La plante et son histoire
Appelée autrefois goménol du nom du village de Gomen, l’huile essentielle de niaouli est originaire de l’île mélanésienne de Nouvelle-Calédonie.
C’est un arbre mesurant jusqu’à 30 mètres de hauteur et dont l’écorce blanche se détache par lambeaux.
Résistant en partie aux feux de brousse grâce cette écorce, il reverdit quelque temps après. Les feuilles sont d’un vert gris, étroites, lancéolées, coriaces.
Les kanaks comme les malgaches les utilisent traditionnellement, en décoction et inhalation, contre les infections respiratoires.
Description
Nom botanique : Melaleuca quinquenervia
Famille : Myrtacées
Organe distillé : feuilles
Pays d'origine : Nouvelle-Calédonie, Australie, cultivé aujourd’hui à Madagascar.
Propriétés Organoleptiques :
- Couleur : incolore
- Odeur : eucalyptol, fraîche et caractéristique
Principaux constituants biochimiques :
Oxydes (1.8 cinéole 40 à 60 %), monoterpénols (α-terpinéol), sesquiterpénols (viridiflorol, nérolidol), monoterpènes (α et β-pinènes, limonène, γ-terpinène), esters (acétate de terpényle), sesquiterpènes (β-caryophyllène, lédène).
Propriétés
- Antiseptique respiratoire, antivirale, antibactérien, antifongique
- Expectorante, fluidifiante respiratoire
- Tonique et décongestionnante veineuse
- Radioprotectrice (en cas de radiothérapie)
- Régénérante cutanée, cicatrisante
- Anti-inflammatoire générale et cutanée
- Tonique endocrinienne (hormones sexuelles)
- Régénératrice et tonique hépatique
- Immunostimulante
Utilisations
En interne :
L’huile essentielle de niaouli est un anti-infectieux, indiqué sur les maladies des voies respiratoires qu’elles soient d’origine virale ou bactérienne, que ce soit bronchites, rhumes, rhinites, sinusites, laryngites, grippes, voire la tuberculose, et sur lesquelles elle agit aussi comme expectorant et mucolytique.
Elle aide à faire baisser la fièvre (fébrifuge) et est immunostimulante.
Antibactérienne, elle sera notamment active contre le staphylocoque doré ou le streptocoque a-béta-hémolytique (angine), en complément de traitement conventionnel.
Elle est également conseillée sur les gastrites, ulcères, les gastro-entérites et les hépatites virales. Elle sera utile en cas d’aérophagie. Elle a aussi un effet parasiticide, y compris peut être contre le paludisme.
Elle a une action endocrinienne stimulante sur l’axe hypophyso-hormonal (ovaires ou testicules)
En application locale :
Antifongique, antivirale, l'huile essentielle de Niaouli est également recommandée contre les infections gynécologiques (candidose, herpès génital, condylome acuminé, papillomavirus et dysplasie du col de l’utérus), les inflammations gynéco-urinaires (vaginites, urétrites) ou encore au niveau de la peau contre de nombreux problèmes dermatologiques (acné, furoncle, eczéma, varicelle, psoriasis, herpès, zona, mycoses…), mais également comme radioprotecteur lors de séances de radiothérapie.
C’est un anti-inflammatoire cutané, qui protège des effets des brûlures et des coups de soleil, mais aussi des piqûres d’insecte. Elle apporte de surcroît un effet raffermissant sur les tissus (effet anti-rides).
C’est aussi un excellent tonique veineux et un fluidifiant sanguin, qui est indiqué en cas d’hémorroïdes ou de varices, mais également en cas d’inflammation du système artériel comme l’artérite, l’artériosclérose, la coronarite. Elle peut être indiquée en cas d’hypertension.
Sur le plan émotionnel, c’est plutôt un stimulant intellectuel, qui favorise la concentration.
En diffusion :
En prévention d’épidémie, en période de grippe, l'huile essentielle de Niaouli dispose d'une action antivirale. Elle permet de purifier l’atmosphère.
Dosages et posologie
- Par voie orale : 2 gouttes 3 fois par jour dans une cuillère à café de miel, d’huile d’olive, de purée d’amande, sur de la mie de pain ou un comprimé d’acérola, pendant 7 jours
- En externe : appliquez localement sur la peau de préférence diluée à 20 %, dans une huile végétale, ou pure sur le torse et le dos en prévention des maux grippaux, 2 fois par jour pendant 7 jours. Dans le cas de radiothérapie, il faut s’assurer que la peau ait bien absorbée l’huile essentielle et soit bien sèche au moment des séances ; ou de préférence l’appliquer après les séances.
Recette : formule antivirale à 20 % d’huiles essentielles :
- HE de niaouli (Melaleuca quinquenervia) : 4 ml
- HE d’arbre à thé (Melaleuca alternifolia) : 4 ml
- HE de ravintsara (Cinnamomum camphora ct 1.8 cinéole) : 4 ml
- Huile végétale de noyau d’abricot : 48 ml, complétant un flacon à 60 ml.
Appliquez en massage sur le dos et le torse une à deux fois par jour pendant 7 jours.
- Par diffusion : 2 à 3 gouttes dans un diffuseur par demi-heure, ou en inhalation, pour dégager les voies respiratoires.
Association possible : autres huiles essentielles antivirales comme ravintsara (Cinnamomum camphora ct 1.8 cinéole), arbre à thé (Melaleuca alternifolia), cajeput (Melaleuca cajuputii), saro (Cinnamosma fragrans)…
Contre-indications
L'huile essentielle de niaouli est à éviter chez la femme enceinte, les nourrissons ou les jeunes enfants.
Effets secondaires
Aucun connu, mais elle peut provoquer des effets hormonaux.
Bibliographie
Petit Larousse des Huiles Essentielles. Thierry Folliard, éditions Larousse, Paris 2014.
Bible Larousse des Huiles Essentielles. Thierry Folliard, éditions Larousse, Paris 2016.
ABC de l’herboristerie familiale. Thierry Folliard, éditions Grancher, Paris 2009.
Traité approfondie de Phyto-Aromathérapie, Dr Hervé Staub & Lily Bayer, Grancher 2013
L’aromathérapie exactement, Pierre Franchomme & Daniel Pénoël, Jollois 1990