Huile de périlla : bienfaits, utilisation et danger

Présentation

Histoire

Comme beaucoup de plantes utilisées aujourd’hui dans les pharmacopées occidentales, elle est originaire d’Orient, et plus précisément d’Asie du Sud-Est. Véritable plante sacrée, elle est consommée depuis des millénaires en Chine et au Japon. Elle y est d’ailleurs reconnue depuis toujours pour ses bienfaits contre certaines allergies.

L’Occident la découvre au cours du XIXe. Elle est d’abord considérée comme une plante ornementale. Ce n’est qu’en 1977 que ses propriétés naturelles contre les allergies attirent l’attention de la communauté scientifique.

En 1996, Luc Grossin croit en ses vertus et l’importe massivement. Sa commercialisation commence alors de façon intimiste avant de se développer.

Son déploiement comme complément alimentaire arrive véritablement dans les années 2010, lorsque le professeur Lecerf la plébiscite pour son apport inégalable en acide alpha linolénique (ALA).

Description de la plante

Appartenant à la famille des lamiacées, il s'agit d'une plante mellifère assez simple à cultiver. D’une taille d’environ 75 cm à l’âge adulte, elle présente des feuilles rondes surmontées de fleurs blanches à violettes distribuées en épis. C’est vers la fin de l’été que les fleurs se déploient offrant un parfum assez puissant.

Propriétés organoleptiques

D’une jolie couleur jaune à or, l’huile de périlla possède un parfum assez puissant. Très fluide, elle développe néanmoins un goût de caractère, proche de la saveur des noix.

Composition

Elle possède une composition en acides gras hors du commun :

Elle possède également d’autres principes actifs intéressants comme les vitamines A et E ainsi que la présence d’acide rosmarinique.

Les omégas-3 et la santé

Les oméga-3 se présentent dans une grande famille appelée les acides gras polyinsaturés. Il existe une multitude d’oméga-3, mais la science ne documente actuellement que trois d’entre eux :

• l’EPA ou acide eicosapentaénoïque ;
• le DHA ou acide docosahexaénoïque ;
• l’ALA ou acide alpha linolénique.

Dans le cadre de la périlla, c’est l’acide alpha linolénique qui nous intéresse. C’est par ailleurs, le seul oméga qui est, à ce jour, considéré comme essentiel à l’organisme, car son apport est uniquement exogène. Il est, par ailleurs, le précurseur des deux autres.

À l’heure actuelle, les omégas-3 font encore l’œuvre de nombreuses investigations scientifiques. Toutes leurs fonctions ne sont pas encore établies, mais les scientifiques s’accordent déjà sur certaines d’entre elles.

Les travaux scientifiques actuellement disponibles font état de bienfaits des omégas-3 sur :

• la prévention du cancer¹‌ ;
• l’équilibre lipidique²‌ ;
• la santé cardiovasculaire³‌,⁴‌ ;
• l’inflammation chronique⁵‌ ;
• la dépression⁶‌.

L’acide rosmarinique, un actif méconnu

L’acide rosmarinique, aussi appelé « tanin des labiées », est présent dans de nombreuses plantes de la famille éponyme. Il se trouve donc en quantité variable dans les végétaux tels que le romarin, la mélisse, la sarriette ou encore la lavande ; mais, c’est dans la périlla qu’il semble présent en quantité la plus notable.

Bien absorbé au niveau intestinal, mais aussi un niveau cutané, il comporte de nombreuses propriétés intéressantes et documentées pour la santé :

• antioxydante⁷‌,⁸‌ ;
• antivirale⁹‌ ;
• anti-inflammatoire¹⁰‌ ;
• antiallergique¹¹‌,¹²‌ ;
• anticarcinogène¹³‌,¹⁴‌.

Propriétés et vertus

Riche en acide gras oméga-3 de type ALA et en acide rosmarinique, l’huile de périlla possède de nombreux bienfaits pour la santé. Si la recherche a tardé à s’y intéresser, les investigations sont aujourd’hui nombreuses et mettent en lumière des bienfaits significatifs. Découverte de ses usages médicinaux.

Diminution des symptômes allergiques et de l’asthme

En raison des bienfaits anti-inflammatoires et antiallergiques des omégas-3, de l’acide rosmarinique et de l’acide carnosique présents dans l'huile de périlla, elle semble présenter des vertus pour lutter contre les allergies et l’asthme d’origine allergique.

