Alopécie: causes et solution naturelle

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L'alopécie se manifeste par une chute accélérée des cheveux ou des poils.
Ce trouble peut profondément affecter la qualité de vie des personnes atteintes.
Il peut être ressenti comme un véritable traumatisme émotionnel. Des traitements allopathiques sont déjà proposés. Quel traitement naturel envisager, en cas d'alopécie? Pour quelle efficacité?

Définition

Mèche de cheveux sur un peigne: causes et traitement naturel de l'alopécie.

Le mot « alopécie » signifie chute accélérée des cheveux ou des poils. Il dérive d’un mot grec qui signifie « renard », car ces animaux perdent leur pelage au début du printemps.
Le stade extrême est la calvitie, état d’une personne chauve.

Il est normal de perdre chaque jour de 30 à 100 cheveux environ. Pour le corps médical, l’alopécie est définie par une perte de plus de 100 cheveux par jour sur une période assez longue, pouvant aller jusqu’à 2 mois.

Les différentes formes et leur prévalence

On distingue l’alopécie « cicatricielle » de l’alopécie « non cicatricielle ».

Alopécie cicatricielle

Elle représente 3% des cas d’alopécie et englobe un grand nombre de situations.

Dans l’alopécie cicatricielle, le follicule pileux est détruit et ne peut pas produire de nouveaux cheveux. Il est remplacé par du tissu cicatriciel.

Les maladies qui correspondent à cette forme sont classifiées selon le type de cellules immunitaires présentes dans le tissu inflammatoire des zones affectées: lymphocytes ou neutrophiles.

Les alopécies cicatricielles lymphocytaires regroupent :

  • le lichen plan pilaire, dont il existe trois formes : la forme « classique », l’alopécie frontale fibrosante, le syndrome de Graham-Little;
  • le Lupus érythémateux discoïde;
  • la pseudo-pelade de Brocq;
  • la mucinose folliculaire associée au lymphome de Hodgkin ou cutané;
  • la kératose pilaire décalvante, maladie d’origine génétique, rare, débutant dans l’enfance, souvent associée à des ulcères de cornée;

Les alopécies cicatricielles neutrophiliques regroupent :

  • la folliculite décalvante de de Quinquaud, liée à la bactérie Staphylococcus aureus;
  • la cellulite disséquante du cuir chevelu, qui présente des abcès douloureux et communicants;

Les alopécies mixtes (lymphocytaires et neutrophiliques) regroupent :

  • la folliculite fibrosante de la nuque aussi appelée acné chéloïdienne. Cette forme se traduit par des nodules rouge-bruns et chéloïdes au niveau de la nuque;
  • la dermatose pustuleuse érosive du cuir chevelu, chez les personnes âgées traitées par certains médicaments ou radiothérapie;
  • la pustulose à éosinophiles du scalp, chez l’enfant;
  • la folliculite nécrotique chez l’adulte. Cette forme génère des cicatrices en creux.

Les alopécies cicatricielles peuvent être également secondaires, c’est-à-dire consécutives à certaines maladies (sclérodermie, amylose systémique, tumeur) ou certains traitements comme la radiothérapie.

Alopécie non cicatricielle

Elle représente 97% des cas d’alopécie. Dans cette forme, le follicule pileux est toujours vivant et peut produire de nouveaux cheveux.

Elle peut être circonscrite ou diffuse. L’alopécie androgénétique, aerata, la pelade, la trichotillomanie sont des formes non cicatricielles circonscrites.

Alopécie androgénétique

Il s'agit d'une forme d’alopécie non cicatricielle et circonscrite. Elle est de loin la plus courante car elle représente environ 95% des cas d’alopécie chez l’homme, et 90 % chez la femme.

Chez l’homme, les cheveux commencent en général à tomber dans la vingtaine et la chute de cheveux se stabilise dans la trentaine. La perte de cheveux touche la partie frontale et le sommet du crâne et peut aller jusqu’à la calvitie. La « couronne » n’est généralement pas touchée.

Chez la femme, elle se traduit par un éclaircissement des cheveux et une diminution de la masse capillaire, mais rarement par une calvitie étendue. Elle commence au niveau de la raie des cheveux puis s’étend de part et d’autre sur le sommet du crâne.

Elle est également plus courante chez les hommes caucasiens. Elle touche, à des degrés divers, environ 12% des hommes caucasiens de la tranche d’âge de 18 à 29 ans, 50% des hommes âgés de 40 à 49 ans et plus de 90% des hommes âgés de 80 ans et plus.

L’alopécie androgénétique touche également environ 40% des femmes adultes1.

Alopécie aerata

Cette forme non cicatricielle circonscrite correspond à une maladie d’origine auto-immune. Sa prévalence est d’environ 2% au cours de la vie. Elle affecte toutes les populations et aussi bien les hommes que les femmes.

Elle se manifeste par des pertes de cheveux ou de poils sous forme de plaques rondes survenant de façon aléatoire en un ou plusieurs endroits du cuir chevelu, de la tête et du corps. Elle peut atteindre tous les cheveux : on parle d’alopécie
«totalis» ou, dans les cas extrêmes, tous les cheveux et poils du corps : on parle d’alopécie «universalis». Cette maladie affecte profondément la qualité de vie des personnes atteintes et engendrent pour certaines personnes, un véritable traumatisme émotionnel.

Syphilis

C’est une maladie sexuellement transmissible dont un des symptômes est la perte des cheveux.

