Définition
Oreille externe
L’otite est une inflammation d’une partie de l’oreille. L'oreille comporte trois parties.
L’oreille externe est constituée du pavillon et du conduit auditif externe. Elle sert à capter, à acheminer et à amplifier le son vers l’oreille moyenne. Elle est délimitée à l’extérieur par le pavillon et à l’intérieur par la membrane tympanique.
Le cérumen, sorte de cire naturelle constituée d’acides aminés, de corps gras, d’acide salicylique, d’acide hyaluronique et d’enzymes, est produit par des glandes cérumineuses situées dans le canal auditif externe. Mélangé au sébum, il sert à lubrifier le canal auditif externe, à agglomérer et à évacuer les déchets, poussières, poils et débris de cellules vers l’extérieur. Il a un rôle de protection mécanique et chimique, vis-à-vis des pathogènes (bactéries, virus, champignons) et des insectes.
Moyenne
L'oreille moyenne est constituée d’une chambre appelée caisse tympanique. Elle est délimitée à l’extérieur par la membrane tympanique et à l’intérieur par les fenêtres, ronde et ovale, menant à l’oreille interne.
La caisse tympanique contient un système osseux de transmission du son constitué de trois osselets: le marteau ou «malleus», l’enclume ou «incus» et l’étrier ou «stapes». L’oreille moyenne communique avec le pharynx, par la trompe d’Eustache. L’oreille moyenne sert à transférer les vibrations sonores captées par l’oreille externe en milieu aérien, vers l’oreille interne qui comporte des milieux liquidiens.
Interne
L'oreille interne convertit les vibrations sonores en impulsions neuro-électriques transmises au cerveau, qui va les analyser. Plus précisément, c’est la cochlée, organe en forme d’escargot, qui assure cette fonction. L’oreille interne joue aussi un rôle dans l’équilibre du corps. Elle est remplie d’un liquide, l’endolymphe.
Les différents types d'inflammation
- L’otite externe est une inflammation du conduit auditif à l’avant du tympan. Elle peut être aigue ou chronique.
- L’otite moyenne est une inflammation de l’oreille moyenne. Elle peut devenir chronique.
- L’otite de l’oreille interne est une complication de l’otite moyenne.
Les otites peuvent être contagieuses et générer des complications parfois très graves. Cet article traitera uniquement des affections touchant l'oreille externe et moyenne, les plus fréquentes.
Prévalence
L’otite externe aiguë affecte annuellement 0,4 % de la population. Dans sa forme chronique, elle affecte 3 à 5% de la population1.
Les otites moyennes séreuses sont très fréquentes chez les enfants et les nourrissons: elles touchent un enfant sur deux à 1 an, et 90% des enfants avant 4 ans.
Le taux d’incidence de l’otite moyenne aiguë est de 10,85%: elle touche 709 millions de personnes par an dans le monde, 51% des cas ont moins de 5 ans.
Le taux d’incidence de l’otite moyenne suppurée est de 4,76 pour mille : elle touche 31 millions de personnes par an dans le monde, 22,6% des cas ont moins de 5 ans.
La mastoïdite, complication de l’otite moyenne aigüe, a une incidence de 1,2 cas pour 100 000 chez les enfants de moins de 15 ans, avec une incidence plus élevée chez les nourrissons et avec une légère prédominance masculine.
Dans le monde, environ 21000 personnes décèdent de complications de l’otite moyenne chaque année2.
L’otite moyenne chronique, chez l’enfant de moins de 6 ans, est également fréquente dans les pays récemment industrialisés ou en voie de développement, comme le montre une revue systématique de 2016, menée dans 90 pays3. Sa prévalence est de 6,7% en Chine, 9,2% en Inde, entre 5,1 et 7,8% en Russie, 10% en Egypte, 9,2% au Nigeria.
Les symptômes
Les symptômes peuvent varier en fonction du type d'otite.
Otite externe
Les symptômes ressentis peuvent être les suivants:
- un prurit ou démangeaison du conduit auditif;
- une sensation de plénitude de l’oreille ou «oreille bouchée»;
- une douleur intense et lancinante;
- un œdème (ou gonflement) du conduit auditif externe et parfois du pourtour de l’oreille, voire un décollement de l’oreille. De la rougeur est associée au gonflement;
- une perte d’audition;
- des acouphènes;
- un écoulement clair, ou purulent, ou mélangé à du sang. L’écoulement peut être fétide, ce qui traduit la présence de germes;
- des ganglions enflés sous l’oreille.
L’otite externe devient chronique si elle perdure au-delà de 4 semaines, ou s’il y a plus de 4 épisodes par an. Elle peut devenir «nécrosante», si l’infection gagne l’os temporal.
Séromuqueuse (ou moyenne séreuse)
- Présence de liquide dans l’oreille moyenne.
- Pas de signe d’infection aigue.
- Sensation de plénitude de l’oreille.
- Perte d’audition.
L’otite séreuse est dite chronique, quand l’épanchement de l’oreille moyenne dure plus de trois mois.
Chez le jeune enfant, elle peut compromettre l’audition et l’apprentissage du langage et du développement cognitif.
Elle peut aussi se produire quand l’infection de l’oreille moyenne a disparu, mais que le liquide continue à s’accumuler. L’otite séreuse guérit par elle-même le plus souvent.
Otite moyenne aiguë
Les symptômes sont les suivants:
- rapidité d’apparition;
- gonflement et rougeur du tympan et autour du tympan;
- douleur intense et lancinante, souvent pulsatile;
- fièvre;
- maux de tête;
- fatigue inhabituelle;
- hypotonie, chez le bébé;
- cris, pleurs, chez le bébé ou le jeune enfant;
- troubles du sommeil;
- énervement, irritabilité;
- refus du biberon ou de l’alimentation, chez le bébé;
- troubles digestifs;
- sensation de plénitude de l’oreille;
- perte auditive partielle ou totale de l’oreille atteinte;
- accumulation de pus dans l’oreille moyenne;
- parfois, pus s’écoulant de l’oreille.
