Le café torréfié : histoire, bienfaits et danger

Présentation

Histoire

L’histoire du café torréfié est émaillée de contes et de légendes. Si ces fables lui confèrent une découverte par un cheikh ou un berger, la science donne une version moins fantaisiste.

Selon les études génétiques effectuées sur les caféiers, le célèbre breuvage proviendrait d’Éthiopie. Dans la province de Kaffa, il serait connu depuis la préhistoire. Ce n’est qu’au XVIe siècle qu'il prend la direction du Yémen et des royaumes arabes, de manière plus générale.

Les premières traces attestées de sa consommation, dans cette partie du monde, datent du XVe siècle. C’est également à cette époque que les pèlerins de la Mecque rapportent le breuvage aux quatre coins du monde musulman.

En 1583, un médecin allemand ayant passé 10 ans au Moyen-Orient attire l’attention sur cette boisson. Il faut cependant attendre le XVIIe siècle pour que le café torréfié s’installe en Europe. Il est d’abord consommé à Venise puis s’étend vers le nord pour conquérir Londres vers 1650. À la fin du XVIIIe siècle, toute l’Europe en possède.

Ce n’est qu’au cours du XIXe siècle, notamment à la faveur de la découverte de la caféine, que des investigations sérieuses sont menées sur ce breuvage. Aujourd’hui encore, il reste bien des éléments à découvrir sur cet étonnant grain torréfié.

En botanique

Il provient du caféier. Cet arbuste aux feuilles persistantes pousse dans les régions tropicales. Souvent dans des sous-bois, les caféiers donnent des fruits charnus aux couleurs variables appelés « cerises de café ». C’est à l’intérieur de cette cerise que se trouve une coque semi-rigide qui renferme le grain. Une fois dégagé de cette coque, il est encore brut et entouré par son tégument. C’est ce que l’on appelle le café vert ou brut.

Les variétés

Comme pour les cacaos ou les thés, il possède de nombreux arômes. Ceux-ci sont cependant principalement issus de deux types de caféiers : les arabicas et les robustas.

Arabica

L’arabica est le type de café torréfié le plus cultivé. Il représente environ 70-75 % de la production mondiale. C’est de cette variété que sont issus les plus grands crus, car l’arabica possède des qualités aromatiques supérieures. Cependant, il semble plus vulnérable face aux maladies.

Les grands crus d’arabica les plus connus sont :

• le Blue Mountain ;
• le Bourbon pointu ;
• le Caturra ;
• le Harar ;
• le Huehuetenango ;
• le Java ;
• le Kenya AA ;
• le Kona ;
• le Moka ;
• le Tarrazu.

L’arabica est considéré comme léger en caféine. Pour 100 grammes de matière sèche, il possède entre 1200 et 1500 milligrammes de caféine.

Robusta

La variété robusta constitue la culture de base pour le café torréfié dit ordinaire. Ce type de caféiers est plus résistant, mais donne des fèves avec moins de notes aromatiques. Il est riche en caféine, avec un taux avoisinant les 2600 milligrammes pour 100 grammes de matière sèche.

Malgré cette réputation de boisson ordinaire, c’est dans les robustas que l’on trouve la variété la plus chère au monde. Il s’agit du « Kopi Luwak » ; les fèves sont récoltées dans les excréments de la civette asiatique. Le passage dans le tube digestif de l’animal altère les grains et leur donne un arôme à la frontière entre le caramel et le chocolat.

Les autres variétés

Si les variétés arabicas et robustas représentent 99 % de la production mondiale, il existe d’autres plus anecdotiques :

• le café torréfié du Libéria, principalement utilisé pour des formes instantanées ;
• celui du lac Kivu, une sorte d’arabica très peu riche en caféine ;
• celui de Sierra Leone, une sorte d’arabica peu aromatique ;
• le Skybury, un dérivé du Bourbon.

