Présentation
Particularités
L'Ayahuasca est un breuvage, employé dans la médecine traditionnelle sud américaine, fabriqué à partir des feuilles de l'arbuste Psychotria viridis ainsi que des tiges de la vigne Banisteriopsis caapi. Cependant, d'autres plantes et ingrédients sont parfois ajoutés à la préparation par les chamanes, les médecins traditionnels qui le fabriquent.
La possession, la vente, le transport et la culture de cette préparation sont interdits en France et dans de nombreux pays, car les substances qu’elle contient sont classées comme stupéfiant.
Cette boisson fut utilisée à des fins spirituelles et religieuses par les anciennes tribus amazoniennes. Elle est toujours utilisée comme boisson sacrée par certaines communautés religieuses du Brésil et d'Amérique du Nord.
Son usage s'est répandu à travers le monde ces dernières décennies. Néanmoins, il est principalement employé par les chamanes sud-américains, et ceux d'autres pays ayant hérité de leur tradition.
Traditionnellement, un chaman ou curandero (guérisseur expérimenté qui dirige les cérémonies d'Ayahuasca) prépare le breuvage, en faisant bouillir les feuilles déchirées de l'arbuste Psychotria viridis et les tiges de la vigne Banisteriopsis caapi, dans de l'eau.
La vigne Banisteriopsis caapi est nettoyée et écrasée avant d'être bouillie pour augmenter l'extraction de ses composés médicinaux.
Lorsque le breuvage est réduit, l'eau est retirée et réservée, laissant le matériel végétal. Ce processus est répété jusqu'à ce qu'un liquide hautement concentré soit produit. L'infusion refroidie est filtrée pour éliminer les impuretés.
Cette boisson possède de puissantes propriétés hallucinogènes car Psychotria viridis contient de la N-diméthyltryptamine (DMT), une substance psychédélique naturellement présente dans la plante.
Les effets psychoactifs de la DMT ont été décrits pour la première fois en 1956 par Stephen Szára.
Le DMT est un puissant hallucinogène qui a une faible biodisponibilité, car il est rapidement décomposé par des enzymes digestives sécrétées par le foie et le tractus gastro-intestinal, les monoamines oxydases (MAO).
C’est pour cette raison que l’ayahuasca combine Psychotria viridis, qui contient le DMT, avec Banisteriopsis caapi qui contient des β-carbolines, de puissants inhibiteurs des monoamines oxydases, qui allongent la durée d’activité du DMT. Ils ont également d’autres effets psychoactifs comme l’inhibition des transporteurs de sérotonine 1.
La combinaison de ces deux plantes forme une infusion psychédélique qui affecte le système nerveux central, conduisant à des altérations de la conscience pouvant durer plusieurs heures et produire des hallucinations, des expériences hors du corps, de l'euphorie mais aussi de la panique, de la paranoïa, et des troubles gastro-intestinaux.
La N,N-diméthyltryptamine (DMT) est une substance naturellement présente en infime quantité dans le cerveau, dans la glande pinéale.
La glande pinéale était assimilée à l'œil d'Horus dans l'Égypte pharaonique, et dans diverses traditions religieuses, elle a été considérée comme le siège de l'âme, le troisième œil. Les preuves scientifiques ne sont cependant aujourd’hui pas cohérentes avec l’idée que la N-diméthyltryptamine serait sécrétée par la glande pinéale à la naissance, pendant le rêve et à la mort imminente pour produire des expériences hors du corps.
La glande pinéale adulte pèse moins de 0,2 g. Sa fonction principale est de produire environ 30 µg par jour de mélatonine, une hormone qui régule le rythme circadien. Il semblerait que des concentrations très infimes de N, N-diméthyltryptamine ont été détectées dans le cerveau, mais qu’elles ne semblent pas suffisantes pour induire des effets psychoactifs.2
Pourtant, une étude de 2019 tend a prouver le contraire. Une augmentation significative des taux de DMT dans le cortex visuel du rat a été observée après l'induction d'un arrêt cardiaque expérimental, de manière indépendante à la présence de la glande pinéale, qui avait été ôtée chez une partie des rats.
Ces résultats montrent pour la première fois que le cerveau des rats est capable de synthétiser et de libérer de la N,N-diméthyltryptamine à des concentrations importantes. Ce phénomène pourrait se produire de la même manière dans le cerveau humain dans des situations de stress intense 3.
Cette préparation a donc été traditionnellement utilisée à des fins religieuses et spirituelles par certaines populations, puis elle est devenue populaire dans le monde entier.
De nombreuses personnes voyagent dans des pays comme le Pérou, le Costa Rica et le Brésil, où des retraites d'Ayahuasca de plusieurs jours sont proposées. Il est fortement conseillé d’être bien renseigné et de ne faire ce genre de cérémonie qu’avec des chamanes expérimentés.
Pendant quelques jours avant la cérémonie, il est recommandé aux participants de s’abstenir de consommer des cigarettes, des drogues, de l’alcool et de la caféine et d'avoir des relations sexuelles. Un régime alimentaire spécifique peut être suivi, à la manière d’un jeûne, ceci pour purifier leur corps.
Les cérémonies d'Ayahuasca ont généralement lieu la nuit et durent jusqu'à ce que les effets du breuvage se dissipent. Une fois l'espace préparé et béni par le chaman qui dirige la cérémonie, la préparation est offerte aux participants, parfois divisée en plusieurs doses.
