Accompagnement de l’arrêt du tabac par des méthodes naturelles

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Le tabac, issu des plantes Nicotiana tabacum et Nicotiana rustica, est originaire d’Amérique du Sud, des Andes équatoriales et péruviennes. Il était déjà fumé et consommé de longue date, sous différentes formes lorsqu’il fut découvert par Christophe Colomb. Ce dernier le ramena en Occident, où ses premiers usages furent médicinaux. De nos jours, il serait responsable de 30% de décès liés au cancer dans le monde. Comment arrêter de fumer naturellement ? Découvrez tout ce que vous devez savoir dans cet article.

Impact sur la santé

Paquet de cigarettes : femme indiquant qu'elle ne souhaite pas fumer.

La fumée de tabac contient 4700 substances toxiques, dont des métaux lourds (arsenic, cadmium, nickel, plomb), des substances cancérogènes (benzoapyrène ou BAP, anthracène, dérivés de nitrate, etc), du monoxyde de carbone, de l’ammoniac et de nombreuses autres substances.

Les substances toxiques proviennent soit de la feuille, soit du phénomène de combustion, soit des pesticides, soit d’additifs ajoutés par les fabricants de cigarettes. 100 des 599 additifs des cigarettes recensés en 2007 avaient une action pharmacologique permettant de camoufler l’odeur de la fumée, d’augmenter ou de maintenir la teneur en nicotine, de renforcer l’addiction ou de masquer les symptômes pathologiques associés aux habitudes tabagiques1.

Toutes les formes (cigarettes, cigares, cigarillos, tabac à rouler, kreteks, bidis, pipes à eau, sans oublier le tabagisme passif) sont nocives et il n’y a pas de seuil au-dessous duquel l’exposition est sans danger.

Selon l’OMS, il tue jusqu’à la moitié de ceux qui en consomment, soit plus de 8 millions de personnes chaque année. 7 millions de ces personnes décédées étaient des fumeurs ou d’anciens fumeurs. 1,2 millions d’entre elles étaient des non-fumeurs exposés involontairement à la fumée de tabac.

Il est associé à des pathologies respiratoires, au diabète, au risque cardiovasculaire, à différents types de cancer : poumon, œsophage, estomac, pancréas, col de l’utérus, reins, etc… Il serait responsable de 30% de décès liés au cancer dans le monde.

Il est responsable de troubles de la reproduction. Chez les hommes, il peut être responsable de troubles de la fertilité, voire même d’impuissance. Chez les femmes, il peut être source d’infertilité.

Le tabagisme maternel ou paternel avant la conception augmente significativement le risque d’avortement spontané chez la femme enceinte. Le tabagisme de la mère pendant la grossesse est source de problèmes de santé pour l’enfant à venir.

Le tabac entraîne un stress oxydatif considérable : un million de milliards de radicaux libres par bouffée. Il coûte beaucoup d’énergie en réparation.

Il provoque un vieillissement accéléré particulièrement visible au niveau de la peau, mais affectant également tous les organes et tissus internes.

Les comportements d’addiction peuvent être transmis à la descendance par des mécanismes épigénétiques (les gènes ne sont pas modifiés mais ils ne peuvent plus être lus).

Enfin, le tabagisme est la première cause de mortalité qu’il est possible de prévenir.

Combien de temps faut-il pour que l’organisme se nettoie du tabac ? La réponse à cette question est complexe. Il faut huit heures environ pour que l’oxygénation du sang se normalise, quatre jours pour que la nicotine s’évacue de l’organisme, de deux semaines à trois mois pour évacuer la fatigue.

Le sevrage tabagique, avant l’âge de 30 ans, rétablit l’espérance de vie au même niveau de celle du non-fumeur.

Addiction

Le sevrage tabagique s’accompagne de symptômes désagréables et difficiles à vivre, comme des compulsions tabagiques ou envies très fortes de fumer, de l’irritabilité, de l’angoisse, des migraines, des insomnies, des compulsions alimentaires, surtout pour les aliments sucrés et de la constipation, car la cigarette aide à aller à la selle2. C'est pourquoi il est souvent très difficile d'arrêter de fumer naturellement.

Lorsque l’on pense à l’addiction au tabac, la première substance qui vient à l’esprit est la nicotine.

Il contient de la nicotine et 25% de la population mondiale adulte serait dépendante à la nicotine. La dépendance à la nicotine est considérée par l’OMS comme une maladie.

Le test de Fagerström, qui consiste en un questionnaire relatif aux habitudes de consommation de tabac, permet de préciser le degré de dépendance à la nicotine.

Cependant, le tabagisme est loin d’être une simple dépendance. Si c’était le cas, les substituts nicotiniques libéreraient les fumeurs de leur addiction. Le tabagisme implique une dépendance anxiolytique, antidépressive, sérotoninergique3.

Les mécanismes de l’addiction sont complexes et récemment élucidés : ils font intervenir plusieurs neurotransmetteurs.

Le tabac, outre la nicotine, contient plusieurs substances addictogènes : sucre (ajouté au papier à cigarette) et aussi des inhibiteurs des monoamines-oxydases (IMAO). Les IMAO sont des enzymes qui interfèrent avec le métabolisme de plusieurs neurotransmetteurs, en augmentant la concentration de ces neurotransmetteurs dans les synapses ou points de jonction entre deux neurones.

