Présentation
La vitamine K est une vitamine dite liposoluble, c’est-à-dire qu’elle se dissout dans le gras. D’un point de vue chimique, il existe 3 types de vitamine K :
- la vitamine K1, phytoménadione, principalement issue des légumes verts ;
- la vitamine K2, ménaquinone, principalement issue d’un processus de fermentation intestinale ;
- la vitamine K3, ménadione, produite chimiquement et toxique pour le foie.
La vitamine K1 est celle qui rentre en ligne de compte dans les procédés de coagulation tandis que la vitamine K2 s’occupe de la santé des tissus osseux.
Rôles
Les recherches scientifiques ont mis en lumière plusieurs rôles attribués aux vitamines K. Les mieux documentés sont :
- prévention de l’ostéoporose 1 2 3 4 5 6,
- prévention des maladies cardio-vasculaires 7 8 9 10,
- prévention des maladies dites hémorragiques.
Rappel des besoins du corps
La carence ou le déficit en vitamine K1 est relativement commun chez les nouveau-nés. D’une manière générale, aucun consensus scientifique n’a permis de fixer un apport nutritionnel recommandé. Aussi, c’est un apport suffisant qui sert de référence. Celui-ci a été calculé par rapport aux apports moyens chez les Nord-Américains en bonne santé11.
Âge | Vitamine K en µg/jour |
De 0 à 6 mois | 2 |
De 7 mois à 12 mois | 2,5 |
De 1 à 3 ans | 30 |
De 4 à 8 ans | 55 |
De 9 à 13 ans | 60 |
De 14 à 18 ans | 75 |
Hommes | 120 |
Femmes | 90 |
Recommandations pour les nourrissons
À la naissance, les réserves en vitamine K du bébé sont inexistantes. Aussi, il est normalement systématique de donner aux nourrissons un complément en vitamine K, afin d’éviter les hémorragies internes.
D’un point de vue statistique, sans supplément en vitamine K, environ un bébé sur 10 000 naissances développera le syndrome hémorragique du nouveau-né. Avec une complémentation en vitamine K, cette statistique est divisée par 10 avec, par ailleurs, un taux de survie largement plus élevé en cas de déclaration du syndrome.
Dosage
Selon les nouvelles recommandations des instituts pédiatriques, tous les nourrissons nés à terme doivent recevoir 3 doses de 2 mg de vitamine K112.
La première dose est donnée dans un maximum de 4 heures après la naissance, la deuxième entre le 3e et le 4e jour et la troisième à un mois environ.
Au-delà du premier mois de naissance, une complémentation quotidienne peut être apportée. En général, elle est de 2 µg environ. Votre pédiatre ou votre médecin de famille est susceptible d’adapter ce dosage en fonction de la situation propre de votre nouveau-né.
Posologie
En France, les recommandations pédiatriques encouragent la supplémentation par voie orale. Cependant, il est également possible d’effectuer cette supplémentation néonatale par injection.
La complémentation des nourrissons en vitamine K, au-delà d’un mois, se fait généralement au moyen de gouttes orales.
Dangers
De manière générale, il n’y a absolument aucune contre-indication à la supplémentation des nourrissons en vitamine K. Au contraire, elle est recommandée et sans doute vitale pour un certain nombre de bébés.
Par ailleurs, aucun effet secondaire grave n’a été rapporté.
Quels besoins chez la femme allaitante?
Même si le bébé a besoin d’une supplémentation en vitamine K, celle-ci est fortement déconseillée pendant l'allaitement.
En effet, pendant une grossesse, mais également après une naissance, les femmes enceintes sont plus à risque de développer une thrombose voire une embolie. Celles-ci étant générées par la formation d’un caillot sanguin, il s’agit d’un non-sens médical d’y ajouter de la vitamine K, qui favorise la coagulation.
Toutefois, certaines femmes ayant connus un épisode hémorragique pendant leur accouchement doivent y avoir recours. Cela se fait cependant uniquement sous prescription médicale. Les auto-médications sont, dans ce cas, totalement exclues.
Dosage
Pendant l'allaitement et pour les femmes de manière générale, la dose journalière jugée suffisante est de 90 µg. Celle-ci peut facilement être atteinte avec une alimentation variée et équilibrée.
Posologie
Sauf avis médical contraire, il n’y a pas de supplémentation en vitamine K chez la femme allaitante.
Précautions
Chez la femme allaitante, ou la femme en retour de couches, la supplémentation en vitamine K est susceptible de favoriser l’apparition de caillots sanguins.
En l’absence d’une prescription médicale, la complémentation en vitamine K est strictement déconseillée. Les compléments de vitamine K peuvent aussi réduire l’efficacité des médicaments anti-coagulants.
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- 12: Vitamine K - Mise à jour des recommandations : J-M. Hascoet, J-C. Picaud, A. Lapillonne, C. Boithias, P. Bolot, E. Saliba🔗 http://www.societe-francaise-neonatalogie.fr/wp-content/uploads/2017/02/vitamine_K_SFN_maj_2015_resume.pdf