Allergie au pollen: causes et approches naturelles

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Le mot allergie est issu du grec « allos », l’autre et « ergon » action. Il a été introduit en 1906 par un pédiatre autrichien, le professeur Von Pirquet.
L'allergie est une réaction excessive du système immunitaire face à des substances présentes dans l’environnement et normalement inoffensives.
Les allergies saisonnières (ou au pollen) apparaissent fin mars et durent dans certains cas jusqu’à l’automne, avec un pic en avril-mai. En France, elles concernent 30% de la population adulte.
Quels sont les symptômes, causes et traitement naturel de l'allergie au pollen?

Quels sont les principaux allergènes?

Femme souffrant d'allergie au pollen: causes et traitement naturel.

Ce sont essentiellement:

Les arbres : chêne, frêne, charme, tilleul,aulne, peuplier, saule, bouleau, platane, châtaignier, cyprès, thuya, olivier.

Les graminées sauvages ou fourragères (dactyle, fétuque, chiendent, pâturin, phléole, ray-grass) ou céréalières (blé, orge, seigle, avoine, maïs, épeautre etc).

Des plantes herbacées : ambroisie, oseille, ortie, armoise.

Prévalence

Selon un rapport de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du travail) de 2014 sur la base de données épidémiologiques datant de 1994 à 2006, 30% des Français adultes et 7 à 20% des enfants souffraient d’allergie au pollen.

Dans les pays occidentaux, la prévalence des allergies a commencé à s’accroître à la fin des années 80 et aurait doublé ces 20 dernières années.

Une publication récente indique qu’entre 20% et 50% de la population souffrirait de rhinite allergique.1

Symptômes

Les symptômes de l'allergie au pollen touchent principalement les voies respiratoires et les yeux. L’allergie saisonnière se traduit le plus souvent par une rhinite allergique : éternuements à répétition, écoulement nasal, congestion nasale.

Sont aussi associées des démangeaisons au niveau du palais et de la gorge.  Les yeux sont souvent touchés, avec de la conjonctivite : larmoiements, yeux rouges, démangeaisons oculaires. Une complication fréquente de la rhinite allergique est la sinusite.

De l’asthme survient dans 10 à 40% des cas2, se traduisant par un souffle court, une respiration sifflante, une toux aggravée la nuit, une sensation d’oppression respiratoire. D’autres réactions plus rares sont parfois associées : urticaire, éruptions cutanées.

Les allergies génèrent de la fatigue, de l’irritabilité, des troubles du sommeil,une augmentation du stress.

Des allergies alimentaires (de type II) sont souvent associées, en raison de réactions croisées pollen-aliments. Ces réactions concernent entre 47% et 70% des personnes souffrant de rhinite allergique.
Après ingestion d’un aliment concerné, les réactions croisées se manifestent en général par des symptômes bénins localisés au niveau de l’oropharynx : démangeaisons, difficulté à avaler, sensation de gorge serrée, parfois nausées, démangeaisons au niveau du nez et des oreilles. Dans 3% des cas, des manifestations systémiques comme l’urticaire sont constatées et dans 1,7% des cas, des réactions sévères, de type choc anaphylactique.

Le fait de cuire les aliments dénature les protéines responsables des réactions et annule le plus souvent les effets allergisants.

Il existe de nombreuses allergies croisées entre pollens et aliments. Les principaux pollens concernés sont3 4 :

  • Le pollen d’ambroisie : banane, pastèque, concombre, courgette, melon
  • D’armoise : pomme, melon, pastèque, carotte, céleri,fenouil, moutarde, poivre, anis, piment
  • D’aulne : amande, céleri, cerise, noisette, pêche, persil, pomme, poire
  • De noisetier : noix, noisette
  • De bouleau : abricot, pomme, poire, pêche, nectarine,prune, cerise, noisette, prune, kiwi, anis, carotte, haricots, céleri, coriandre, cumin, fenouil, carvi, aneth, poivre vert, lentilles, persil, panais, cacahuètes, petit pois, pomme de terre, tomate, amandes, noisettes, noix, graines de tournesol.
  • De graminée : tomate, pomme de terre
  • De composée (par exemple tournesol) : miel, gelée royale

Le dépistage

Le dépistage repose sur l’observation des symptômes et sur des tests cutanés appelés « Prick-tests » ou sur des tests sanguins. Ces tests sont pratiqués par un allergologue, médecin spécialiste des allergies et ont tous deux une bonne fiabilité.

