Difficultés d’érection : causes et remède naturel

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La difficulté à obtenir une érection suffisante pour avoir une relation sexuelle satisfaisante, ou dysfonction érectile, concerne environ 20% des hommes de plus de 20 ans et augmente avec l'âge.
De causes autant médicales que psychologiques et souvent intriquées, elle est un motif fréquent de souffrance individuelle et de couple.
Trop souvent tues lors des entretiens avec son médecin ou son thérapeute, il importe de se confier pour entreprendre un bilan précis et le traitement afin de cesser d’en souffrir. Trouble de l'érection : quel remède naturel privilégier?

Définition : une fréquente « panne » sexuelle de l’homme

Trouble de l'érection dans le couple: quel remède naturel?

La dysfonction érectile se définit comme une difficulté à obtenir et maintenir une érection lors de plus de 75% des rapports sexuels, depuis au moins 6 mois1.
Elle se différencie ainsi des « pannes » passagères pouvant affecter occasionnellement tout homme durant sa vie sexuelle.

Si elle est négligée, elle expose au risque de souffrance personnelle et de couple et à celui de sa pérennisation par la création d’un cercle vicieux, constitué avec la peur par anticipation de ne pas arriver à procurer un rapport sexuel satisfaisant
(« angoisse de performance »).

Signes et symptômes

La symptomatologie de ce trouble se manifeste de la manière suivante :

  • l’absence totale d’érection en situation de stimulation fantasmatique ou réelle ;
  • une érection de qualité moyenne ne permettant pas l’obtention d’une rigidité suffisante de la verge pour la pénétration ;
  • le non maintien suffisant de la rigidité pénienne, pour avoir un rapport sexuel jusqu’à l’éjaculation ou l’orgasme.

La dysfonction érectile se caractérise ainsi par un rapport sexuel non satisfaisant, pour le sujet et pour sa partenaire.

Elle peut être évaluée à l’aide de plusieurs échelles de cotation de la qualité des érections, mais la satisfaction de l’homme et de sa partenaire reste le critère fondamental.

Diagnostic causal

Le diagnostic de la cause du trouble de l’érection est important pour pouvoir proposer la stratégie thérapeutique la mieux adaptée.

On peut déjà avoir une orientation à partir du contexte de la dysfonction érectile :

  • Le caractère « primaire » du trouble (le sujet n’a jamais eu d’érection ou de "bonne qualité") est en faveur d’une maladie organique.
  • La persistance d’érections lors de la masturbation, durant le sommeil ou le matin au réveil est en faveur de l’intégrité physique, notamment vasculaire et nerveuse, des mécanismes physiologiques, et oriente vers une cause psychologique.
  • La perte des érections « réflexes » nocturnes et matinales oriente en revanche vers une cause organique, souvent métabolique, vasculaire ou nerveuse, ou vers un déficit en testostérone. Il en est de même en cas d’érection mais de rigidité insuffisante, pour permettre la pénétration.

Mais les causes de ces dysfonctionnements ne sont pas aussi divisées en organiques ou psychologiques, elles sont souvent intriquées mêlant facteurs organiques et psychologiques, médicamenteux, culturels, relationnels ou sociaux.

Les causes organiques peuvent relever de multiples contextes, justifiant la réalisation d’un bilan médical devant un trouble de l’érection 2:

  • Hormonal : déficit en testostérone (vieillissement), insuffisance testiculaire (hypogonadisme).
  • Anomalie morphologique du pénis.
  • Maladies métaboliques impactant les nerfs et les vaisseaux sanguins : diabète, obésité.
  • Maladies cardiovasculaires : hypertension artérielle, anomalies lipidiques, maladies artérielles.
  • Maladies neurologiques touchant les nerfs, la moelle épinière, etc.
  • Difficultés pour s'endormir.
  • Pathologies prostatiques (hypertrophie de la prostate).
  • Toxicité de l’alcool, du tabac, d’autres drogues.
  • Effets secondaires de certains médicaments (antihypertenseurs, antidépresseurs, psychotropes, etc.).
  • Séquelles de traumatisme (rachis, bassin, appareil génital) ou de chirurgie pelvienne ou génitale.

Il faut souligner que la survenue d’une dysfonction érectile après 45 ou 50 ans est reconnue comme étant un indice de risque cardiovasculaire accru, reflétant l’existence d’une maladie vasculaire (athérome, hypertension artérielle, etc.). On parle de « symptôme sentinelle ».