Plus rarement:
- des nausées et vomissements;
- des bourdonnements d’oreille, des acouphènes;
- des vertiges ou sensations vertigineuses;
- une paralysie faciale, survenant brutalement et d’un seul côté du visage;
- une raideur de la nuque;
- une tachycardie (accélération du rythme cardiaque).
L’otite moyenne aiguë peut être récidivante.
Mal soignée, elle peut détruire des éléments de l’oreille et causer une baisse d’audition ou une perte d’audition temporaire ou définitive.
L’infection peut gagner les parties molles de la face, du cou ou du cerveau, avec des conséquences pouvant être graves, voire létales: mastoïdite, cholestéatome, méningite, abcès dans le cerveau, thrombose du sinus latéral. Les symptômes les plus graves concernent principalement des enfants fragiles, dans leur première année de vie, des personnes immunodéprimées ou des personnes diabétiques.
Le diagnostic
Le diagnostic est établi par un médecin généraliste ou par un ORL (Oto-Rhino-Laryngologiste), médecin spécialiste des oreilles, du nez et du larynx.
Il consiste en un examen du conduit auditif et de l’oreille à l’aide d’un otoscope, le plus souvent assisté par microscope.
L’ORL peut nettoyer l’intérieur du conduit auditif, sous contrôle du microscope. Il peut effectuer un prélèvement, pour analyse bactériologique et mycologique, dans un laboratoire d’analyses agréé.
Les explications physiologiques
Quelles sont les explications physiologiques de l'otite?
L’otite externe
L’otite externe est causée par des agents infectieux, en provenance du pavillon, qui infectent le conduit auditif externe. Dans 90% des cas, elle est causée par des bactéries et dans 10% des cas, par des champignons. L’humidité excessive et les microtraumatismes sont responsables de conditions favorables, au développement des agents infectieux.
Dans les formes chroniques, un terrain allergique ou un état dermatologique général sont souvent associés.
L’otite externe est douloureuse, le conduit auditif est tuméfié. Elle n’entraîne pas d’atteinte de l’oreille interne. Elle peut être confondue avec un bouchon de cérumen (qui peut entraîner des douleurs), la présence d’un corps étranger dans le conduit auditif externe, un furoncle dans le conduit auditif externe (inflammation et infection d’un follicule pileux, souvent par Staphylococcus aureus), un zona de l’oreille, des cas très rares de tumeurs.
Moyenne
Il existe trois types d'otite moyenne:
- l’otite moyenne séreuse;
- moyenne aigüe;
- moyenne chronique.
L’otite moyenne est une infection de la caisse du tympan, provoquée par des agents infectieux (virus, bactéries), en provenance du rhinopharynx (zones du nez et de la gorge). Les agents infectieux empruntent la «trompe d’Eustache», conduit qui sert à égaliser la pression de l’air, entre les fosses nasales et l’oreille moyenne. La trompe d’Eustache devient enflammée et se bloque.
Du liquide s’accumule dans la caisse du tympan: on parle d’otite séro-muqueuse.
Dans l’otite moyenne séreuse, ce n’est pas du pus qui se trouve dans la caisse tympanique mais un liquide séreux, une sorte de «glu»; qui empêche le mouvement des osselets de la chaîne tympanique et réduit l’audition.
Le liquide peut s’infecter, menant à une otite moyenne aiguë. Elle est dite congestive, s’il n’y a pas d’épanchement dans la caisse du tympan. S’il y a un épanchement de pus, elle est «purulente».
Les germes causent la collection de pus dans l’oreille moyenne (otite collectée), qui exerce une pression croissante sur le tympan et peut aussi compresser l’oreille interne, et provoquer des pertes d’équilibre. La pression peut perforer la membrane tympanique, libérant le pus contenu dans la caisse tympanique. Des secrétions jaunâtres s’écoulent par le conduit auditif externe, l’otite est dite perforée.
Dans 90% des cas, l’otite moyenne est causée par une infection virale (virus respiratoire syncytial, virus para-influenzae, rhinovirus).
L’otite virale peut se compliquer d’une surinfection bactérienne. Les bactéries en cause sont le plus souvent Haemophilus influenzae (30% à 40% des cas), Streptococcus pneumoniae, Moraxellacatarrhalis, Streptococcus pyogenes, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus. Les bactéries empêchent le mouvement muco-ciliaire et favorisent l’adhésion bactérienne.
Des complications graves de l’otite moyenne aigüe peuvent survenir dans un petit nombre de cas, entraînant parfois des séquelles et pouvant même être létales. Ces complications sont:
- la paralysie faciale;
- l’abcès sous-périosté, le périoste étant la membrane vascularisée, résistante, qui recouvre l'os sur toute sa surface;
- la mastoïdite, inflammation de la mastoïde, partie d’os saillante située derrière l’oreille, à la base de l’os temporal. Dans ce cas, l’infection de l’oreille moyenne gagne la mastoïde.
- la labyrinthite, une atteinte de l’oreille interne, qui peut causer des problèmes d’équilibre, des acouphènes, une perte d’ouïe réversible ou non;
- les atteintes intra-temporales;
- la thrombose du sinus latéral: il s’agit de la formation d’un caillot de sang ou « thrombus » dans un sinus veineux, système veineux drainant le sang du cerveau;
- la méningite ou inflammation des méninges. Dans ce cas, l’infection a gagné les enveloppes du cerveau ou «méninges»;
- l’abcès extra-dural, c’est-à-dire un abcès à l’intérieur du cerveau
Les facteurs de risque
Il existe de nombreux facteurs de risque de l'otite externe.
L’auto-manipulation du conduit auditif
L’utilisation de cotons-tiges crée des micro-abrasions de la peau fragile du conduit auditif, qui sont des portes d’entrée pour les bactéries. L’utilisation de cotons-tiges tasse le cérumen et les débris de cellules dans le fonds du conduit auditif. Cette accumulation de substances garde l’eau et crée des conditions de macération, favorables à l’infection bactérienne.
Le grattage avec les ongles ou l’introduction de tout autre objet dans le conduit auditif est proscrite pour les mêmes raisons.
La présence d’eczéma au niveau du conduit auditif
Chez les personnes atteintes d’eczéma du conduit auditif, la moindre goutte d’eau (douche, coiffeur) suffit à déclencher une otite externe.