Il existe de nombreux neurotransmetteurs incriminés.

La dopamine

La dopamine est un neurotransmetteur qui joue le rôle d’un initiateur, d’un moteur de l’action mais aussi de la récompense et du plaisir.

La nicotine contenue dans la cigarette est absorbée au niveau de la bouche, du nez et des poumons du fumeur. Elle passe dans la circulation sanguine et atteint le cerveau, où elle active les centres du plaisir et de la récompense, en augmentant la production de la dopamine.

Le mécanisme est en réalité plus complexe. La nicotine exerce une influence directe sur les récepteurs nicotiniques à acétylcholine situés sur les corps cellulaires des neurones à dopamine (ou dopaminergiques), localisés dans une partie du cerveau, l'aire tegmentaire ventrale (ATV) du mésencéphale. L’activation de ces récepteurs nicotiniques augmente l’activité des neurones dopaminergiques, ce qui stimule le noyau accumbens, région du cerveau impliquée dans le circuit de la récompense et la dépendance aux drogues.

De plus, l’influence des récepteurs nicotiniques pourrait augmenter la dopamine en supprimant l’influence inhibitrice du GABA, un neurotransmetteur qui exerce un effet calmant et en augmentant le glutamate, qui a un effet excitateur. Les personnes qui arrêtent de fumer vont ressentir l’effet d’une dérégulation dopaminergique avec pour symptômes le manque, l’irritabilité, les compulsions4.

La noradrénaline

La noradrénaline est un neurotransmetteur qui agit comme un accélérateur de l’action. La dopamine est un précurseur de la noradrénaline.

Le tabac agit en augmentant la dopamine, et donc la noradrénaline.

La sérotonine             

La sérotonine est un neurotransmetteur qui joue le rôle de frein des pulsions : elle contrôle les envies. Elle contrebalance l’effet de la dopamine et de la noradrénaline. Les IMAO (ou inhibiteurs de la monoamine-oxydase) contenus dans la fumée de cigarette augmentent la concentration en sérotonine, dans la fente inter-synaptique entre deux neurones en inhibant sa destruction enzymatique: ils épargnent la sérotonine.

Ces IMAO sont à l’origine d’un sentiment d’euphorie et de satiété chez le fumeur. A l’arrêt du tabac, l’ex-fumeur voit son taux de sérotonine chuter, avec pour conséquence de l’anxiété, une sensation de mal-être, des compulsions alimentaires, une augmentation de l'appétit5.

Arrêter de fumer naturellement : vaincre l'addiction

L’habitude de fumer est très difficile à vaincre et requiert une grande force de volonté, de la motivation et de préférence une aide extérieure.

Les approches conventionnelles utilisent des substituts nicotiniques, des médicaments (varénicline, bupropion), un soutien psychologique. L’efficacité de ces traitements bénéficierait à environ 1/3 des patients. Certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires6.

D’autres approches existent, dont l’efficacité est souvent documentée, parfois empirique ou reposant sur un usage traditionnel.

L’hypnose

Ce sujet a été traité dans l’article : Arrêter le tabac par l'intermédiaire de l’hypnose.

Le Yoga et les thérapies cognitivo-comportementales

La pratique du yoga a été étudiée comme thérapie complémentaire pour aider à arrêter de fumer naturellement, tout en réduisant l’effet du stress et des effets négatifs liés au sevrage tabagique7.

Dans un essai de 2012, 55 femmes ont reçu une thérapie cognitivo-comportementale de groupe pour l’arrêt du tabac pendant 8 semaines. La moitié de ces femmes ont suivi un programme de Vinyasa yoga deux fois par semaine, l’autre moitié un programme de santé et bien-être (groupe contrôle).

Des suivis ont été faits à 7 jours, 3 et 6 mois. L’abstinence tabagique a été vérifiée par un dosage de cotinine salivaire (attestant la présence de nicotine). Les symptômes de dépression, d’anxiété et le niveau de santé perçu ont été évalués. A la fin de l’essai, le groupe « yoga » avait un meilleur taux d’abstinence tabagique au bout de 7 jours que les contrôles, et cela demeurait le cas au bout de 6 mois, avec cependant des différences statistiquement moins significatives. Les femmes participant au programme de yoga se sentaient moins anxieuses et percevaient une amélioration de leur santé et de leur bien-être.

En conclusion, le yoga semble être une méthode complémentaire recommandable dans l’arrêt du tabac chez les femmes.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et l’activation comportementale (AC)

Les thérapies comportementales et cognitives ou TCC sont des traitements des troubles psychiatriques basés sur des connaissances issues de la psychologie scientifique, qui s’appuient sur la compréhension et la modification des troubles psychologiques.

La thérapie d’activation comportementale s’inscrit dans l’approche de la psychothérapie cognitivo-comportementale. Elle s’attache au traitement de la dépression, en réengageant progressivement la personne dans des activités de loisir, sociales, ludiques, physiques, d’apprentissage, qui lui redonnent le plaisir de vivre.

Dans un essai de 20198, l’efficacité des TCC et de l’AC dans l’arrêt du tabac a été comparée sur des ex-fumeurs pendant 12 mois.

Dans le groupe TCC, 18% des fumeurs n’avaient pas repris le tabac au bout de 12 mois. Dans le groupe AC, ce pourcentage s’élevait à 30%. Les participants ont également reporté une diminution des symptômes dépressifs.