Les causes psychologiques peuvent relever de plusieurs contextes :

  • Syndrome dépressif ou anxieux, burn out.
  • Inadéquation sexuelle (orientation et pratiques sexuelles).
  • Stress : perte d’emploi, divorce, traumatisme psychologique, etc.
  • Obstacles culturels (éducation, religion).
  • Problèmes relationnels (problèmes de couple, familiaux, professionnels).
  • Altération de l’image corporelle.
  • Cercle vicieux de l’anxiété de performance (comparaison, images pornographiques) ou angoisse d’anticipation (peur de la survenue d’une « panne »).

Tous ces éléments psychologiques sont importants à identifier, car ils constituent, lors de la prise en charge, des leviers thérapeutiques sur lesquels agir.

Des conséquences importantes

Le trouble de l'érection a des conséquences importantes, en termes de souffrance individuelle et de couple3 :

  • Insatisfaction de la vie sexuelle.
  • Problèmes relationnels dans le couple et dans la vie amoureuse, séparation, divorce.
  • Diminution de l’estime de soi.
  • Altération de la qualité de vie.
  • Syndrome dépressif.
  • Retentissement sur toutes les dimensions de la vie, personnelle, relationnelle, professionnelle.
  • Cercle vicieux inhibiteur avec anxiété d’anticipation, par peur de l’échec sexuel4.

L’importance de l’hygiène de vie

L’hygiène de vie et le respect d’une vie saine, en plus d'un remède naturel, sont des éléments majeurs, pour lutter contre le trouble de l'érection.

Alimentation

Le respect d’une alimentation équilibrée est essentiel pour le maintien de l’intégrité érectile. L’obésité (IMC > 30) et le surpoids (IMC compris entre 25 et 30) constituent des facteurs de risque bien identifiés de la dysfonction érectile, avec une augmentation du risque comprise entre 1,5 et 3.

La perte de poids, le maintien d’un poids normal et l’exercice physique associé sont des déterminants naturels majeurs d’une érection satisfaisante. Par ailleurs certains aliments sont réputés posséder des vertus aphrodisiaques naturelles :

  • Les huitres, les céréales d’avoine ou de germes de blé, stimulant la production de testostérone via leur richesse en arginine.
  • Les asperges, le céleri.
  • L’ail et l’oignon (effet vasodilatateur).
  • Le tribulus, dénommé « viagra naturel ».
  • Le chocolat noir, stimulant la sécrétion de dopamine et d’endorphines (hormones dites du plaisir).
  • L’avocat, stimulant la production de testostérone.
  • La pastèque dont un composé, le lycopène, augmente le flux sanguin dans la région génitale. Elle est également riche en citrulline, précurseur de l’arginine, qui favorise la production de testostérone.
  • La betterave, via la production d’acide nitrique, qu’elle entraîne et qui favorise la vascularisation pénienne.
  • Les clous de girofle, augmentant l’afflux sanguin dans les zones génitales.
  • Le gingembre et le ginseng pour leur action stimulante générale et vasodilatatrice majorant l’apport sanguin pénien, consommés en aliments ou en boisson.
  • Le safran, stimulant sexuel.
  • Le poivre de Cayenne, stimulant et vasodilatateur.
  • La maca, tubercule péruvien, dit « ginseng péruvien ».
  • Le bois bandé, consommé sous forme liquide dilué dans un jus de fruit, pour ses qualités vasodilatatrices.

C’est également le cas de certaines boissons : champagne (effet relaxant et désinhibant), bière brune (effet positif sur la circulation sanguine), chocolat (contenu en sérotonine et en endorphines euphorisantes). Sans oublier que la consommation excessive d’alcool a un effet totalement contre-productif sur le fonctionnement érectile.

Activité physique

En cas de trouble de l'érection, en plus d'un remède naturel adapté, avoir une activité physique régulière est essentiel, même s’il ne s’agit que de marche régulière.

L’activité physique présente un bénéfice direct au niveau de la vascularisation du pénis, en favorisant la circulation sanguine.

L’activité physique favorise également la libido, entretient la production de testostérone et favorise l’activité sexuelle, qui à son tour est un facteur d’entretien fonctionnel des mécanismes de l’érection. Elle permet également de maintenir les capacités à l’effort de l’organisme et du système cardiovasculaire. Ainsi les hommes, pratiquant régulièrement une activité physique, ont 30% moins de risque de souffrir d’une dysfonction érectile par rapport aux sujets sédentaires.