D'autres affections de la peau peuvent également être un facteur de risque:
- Les allergies
- Le psoriasis
- La dermite séborrhéique
La diminution de l'acidité du canal
Le canal auditif est normalement acide. Une diminution de l’acidité favorise l’infection bactérienne. La présence répétée d’eau est un facteur de diminution de l’acidité.
L’utilisation de produits irritants
Certains produits cosmétiques (laque pour les cheveux, colorants capillaires) en contact avec le conduit auditif peuvent irriter ce dernier et favoriser l’apparition de l’otite.
La baignade
L’otite «du baigneur» affecte l'oreille externe. Elle peut devenir chronique et est liée à la stagnation dans le conduit auditif d’eau de baignade chlorée ou salée, qui irrite le conduit et facilite la pénétration des germes.
L’exposition à la fumée de tabac
La fumée de tabac irrite le conduit auditif et peut favoriser l’apparition d’une otite.
Par ailleurs, l’alimentation et le statut micronutritionnel peuvent avoir un impact direct sur le survenue de cette affection
Otite moyenne aigue chez l'enfant
Dans l’otite moyenne aigüe de l’enfant, les facteurs de risque identifiés sont4:
- l’âge: l’incidence est maximale entre 6 et 11 mois;
- la prématurité;
- l’immunosuppression;
- les prédispositions génétiques;
- l’infection des «végétations» ou «adénoïdes»;
- la naissance par césarienne;
- l’absence d’allaitement maternel.
Les enfants nourris au lait maternisé seraient plus susceptibles que les enfants allaités, de développer une otite moyenne.
Selon une revue de littérature scientifique de 2015 menée sur 24 études européennes ou américaines, l’allaitement maternel protègerait les nourrissons de l’otite moyenne aigue jusqu’à l’âge de 2 ans. L’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de vie est associé à une réduction de 43% des cas d’otite moyenne aigue, pendant les 2 premières années de vie. Les données manquent pour savoir si un allaitement plus long apporte un bénéfice supplémentaire.
- Une anomalie au niveau de la trompe d’Eustache (fente palatine, trisomie 21, ou toute autre malformation locale) peut favoriser l’infection de l’oreille moyenne par proximité plus grande avec les germes de la sphère naso-pharyngée.
- L’exposition sociale du bébé: fratrie et/ou collectivité
Si le bébé est au sein d’une fratrie et/ ou s’il est confié à une structure d’accueil (crèche, etc), son risque de développer une otite moyenne aigue est plus élevé.
Le manque d'hygiène, la précarité et la promiscuité sont également des facteurs de risque non négligeables.
- L’utilisation de tétines chez les bébés entre 7 et 12 mois
Les enfants qui utilisent une tétine, entre 7 et 12 mois, seraient plus susceptibles de développer des otites moyennes. En effet, ces tétines véhiculent les germes associés à ces pathologies.
- L’exposition à la fumée de tabac
L’exposition d’un nourrisson à la fumée de tabac est associée à un risque plus élevé d’otite moyenne aigue.
- La pollution atmosphérique
L’exposition à la pollution de l’air ambiant est associée à un risque accru d’otite moyenne chez l’enfant. Le dioxyde d’azote est le polluant le plus incriminé dans cette association. Ce gaz provient des gaz d’échappement des véhicules, des centrales thermiques (à charbon principalement) et de certaines industries. Pour les autres polluants étudiés, l’association est moins claire.
- Le statut micronutritionnel
La vitamine D influence l’incidence et la sévérité des infections virales et bactériennes. En effet, la vitamine D, sous sa forme 25-hydroxyvitamine D, agit comme un immunomodulateur du système immunitaire inné et adaptatif.
La carence en vitamine D est fréquente chez les enfants souffrant d’otite moyenne chronique. Les récidives sont plus fréquentes lorsque le taux sérique de vitamine D, sous sa forme 25(OH)D, sont inférieurs à 30 ng/ml.
Les traitements conventionnels et conseils associés
Conseils d’hygiène préventive
- Se laver les mains régulièrement avec du savon évite d’apporter des germes manuportés dans les oreilles.
- Eviter les manipulations intempestives du conduit auditif: grattage avec les ongles, utilisation de cotons-tiges ou d’autres objets contondants.
- Se nettoyer les fosses nasales avec du sérum physiologique est une mesure prophylactique et d’accompagnement en cas d’otite moyenne. En effet, les fosses nasales et l’oreille moyenne communiquent, par le biais de la trompe d’Eustache, et les microbes présents dans les fosses nasales peuvent par ce biais gagner l’oreille moyenne.
- Eviter la fumée de cigarette, qui irrite le conduit auditif.
- Eviter de mettre la tête sous l’eau, pendant la baignade.
- Des bouchons thermo-formés, en silicone, permettent de protéger les oreilles pendant la douche, la baignade.
Les médicaments
Les médicaments prescrits en cas d’otite sont:
- des antalgiques;
- de la codéine en cas de douleur intense;
- des anti-inflammatoires (corticoïdes);
- des antiviraux en cas d’infection virale;
- des antibiotiques par voie générale: amoxycilline, amoxycillineplusacide clavulanique, etc.;
- des gouttes auriculaires à base d’acide acétique à 2%;
- des gouttes auriculaires anti-inflammatoires;
- des gouttes auriculaires antibiotiques, en général à base de ciprofloxacine, ofloxacine ou une combinaison néomycine/polymyxine;
- des gouttes auriculaires antifongiques.
Les 3 dernières spécialités peuvent être associées.
- des immunosuppresseurs locaux (Tacrolimus), en cas d’échec des traitements précédents;
- du cérumen artificiel aide à protéger le conduit auditif, en cas d’otite externe chronique.
Les antibiotiques ont été beaucoup prescrits chez les enfants mais le sont moins pour plusieurs raisons. Premièrement, de nombreux cas d’antibiorésistance ont été constatés. De plus, le vaccin antipneumococcique permet d’éviter les infections par ces germes et enfin, des études ont montré que 80% des otites de l’enfant guérissaient spontanément.