Alopécie de traction

Elle est liée à des coiffures tirées en arrière, chez des femmes en général, et se traduit par une régression des cheveux en bande frontale et des cheveux cassés.

Trichotillomanie

La trichotillomanie est une forme d’alopécie non cicatricielle circonscrite. Elle est causée par un comportement compulsif et auto-infligé, qui résulte en une cassure et un arrachement des cheveux. Ce comportement peut être amélioré par un accompagnement en psychothérapie.

Dans la catégorie des alopécies non cicatricielles diffuses, on cite l’effluvium télogène, l’effluvium anagène, la teigne.

La teigne

La teigne est une maladie très contagieuse liée à des champignons microscopiques, comme Trichophyton tonsurans, Trichophyton violaceum, microsporum canis, Microsporum auduinii.

Elle se traduit par de petites plaques squameuses, parfois rouges et inflammatoires. Elle est diagnostiquée par un examen direct et par des analyses mycologiques. Elle se soigne par des antifongiques locaux et systémiques.

L’effluvium télogène

Il correspond à une perte diffuse des cheveux (moins de 50% des cheveux et jusqu’à 6 mois). Il est lié le plus souvent à des carences (fer, vitamines B9, B12), à un stress, à la période post-partum, à des troubles de la thyroïde ou à la prise de certains médicaments. L’effluvium télogène affecte surtout les femmes dans la quarantaine et la cinquantaine.

L’effluvium anagène

Il correspond à une perte importante de cheveux (jusqu’à 90% des cheveux). Il est lié à de la malnutrition sévère ou à une intoxication aux métaux lourds. Il peut être également lié à une intoxication à l’arsenic ou à des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie.

Diagnostic

Le diagnostic est difficile à poser, surtout dans les formes cicatricielles et requiert les compétences d’un dermatologue, qui réalisera un examen clinique et au besoin une biopsie, et des analyses complémentaires.

Selon les zones du cuir chevelu touchées et leur étendue, les dermatologues utilisent l’échelle de Norwood pour catégoriser le type d’alopécie. Elle a des répercussions esthétiques et surtout psycho-affectives, qui peuvent être importantes : diminution de l’estime de soi, voire isolement et dépression. Ces répercussions sont particulièrement sensibles chez les femmes et nécessitent une prise en charge globale.

Causes

Les causes varient selon le type d’alopécie. On retrouve, selon la situation:

  • des facteurs génétiques;
  • des facteurs hormonaux;
  • des carences micro-nutritionnelles;
  • l’auto-immunité;
  • le stress;
  • le tabac associé au surpoids2;
  • certains médicaments;
  • la chimiothérapie, la radiothérapie;
  • des agents pathogènes, comme dans la teigne.

Explications physiologiques

Ce sont les alopécies androgénétique et aerata, les plus fréquentes, qui sont examinées.

La physiologie normale du cheveu

Le follicule pileux est une structure anatomique creuse située dans le derme, où se forme la racine du cheveu. Chaque follicule est rattaché et nourri par une papille, constituée de cellules spécialisées du derme appelées fibroblastes. Le follicule comporte aussi une glande sébacée, qui produit du sébum, lubrifiant naturel du cheveu.

Sous chaque glande sébacée se trouve un réservoir ou « bulge », qui contient des cellules souches épithéliales, lesquelles peuvent se différencier soit en sébocytes, cellules productrices de sébum, soit en kératinocytes, cellules productrices de kératine constitutive du cheveu. Les cellules souches épithéliales peuvent se multiplier de façon indéfinie.

A la base de chaque follicule, on trouve aussi des cellules épithéliales progénitrices, cellules matures qui peuvent se diviser selon un nombre de cycles fini, le temps de la vie du cheveu. Les cellules épithéliales progénitrices produisent des kératinocytes, qui constituent le cheveu et ses gaines épithéliales interne et externe, pendant la phase anagène. Le cheveu est ainsi constitué d’un empilement de kératinocytes morts. Le rythme de production des kératinocytes est très rapide.

Le follicule pileux est vascularisé, le sang apportant oxygène et micronutriments nécessaires à la vie du follicule et à la croissance du cheveu.

Le follicule pileux évolue selon des cycles successifs au cours desquels, il va mourir et se régénérer.

La phase anagène

C’est une phase de croissance continue du cheveu, qui dure de 2 à 6 ans selon les individus. Le sexe, la génétique, l’environnement déterminent la durée de cette phase.

Pendant la phase anagène, les cellules de la papille envoient des signaux aux cellules souches épithéliales du bulge, qui se transforment en cellules progénitrices, lesquelles se divisent pour former le cheveu.

Des protéines spécialisées interviennent dans l’initiation de la phase anagène :

  • les bêta-caténines et les protéines Shh (Sonic Hedgehog) déclenchent l’activité des cellules souches;
  • le VGEF (Vascular endothelial growth factor), qui permet le développement de vaisseaux sanguins pour alimenter le follicule pendant toute la période de croissance du cheveu;
  • l’IGF1 (Insulin Growth Factor) est un facteur de croissance auquel répond le follicule;
  • la KGF (Keracinocyte Growth Factor), activée par l’IGF1, stimule la fabrication des kératinocytes;
  • la protéine TERC (Telomerase RNA Component) protège l’extrémité des chromosomes et retarde le vieillissement du follicule.