Respect de son sommeil

Il a été montré que le manque de sommeil fait chuter le taux de testostérone avec comme conséquences la baisse du désir et la survenue des dysfonctions sexuelles5.

Tabagisme

Le tabagisme est un facteur de risque indéniable de la dysfonction érectile avec une multiplication par 1,5 de la fréquence de la dysfonction érectile, chez les fumeurs.

La fréquence de la dysfonction érectile est proportionnelle à la quantité de tabac fumé. L’arrêt du tabac est impératif et s’accompagne d’une nette diminution du risque de dysfonctionnement érectile.

Alcool

« L’alcool augmente le désir mais diminue la performance ». Cet aphorisme datant de Shakespeare (Macbeth) est parfaitement vérifié. De plus, sa toxicité sur les mécanismes vasculaires de l’érection se double d’un effet inhibiteur sur la sécrétion de testostérone.

La dysfonction érectile générée par une consommation excessive d’alcool est proportionnelle à la quantité, à la fréquence et à l’ancienneté de la consommation. Il faut également souligner l’impact négatif de la consommation d’alcool sur les relations de couple.

Médicaments

Outre un remède naturel adapté, il existe de nombreux traitements médicamenteux pour traiter le trouble de l'érection.

Les traitements médicamenteux ont fait de réels progrès ces dernières années avec l’arrivée des inhibiteurs de la PDE5, dont le Viagra est la figure emblématique : sildénafil (Viagra, Xybilun), vardénafil (Levitra), avafanil (Spedra), tadalafil (Cialis).

La PDE5, ou phosphodiestérase de type 5, est une enzyme présente dans les corps caverneux du pénis. Le rôle est de moduler la production physiologique de monoxyde d’azote, qui induit un relâchement des fibres musculaires favorisant l’afflux de sang dans le pénis lors d’une excitation sexuelle. En l’inhibant, on favorise le maintien du relâchement musculaire.

La prise de ces médicaments doit être précédée d’un test cardiaque sous la forme de montée de 2 étages ou de marche rapide, pendant 20 minutes, sans ressentir de douleur évoquant une possible maladie coronaire. Ce qui présenterait une contre-indication. C'est également le cas pour les personnes, qui ont subi un accident cardio ou neurovasculaire récent, ou présentant une insuffisance cardiaque.

Une administration de dérivés nitrés (trinitrine) est strictement contre-indiquée avec les inhibiteurs de la PDE5. Ils nécessitent une stimulation sexuelle, pour agir pleinement, et leur effet optimal peut nécessiter 4 à 6 essais. Leur efficacité globale varie entre 65 et 85%.

D’autres traitements médicamenteux inducteurs de l’érection sont d’administration externe ou par injection :

  • Injections dans les corps caverneux de la verge : prostaglandine PGE1 ou alprostadil (Edex, Caverject).
  • Gel intra-urétral : prostaglandine PGE1 ou alprostadil (Vitaros 300 crème).

Ils ne sont pas contre-indiqués, en cas de maladie cardiovasculaire, mais peuvent entraîner des effets indésirables : douleurs, hématome, fibrose, priapisme (maintien prolongé de l’érection néfaste aux tissus péniens).

L’option chirurgicale des implants péniens vient en dernier recours.

Ces traitements médicamenteux de la dysfonction érectile ne doivent pas faire oublier les traitements des causes de la dysfonction :

  • Traitement d’un trouble lipidique, d’un diabète.
  • Traitement d’une hypertension artérielle, d’une autre maladie cardiovasculaire.

Trouble de l'érection : quel remède naturel?

Les traitements naturels sont des compléments souvent utiles, en association avec la prise en charge globale du trouble.

Homéopathie

L’homéopathie, remède naturel, peut constituer un traitement complémentaire utile mais ne saurait à elle seule traiter un trouble de l’érection.

Pour les problèmes anxieux et les états de stress, qui peuvent avoir des conséquences négatives sur les performances érectiles, on peut proposer :

  • Staphysagria 9 à 30 CH.
  • Nuxvomica 9 à 15 CH.
  • Selenium 4 à 7 CH.
  • Kalium phosphoricum 9 à 15 CH.
  • Agnus castus 7 à 9 CH.