L’acupuncture

Selon une revue de littérature de 2020 recensant plus de 23 essais sur l’acupuncture, l’acupuncture appliquée selon un protocole intensif montrerait une réelle efficacité à court terme dans le sevrage tabagique. A moyen terme, ses effets seraient plus incertains9.

L’homéopathie

Pour arrêter de fumer naturellement, l'homéopathie peut être également recommandée.

Le remède homéopathique « Plantago major » est issu du Plantain, plante européenne de la famille des Plantaginacées. Dans un petit essai de 201910, ce remède a été testé sur 30 personnes âgées de 15 à 60 ans en situation de sevrage tabagique.

Le test de Fagerström avant et après traitement a servi de critère d’évaluation. 27 personnes ont expérimenté une amélioration de leur dépendance au tabac, 3% n’ont noté aucune différence. Cet essai semble indiquer un intérêt du traitement homéopathique Plantago major dans l’accompagnement du sevrage tabagique, même si des essais à plus large échelle sont nécessaires.

La phytothérapie pour lutter contre l’addiction

La phytothérapie contre l’addiction au tabac cible des plantes ayant une action documentée ou suspectée sur les systèmes dopaminergiques, noradrénergiques, GABAergiques ou sérotoninergiques.

Le Millepertuis (Hypericum perforatum)

Pour arrêter de fumer naturellement, le millepertuis, plante herbacée, peut être intéressant.

Il contient des substances actives comme des phloroglucinols, des naphthodianthrones et des flavonoïdes. Il aurait une activité antidépressive, reposant sur la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline dans les axones présynaptiques11.

Dans un essai clinique randomisé, en double-aveugle contre placebo de 2010, l’efficacité de deux doses de Millepertuis (300 mg ou 600 mg / jour), pour l’arrêt du tabac sur 12 semaines, a été testée. L’essai conclut à l’absence de différences entre le groupe témoin et le groupe test et à l’inefficacité du Millepertuis dans le traitement de la dépendance au tabac, dans les conditions de l'essai12.

Un essai de 2013 sur 10 semaines, comparant l’action d’un extrait spécial de Millepertuis, dit ZE117, celle de patchs à la nicotine et des deux outils combinés (ZE117+ patchs à la nicotine) conclut à une efficacité similaire de ces trois formules13.

Le Millepertuis semble intéressant dans le sevrage tabagique, mais la formulation sous laquelle il est administré joue certainement un rôle dans son efficacité.

La Passiflore (Passiflora incarnata)

La Passiflore est originaire d’Amérique du Sud, d’Asie et de Nouvelle Guinée.

Les parties de la plante utilisées sont les feuilles et parfois les fleurs et les fruits. Les principaux constituants sont des flavonoïdes, cependant des bêta-carbolines, des alcaloïdes, du maltol ont été identifiés. L’huile essentielle de la plante est très complexe et contient plus de 160 composés, dont des acides gras.

Les propriétés de la Passiflore sont nombreuses : modulation de l’anxiété, analgésie, propriétés antidiabétiques, anti-convulsivantes, antiasthmatiques, antitussives, etc.

La Passiflore est une plante couramment utilisée pour lutter contre l’insomnie et l’anxiété, avec des effets documentés sur le système nerveux central.

Dans une étude de 201914, des chercheurs ont étudié l’effet d’une substance active extraite de la Passiflore, la vitexine, chez des rats rendus dépendants à la nicotine. Les rats traités à la nicotine ont une activité locomotrice augmentée. La vitexine, aux doses de 30 à 60 mg/kg, aurait des effets anti-addictifs, mesurée par l’activité locomotrice diminuée des rats.

Les effets de la Passiflore dans le sevrage tabagique chez l’humain n’ont pas été étudiés. Mais compte-tenu de sa bonne tolérance et de son innocuité aux dosages usuels, elle mérite sans doute d’être essayée.

Elle peut être prise sous forme d’infusion (1 cuillère à café de poudre de plante pour 150 ml d’eau) une à quatre fois par jour, ou sous forme d’extrait fluide, ou de gélules de poudre de plantes, le dosage étant celui indiqué par le fabricant.

Elle ne doit pas être associée avec des médicaments anxiolytiques. Par mesure de précaution, elle n’est pas recommandée pour la femme enceinte et allaitante, ni pour les enfants de moins de 12 ans.

La réglisse

Pour arrêter de fumer naturellement, la réglisse est également une plante intéressante.

Une étude menée sur des planaires15, des vers plats aquatiques, a montré que ces animaux exposés à de la nicotine avaient des niveaux d’espèces réactives (ou radicaux libres) de l’oxygène plus élevés et une motilité diminuée. L’administration de glycyrrhizine, substance active de la Réglisse, aux planaires restaurait leur comportement et supprimait la toxicité cellulaire. Les auteurs de l’étude concluent que la Réglisse est une substance candidate pour le traitement de l’addiction au tabac.

L’Acore odorant (Acorus Calamus)

Aussi appelé jonc odorant, l'Acore odorant16 est une plante herbacée aquatique originaire d’Asie. Elle a de nombreuses applications en médecine traditionnelle d’Asie du Sud-Est. Le rhizome est utilisé pour traiter la douleur thoracique, les troubles de l’appétit, l’indigestion et la fièvre accompagnée de toux.