La plupart des gens commencent à ressentir ses effets dans les 20 à 60 minutes suivant l'ingestion. Les effets peuvent durer de 2 à 6 heures 4.
Les personnes peuvent vomir ou avoir de la diarrhée. Ils sont considérés comme des effets secondaires habituels.
Chaque personne réagit différemment et chaque ingestion est vécue de manière unique. Il peut survenir des sentiments d'euphorie, de fortes hallucinations visuelles et auditives, un certain nombre d’effets psychédéliques altérant l'esprit. Ils peuvent engendrer de la peur, une anxiété sévère, de la panique ou de la paranoïa 5. Il est tout à fait possible de ressentir à la fois des effets positifs et négatifs durant une même cérémonie.
Le chamane offre des conseils spirituels aux participants tout au long de l'expérience et s'assure de leur sécurité. Pour certaines retraites, un personnel médical peut être présent, en cas d'urgence.
De nombreuses personnes ayant pris de l'ayahuasca affirment que cette expérience fut positive.
Des recherches récentes ont montré qu'il peut être bénéfique pour la santé, en particulier au niveau cérébral. En effet, les principes actifs de cette préparation ont montré une activité neuroprotectrice. Ils permettent également de stimuler la croissance des cellules neurales.
Par ailleurs, il permet une amélioration de l'humeur, de la pleine conscience et des symptômes dépressifs. Il permettrait également de traiter la dépression et certains troubles addictifs, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer ces effets 6
Les thérapies psychédéliques et la législation
Les psychédéliques ou hallucinogènes sérotoninergiques sont un groupe de substances qui partagent l'agonisme des récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A, comme principal mécanisme d'action. Ils suscitent l'intérêt de la science pour leurs effets antidépresseurs, anxiolytiques et anti-addictifs prometteurs.
Ces substances produisent des effets rapides et durables avec l'administration de doses uniques, ce qui pourrait conduire à de nouvelles possibilités de traitement pour les patients atteints de troubles mentaux sévères résistant aux médicaments habituels.
La recherche sur les psychédéliques a été essentiellement interrompue pendant deux décennies. Des essais cliniques, contrôlés par placebo, ont recommencé à être publiés dans les années 90. Dans une méta-analyse, datant de 1994, neuf essais cliniques randomisés et contrôlés par placebo ont été étudiés.
Les résultats ont indiqué des effets plus importants que ceux trouvés dans les essais d'interventions psychopharmacologiques classiques ou de psychothérapie. De plus, les effets étaient généralement maintenus lors du suivi. Cette analyse soutient l'efficacité de la thérapie assistée psychédélique pour 4 troubles psychiques : le trouble de stress post-traumatique, l'anxiété et la dépression associée à une maladie potentiellement mortelle, la dépression unipolaire et l'anxiété sociale chez les adultes autistes 7.
Ces psychédéliques, dont les principes actifs sont également présents dans l’ayahuasca, sont considérés comme des stupéfiants et interdits par la loi dans de nombreux pays dont la France.
Cette situation rend extrêmement difficile la conduite d'essais cliniques, bien que les conventions internationales autorisent de telles recherches. Un dialogue entre la science, le système de santé, la société et les politiques est nécessaire, afin d'établir des traitements efficaces et légaux 8.
Bienfaits de l'ayahuasca
Les hallucinogènes sérotoninergiques, dont la diméthyltryptamine présente dans cette boisson, ont fait leurs preuves dans de nombreux essais. Des doses uniques et/ou peu nombreuses de ces composés peuvent induire des effets antidépresseurs, anxiolytiques et anti-addictifs rapides et durables.
L'action agoniste de ces substances sur les récepteurs 5-HT2A, exprimés dans les zones frontales et limbiques, augmente la transmission glutamatergique et la neuroplasticité. Ces effets neurochimiques sont associés à des altérations aiguës de la perception de soi et à une augmentation de l'introspection et de l'humeur positive. Ils permettent une diminution significative, et à long terme, des symptômes psychiatriques. Certains traits de personnalité sont exacerbés : une amélioration du traitement émotionnel et une augmentation de l'empathie 9.
Dans une revue, regroupant des études cliniques effectuées entre 2000 et 2020, des preuves de son innocuité ont été établies. Il a également été mis en évidence qu'il serait efficace pour traiter la dépression, l'anxiété, les TOC et certains troubles liés à la consommation de tabac et d'alcool.
Pour une majorité de patients, les effets thérapeutiques semblaient durables (semaines/mois) après seulement 1 à 3 séances de traitement. De plus, aucun événement indésirable grave n'a été signalé 10.
Ces résultats préliminaires sont prometteurs. Ils fournissent des preuves de l'efficacité et de la sécurité de ce type de traitement. Ainsi, des essais contrôlés pourraient être menés avec un plus grand nombre de personnes.
Neuroprotection
L'harmine, la principale β-carboline de l'ayahuasca, présente des effets anti-inflammatoires et neuroprotecteurs. Elle permettrait aussi de stimuler la mémoire. L'utilisation prolongée de cet hallucinogène est associée à un meilleur fonctionnement neuropsychologique.