La posologie usuelle est de 5 granules par jour.

Compléments alimentaires

Certains compléments alimentaires sont réputés posséder un effet aphrodisiaque:
gingembre, ginseng (tonifiant naturel et vasodilatateur), guarana (caféine), maca péruvien, gelée royale, tribulus.

Ils agissent notamment grâce à un effet vasodilatateur, améliorant l’afflux sanguin pénien, ou en stimulant la production de testostérone (tribulus). La vitamine D apparaît liée au désir sexuel de façon couplée avec la testostérone, leurs taux montent et baissent de façon parallèle6.

  • Une supplémentation est d’autant plus nécessaire que dans les populations peu exposées au soleil, la carence est fréquente.
  • Cette supplémentation se fait sur prescription médicale, usuellement par une ampoule de 50.000 unités de vitamine D à prendre chaque mois, diluée dans un verre d’eau.

Une supplémentation en zinc, en magnésium ou en arginine est recommandée par certains.

Phytothérapie

La phytothérapie, autre remède naturel, peut être également utile pour traiter le trouble de l'érection.

Plus de 700 plantes médicinales sont rapportées comme possédant des vertus aphrodisiaques et stimulantes7.

Elles appartiennent majoritairement aux familles des Fabaceae, des Asteraceae et des Berberidaceae. Une des plus connues en médecine chinoise est Epimedii Herba ou Yin Yang Huo.

Les autres sont : Epimediumbrevicornum, Epimediumsagittatum, Epimediumpubescens, Epimediumkoreanum, Buteasuperba, Chlorophytum borivilianum, Curculigoorchioides, Dactylorhizahatagirea, Epimediumgenus, Eurycomalongifolia, Hygrophilaspinosa, Lepidiummeyenii, Mondiawhitei, Myristicafragrans, Panax ginseng, Pausinystaliajohimbe, Tribulusterrestris, Withaniasomnifera, Moringaoleifera, Passifloraincarnata.Buteasuperba, Crocus sativus, Eurycomalongifolia, Ginkgo biloba, Kaempferia parviflora, Lepidummeyenii, Panax ginseng, Pausinystaliajohimbe, Pistaciavera, Puricagranatum, Rosa Damasceria, Tribulusterrestris, Trigonellafoenum-graecum. Elles ont fait l’objet d’études contrôlées, versus placebo, dont certaines ont montré des améliorations significatives de la fonction sexuelle.

Leurs modes d’action font intervenir une action sur la production de testostérone, un effet anti-oxydant, une inhibition de la PDE5ou une stimulation des structures érectiles. Outre les plantes de la pharmacopée chinoise, on trouvera plus usuellement8 9 10‌‌ :

  • Ginseng rouge et angélique chinoise, pour leurs propriétés à la fois toniques et relaxantes.
  • Schizandra (baie), qui stimule les perceptions sensorielles tout en ayant un pouvoir relaxant antistress.
  • Ginkgo biloba, souvent associé avec le gingembre.
  • Gingembre, qui réactive la vitalité corporelle.
  • Ashwagandha, qui possède de multiples effets toniques et dont la racine a des vertus aphrodisiaques.
  • Tribulus terrestris (ou « Viagra végétal »), plante ayurvédique qui augmenterait la libido en stimulant la sécrétion de testostérone.
  • Trigonella (fénugrec), qui augmenterait également la libido en stimulant la sécrétion de testostérone.
  • Lepidium meyenii (maca), surnommé le « Viagra péruvien », utilisé comme complément alimentaire.
  • Cordyceps sinensis, stimulant sexuel tibétain très utilisé en Chine.
  • Epimède ou Yin Yang Huo, stimulant la production de testostérone.
  • Baies de Goji, stimulant la production de testostérone.
  • Cognassier.
  • Pollen de palmier.
  • Mucuna pruriens.
  • Bourgeon de pommier, stimulant sexuel via la production de testostérone.
  • Sauge sclarée.
  • Eleutherococcus ou Ginseng de Sibérie.
  • Muira puama, arbuste d’Amazonie.
  • Katuba (catuaba) pour les propriétés vasodilatatrices de son écorce consommée en infusion.
  • Damiana en infusion, relaxante et déstressante.
  • Romarin.
  • Avoine (Avenasativa).
  • Luzerne (Alfalfa).
  • Valériane (Valeriana), Passiflore (Passiflora) et tilleul (Tilia) sont indiqués en cas d'anxiété.