Toutes ces protéines contrôlent le rythme de fabrication du cheveu et s’opposent au passage en phase catagène.

La phase catagène

Cette phase, qui dure de 2 à 3 semaines, est une phase de dégradation du cheveu. Le follicule remonte en surface en entraînant le cheveu mort. Les cellules progénitrices du cheveu disparaissent, mais les cellules dermiques de la papille et les souches épithéliales restent vivantes tout en étant en quiescentes, en état de « dormance ».

La phase télogène

Elle dure de 2 à 4 mois, il s'agit d'une phase de repos. La papille et le follicule sont inactifs, ils sont séparés l’un de l’autre.

Puis, sous l’effet des messagers chimiques produits localement, le follicule pileux redevient actif et un cheveu repousse. On parle de néo-morphogenèse. Et le cycle recommence.

L’alopécie androgénétique: explications

L’alopécie androgénétique est liée à une prédisposition génétique et à une modification hormonale, qui affecte le follicule pileux. La testostérone, hormone « masculine » circulante, présente chez les hommes comme chez les femmes, mais en bien plus grande quantité chez les hommes, est métabolisée, transformée en dihydrotestostérone ou DHT, par une enzyme, la 5α-réductase.

La DHT circulante dans le sang inhibe les protéines bêta-caténine et Shh, qui déclenchent normalement le réveil des cellules souches et de la phase anagène. La phase télogène va donc se prolonger pendant plusieurs mois.

La DHT inhibe partiellement l’IGF1, le KGF et la protéine TERC, résultant en une repousse de moins bonne qualité : le cheveu s’affine et le follicule pileux s’atrophie.

La DHT inhibe aussi le VEGF, ce qui résulte en une moins bonne vascularisation du follicule et une pousse du cheveu moins vigoureuse. Enfin, la DHT fait s’exprimer la protéine TGF-bêta, qui lance trop tôt la phase catagène.

Au final, le cycle du cheveu est perturbé, avec un raccourcissement de la phase anagène, tandis que la durée de la phase télogène reste constante ou est prolongée. Il en résulte une réduction du nombre de cheveux dans la phase anagène et une augmentation relative du nombre de follicules en phase télogène.

Les cheveux poussent et tombent de plus en plus vite, ce faisant ils se miniaturisent, se transformant en un fin duvet, puis disparaissant.

Les follicules deviennent inactifs mais sont toujours vivants : ils contiennent toujours la même quantité de cellules souches, mais ces cellules souches ne se transforment plus en cellules progénitrices actives.

L’alopécie aerata : explications

L’alopécie aerata3 ou « pelade » est une forme d’alopécie non cicatricielle. C’est une maladie auto-immune, dans laquelle le système immunitaire attaque le follicule pileux.

Or, en situation normale, le follicule pileux bénéficie du « privilège immun » : c’est un site de l’organisme, où la réponse immunitaire est moindre, où l’introduction d’antigènes ne provoque normalement pas de réponse inflammatoire.

Cette rupture du privilège immun serait médiée par le complexe majeur d’histocompatibilité et l’expression d’interféron-c. Un polymorphisme de gènes relatifs au système immunitaire, à des protéines de structure et à des enzymes antioxydantes accroît le risque de développer l’alopécie aerata.

Traitements allopathiques et autres solutions courantes

Alopécie androgénétique

Les médicaments

  • Le Minoxidil en application locale4

Il est utilisé chez les hommes comme chez les femmes, souffrant d’alopécie androgénétique5.

Chez 3 à 5% des femmes, le minoxidil causerait de l’hypertrichose faciale (pilosité au niveau du visage), et chez 3 à 6% des patients il entrainerait une dermatite de contact.

  • La finastéride

C’est un inhibiteur de l’enzyme 5-alpha-réductase. Elle bloque la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone ou DHT.

Des effets secondaires rares sont documentés: dysfonction sexuelle, dépression.

  • La dutastéride

Comme la finastéride, la dutastéride est un inhibiteur de l’enzyme 5-alpha-réductase, mais son action est plus forte car elle agit sur deux sites enzymatiques. Elle est réputée sûre aux doses recommandées.

La thérapie par la lumière de basse intensité (low-level light therapy)

Les injections de plasma riche en plaquettes

De multiples séances d’injection sont nécessaires.

Les perruques et extensions

Les perruques sont en cheveux naturels ou synthétiques.

Les extensions sont des rajouts de cheveux synthétiques ou naturels sur de vrais cheveux. Elles ne peuvent être posées que sur une alopécie stabilisée. Il existe différentes techniques, comme la pose à froid de « micro-rings » ou de bandes adhésives, qui sont à renouveler tous les 1 à 3 mois.

Les implants ou greffes de cheveux

Cette technique chirurgicale est proposée dans l’alopécie et la calvitie androgénétique. Elle est réalisée sous anesthésie locale, par un médecin spécialement formé ou par un robot assisté par ordinateur.

Elle consiste à prélever des greffons, c’est-à-dire de minuscules parties de cuir chevelu comportant des follicules pileux intacts, généralement dans la couronne de cheveux, et à les greffer sur les zones de calvitie. Les cheveux des greffons transplantés survivent pendant plusieurs années.

Les effets secondaires possibles sont : douleur, saignements, infection, cicatrices visibles, apparence peu naturelle. Les micro-greffes de follicules pileux sont pratiquées de façon plus récente, avec un résultat esthétique de meilleure qualité.