Dans les tests cutanés ou « prick-tests », de petites incisions sont pratiquées par le médecin sur le bras ou dans le dos du patient. Une goutte de chaque allergène testé est déposée sur chaque incision. Au bout de quelques minutes, le résultat est interprété par rapport à un témoin : l’histamine. En cas de test positif, une réaction inflammatoire locale se produit.

Les tests sanguins sont préférés chez les personnes ayant déjà fait de violentes réactions, comme un « choc anaphylactique ». En effet, ils reposent sur une prise de sang pratiquée dans un laboratoire d’analyses médicales agréé et sur la mesure quantitative dans le sang d’anticorps IgE spécifiques à différents allergènes.

La quantité d’IgE est corrélée en général à plus grande probabilité de réagir à un allergène donné et à l’intensité des manifestations allergiques. Un faible taux d’IgE pour un allergène sans symptômes associés indique que la personne pourrait réagir dans le futur.

Les tests sanguins permettent de détecter, suivre, anticiper les symptômes allergiques et d’expliquer d’éventuelles réactions croisées.

Les facteurs de risque

Certains facteurs de risque sont liés à l’individu, d’autres à l’environnement.

Les facteurs de risque individuels

Les facteurs génétiques

Ce sont les facteurs qui sont inscrits dans nos gènes. Les personnes dites «atopiques» présentent une prédisposition génétique5 à réagir à des substances inoffensives.

Pour un enfant, le risque de développer une allergie est de l’ordre de 30% si l’un de ses deux parents est atteint d’allergie et de l’ordre de 70 à 80% si ses deux parents sont atteints.

Les facteurs génétiques jouent un rôle indéniable mais ne peuvent à eux seuls expliquer l’explosion des cas d’allergies, car le génotype des populations touchées n’a pas évolué. Les facteurs « épigénétiques », c’est-à-dire liés à l’environnement et qui changent l’expression des gènes sans modification des séquences d’ADN, jouent un rôle très important.

L’excès d’hygiène pendant l’enfance ?

Selon une théorie6 établie dans les années 80, une exposition dans l’enfance à des conditions d’hygiène faibles et à désinfections multiples, favorisées par le contact entre enfants de familles nombreuses, serait corrélée à une protection contre les allergies.

La naissance par césarienne

La naissance par césarienne serait associée à une incidence accrue de rhinite allergique, chez des enfants dont les parents ont un terrain atopique. Cette relation serait toutefois moins claire si les parents n’ont pas de terrain atopique.

L’absence de contact entre le bébé et le microbiote maternel, vaginal et fécal, lors de l’accouchement expliquerait cette situation7.

Le rôle de l’allaitement maternel

Selon une étude de 2019, l’allaitement maternel prolongé (12 mois et plus) associé à une naissance par voie basse est fortement protecteur vis-à-vis de la rhinite allergique8.

Une alimentation pauvre en fibres

Les fibres permettent la production de butyrate par le microbiote, sachant que le butyrate protège la muqueuse intestinale et régule le système immunitaire : promotion des lymphocytes T-régulateurs, régulation de la voie Th2 liée aux allergies, promotion de la synthèse des IgA (muqueuses) plutôt que des IgE.

Or, l’alimentation occidentale « standard » n’est pas suffisamment riche en fibres9.

Le rôle du tabac ?

La fumée de cigarette est une substance irritante pour les cellules épithéliales du nez et des sinus. Elle créé une irritation locale et a des effets cytotoxiques. Ce faisant, elle perturbe le rôle protecteur de ces muqueuses dans l’immunité innée contre les allergènes10.