Il contient des substances actives et des huiles essentielles, dont certaines ont été identifiées, comme l’alpha et la bêta-asarone. On lui reconnaît des propriétés antibactériennes, antioxydantes et antidépressives. Certaines études lui reconnaissent un intérêt dans le sevrage tabagique, bien que le mécanisme d’action de cette propriété ne soit pas identifié. Il n’y a pas non plus eu d’étude clinique validant cette indication.

La Vernonia (Vernonia cinerea)

La Vernonia ou « Sahadevi »17 est une plante de la famille des Astéracées, issue de la médecine traditionnelle indienne (Ayurvéda). Cette plante est traditionnellement utilisée pour ses vertus antispasmodiques dans les troubles gastro-intestinaux, urinaires, la toux, la bronchite et l’asthme.

Un essai thaïlandais de 2009 randomisé, en simple aveugle, contre placebo, a été mené sur 64 patients arrêtant de fumer du tabac. Dans cet essai, le groupe « test » recevait pendant 14 jours, 3 g par jour de Vernonia séchée sous forme d’infusion, 3 fois par jour, tandis que le groupe placebo recevait une infusion placebo.

Au bout de 12 semaines, le taux d’abstinence tabagique en continu était de 28,1% dans le groupe « Vernonia » contre 12,5% dans le groupe placebo. Au bout de 24 semaines, ce taux passait à 18,8% versus 9,4% pour le placebo. <

La Vernonia était bien tolérée, sans effet secondaire notable ; elle est intéressante pour arrêter de fumer naturellement.

Le Cytise (Cytisus Laburnum ou laburnum anagyroides)

Le Cytise18 est un petit arbre originaire d’Asie Mineure et d’Europe, aux fleurs jaunes en grappes. Il appartient à la famille des Fabaceae, qui sont des légumineuses.

Les feuilles de Cytise étaient utilisées comme substitut au tabac pendant la seconde guerre mondiale, notamment par les soldats russes.

Toutes les parties de la plante et particulièrement ses graines contiennent de la cytisine, un alcaloïde qui aurait des propriétés intéressantes dans le sevrage tabagique.

La cytisine agit de façon similaire à la varénicline, un médicament utilisé dans le sevrage tabagique. La cytisine serait un agoniste partiel (agissant dans le même sens) des récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, avec une affinité pour le sous-type α4β2. Ceci signifie qu'elle mime les effets de la nicotine dans les neurones concernés.

Son indication, dans le sevrage tabagique, est surtout connue en Europe de l’Est, où elle est vendue librement pour l’arrêt du tabac depuis les années 60. Elle est par ailleurs bon marché.

Plusieurs publications reportent un effet supérieur au placebo à court et long terme dans l’abstinence tabagique.

Un essai néo-zélandais randomisé a été mené sur 1310 adultes, fumeurs quotidiens motivés pour arrêter le tabac. Les participants à l’essai ont reçu soit de la cytisine pendant 25 jours, à la dose de 1,5 à 9 mg par jour, soit un traitement à base de substituts nicotiniques pendant 8 semaines (patchs dosés à 7, 14 ou 21 mg) plus soit des chewing-gums (dosés à 2 mg ou 4 mg de nicotine), ou des losanges à la nicotine (1 à 2 mg de nicotine).

Tous les participants ont aussi bénéficié d’un accompagnement psychologique par téléphone (3 appels de 10-15 minutes sur 8 semaines).

Au bout d’un mois, 40% des participants du groupe « Cytisine », 31% du groupe « Substitut nicotinique » se sont abstenus de fumer en continu.

Dans le groupe Cytisine, il n’y a pas eu effets secondaires notables par rapport au placebo, rarement de légers effets gastro-intestinaux (dans 11,9% des cas versus 7,2% dans le groupe placebo).

L’Ashwagandha (Whitania somnifera)

Aussi appelé « Ginseng indien », l’Ashwagandha est traditionnellement utilisée comme plante adaptogène, pour lutter contre le stress, pour stimuler le système immunitaire, dans les troubles du sommeil et comme aphrodisiaque.

Les racines sont riches en alcaloïdes, glucosides, flavonoïdes, lactones, oligo-éléments19.

Cette plante a été évaluée sur des rats pour la réduction des symptômes de sevrage à la nicotine. Leur niveau d’anxiété était évalué par leur comportement. Le traitement par Whitania somnifera des rats sevrés de la nicotine était associé à une réduction de l’anxiété et à une normalisation du comportement.

Ces résultats indiquent que l’Ashwagandha pourrait être utilisée chez l’humain contre les symptômes liés au sevrage tabagique, ainsi que pour arrêter de fumer naturellement, même si des études complémentaires sur l’humain sont nécessaires.

Chez l’humain, l’Ashwagandha est conseillé à la posologie usuelle de 250 à 500 mg d’extrait.

Le café (Coffea robusta)

Des auteurs thaïlandais ont ajouté du café à une préparation contenant Vernonia cinerea, administrée à raison de 3 g dans 150 ml d’eau bouillante 3 fois par jour. Le café était utilisé comme agent de saveur et pour lutter contre les symptômes de sevrage20. La teneur en caféine dans le produit était de 5,3 mg/g. Cette mixture a été administrée à 100 fumeurs volontaires avec des effets significatifs sur le niveau d’addiction, évalués par le test de Fagerström, au bout de 1 et 2 mois.

