Définition
Le stress est un ensemble de réactions de l’organisme (psychologiques, émotionnelles et physiques) face à une situation de danger. Il peut être aigu, lorsque la réaction est ponctuelle et répond à un événement identifiable ; ou chronique, lorsque cet état perdure malgré l’absence de facteur stressant.
Le stress aigu est une réaction physiologique normale, sans danger pour la santé. Il s’agit d’une adaptation du corps, qui se met en état d’alerte pour nous protéger d’un danger. Dans cet état, les sécrétions hormonales changent, et sont régulées par le cerveau.
Lorsqu'il devient chronique, au bout d’un certain temps, la régulation ne se fait plus, et l’organisme est débordé : c’est là que des symptômes apparaissent.
Symptômes du stress
Les symptômes se manifestent à plusieurs niveaux :
- Physique : à court terme, il provoque une contraction des muscles, une accélération du pouls et de la pression artérielle, mais aussi la sudation. S’il devient chronique, il peut entraîner des migraines, des maux de dos, des troubles digestifs, mais aussi des troubles du sommeil et de l’alimentation.
- Cognitif : il affecte négativement les capacités cognitives, pouvant causer des troubles de la mémoire et de la concentration, ainsi qu’une baisse générale de la vigilance.
- Émotionnel et mental : les personnes souffrant de stress se plaignent de surmenage, sont irritables et tendues. Elles souffrent également d'anxiété. Un stress chronique non pris en charge peut déboucher sur une déprime, voire une dépression.
Causes
L’apparition d’un stress aigu et sa transformation ou non en stress chronique, dépendent à la fois des événements de la vie (facteurs stressants), et du terrain psychologique de la personne.
Nous ne sommes pas tous égaux face à ce trouble.
Des événements traumatisants (catastrophe, accident, deuil), ou des changements dans le mode de vie (déménagement, nouvel emploi) peuvent causer un stress important.
Aussi, une pression régulière, qu’elle soit scolaire, professionnelle ou familiale, favorise le maintien d’un niveau de stress élevé. Le stress au travail est d’ailleurs un véritable “mal du siècle”, qui concerne 53% des salariés et 65% des managers, d’après le baromètre Cegos 20181.
Cependant, la sensibilité au stress varie d’une personne à l’autre, et dépend de plusieurs facteurs :
- Biologiques : des déséquilibres hormonaux, causés par certaines maladies ou la grossesse, peuvent augmenter la sensibilité au stress, en jouant notamment sur les taux de sérotonine et de cortisol.
- Environnementaux : des facteurs comme le milieu social et le climat familial peuvent exposer l’individu au stress de manière précoce, et le rendre plus vulnérable. Les traumatismes lors de la petite enfance favorisent par exemple le stress chronique de l’adulte.
- Educationnels et héréditaires : le modèle parental a une grande influence sur le développement de l’enfant puis de l’adulte : des parents stressés font des enfants stressés. Cette répétition se fait par l’éducation, mais aussi par les gènes. Une étude japonaise a en effet montré qu'il se transmet d’une génération à l’autre2.
Les méthodes
Heureusement, il existe plusieurs méthodes pour développer sa gestion du stress et en diminuer les symptômes.
La plupart des approches partent de la relaxation du corps pour amener un apaisement global : physique, émotionnel et mental. Les plus connues sont :
- Le sport : pratiqué régulièrement, il permet de détendre les muscles, et d’évacuer les tensions cumulées.
- Les massages : il en existe une grande variété (shiastu, thaïlandais, ayurvédique...). Les massages ont un impact positif sur les terminaisons nerveuses et les muscles.
- La sophrologie est une méthode psychocorporelle particulièrement adaptée à la gestion du stress. Elle apprend notamment à mieux écouter son corps, à mieux respirer, et à se détendre.
- La cohérence cardiaque : cette méthode de relaxation permet d’apaiser l’anxiété et les angoisses, en contrôlant son rythme cardiaque.