Sa préparation

C’est lorsque les fruits arrivent à maturité qu’ils sont récoltés, soit manuellement, soit mécaniquement. La maturation des fruits prend 7 mois environ pour l’arabica et 10 mois environ pour le robusta, lorsque la floraison est à son apogée.

Lorsque les cerises sont récoltées, elles doivent rapidement être débarrassées de leur enveloppe charnue. Cette partie charnue s’ôte par séchage ou par lavage. Dans tous les cas, cette opération est souvent effectuée manuellement. La fève, encore dans sa coque, peut ainsi être conservée un certain temps.

C’est après avoir décortiqué les grains que l’on obtient le café vert.

La torréfaction

Après la préparation, les grains sont donc encore verts. C’est alors à la torréfaction d’entrer en action pour leur donner leurs jolies robes, allant du blond au noir.

Si jusqu’à la fin du XIXe siècle le grain de café était torréfié à la poêle, la modernisation a apporté des machines industrielles pour faire ce travail. Les grains y sont chauffés pour développer à la fois l’arôme et la robe. Lorsque le grain brunit, il perd progressivement son humidité, avant d’exploser littéralement comme le popcorn.

Au cours de la torréfaction, il peut doubler de volume. Il perd son huile au fur et à mesure du brunissement pour finir sec et fendu. Il est alors prêt pour être vendu ou moulu.

La décaféination

Aujourd’hui, le café torréfié décaféiné représente environ 10 % de la production mondiale. S'il laisse supposer d’obtenir les avantages sans les inconvénients, la réalité est beaucoup plus modérée.

En effet, la décaféination est obtenue par des procédés industriels. Les trois procédés actuellement utilisés sont :

• l’extraction par un solvant organique ;
• l’extraction par du dioxyde de carbone ;
• l’extraction à l’eau.

La méthode d’extraction par solvant organique a longtemps été la plus utilisée. Malheureusement, elle laisse des traces résiduelles de solvant, ce qui représente un danger sanitaire. Elle est donc de plus en plus remplacée par l’extraction par dioxyde de carbone. Cette technique de décaféination est certes plus saine, mais aussi plus économique et plus écologique. L’extraction par eau est très peu utilisée, car elle a tendance à dénaturer le goût et à laisser plus de caféine.

Quoi qu’il en soit, il n'est jamais totalement décaféiné. Aucune des techniques d’extraction ne permet de retirer l’entièreté de la caféine, mais la réduction reste tout de même notable. Selon les procédés et les variétés, un produit décaféiné serait 5 à 10 fois moins riche en caféine que son équivalent « naturel ».

La composition nutritionnelle

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas uniquement composé de caféine. La boisson issue du grain comporte des nutriments variés et intéressants pour la santé :

• magnésium ;
• niacine ;
• riboflavine ;
• cuivre ;
• acide pantothénique ;
• alcools diterpènes ;
• antioxydants ;
• composés phénoliques (acide caféique et acide chlorogénique) ;
• lignanes.

La caféine en bref

Alcaloïde de la famille des méthylxanthines, il est issu de différentes plantes autres que le caféier. Il porte alors aussi le nom de théine, de guaranine ou de matéine. Mais d’un point de vue chimique, il s’agit de la même molécule.

Découverte en 1819 par le chimiste allemand Friedlieb Ferdinand Runge, elle est nommée « Kaffein » en raison de son extraction depuis le café. 

À l’état naturel, elle est donc présente dans différentes parties de plantes. Elle y joue un rôle de répulsif et se révèle toxique pour les insectes qui consomment ces plantes. En revanche, chez les mammifères, son action est très différente. En effet, dans ce cadre, elle agit comme un stimulant du système nerveux central et du système cardio-vasculaire. Son action permet de masquer la fatigue et d’augmenter ponctuellement les performances corporelles et cérébrales.

Elle est omniprésente dans le café torréfié, mais pas que. L’alcaloïde se trouve, de manière naturelle, dans le thé, le guarana ou Paullinia cupana, la yerba maté et le cacao pour ne citer qu’eux. Aujourd’hui, elle est la substance psychoactive la plus consommée au monde et elle est légale dans tous les pays. 

