Hydrotomie percutanée : bienfaits et danger

-

L’hydrotomie percutanée est un acte médical qui se caractérise par l’injection locale intradermique ou sous-cutanée de sérum physiologique, à laquelle d’autres substances peuvent être ajoutées. Une saturation et distension des tissus, par la solution saline, permet l'hydratation de la matrice extracellulaire. Cet acte médical semble pouvoir apporter des bénéfices dans le traitement de nombreuses pathologies, des douleurs musculosquelettiques aux migraines. Découverte des bienfaits et dangers de cette technique.

Présentation

Seringue représentant l'hydrotomie percutanée : bienfaits et danger de cette technique.

L’hydrotomie percutanée est une pratique médicale. La technique consiste en l’injection locale intradermique ou sous-cutanée de sérum physiologique adjoint d'autres substances, dans le but de contribuer à soulager les douleurs liées à certaines affections.

Technique de mésothérapie, elle se caractérise par des injections intra-épidermiques, intradermiques ou hypodermiques de chlorure de sodium à 0,9 %. Elle est couramment utilisée en perfusion, pour traiter la déshydratation ou la perte de sodium de l’organisme. La mésothérapie est réalisée avec une seringue et des aiguilles spécifiques 1.

L’hydrotomie percutanée peut se faire par injection intradermique à la main, par l'usage d'une seringue ou par mésoperfusion. Elle est aussi appelée technique tumescente, car la solution utilisée entraîne une saturation et une distension des tissus par la solution. En effet, l'hydratation des tissus est profonde. Les perfusions et injections sont des pratiques médicales professionnelles, qui doivent être effectuées par un médecin ou par un infirmier, sur prescription médicale. Ceci, dans le respect des règles d’asepsie en vigueur. Des mesures de stérilité strictes sont en effet nécessaires à cette pratique.

En cas d’échec des médicaments contre la douleur oraux, les traitements classiques des pathologies (douleurs lombaires, douleurs cervicales, arthrose, canal lombaire étroit, sciatalgies, hernies discales) sont le plus souvent :

  • les infiltrations, qui soulagent la douleur mais ne permettent pas de traiter la pathologie ;
  • l’ozonothérapie2 qui permet également de soulager les douleurs. Par ailleurs, elle évite les effets secondaires possibles des anti-douleurs médicamenteux ;
  • l’injection de gel pour rétablir l’hydratation perdue ;
  • des opérations chirurgicales 3 plus ou moins invasives (ablation ou implantation), par l'intermédiaire du laser, ultrasons 4, chirurgie classique…

Ces techniques sont plus invasives que l’hydrotomie percutanée qui est pourtant moins prescrite. En effet, elle peut être utilisée également dans le traitement des tendinites, du syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur, des syndromes canalaires, du syndrome myofascial douloureux, de l’algodystrophie, de la maladie d'Osgood-Schlatter, et d’un certain nombre de pathologie sportives, telles que les entorses.

La solution saline favorise l'hydratation de la matrice extracellulaire avec une meilleure diffusion locorégionale ciblée, sur une lésion de la superficie vers la profondeur. Elle constitue également un véhicule d'apport thérapeutique pour les médicaments 5.

L’hydrotomie percutanée permet l’apport de minéraux, d’oligo-éléments et de vitamines. Elle permet aussi l’administration de médicaments, conformément à leur usage établi en mésothérapie et aux recommandations de la Haute Autorité de Santé 6.

Cette technique est utilisée et étudiée depuis plusieurs dizaines d’années et montre des résultats intéressants. Cependant les études sur le sujet, sans adjonction d’anti-douleurs, sont rares. Cette technique de soin, ainsi que la mésothérapie, semblent être plus efficaces que d’autres techniques, ceci dans le traitement de la douleur locale et des limitations fonctionnelles, causées par diverses affections musculosquelettiques 7.

Cependant, en raison de l'hétérogénéité des études, en termes de médicaments injectés, de technique d'administration, de traitements associés, de fréquence et de nombre total de séances, d’avantage d'essais sont nécessaires 8 9.Il existe cependant quelques études, où la mésothérapie est comparée à un traitement conventionnel. C'est le cas notamment pour l’arthrite 10 et la migraine 11.

L’hydrotomie percutanée peut être réalisée avec ou sans médicaments. Selon une étude, la solution saline potentialiserait les effets du médicament employé. Ce qui permettrait de réduire les doses 12.

A ce jour, il n'existe cependant pas d'études contre placebo, permettant d'affirmer son efficacité dans la plupart des pathologies médicales. Néanmoins, il semble que sa capacité à hydrater les tissus, soit à l’origine d’une grande partie de ses bienfaits.