- Enfin, les effets positifs de la méditation de pleine conscience sont démontrés depuis longtemps.
Quand le stress est difficile à gérer et se transforme en panique, des anxiolytiques peuvent être prescrits, mais ils présentent un risque de dépendance. Des solutions naturelles existent, comme les compléments alimentaires (magnésium, vitamines B) ou la phytothérapie (la verveine, le tilleul et l’aubépine par exemple, ont des vertus apaisantes).
Enfin, quand ces solutions ne suffisent pas, un accompagnement psychologique peut être pertinent, en thérapie cognitive et comportementale, ou par des thérapies brèves comme l’hypnose, la PNL ou encore l’EFT.
Efficacité
De nos jours, le stress fait partie des indications courantes de l’hypnose thérapeutique.
Apaisement du système nerveux
En effet, l’état d’hypnose, qui est un état modifié de conscience semblable en certains points au sommeil, se caractérise par une relaxation physique et mentale profonde. Les manifestations en sont, entre autre : une défocalisation de l’attention, la rêverie, mais aussi l’abaissement du rythme cardiaque et respiratoire3, et le relâchement des muscles.
La séance d’hypnose, qu’elle ait lieu en cabinet, ou chez soi en auto-hypnose, est donc déjà en soi un remède efficace contre les manifestations aiguës du stress.
Une étude intéressante, réalisée avec un électrocardiogramme, montre notamment que l’hypnose permet d’augmenter l’activité du système nerveux parasympathique (responsable des fonctions autonomes du corps en état de détente) au détriment du système nerveux sympathique (responsable des réactions d’alerte et de mise en mouvement)4.
Une autre recherche, qui mesure l’activité électrodermique de 121 patients sous hypnose, confirme que la transe hypnotique réduit l’activité du système nerveux sympathique, ce qui en fait un traitement de choix contre l’hypertension et les douleurs chroniques5.
D’autres études se sont intéressées à l’hypnose comme moyen d’atténuer le stress lié à des maladies (notamment le cancer) ou à des actes médicaux (opérations, soins dentaires). Leurs résultats sont très probants, et montrent même que l’hypnothérapie réduit non seulement le stress, mais aussi les symptômes de la maladie.
Actes médicaux
Une étude menée sur des enfants brûlés montre que l’hypnose a permis de réduire leur stress (mesuré entre autres par le rythme cardiaque) avant le changement du pansement6.
Une recherche hollandaise a aussi prouvé que l’hypnose a permis de soulager les maux de tête et le stress associé chez 40 à 50% des enfants testés7. La réduction du stress lié aux soins dentaires est un autre domaine d’application courant de l’hypnose8.
Maladies
Un premier article, qui traite de l’état émotionnel des patients en soins palliatifs, montre l’intérêt de l’hypnose et de la méditation pour améliorer leur bien-être et réduire leur stress, ce qui a un impact positif sur les symptômes9.
Plusieurs recherches montrent que l’hypnose permet d’atténuer les conséquences psychologiques du cancer et de ses traitements. L’une d’elle met en évidence l’efficacité de séances de groupe pour réduire l’anxiété et la dépression chez des patients en chimiothérapie10.
Une autre étude, portant sur l’auto-hypnose, montre que quatre séances d’apprentissage ont permis une nette amélioration de l’état psychologique de patients atteints du cancer du sein : notamment sur la nervosité, la peur de la mort, et l’appréhension liée aux conséquences du stress sur leur maladie11.
Cependant, les études manquent sur l’efficacité de l’hypnose pour mieux gérer le stress chronique dans la vie quotidienne, hors du contexte particulier des soins médicaux.
Stratégies thérapeutiques
L’hypnose étant par définition un état de relaxation, les techniques pour venir à bout du stress sont généralement simples et efficaces. Cependant, certaines stratégies sont plus adaptées que d’autres.