La difficulté de ces techniques est de disposer de suffisamment de follicules sains et de ne pas dégarnir les zones saines. Dans les cas de calvitie très avancée, le résultat n’est pas garanti.

La micro-pigmentation du cuir chevelu ou « trichopigmentation »

Cette technique est pratiquée depuis une dizaine d’années dans des instituts privés dans différents pays européens, dont la France.

Elle consiste en l’application de « micro-tatouages » permanents ou temporaires au niveau du cuir chevelu à l’aide d’un dermographe, un stylet qui injecte des pigments dans le derme sous forme de points, recréant l’aspect du follicule pileux.

La micro-pigmentation est utilisée pour masquer une calvitie partielle ou totale chez les hommes. Elle permet également de créer un effet de densité, en atténuant le contraste peau/cheveux dans l’alopécie ou pour compléter esthétiquement une greffe de cheveux. Elle peut également masquer une cicatrice du cuir chevelu.

Dans la calvitie, la micro-pigmentation donne un aspect « rasé de près ».

Plusieurs séances sont nécessaires. Le résultat dépend de la dextérité et de l’expérience du tatoueur. Les effets sont permanents ou non, selon le choix du client.

Les effets indésirables possibles à court terme sont : inconfort et douleur légère durant la séance de tatouage, rougeur et inflammation transitoire consécutives, possible réaction allergique aux encres chez les personnes sensibles.

Alopécie aerata

Les corticostéroïdes

Ils sont administrés par voie orale ou locale ou par injections, directement dans les lésions. Ils ont une efficacité à court terme, mais la prise de corticostéroïdes sur le long terme est documentée pour ses effets indésirables potentiels.

Les immunomodulateurs

On peut citer ici la cyclosporine ou le méthotrexate.

La PUVA thérapie

Il s'agit d'une exposition à de la lumière ultraviolette.

Le minoxidil

Il peut être appliqué localement.

L’immunothérapie locale

Le diphencyprone, l’anthraline et l’acide squalique peuvent être utilisés.

Les taux de succès de ces thérapies dans l’alopécie aerata sont de l’ordre de 23% à 75%. Aucune d’entre elles n’est efficace et sûre à long terme.

Alopécie: quel traitement naturel?

Etant donné le large spectre de formes d’alopécie et leurs étiologies diverses, cet article traitera essentiellement d'un traitement naturel adapté, pour les deux formes d’alopécie les plus fréquentes : androgénétique et aerata.

Le traitement naturel de l’alopécie requiert une approche multifactorielle.

Certaines vitamines et oligo-éléments sont vitaux, pour le cycle de vie du follicule. Ces micronutriments peuvent être des anti-oxydants, des immunomodulateurs, des hormones, des cofacteurs d’enzymes.

La phytothérapie peut aider à réguler l’inflammation, minimiser le stress oxydatif, contrôler les niveaux d’hormones comme la DHT, réduire le stress.

Les pratiques corps-esprit, qui incluent l’acupuncture, l’hypnothérapie, le massage, aident à réduire le stress physique et émotionnel, qui sont une des causes de la perte de cheveux.

Des données expérimentales sont disponibles pour: des acides aminés, la caféine, la capsaïcine, la curcumine, l’ail sous forme de gel, l’ortie racine, le Reishi ou Ganoderma lucidum, les protéines marines, la mélatonine, le jus d’oignon, la procyanidine, l’huile de graine de courge, l’huile de romarin, le palmier nain, le reishi, la biotine, la vitamine D, la vitamine E et le zinc, pour traiter la chute des cheveux.

Régime alimentaire

Pour les personnes présentant une alopécie, il est primordial de modifier son alimentation: Alopécie et alimentation: quelles recommandations?

La micronutrition

En cas d'alopécie, la micronutrition6 peut être également un traitement naturel de premier choix.

Certains acides aminés jouent un rôle important dans la lutte contre a chute de cheveux. La plupart des acides aminés testés l’ont été en adjonction d’autres micronutriments.

La cystine

Les acides aminés soufrés sont importants pour la santé du cheveu. La carence en acides aminés soufrés résulte en des cheveux fins et cassants. En particulier, la cystéine forme des dimères qui sont oxydés pour produire de la cystine, créant des ponts disulfures qui confèrent solidité et rigidité à la kératine.

La supplémentation en cystéine, N-acétylcystéine (NAC) ou cystine est possible. La NAC est mieux assimilée que la cystéine.

La L-cystine, prise à la dose de 70 mg par jour, en combinaison avec du rétinol, (vitamine A) augmente la densité des cheveux et le nombre de cheveux en phase anagène.

La L-cystine en combinaison avec l’histidine, le cuivre et le zinc, pris quotidiennement pendant 50 semaines, augmentent significativement le nombre de cheveux (de 29% versus 11% pour le placebo) dans l’alopécie androgénétique.

La lysine

La lysine est un acide aminé essentiel, que l’on trouve dans la viande et les œufs. Elle joue un rôle essentiel dans l’absorption du fer.

Chez des femmes atteintes d’effluvium télogène, la supplémentation en L-lysine (1,5 g/ jour) associée au fer, à la vitamine B12, à la vitamine C et au sélénium, pendant 6 mois, a permis une réduction de la chute de cheveux de 39%, de même qu’une augmentation de la ferritine sérique.

La méthionine

La méthionine est un autre acide aminé essentiel nécessaire à la synthèse de la kératine et du procollagène.