Les fleurs de Bach

Les fleurs de Bach n°44, remède naturel, peuvent aider à diminuer la peur de l’échec et à améliorer la confiance en soi, en cas de trouble de l'érection.

Elles sont souvent proposées sous forme de mélanges « libido » composés de fleurs visant essentiellement à renforcer l’estime de soi, le désir, le plaisir ressenti, et associent :

  • Pommier sauvage (Crabapple), facilitant le lâcher-prise.
  • Eglantine (Wild rose).
  • Mélèze (Larch), favorisant l’estime de soi.
  • Pin (Pine).
  • Charme (Hornbeam).
  • Gentiane (Gentian).
  • Imapatiente (Impatiens).
  • Chélidoine, favorisant le dialogue.
  • Bétoine, apaisant les difficultés émotionnelles.

Les fleurs de Bach s’administrent, par voie orale, directement dans la bouche ou dans un verre d’eau à boire au long de la journée.

Traitements externes

Les traitements externes sont essentiellement représentés par les huiles essentielles.

Huiles essentielles

L'aromathérapie peut être également un remède naturel intéressant, en cas de trouble de l'érection.

Certaines huiles essentielles vont favoriser le lâcher-prise et donc aider à apaiser le stress de la peur de l’échec sexuel, d’autres ont des vertus contre la dysfonction érectile.

Les huiles essentielles apaisantes et relaxantes sont essentiellement :

  • L’HE de Ylang-Ylang ou Canangaodorata.
  • L’HE de patchouli ou Pogostemoncablin.
  • L’HE de rose de Damas ou Rosa damascena.
  • L’HE de santal blanc ou Santalum album.
  • L’HE de jasmin ou Jasminumgrandiflorum.
  • L’HE de bourbon ou Géranium rosat.
  • L’HE de bois de rose.
  • L’HE de bois de Hô.
  • L’HE de Néroli.

Celles recommandées pour le traitement naturel des difficultés d’érection sont :

  • L’HE de gingembre officinal ou Zingiber officinale.
  • L’HE de curcuma ou Curcuma longa.
  • L’HE de menthe citronnée ou de menthe bergamote (Menthacitrata).
  • L’HE de cannelle de Ceylan ou Cinnamomumverum.
  • Les HE de patchouli (Pogostemoncablin), de palmarosa (Cymbopogonmartinii), de pistachier lentisque (Pistacialentiscus) pour leurs propriétés vasodilatatrices qui vont favoriser l’afflux sanguin vers la verge.

Certaines de ces huiles contenant des phénols, elles ne sont pas recommandées en massage car irritantes pour la peau.

Elles sont donc plutôt administrées par voie orale (2 gouttes), en diffusion ou en dépôt sur les taies d’oreiller (2 gouttes).

D’autres huiles essentielles peuvent être utilisées avec précaution (irritantes et dermocaustiques) donc très diluées (3 gouttes dans 2 cuillères à soupe ou 10 gouttes d’huile végétale) en massage du bas du dos, avec un effet chauffant surajouté potentiellement excitant (afflux sanguin) :

  • HE de poivre noir (Piper nigrum).
  • HE de noix de muscade (Myristicaflagrans).
  • HE de cannelle de Ceylan (Cinnamomumverum).
  • HE de gingembre officinal (Zingiberofficinale).
  • HE de Ylang-Ylang (Canangaodorata).

Enfin, il ne faut pas oublier les mélanges d’huiles essentielles à diffuser, pour créer une ambiance agréable propice à l’éveil des sens :

  • HE de Néroli, géranium bourbon et Ylang-ylang, 3 gouttes de chaque huile.
  • HE de cannelle de Ceylan (1 goutte), patchouli (3 gouttes), gingembre (2 gouttes) et Ylang-ylang (5 gouttes).

Vacuum ou pompe à dépression

Le vacuum est un système mécanique, qui entraîne une érection en maintenant le pénis dans une pompe à vide. Il est peu utilisé car les érections qu’il induit manquent de rigidité mais il peut être intéressant à utiliser chez les sujets âgés pour la masturbation ou les rapports sexuels doux.

Prise en charge sexologique

Elle se fait selon une approche multidimensionnelle : médicale, psychologique, sociale, relationnelle, affective, histoire de la sexualité du sujet, préférences sexuelles, éducation reçue, vie amoureuse, caractéristiques et réactions de la partenaire.