La paracentèse
En cas d’otite de l’oreille moyenne, le médecin ORL peut procéder à une paracentèse. Il s’agit d’une intervention chirurgicale courte, au cours de laquelle le chirurgien pratique une petite incision du tympan. Celle-ci permet l’évacuation du liquide ou du pus contenu dans l’oreille moyenne et soulage la douleur liée à la pression dans l’oreille moyenne. La paracentèse est pratiquée en cas d’otite séreuse, moyenne chronique ou moyenne aigüe.
La pose d’aérateurs tympaniques
Suite à la paracentèse, le chirurgien peut poser des aérateurs tympaniques, aussi appelés «yoyos» ou «diabolos» ou «T-tubes», qui sont de petits tubes de 2mm de diamètre.
Les aérateurs tympaniques rigides, les plus utilisés, sont en or, en titane ou en plastique. Ils sont gardés de 6 mois à 1 an, période à l’issue de laquelle ils tombent naturellement. Puis le tympan se referme et cicatrise de lui-même dans la quasi-totalité des cas. S’il le faut, le chirurgien refermera lui-même le tympan.
Il existe un autre type d’aérateurs tympaniques, en silicone. Ces aérateurs sont gardés plus d’un an et sont retirés par le chirurgien.
Le traitement naturel des otites
L’oreille est un organe sensitif fragile et précieux. En cas de symptômes d’otite, une consultation chez un ORL s’impose.
Une personne ayant eu une prescription médicale, pour cette affection, ne doit en aucun cas suspendre ou modifier son traitement sans avis médical.
Le traitement naturel des otites est généralement préventif et/ou complémentaire. L’instillation dans l’oreille de substances quelles qu’elles soient doit se faire sous contrôle médical.
L’alimentation
L’alimentation semble jouer un rôle favorisant, ou au contraire protecteur, dans l’apparition et le devenir des otites.
Les aliments à éviter ou à limiter sont les aliments sucrés ou à index glycémique élevé, les aliments riches en graisses saturées et trans (produits transformés, produits laitiers).
Chez les personnes diabétiques, le contrôle de la glycémie et de l’insulinémie sont indispensables. Pour cela, il leur est conseillé d’éviter les aliments sucrés, les féculents à index glycémique élevé (pain blanc, farines blanches, riz blanc, pommes de terre), les fruits en excès et les produits laitiers riches en lactose en excès.
Les aliments à privilégier sont les aliments riches en anti-oxydants (fruits, baies, légumes crus, épices), en vitamines A et D (huile de foie de poissons), en acides gras oméga-3 (poissons gras), en bêta-carotène, précurseur de la vitamine A (fruits et légumes oranges ou verts).
La micronutrition
La micronutrition est également un traitement naturel intéressant, en cas d'otites.
La vitamine D3
La carence en vitamine D est fréquente chez les enfants, souffrant d’otite moyenne chronique.
L’administration de 1000 UI par jour de vitamine D, chez ces enfants, restaure des valeurs sériques supérieures à 30 ng/ml, dans la plupart des cas, et permet une réduction significative du risque d’otite moyenne.
Le zinc
Les résultats concernant la supplémentation en zinc, chez des enfants carencés, donne des résultats mitigés quant à son efficacité dans la prévention de l’otite moyenne. Cependant, en association avec d’autres micronutriments, donne des résultats positifs.
L’huile de foie de morue
Les patients souffrant d’otite chronique moyenne ont des taux d’oméga-3, vitamines A et D et sélénium plus bas que la moyenne.
L’huile de foie de morue contient des oméga-3, des vitamines A et D. Dans un essai, la supplémentation permet de diminuer la prise d’antibiotiques, chez des enfants atteints d’otite chronique moyenne.
Un point d’attention concerne la possible contamination de l’huile de foie morue en polychlorobiphényles (PCB) et dioxine. La sécurité d’utilisation à long terme de cette huile n’est pas connue.
Les probiotiques
Les voies respiratoires des personnes saines sont naturellement colonisées par des micro-organismes, principalement des bactéries, qui vivent en harmonie avec leur hôte et jouent de nombreux rôles utiles au maintien du mucus, des barrières et à l’équilibre de l’immunité.
Le microbiote des personnes atteintes d’otite moyenne aiguë est moins riche et moins diversifié que celui des personnes saines.
In vivo, le mode d’action des bactéries «amies» emprunterait plusieurs mécanismes. Les bactéries «amies» occuperaient des sites spécifiques sur la surface des épithéliums, empêchant l’adhérence des pathogènes. Elles modifieraient l’environnement local du mucus, par exemple en abaissant le pH.
Elles produiraient des substances inhibitrices des bactéries pathogènes. Elles stimuleraient l’immunité, liée au mucus et la réponse immunitaire systémique. Enfin, elles sont en compétition avec les pathogènes pour les substances nutritives. Des travaux de recherche ont évalué l’intérêt de l’administration de probiotiques par voie générale ou localement par spray nasal, pour traiter et prévenir l’otite moyenne de l'enfant.
L’administration de probiotiques, par voie générale, n’a pas donné de résultats homogènes. Certains essais ont montré un rôle protecteur de la supplémentation en probiotiques vis-à-vis de l’otite moyenne, avec une supplémentation dans les 2 premiers mois de vie de l’enfant en L. rhamnosus GG + B. lactis BB-12.
D’autres essais n’ont pas montré de bénéfices.
Des souches probiotiques que l’on trouve, dans les voies respiratoires supérieures d’enfants sains, ont été testées in vitro et in vivo. In vitro, des souches de Streptococcus sanguinis, Streptococcus mitis, Streptococcus oralis se sont montrées efficaces pour inhiber la croissance d’otopathogènes comme S. pneumoniae, M. catarrhalis et S. Pyogenes.
Un spray nasal contenant ces probiotiques a été testé sur des enfants sujets aux otites, après un traitement antibiotique, avec des résultats concluants et significatifs par rapport au placebo.
D’autres travaux de recherche ont été menés depuis, utilisant d’autres souches probiotiques avec des résultats également encourageants: L. rhamnosus, Streptococcus salivarius24SMB.