La L-méthionine ralentirait l’apparition des cheveux blancs. Elle s’oppose au stress oxydatif, lié à l’action oxydante du peroxyde d’hydrogène sur les protéines des cheveux. Elle promeut la réparation du stress oxydatif par la méthionine sulfoxide dans des modèles in vitro, mais son bénéfice in vivo dans la lutte contre l’alopécie n’a pas été confirmé.

La biotine

Encore appelée vitamine B7 ou vitamine H, la biotine est connue pour ses effets bénéfiques sur la croissance des cheveux.

Elle est un cofacteur d’enzymes, impliquées dans la synthèse d’acides gras, dans le catabolisme (destruction) d’acides aminés, dans la néoglucogénèse et dans la fonction mitochondriale des cellules souches du follicule pileux.

La carence en biotine peut avoir de nombreuses conséquences comme l’alopécie, la dermatite, la conjonctivite, le retard de croissance, la perte de vison et d’audition, etc.

La carence en biotine est rare dans les pays occidentaux. Elle peut être liée à une déficience en enzyme biotinidase, à une altération du microbiote, certaines bactéries intestinales permettant la synthèse de biotine à partir des aliments. Des médicaments comme les antiépileptiques, certains antibiotiques, l’isotrétinoïne, l’acide valproïque conduisent aussi à des perturbations du microbiote et à de faibles niveaux d’enzyme biotinidase et de biotine assimilée.

La supplémentation en biotine permet une repousse des cheveux chez les patients, qui prennent de l’isotrétinoïne ou de l’acide valproïque ou qui manquent de biotine.

La supplémentation en biotine doit se faire de manière prudente car la biotine peut interférer avec les hormones thyroïdiennes, créant une hypo ou une hyperthyroïdie artificielle.

La biotine peut aussi interagir avec la troponine et l’hormone parathyroïdienne.

La vitamine D

La vitamine D régit l’homéostasie du calcium et du phosphore et le fonctionnement de l’immunité.

Les follicules pileux ont des récepteurs intracellulaires à la vitamine D et celle-ci est indispensable au cycle du follicule pileux et à la différenciation cellulaire des cellules souches. Les personnes atteintes d’alopécie aerata ont une plus forte prévalence de carence en vitamine D (39% des patients atteints d’alopécie aerata contre 12,8% des contrôles dans une étude donnée). Ce qui pourrait s’expliquer par une expression moindre des récepteurs à la vitamine D. Cependant, la supplémentation en vitamine D n’améliore pas les symptômes de l’alopécie aerata universalis.

Une seule étude relate le cas d’un patient atteint d’alopécie aerata en rémission totale, après 3 mois d’application locale une fois par jour, d’une crème contenant 50 microgrammes/ ml de calcipotriol.

Des patients atteints d’alopécie aerata utilisant une crème, contenant 0,005% de calcipotriol deux fois par jour pendant 12 semaines, avaient des résultats très probants : repousse de plus 50% des cheveux pour 65% des patients, repousse de plus de 75% des cheveux pour 62,5% des patients et repousse complète chez 27% des patients, sans effet secondaire notoire. Les patients ayant les taux sériques en vitamine D les plus bas répondaient le mieux et le plus vite au traitement.

Cependant ces études mériteraient d’être reconduites sur de plus grands échantillons et dans des conditions expérimentales normées.

La vitamine E

La vitamine E regroupe plusieurs composés liposolubles appelés tocophérols et tocotriénols, qui sont des anti-oxydants. Huit mois de supplémentation avec 50 mg de tocotrienols et 23 UI d’alpha-tocophérol, chez des patients atteints d’alopécie, a permis la repousse de 34% des cheveux. Les composés de la vitamine E permettent d’inhiber la peroxydation des lipides, ce qui limite le stress oxydatif dans le follicule pileux prévenant le chute du cheveu. Des études plus poussées sont requises.

Le zinc

Le zinc est un micronutriment essentiel impliqué dans l’expression des gènes, la synthèse des protéines, comme cofacteur d’enzymes. La carence en zinc se traduit entre autres par de l’alopécie et une immunité plus faible.

Les patients atteints d’alopécie androgénétique, aerata et d’effluvium télogène ont des niveaux de zinc plus bas que la moyenne. Le zinc améliorerait la repousse des cheveux via plusieurs mécanismes incluant des effets anti-microbiens, anti-inflammatoires, anti-oxydants et une activité anti-5-alpha-réductase.

Les effets du zinc ont été étudiés sur de la supplémentation orale et sur des crèmes pour application locale contenant du zinc. L’application locale semble peu intéressante, mais la supplémentation en zinc (à des doses allant jusqu’à 50 mg / jour) bénéficie grandement aux personnes carencées en zinc, dans l’alopécie aerata et androgénétique.

A la dose de 5 mg de sulfate de zinc par kg et par jour, une repousse complète est obtenue chez plus de 60% des personnes atteintes d’alopécie aerata, au bout de 3 mois7. Les effets secondaires sont légers, de rares cas de douleurs à l'estomac ont été constatés.

Les thérapies corps-esprit

Les thérapies corps-esprit ciblent la connexion entre le cerveau, le corps et le comportement. Elles sont dispensées par des professionnels de ces méthodes et permettent de réduire le stress physiologique et ses effets sur la santé. L’acupuncture, l’aromathérapie, le massage, l’hypnothérapie et la psychothérapie présentent un intérêt dans l’approche complémentaire de l’alopécie.