En effet, les tissus sont hydratés et des micro-nutriments sont apportés. Dans la plupart des douleurs dorsales, les disques intravertébraux ont tendance à s’affaisser parce qu’ils se déshydratent. L’hydrotomie percutanée permet alors une réhydratation des disques intravertébraux, qui se regonflent, retrouvant ainsi leur forme et un état de souplesse amélioré. Les nerfs coincés sont ainsi libérés et les douleurs diminuées.

La déshydratation chronique (légère mais récurrente), due à un manque d’apport eau, est source de nombreuses pathologies. La déshydratation de certaines parties du corps peut être due à une baisse des fluides. Elle peut être aussi due à un mode de vie trop sédentaire, ou à une blessure. La blessure altère les tissus, entrainant une diminution de la vascularisation locale, suivie par une déshydratation des tissus.

L’hydrotomie percutanée, par l’injection d'une solution saline physiologique (NaCl à 0,9%) par voie sous-cutanée ou intradermique, en association à d’autres produits tels que des oligo-éléments, des minéraux, des vitamines et acides aminés va permettre d’aider la régénération de l’organisme par l’hydratation extracellulaire et la micronutrition cellulaire. Cela favorise une meilleure microcirculation, une régénération cellulaire ainsi qu’une détoxication.

Cette technique de soin, qui soutient l’hydratation et l’alimentation cellulaire, peut s’appliquer à un grand nombre de pathologies.

Tout comme la mésothérapie, elle est préconisée par certains médecins pour lutter contre les calcifications osseuses, les fibroses post-opératoires, les douleurs articulaires, l'arthrose, les névralgies, la sciatique, la migraine, le stress, l'anxiété, la dépression légère, le zona, la cellulite, la chute de cheveux, les discopathies installées, les hernies discales, les lumbagos chroniques, l'arthrite et les acouphènes.

L'hydrotomie percutanée, par l'intermédiaire de l’hydratation et l’apport de nutriments, permet de rééquilibrer un état dégénératif existant.

Toutefois, ce n'est pas un acte anodin, des complications sont apparues dans un certain nombre de cas. Davantage d'études sont nécessaires, afin de minimiser le risque d'effets indésirables potentiels 13.

Propriétés et vertus

Le Docteur Guez, médecin praticien en mésothérapie, a mené une étude rétrospective avec 25 patients souffrant de lombalgies chroniques, afin d'évaluer l'amélioration clinique et fonctionnelle de leurs symptômes. Ces patients présentaient une lombalgie chronique depuis plusieurs mois ou plusieurs années, dont des douleurs lombaires, de l'arthrose, un canal lombaire étroit, des sciatalgies et des hernies discales.

La technique de mésoperfusion (hydrotomie percutanée) a été utilisée selon deux protocoles conjoints avec une semaine d'intervalle (4 à 8 séances en moyenne). Les séances ont eu ensuite lieu tous les 15 jours, puis une fois par mois, selon le type et l'ancienneté de la lésion.

De nombreux médicaments ont été utilisés : des anti-douleurs, des vasodilatateurs, des anti-inflammatoires non stéroïdiens et un chélateur de métaux, qui permettrait de déplacer le calcium, des vitamines et minéraux.

Il est apparu une amélioration des résultats, lors de l'augmentation du volume de liquide injecté, en dépit d'une dilution plus importante de l'agent pharmacologique. Deux patients, qui ont participé à cette étude, ont pu éviter la chirurgie.

Bien qu'une amélioration des symptômes ait été constatée chez les patients, après 3 mois de traitement en moyenne, l'étude n'est pas assez précise pour être validée. Dans la majorité des cas, l'amélioration des symptômes a permis l'arrêt de la prise d'antalgiques 14.

Principes actifs

Les principes actifs sont la solution saline physiologique (sérum physiologique) et les différents éléments qui y sont ajoutés :

  • solution saline à 0,9 % de chlorure de sodium (remplacée par certains praticiens par l’eau de Quinton selon les lois en vigueur dans chaque pays);
  • minéraux ;
  • vitamines ;
  • acides aminés ;
  • médicaments.

Ses effets

Précautions

La grossesse, l’allaitement ou un projet de grossesse doivent être signalés au médecin ou à l’infirmier/ère.

L'apport en solution saline peut provoquer une diminution du taux de sodium dans le sang et entraîner des maux de tête, des nausées, des convulsions, une léthargie, un coma, un œdème cérébral et la mort.

L'hydrotomie percutanée n'est pas recommandée pour les enfants, les femmes (particulièrement les femmes en âge de procréer), les personnes ayant des troubles de la circulation du liquide céphalo-rachidien, en raison d’une méningite, d’un saignement crânien ou d’une lésion cérébrale.