Bien que des recherches ultérieures soient nécessaires, le potentiel de prévention et de traitement de probiotiques issus des voies respiratoires supérieures dans l’otite moyenne de l’enfant est prometteur.
L’homéopathie
Un médecin homéopathe peut établir une prescription individualisée. En effet, l'homéopathie est un traitement naturel intéressant, en cas d'otites.
L’homéopathie est basée sur le principe: «Similiasimilibus curantur», ce qui signifie «le semblable soigne le semblable», autrement dit une substance qui produit des symptômes, chez une personne saine, peut soigner ces mêmes symptômes chez une personne malade. De très fortes dilutions des principes actifs sont pratiquées pour produire un remède homéopathique, et de fait on ne retrouve pas de trace analysable de ces principes actifs.
Comparée aux traitements conventionnels, l’homéopathie peut amener une amélioration plus rapide avec moins d’utilisation des analgésiques et antibiotiques.
Dans le traitement naturel de l’otite moyenne, les remèdes homéopathiques sont considérés comme sûrs, mais dans 10 à 20% des cas, une aggravation initiale surviendrait avant amélioration. Les remèdes homéopathiques les plus couramment utilisés dans l’otite moyenne sont:
- Aconit/ Aconitumnapellus: ce remède homéopathique convient pour les douleurs d’oreille lancinantes, qui surviennent après une exposition au froid ou au vent. Il est aussi adapté pour les enfants, qui présentent une forte fièvre et dont es oreilles sont rouges ou tendres au toucher. Ce remède est à utiliser en phase initiale d’une otite.
- Belladonna: pour les douleurs aigües et lancinantes, accompagnées de fièvre, de chaleur intense, de rougeur du pavillon de l’oreille et sur le côté du visage. Ce remède homéopathique est issu d’une plante toxique et doit être utilisé avec précaution.
- Capsicum: traite la chaleur, l’inflammation et la douleur intense.
- Chamomilla: pour les enfants souffrant d’otite moyenne qui sont très irritables, qui souffrent et qui sont inconsolables.
- Ferrum Phosphoricum: dans la phase initiale de l’otite moyenne, c’est un remède courant. Le patient a le visage rougissant, est sensible au bruit, veut s’allonger dans un lieu calme.
- Heparsulphuricum: pour la douleur dans les oreilles, spécialement si elles sont enflées, avec une sécrétion de pus jaunâtre-vert. Le vent et les courants d’air aggravent la douleur.
- Kali muraticum: qand le patient déglutit, il entend un claquement et un craquement. S’il se mouche le nez, son audition peut diminuer. Il a une sensation d’oreille bouchée. Ce remède est aussi utilisé pour nettoyer la trompe d’Eustache, si l’écoulement persiste après une otite moyenne aigue.
- Lycopedium: pour la douleur de l’oreille droite qui s’aggrave en fin d’après-midi et en début de soirée, sensation de plénitude de l’oreille, acouphènes.
- Magnesia phosphorica: pour les douleurs d’oreille, après une exposition au froid, au vent. Pour les irritations plus que pour les infections. Davantage pour l’oreille droite que la gauche. La douleur est soulagée par la chaleur, le massage des oreilles.
- Mercurius: convient pour les infections chroniques de l’oreille, pour la douleur qui s’aggrave la nuit et qui peut s’étendre à la gorge. Le mouchage du nez apporte un soulagement. La douleur auriculaire peut survenir par temps humide et brumeux ou lors des changements de temps. Le patient peut saliver ou transpirer.
- Pulsatilla: pour les infections, consécutives à une exposition au froid ou à l’humidité. L’oreille est souvent rouge. Un écoulement de pus jaunâtre-vert de l’oreille ou du nez est associée. La douleur d’oreille s’aggrave après le sommeil et avec la chaleur, elle est soulagée par des compresses d’eau fraîche.
- Silica: pour les infections chroniques ou dans la phase terminale de l’infection, quand l’enfant se sent glacé, faible et fatigué, la transpiration peut être présente.
- Verbascum: pour les otites de l’oreille gauche, associée parfois à de la toux et/ou une laryngite.
- L’acupuncture
L’acupuncture est une technique issue de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC). Elle utilise l’insertion de fines aiguilles en des points spécifiques du corps. Selon les principes de la MTC, l’acupuncture équilibre et renforce l’énergie vitale ou «Qi», pour amener le corps dans un état de santé optimale et harmonieuse.
De nombreux points d’acupuncture utilisés pour le traitement de diverses maladies se situent au niveau de l’oreille. 4 points d’acupuncture précis sont utilisés dans le traitement naturel des otites moyennes: tragus, base de la fossette triangulaire du pavillon, milieu de l’hélix et antitragus.
Le mode d’action de l’acupuncture dans le traitement naturel des otites n’est pas clairement compris. Elle aurait des propriétés immunomodulatrices, qui joueraient un rôle dans le drainage des fluides de l’oreille moyenne. Il existe peu d’études scientifiques sur le traitement de l’otite moyenne par l’acupuncture chez les humains.
Des études ont été conduites chez des chiens atteints d’otite externe chronique. Au bout d’un an de traitement par acupuncture, une majorité de chiens traités étaient en rémission complète. Selon le même auteur, l’acupuncture améliorait aussi l’efficacité des traitements antibiotiques. Etant donné que les chiens sont naturellement plus sujets à ces pathologies que les humains, et que leur physiologie n’est pas équivalente, les résultats ne peuvent pas être extrapolés aux humains.
Un essai russe de 2018 a comparé chez 64 patients, âgés de 20 à 60 ans, atteints d’otite moyenne avec effusion et perte d’audition depuis plus d’un mois, l’effet de l’acupuncture en combinaison avec les traitements allopathiques, versus traitements allopathiques seuls. Après 14 jours et 7 séances d’acupuncture dans le groupe «test», des bénéfices ont été clairement établis sur plusieurs paramètres: amélioration de l’aspect de l’oreille à l’otoscope (10%), ouverture de la trompe d’Eustache (18%), amélioration du seuil d’audition (9%), du réflexe musculaire acoustique (17%), de la régulation de la pression par la trompe d’Eustache (8%), de l’immunomodulation, du nombre de fibroblastes (14%) et de macrophages (31%) et de l’efficacité de la phagocytose dans la trompe d’Eustache, réduction des rechutes (9%).