Les facteurs environnementaux

La culture d’espèces végétales non autochtones

C’est le cas de nombreuses espèces végétales, qu’elles soient cultivées pour l’agriculture ou dans les jardins publics ou privés. En voici quelques exemples :

  • L’Ambroisie, que l’on trouve dans les jardins est une plante exotique envahissante extrêmement allergisante. Sa culture en France est désormais interdite et passible d’amende.
  • Le Maïs (Zeamays) est une graminée anémophile originaire d’Amérique latine qui pollinise en juillet-août, après les autres graminées céréalières. Même s’il est connu en France depuis le XVème siècle, les surfaces cultivées se sont réellement étendues au XXème siècle pour représenter presque 10% des surfaces cultivées.

Le réchauffement climatique

En raison du changement climatique, les périodes de pollinisation commencent plus tôt au printemps (dès février pour les pollens de certains arbres) et s’étalent jusqu’au mois de septembre-octobre.

La pollution atmosphérique rendrait le pollen plus allergisant ?

L’exposition à des polluants atmosphériques, dioxyde soufre, monoxyde de carbone, oxydes d’azote, ozone, augmente la prévalence de rhinite allergique chez des enfants11.

D’une part, la pollution atmosphérique sensibilise les muqueuses de l’appareil respiratoire. D’autre part, elle rendrait effectivement le pollen plus allergisant. Les polluants atmosphériques augmenteraient la quantité d’allergènes présents dans les grains de pollen et leur capacité à se libérer dans l’air.

Les explications physiologiques

L'allergie au pollen consistent en une sur-réaction du système immunitaire face à une substance normalement inoffensive, l’allergène. C'est une allergie dite « de type I », ou «allergie humorale » ou « allergie IgE- dépendante ». Elle donne lieu à une réaction immédiate.

Les acteurs impliqués dans la réaction allergique sont en premier lieu les « mastocytes », qui sont des cellules spécialisées, présentes dans les tissus en contact avec l’extérieur. On trouve des mastocytes dans les voies respiratoires (nez, gorge, bronches, poumons), les yeux, la peau, le tube digestif. Elles représentent la première ligne de défense contre les allergènes.

Le mécanisme allergique se déroule en deux phases.

La phase de sensibilisation

La première rencontre entre un allergène (pollen par exemple) et le système immunitaire est asymptomatique : il n’y a pas de manifestation extérieure visible. Cependant, en souterrain, une catégorie de globules blancs, les macrophages, stimulent des cellules de l’immunité adaptative : les lymphocytes Th2, qui eux-mêmes stimulent les lymphocytes B. Les lymphocytes B vont alors produire des anticorps spécifiques à l’allergène considéré, que l’on appelle des immunoglobulines de type E ou « IgE ».

Les IgE vont se fixer sur les mastocytes. L’organisme est alors prêt à combattre ce qu’il considère comme un « ennemi ». Cette première rencontre s’appelle la phase de sensibilisation.

La phase de déclenchement

A la deuxième rencontre avec l’allergène, ce dernier s’accroche aux anticorps IgE fixés sur les mastocytes, qui ont été fabriqués lors de la première rencontre. Les mastocytes présents dans les tissus et les basophiles (présents dans le sang) vont alors secréter des substances inflammatoires. C’est le début de la réaction allergique, qui est immédiate.

Les mastocytes explosent dans les tissus, ce qui porte le nom de « dégranulation ». Ce faisant, ils libèrent de grandes quantités d’histamine, un médiateur inflammatoire. D’autres médiateurs, les prostaglandines et les leucotriènes, sont secrétés ensuite. Ils amplifient et prolongent la réaction inflammatoire pendant quelques heures. Ainsi, les symptômes peuvent continuer quelques heures après exposition, même en-dehors du contact avec l’allergène.

Les tissus présentant la plus grande concentration en médiateurs de l’inflammation exprimeront les symptômes allergiques. Une concentration importante des molécules inflammatoires au niveau de la muqueuse nasale se traduira par une rhinite, au niveau des yeux par une conjonctivite, au niveau des bronches par de l’asthme et au niveau de la peau par de l’urticaire.

L’allergie est favorisée à la fois par le terrain atopique (héréditaire) de la personne, par des phénomènes épigénétiques (modification de l’expression des gènes) et par la présence d’allergènes environnementaux.

A chaque nouvelle rencontre avec l’allergène, le phénomène se reproduira.