Une étude effectuée sur des souris¹⁵‌ démontre que ses acides gras réduisent la sensibilité allergique. Une autre étude¹⁶‌, plus récente, démontre, toujours chez la souris, qu'elleréduit les valeurs des IgA, un marqueur de l’allergie et de l’inflammation allergique. Les chercheurs expliquent, dans ce cas, les résultats par la concomitance des effets des acides gras ALA et de l’acide rosmarinique.

En ce qui concerne l’acide carnosique, son action contre les allergies a été mise en évidence dans une étude de 2004¹⁷‌. Les sujets, victimes d’allergies saisonnières, ont éprouvé des bienfaits symptomatiques après 21 jours de traitement. Les concentrations en IgE présentes dans le sang ainsi que la présence de neutrophiles et éosinophiles dans le nez ont également marqué une diminution significative.

Dans une étude datant de 2000¹⁸‌, une équipe japonaise l'a comparée à l’huile de maïs chez des personnes asthmatiques, dont l’origine allergique était connue. Les résultats ont indiqué que les marqueurs négatifs de l’asthme étaient positivement influencés par l’utilisation de l’huile de périlla.

Renforcement de l’immunité

Une étude menée en Lituanie¹⁹‌ a testé son influence sur la phagocytose. Bien qu’il s’agisse d’un fonctionnement non spécifique du système immunitaire, les études ont révélé qu'elle stimule la phagocytose, c’est-à-dire les capacités de destruction des bactéries et autres substances toxiques.

Préservation de la bonne santé cardiovasculaire

En raison de sa haute teneur en oméga-3, l’huile de périlla possède des bienfaits sur la santé cardiovasculaire. Si ses bienfaits sont multiples, des études ont cependant clairement mis en évidence son utilité dans la protection contre les troubles cardiaques et le contrôle de la glycémie, tous deux des facteurs significatifs des problèmes cardiovasculaires.

Protection des troubles cardiaques

Selon une étude comparative²⁰‌, elle protège des troubles de la coagulation sans favoriser la survenue d’hémorragies, ce qui est souvent le cas avec des traitements allopathiques.

En effet, l’acide alpha linolénique présent dans l’huile de périlla serait efficace pour réduire le leucotriène B4, un composé pro-inflammatoire. Cette huile végétale serait aussi efficace pour réduire de façon significative le facteur d’activation plaquettaire, parfois responsable de l’apparition de caillots.

En réduisant tous ces facteurs à la fois, les chercheurs ont conclu qu'elle peut prévenir la coagulation des plaquettes, l’irrégularité du rythme cardiaque et la mort subite par crise cardiaque.

Contrôle de la glycémie

Dans une étude expérimentale sur des souris²¹‌, des chercheurs ont mesuré l’impact de diverses huiles et graisses sur la glycémie et le poids corporel. Après un régime enrichi dans les différentes substances lipidiques, les chercheurs ont observé qu'elle permettait une meilleure gestion de ces différents facteurs.

Optimisation des facultés cognitives

Selon une étude effectuée sur des rats²²‌, la consommation journalière d’huile de périlla augmenterait les performances d’apprentissage. Les résultats laissent également penser qu'elle augmente le nombre de connexions synaptiques dans l’hippocampe.

Réduction des troubles gastro-intestinaux

En raison de sa composition très riche en acide alpha linolénique, elle possède une action anti-inflammatoire prononcée. Cette action semble particulièrement bénéfique pour les troubles gastro-intestinaux d’origine inflammatoire.

Selon une étude de 1997²³‌, l’huile de périlla présenterait les bienfaits suivants : elle protégerait la paroi intestinale des inflammations en inhibant l’action des leucotriènes. Ces leucotriènes inflammatoires sont notamment considérés comme responsables d’inflammations comme la colique, mais aussi de certaines réactions allergiques.

Une autre étude, réalisée en 1995²⁴‌, donnait déjà des conclusions similaires. En effet, après des observations effectuées sur des souris, l’étude suggérait qu'elle réduisait les dommages inflammatoires causés par la colite.