L'osthéopathie
L’ostéopathie est une médecine manuelle non invasive, qui vise à renforcer les tissus musculosquelettiques et rééquilibrer les systèmes nerveux, circulatoires, lymphatiques, menant à un état de santé et de bien-être.
Deux manipulations ostéopathiques sont utilisées pour les cas d’otite moyenne aigüe et chronique. La dysfonction de la trompe d’Eustache est considérée comme un facteur favorisant de l’otite moyenne. La manœuvre dite de «Galbreath» est une manipulation de la mandibule qui vise à exercer une action indirecte de pompage sur la trompe d’Eustache.
Les techniques de «Muncie» et «Muncie modifiée» visent à ouvrir la trompe d’Eustache en plaçant un doigt sur la «fosse de Rosenmuller», ouverture de la trompe d’Eustache.
Dans un essai, ces techniques ostéopathiques, appliquées de façon hebdomadaire en combinaison avec des antibiotiques, diminuaient la fréquence des otites moyennes. Le recours aux aérateurs tympaniques, chez des enfants sujets aux otites moyennes, est également moindre.
D’autres essais ont montré une guérison plus rapide de l’oreille moyenne, en cas de techniques ostéopathiques associées aux traitements standard. Cependant, les résultats de ces différentes études ont été remis en cause, en raison de biais méthodologiques. Des études complémentaires sont requises.
Quoiqu’il en soit, les techniques ostéopathiques n’ont pas montré d’effets indésirables et peuvent sans danger être utilisées, dans la prévention et l’accompagnement de l’otite moyenne, en complément d’autres thérapies.
La chiropraxie
La chiropraxie est également un traitement naturel intéressant, en cas d'otites.
La chiropraxie considère que des dysfonctionnements du système musculosquelettique, particulièrement de la colonne vertébrale qui est en lien avec le système nerveux, affectent la santé. La chiropraxie repose sur la manipulation de la colonne vertébrale, des articulations et des tissus mous.
Les traitements chiropraxiques proposés dans l’otite de l’oreille moyenne reposent sur deux hypothèses principales. Premièrement, la manipulation de la colonne vertébrale amènerait des changements de l’activité neurale sympathique et parasympathique. Deuxièmement, les manipulations des vertèbres cervicales réduiraient les tensions musculaires, augmentant le drainage lymphatique et l’ouverture de la trompe d’Eustache.
La chiropraxie aurait aussi un rôle préventif, en corrigeant les mauvais alignements, et en permettant le drainage des fluides de l’oreille moyenne. Une revue de littérature scientifique de 2012 n’a pas montré de façon évidente le bénéfice de la chiropraxie dans le traitement de l’otite moyenne chez l’enfant, mais n’a pas montré non plus d’effets indésirables de cette technique.
L’hydrothérapie, technique du Docteur Salmanoff
Dans le traitement naturel des otites moyennes aigües ou chroniques, la méthode du Docteur Salmanoff, reprise et vulgarisée par l’auteur et Naturopathe Michel Dogna, est la suivante:
Un linge humide très froid est posé autour du cou du malade, et de façon concomitante, un gant de toilette humide replié avec de l’eau très chaude est posé sur l’oreille atteinte. Les compresses sont à renouveler toutes les 5 minutes, la durée de la séance d’hydrothérapie étant de 20 minutes. Cette séance peut être ensuite répétée; il faut attendre 6h à 8h entre chaque séance. Le soulagement est réputé immédiat.
Cette méthode s’adresse aux enfants comme aux adultes. Aucun effet indésirable n’est documenté.
La méthode repose sur les principes suivants:
L’application de chaleur dynamise la circulation, dans les capillaires, et a un effet direct sur les agents pathogènes. En cas de complication d’otite, des enveloppements chauds du thorax et des bains de bras étaient préconisés par le Docteur Salmanoff.
L’argile verte
L’argile verte peut être utilisée sous forme de cataplasme à poser derrière l’oreille, sur toute sa longueur (et surtout pas dans le conduit auditif). De façon empirique, le cataplasme à l’argile est supposé apporter un grand soulagement dans les douleurs d’otite.
L’argile a beaucoup d’usages empiriques dans les médecines alternatives. Elle a des propriétés antibactériennes documentées, utiles notamment dans des infections de la peau. Son mécanisme d’action n’est pas compris.
Il ne semble pas exister de littérature scientifique concernant l’utilisation de l’argile dans le traitement naturel des otites, mais compte-tenu de son innocuité, elle pourrait être conseillée.
Les bougies auriculaires
Les bougies auriculaires trouvent leur origine dans les médecines traditionnelles de Chine, du Tibet, de Grèce, d’Egypte et d’Amérique du Nord, où elles sont aussi appelées «bougies Hopi» en référence aux Indiens Hopi d’Arizona.
Elles se présentent sous la forme de bougies creuses de cire et coton ou tissu. Certaines bougies contiennent des huiles essentielles ou de la propolis. Elles sont employées pour nettoyer les oreilles. Elles auraient aussi des vertus thérapeutiques, en lien avec la stimulation de points d’acupuncture et la circulation lymphatique.
La personne recevant le soin doit être allongée en position latérale; la bougie est placée verticalement à l’entrée du conduit auditif externe et allumée. La combustion, qui dure environ 10 minutes par oreille, favorise la microcirculation par l’effet de la chaleur et est supposée générer une aspiration à la base du cône, permettant d’éliminer les dépôts de cérumen, de cellules mortes et d’impuretés accumulés dans le canal auriculaire.
Si la bougie auriculaire est parfois conseillée en cas d’otite par certains praticiens, il existe très peu de recherches scientifiques à ce sujet. Des effets secondaires indésirables possibles sont documentés: eczéma de contact à l’entrée du conduit auditif externe, brûlure du pavillon ou du conduit auditif externe, dépôt de cire dans le conduit auditif pouvant créer une occlusion partielle ou totale, rupture de la membrane tympanique.