Les symptômes de sevrage à la nicotine sont de la dépression, de la somnolence, des difficultés de concentration et des symptômes somatiques comme un rythme cardiaque ralenti, un gain de poids et une activité diminuée. La caféine stimule le rythme cardiaque, le système nerveux central et pourrait moduler les symptômes de somnolence et de dépression.

La caféine est ajoutée aux produits anti-cellulite pour son activité lipolytique sur les adipocytes. Elle agirait par inhibition de la phosphodiestérase (enzyme qui hydrolyse des liaisons riches en énergie reliant entre eux des atomes de phosphore) et en augmentant les niveaux d’AMP cyclique (messager intermédiaire dans l’action des neurotransmetteurs ou hormones). L’AMP cyclique joue un rôle dans l’hydrolyse des triglycérides du tissu adipeux.

Le citron vert (Citrus aurantifolia)

Un essai randomisé a été mené sur 100 participants fumeurs par une équipe de recherche universitaire thaïlandaise pour déterminer l’intérêt du citron vert frais en comparaison avec les chewing-gums à la nicotine, dans l’arrêt du tabac.

Le citron vert était pris frais. Chaque citron vert était coupé en 16 petits morceaux et, à chaque envie de cigarette, le participant mangeait la chair du morceau de citron vert et mâchait la peau avec le zeste. Cette étude a montré que le citron vert frais pouvait être efficace comme agent aidant au sevrage tabagique, quasiment aussi efficace que les chewing-gums à la nicotine et sans effet secondaire. Le mécanisme d’action du citron vert n’est pas compris, il pourrait être lié à la vitamine C ou à d’autres composants du citron21. Il pourrait être intéressant pour arrêter de fumer naturellement.

Les fumeurs sont plus sujets à l’acidité tissulaire. Le citron vert, grâce à l’acide citrique qu’il contient, s’il est correctement métabolisé, aiderait à alcaliniser les tissus des fumeurs. En outre, le citron vert a une activité antibactérienne contre plusieurs souches d’Escherichia coli, ce qui est intéressant pour les fumeurs dont l’immunité est altérée22. Des études supplémentaires sont requises pour prouver l’intérêt du citron vert comme supplément utile au sevrage tabagique.

La Cardamome (Elattria cardamom)

Les graines de cardamome23 sont riches en huiles essentielles qui contiennent des dérivés phénoliques et des flavonoïdes.

Les graines de cardamome sont traditionnellement utilisées pour limiter le nombre de cigarettes fumées. A chaque compulsion tabagique, le fumeur mâche une ou plusieurs graines de cardamome, ce qui lui permet d’éviter de fumer cigarette sur cigarette et de ralentir graduellement sa consommation.

Le Clou de Girofle (Eugenia aromaticum ou Syzygium aromaticum)

Le Clou de Girofle est issu d’un arbre d’Indonésie de la famille des Myrtaceae.

Dans certains pays, les personnes désirant arrêter de fumer naturellement sucent des clous de girofle.

En effet, le clou de Girofle favoriserait la diminution des symptômes liés au sevrage tabagique24. Il est de plus, doté d’un fort pouvoir anti-oxydant, qui aide à combattre les effets des radicaux libres induits par la consommation tabagique.

L’Astragale (Astragalus membranaceus)

Cette plante de la famille des Fabaceae est utilisée en médecine traditionnelle chinoise pour lutter contre les maladies hivernales.

La racine de l’Astragale contient des flavonoïdes, des saponines triterpéniques, des polysaccharides et des astragalosides. Ses principales propriétés documentées sont la stimulation du système immunitaire, une action antivirale, anti-inflammatoire, anti-allergique et antioxydante. Selon une étude elle soulagerait les symptômes liés au sevrage tabagique25.

Dans l’essai, l’Astragale était utilisée sous forme de tisane.

La posologie pour les indications usuelles de l’Astragale est de 3 à 7 g par jour de poudre de racine d’Astragale. Elle est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes et aux femmes ayant des antécédents familiaux ou personnels de cancer du sein.

La Valériane (Valeriana officinalis)

La Valériane est communément utilisée dans l’insomnie, l’agitation, l’anxiété, les spasmes et douleurs digestives. Elle contient plus de 150 substances chimiques, dont certaines sont des substances actives : des alcaloïdes, des acides organiques, des terpènes, plus particulièrement les valépotriates.

Certaines études ont montré que des extraits de valériane interagissent avec les récepteurs du GABA et des benzodiazépines. Ces composés aux propriétés sédatives pourraient jouer un rôle dans l’anxiété, l’agitation ou les troubles du sommeil induits par le sevrage tabagique26. Cependant, la valériane ne semble pas documentée dans cette indication.

Les plantes de la médecine traditionnelle chinoise

21 espèces de plantes médicinales ont été étudiées pour leur activité antioxydante et leur activité de dégradation de la nicotine in vitro27.

11 d’entre elles avec les plus forts potentiels antioxydants et de dégradation nicotinique ont servi à la préparation d’une tisane destinée à aider au sevrage tabagique, tout en atténuant les symptômes associés. Cette tisane a été évaluée chez 100 hommes fumeurs désirant arrêter de fumer naturellement, ainsi que leur activité sur les symptômes du sevrage tabagique. Parmi ces plantes, le Clou de Girofle et l’Astragale étaient celles qui avaient la plus forte activité antioxydante et le plus fort potentiel de dégradation de la nicotine.