En effet, on ne va pas aborder de la même manière un stress dû à une cause ponctuelle externe (changement d’emploi, examen, divorce...), à une cause chronique (stress professionnel récurrent, situation familiale) ou à des dispositions internes (manque de confiance en soi, anxiété, angoisses traumatisme non traité…).
C’est pourquoi la première séance d’hypnose est toujours consacrée à un entretien qui va permettre au thérapeute de quantifier votre stress, mais aussi de comprendre ses causes et son fonctionnement
Gestion des émotions douloureuses
Si le stress est dû à un événement douloureux, l’évacuation des émotions constitue une part importante du travail. Sous hypnose, le consultant est invité à libérer les émotions attachées à un souvenir ; l’objectif étant ensuite de transformer les représentations qui lui sont associées, pour remplacer les émotions négatives (notamment la peur) par un état de confiance qui fait barrage au stress.
Croyances et mécanismes inconscients
Le stress naît de la rencontre entre des événements externes et des caractéristiques internes. Plus la personne présente certains traits et émotions dominants, comme le manque d’affirmation ou la peur, plus son stress risque de devenir intense et chronique.
C’est pourquoi, dans bien des cas, un travail de fond sur l’éducation, les croyances, et les réponses automatiques aux événements est nécessaire. L’hypnose est particulièrement efficace à cet égard, car elle agit au niveau de l’inconscient, où ces éléments sont engrammés.
Suggestions et métaphores de relaxation
Techniquement, l’hypnose pour gérer le stress s’appuie surtout sur des suggestions et des métaphores. En suggérant au consultant que son corps se détend, le praticien induit tout naturellement la détente corporelle et des émotions agréables.
Les métaphores sont des histoires racontées par le thérapeute, qui symbolisent par des images simples et fortes la problématique du consultant. Par exemple, le stress peut être symbolisé par une vague, ou par un étau. Ce procédé est très efficace. En hypnose ericksonienne, le thérapeute veille à choisir des images adaptées à votre personnalité, vos goûts et modes de fonctionnement.
Auto-hypnose
Pour prolonger les bénéfices des séances, vous pouvez également apprendre l’auto-hypnose. Elle consiste à se mettre soi-même en transe (par exemple en focalisant son attention sur un objet ou sur la respiration), et à déployer ses propres visualisations de détente et de neutralisation du stress. Pratiquée régulièrement, elle est très efficace sur la gestion du stress au quotidien.
Durée de la thérapie
L’hypnose pour gérer le stress est très efficace : deux ou trois séances permettent en général d’obtenir une amélioration. Cependant, dans le cas où le stress soulève d’autres problématiques (traumatismes, anxiété, dépression), l'hypnothérapeute peut envisager une thérapie plus longue.
Précautions et dangers
L’hypnose est contre-indiquée pour les personnes souffrant de maladies mentales dissociatives (schizophrénie, paranoïa, trouble bipolaire). En effet, la transe peut provoquer des bouffées délirantes.
Questions fréquentes
Quelle est l'efficacité de l'hypnose pour gérer le stress?
L’hypnose est une méthode de choix pour diminuer le stress, qu’il soit aigu ou chronique. De nombreuses études ont prouvé son efficacité. En quelques séances, on constate une nette amélioration des symptômes.
Comment traiter le stress avec l'hypnose?
Plusieurs stratégies et techniques existent. Les plus courantes sont :
- La gestion des émotions
- Un travail sur l’éducation et les mécanismes inconscients
- Les suggestions hypnotiques
- Les métaphores
- L’apprentissage de l’auto-hypnose
Quelles sont les contre-indications?
L'hypnose est déconseillée pour les personnes souffrant de maladies mentales dissociatives. En effet, la transe peut provoquer des bouffées délirantes.