Anti-inflammatoire
Les effets de l'harmine sur les neurones de l'hippocampe et dans les tâches comportementales liées à la mémoire ont été analysés. L'administration de l'harmine a été associée à des effets neuroprotecteurs tels qu'une réduction de l'excitotoxicité, de l'inflammation, du stress oxydatif, ainsi qu'une augmentation des taux de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF). L’harmine a également amélioré la mémoire et l'apprentissage dans plusieurs modèles animaux.
Ces effets semblent être médiés par l'inhibition de la monoamine oxydase ou de l'acétylcholinestérase, la régulation à la hausse des transporteurs du glutamate, la diminution des espèces réactives de l'oxygène, l'augmentation des facteurs neurotrophiques et les effets anti-inflammatoires. L'augmentation des BDNF, une protéine qui joue un rôle important dans la croissance des cellules nerveuses et favorise la survie des cellules nerveuses, est également impliquée 11 12.
La neuro-inflammation fait partie des principaux mécanismes physiopathologiques liés au développement des maladies neurologiques et psychiatriques.
Les diméthyltryptamines, présentes dans l'ayahuasca, agissent aussi comme régulateurs de l'inflammation 13.
Un essai contrôlé par placebo en double aveugle a été mené sur cette préparation. Les participants souffraient de dépression résistant aux traitements médicamenteux. Des biomarqueurs inflammatoires sanguins ont été évalués : la protéine C-réactive et l'interleukine 6.
Des échantillons de sang ont été prélevés avant le traitement et 48 heures après l'ingestion de la substance. Les patients ont montré des niveaux de protéine C-réactive plus élevés que les témoins sains. Une corrélation négative significative entre la protéine C-réactive et les taux de cortisol sérique a été révélée. Une réduction significative des niveaux de protéine C-réactive est apparue chez les patients et les témoins traités avec l'ayahuasca, mais pas avec le placebo. En effet, 48 heures après l'ingestion de cette boisson, le taux de protéine C-réactive et les symptômes dépressifs ont été réduits.
Mais aucun résultat significatif concernant l'interleukine 6 et le facteur neurotrophique dérivé du cerveau n'a été trouvé 14.
Neurogenèse
Une étude in vitro a démontré que l'exposition à l'harmine augmente la croissance des cellules progénitrices neurales humaines.
Chez les rongeurs, les antidépresseurs classiques inversent les symptômes de la dépression, en stimulant la prolifération neuronale 15. Dans une étude sur les effets de l'harmine, après 4 jours de traitement, la croissance des cellules progénitrices neurales a augmenté de 71,5% 16. Ce mécanisme d’action peut expliquer les effets antidépresseurs rapportés par de nombreux participants des cérémonies d’ayahuasca.
La N,N-diméthyltryptamine (DMT), que l’on retrouve dans cette préparation, active la principale niche neurogène adulte. Des souris ont obtenu de meilleurs résultats, par rapport aux animaux témoins non traités, dans des tests de mémoire. Ce qui suggère une pertinence fonctionnelle pour la production de neurones, induite par la DMT dans l'hippocampe. La DMT favorise la génération de nouveaux neurones dans l'hippocampe, améliorant ainsi la neurogenèse adulte et améliorant l'apprentissage spatial et les tâches de mémoire chez les souris 17.
Maladie de Parkinson
Les aspects neuroprotecteurs, anti-inflammatoires et stimulants de la
neurogenèse, produits par les composants actifs de l’ayahuasca, suggèrent qu'il pourrait être envisagé pour aider les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Les résultats d’une étude in vitro démontrent cette applicabilité potentielle pour empêcher la progression et traiter la Maladie de Parkinson 18.
Des études sur l’être humain sont cependant nécessaires pour pouvoir établir des protocoles et traitements adaptés.
Mémoire
La mémoire joue un rôle central dans l'expérience psychédélique. Le rappel spontané et la résurgence immersive de souvenirs autobiographiques ont souvent été notés par les chercheurs et les cliniciens comme un phénomène important dans les effets subjectifs des médicaments psychédéliques classiques. Les psychédéliques provoquent l’apparition de souvenirs vifs.
Une revue d’études visant à examiner les résultats d'études expérimentales, sur la modulation aiguë de la mémoire par les psychédéliques classiques chez l'Homme, a été menée en 2021.
Il est apparu que les psychédéliques classiques produisent des déficiences dans la performance des tâches de mémoire, de sorte que de faibles doses ne produisent aucune altération. Des doses plus élevées produisent des niveaux croissants de déficience.
Ce modèle a été observé dans les tâches évaluant la mémoire de travail spatiale et verbale, la mémoire sémantique et la mémoire épisodique non autobiographique. Ces déficiences peuvent être moins prononcées chez les utilisateurs psychédéliques expérimentés.
Les psychédéliques classiques, dont l'ayahuasca, augmentent également la vivacité des souvenirs autobiographiques et stimulent fréquemment le rappel ou la ré-expérience de souvenirs autobiographiques. Ce sont souvent des souvenirs affectifs intenses (valorisés positivement ou négativement) et qui avaient été évités ou oubliés avant l'expérience.
Les psychédéliques classiques altèrent donc de manière dose-dépendante les performances des tâches de mémoire, mais peuvent améliorer la mémoire autobiographique 19.