La concentration urinaire en cotinine, un métabolite de la nicotine, a augmenté pendant les 2 premières semaines après l’arrêt du tabac, puis a diminué fortement entre la deuxième et la quatrième semaine pour le groupe prenant la tisane à base de plantes. Ce qui indique que la tisane accélère la conversion de la nicotine en cotinine.

Les personnes ayant pris la tisane pendant 4 semaines consécutives ont eu des symptômes de sevrage réduits par rapport au groupe témoin et 38% d’entre eux ont arrêté le tabac, contre seulement 12% des personnes ne prenant par la tisane.

Un mélange de plantes indiennes

Un mélange de plantes a été développé par une équipe de recherche indienne pour lutter contre l’addiction à la nicotine28.

Ce mélange contient de l’Ashwaghanda (Withania somnifera), de l’Avoine (Avena sativa), de la Cannelle de Chine (Cinnamomum cassia Blume), de l'Acacia à cachou (Acacia catechu), du Basilic sacré (Ocimum tenuiflorum) et de la Réglisse (Glycyrrhiza glabra).

Ce mélange de plantes a été testé sous 3 formes : extrait aqueux, extrait alcoolique et mélange de poudres de plantes. Ces mélanges ont été testés sur des rats addicts à la nicotine. L’essai a été conduit contre placebo sur plusieurs groupes de rats recevant chacune des 3 formules de plantes, à la dose de 200 mg/kg, plus un groupe recevant un médicament anti-addiction, le bupoprion (40 mg/kg).

Les animaux ont été soumis à des tests comportementaux et des tests physiques, à plusieurs reprises après le jour du sevrage et jusqu’au 16eme jour.

Les niveaux de dopamine et de cortisol (neuromédiateurs liés respectivement à l’activité, l’énergie et au stress) ont été mesurés après 16 jours de traitement. Les rats traités avec les mélanges de plantes présentaient une amélioration des paramètres comportementaux, une augmentation des niveaux de dopamine et une diminution du niveau de cortisol.

Ces résultats encourageants montrent que ce mélange de plantes pourrait être développé pour me sevrage tabagique chez les humains.

Les huiles essentielles

Les huiles essentielles sont utilisées de différentes manières :

  • par diffusion ;
  • par inhalation ;
  • par application directe sur la peau.

Il existe différentes huiles essentielles pour arrêter de fumer naturellement.

L’huile essentielle de Poivre noir (Piper nigrum)

L’inhalation de cette huile essentielle stimulerait le système respiratoire de la même manière que la fumée de tabac et donnerait la sensation d’inspirer une bouffée de cigarette. De cette sensation résulterait une satisfaction à court terme, une réduction du besoin de fumer, de l’anxiété et des compulsions alimentaires29.

Dans un essai mené dans un lycée américain30, sur 20 étudiants et personnel fumeurs volontaires, l’inhalation d’une goutte essentielle de poivre noir sur un mouchoir pendant deux minutes permettait de refouler l’envie de fumer et d’allonger le délai entre deux cigarettes.

Cet essai semble indiquer l’intérêt de l’huile essentielle de poivre noir dans le sevrage tabagique, même si des essais normés sur de plus larges effectifs sont requis.

L’huile essentielle d’Angélique (Angelica archangelica)

Lorsqu’elle est inhalée pendant 2 minutes, à raison d’une goutte d’huile essentielle sur un mouchoir, l’huile essentielle d’Angélique aiderait à contrôler la compulsion tabagique31.

Comparée à l’huile essentielle de poivre noir, elle est légèrement moins efficace, mais allonge davantage le temps d’abstinence tabagique entre deux cigarettes.

Le mélange d’huiles essentielles de Lavande (Lavandula angustifolia), Camomille (Chamaemelum nobile) et Bergamote (Citrus bergamia)

Ce mélange, appliqué localement sur la peau diminue les compulsions et l’anxiété associées au tabagisme.

Il peut être intéressant pour les personnes qui souhaitent arrêter de fumer naturellement.

Les huiles essentielles de Citrus

Les huiles essentielles ou essences de zestes de Citrus correspondent au Citron (Citrus limon), au Pamplemousse (Citrus paradisii), à l’Orange (Citrus sinensis). L’inhalation de ces huiles essentielles génèrerait un état d’esprit positif, aidant à diminuer l’irritabilité et la nervosité liées au sevrage tabagique.

L’huile essentielle d’Ylang-Ylang (Cananga odorata)

Cette huile essentielle est calmante et est utilisée pour aider à induire le sommeil. Quelques gouttes d’huile essentielle d’Ylang-Ylang sur un mouchoir placé à proximité de la tête du dormeur ou sur l’oreiller aideraient à réduire le stress et à améliorer l’endormissement. L’Ylang-ylang est à utiliser aussi en journée si les compulsions sont fortes.

Accompagner le fumeur et l’ex-fumeur par des méthodes naturelles pour lutter contre les effets délétères du tabac

De nombreux paramètres biologiques sont modifiés chez le fumeur : le taux de glucose sanguin, l’hémoglobine glyquée (reflet de la glycation ou « caramélisation » de l’hémoglobine liée à une hyperglycémie chronique), le cholestérol total et les proportions relatives en lipoprotéines HDL, LDL, VLDL, la peroxydation lipidique (effet de l’attaque des radicaux libres sur les lipides).