L’acupuncture

Pour les personnes souffrant d'alopécie, l'acupuncture peut être un traitement naturel intéressant.

La forme d’acupuncture utilisée en dermatologie utilise 7 aiguilles disposées en forme de fleur. Elle accroît la circulation, stimule les follicules pileux et diminue les infiltrats inflammatoires8 9.

Dans un essai, l’acupuncture, traitement naturel, permet une amélioration significative dans l’alopécie aerata dans tous les cas, et une repousse complète des cheveux dans 89% des cas10.11

Dans l’alopécie androgénétique, l'impact de l’acupuncture est aussi très intéressante12.

Le massage combiné à l’aromathérapie

Les huiles essentielles de Cèdre, Lavande vraie, Thym et Romarin sont connues depuis de nombreuses années, pour traiter la chute de cheveux. Elles sont utilisées en massage du cuir chevelu, diluées dans une huile végétale (jojoba, pépins de raisins par exemple) et permettent une repousse du cheveu, chez plus de 40% des patients atteints d’alopécie aerata.

L’hypnothérapie

L’hypnothérapie a été étudiée comme traitement naturel potentiel de l’alopécie.

Le patient est amené dans un état de conscience modifiée, proche de la transe, impliquant une attention et une concentration accrues et une attention augmentée aux suggestions de l’hypnothérapeute, lequel s’adresse directement au subconscient.

Les études menées ont des résultats tantôt positifs, tantôt nuls.

Dans l’alopécie aerata, l’hypnothérapie apporte un bénéfice dans l’anxiété et la dépression après 10 séances environ, mais pas dans la repousse des cheveux. En revanche, dans d’autres essais, elle contribue à augmenter l’efficacité des traitements conventionnels.

La psychothérapie

La psychothérapie travaille sur l’état d’esprit conscient de la personne. Elle est utile en complément des autres thérapies et aussi pour aider la personne à travailler sur l’estime de soi.

Autres thérapies

La stimulation électromagnétique transcrânienne

Cette méthode emploie un champ magnétique de faible intensité, pour stimuler une zone précise du cerveau.

Chez une petite fille de 6 ans traitée par stimulation électromagnétique transcrânienne pour de l’épilepsie, mais atteinte par ailleurs d’alopécie aerata, des chercheurs ont constaté une repousse des cheveux. Cette méthode a ainsi été testée pour le traitement de l’alopécie androgénétique, en combinaison avec des huiles essentielles, dans un essai en double aveugle chez 69 patients pendant 26 semaines. Une repousse significative a été observée sans effets secondaires13.

L’homéopathie

L'homéopathie, autre traitement naturel, peut être indiqué en cas d'alopécie.

L’homéopathie est basée sur la règle du « semblable soigne le semblable ». Elle implique la dilution à des concentrations très faibles de la substance, qui cause la maladie chez une personne saine.

Dans l’alopécie, le remède homéopathique est « Mercurius », dérivé du métal toxique mercure, mais à des concentrations très faibles, le rendant en théorie sans danger14.

La phytothérapie

Pour les personnes souffrant d'alopécie, la phytothérapie est également un traitement naturel intéressant.

La caféine

La caféine, extraite du café, est un alcaloïde qui promeut la prolifération cellulaire.

Des études in vitro suggèrent que la caféine s’oppose aux effets inhibiteurs de la testostérone sur la pousse du cheveu, promeut l’élongation de la racine du follicule, la durée de la phase anagène et la prolifération des kératinocytes de la matrice cellulaire.

La caféine réduit l’expression du TGF-bêta, un inhibiteur de la croissance du cheveu induit par la testostérone et augmente l’expression de l’IGF-1, qui promeut la croissance du cheveu. L’efficacité de la caféine sur les follicules pileux est plus importante chez les femmes.

Un shampoing à la caféine, appliqué 2 minutes par jour sur le cuir chevelu pendant 6 mois, a été testé pour le traitement de l’alopécie androgénétique. Ce traitement a réduit la progression et l’intensité de la chute des cheveux.

Une lotion à la caféine amène les mêmes résultats chez 75% des patients, au bout de 2 mois et 83% au bout de 4 mois.

Une solution à 0,2% de caféine a été comparée à une solution de minoxidil à 5%, avec des résultats similaires, dans l’amélioration du nombre de cheveux en phase anagène15.

La combinaison caféine + minoxidil à 2,5% a aussi été comparée au minoxidil à 2,5% seul chez 60 patients atteints d’alopécie androgénétique. Après 120 jours de traitement, la combinaison caféine+ minoxidil était plus efficace que le minoxidil seul, avec 58% de patients satisfaits contre 41%16.

La caféine en application locale semble intéressante, pour prévenir la chute des cheveux mais les données expérimentales sont peu nombreuses et méritent d’être confortés.

La capsaïcine

La capsaïcine, ou 8-méthyl-N-vanillyl-6-nonénamide, est la substance active du piment (Capsicum).

Elle augmente l’IGF-1, facteur de croissance, et inhibe le TGF-bêta, inducteur de la mort cellulaire des kératinocytes.

Un complément contenant de la capsaïcine (6 mg/ jour) et de l’isoflavone (75 mg/ jour) a été donné, pendant 5 mois, à des patients atteints d’alopécie androgénétique ou aerata. La pousse des cheveux a été observée chez 65% des patients traités, versus 12% des patients ayant reçu un placebo. Le complément a été plus efficace sur l’alopécie androgénétique (88% des patients)17.