Bien-être psychologique
La prise d'ayahuasca peut potentiellement augmenter la capacité de pleine conscience et améliorer le bien-être psychologique général.
Dans une étude portant sur 20 personnes, sa consommation une fois par semaine, pendant 4 semaines, a été aussi efficace qu'un programme de méditation en pleine conscience de 8 semaines pour augmenter l'acceptation, une composante fondamentale dans la santé psychologique. L'amélioration de cette capacité permet une position plus détachée et moins critique envers les pensées et les émotions potentiellement pénibles.
Les résultats de cette étude suggèrent qu'un petit nombre de séances peut être efficace et suffisant 20.
L’évaluation d’un groupe de 25 personnes, avant et 24 h après une séance d'ayahuasca, a montré des augmentations significatives de deux facettes de la pleine conscience. Ce qui indique une réduction du traitement critique des expériences et de la réactivité intérieure. Cela a également conduit à une augmentation significative de la capacité de décentrage 21.
Une autre étude, menée auprès de 57 personnes, a démontré que les évaluations de la dépression et du stress étaient significativement diminuées, immédiatement après que les participants en aient consommé. Ces effets étaient encore présents 4 semaines plus tard 22.
Dépression, anxiété, stress
La dépression majeure est un trouble de l'humeur très répandu, touchant environ 350 millions de personnes, et environ 30% des patients sont résistants aux antidépresseurs actuellement disponibles. L’anxiété et le stress sont des troubles psychiques courants, qui peuvent également être difficiles à endiguer.
A long terme, les effets de la N,N-diméthyltryptamine, le principal composant hallucinogène de l'ayahuasca, tendent à réduire l'anxiété, en facilitant l'extinction de la mémoire de peur. Il produit des effets comportementaux antidépresseurs et anxiolytiques établis chez les rongeurs 23.
Les traitements pharmacologiques des troubles de l'humeur et de l'anxiété montrent une efficacité limitée, laissant un grand nombre de patients souffrant de symptômes sévères et persistants. Des études préliminaires chez l'animal et chez l'Homme suggèrent que cette boisson, et d’autres psychédéliques, peuvent avoir des propriétés antidépressives, anxiolytiques et anti-addictives à action rapide, à moyen/long terme.
Dans une revue systématique des essais cliniques publiés de 1990 à 2015, les propriétés thérapeutiques de l'ayahuasca, et d’autres psychédéliques, ont été évaluées. Parmi 151 études, six seulement répondaient aux critères établis. Les conclusions suggèrent des effets bénéfiques sur la dépression résistante au traitement, l'anxiété et la dépression associées à des maladies potentiellement mortelles, ainsi que sur la dépendance au tabac et à l'alcool. Les traitements ont été bien tolérés 24.
Dans une méta-analyse de huit études ayant été menées jusqu’en 2019, l'efficacité des médicaments psychédéliques sur les symptômes dépressifs a été analysée. Les scores de symptômes dépressifs ont été comparés aux scores de base aux jours 7, 14 et 21, semaines 4-5 et 6-8, et mois 3 et 6.
Une diminution significative des symptômes dépressifs a été observée à partir du jour 1 et durant les 6 mois suivant les séances psychédéliques. Aucun effet indésirable grave n'a été signalé dans toutes les études incluses 25.
Dans une revue méta-analytique de 2021, 12 études ont été inclues, avec en tout 124 participants en bonne santé et 133 patients souffrant de troubles de l'humeur. Des résultats positifs sont apparus tant chez les participants en bonne santé que chez les patients.
La force des effets, la rapidité et les effets thérapeutiques durables de ces agents psychothérapeutiques encouragent d'autres essais cliniques en double aveugle contrôlés par placebo 26.
Il ressort de ces méta-analyses que des études randomisées, en double aveugle et contrôlées par placebo, avec plus de patients, sont nécessaires pour reproduire les résultats préliminaires très prometteurs obtenus dans les études.
Une étude contre placebo menée en 2016, auprès de 29 personnes souffrant de dépression résistante au traitement, a montré qu'une dose unique d'Ayahuasca entraine des améliorations significatives de la gravité de la dépression. D'autres études rapportent également des effets antidépresseurs rapides 27.
En 2018, ses effets sur le cortisol plasmatique et sur la réactivité du cortisol salivaire ont été évalués. Les participants souffraient de dépression et étaient résistants aux antidépresseurs classiques.
Le cortisol est supposé être impliqué de manière critique dans l'étiologie de la dépression. Sa régulation semble être importante pour le traitement et la rémission de la dépression majeure.
Les sujets ont reçu une dose unique d'ayahuasca ou de placebo. La réponse plasmatique et du cortisol salivaire d'éveil a été mesurée au départ (avant la séance de dosage) et 48 h après la séance de dosage.
Les résultats indiquent de nouvelles preuves sur la modulation des niveaux de cortisol salivaire à la suite de l'ingestion de cette boisson, à la fois chez des volontaires sains et dépressifs 28.
En 2020, 48 participants ont été évalués sur la pleine conscience, le décentrage et la flexibilité cognitive. Ils ont effectué une tâche de tri avant d'ingérer cette boisson, et de nouveau 24 h après.