Dans la gastronomie

Il se retrouve dans les préparations culinaires tant sous forme de boisson que sous forme de « parfum ».

Dans la pâtisserie

L’extrait de café torréfié fort est utilisé en pâtisserie, mais aussi en confiserie pour aromatiser les préparations. Il prend ainsi part à la fabrication des macarons, des tiramisus, de certains bonbons, mais aussi de la crème glacée au moka. Il s’agit de l’arôme du célèbre « moka », un petit gâteau confectionné à base d’une pâte de Savoie et d’une crème au beurre moka.

Les différentes boissons

Même si la forme classique possède encore de nombreux adeptes, la mode évolue rapidement et les habitudes de consommation se dirigent de plus en plus vers des variétés dites « spécialisées ». Voici les plus populaires :

• expresso : préparé par un procédé de percolation à très haute pression, il se caractérise par une crème opaque de couleur noisette qui adhère aux parois ;
• cappuccino : composé de ⅓ d’expresso, de ⅓ de lait chaud et de ⅓ de mousse de lait, quelquefois, la mousse de lait est saupoudrée de cacao ou de cannelle ;
• café au lait : composé de ½ de café et de ½ de lait chaud, réalisé à partir d’un expresso, il comporte parfois de la mousse de lait en garniture ;
• moka : composé d’un mélange d’expresso, de cacao et de lait mousseux, le cacao se remplace parfois par du sirop de chocolat, il est garni avec de la chantilly et des copeaux de chocolat ;
• latté : préparé à l’italienne, il comporte ¼ d’expresso et ¾ de lait chaud ;
• expresso Macchiato : un expresso avec un nuage de mousse de lait en garniture ;
• latté Macchiato : assez élaboré, il est préparé avec du lait chaud, de la mousse de lait et de l’expresso, le tout dans des couches séparées servies dans un long verre transparent ;
• viennois : composé d’expresso allongé et de lait chaud battu, le tout agrémenté de cacao ;
• liégeois : servi froid, de la crème glacée est ajoutée ;
• Irish coffee : alcoolisé, il est composé de ¼ de whisky et de ¾ de café.

En cuisine

En cuisine, il sert avant tout d’aromate. Il s’ajoute ainsi aux sauces thaïlandaises, aux sauces à spaghetti, mais aussi dans certains pots au feu ou chili con ou sin carne. Dans les desserts, il peut remplacer une partie du lait.

Propriétés et vertus

En raison de la présence à la fois de caféine et d’antioxydants, il présente divers bienfaits sur la santé. Amie de la ligne et du système cardio-vasculaire, la boisson préférée des Français serait également favorable au transit et réduirait la douleur. Décryptage des vertus et bienfaits du café torréfié, à des dosages raisonnables.

Une meilleure attention

Sa consommation, pour stimuler la vigilance, est sans doute l’utilisation la plus répandue. Mais est-elle justifiée ?

De nos jours, plus qu’une boisson plaisir, elle est utilisée par des millions de personnes pour se réveiller, comme « booster » pour retrouver de l’énergie en journée, voire même comme stimulant en prévision d’une nuit blanche. Si ces usages sont culturels, ils n’en restent pas moins fidèles à des observations scientifiques.

En effet, selon les scientifiques, la caféine contenue dans le café torréfié possède des vertus et bienfaits ergogènes. C’est-à-dire qu’elle augmente la capacité de travail, tant physique que mentale.

L’alcaloïde favorise aussi la production de noradrénaline¹‌, ce qui entraîne une amélioration de l’attention, de la concentration et des performances intellectuelles. Il permet donc de rester éveillé plus longtemps et de pallier les petites baisses de régime.

Un système digestif au top

Le café torréfie, et singulièrement sa caféine, favorisent le transit intestinal et augmentent la sécrétion d’acide gastrique.