Les activités des enzymes hépatiques sont modifiées, pour l’alanine aminotransférase (ALAT), l’aspartate aminotransférase (ASAT), les gamma glutamyl transférases (gamma-GT) et la phosphatase alcaline(ALP).

Les taux de vitamines D, B12, C, A, E sont diminués. Les taux de certains minéraux sont modifiés : fer, calcium, sodium, potassium, phosphore, chlore.

Le tabagisme est associé avec la diminution des concentrations plasmatiques en vitamines A, C, E et en d’autres anti-oxydants. Chez les fumeurs, la résistance de l’organisme au stress oxydatif est diminuée.

En fonction de son patrimoine génétique et de son hygiène de vie, chaque individu a une capacité plus ou moins grande à réparer les dégâts occasionnés par le stress oxydatif et à détoxifier les substances chimiques contenues dans le tabac.

Pour arrêter de fumer naturellement, il existe de nombreux remèdes naturels intéressants. Par ailleurs, certains micronutriments et plantes peuvent aider le fumeur et l’ex-fumeur à compenser les effets délétères du tabac.

La micronutrition

Les anti-oxydants

Chez les fumeurs, on observe une dérégulation de la balance entre les mécanismes d’oxydation et les défenses antioxydantes. Les taux plasmatiques de plusieurs antioxydants sont diminués : vitamine C, vitamine E et glutathion. L’activité de la SOD (Superoxyde dismutase, enzyme antioxydante majeure) et les TBARS (marqueurs de l’oxydation lipidique) sont augmentées32.

Les vitamines C et E

Le niveau plasmatique d’acide ascorbique ou vitamine C est significativement diminué chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Plus d’an an sans tabac serait nécessaire pour atteindre à nouveau des concentrations plasmatiques comparables à celui des personnes n’ayant jamais fumé.

La vitamine C est nécessaire à la synthèse de noradrénaline à partir de la dopamine. Elle est aussi nécessaire à la synthèse du collagène, ce qui expliquerait que les fumeurs cicatrisent moins bien que les non-fumeurs33.

Le tabagisme actif ou passif s’accompagne d’une destruction de la vitamine C et les fumeurs devraient avoir des apports recommandés au moins deux fois supérieurs aux non-fumeurs, soit plus de 250 mg/ jour. La vitamine C fonctionne avec la vitamine E et la consommation tabagique altère aussi le statut en vitamine E des fumeurs.

La supplémentation sur le long terme en vitamine C à haute dose (500 mg par jour en 2 prises) associée à une supplémentation en vitamine E à dose modérée (182 mg) diminue le stress oxydatif causé à l’ADN dans des cellules mononucléaires sanguines des fumeurs34.

La vitamine A et le bêta-carotène

Les taux de caroténoïdes sont diminués chez les fumeurs. Cependant, la complémentation en provitamine A ou en bêta-carotène chez le fumeur est sujette à caution car elle pourrait s’avérer délétère et augmenter le risque de cancer.

Les vitamines du groupe B

Chez l’adulte, l’exposition au tabac est corrélée négativement avec les taux de folates (vitamine B9) et de vitamine B12 et positivement corrélée avec les niveaux d’homocystéine, qui est un élément toxique pour le fœtus chez les femmes enceintes fumeuses et un facteur de risque de maladies cardiovasculaires pour l’ensemble des fumeurs35.

Le magnésium et la vitamine B6

Pour les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer naturellement, une supplémentation en magnésium et vitamine B6 peut être intéressante.

Dans les cheveux des fumeurs, les teneurs en magnésium sont réduites, ce qui pourrait suggérer une absorption réduite ou une surutilisation.

En association avec la vitamine B6, le magnésium serait un complément à recommander pour les fumeurs. La vitamine B6 favorise le transport actif transmembranaire du magnésium.

En effet, cette combinaison de micronutriments prévient et résout les problèmes de constipation liés à l’arrêt du tabac, si la forme de magnésium utilisée est laxative (oxydes, chlorures, sulfates de magnésium).

De plus, une supplémentation sur le long terme en vitamine B6 et en magnésium pourrait prévenir certaines maladies induites par le tabagisme : les cancers, particulièrement celui du colon et du poumon, la broncho-pneumopathie obstructive chronique, l’athérosclérose, l’accident vasculaire cérébral, les complications du diabète, l’hypertension.

Le magnésium interviendrait à plusieurs niveaux dans la prévention du mécanisme de carcinogénèse, entre autres dans la capacité de réparation des anomalies de l'ADN36.

Les doses usuelles de complémentation sont de l’ordre de 300 à 600 mg/ jour de magnésium, celles de B6 de 1 mg/ jour, pouvant aller jusqu’à 10 mg/ jour. Les formes de magnésium les plus biodisponibles sont le bisglycinate, le citrate, le glycérophosphate de magnésium37.

Le glutathion et la N-acétylcystéine

Le glutathion est un antioxydant universel, qui recycle les autres anti-oxydants. Son niveau reflète le niveau de stress oxydatif. Il est produit par l’organisme lui-même et il est aussi présent dans certains fruits et légumes. Les niveaux de glutathion s’élèvent chez les personnes arrêtant de fumer mais pas chez les personnes réduisant leur consommation tabagique. Ceci suggère que le stress oxydatif diminue chez les personnes arrêtant de fumer mais pas chez celles qui réduisent leur consommation tabagique38.