Le rôle de l’intestin, de la dysbiose et de l’hyperperméabilité intestinale

Le système immunitaire se trouve à plus de 70% sous la muqueuse de notre intestin. Les interactions entre le microbiote, la muqueuse intestinale et le système immunitaire conditionnent la réponse immunitaire par rapport à un « ennemi » donné.

Les lymphocytes T « naïfs » se polarisent au contact de l’intestin en différents types de lymphocytes. : Th1, Th2, Th17 dirigés contre différents types d’ennemis intra ou extracellulaires ou en lymphocytes T régulateurs (Treg) qui arrêtent les réactions inflammatoires.

Dans l’allergie, on observe un déséquilibre entre ces différentes catégories de lymphocytes avec une diminution des Treg, une augmentation des Th2 et Th17 et des Th2 augmentés par rapport aux Th1. Le déséquilibre des populations bactériennes dans l’intestin, ou « dysbiose » conditionne la différenciation des lymphocytes T naïfs et l’apparition d’un terrain allergique.

L’hyperperméabilité intestinale ou « leakygut », caractérisée par une destruction des jonctions serrées entre les entérocytes, jouerait aussi un rôle dans l’allergie, en laissant pénétrer à travers la paroi intestinale des fractions protéiques alimentaires ou bactériennes. Celles-ci feraient réagir le système immunitaire.

L’incidence des carences alimentaires ?

Certaines hypothèses avancent que la rupture de la tolérance des mastocytes vis-à-vis des allergènes serait directement liée à leur statut micro-nutritionnel en acides gras polyinsaturés (oméga-3 et acide gamma-linolénique), et en vitamines et minéraux : potassium, magnésium, zinc, vitamine C et vitamines B5, B6.

En cas de déplétion en ces micronutriments, le métabolisme des mastocytes serait modifié, avec une membrane cellulaire plus perméable, des échanges modifiés entre les milieux extracellulaire (riche en sodium et calcium) et intracellulaire (normalement riche en magnésium et potassium), ce qui amènerait une perte de tolérance et une dégranulation des mastocytes.

La gravité de l'allergie serait donc en lien avec la sévérité des carences et une supplémentation adéquate permettrait alors de réduire, voire d’inhiber les symptômes.

Le rôle aggravant du stress

Le stress induit des carences en magnésium et retentit sur les glandes surrénales, qui perdent graduellement leur capacité à produire de la cortisone anti-inflammatoire. Or, la cortisone atténue les réactions inflammatoires des manifestations allergiques.

Par ailleurs, le foie joue un rôle majeur dans les allergies : il détoxifie l’histamine en excès dans le sang, régulant lui aussi les manifestations allergiques.

En situation physiologique, le foie fournit aux glandes surrénales et aux mastocytes des nutriments vitaux (phospholipides).

En cas de stress chronique (ou en cas de problème hépatique), une hypothèse suggère que le foie ne parvient plus à soutenir les demandes et que ce sont les mastocytes qui sont sacrifiés, pour fournir des lipides de qualité et du potassium. Le métabolisme des mastocytes serait alors modifié, amenant une perte de tolérance et une dégranulation des mastocytes.

Les réactions croisées aliments-pollens

En raison de la similitude entre des protéines de certains pollens et de certains aliments, des réactions allergiques peuvent se produire après ingestion desdits aliments par des personnes allergiques au pollen. Elles se traduisent le plus souvent par des manifestations bénignes localisées au niveau de l’oropharynx : irritation, gonflement. Dans 1,7% des cas, des réactions sévères, type choc anaphylactique, sont constatées.

Les traitements conventionnels

Les traitements médicamenteux reposent sur des antihistaminiques H1, des collyres et pulvérisations nasales anti-inflammatoires, éventuellement à base de cortisone. En cas d’asthme, des bronchodilatateurs et corticoïdes sont prescrits.

La désensibilisation

La désensibilisation ou « immunothérapie » consiste à exposer la personne allergique à des doses croissantes d’allergènes pour obtenir la tolérance de l’organisme. Elle se fait soit par piqûres, soit par voie sublinguale (sous forme liquide ou sous forme de comprimés). C’est la seule méthode curative reconnue efficace par l’OMS.