Des revues effectuées sur des personnes ayant subi une chirurgie abdominale démontrent qu'il peut améliorer le retour à la normale de la fonction gastro-intestinale, en situation postopératoire²‌ ³‌.

Moins de douleur

Il possède des bienfaits antimigraineux et antalgiques de manière plus générale. De plus, la caféine favorise la métabolisation de certains médicaments utilisés pour traiter les céphalées⁴‌. Elle permet ainsi une meilleure efficacité du traitement. Il existe d’ailleurs de nombreux médicaments contre les maux de tête qui comportent ce principe actif en supplément.

Un métabolisme plus performant

Le café torréfié est utilisé pour son côté dynamisant. Cependant, il semble que la boisson possède des bienfaits sur l’intégralité du métabolisme.

Avec une petite augmentation de la thermogenèse du corps, il mobilise davantage de sucres et de graisses. Mais surtout, il stimule les capacités immédiates de dépenses énergétiques⁵‌. Ainsi, lors de plusieurs études réalisées sur des cyclistes amateurs ou professionnels et des runners, il a nettement augmenté les capacités physiques immédiates.

Les coureurs ont vu leurs capacités physiques immédiates augmenter leur endurance et leur durée d’effort, dans une fourchette allant de 29 % à 51 % selon le dosage de caféine consommé⁶‌ ⁷‌.

Une prévention des calculs biliaires

En ce qui concerne la prévention des calculs biliaires, la communauté scientifique ne possède pas de consensus. En effet, si certaines études démontrent un lien favorable entre sa consommation et la baisse de problème de calculs biliaires⁸‌, d’autres émettent un lien inverse.

Ainsi, une étude menée sur des femmes pendant plus de 20 ans démontre que
l’absorption de plus de 4 tasses par jour réduit le risque de cholécystectomie de 25 %. Mais, par opposition, une étude japonaise associe son ingestion, à des doses importantes, à une plus forte prévalence des troubles de la vésicule. Enfin, une étude américaine semble ne pas trouver de lien, ni positif ni négatif, entre sa consommation et les lithiases.

Notons enfin que l’apparition de lithiases biliaires est associée à de nombreux facteurs génétiques et environnementaux. Ainsi, avant de conclure sur un rôle éventuel de cette boisson, des études plus sérieuses devront être menées.

Un diabète de type 2 réduit

Bien que les scientifiques ne trouvent pas de consensus irréfutables, les études épidémiologiques, dans leur majorité, semblent prouver une corrélation entre une forte consommation de café torréfié et un plus faible risque de diabète de type 2.

Une méta-analyse portant sur plus de 200 000 participants, répartis entre 9 études, montre que consommer 6 tasses par jour réduit de 35 % le risque de diabète 2. Il semble donc, comme le confirment certaines revues de littérature médicale et clinique, que le risque de diabète de type 2 diminue proportionnellement à sa consommation, pour atteindre son apogée de protection à partir de 6 tasses par jour⁹‌.

Cependant, les données disponibles dans les études et les analyses actuellement recensées ne permettent pas d’établir le lien de cause à effet avec la diminution du diabète de type 2. Néanmoins, la plupart des scientifiques estiment que le mécanisme de protection du café torréfié sur le diabète est lié à l’acide chlorogénique présent dans cette boisson. Il a une action sur une enzyme qui libère le glucose dans le sang. Ils estiment également que l’acide chlorogénique entraînerait une diminution de l’absorption intestinale du glucose.

Dans tous les cas, les scientifiques estiment que ce bienfait ne peut en aucun cas être dû à la présence de caféine, car il est également observé avec la consommation de la variété décaféinée.

Il a longtemps été supposé qu'il avait un impact sur certains indicateurs du diabète, notamment la sensibilité des cellules à l’insuline. Sur ce point, les scientifiques sont plutôt partagés. De ce fait, il semblerait qu'il n’ait pas vraiment d’incidence sur ce type de facteur.

