Historique de la méthode Poyet
Approche spécifique
Maurice-Raymond Poyet (1926-1996) est un infirmier formé dans l’armée française qui devient kinésithérapeute dans les années 50. Il accède à ce titre grâce à une équivalence permise à l’époque aux infirmiers pratiquant le massage. Il exerce en tant que tel durant une dizaine d’années. Il se forme dès 1975 à l’ostéopathie auprès d’André Brunel, fondateur de la première école d’ostéopathie en France. Il suit les cours du Collège National d’Ostéopathie et du Centre d’acupuncture et d’auriculothérapie.
Malgré un succès grandissant dans son activité thérapeutique, il se trouve confronté à des patients qui reviennent le voir pour des vertèbres qu’il faut à nouveau traiter. Poyet se rend compte que son approche structurelle est trop lourde et a tendance à fragiliser l’articulation. Il passe alors à un toucher bien plus doux et sensitif, en délaissant la manipulation ostéopathique structurelle.
Tout comme la somatopathie, c’est une approche qui devient dès lors plus énergétique et informationnelle, prenant en compte l’ensemble des réactions du corps grâce à un toucher aussi léger qu’un papillon qui se pose sur une fleur, pour reprendre la comparaison qu’il fait lui-même pour évoquer sa technique.
En effet, le système neuro-végétatif de l’organisme réagit par contractions des muscles, dès que ceux-ci se sentent agressés. Cela signifie qu’une manipulation même légère peut à notre insu produire des contractions sur la zone traitée en ostéopathie. En revenant à un geste beaucoup plus doux et léger, on peut alors abaisser le seuil de réactivité et travailler sur la zone problématique, sans déclencher des tensions sur place ou ailleurs dans le corps.
Le mouvement respiratoire primaire
Poyet se consacre dans son travail à l’étude de l’axe crânio-sacré, c’est-à-dire la chaîne reliant le crâne au sacrum. Cet axe est essentiel pour l’équilibre global de l’organisme. En lui restituant sa pleine mobilité, on permet au corps de retrouver l’état d’homéostasie, équilibre interne vital.
Doté d’une très haute sensibilité au niveau des mains, Maurice Poyet découvre au cours de sa pratique des tensions en surface des os du crâne de ses patients. Il développe alors une véritable écoute sensorielle de cette zone corporelle. Son toucher lui permet de ressentir ce qu’il appelle le Mouvement Respiratoire Primaire, fondement de sa future méthode.
Selon lui, les os ne sont pas des éléments qui se seraient figés à la naissance : ils continuent d’évoluer par un mouvement interne subtil. Chaque zone de notre corps (os, organe, articulation, muscle) est en micro-mouvement constant et cette motilité est dépendante de toutes les autres zones. Ainsi, une zone perturbée par une douleur comme une crampe, un choc ou une dysfonction organique engendre à son tour une perturbation des micro-mouvements situés ailleurs dans le corps.
Ce micro-geste se trouve ainsi bloqué dans des zones de lésion ou zones figées. Le mot lésion est employé pour désigner une anomalie du mouvement respiratoire, il ne correspond pas à un tissu endommagé comme dans le sens courant de ce mot. Toutes les pathologies de l'organisme entravent le mouvement respiratoire primaire.
Par une observation rigoureuse de ses patients, il met en relation des pathologies et problématiques physiologiques avec des états de tension des os du crâne. Il étend cela aux extrémités, mains et pieds. Peu à peu, il établit une cartographie faisant correspondre les zones où le mouvement respiratoire primaire est entravé avec les points correctifs ou zones énergétiques sur lesquels il travaille pour le restituer.
En amont de la somatopathie, la méthode Poyet est née : une forme d’ostéopathie informationnelle, douce et non manipulatrice, qui prend en compte le corps dans sa globalité plutôt que de réaliser un traitement isolé sur une zone donnée. Elle libère les tensions et soulage les douleurs psychosomatiques. Ainsi, par un seul geste correctif, elle peut par exemple régler des problèmes de posture.
La somatothérapie
Définition
La somatopathie est une pratique mise au point par Pierre-Camille Vernet. Formé à la méthode Poyet, il crée sa propre technique dérivée de sa formation initiale en axant sa recherche sur le lien entre les mémoires émotionnelles et les douleurs somatiques. Cette pratique peut venir en amont de la méthode Poyet qui est plus technique.
Ce terme est l’invention de Pierre-Camille Vernet. Il vient du mot « soma » qui signifie corps et du mot « empathie » (et non « pathie » signifiant pathologie). Selon lui, cette discipline s’appuie sur l’origine psycho-émotionnelle des traumatismes, lesquels peuvent se traduire par des problèmes mécaniques et physiques. C’est une approche complémentaire à la méthode Poyet.