En conclusion et en application du principe de précaution, l’utilisation des bougies auriculaires ne peut être conseillée en cas d’otite.
La propolis
Dans un essai de 2010, les chercheurs ont administré une solution de propolis et zinc chez des enfants souffrant d’otite moyenne aiguë chronique, pendant 3 mois. Cette solution a permis de réduire le risque de rechute et la prise d’antibiotiques.
L'usage de propolis peut être un traitement naturel intéressant, en cas d'otites.
Il n’y a pas de problème de tolérance ni de sécurité d’emploi.
La phytothérapie
Les plantes suivantes peuvent être utilisées dans le traitement naturel des otites:
La camomille matricaire (Matricaria chamomilla)
La Camomille matricaire est connue pour ses propriétés antivirales supposées. Elle a été utilisée traditionnellement pour soulager la colique de l’enfant et la diarrhée.
Les parties de la plante utilisées sont les fleurs. La fraction liposoluble aurait des propriétés anti-infectieuses et les flavonoïdes, une action anti-inflammatoire. Il existe peu de preuves scientifiques de son efficacité dans l’otite moyenne, bien qu’elle soit utilisée pour cela.
La posologie est de 1 à 3 ml de teinture-mère, 3 fois par jour chez l’adulte et chez l’enfant: 2 à 6 gouttes par kg 3 fois par jour.
Sous forme de thé (1 cuillère à soupe de fleurs séchées dans une tasse)
De rares cas d’allergie à la camomille matricaire sont signalés.
Le Gaillet gratteron (Galium Aparine)
Cette plante, qui est considérée comme une «mauvaise herbe », est utilisée pour soutenir la clairance lymphatique, dans l’otite moyenne séreuse ou aiguë. Elle se prend sous forme de teinture-mère, à raison de 0,5 à 2 ml 3 fois par jour.
Sous forme d’infusions, elle se prend à raison de 1 tasse, 2 à 3 fois par jour.
L’Echinacée (Echinacea purpurea)
Cette plante de la famille des Astéracées est documentée pour son action sur le système immunitaire, incluant l’activation des cellules Natural Killers et des macrophages, l’augmentation des niveaux circulants d’interféron alpha.
Les esters caféiques seraient antibactériens et antiviraux et les polyacétylènes seraient bactériostatiques. L’Echinacée est utilisée de façon courante dans les infections respiratoires hautes, mais n’a pas été bien étudiée dans l’otite moyenne. L’échinacée se consomme sous forme de teinture-mère, de macérat glycériné, de comprimés, de capsules ou d’infusions.
La posologie usuelle chez l’enfant est de 1 à 5 ml, de macérat glycériné, 3 à 5 fois par jour. L'échinacée est contre-indiquée chez les personnes atteintes d'une maladie auto-immune et chez les personnes allergiques aux Astéracées.
Le Sureau (Sambucusnigra)
Cet arbuste européen, qui produit des fleurs blanches odorantes puis des baies noires en grappes, est utilisé en cas d’infection virale, de secrétions nasales excessives. Il est recommandé en cas d’otite moyenne aiguë, particulièrement si une infection respiratoire est présente.
Le Sureau est à utiliser sous forme de sirop ou de teinture, 0,5 ml 3 fois par jour.
La Grande Aunée (Inulahelenium)
Cette grande plante vivace à fleurs jaunes, de la famille des Asteraceae, est une plante médicinale, dont on utilise entre autres les racines.
Elle a des propriétés bactériostatiques et antivirales. Elle favoriserait le renforcement des muqueuses. Elle peut être utilisée dans l’otite moyenne aiguë ou séreuse chronique.
La posologie est de 0,5 à 2 ml de teinture-mère 3 fois par jour.
La Grande Aunée est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes.
L’Eucalyptus (Eucalyptus radiata)
L’Eucalyptus est administré sous forme d’inhalations de feuilles ou huile essentielle, utilisé tardivement dans l’otite moyenne aiguë.
L’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)
Cette plante d’Amérique du Nord est utilisée en cas d’otite moyenne aiguë, quand des signes d’infection purulente commencent à apparaître.
Elle est prise sous forme de teinture, de 0,5 à 2 ml, 3 fois par jour.
La Guimauve officinale (Althaea officinalis)
Cette plante médicinale soulage les membranes, muqueuses enflammées, et aide à fluidifier le mucus. Dans l’otite moyenne, elle aide à débloquer la trompe d’Eustache.
Sous forme de teinture-mère, la posologie est de 1 goutte par kilo de poids (jusqu’à 2 ml), 3 à 6 fois par jour.
Sous forme de décoction, la posologie est de: 1 cuillère à soupe de racine séchée bouillie, dans 1 tasse d’eau pendant 10 minutes. Prendre 1 à cuillère à soupe du liquide filtré, 2 à 6 fois par jour.
En cas de médication concomitante, laisser 1 à 2 h avant ou après la prise de guimauve, car cette dernière peut diminuer l’absorption des médicaments.
Le Bouillon blanc (Verbascumthapsus)
Le Bouillon blanc ou Molène est une plante médicinale traditionnelle. Elle réduit la production de mucus et renforce la muqueuse respiratoire, agit comme un anti-inflammatoire local. Les feuilles et les fleurs sont les parties de la plante utilisées dans diverses affections. Pour les affections de l'oreille, il s’agit des fleurs. La molène peut être utilisée sous forme d’huile à instiller dans l’oreille, en cas d’otite externe.
Dans l’otite moyenne, elle est réputée débloquer la trompe d’Eustache et réduire l’inflammation.
Sous forme de teinture-mère, la posologie est de 1 goutte par kilo de poids toutes les 4 h.
Sous forme d’infusion, la posologie est de 1 à 2 cuillères à thé de fleurs séchées par tasse, à infuser 10-15 minutes, 1 à 4 tasses par jour.
L’Usnée (Usneabarbata)
L’usnée ou «barbe du vieil homme» est un lichen utilisé, de longue date, en médecine traditionnelle. Il est aujourd’hui utilisé contre les maux de gorge, pour réduire la douleur et la fièvre.