La pleine conscience, et principalement quatre de ses cinq facettes : observer, décrire, agir avec conscience et non-réactivité, et le décentrement ont considérablement augmenté dans les 24 heures suivant l'utilisation de l'ayahuasca. La flexibilité cognitive s'est également considérablement améliorée.
Ainsi, il présente une capacité à améliorer la pleine conscience et la flexibilité cognitive 29.
Les scores dépressifs de patients hospitalisés dans une unité psychiatrique ont été réduits de 82%, après son ingestion. Les résultats suggèrent qu'il n'induit pas d'épisodes de manie ou d'hypomanie chez les patients souffrant de troubles de l'humeur 30.
Une réduction des émotions négatives chez les participants a été aussi constatée 31.
Dans un article, son impact sur la personnalité a été analysé. Son effet sur la personnalité des participants a été évalué et mesuré par un questionnaire, avant après la cérémonie et 6 mois plus tard, par rapport à un groupe témoin.
Les résultats ont démontré des augmentations significatives des émotions agréables et des réductions significatives des émotions négatives chez 24 participants. Ces deux changements ont été maintenus 6 mois après 32.
Le taux d'incidence de la dépression majeure chez les adolescents atteint environ 14%. Une étude a évalué ses effets antidépresseurs dans un modèle de dépression juvénile primate non humain.
Pendant qu'ils vivaient avec leur famille, 8 mâles et 7 femelles marmousets juvéniles, mis en situation d’isolation sociale, afin de générer des symptômes dépressifs et anxieux, ont ensuite reçu une supplémentation. Le comportement des marmousets a été observé avant l’isolement, pendant et après le traitement.
Après l’isolement, les animaux ont présenté une hypocortisolémie typique liée au stress, mais le taux de cortisol est ensuite redescendu, après une dose aiguë d'ayahuasca. Cette récupération n'a pas été observée chez les animaux traités par placebo. De plus, chez les mâles, des symptômes liés au stress comme le grattage, le comportement stéréotypé et l’alimentation accrue, ont été réduits. Le traitement a également amélioré le poids corporel chez les deux sexes 33.
Détresse psychologique liée aux maladies physiques
Les maladies peuvent être source de détresse psychologique. Des études sur les psychédéliques démontrent des effets thérapeutiques sur l'anxiété et la dépression, associées à des maladies potentiellement mortelles.
L'utilisation rituelle de l'ayahuasca pendant le traitement des maladies physiques graves peut influencer la façon dont les personnes comprennent leur maladie. 14 participants ont participé a une étude. Il apparaît qu'il a agi sur la compréhension de leur maladie, à travers de multiples mécanismes psychologiques, y compris l'introspection, l'auto-analyse, le traitement émotionnel et la catharsis, le rappel de souvenirs autobiographiques, la redéfinition de la maladie et les changements de perspective 34.
Risque de suicide
Dans une étude de 2019, l'impact de l'ayahuasca sur la suicidalité a été analysé.
La suicidalité a été évaluée par un psychiatre. En effet, il a permis de lutter contre la suicidalité 35.
Cette boisson peut aussi conduire à des réductions rapides et durables de la suicidalité, chez les personnes atteintes de trouble dépressif majeur. Des études randomisées, en double aveugle avec des échantillons de plus grande taille, sont nécessaires pour confirmer ces résultats 36.
Le deuil
La mort d'un être cher est une expérience universelle, à laquelle les solutions conventionnelles n’apportent pas toujours une efficacité suffisante.
Dans une étude, les effets potentiels de l'ayahuasca sur la tristesse, dans le processus de deuil, ont été étudiés. Le groupe, prenant cette boisson, a présenté un niveau inférieur de tristesse 37.
Les résultats d'une autre étude suggèrent que son utilisation rituelle réduit la gravité de la tristesse vécue dans le processus de deuil 38.
Potentiel placebo des cérémonies traditionnelles
Une étude a été conçue pour évaluer si les changements de santé mentale ont été produits par l'ingestion de cette préparation ou par le décor et le cadre. Les 30 participants étaient des personnes expérimentées et en avaient déjà consommé dans le passé. Il est apparu que les symptômes ont diminué dans les deux groupes après la cérémonie, indépendamment du traitement 39.
Troubles borderline
Les rituels d’ayahuasca ont montré des bénéfices dans l’amélioration de la pleine conscience.
45 volontaires en ont consommé et ont rempli divers questionnaires d'auto-évaluation, conçus pour mesurer la dérégulation émotionnelle et les traits de pleine conscience avant, et 24 h après la session. 12 participants souffraient de troubles borderline.
Les participants ont montré des améliorations significatives sur le fait d’agir avec conscience, ainsi que sur la non-acceptation émotionnelle et le manque de contrôle. Le sous-groupe de type borderline a également montré des améliorations significatives sur l'interférence émotionnelle et le manque de contrôle40.
Syndrome de stress post-traumatique
L'ayahuasca module l'activité cérébrale, la neurotransmission, l'expression génique et la régulation épigénétique. Les souvenirs traumatiques sont souvent caractérisés par une répression du souvenir et les patients atteints de troubles de stress post-traumatique rapportent la récupération de ces souvenirs.
En effet, il améliore la plasticité synaptique, augmente la neurogenèse et stimule la neurotransmission dopaminergique, des processus impliqués dans la reconsolidation de la mémoire et l'extinction de la peur 41.