La somatopathie part du principe que l’histoire émotionnelle de la personne est inscrite dans son corps. Le vécu réel, ou transmis de façon transgénérationnelle provoque des perturbations physiques, comme autant de réactions de l'organisme aux traumatismes. Il compense ces chocs émotionnels en compensant par des postures, des tensions, de façon à s’adapter à son environnement pour se protéger en cas de nouveau traumatisme.
Pierre-Camille Vernet a constaté qu’en travaillant de façon structurelle sur une zone de lésion physique, cela fait remonter des peurs primitives (comme par exemple une peur panique du vide). Ces peurs sont des peurs dites archaïques, qui ne sont pas accessibles à la mémoire consciente. Elles perdurent tant qu’elles ne sont pas verbalisées ou révélées par la thérapie manuelle.
Par conséquent, elles engendrent à terme une augmentation de la fréquence des symptômes d’inconfort, voire de douleur. Les petites douleurs sans explication évidente peuvent être le signe de peurs archaïques. Non traitées, elles peuvent aussi s’aggraver et déclencher des pathologies organiques. Les lésions somatiques peuvent également être le signe d’un vécu parental ou familial transmis émotionnellement.
En effet, lors de sa conception et des premiers mois de sa vie, le bébé est en interaction constante et forte avec ses parents. Il n’est pas mature émotionnellement pour gérer le stress, les peurs et les traumas vécus par ceux-ci, mais peut les ressentir finement. Il va alors prendre en charge ces vécus en les inscrivant dans son corps sous forme de lésions somatiques. Celles-ci sont susceptibles de se réveiller si la personne est confrontée à un événement qui déclenche les mêmes émotions que celles du trauma transmis.
Que soigne la somatopathie ?
Le but de la somatothérapie est de libérer la personne des somatisations douloureuses, tout en lui redonnant des clés de compréhension de son histoire émotionnelle. Elle remet en lien le corps et le mental, c’est-à-dire qu’elle relie le symptôme à la cause, en éclairant le patient sur ses émotions conscientes ou inconscientes, passées ou présentes, transmises ou vécues.
La pratique se fonde comme la méthode Poyet sur la perception du mouvement respiratoire primaire par les mains du thérapeute. Ce sont de véritables informations tactiles qui sont recueillies par le thérapeute. Il détecte les zones figées ou les organes figés à travers ses mouvements légers en surface du corps du patient, ce qui aboutit à la restitution du mouvement respiratoire primaire dans ces régions.
Déroulement d'une séance
La consultation débute par un entretien. Le patient et le thérapeute font le point sur le passé médical de la personne. Le thérapeute vérifie qu’il n’y a pas de pathologie dont la prise en charge relève strictement du domaine médical.
Lors d'une séance de somatopathie, le thérapeute fait ensuite allonger le patient sur une table de massage. Il procède à l’écoute crânienne. De façon très légère et totalement indolore, il place ses mains sur son crâne pour « écouter » les micro-mouvements de ses structures internes. Puis il procède à des modifications, en déplaçant ses mains sur des points précis du corps.
Cette phase peut donner lieu à un échange verbal. Le thérapeute effectue à ce moment un décodage biologique de ses maux. S’il estime que cela est judicieux, il informe alors celui-ci de ce qu’il constate (origines psycho-émotionnelles des douleurs rapportées). Le patient peut donc établir un lien entre ses maux physiques et son vécu émotionnel personnel ou transmis par les générations précédentes. C’est une étape importante qui permet au patient d’accéder à une libération de ses charges émotionnelles et par conséquent à plus d’autonomie.
Les avantages
Par rapport à l’ostéopathie, la somatopathie se révèle être une technique avantageuse sur plusieurs plans.
C’est une méthode douce où le thérapeute se contente d'appuis légers qui effleurent le patient. Par l’action de ses doigts, il redirige doucement les tissus pour restituer l’équilibre dans la zone traitée. Cela entraîne des réactions en chaîne dans l’organisme ce qui ramène l’équilibre global au niveau postural, articulaire, musculaire, fonctionnel, psycho-émotionnel.
La somatopathie est donc une thérapie globale ; c’est pourquoi une seule séance peut suffire. Le thérapeute travaille à plusieurs niveaux simultanément : corporel mais aussi émotionnel. Chaque chaîne de lésions est traitée grâce à un protocole détaillé utilisant des points correctifs.
Cette méthode est donc précise car elle restitue le mouvement respiratoire primaire grâce à une véritable cartographie qui va des os et articulations de la tête jusqu’aux pieds, en passant par les viscères et les cartilages costaux. Aucune zone n’est laissée de côté et tous les aspects d’un problème sont traités.