- 1: Climat social et qualité de vie au travail, Baromètre Cegos, 2018🔗 https://static3.cegos.fr/content/uploads/2019/02/04174134/Cegos-barometre-2018-climat-social-qvt-infographie.pdf
- 2: Seong KH, Li D, Shimizu H, Nakamura R, Ishii S. Inheritance of stress-induced,ATF-2-dependent epigenetic change. Cell. 2011 Jun 24;145(7):1049-61. doi:10.1016/j.cell.2011.05.029. PubMed PMID: 21703449.🔗 http://www.cell.com/abstract/S0092-8674%2811%2900590-3
- 3: Yüksel R, Ozcan O, Dane S. The effects of hypnosis on heart rate variability. Int J Clin Exp Hypn. 2013;61(2):162-71. doi: 10.1080/00207144.2013.753826. PubMedPMID: 23427840.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23427840
- 4: Kekecs Z, Szekely A, Varga K. Alterations in electrodermal activity andcardiac parasympathetic tone during hypnosis. Psychophysiology. 2016Feb;53(2):268-77. doi: 10.1111/psyp.12570. Epub 2015 Oct 21. PubMed PMID:26488759.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26488759
- 5: Chester SJ, Tyack Z, De Young A, Kipping B, Griffin B, Stockton K, Ware RS,Zhang X, Kimble RM. Efficacy of hypnosis on pain, wound-healing, anxiety, andstress in children with acute burn injuries: a randomized controlled trial. Pain.2018 Sep;159(9):1790-1801. doi: 10.1097/j.pain.0000000000001276. PubMed PMID:29939959.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29939959
- 6: Jong MC, Boers I, van Wietmarschen HA, Tromp E, Busari JO, Wennekes R, Snoeck I, Bekhof J, Vlieger AM. Hypnotherapy or transcendental meditation versusprogressive muscle relaxation exercises in the treatment of children with primaryheadaches: a multi-centre, pragmatic, randomised clinical study. Eur J Pediatr.2019 Feb;178(2):147-154. doi: 10.1007/s00431-018-3270-3. Epub 2018 Oct 24. PubMedPMID: 30357468; PubMed Central PMCID: PMC6339662.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30357468
- 7: Diane M. Mc Ammond M.Sc., Park O. Davidson Ph.D. & David M. Kovitz D.D.S. (1971) A Comparison of the Effects of Hypnosis and Relaxation Training on Stress Reactions in a Dental Situation, American Journal of Clinical Hypnosis, 13:4, 233-242, DOI: 10.1080/00029157.1971.10402119🔗 https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00029157.1971.10402119
- 8: Satsangi AK, Brugnoli MP. Anxiety and psychosomatic symptoms in palliativecare: from neuro-psychobiological response to stress, to symptoms' managementwith clinical hypnosis and meditative states. Ann Palliat Med. 2018Jan;7(1):75-111. doi: 10.21037/apm.2017.07.01. Epub 2017 Aug 9. Review. PubMedPMID: 28866901.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28866901
- 9: Téllez A, Rodríguez-Padilla C, Martínez-Rodríguez JL, Juárez-García DM,Sanchez-Armass O, Sánchez T, Segura G, Jaime-Bernal L. Psychological Effects ofGroup Hypnotherapy on Breast Cancer Patients During Chemotherapy. Am J Clin Hypn.2017 Jul;60(1):68-84. doi: 10.1080/00029157.2016.1210497. PubMed PMID: 28557680.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28557680
- 10: Forester-Miller H. Self-Hypnosis Classes to Enhance the Quality of Life ofBreast Cancer Patients. Am J Clin Hypn. 2017 Jul;60(1):18-32. doi:10.1080/00029157.2017.1316234. PubMed PMID: 28557674.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28557674
- 11: DeBenedittis G, Cigada M, Bianchi A, Signorini MG, Cerutti S. Autonomicchanges during hypnosis: a heart rate variability power spectrum analysis as amarker of sympatho-vagal balance. Int J Clin Exp Hypn. 1994 Apr;42(2):140-52.PubMed PMID: 8200716.🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8200716