C’est à partir de ce bilan multifactoriel que sont définis les différents leviers thérapeutiques dont les effets vont se conjuguer.

Le premier bilan est en général médical, fait par un médecin généraliste ou urologue, afin de diagnostiquer ou d’éliminer une cause organique. Ce bilan médical comprend également un bilan biologique et souvent des examens complémentaires neurologiques ou vasculaires, notamment un examen Doppler pénien.

En présence de facteurs de risque cardiovasculaire, un bilan spécialisé peut être recommandé (cardiologue). Même si la cause de ce dysfonctionnement est organique, une prise en charge psychologique ou corps esprit peut être envisagée. Elle a pour objectifs de dissiper les conséquences psychiques et comportementales du vécu d’une dysfonction érectile : angoisse d’anticipation, éducation à la sexualité, relation à l’autre, reprise d’une sexualité de couple harmonieuse, baisse de l’estime de soi, etc.

Le bilan sexologique recherchera également l’association d’un autre trouble sexuel, notamment trouble du désir, orgasmique ou éjaculation prématurée, interagissant avec les difficultés érectiles et à traiter en même temps (cercle vicieux).

Une information sexuelle sera également dispensée, visant à dédramatiser la situation et à démentir les fréquentes idées fausses, en matière de sexualité.

En pratique, après la réalisation du bilan global multidimensionnel, la prise en charge sexologique à proprement parler pourra recourir :

  • A la prescription de traitements médicamenteux inducteurs de l’érection par voie orale, injectable ou urétrale.
  • A la prescription d’une androgénothérapie (testostérone par voie injectable ou en application cutanée sous forme de crème).
  • A la relaxation avec travail périnéal.
  • Aux thérapies cognitivocomportementales.
  • A l’hypnose.
  • A des entretiens psychothérapiques.

Un retentissement au niveau du couple ou l’existence d’un trouble sexuel chez la partenaire pourra nécessiter une prise en charge en thérapie de couple. L’objectif n’est pas d’obtenir la perfection érectile mais, en fonction de l’âge du sujet et de sa vie sexuelle, de lui permettre de retrouver une vie sexuelle et relationnelle satisfaisante et épanouissante.

Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Outre l'utilisation d'un remède naturel, les thérapies cognitivo-comportementales permettent également de traiter le trouble de l'érection.
Les TCC peuvent être particulièrement intéressantes pour la prise en charge des couples conflictuels, notamment les thérapies dites d’acceptation, les thérapies systémiques de couple et les thérapies centrées sur les émotions.

Elles visent à agir dans plusieurs directions11 :

  • Disparition des comportements anticipatoires d’échecs et des pensées ou émotions négatives parasites, comme l’anxiété de performance.
  • Apprentissage de nouvelles stratégies comportementales.

Tout comme les traitements sexologiques et la relaxation, leur axe est l’inscription de l’acte dans « l’ici et le maintenant » et dans la rupture du cercle vicieux, selon lequel les conséquences du problème deviennent les causes de l’échec, par le biais des pensées négatives anticipatrices (angoisse d’anticipation).

Le conjoint peut être impliqué dans la thérapie, si son attitude réactionnelle négative constitue un élément du cercle vicieux des peurs et pensées négatives.

Pratiques complémentaires et corps-esprit

Elles constituent les traitements de choix de la prise en charge sexologique de la dysfonction érectile.

Acupuncture

L'acupuncture est un remède naturel de premier choix, en cas de trouble de l'érection.

En acupuncture, l’érection et l’éjaculation relèvent du système énergétique du Qi du foie, qui contrôle la redistribution du sang dans l’organisme. Une surpression du Qi du foie, d’origine émotionnelle, empêche la circulation fluide du sang vers le pénis. Agir sur les points de dispersion du foie va permettre d’évacuer la surpression et d’apaiser les émotions.

En général, 2 à 5 séances permettent d’améliorer l’érection et surtout de retrouver un apaisement émotionnel visant à réduire la peur de l’échec sexuel. Cette modalité thérapeutique peut s’avérer être un bon complément dans sa prise en charge, pour les patients qui y sont réceptifs.