La N-Acétyl Cystéine (NAC), qui est un précurseur du glutathion, aurait des propriétés anti-cancer dans des modèles expérimentaux. La supplémentation en NAC, à raison de 2 fois 600 mg par jour pendant 6 mois, a été évaluée chez des fumeurs dans un essai randomisé en double aveugle contre placebo39.

Des marqueurs biologiques de mutagénicité et de réponses biologiques ont été mesurés. L’étude conclut que le NAC a un effet positif sur certains biomarqueurs associés au cancer dans des organes spécifiques et qu’elle peut moduler la carcinogénicité du tabac chez les humains.

La phytothérapie

Pour les fumeurs souhaitant arrêter de fumer naturellement, la phytothérapie peut être également une option intéressante.

Le thé vert (Camellia sinensis)

Les feuilles de thé vert contiennent des phénols, des flavonoïdes et des tannins. Parmi ces substances actives, on trouve Green des catéchines, de l’épigallocatéchine gallate (EGCG), de l’épicatéchine gallate (ECG), de l’épigallocatéchine (EGC) et de l’épicatéchine (EC), ainsi que d’autres composés. Ces substances seraient responsables des propriétés du thé vert et expliqueraient son activité anti-inflammatoire, antioxydante, anti-diabétique, anti-hyperlipidémique et inhibitrice de l’agrégation plaquettaire.

Le thé vert est utilisé comme complément dans la lutte contre de nombreux problèmes de santé, y compris le cancer.

Il a des effets anti-oxydants documentés, il piège les radicaux libres. L’impact de la consommation de thé vert a été étudié chez 120 hommes volontaires fumeurs de cigarette40.

L’étude a comparé des analyses de sang chez quatre groupes de personnes : un groupe témoin (ni fumeur ni consommateur de thé vert), un groupe non-fumeur consommateur de thé vert, un groupe fumeur non-consommateur de thé vert, un groupe fumeur et consommateur de thé vert.

Les fumeurs participant à l’étude ont fumé au moins 15 à 20 cigarettes par jour. Ils ont reçu pendant 6 mois 3 tasses de 100 ml par jour de thé vert, dosé à 1g de feuilles pour 100 ml.

Les paramètres suivants sont modifiés dans le groupe fumeur : taux de glucose sanguin, hémoglobine glyquée cholestérol total, HDL, LDL, VLDL, peroxydation lipidique, ALAT, ASAT, gamma-GT, ALP, vitamines D, C, B12, fer, calcium, sodium, phosphore, chlore.

Les résultats de l’étude montrent que la supplémentation en thé vert inverse les modifications biologiques induites par le tabac in vivo. Les auteurs attribuent cet effet aux phyto-constituants présents dans le thé vert, qui toujours selon ces auteurs, sont capables d’offrir une protection aux fumeurs contre les altérations biochimiques induites par le tabac.

Le ginseng rouge

La cigarette contient des substances qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, comme l’acroléine et des aldéhydes insaturés alpha et bêta, qui sont considérés comme des médiateurs de l’inflammation et de la dysfonction vasculaire.

Dans des cellules endothéliales de vaisseau sanguin cultivées in-vitro, un extrait aqueux de Ginseng rouge coréen a supprimé l’expression de la cyclo-oxygénase 2 ou COX-2 induite par l’acroléine. La COX-2 est une enzyme impliquée dans les phénomènes d’inflammation : elle catalyse latransformation de l’acide arachidonique en prostaglandine H2 pro-inflammatoire. Le Ginseng rouge41 aurait donc des effets vasculo-protecteurs par inhibition de la COX-2.

La Réglisse (Glycyrrhiza uralensis)

La réglisse42 possède des propriétés antioxydantes validées in vitro et in vivo. Elle peut être aussi intéressante pour les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer naturellement.

La supplémentation en extrait aqueux de réglisse, chez les fumeurs, réduirait la peroxydation lipidique chez les fumeurs. Cependant, cet effet n’est notable que chez les fumeurs ayant une glutathion-S-transférase fonctionnelle, la glutathion-S-transférase étant une enzyme impliquée dans les processus antioxydants et de détoxification.

Les scientifiques parlent de « polymorphisme génétique », ce qui signifie que toutes les personnes n’ont pas la même capacité à lutter contre les effets délétères du tabac.

La réglisse est déconseillée chez les personnes souffrant d’hypertension.

Conclusion

Les outils pour lutter contre l’addiction au tabac, arrêter de fumer naturellement, et aider l’organisme et à se régénérer sont multiples : yoga, hypnothérapie, techniques cognitivo-comportementales, acupuncture, homéopathie, phytologie, aromatologie, micronutrition. Il est intéressant de les combiner de façon individualisée pour un maximum d’efficacité.

Questions fréquentes

Comment vaincre l'addiction au tabac naturellement ?

- Les thérapies cognitivo-comportementales
- L'acupuncture
- L'homéopathie, la phytothérapie, l'aromathérapie

Comment contrer les effets délétères du tabac ?

- La micronutrition
- Une supplémentation en vitamines A, B, C et E
- Une supplémentation en magnésium, glutathion et
N-acétylcystéine
- L'usage de plantes

Quelles sont les autres recommandations ?

- La pratique du yoga
- L'hypnothérapie
- La phytologie


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