Toutefois, la communauté scientifique attire l’attention sur le fait que les études actuellement réalisées ne l’ont pas été dans des situations optimales. Il faudra donc attendre des recherches cliniques sérieuses, afin de pouvoir établir clairement un lien avec les indicateurs du diabète de type 2.

Des maladies cardio-vasculaires moins fréquentes

Tout comme pour le diabète de type 2, la communauté scientifique est partagée sur les bienfaits de la consommation de café torréfié et le risque de maladie cardio-vasculaire.

Un grand nombre d’études ont été menées depuis plusieurs dizaines d’années, mais les résultats restent disparates. Il est dès lors très difficile d’établir un lien positif ou négatif avec l’augmentation ou la diminution des maladies cardio-vasculaires.

La difficulté de l’interprétation des études scientifiques en la matière réside à la fois dans la multitude des composés chimiques présents dans la boisson, mais aussi dans les différents types de préparation.

En effet, de manière générale, elles semblent montrer que le café torréfié bouilli provoque une augmentation du taux de cholestérol global, mais aussi du taux de mauvais cholestérol (cholestérol LDL). Les observations ne permettent cependant pas de trouver une pareille corrélation lors de la consommation de café filtre. Selon les scientifiques, cette différence serait imputable à la présence de quantité élevée de cafestol et de kahweol dans la forme bouillie. Le filtre retiendrait une grande partie de ses composants.

Si ces observations semblent aller dans le sens d’un lien négatif avec ce breuvage, et la santé cardio-vasculaire, d’autres études présentent des résultats opposés. Certains scientifiques estiment que les antioxydants présents massivement contribueraient à réduire le risque de maladies cardio-vasculaires. Ils avancent que ce sont principalement les polyphénols qui auraient cet effet bénéfique. Si des études vont bien dans ce sens, elles restent cependant notoirement insuffisantes pour conclure de manière définitive.

Des méta-analyses observationnelles de 2012¹⁰‌, de 2014¹¹‌ et de 2016¹²‌ concluent que la consommation régulière d’une quantité raisonnable est directement proportionnelle à une réduction du taux d’insuffisance cardiaque, de coronaropathie, d’accident vasculaire cérébral et de mort prématurée chez les patients ayant déjà souffert d’un infarctus du myocarde. Cette corrélation positive s’inverse cependant avec une absorption de plus de 5 à 6 tasses par jour.

Le débat qui anime la communauté scientifique porte également sur le rôle de la caféine. S’il est aujourd’hui clairement établi qu'elle n’a pas d’effet positif sur la santé cardio-vasculaire, les effets négatifs potentiels font l’objet de débat.

Selon une partie non négligeable de la communauté scientifique, appuyée par des études récentes, la caféine, en grande quantité, serait aussi liée à l’augmentation de la tension artérielle, un facteur négatif dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires. Cependant, la consommation de cette boisson est un mélange à la fois de caféine et d’antioxydants, il n’est, pour l’heure, pas encore prouvé qu'il puisse être néfaste à la santé cardio-vasculaire.

La prévention du cancer

Les conclusions scientifiques sur la prévention du cancer avec le café torréfié proviennent essentiellement d’analyses de données épidémiologiques.

Selon l’analyse des données épidémiologiques, à raison de plus de 4 tasses par jour, il diminuerait de 40 % le risque de souffrir d’un cancer du sein. Toutefois, ces observations n’ont pu être effectuées que sur une population de femmes non ménopausées.

Cependant, une étude génétique montre que les femmes porteuses d’une des mutations génétiques, qui prédispose au cancer du sein, ont significativement moins de risque de le contracter si elles sont de grandes consommatrices de café torréfié. Toutefois, ces résultats sont à relativiser puisqu’une méta-analyse récente met en doute cette relation et sa protection contre le cancer du sein.

Des études ont également été menées pour établir le lien entre sa consommation et le cancer colorectal. À ce sujet, aucun consensus n’a été dégagé par la communauté scientifique, en raison du caractère disparate des études épidémiologiques.