Massages

Toutes les techniques de massage peuvent être bénéfiques pour leur action sur la décontraction musculaire, la réduction du stress et la sensation de bien-être corporel qu’ils procurent. Ils peuvent également favoriser la verbalisation d’un problème ou d’un conflit.

  • Les massages californiens sont particulièrement axés sur l’éveil à la sensualité et sur le renforcement de la conscience corporelle, via le toucher et la respiration12.
  • Le Sensate focus est une technique spécifique à la sexologie. Il consiste à prescrire au couple des pratiques et caresses réciproques, en dehors de toute pénétration, jusqu’à ce que les attentes et la perception érogène de l’autre soient connues et identifiées par chacun.

Il s’agit d’une reprogrammation de la sexualité en la focalisant non plus vers un objectif final (pénétration, orgasme), mais sur les sensations de plaisir ressenties au présent. On substitue ainsi une focalisation des pensées sur le désir, le plaisir et la montée de l’excitation aux pensées intrusives négatives anticipatrices, comme l’angoisse de performance ou la crainte anxieuse de la répétition de l’échec érectile.

Le Sensate focus comprend plusieurs étapes thérapeutiques :

  • Focus 1 : caresses réciproques sur tout le corps sauf zones érogènes (fesses, seins, etc.) et organes génitaux.
  • Focus 2 : inclusion des zones érogènes sans caresse des organes génitaux.
  • Focus 3 : viennent s’ajouter les caresses génitales, la masturbation du partenaire et son orgasme.
  • Focus 4 : la pénétration est désormais autorisée. Elle doit se dérouler « en pleine conscience » des sensations ressenties, doucement, lentement, en portant une attention aux réactions du partenaire (« slow sexe »).
  • Certains y incluent une étape intermédiaire entre les focus 2 & 3 avec l’usage d’une huile de massage, modifiant ainsi les sensations ressenties. On peut aussi ne pas en faire une étape spécifique et laisser à chaque partenaire le choix de donner ou de recevoir les caresses avec ou sans huile de massage.

Outre la reprogrammation sensuelle, il s’agit également d’une reprogrammation de la communication du couple autour de sa sensualité et de son plaisir.

Yoga, Tai Chi, qi gong

Tout comme les massages, les pratiques à médiation corporelle sont bénéfiques pour leur action sur la décontraction musculaire, la réduction du stress anticipatoire et la sensation de bien-être corporel qu’ils procurent.

Relaxation

La relaxation, autre remède naturel, peut être également envisagée en cas de trouble de l'érection.

Il s'agit d'un aspect important avec un travail sur le temps présent (« l’ici et le maintenant ») et sur les sensations corporelles.

Elle associe :

  • Apprentissage de la chasse des idées parasites intrusives, venant perturber les séances érotiques, ou inhiber le désir ou l’excitation sexuelle : ruminations anxieuses, anticipations d’échec, pensées qui n’ont rien à faire à ce moment-là, etc.
  • Focalisation de l’attention sur les perceptions corporelles de décontraction et de bien-être.
  • Visualisation d’images érotiques, visant à relancer le processus fantasmatique.
  • musculaires périnéaux, visant à la prise de conscience d’un contrôle sur les organes génitaux, et la focalisation sur les sensations pelviennes agréables.

Les exercices musculaires périnéaux ou exercices de Kegel sont particulièrement profitables dans les problèmes d'érection car ils permettent, par le biais des contractions des muscles bulbocaverneux et ischiocaverneux, de maintenir l’afflux sanguin vers le pénis, et donc de favoriser la survenue et le maintien de l’érection.

Hypnose

L'hypnose, autre remède naturel, est efficace pour traiter le trouble de l'érection. Elle est basée sur la création d’un état modifié de conscience, amenant à augmenter la fluidité de la communication entre le corps et l’esprit13. Elle ouvre ainsi la porte aux émotions et aux sensations, de façon plus opérante que la pensée consciente.

Par le biais de suggestions, elle induit une dissociation entre les pensées critiques qui sont suspendues (conscient) et la pensée analogique primaire et l’imagination (inconscient).
Elle permet ainsi :

  • De faire tomber les résistances cognitives et faciliter le lâcher-prise.
  • De rétablir une communication du sujet avec ses pensées inconscientes, ses représentations corporelles, ses sensations.
  • Grâce à l’utilisation de métaphores symboliques ou sensuelles, d’induire le sujet dans une reprogrammation positive de ses comportements et de ses réponses corporelles (« transduction »).