Addictions
L'ayahuasca peut servir d'outil thérapeutique pouvant catalyser les processus neurobiologiques et psychologiques, qui favorisent la guérison des dépendances aux substances et la prévention des rechutes42.
Dans une étude, 12 personnes présentant de graves problèmes psychologiques et comportementaux liés à la toxicomanie, ont participé à un programme de traitement de 4 jours qui comprenait 2 cérémonies.
Lors d'un suivi de 6 mois, ils ont démontré des améliorations conséquentes en matière de pleine conscience, d'espoir et d'autonomisation. De plus, la consommation autodéclarée de tabac, de cocaïne et d'alcool a considérablement diminué4344
Sur une étude sur des rats exposés à la consommation d’éthanol pendant 8 semaines et ayant reçu une supplémentation, les résultats n’ont pas été concluants 45.
Dans une étude de 2020, l'impact d’une thérapie sur la dépression et l'anxiété, comprenant l'ayahuasca, la médecine traditionnelle amazonienne et la psychothérapie a été évalué. Les participants présentaient des addictions aux drogues. 31 patients de sexe masculin ont été évalués avant et après le traitement sur le niveau d’anxiété et de dépression. Les caractéristiques cliniques et sociodémographiques, la motivation, la qualité de vie, la spiritualité et la satisfaction ont également été mesurées. Entre le pré-traitement et le post-traitement, les patients ont montré des réductions des scores d'anxiété et de dépression. De même, les patients ont montré des scores plus élevés de qualité de vie et de spiritualité 46.
Dans une autre étude menée en 2020, le groupe ayahuasca avait des scores significativement plus élevés dans la transcendance de soi, dans les traits d’attachement, d’impulsivité, de compassion et d’acceptation spirituelle 47.
Des entretiens qualitatifs ont été menés avec 11 participants, souffrant d'addictions, et ayant participé aux retraites cérémonielles entre juin et septembre 2011. Des entretiens ont évalué les expériences des participants à la suite des retraites. Les retraites leur ont permis d'identifier les schémas de pensée négatifs et les barrières liées à leur dépendance. Tous les participants ont signalé une réduction de la consommation de substances 48.
Des consommateurs de crack ont rapporté que son ingestion leur a permis de résoudre des problèmes et des traumatismes, et ainsi de réduire la consommation de crack. Cette expérience positive a été intégrée à la routine quotidienne de la plupart des participants 49.
Hypertension
A partir des données de l'enquête nationale américaine sur l'utilisation des drogues et la santé menée de 2005 à 2014, l'association entre l'usage des psychédéliques au cours de la vie et l'hypertension a été étudiée. Les répondants qui ont déclaré avoir utilisé un psychédélique classique, au moins une fois dans leur vie, avaient des chances d'hypertension significativement plus faibles au cours de la dernière année 50. Des essais contrôlés randomisés rigoureux sont nécessaires pour étudier la potentielle action des psychédéliques classiques sur la pression artérielle.
Pathologies oculaires
L'œil contient de la sérotonine et possède des récepteurs et des modulateurs sérotoninergiques. Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) peuvent altérer la fonction oculaire, tandis que d'autres médicaments se liant aux récepteurs de la sérotonine peuvent l'améliorer.
L'harmine, contenue dans Banisteriopsis caapi et dans Peganum, une plante orientale, est apparue comme un médicament potentiel.
A des doses adaptées aux patients, ces plantes, utilisées seules, sont peu hallucinogènes, bien tolérées, et peuvent exercer des effets thérapeutiques profonds sur la vision. 51.
Principes actifs
Les principes actifs de l’Ayahuasca sont contenus dans deux plantes, Psychotria viridis et Banisteriopsis caapi, c’est l’association de ces deux plantes qui crée son potentiel pharmacologique et son action thérapeutique.
Psychotria viridis
Elle contient de la N, N-diméthyltryptamine (DMT), qui est un hallucinogène puissant.
La DMT est un psychédélique non sélectif de la sérotonine, bien que ses effets psychédéliques aient été principalement attribués aux récepteurs 5-hydroxytryptamine (5-HT2A) 52. On peut dire qu'elle a des propriétés apparentées à la sérotonine.
La DMT active le récepteur sigma-1 (Sig-1R), une protéine qui bloque la neurodégénérescence et régule la production de composés antioxydants, qui protègent les cellules cérébrales 53. Elle favorise ainsi la survie cellulaire, la neuroprotection, la neuroplasticité et la neuroimmunomodulation.
Le récepteur sigma-1 joue un rôle d'interface entre le réticulum endoplasmique (ER) et les mitochondries. Il assure la transmission correcte du stress ER dans le noyau, ce qui entraîne une production accrue de protéines antistress et antioxydantes. L’action de la DMT protège les cellules cérébrales des dommages causés par le manque d'oxygène et crée une augmentation de leur survie.
Il est d’ailleurs possible que ce composé présent naturellement dans le corps humain puisse être généré, de manière endogène, dans des situations de stress.
Banisteriopsis caapi
Elle contient des alcaloïdes du groupe des harmanes:54
- Harmine : 0,31 à 8,43%
- Tétrahydroharmine : 0,05 à 2,94%
- Harmaline : 0,03 à 0,83%
Ces alcaloïdes de la classe des bêta-carbolines sont des inhibiteurs des monoamines oxydases. Ces inhibiteurs permettent au composé psychoactif de Psychotria viridis, le DMT, d'être actif par voie orale.
