La cellulose microcristalline: quels dangers ?

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La cellulose microcristalline est un additif de la famille de la cellulose, appelée E460. C’est un excipient extrait de fibre végétale, très utilisé dans les industries agro-alimentaire et pharmaceutique. Quelles sont ses caractéristiques ? A quoi sert-elle ? Sa consommation présente-t-elle un danger pour la santé humaine ?

Qu’est-ce que la cellulose microcristalline ?

La cellulose microcristalline, connue également sous le nom de « gel de cellulose », est un dérivé de la cellulose, un glucide constitué d’une macromolécule de D-glucose, laquelle est polymérisée en une longue chaîne allant de 15 à 15 000.

La cellulose qui porte le numéro E460 est composée de deux additifs alimentaires :

  • la cellulose microcristalline, appelée E460 ;
  • la cellulose en poudre, appelée E460.
Récipient contenant de la cellulose microcristalline.

La cellulose microcristalline, étiquetée E460, est obtenue après purification et dépolymérisation partielle de la cellulose naturelle, présente dans les pulpes de souches de matière végétale fibreuse1‌.
La cellulose naturelle est d’abord séparée de la lignine et de l’hémicellulose (autres composants de la paroi des cellules végétales). Ensuite, il faut recourir à l’hydrolyse acide pour extraire la partie amorphe de la cellulose, afin qu’il ne reste plus que le polymère cristallin2‌.
C’est le coton qui est le plus riche en cellulose (environ 90 % de teneur), suivi du bois (40 à 50 % de teneur) et du maïs.

A quoi sert-elle ?

La cellulose microcristalline peut endosser plusieurs fonctions dans les industries agro-alimentaire et pharmaceutique :

  • un agent absorbant : pour transformer un liquide (eau ou huile) en gel ;
  • un antiagglomérant : pour limiter l’agglutination des particules ;
  • un émulsifiant : pour obtenir ou maintenir un mélange uniforme ;
  • un épaississant : pour augmenter la viscosité du produit ;
  • un désintégrateur de comprimés ;
  • un stabilisant : pour maintenir une dispersion uniforme des particules ;
  • un liant et un diluant : pour façonner la forme et la dureté des comprimés et capsules ;
  • un support d’additif : support pour n’importe quel additif alimentaire.

Cet excipient peut être ajouté dans :

  • un large éventail de catégories de denrées alimentaires3, excepté l’alimentation infantile ;
  • les additifs alimentaires4 (pour une fonction autre que celle de support d’additif) ;
  • les enzymes alimentaires ;
  • les arômes alimentaires ;
  • les nutriments (vitamines, minéraux et autres substances ajoutées à des fins nutritionnelles ou physiologiques).

Présente-t-elle une toxicité pour l’homme ?

Digestible ou non ?

La cellulose naturelle n’est pas digestible par les humains. Mais pour qu’elle puisse être assimilable, la cellulose microcristalline est extraite de façon à ce qu’elle soit exempte de toutes caractéristiques naturelles. Elle n’est donc plus naturelle, mais plutôt d’origine naturelle. Certains fabricants la classent même comme excipient synthétique.

Il faut noter que cet additif n’est pas absorbé dans l’organisme humain : ce qui a été ingéré est totalement excrété dans les fèces.

Quels sont ses effets secondaires sur la santé ?

L’Association française pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse (ARTAC) considère cet additif comme possiblement cancérigène. Mais il ne faut pas en tenir compte. Tous les autres rapports le citent comme inoffensif.

Les tests pratiqués in vitro chez des souris n’ont indiqué aucun effet génotoxique. En fait, il ne provoque aucune réaction métabolique, d’où l’absence d’effets néfastes pour l’organisme.

Les fabricants sont seulement tenus de n’ajouter que la quantité minimale suffisante pour chaque produit, car à forte dose, la cellulose microcristalline peut causer ballonnements et diarrhées.

Quelle est sa dose journalière admissible (DJA) ?

Avec les divers aliments, compléments alimentaires et médicaments contenant de la cellulose microcristalline sur le marché, il se peut que sa consommation soit importante.

Mais cela ne doit pas poser problème : la consommation de cette substance n’a pas d’effet sur l’organisme humain. D’après l’Annexe du Règlement UE n° 1129/2011 de la Commission5, la quantité maximale suit le principe du quantum satis, donc aucune limite n’est imposée.

Aux Etats-Unis, la consommation de cellulose microcristalline est d’environ 2 à 10 g par jour6.

Quid de la qualité des végétaux ?

Les végétaux utilisés pour obtenir la cellulose microcristalline peuvent être de qualité douteuse. En effet, en Europe, il est parfois approuvé d’utiliser :

  • du coton transgénique ;
  • du maïs OGM.

Est-elle autorisée en alimentation bio ?

Aux Etats-Unis, la cellulose microcristalline est un additif synthétique autorisé. Mais en Europe, le règlement de l'Union européenne interdit son utilisation dans la filière bio, à moins qu’elle ne soit uniquement utilisée comme support d’additifs.

Pour résumer

  • C’est une molécule d’origine naturelle, considérée comme synthétique.
  • Les fibres végétales utilisées pour l'extraire sont parfois de mauvaise qualité.
  • Cette substance n’est pas autorisée dans l’alimentation bio, ni dans les préparations pour nourrissons et enfants en bas âge.
  • La quantité consommée est entièrement éliminée dans les fèces, sans être transformée durant son passage dans l’organisme. Ce qui explique en général son innocuité pour la santé.
  • Aucune limite maximale de consommation n’est imposée.

En conclusion

On peut considérer la cellulose microcristalline comme un excipient sain. De plus, elle n’expose pas au risque de surdosage.

La rédaction
La rédaction, Auteur

Rédaction Doctonat