MonSoutienPsy: un 1er pas vers les médecines complémentaires?

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Depuis février 2024, le gouvernement français a mis en place MonSoutienPsy. C'est le nouveau nom de MonParcoursPsy, mis en place en 2022, qui permet de se faire rembourser par l'assurance maladie des consultations chez les psychologues. La santé psychologique des français s'étant considérablement aggravée suite aux mesures prises pendant le COVID, les autorités tentent d'inverser la tendance. Le remboursement par l'Etat d'une telle discipline est une grande première. Est-ce que cet évènement présage de la prise en charge d'autres thérapies complémentaires? Est-ce une nouvelle manière de considérer la prévention ou d'accompagner la population?

Médecines complémentaires reconnues par l'Etat

L'Etat considère différemment les médecines complémentaires. Il y a celles qui sont reconnues par l'Etat, disposant d'un diplôme reconnu, qui disposent d'un numéro ADELI. Et puis il y a toutes les autres, dont les diplômes ne sont pas réglementés.

Parmi les disciplines disposant d'un numéro ADELI, il y a:

  • Chiropracteur
  • Diététicien
  • Ergothérapeute 
  • Orthopédiste
  • Orthophoniste
  • Ostéopathe
  • Psychologue
  • Psychomotricien
  • Psychothérapeute

Pourtant, même si ces disciplines sont reconnues, elles ne peuvent pas prétendre à un remboursement par la Secu, car elles ne sont pas conventionnées par l'Assurance maladie. Seule une complémentaire santé, comme Allianz par exemple, prennent en charge leur remboursement.

Monsoutienpsy rembourse les psychologues

Le dispositif Monsoutienpsy permet, pour la première fois, de rembourser une médecine complémentaire par l'assurance maladie, depuis février 2022.

Afin de pouvoir être remboursé, il faut que la consultation soit:

  • prescrite par le médecin traitant
  • plafonnée à 40€ pour la première séance, 30€ pour les suivantes
  • pratiquée par un psychologue référencé au dispositif

Lancé en 2022, MonParcoursPsy (renommé en 2024 MonSoutienPsy) n'a pas rencontré son public. Selon l’UFC-Que Choisir, “seuls quelque 100.000 patients ont bénéficié de ce suivi". D'abord, il cible un champ restreint de la santé psychologique: les personnes souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité légère à modérée. Ensuite les psychologues ne se sont pas inscrites en masse sur la plateforme: le tarif moyen en libéral est entre 60 et 70€.

Afin de relancer le dispositif, le nouveau MonSoutienPsy prévoit d'augmenter le plafond de remboursement, afin que plus de psychologues s'inscrivent sur la plateforme.

Toujours est-il que c'est un premier pas encourageant en faveur de la prévention, des médecines complémentaires. Pour la première fois aussi, l'Etat considère l'état psychologique comme une composante essentielle de la santé.

Quid des autres disciplines?

L'Etat reconnait les diplômes des ostéopathes, diététiciens ou orthophonistes. Ces disciplines s'inscrivent dans les usages de nombreux français et constituent des incontournables dans la prévention et le bien-être quotidien. Elles permettent d'éviter nombre de problèmes de santé. Pourtant, à ce jour, seules les mutuelles sont susceptibles de rembourser ces soins.

Alors que dire de la naturopathie, de la musicothérapie ou de l'hypnose? Les médecine dites alternatives ou douces ou complémentaires ne disposent pas d'une formation validée par l'Etat, ni de numéro ADELI. Elles sont classées dans "autres disciplines de santé non classées ailleurs". Les thérapeutes paient l'URSAFF, une assurance professionnelle, leurs impôts - mais ils ne peuvent prétendre à aucune reconnaissance. Seules les mutuelles, remboursent certaines disciplines à leurs adhérents, moyennant un contrat adapté.

En conclusion

Il est à espérer que le dispositif MonSoutienPsy pourra réellement prendre son envol si le gouvernement ajuste le plafond de remboursement en cohérence avec les prestations des psychothérapeutes. Aussi, il faudrait que l'Etat prenne la réelle mesure de l'intérêt des médecines complémentaires qui sont d'intérêt public et dont il reconnait les diplômes. L'intérêt de l'ostéopathie et de la diététique n'a plus besoin d'être prouvé. Enfin, il serait souhaitable de réglementer la formation d'autres pratiques qui ont fait leurs preuves, mais dont les diplômes ne sont pas reconnus. La santé de la population et les finances de l'Etat en seraient améliorées.

La rédaction
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Rédaction Doctonat