Elle vise ainsi à neutraliser une pensée négative, en la remplaçant par une séquence psychocorporelle positive. Il s’agit en fait "d’inhiber les inhibitions".  L’hypnose est particulièrement efficace en sexologie, pour stopper les cercles vicieux des pensées intrusives anticipatrices (« cognitions négatives ») de l’échec sexuel.

Elle constitue également une excellente approche pour la prise de conscience de la sensualité globale, permettant de ne pas focaliser toute son attention et sa sensorialité sur la pénétration.

Méditation de pleine conscience

Elle représente un complément souvent très bénéfique à la prise en charge sexologique. La pratique régulière de la méditation de pleine conscience favorise la présence dans le moment présent, sans pensée parasite, et permet d’être pleinement conscient de ses perceptions corporelles et des sensations d’excitation sexuelle.

Elle est également efficace pour évacuer le stress et traiter l’anxiété ou la dépression, qui sont de fréquentes conséquences négatives des difficultés sexuelles. Elle libère donc la place pour les pensées érotiques, le lâcher-prise et l’accueil des perceptions sensuelles14.

  • Les difficultés d’érections sont fréquentes et il importe de se confier pour cesser d’en souffrir. Il n’y a aucune honte à aborder ses difficultés sexuelles tant la sexualité est une dimension importante du bien-être physique et mental.
  • Conserver une hygiène de vie saine est un facteur important de maintien de la qualité des érections. On n’insistera jamais assez sur l’effet délétère du tabagisme et de l’excès de consommation alcoolique.
  • Outre le traitement médical d’une cause organique, les traitements sexologiques, psychologiques et corps esprit font partie intégrante de la prise en charge d’une dysfonction érectile.
  • Le traitement ou remède naturel représente un complément bénéfique à la prise en charge globale d’un trouble de l’érection, en agissant à la fois sur ses mécanismes et sur les facteurs psychologiques du cercle vicieux.

Questions fréquentes

Trouble de l'érection : quel traitement envisager ?

- Traitements médicamenteux : inhibiteurs de la PDE5, injections, gel intra-urétral
- Prise en charge sexologique
- Thérapies cognitivo-comportementales
- Pratiques corps-esprits

Quel remède naturel privilégier ?

- Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie
- Usage de compléments alimentaires
- Utilisation de fleurs de Bach

Quelles sont les autres recommandations ?

- Respect d'une alimentation équilibrée
- Pratique d'une activité physique
- Avoir un sommeil réparateur
- Diminution de la consommation d'alcool
- Arrêt du tabac


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  • 2Courtois F, Bonierbale M et coll. Médecine sexuelle. Lavoisier Ed., Paris, 2016
  • 3Madec FX, Borojeni S. Trouble de l’érection. Rev. Prat., 2019 ; 69 : 307-315
  • 4Leproult R, Van Cauter E. Effect of 1 week of sleep restriction on testosterone levels in young healthy men. JAMA, 2011; 305: 2173-2174
  • 5Vidal V. Osez les aphrodisiaques et autres stimulants sexuels. La Musardine Ed., Paris, 2013
  • 6Jia-En Sin V et coll. Botanical medicine and natural products used for erectile dysfunction. Sex. Med. Rev., 2020
  • 7Rigoulet N. La baisse de la libido scrutée à l’œil nu. Alternative Santé, 2020 ; 85 : 18-19
  • 8Ray MC. 5 aliments aphrodisiaques pour booster sa libido. Futura Santé, 22/08/2017
  • 9Vidal V. Osez les aphrodisiaques et autres stimulants sexuels. La Musardine Ed., Paris, 2013
  • 10Lansac J, Lopès P et coll. Questions sexo. Eyrolles Ed., Paris, 2017
  • 11Bruno I. Massages du monde. Hachette Ed., Paris, 2019
  • 12Lopès P, Poudat FX. Manuel de sexologie. Elsevier Masson Ed., Paris, 2014
  • 13Bioy A, Célestin-Lhopiteau I. Hypnothérapie et hypnose médicale. Dunod Ed., Paris, 2014
  • 14Stephenson KR. Mindfulness-based therapies for sexual dysfunction. Mindfulness, DOI 10.1007/s12671-016-0652-3
Philippe Schwartz

Sexologue, hypnothérapeute et relaxologue. Docteur en médecine. Consulte à Reims