Enfin, une méta-analyse datant de 2013 semble aller dans le sens d’un lien inversement proportionnel entre son ingestion et la survenue du cancer de l’endomètre.

Une bonne santé hépatique

Si les bienfaits du café torréfié sur la santé cardio-vasculaire sont discutables, ceux sur la bonne santé hépatique semblent rassembler le consensus de la communauté internationale.

En effet, plusieurs études démontrent que sa consommation est associée à la diminution de risques de troubles hépatiques comme la cirrhose et la cirrhose hépatique alcoolique. Ce consensus de la communauté scientifique se base sur une étude prospective réalisée sur plus de 125 000 personnes.

Elle démontre que le risque d’être atteint d’une cirrhose hépatique alcoolique est inversement proportionnelle à la consommation de café torréfié du sujet. Cette étude l'associe également à la faible prévalence d'inflammations hépatiques élevées qui démontrent, dans une analyse sanguine, la présence de dommage au foie.

Enfin, les auteurs de cette analyse ont démontré que consommé à haute dose, il diminue le risque de mortalité par cirrhose hépatique. Une autre méta-analyse l'associe également à une réduction du risque de cancer du foie. Cependant, les mécanismes d’action restent inconnus.

En effet, s’il y a bien un consensus sur la protection hépatique, les scientifiques ne sont pas entièrement d’accord sur les raisons de cette protection. Toutefois, la majorité des auteurs l’associe soit à la présence de caféine, soit à la présence d’acide phénolique. Dans tous les cas, le meilleur moyen de prévenir la cirrhose hépatique alcoolique reste la réduction de la consommation d’alcool. 

Une réduction d’incidence de la maladie de Parkinson

Tout comme la protection contre les cirrhoses du foie, la réduction de l’incidence de la maladie de Parkinson semble associée à la consommation de café torréfié¹³‌. Sur ce point, la communauté scientifique ne semble guère avoir de doute. En effet, il présente des effets neuroprotecteurs sur la dégénérescence des neurones dopaminergiques. 

La plupart des grandes études épidémiologiques ont démontré un lien proportionnel entre la réduction de l’incidence de la maladie de Parkinson et sa consommation. Toutefois, comme le démontre une étude qui a duré 22 ans, la prise de cette boisson doit être particulièrement intense pour que l’effet de protection contre la maladie de Parkinson soit élevé.

Lors de cette étude d’observation, ce sont les personnes qui consommaient plus de 10 tasses par jour qui semblaient avoir la plus grande diminution de risque de maladie de Parkinson. L’association était encore plus importante chez les hommes et chez les personnes présentant une surcharge pondérale importante.

Toutefois, une revue littéraire datant de 2013 semble démontrer que l’effet protecteur contre la maladie de Parkinson est le plus important à partir de 3 tasses par jour.

À l’heure actuelle, la maladie de Parkinson recèle encore de nombreux secrets. Toutefois, les scientifiques estiment que cette maladie est plurifactorielle avec notamment des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux, mais également des facteurs liés au stress oxydatif. C’est sur ce point qu'il semble agir, puisqu’il contient un grand nombre d’antioxydants, qui freinent la fabrication de stress oxydatif.

Moins de goutte

La goutte est une forme d’arthrite inflammatoire présente principalement dans la population masculine adulte. Selon les observations scientifiques, la consommation de café torréfié pourrait être liée à une diminution de la prévalence de cette maladie inflammatoire.

En effet, une étude réalisée en Amérique du Nord montre que l’augmentation de l'ingestion de cette boisson est directement proportionnelle à la réduction des risques de souffrir de crise de goutte. Toutefois, pour avoir une incidence significative, il faut ingérer 4, voire 6 tasses par jour.

Cette étude épidémiologique met également en lumière le fait que la réduction du risque de crise de goutte est présente avec une variété classique, mais pas avec lorsqu'il est décaféiné. Il est à noter, également, que ces études épidémiologiques ne se basent que sur des observations. Il convient donc de garder à l’esprit que d’autres facteurs peuvent également entrer en ligne de compte.