Enfin, la somatopathie offre la sécurité déjà présente dans la méthode Poyet : les zones traitées sont comme des fusibles qui s’éteignent quand ils sont trop sollicités. Ainsi, le thérapeute veille à appliquer en permanence de gestes doux et reste en vigilance constante par rapport aux signaux qu’il perçoit sous ses doigts. Il s’arrête dès qu’il sent que la zone traitée est trop réactive à son toucher.
Motifs de consultation
La somatopathie s’adresse aux enfants comme aux adultes ; elle ne présente pas de danger et n’a pas de contre-indication majeure. Le thérapeute agit par des gestes très légers et doux qui ne sont pas risqués et s’il juge qu’un geste n’est pas recommandé pour la situation de la personne, il l’évitera.
Les motifs de consultation sont très variés et concernent principalement le champ psychosomatique. Les patients viennent donc le plus souvent pour des douleurs chroniques invalidantes au quotidien. On peut ainsi citer :
- douleurs musculaires, articulaires ou organiques comme les entorses, les cervicalgies, les dorsalgies, les sciatiques, le syndrome du canal carpien, les capsulites, les cruralgies, les névralgies cervico-bracchiales ;
- douleurs viscérales telles que la constipation, les ballonnements, les colites, l’acidité gastrique ;
- céphalées, vertiges, mâchoire douloureuse, complément de traitement orthodontique, insomnie ;
- problèmes hormonaux liés à la puberté, à la ménopause, règles douloureuses ;
- spasmophilie, tétanie ;
- mal être et troubles du comportement tels que l’anorexie, la boulimie, la dépression, les phobies ;
- séquelles opératoires ;
- traumatismes du sportif ;
- difficultés scolaires associées aux éléments suivants : troubles de l’attention et de la concentration, dyslexie, otites, acouphènes ;
- chocs émotionnels tels qu’un deuil, une séparation, un licenciement, un baby blues ;
- préparation aux examens et préparation sportive.
La consultation somatopathique peut aussi servir de soutien aux malades ayant des pathologies lourdes. Elle leur apporte un bien-être soulageant en complément de leur suivi médical. Les femmes enceintes, les personnes avec problèmes de fertilité peuvent aussi bénéficier des bienfaits de la somatopathie.
Elle peut soulager les douleurs vertébrales de la future maman et parfois elle peut éviter un accouchement prématuré. Elle vient en aide aux futurs parents en les libérant émotionnellement, ce qui leur évite de transmettre à leur enfant un vécu transgénérationnel inconscient.
Après l’accouchement, elle permet de rééquilibrer le bassin de la maman et de régler les maux tels que les lombalgies, les petites incontinences et les jambes lourdes.
Quant au bébé, il peut avoir subi durant la grossesse ou l’accouchement des pressions physiques (césarienne, forceps) ou émotionnelles fortes. Ses sutures crâniennes ne sont pas encore totalement fermées et il peut donc être sujet à des somatisations liées à son vécu in utero ou lors de la naissance. Le bébé dans les jours suivant sa naissance peut alors bénéficier d’une consultation somatopathique pour éviter les problèmes tels que le reflux, les insomnies, les problèmes d’allaitement.
Les séances s’effectuent sans prescription médicale et ne substituent pas aux soins médicaux. Les somatopathes exercent en tant que thérapeutes formés durant quatre années. Les séances durent généralement une heure. Suite à une séance, des réactions neurovégétatives de décompensation peuvent apparaître sous forme de fatigue physique, psychique ou des remontées d’émotions. C’est pourquoi les séances sont généralement espacées de quelques semaines.
Il suffit d’une à trois séances pour diminuer de façon significative les symptômes et accéder au bien-être. C’est toujours à l’écoute des besoins et des réactions du patient que le thérapeute adaptera le nombre et la fréquence des séances.
Questions fréquentes
Qu'est-ce que la somatopathie ?
Thérapie inspirée de la méthode Poyet, cette pratique permet d'établir un lien entre les mémoires émotionnelles et les douleurs somatiques.
A qui s'adresse-t-elle ?
Elle s'adresse aussi bien aux enfants qu'aux adultes.
Que soigne-t-elle ?
- Douleurs musculaires, articulaires, organiques ou viscérales
- Migraines et douleurs de la mâchoire
- Troubles hormonaux et du comportement
- Chocs émotionnels et difficultés scolaires
- Spasmophilie et troubles liés à une pratique sportive
Existe-t-il un danger ?
Méthode douce, elle ne présente pas de contre-indications majeures.