Il a des propriétés antibactériennes et antivirales, utilisables dans l’otite moyenne aiguë.
L’usnée dans cette indication est à prendre sous frome de teinture, de 0,5 à 5 ml, 3 fois par jour.
Le Xylitol
Le xylitol est un polyol, un sucre naturel extrait de l’écorce de bouleau. Il est utilisé comme édulcorant dans des chewing-gums et est connu, pour son effet préventif des caries dentaires.
Dans des essais in vitro, le xylitol réduit l’adhérence de bactéries impliquées dans l’otite de l’oreille moyenne (Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae) sur des cellules naso-pharyngées. Plusieurs études montrent l’efficacité du xylitol, dans la prévention de l’otite moyenne. Pour être efficace, le xylitol doit être administré 5 fois par jour sous forme de «gomme». Il peut avoir des effets secondaires bénins: douleurs abdominales et selles molles.
Les gouttes auriculaires à base d’un mélange de plantes
Dans un essai conduit en 2003, deux solutions à base d’extraits de plantes «Otikon» (Healthy On, Israël) et «Mullein Garlic» (Equinox Botanicals, USA) ont été testées chez des enfants de 6 à 18 ans présentant une otite moyenne aigüe, associée à une atteinte de la membrane tympanique et de la douleur. Ce traitement naturel est réputé soulager la douleur des otites moyennes.
«Otikon» contient des extraits de bulbe d’ail, de fleurs de molène, de fleurs de calendula et de millepertuis dans de l’huile d’olive.
«Mullein Garlic» contient des extraits de fleurs de molène, d’ail, d’achillée millefeuille, de fleurs de calendula et de la vitamine E.
Les deux préparations se sont montrées aussi efficaces que l’amoxicilline par voie orale et que les anesthésiques locaux, sans doute en lien avec leurs présumées vertus antimicrobiennes, antiinflammatoires, immunostimulantes et leur bonne pénétration à travers la membrane tympanique.
L’aromathérapie
Les huiles essentielles sont volatiles et ont une bonne activité antimicrobienne. L'aromathérapie, est également un traitement naturel de premier choix, en cas d'otites.
Dans un essai de 2005 conduit sur des rats atteints d’otite moyenne aigue, causée par des pneumocoques ou Haemophilus influenzae, l’application dans le conduit auditif d’huile essentielle de Basilic (Ocimum basilicum) ou de substances actives extraites des huiles essentielles (thymol, carvacrol et salicylaldéhyde) ont été comparées à un placebo. Les effets ont été observés sous oto-microscope et par des cultures d’échantillons du liquide de l’oreille moyenne.
Le traitement naturel des otites, avec l’huile essentielle de basilic ou avec les extraits de substances actives d’huile essentielle, a amélioré ou guéri 56 à 81 % des rats infectés par H. influenzae et 6% à 75 % des rats infectés par les pneumocoques, versus 5,6 à 6% pour le placebo. Les huiles essentielles ou leurs composés actifs placés dans le conduit auditif sont un traitement naturel efficace des otites moyennes aigues chez le rat. Les essais n’ont pas été extrapolés chez l'Homme.
Les huiles essentielles de Lavande, Tea tree, Camomille, Cajeput, Thym à thujanol ont été utilisées dans l’otite chez l’humain, le plus souvent diluées dans une huile végétale, mais il ne semble pas exister de données scientifiques à ce sujet.
L’instillation d’huiles essentielles dans le conduit auditif, sans avis médical, n’est pas recommandée.
Les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées chez les enfants de moins de 6 ans, ni chez les femmes enceintes ou allaitantes.
Utilisation d'huiles végétales
Les huiles d’onagre, de lin, de bourrache per os sont recommandées dans le traitement naturel des otites moyennes, mais il n’existe pas d’étude disponible.
La mycothérapie
En cas d'otites, il est possible d'avoir recours à la mycothérapie, traitement naturel, qui emploie des champignons à des fins médicinales.
Le Reishi (Ganoderma lucidum), champignon issu de la médecine traditionnelle chinoise, a des propriétés anti-inflammatoires, anti-bactériennes, anti-fongiques et immunomodulatrices. Il permet donc de soutenir l’organisme en présence d’agents infectieux responsables de l’otite moyenne ou externe. Il aide à prévenir la chronicité des infections en modulant la réponse inflammatoire.
Le Shiitaké contient de la vitamine D2 (ergocalciférol), précurseur de la vitamine D3 (cholécalciférol), de ce fait il contribue au fonctionnement équilibré du système immunitaire. Sa richesse en cuivre, zinc, sélénium contribue aussi au renforcement du système immunitaire.
Questions fréquentes
Qu'est-ce qu'une otite?
L'otite se caractérise par une inflammation d'une partie de l'oreille. Il existe différents types d'otites: externe, moyenne ou interne.
Quel traitement naturel, en cas d'otites?
- L’acupuncture et les techniques d'hydrologie
- La chiropraxie
- L’ostéopathie
- La phytothérapie, l’aromathérapie et la mycothérapie
- Une supplémentation en vitamines ou probiotiques
Quelles sont les autres recommandations?
- Modification de l'alimentation
- Eviter les manipulations du conduit auditif
- Ne pas mettre la tête sous l'eau
- Se nettoyer les fosses nasales avec du sérum physiologique
- 1: JD Osguthorpe & DR Nielsen (2011) Otitis externa: review and clinical update, South African Family Practice.
- 2: L. Monasta, L. Ronfani, F. Marchetti, M. Montico, L. Vecchi Brumatti, A. Bavcar,D. Grasso, C. Barbiero, G. Tamburlini, Burden of Disease Caused by Otitis Media: Systematic Review and Global Estimates, PloS One 7 (2012) e36226.
- 3: Rodrigo DeAntonio, Juan-Pablo Yarzabal, James Philip Cruz, Johannes E. Schmidt, Jos Kleijnen, Epidemiology of otitis media in children from developing countries: A systematic review, International Journal of Pediatric Otorhino laryngology.
- 4: Ladomenou F, Kafatos A, Tselentis Y, et al. Predisposing factors for acute otitis media in infancy. J Infect 2010;61(1):49–53.