Ces différentes affections doivent être signalées à votre médecin :

  • Maladie ou défaillance du cœur
  • Altération de la fonction rénale
  • Acidification du sang (acidose)
  • Hypervolémie
  • Hypertension
  • Œdème périphérique
  • Œdème pulmonaire
  • Cirrhose
  • Pré-éclampsie (hypertension artérielle au cours de la grossesse)
  • Hyperaldostéronisme (production élevée d’'aldostérone)
  • Toute situation liée à une rétention sodique, particulièrement en cas d’association avec des stéroïdes
  • Pathologie pouvant provoquer une élévation du taux de vasopressine

Contre-indications

Il existe de nombreuses contre-indications à l’hydrotomie percutanée. Les contre-indications, liées à la perfusion d’une solution saline, sont ici citées :

  • Hyperchlorémie
  • Hypernatrémie

Effets secondaires

L'hydrotomie percutanée peut-elle représenter un danger ?

La fréquence des effets indésirables est indéterminée :

  • tremblements ;
  • pression sanguine basse ;
  • réactions allergiques (urticaire, éruption cutanée, démangeaisons) ;
  • cas d’œdèmes de Quincke, au cours de séances de mésothérapie, chez des patients asthmatiques ;
  • taux anormalement bas de sodium (hyponatrémie).

Des effets indésirables peuvent aussi être associés à la technique d'administration :

  • infections ;
  • nécrose durable ;
  • douleur ou réaction locale ;
  • augmentation du volume du sang circulant (hypervolémie) ;
  • réaction au niveau du site de perfusion (urticaire);
  • fièvre, frisson ;
  • taux de sodium anormalement élevé dans le sang (hypernatrémie) ;
  • taux de sodium anormalement bas dans le sang (hyponatrémie) ;
  • acidification du sang, associée à un taux de chlorure anormalement élevé dans le sang (acidose métabolique hyperchlorémique).

En cas de survenue d’effets indésirables, la perfusion doit être arrêtée.

Les symptômes suivants peuvent être associés à un taux de sodium anormalement élevé dans le sang (hypernatrémie) :

  • nausées (sensation de malaise), vomissements, diarrhées (selles molles) ;
  • crampes abdominales, soif, sécheresse de la bouche, sécheresse des yeux;
  • transpiration, fièvre ;
  • rythme cardiaque rapide (tachycardie), pression artérielle élevée (hypertension) ;
  • insuffisance rénale ;
  • accumulation de liquide dans les poumons rendant la respiration difficile (œdème pulmonaire) ;
  • accumulation de liquide sous-cutanée et en particulier au niveau des chevilles (œdème périphérique) ;
  • arrêt respiratoire, maux de tête, étourdissement ;
  • agitations, irritabilité, faiblesse ;
  • contraction et raideur musculaire, convulsions ;
  • acidification du sang (acidose) provoquant une fatigue, une confusion, une léthargie et un rythme respiratoire augmenté ;
  • taux anormalement élevé de sodium dans le sang (hypernatrémie) pouvant entraîner des convulsions, un coma, un gonflement du cerveau (œdème cérébral) et la mort.

Interactions médicamenteuses

D’autres interactions médicamenteuses peuvent survenir selon les médicaments et compléments ajoutés à la solution saline.

Informez le médecin de toute prise de médicament, et particulièrement si ce sont:

  • des corticostéroïdes (ils peuvent provoquer des œdèmes et de l'hypertension) ;
  • du lithium ;
  • des antidiabétiques (chlorpropamide) ;
  • anti-cholestérol (clofibrate) ;
  • anti-cancéreux (Vincristine, Ifosfamide, Cyclophosphamide) ;
  • inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (traitement de la dépression) ;
  • antipsychotiques ;
  • opioïdes pour soulager les douleurs sévères ;
  • anti-douleurs et anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
  • médicaments qui imitent ou renforcent les effets de la vasopressine (Desmopressine, Terlipressine, Ocytocine) ;
  • antiépileptiques (Carbamazépine et Oxcarbazépine) ;
  • diurétiques.

Questions fréquentes

Qu’est ce que l’hydrotomie percutanée?

Pratique médicale, elle se caractérise par l'injection locale intradermique ou sous-cutanée de sérum physiologique.

Pourquoi suivre ce traitement ?

- Douleurs articulaires (arthrite), névralgies
- Anxiété, dépression, stress
- Douleurs dorsales (hernies discales, lumbagos chroniques)
- Les fibroses post-opératoires et les acouphènes

Quels sont les dangers ?

Il existe des contre-indications, ainsi que des effets secondaires. Demandez l'avis d'un médecin.


Marianne Buclet
Marianne Buclet, Auteur

Naturopathe Site internet : www.mariannebuclet.com