Une crème contenant de la capsaïcine à 0,075%, appliquée quotidiennement chez des personnes atteintes d’alopécie aerata étendue, a permis la repousse de duvet au bout de 21 jours et chez la moitié des patients, une repousse des cheveux.

Un extrait de cétones de framboisier, qui a une structure proche de la capsaïcine, à 0,01% en application locale augmente le niveau d’IGF-1 et promeut la croissance du cheveu chez 50% des patients18.

La curcumine

La curcumine, substance active du curcuma (Curcuma longa) est utilisée depuis des siècles comme agent anti-inflammatoire. Elle diminue l’activité d’enzymes impliquées dans l’inflammation, la cyclo-oxygénase 2, la lipo-oxygénase et l’oxyde nitrique synthase.

Elle inhibe le facteur nucléaire kappa-B (NF kappa-B), diminuant ainsi les cytokines pro-inflammatoires (messagers chimiques de l’inflammation) que sont le TNF-alpha et l’interleukine-1 (IL-1), qui sont impliqués dans la régression du follicule pileux.

La curcumine a aussi une activité antioxydante, antimicrobienne et anti-androgénique19.

Un extrait à l’hexane à 5% de Curcuma aeruginosa en application locale a été comparé à un placebo et à une solution locale de minoxidil à 5%, chez 87 patients présentant une alopécie androgénétique. Après 6 mois, il n’y a eu d’amélioration dans aucun des groupes. Par contre, en association avec le minoxidil, une amélioration significative était obtenue. Les chercheurs pensent que le curcuma améliore la pénétration du minoxidil, permettant une meilleure efficacité22.

L’ail (Allium sativum)

Le gel d’ail contient des composés organosoufrés, qui ont des propriétés anti-microbiennes, immunomodulatrices et anti-inflammatoires20.

Un essai mené sur 40 patients atteints d’alopécie aerata a testé l’efficacité du gel d’ail associé à la bétaméthasone (un cortisostéroïde), avec une amélioration nette à modérée au bout de 3 mois chez 95% des patients, sans effets secondaires21. Des essais complémentaires sont nécessaires, pour évaluer l’effet du gel d’ail sur l’alopécie.

L’Ortie racine

L’ortie racine a des propriétés inhibitrices de la DHT22 et est intéressante dans ce cadre.

Le jus d’oignon (Allium cepa)

Le jus d’oignon cru peut être utilisé en traitement local de l’alopécie aerata23. Les chercheurs pensent que ce sont les composés phénoliques et le soufre qui causent une irritation locale, stimulant la repousse du cheveu par un mécanisme de compétition antigénique.

L’efficacité du jus d’oignon cru a été évaluée chez 62 patients dont 17 placebos. Après 8 semaines, 87% des patients traités avec le jus d’oignon observaient une repousse complète des cheveux versus 13% dans le groupe placebo24. Le seul effet indésirable reporté est l’odeur caractéristique de l’oignon.

L’huile de graine de courge (Cucurbitapepo)

L’huile de graine de courge contient des phytostérols, qui ont un effet inhibiteur de la 5-alpha-réductase, prévenant la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone25.

Dans un essai coréen mené chez 76 hommes, l’huile de graines de courge (associée à d’autres composés d’origine végétale), à la dose de 400mg / jour pendant 24 semaines, a permis la repousse des cheveux chez des hommes atteints d’alopécie androgénétique (40% de cheveux en plus sur le sommet du crâne, contre 10% dans le groupe placebo)26.

Cependant, l’action de l’huile de graines de courge seule n’a pas été testée.

Le palmier nain (Serenoa repens)

L’extrait des fruits du palmier nain ou Palmier de Floride contient des phytostérols (bêta-sitosterol), des acides gras, du bêta-carotène et des polysaccharides. L’extrait de fruits du palmier nain contient des inhibiteurs de la 5-alpha-réductase.

Serenoa repens réduit la fixation de la DHT aux récepteurs cellulaires d’environ 50%. Il augmente l’activité d’une enzyme, la 3-alpha-hydroxysteroide-déhydrogénase, augmentant la conversion de la DHT en un métabolite moins actif, l’androstanediol.

Dans un essai mené sur 26 patients atteints d’alopécie androgénétique, un premier groupe a reçu 50 mg de bêta-sitosterol et 200 mg d’extrait de baies de palmier nain, le deuxième groupe ayant reçu un placebo. 60% des patients du groupe traité a été amélioré versus 11% dans le groupe placebo. 3 patients ont eu des effets secondaires digestifs mineurs : perte d’appétit, flatulences, diarrhée.

Un autre essai a été conduit sur 100 hommes atteints d’alopécie androgénétique. Ceux-ci ont été traités pendant 2 ans, soit avec 320 mg d’extrait de palmier nain, soit avec 1 mg de finastéride.

Dans le groupe « finastéride », 68% des hommes ont observé une repousse sur le front et le sommet du crâne. Dans le groupe « Serenoa repens », 38% des patients ont observé une repousse, principalement sur le sommet du crâne.

L’extrait de Serenoa repens a aussi été étudié en application locale. Un sérum contenant 3,3 ml d’extrait a été essayé pendant 4 semaines et 2 ml pendant 24 semaines sur 50 patients atteints d’alopécie androgénétique. Les résultats s’observent après 12 et 24 semaines.