Les tiges contiennent 0,11 à 0,83% de bêta-carbolines. Les alcaloïdes sont présents dans toutes les parties de la plante.
Les alcaloïdes harmanes ont leurs propres propriétés psychoactives. C’est probablement dû a l'activation directe des récepteurs 5-HT2A ou 5-HT2C. Ils ont un léger effet sédatif, et possiblement, une interaction avec les récepteurs des benzodiazépines 55.
In vitro, l'harmine permet d’augmenter la croissance des cellules progénitrices neurales humaines, elle permettrait donc la création rapide de nouvelles cellules neurales dans le cerveau 56.
Mécanismes d’action physiologique
Les effets subjectifs de l'ayahuasca sont étroitement liés aux concentrations sanguines de DMT. Les effets de la DMT ingérée sont rendus efficients par la présence des harmines. Ses modes d’action exactes ne sont pas aujourd’hui entièrement décryptés.
À l'heure actuelle, on ne sait pas si les interactions pharmacologiques entre les deux plantes agissent de manière synergique. Les études suggèrent que notre compréhension actuelle des mécanismes synergiques de la préparation est limitée et que des processus plus complexes peuvent être impliqués 57.
L'Ayahuasca induit un changement psychédélique dans le couplage antéropostérieur des oscillations électrophysiologiques cérébrales chez l'homme 58.
Il agit sur les niveaux de cortisol ainsi que sur la protéine C-réactive, qui sont des marqueurs de l'inflammation.
Des études précliniques et cliniques ont suggéré que les taux sériques de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) augmentent après un traitement avec des antidépresseurs sérotoninergiques. Cependant, le rôle exact du BDNF en tant que biomarqueur pour le diagnostic et le traitement de la dépression majeure est encore mal compris. Ils sont un facteur de croissance des cellules cérébrales.
Les taux sériques de BDNF chez 45 témoins sains et 28 patients, souffrant de dépression résistante au traitement, ont été étudiés avant et 48 h après une dose unique d'ayahuasca ou de placebo. Les résultats suggèrent un lien potentiel entre les effets antidépresseurs observés de cette boisson et les changements dans le BDNF sérique, ce qui contribue à la vision émergente de l'utilisation des psychédéliques comme antidépresseurs 59.
Un mécanisme général de déclenchement semble impliquer la potentialisation de la fonction des récepteurs AMPA (récepteur du glutamate) 60.
Ainsi, on peut affirmer qu'il module l'activité cérébrale, la neurotransmission, l'expression génique et la régulation épigénétique.
Mécanismes d’action psychologique
Les mécanismes d'action psychiques impliqués dans ses effets thérapeutiques ne sont pas entièrement définis. La pleine conscience et la flexibilité cognitive peuvent être deux mécanismes psychologiques possibles61.
Il semble que les changements dans l'affect, la satisfaction à l'égard de la vie et la pleine conscience soient significativement corrélés au niveau de dissolution de l'ego vécu pendant les cérémonies 62.
L'activation de SIGMAR1 et de l'activité des inhibiteurs de la monoamine oxydase semble inverser les déficits de la mémoire, et ce pourrait être un autre facteur thérapeutique. On peut supposer que via ses effets anti-amnésiques, il induit une hyperactivation des traumatismes et des centres liés à la mémoire émotionnelle, facilite la récupération des souvenirs traumatiques, et change leur statut émotionnel.
Dans une revue, les facteurs cliniques et biologiques, qui pourraient prédire la réponse aux psychédéliques dans les troubles psychiatriques et addictifs, ont été évalués. Il est ressorti que le principal facteur prédictif de réponse aux psychédéliques est l'intensité de l'expérience psychédélique aiguë. En effet, ce facteur est apparu pour les troubles liés à l'alcool et au tabac, la dépression résistante au traitement, les symptômes d'anxiété et de dépression chez les patients atteints d'un cancer potentiellement mortel, mais pas pour le trouble obsessionnel-compulsif. L'intensité de l'expérience psychédélique aiguë semble être le principal facteur prédictif de réponse 63.
Différentes formes
C'est un produit interdit en France car les substances qu’il contient sont classées comme "stupéfiant". Sa possession, sa vente, son transport et sa culture sont interdits.
Dosage et posologie
Les doses utilisées dans les études sont très variables.
Les doses de DMT administrées varient de 0,5 à 1 mg / kg.
Les concentrations d'alcaloïdes harmines :
- 0,9 mg / kg à 1,4 mg / kg d'harmine
- 1,15 mg / kg de tétrahydroharmine
Des doses allant jusqu'à 3,4 mg / kg d'harmine ont été tolérées.
La dose létale déterminée est d’environ 20 fois la quantité moyenne consommée dans des contextes rituels 64.
Précautions et interdiction
Il est considéré comme un produit stupéfiant en France comme dans de nombreux pays.
Si vous souhaitez participer à une expérience Ayahuasca, assurez-vous de faire vos recherches et sachez que la sécurité n'est pas garantie.
Bien que la recherche soit prometteuse, ce mélange de plantes reste un produit stupéfiant interdit et potentiellement dangereux. Le traitement des troubles psychologiques doit être proposé par des professionnels de santé.
