Présentation
La lécithine a été isolée du jaune d’œuf en 1840 par le chimiste français Théodore Gobley. C’est en 1846 qu’elle a été appelée lécithine de phosphatidylcholine. Plus tard, il démontre sa présence dans de nombreux tissus humains et animaux.
Quant à la lécithine de soja, elle est un lipide complexe en raison de la liaison des phosphates avec différents acides aminés qui vont définir ses propriétés.
Elle est composée de :
- phosphatidylcholine (29 à 31%)
- phosphatidylsérine (3%)
- phosphatidylinositol (15 à 17%)
- phosphatidyléthanolamine (20 à 23%)
- acide phosphatique (7 à 17%)
- phytostérols
- phytoglycolipides
Il faut savoir que la lécithine de soja se caractérise des autres lécithines telles que celles du jaune d’œuf, par sa teneur élevée en phosphatidylinositol. La phosphatidylinositol joue un rôle important dans la communication intercellulaire.
Du fait de sa strucutre chimique bipolaire, elle est couramment employée en agro-alimentaire pour ses propriétés émulsifiantes.
C'est pourquoi vous la trouverez dans la composition des glaces, vinaigrettes, mayonnaise, chocolat par exemple.
Enfin, au niveau médical, des études cliniques ont étudié ses effets sur les maladies cardiovasculaires, la cholestérolémie, l’inflammation intestinale.
Propriétés
Cholestérolémie – Maladies cardiovasculaires
Les bienfaits de la la lécithine de soja sont nombreux et variés.
Une supplémentation en phytostérols de soja (4 g / jour) par des femmes ménopausées a permis de réduire la lipidémie et la tension artérielle dans le cadre d‘une alimentation à faible index glycémique 1.
D'autre part, lorsque du lait de soja enrichi en phytostérols (3,4 g / jour) est bu quotidiennement durant 6 mois, le taux de triglycérides et de LDL-c diminue significativement chez des personnes présentant une hypercholestérolémie modérée 2.
Enfin, la prise d’une capsule de 500 mg de lécithine de soja / jour pendant 1 à 6 mois a conduit à une baisse du cholestérol total et du LDL-c sans modification des triglycérides et du HDL-c 3.
Ainsi, en 1994, la commission scientifique allemande approuva l’efficacité de la lécithine contenant 73 à 79% de phosphotidylcholine dans le cas d’hypercholestérolémie légère.
Par ailleurs, la présence de taux élevés d’homocystéine expose au risque de maladies cardiovasculaires. La bétaïne aide à réduire l’hyperhomocystéinémie.
Or la choline est un précurseur de la bétaïne.
Effectivement, la prise de 2,6 g / jour par des hommes en bonne santé présentant une hyperhomocystéinémie modérée a réduit de 18% sa concentration dès 2 semaines 4.
Inflammation intestinale
Les bienfaits de la lécithine de soja comprennent également l'amélioration des troubles intestinaux.
La supplémentation en phosphatidylcholine a été étudiée dans le cadre d'inflammations intestinales.
En effet, elle entre dans la composition d’un mucus hydrophobe qui protège la membrane intestinale. Effectivement, une déficience en cette substance a été retrouvée chez les patients souffrant de colite ulcéreuse. Elle serait un facteur de pathogénie des lésions intestinales 5.
Ainsi, la consommation de 6 g / jour de phosphatidylcholine a permis une rémission dans 90% des cas, comparée à 10% dans le groupe placebo 6associée à une nette amélioration du confort de vie.
De surcroît, une autre étude a évalué l’intérêt de la phosphatidylcholine comme alternative aux anti-inflammatoires. L’apport de 2 g/ jour durant 12 semaines a permis aucun récidive dans 80% des cas.7
Cependant des doses de 3 à 4 g / jour apportent une rémission supérieure8.
Troubles neurologiques
La lécithine de soja, source de choline, présenterait une complémentarité de traitement intéressante dans les troubles neurologiques tels que la bipolarité 9. En effet, la choline sert à la synthèse de l’acétylcholine. De ce fait, elle jouerait ainsi un rôle indirect sur l’influx nerveux, les déficiences de mémoire, la maladie d’Alzheimer.
Néanmoins, les résultats obtenus par les études cliniques sont peu probants. La raison serait une faible incorporation de la choline dans les membranes neuronales 10.
Dans le cas de patients Parkinsoniens, la teneur en choline est réduite en raison de l’âge mais aussi de la maladie. C’est pourquoi la consommation de 20 g / jour de lécithine a été étudiée.
Effectivement, elle a permis une diminution significative des mouvements anormaux, de la confusion, des épisodes d’hallucination et de cauchemars 11.