L’extrait de palmier nain n’est pas supérieur aux traitements conventionnels de l’alopécie androgénétique, mais peut être proposé aux personnes ne désirant pas prendre de finastéride.

L’huile essentielle de Romarin (Rosmarinus officinalis)

L’huile essentielle de romarin a des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et favorise la microcirculation du sang dans les capillaires. Dans un essai randomisé contre placebo mené sur 100 patients atteints d’alopécie androgénétique, une lotion à base d’huile essentielle de romarin, dosée à 3,7 mg/ml, appliquée quotidiennement, a donné des résultats comparables au Minoxidil à 2% en application locale.

Au bout de 6 mois, les deux groupes avaient une repousse de cheveux équivalente. Les effets secondaires les plus fréquents sont les démangeaisons du cuir chevelu, plus fréquentes avec le minoxidil. L’huile de romarin est sûre d’utilisation. Des essais ultérieurs seraient requis pour valider ces résultats.

Le Reishi (Ganoderma lucidum)

La mycothérapie, autre traitement naturel, peut être également employée en cas d'alopécie.

Le Reishi rouge, aussi connu sous le nom de « LingZhi » en Chinois, est, parmi tous les champignons étudiés, celui qui a les effets anti-androgènes les plus importants. Il réduit de manière significative les niveaux de 5-alpha-reductase, prévenant ainsi la conversion de la testostérone en DHT27.

La durée de traitement est de quelques mois, sous forme d’extrait, de l’ordre de 1g / jour en général. Le Reishi ne doit pas être associé aux anti-coagulants.

Les protéines marines

Les protéines marines, extraites de matrice extracellulaire de cellules de requin et de mollusques, sont utilisées depuis quelques années pour promouvoir la croissance du cheveu. En effet, un chercheur scandinave a remarqué l’exceptionnelle qualité de la peau et des cheveux des Inuits et l’a comprise comme étant la résultante de leur régime alimentaire, très riche en protéines marines.

Ces dernières favoriseraient la prolifération des cellules dermiques de la papille et augmenteraient le niveau de phosphatase alcaline, un indicateur de la phase anagène.

Une vingtaine d’études ont démontré la capacité des protéines, des lipides et des glycosaminoglycanes marins, à promouvoir la croissance et à diminuer la chute des cheveux.

60 hommes atteints d’alopécie androgénétique, ayant reçu 2 fois par jour pendant 6 mois des protéines marines, ont vu s’améliorer les paramètres suivants : augmentation du nombre de cheveux, de la densité de la chevelure, diminution de la chute des cheveux.

L’utilisation des protéines marines est donc une solution complémentaire intéressante, bien tolérée et sans effets secondaires. Elle est cependant déconseillée en cas d’allergie aux crustacés.

La mélatonine

La mélatonine28 29 est une neurohormone secrétée par la glande pinéale, qui régule le rythme circadien. C’est aussi un antioxydant synthétisé par le follicule pileux. L’effet de la mélatonine, en application locale quotidienne (solution à 0,1%), a été étudié pendant 6 mois chez 40 patients atteints d’alopécie androgénétique ou diffuse. Les patients avec alopécie diffuse avaient une augmentation significative du nombre de cheveux en phase anagène, sur le sommet du crâne.

Une autre étude utilisant une solution à 0,0033% de mélatonine en application locale sur 35 hommes atteints d’alopécie androgénétique pendant 6 mois, a montré une augmentation de 29% du nombre de cheveux chez 55% des patients après 3 mois, et de 43% du nombre de cheveux chez 58% des patients après 6 mois. La densité des cheveux s’est améliorée de 29% chez 55% des patients après 3 mois, et de 41% chez 58% des patients après 6 mois. La texture des cheveux, la chute des cheveux et la dermatite séborrhéique sont aussi améliorées par le traitement local à la mélatonine.

La procyanidine

Les procyanidines sont des flavonoïdes, une classe d’anti-oxydants, que l’on trouve principalement dans les pommes, le cacao, le raisin et le thé. Ils ont des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antifongiques.

Les procyanidines induisent la phase anagène chez la souris. Un essai randomisé en double aveugle contre placebo a été mené chez des hommes atteints d’alopécie androgénétique, avec 400 mg / jour de procyanidine extraite de pommes de la variété Annurca, très riche en procyanidines.

Un groupe a reçu en plus de la procyanidine, de la biotine, du zinc et de la sélénométhionine. Dans les 2 groupes, la densité des cheveux s’est améliorée. Dans le groupe « procyanidine + micronutriments », la densité des cheveux s’est améliorée de 125%, le poids de la chevelure de 42% et la richesse en kératine de 40% au bout de 2 mois. Les procyanidines augmentent l’activité des cellules épithéliales et s’opposent aux effets inhibiteurs du TGF-bêta in vitro, ce qui explique sans doute les résultats expérimentaux obtenus.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que l'alopécie?

L'alopécie désigne une chute anormalement élevée des poils ou des cheveux.

Alopécie: quel traitement naturel?

- Les thérapies corps-esprit: acupuncture, hypnothérapie
- L'homéopathie
- La phytothérapie
- L'aromathérapie

Quelles sont les autres solutions?

- L'usage de compléments alimentaires: acides aminés, vitamines
- Suivi en psychothérapie


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Rédaction Doctonat