L’homéopathie

Consulter un médecin homéopathe qui établira une prescription au cas par cas est une option intéressante.

Les approches naturelles de l'allergie au pollen

Afin de traiter l'allergie au pollen, de nombreux traitements naturels peuvent être envisagés.

Limiter son exposition aux allergènes

C’est une évidence : les premières mesures à prendre sont prophylactiques. Voici une série de petits conseils utiles pour limiter son exposition aux allergènes :

  • Aérer la maison le matin, fermer les fenêtres le soir.
  • Ne pas faire sécher son linge dehors.
  • Se laver le visage quand on rentre chez soi, le pollen est présent sur la peau, dans les cils.
  • Se rincer les cheveux le soir avant d’aller se coucher.
  • Éventuellement porter un masque quand on va à l’extérieur.
  • Équiper sa voiture de filtres à pollen, à changer régulièrement selon les recommandations du constructeur et éviter de rouler les fenêtres ouvertes.

La pluie « colle » les pollens au sol et diminue donc leur concentration dans l’air. Elle apporte un réel soulagement aux personnes allergiques. A contrario, le vent augmente la circulation et leur concentration dans l’air.

Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) donne en temps réel des cartes indiquant le type de pollen présent et leur concentration dans l’air. Ceci permet aux personnes allergiques d’évaluer leur risque d’exposition et de s’organiser en conséquence. Le RNSA propose une application pour Smartphone.

La relaxologie

Le système nerveux régule la production de cortisol et d’adrénaline qui régulent la réaction allergique. Les corticostéroïdes sont des anti-inflammatoires naturels. S’ils ne sont plus produits en quantité suffisante à cause d’un stress chronique entraînant un épuisement surrénalien, ils ne moduleront plus la réaction allergique.

Le stress, l’anxiété, auront tendance à augmenter l’intensité des réactions. Ainsi, la relaxologie (yoga), comme traitement naturel, aide à mieux gérer l'allergie au pollen.

L’acupuncture

Selon un essai publié en 2013, l’acupuncture est une option valide et un traitement naturel intéressant, sans effet secondaire pour le traitement de l'allergie au pollen et de la rhinite allergique. Elle est aussi efficace de manière préventive.

Le régime alimentaire

En cas d'allergie au pollen, le régime alimentaire peut avoir un impact direct sur la survenue des symptômes. Vous pouvez en apprendre davantage au sein de cet article: L'alimentation contre l'allergie au pollen

La micronutrition

La micronutrition, qui plébiscite la consommation de micronutriments, est également un traitement naturel intéressant en cas d'allergie au pollen.

La vitamine D3 ou cholécalciférol

La vitamine D3 joue un rôle important dans l’équilibre de l’immunité et dans la prévention des allergies. Les apports en vitamine D3 sont garantis par l’exposition au soleil ou par des compléments en vitamine D3, à des doses habituellement comprises entre 1500 et 3000 UI/ jour.

Le zinc

Le zinc pourrait augmenter la réponse Th1 et la production des lymphocytes T régulateurs. La supplémentation en zinc pourrait être un outil prometteur dans le traitement de l'allergie, sans effet négatif sur le système immunitaire.

La consommation d’aliments riches en zinc est donc conseillée, voire la supplémentation. Les doses habituelles sont de l’ordre de 10 mg/ jour, sous forme de citrate de zinc par exemple.

Magnésium et vitamines du groupe B

Le magnésium associé à des vitamines du groupe B (B6, B5, B1, B2) joue un rôle important dans la prévention du stress et dans le métabolisme des mastocytes et s’oppose à la dégranulation. Le déficit magnésien touche la presque totalité de la population française de façon plus ou moins marquée.

La dose recommandée est de l’ordre de 300 mg/ jour,sous forme de citrate de magnésium ou de bisglycinate de magnésium ou de glycérophosphate de magnésium, à prendre au cours d’un repas contenant des graisses pour le glycérophosphate. Les personnes souffrant de troubles digestifs toléreront mieux les deux dernières formes. La durée de la supplémentation est de 1 mois en général, à reconduire si besoin.

