début mais n'améliore pas la digestion sur le moyen terme)
Aromates : aneth, basilic, cerfeuil, ciboulette, coriandre, estragon, menthe, origan, persil, romarin, sauge, thym
Champignons : cèpes, shiitakes, girolles, mousserons…
Fruits : bien mûrs ou en compote ou cuits au four : abricots, ananas, cassis, citrons, dattes, fraise, framboises, grenades, groseilles, kaki, kiwi, mangue, myrtilles, pamplemousse, pastèque, pêche, pomme non acide. Céréales avec gluten (non complètes) : blé, seigle, orge, avoine, triticale, épeautre, kamut
Produits laitiers : lait de vache 1/2 écrémé, yaourt, fromage blanc, fromage frais, lait de chèvre, de brebis, petits-suisses.
Matières grasses (non cuites) : huiles de noix, de chanvre, de colza, de lin, de cameline, d'olive, de tournesol, de noix, de carthame et de sésame.
Viandes blanches : veau, porc, lapin, volaille (poulet, poule, dinde, canard, pintade, pigeon), jambon blanc
Poissons maigres* : cabillaud, colin, églefin, limande, merlan, sole, thon en boîte
Crustacés : langouste, homard
Œufs bien cuits.
Boissons : eau, bouillons dilués et infusions douces. Produits sucrés : gelées, confitures, génoise, cakes et biscuits natures.

A limiter

Boissons végétales : lait de soja, d’amande, d’avoine, de châtaignes, de coco, lait de chanvre, de graines de tournesol ou de sésame, lait d’épeautre, de kamut, de millet, de noisette, de noix, d’orge, de quinoa et de riz
Protéines concentrées végétales : seitan, tofu, tempeh, humus
Crèmes végétales : soja, avoine, amande, riz, noix de coco
Algues : laitue de mer, kombu, haricot de mer, wakamé, dulse avec des crudités, nori sushis, spiruline
Céréales sans gluten : millet, amarante, quinoa, riz, sarrasin, sorgho, teff, maïs, tapioca (farine, semoule, flocons).
Graines : graines de lin, de sésame, de tournesol, de pavot, de courge, pignons de pin

Aliments à éviter

Viandes rouges : cheval, lièvre, cerf, rognon, viande fumée, viande faisandée, mouton, échine de porc, oie, côtelette d’agneau, tous les abats, viandes en sauce.
Charcuteries : viande fumée, séchée ou salée, le jambon cru, le bacon, les lardons, les saucisses sèches, le saucisson, la viande des Grisons, ainsi que les hot-dogs, saucisses, merguez, rillettes, pâtés. Poissons gras : poissons fumés, saumon, haddock, anguille, maquereau, sardine, anchois, thon, coquillage (sauf moules à l’eau), hareng, truite Crustacés : huîtres, moules, coquilles Saint-Jacques, calamars, crevettes, langoustine. Oeuf : cuit avec de la matière grasse
Produits laitiers : lait entier, bleu, roquefort, chèvre affiné, munster, livarot, pont l’évêque, reblochon, fromages enrichis à l’ail/poivre, cancoillotte, fromages conservés dans l’huile, fromage double et triple crème.
Céréales : pain frais ou chaud, pain complet, pain au son, pâtes/riz/semoule semi-complets ou complets.
Sucre et produits sucrés : croissanteries, viennoiseries, pâtisseries au beurre ou à la crème, chantilly, chocolat.
Légumes : tous les choux, céleri, artichaut, concombre, poivron, poireau, radis, raifort, salsifis, fenouil, oignon, échalote, vert de poireau, topinambour, navet, oseille, épinards, crudités, petits pois, tomates cuites.
Condiments : ail, moutarde, cornichons
Aromates : ciboulette
Épices fortes
Matières grasses
: beurre, crème, graisses animales.
Sauces : mayonnaise, tartare, cocktail etc
Fruits : acides, en sirop, confits, non mûrs, crus. Châtaigne, orange, melon, avocat, olive, pomme acide (granny smith) figue, raisin, banane, prune, cerise.
Oléagineux : amandes, noix (brésil, pécan, cajou…), noisettes, pistaches, arachides…
Légumineuses : haricots (flageolet, azukis, bancs de Vendée, rouges), lentilles (vertes, corail), pois, fèves, pois cassés, pois chiche
Boissons : alcool en tout genre, eau gazeuse, boissons sucrées plate ou gazeuses, thé, café forts.
Condiments : gomasio, vinaigre de cidre, levure de bière, épices, moutarde, cornichons, câpres
Graines germées : de légumineuses, de céréales, alfalfa, radis, brocoli, poireaux, moutarde, courge, persil, cresson, roquette, chou chinois, navet
Fruits secs : dattes, abricots, pruneaux, mangue, ananas, pommes, cranberries, myrtille, goji.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que la gastrite?

La gastrite est une inflammation de l'estomac. Cette pathologie, mineure, peut néanmoins devenir aiguë ou chronique.

Quelle alimentation privilégier en cas de gastrite?

- Augmenter ses apports en fruits et légumes
- Consommer de la viande et des poissons blancs
- Favoriser les huiles végétales
- Eviter la consommation d'aliments épicés, riches en graisses et trop sucrés
- Ne pas boire de boissons gazeuses et d'alcool

Quels sont les aliments à éviter?

- La viande rouge et la charcuterie
- Les poissons gras et crustacés
- Les produits laitiers
- Les graines germées
- Les légumineuses et fruits secs
- Certaines matières grasses (beurre, crème...)


  • 1Pathogenesis of Helicobacter pylori InfectionJohannes G. Kusters,* Arnoud H. M. van Vliet, and Ernst J. KuipersAuthor information Copyright and License information DisclaimerDepartment of Gastroenterology and Hepatology, Erasmus MC—University Medical Center, Rotterdam, The Netherlands*Corresponding author. Mailing address: Department of Gastroenterology and Hepatology, Erasmus MC—University Medical Center, Dr. Molewaterplein 40, 3015 GD Rotterdam, The Netherlands. Phone: 31-10-4632982. Fax: 31-10-4632793. E-mail: [email protected].
  • 2HARVARD HEALTH PUBLISHING - Foods that fight inflammation - Doctors are learning that one of the best ways to reduce inflammation lies not in the medicine cabinet, but in the refrigerator. By following an anti-inflammatory diet you can fight off inflammation for good.Updated: November 7, 2018Published: June, 2014
  • 3Le regime normal leger ou d epargne digestiveJanuary 28, 2018 | Author: Anonymous | Category: Science, Biologie, Nutrition
Fedwa Ayachi
Fedwa Ayachi, Auteur

Diététicienne Nutritionniste diplômée.