Le café torréfié est-il dangereux pour la santé ?

Si, à des doses raisonnables, à savoir 3 ou 4 tasses par jour en moyenne, il reste un aliment plaisir ; la consommation de quantités plus importantes peut nuire à la santé. En effet, selon son dosage en caféine, il possède des effets délétères sur l’organisme.

Ainsi, à haute dose, il peut entraîner :

• une baisse de l’absorption des vitamines du groupe B et particulièrement des vitamines B1 et B6 ;
• une augmentation de l’élimination du magnésium¹⁴‌ et du calcium ;
• une augmentation de la pénétration cellulaire du fer¹⁵‌, avec toutefois une diminution de l’absorption intestinale du fer non héminique.

Mais au-delà de l’aspect anti-nutritionnel, le café torréfié peut présenter un danger à long terme :

• troubles du rythme cardiaque¹⁶‌ ;
• amplification des sécrétions gastriques de l’histamine ;
• augmentation de la sécrétion d’acide chlorhydrique de l’estomac, donc brûlures et ulcères¹⁷‌ ;
• augmentation du tonus catécholaminergique (et donc du stress oxydatif).

La posologie

Il est très difficile d’établir un dosage précis à consommer par jour, et ce pour quel que motif que ce soit. D’une manière générale, la tolérance à la caféine est différente pour chaque individu. Si certains supportent plusieurs tasses par jour, d’autres, en revanche, seront incommodés dès la première. De plus, toutes les variétés ne se valent pas, une tasse de robusta ou une tasse d’arabica possède des taux de caféine qui varient du simple au double.

Cependant, d’une manière générale, pour éviter les effets secondaires et la dépendance à la caféine, mieux vaut rester à 3 ou 4 tasses au maximum par jour. Cela représente un dosage inférieur à 1 gramme.

Précautions d’utilisation

Même s'il s'agit d'un complément alimentaire tout à fait naturel, quelques précautions sont à respecter. La caféine n’est pas exempte d’effets secondaires.

Précautions d’usage

Comme toutes les substances énergétiques, il est déconseillé chez les enfants et chez les femmes enceintes. Son ingestion est à envisager avec prudence en cas de troubles cardiaques ou de pathologies liées à l’absorption du fer. Les personnes sensibles à la caféine limiteront aussi leur apport. Enfin, c'est une substance addictive.

Contre-indications

En raison des effets du café torréfié, il est contre-indiqué à la consommation en cas de :

• troubles du rythme cardiaque comme les arythmies ou les tachycardies ;
• grossesse, surtout lors du premier trimestre ;
• gastrite ou ulcère à l’estomac ;
• allergies, de quelle que nature que ce soit ;
• maladies auto-immunes ;
• syndrome du côlon irritable ;
• insomnie et troubles du sommeil ;
• thalassémie, hémochromatose et ferritine élevée ;
• déficit en magnésium ;
• spasmophilie ;
• troubles anxieux.

Effets secondaires

En raison de sa teneur en caféine, pris à haute dose, il peut entraîner :

• de l’anxiété ;
• de la tachycardie ;
• des troubles du sommeil ;
• des reflux gastriques ;
• des sueurs ;
• des tremblements ;
• de la surexcitation.

Interactions

Il est susceptible d’interagir négativement avec :

• certains antibiotiques tels que l’enoxacine, la ciprofloxacine et la norfloxacine ;
• certains antiasthmatiques ou antiallergiques comme la théophylline ;
• les antipsychotiques ;
• les compléments contre l’ostéoporose.

Il interagit positivement avec certains antimigraineux.

Théoriquement, ses effets s’ajoutent à la caféine comprise dans des médicaments ou dans certains autres végétaux comme le thé ou le guarana. Le risque est alors plus grand de développer des effets secondaires.

Questions fréquentes