Les oméga-3

Un ratio déséquilibré oméga-3 / oméga-6 est documenté pour être un facteur aggravant des allergies. Le ratio optimal est de l’ordre de 1 oméga-3 pour 4 oméga-6, alors que dans les pays occidentaux ce ratio est souvent de 1 /15 à 1 /20.

Les oméga-3 (EPA et DHA) sont les précurseurs de prostaglandines anti-inflammatoires, molécules qui diminuent l’inflammation. Ils sont présents dans les poissons gras.

Les compléments alimentaires à base d’huiles de poisson doivent être pris au cours d’un repas riche en graisses. La posologie est de l’ordre de 2g/jour.

Les gélules à base d’oméga-3 sont déconseillées aux personnes sous anticoagulants.

L’acide gamma-linolénique (GLA)

Le GLA est le précurseur de prostaglandines anti-inflammatoires de la série 1. Tout comme les oméga-3, il a une action régulatrice sur les allergies.

C’est un acide gras de la série des oméga-6, produit à partir de l’acide cis-linoléique, lui-même présent dans les huiles de tournesol, maïs, soja, noix, pépins de raisin. Mais la transformation de l’acide cis-linoléique en GLA ne se fait pas correctement chez beaucoup de personnes, pour de nombreuses raisons, en particulier le stress, l’excès de graisses saturées et trans, la carence en zinc, etc.

Le GLA est pratiquement absent de l’alimentation occidentale. Il est par contre présent dans les huiles de bourrache et d’onagre.

En prévention et accompagnement des allergies saisonnières, une supplémentation en ces huiles, à la dose de500 mg à 2 g/ jour d’huile d’onagre sous forme de gélules peut être conseillée, à prendre au cours d’un repas riche en graisses.

Attention à la qualité des compléments car ces huiles sont très facilement oxydables. Dans les gélules, elles sont le plus souvent associées à la vitamine E.

Les probiotiques

L’utilisation des probiotiques est de plus en plus reconnue dans la prévention et le traitement naturel de l'allergie au pollen par la modulation du microbiote intestinal et du système immunitaire.

Des souches de Lactobacilles (Lactobacillus paracasei) et Bifidobactéries présentes dans des aliments fonctionnels ou des compléments alimentaires sont capables de moduler efficacement la rhinite allergique et le terrain atopique.

La phytologie, utilisation du « totum » de la plante

Voici une liste non exhaustive de plantes documentées pour leur intérêt dans la lutte contre l'allergie saisonnière.

Le Plantain lancéolé (Plantagolanceolata)

Les extraits de feuilles de Plantain ont une action anti-histaminique documentée, par inhibition des IgE dans la réaction allergique. Par ailleurs, le Plantain est traditionnellement utilisé pour son action anti-tussive, réduisant la fréquence et l’intensité de la toux.

L’Astragale (Astragalus membranaceus)

Dans un essai contre placebo de 2009, l’Astragale s’est montrée efficace dans le traitement naturel de l'allergie au pollen (rhinite allergique). D’autres travaux suggèrent aussi une efficacité dans l’asthme allergique.

L’action de l’Astragale serait liée à son action régulatrice sur la balance Th1/Th2.

La Spiruline

Dans un essai contre placebo de 2008, la spiruline, une cyanobactérie, s’est montrée efficace dans le traitement de la rhinite allergique, bien que les mécanismes d’action n’aient pas été encore totalement expliqués.

La spiruline se trouve sous forme de compléments alimentaires (poudre, paillettes ou comprimés) et se prend habituellement aux doses de 1g à 2 g / jour.

Le thé vert (Camellia sinensis)             

Certains cultivars de thé vert japonais ou taiwanais contiennent des catéchines spécifiques, appelés épigallocatéchines, qui inhibent l’activation des mastocytes et le relargage d’histamine, agissant ainsi efficacement dans la prévention et l’accompagnement de la rhinite allergique.

L’Ortie (Urticadioica)

L’extrait d’ortie montre, lors d’essais in vitro, des propriétés inhibitrices de facteurs clés des mécanismes inflammatoires, qui causent les allergies saisonnières.