Dans l'ensemble, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer s'il peut être utilisé comme traitement potentiel pour certaines conditions médicales.
Il y a eu plusieurs rapports de décès, les circonstances entourant les décès ne sont généralement pas claires et pourraient être liées à l'ajout de plantes supplémentaires ou au dépistage inapproprié des patients pour les interactions médicamenteuses. Il n'y a jamais eu de décès observé au cours d'une étude clinique 65.
Effets secondaires
L’ayahuasca a un certain nombre d’effets secondaires qui sont considérés comme normaux, parmi eux, les vomissements, la diarrhée, la paranoïa et la panique peuvent survenir, mais aussi des effets cardio-vasculaires.
Ces effets secondaires peuvent être extrêmement pénibles et sont temporaires chez les personnes en bonne santé. Il n'existe pas de moyen de prédire si la réaction à son ingestion sera agréable ou désagréable.
Contre-indications
Sa prise peut entraîner des effets secondaires graves, car elle peut aggraver certaines conditions médicales et interagir avec de nombreux médicaments.
Pathologies cardiaques
Il peut augmenter la fréquence cardiaque et la tension artérielle, ce qui peut entraîner des effets secondaires dangereux en cas de maladie cardiaque 66.
Bipolarité
Un seul cas de passage à la manie chez un patient atteint de troubles bipolaires a été rapporté. Il semble que ce passage à la manie soit dû à l’utilisation trop prolongée d'une substance aux propriétés antidépressives 67.
Psychoses et schizophrénie
La N,N-diméthyltryptamine (DMT), contenue dans l’ayahuasca, peut induire des épisodes psychotiques transitoires qui se résolvent spontanément en quelques heures 68.
La décompensation psychotique, induisant une survenue de la maladie à long terme, induite par la consommation de ce breuvage, est un événement rare. Cependant un certain nombre de cas ont été rapportés.
Un rapport de cas suggère que l'utilisation répétée de DMT peut précipiter la psychose 69.
Un autre cas a été relevé, un homme de 25 ans ayant des antécédents de schizophrénie suite à son ingestion. Après 36 h d’hospitalisation, le patient est revenu a un état mental normal et a pu sortir sans médication 70 71.
Un cas de psychose, induit par son ingestion, chez un patient atteint de trouble bipolaire a été rapporté 72.
L’utilisation de médicaments sérotoninergiques est une contre-indication à son utilisation 73.
Compte tenu de l'absence d'études cliniques sur des patients psychotiques et du manque de donnés, sa consommation doit être évitée chez les patients ayant des antécédents de psychose.
Maladie d’Addison, néphropathie
Une femme de 36 ans a développé une hyponatrémie sévère après avoir participé à une cérémonie 74. Toute pathologie pouvant causer une hyponatrémie est donc une contre-indication à sa prise.
Grossesse
À des doses non létales, l'ayahuasca a augmenté la létalité embryonnaire et l'incidence des anomalies des tissus mous et du squelette du fœtus. Son utilisation par les femmes enceintes peut présenter des risques importants pour le fœtus 75.
Interactions médicamenteuses
Il peut interagir dangereusement avec de nombreux médicaments, dont des antidépresseurs, des médicaments psychiatriques, des médicaments utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson, des médicaments contre la toux, des médicaments pour perdre du poids 76.
Psychédéliques : en raison de l'inhibition de la monoamine oxydase par les alcaloïdes harmala, il comporte un risque plus élevé d'interactions médicamenteuses que les autres psychédéliques.
Médicaments ayant des interactions sérotoninergiques 77:
- Les antidépresseurs tricycliques, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine noradrénaline, la trazodone et le millepertuis.
- Le lithium, les triptans, le métoclopramide, la lévodopa, la phentermine, la pseudoéphédrine, le linézolide, la méthadone et le dextrométhorphane.
- Les sels de bain (méphédrone, méthylone) et les tryptamines (LSD, 5-MeO-DMT, psilocybine) sont des combinaisons à haut risque. Des décès ont été signalés lorsqu'ils sont associés à des alcaloïdes de l'harmala dans un cadre récréatif.
Tyramine : les effets de la prise de tyramine chez les sujets prenant de l'ayahuasca n'ont pas été décrits, bien que la présence d’inhibiteurs de monoamine oxydase suggère un risque accru de crise hypertensive. Cependant, avant sa prise, il est recommandé d'exclure l'alcool, la viande, le fromage et d’autres aliments fermentés, ce qui minimise la présence de tyramine.
Questions fréquentes
Qu’est-ce que l’ayahuasca ?
L'ayahuasca est un breuvage de la médecine traditionnelle sud-américaine, fabriqué à partir des feuilles de l'arbuste Psychotria viridis et des tiges de la vigne Banisteriopsis caapi.
Pourquoi en consommer ?
- Activité neuroprotectrice et traitement des addictions
- Soulage les symptômes de la maladie de Parkinson
- Amélioration de la mémoire
- Favorise le bien-être psychologique
- Diminue les états dépressifs, l'anxiété et le stress
- Réduction de l'hypertension
Quelles sont les mises en garde ?
Considéré comme un produit stupéfiant, sa consommation est interdite en France. Sa prise peut entraîner des effets secondaires graves. Il peut interagir avec des médicaments.
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