Stress
Pendant 4 semaines, des sujets sains ont été supplémentés avec divers dosages de lécithine de soja riche en phosphatidylsérine : 400, 600 et 800 mg / jour, avant d’être exposés à des tests de stress.
Ainsi, dès 400 mg, l’ACTH et le cortisol sont diminués par rapport au groupe placebo, sans affecter le rythme cardiaque. Il semblerait que des dosages supérieurs n’apportent pas de bénéfice supplémentaire 12.
Hépatite
La commission scientifique allemande a confirmé l’intérêt de la lécithine de soja contenant 73% de phosphotidylcholine dans l’amélioration des symptômes d’une hépatite : perte d’appétit, pression du foie.
Immunité
Concernant les défenses immunitaires, l’activité des macrophages a cru de 29% après une semaine de supplémentation de lécithine de soja à raison de 2 g/ kg / jour chez des rats 13.
Tandis que les rats diabétiques supplémentés ont vu une stabilisation du nombre de leurs lymphocytes 14.
Les différentes formes
Il faut savoir que la lécithine est présente naturellement dans les fèves de soja et les produits dérivés.
Pour cette raison, en agro-alimentaire comme dans le domaine médical, le soja représente une source d'extraction intéressante de lécithine à des fins d’additif alimentaire ou de complémentation.
Par ailleurs, les fèves de soja sont fréquemment modifiées génétiquement. De ce fait, il convient d’être prudent quant à la provenance de la lécithine de soja en choisissant un soja non OGM.
En ce qui concerne sa présentation, elle est disponible en poudre ou en liquide pour un usage alimentaire en tant qu’émulsifiant.
En complémentation, elle est proposée seule ou associée à l’huile de carthame pour un apport en acides gras optimisé. Elle sera proposée en gélules, comprimés ou granulés.
La lécithine de soja bio ?
A l'heure actuelle, elle n'existe pas. Cependant, même s'il n'existe pas de lécithine de soja biologique, certaines peuvent ne pas comprendre pas d'OGM.
Utilisation
Posologie
- Cholestérolémie : 500 mg / jour - cure de 1 à 6 mois
- Hyperhomocystéinémie : 4 à 6 g / jour – cure de 1 mois
- Inflammations intestinales : 2 à 4 g / jour
- Stress : 400 à 600 mg / jour – cure de 2 à 3 mois
- Troubles neurologiques: 6 à 10 g / jour - cure de 1 à 6 mois
- Hépatite : 2 à 3 g / jour – cure de 1 mois à renouveler
Précautions d’emploi
Aucunes
Contre-indications et dangers
La prise de lécithine de soja ne présente pas de dangers majeurs.
Cependant, elle n'est pas recommandée pour les individus qui ont :
- une allergie connue au soja ;
- une intolérance aux préparations de lécithine ;
- un syndrome de Hughes (syndrome d’auto-immunité aux phospholipides).
Effets secondaires
A haute dose possibilité de troubles gastro-intestinaux.
Interactions médicamenteuses
Aucunes
Sources alimentaires
Il existe de nombreuses sources alimentaires de lécithine. Vous pouvez retrouver l'ensemble des informations au sein de l'article : Où trouver de la lécithine dans les aliments?
Questions fréquentes
Qu'est-ce que la lécithine de soja ?
La lécithine de soja est un corps gras. Utilisée dans l'industrie agro-alimentaire, elle peut aussi agir de manière favorable sur le stress, la mémoire et les troubles cardio-vasculaires.
Existe-t-il de la lécithine de soja bio ?
Il n'existe pas de lécithine de soja bio. Vous pouvez néanmoins trouver de la lécithine sans OGM.
Comment consommer la lécithine de soja ?
La lécithine de soja peut être consommée sous forme de gélules, granulés ou poudre. Elle peut être aussi achetée sous forme liquide, et peut servir d'émulsifiant.
Quels sont les dangers de la lécithine de soja ?
Consommée à haute dose, la lécithine peut provoquer des troubles intestinaux.
Si vous souffrez d'allergie au soja ou à la lécithine, ne pas en consommer.
Sa prise est déconseillée pour les personnes atteintes du syndrome de Hughes.
- 1: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16459222
- 2: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16459222
- 3: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27440543
- 4: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16459222
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- 6: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21490917
- 7: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16002808
- 8: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21490917
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- 11: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15951544
- 12: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17975182
- 13: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17975182
- 14: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20048683
- 15: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20048683
- 16: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18277369
- 17: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18289004
- 18: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7000978
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- 20: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18846580
- 21: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18846580
- 22: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21490917