Ceci inclut l’inhibition des récepteurs H1 à l’histamine, l’inhibition d’une enzyme impliquée dans la dégranulation des mastocytes, l’inhibition de médiateurs pro-inflammatoires. L’extrait d’ortie inhibe aussi la formation de prostaglandines pro-inflammatoires par l’inhibition d’enzymes-clés dans les mécanismes de leur fabrication (cyclo-oxygénases 1 et 2, hematopoieticProstaglandin D2 synthase).

Le Grand Pétasite, Chapelière ou Grand Pas d’Ane (Petasiteshybridus)

Cette plante herbacée de la famille des Astéracée, a d’immenses feuilles autrefois utilisées pour envelopper les mottes de beurre, ce qui lui vaut son nom anglais de « Butterbur ». L’extrait de feuilles et de rhizomes contint de la pétasine et aurait des propriétés anti-allergiques, par l’inhibition de la voie des leucotriènes et des effets anti-histaminiques.

Le Grand Pétasite est utilisé en accompagnement de la rhinite allergique, à la dose de 50 mg deux fois par jour.

Les bourgeons de Cassis (Ribes nigrum)

Le bourgeon de cassis est riche en flavonoïdes et glycosides, qui stimulent la production de cortisol par les glandes surrénales. Les extraits de bourgeon de cassis réduisent l’inflammation et ont un effet anti-histaminique modéré. Ils sont recommandés dans la rhino-conjonctivite allergique et l’asthme allergique. La présence d’acides gras oméga-3 a des effets directs contre l’obstruction des voies respiratoires.

La Quercétine

La quercétine est présente dans certains aliments.

C’est un antioxydant très puissant, de la catégorie des flavonoïdes. Elle a des propriétés anti-histaminiques avérées et des propriétés inhibitrices de certains médiateurs de l’inflammation : leucotriènes et prostaglandines.

De ce fait, elle permet de diminuer la réaction inflammatoire et contribue à réduire les symptômes du rhume des foins, les démangeaisons, et même l’asthme. Sous forme de compléments alimentaires, les doses couramment utilisées sont de 250 à 500 mg de quercétine.

L’huile de Nigelle (Nigella sativa)

L’huile de Nigelle pourrait réduire les symptômes de la rhinite allergique et de l’asthme allergique, par son effet anti-inflammatoire. Elle est documentée pour bloquer la 5-lipo-oxygénase et la cyclo-oxygénase dans le métabolisme de l’acide arachidonique.

L’huile de Périlla (Perillafrutescens)

Cette plante herbacée de la famille des Lamiacées est cultivée en Chine, au Japon, en Corée, en Inde et au Vietnam. Elle est aussi connue sous le nom de « basilic chinois ».

L’huile de Périlla est riche en différents acides gras polyinsaturés, surtout l’acide alpha-linolénique (de 52 à 64%), acide gras de la famille des oméga-3 à l’effet anti-inflammatoire. L’huile de Perilla diminue aussi la production d’histamine, de leucotriènes et d’IgE. Elle aurait un effet bénéfique sur la rhinite allergique et l’asthme.

Les plantes du système hépato-biliaire

Les excès d’histamine sont éliminés par le foie. Dès lors, il faut s’assurer de son bon fonctionnement.

Le Desmodium (Desmodiumadscendens) est une plante qui soutient la fonction hépatique et qui aurait aussi une action favorable dans les manifestations de l’asthme allergique.

Les plantes drainantes du foiesont nombreuses. Les associationsArtichaut + Radis Noir ou Fumeterre + Chardon-Marie sous forme de gélules de poudre de plante sèches ou d’ampoules sont appropriées, mais il existe de nombreuses autres possibilités.

Le drainage hépatique est contre-indiqué chez les personnes atteintes de calculs biliaires.

Le drainage est à éviter chez les personnes carencées, c’est-à-dire une grande partie de la population. En effet, drainer le foie en l’absence des cofacteurs nécessaires à la détoxification hépatique risque de former des composés toxiques intermédiaires qui ne pourront pas être éliminés.

Le plus simple est de commencer par une cure de « revitalisation » par des aliments spécifiques ou de prendre des compléments alimentaires contenant du magnésium, des vitamines du groupe B, du fer, du sélénium, du glutathion, de la cystéine, de la taurine, de la choline, de la bétaïne.