Prévention contre les cancers

En plus de ses omégas-3 de type ALA et de son acide rosmarinique, elle contient 9 acides triterpénoïques :

• l’acide ursolique ;
• l’acide corosolique ;
• l’acide 3-épicorosolique ;
• l’acide pomolique ;
• l’acide tormentique ;
• l’acide hyptadiénique ;
• l’acide oléanique ;
• l’acide augustique ;
• l’acide 3-épimaslinique.

Ces acides semblent montrer une action intéressante dans la protection contre divers cancers.

Action antitumorale globale

Une étude observationnelle sur des rats²⁵‌ démontre que la proportion de cancers, toutes formes confondues, est plus faible dans le groupe consommant de l’huile de périlla.

Une étude plus récente²⁶‌, toujours effectuée sur des souris, démontre, quant à elle, qu’un de ses composants, la lutéoline, inhibe la croissance des tumeurs cancéreuses, et ce toutes formes de cancers confondues. Les chercheurs y ont alors conclu à l’intérêt d’une prise quotidienne, pour inhiber la croissance des tumeurs.

Action antitumorale contre le cancer du sein

Selon diverses études²⁷‌²⁸‌ établies tant chez l’homme que chez l’animal, l’acide alpha linolénique présent dans l’huile de périlla possède une action favorable dans la protection contre le cancer du sein. Ainsi, les chercheurs ont établi que sa consommation est inversement proportionnelle au risque d’apparition du cancer su sein.

Action antitumorale contre le cancer de l’intestin

De plus en plus souvent diagnostiqué, le cancer de l’intestin est une véritable préoccupation de santé publique. L’explosion du nombre de cas tant parmi les femmes que parmi les hommes en fait un des cancers les plus courants.

Une étude comparative réalisée chez de rats²⁹‌ démontre que l’utilisation d’huile de périlla réduit significativement le risque de développer un tel cancer. Selon les observations, il semble que les acides gras présents dans cette huile réduisent les biomarqueurs des cellules intestinales, qui induisent des altérations cancéreuses. Ces mêmes acides gras auraient également un rôle protecteur sur les parois intestinales.

Une autre étude comparative³⁰‌, toujours sur des rats, a permis de mettre en lumière son action protectrice sur les parois intestinales. En effet, pendant plusieurs semaines, les rats ont reçu un mélange contenant divers dosages d’huile de carthame et d’huile de périlla. Ils sont ensuite exposés, au moyen de la nourriture, à des substances cancérigènes. Après 35 semaines, les rats ayant consommé les plus forts dosages de cette huile avaient la paroi intestinale la plus préservée.

Les allégations santé

Elle ne possède pas d’allégations santé qui lui sont propres. Cependant, les autorités européennes ont validé les allégations santé³¹‌ suivantes pour la plante :

• soutient la production d’anticorps spécifiques ;
• contribue au fonctionnement normal du cœur.

Différentes formes

En complément alimentaire

Elle est disponible sous forme liquide (huile végétale) et en capsules (gélules).

Certification bio

Elle peut être issue de l'agriculture biologique et être certifiée bio.

Posologie et dosage

Il n’existe, à ce jour, aucun consensus sur la supplémentation en huile de périlla. Il semble cependant que l’on puisse conseiller :

• cure intensive : 3 à 4 g par jour pendant 1 mois ;
• cure d’entretien : 1 à 2 g par jour pendant minimum 6 semaines.

Sa consommation, en complément alimentaire, s’effectue de préférence avant les repas.

Précaution d’emploi

Son utilisation est sécuritaire. Cependant, comme pour tous les compléments alimentaires, des précautions d’usage s’imposent.

Précautions générales

Généralement sans danger, l’utilisation d’un complément alimentaire à base d’huile de périlla est à confirmer avec le médecin pour les enfants et les femmes enceintes et allaitantes. 

Contre-indications

Sa consommation est déconseillée dans les cas suivants :

• hémophilie ou troubles de la coagulation ;
• opération chirurgicale programmée ;

Effets secondaires

Il n’existe à ce stade des connaissances aucun effet secondaire documenté. Cependant, en raison de la nature lipidique du complément, des troubles gastro-intestinaux mineurs restent possibles.

Interactions 

En raison de la haute teneur en oméga-3 du complément alimentaire, son utilisation pourrait interagir avec l’action des anticoagulants.

Questions fréquentes