Les plantes anti-stress

Comme le stress joue un rôle aggravant, voire déclenchant dans l’apparition des manifestations allergiques, les plantes calmantes ont aussi un rôle à jouer.

Dans cette catégorie, on trouvera la Mélisse, l’Aubépine, la Valériane, le Millepertuis.

Les huiles essentielles

En cas de rhinite allergique, il est possible d’utiliser des gouttes nasales contenant un mélange à base des huiles essentielles suivantes:

  • Camomille noble (Chamaemelumnobilis) + Estragon (Artemisia dracunculus) +Eucalyptus radié(Eucalyptus radiata) + huile végétale (dilution au 1/10 ème).
  • En massage sur le haut du dos, le mélange suivant : Camomille noble (Chamaemelumnobilis) + Estragon (Artemisia dracunculus) +Tanaisie annuelle (Tanacetumannuum) + huile végétale.

Dans l’accompagnement de l’asthme allergique, les huiles essentielles d’Estragon (Artemisia dracunculus, Myrte rouge à cinéole (Myrtuscommunis), Gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens) et Mandarine sont utilisées en association, en application locale au niveau du thorax et du haut du dos.

Les huiles de Basilic exotique (Ocimum basilicum thyrsiflorum), Hysope couchée (Hysopusofficinalisdecumbens) et Khella (Ammi visnaga) en dilution dans une huile végétale (2/3 huile végétale et 1/3 HE) en application au niveau du thorax et du dos sont aussi une option efficace dans l’asthme allergique.

Ces mélanges sont des exemples d’applications réservées aux adultes.

Les huiles essentielles sont contre-indiquées chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 7 ans et dans d’autres situations au cas par cas.

La mycothérapie

L’Agaricus blazei

L’extrait d’Agaricusblazei ou « Champignon du soleil » ou encore « Agaric du Brésil » exerce une action anti-inflammatoire et anti-allergique en diminuant l’activité de médiateurs pro-inflammatoires, comme l’interleukine 6, des prostaglandines, des leucotriènes.

Le Reishi (Ganoderma lucidum)

Le Reishi, champignon utilisé de longue date dans la médecine traditionnelle chinoise, a un effet anti-inflammatoire. Il est notamment riche en germanium organique, aux propriétés anti-inflammatoires et en acide ganodérique, qui s’oppose à la production d’histamine, réduisant les réactions allergiques. Il a aussi une action immunomodulatrice, en régulant l’activité des lymphocytes T.

D’autres champignons montrent des propriétés anti-allergiques, comme l’Armillaire sombre (Armillariaostoyae) originaire des Etats-Unis, Oregon, le Collibye à pied velouté (Flammulinavelutipes) originaire de Chine et Japon, La Pleurote en huître (Pleurotusostreatus) etc. La liste n’est pas exhaustive.

Les autres produits naturels : œufs de caille

Les œufs de caille sont utilisés de longue date dans la prévention des maladies respiratoires.

Ils contiennent des inhibiteurs d’enzymes, les ovomucoïdes et des ovoinhibiteurs, qui interviennent en tant qu’inhibiteurs d’enzymes dans la réaction allergique et atténuent les manifestations allergiques.

Dans une étude de 2019, un complément riche en œufs de caille et zinc a montré son efficacité dans la rhinite allergique.

Questions fréquentes

Quels sont les symptômes de l'allergie au pollen?

- Rhinite allergique : éternuements, écoulement nasal, congestion nasale
- Démangeaisons au niveau du palais et de la gorge
- Conjonctivite
- Asthme

Quel traitement naturel privilégier?

- Relaxologie : le stress augmente l'intensité des réactions allergiques
- L'acupuncture
- La phytologie et la mycothérapie
- L'utilisation d'huiles essentielles et de probiotiques

Quelles sont les autres alternatives?

- Modification de l'alimentation : plébisciter la micronutrition
- Favoriser une alimentation saine et équilibrée : éviter la consommation d'alcool, de café et d'aliments raffinés
- Eviter l'exposition aux allergènes


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Rédaction Doctonat