Présentation
Autrefois appelée vitamine B4, la choline constitue un nutriment essentiel à l’organisme. De son nom chimique (2-hydroxyéthyl) triméthylammonium, elle intervient dans un grand nombre de fonctions biochimiques du corps. Découverte de cette bétaïne trop peu connue.
Un peu de biochimie
La choline est un nutriment essentiel. Initialement classée dans les vitamines du groupe B, et singulièrement sous l’appellation B4, elle est aujourd’hui devenue une bétaïne. Sa définition chimique est celle d’un alcool aminé.
Elle se présente dans le corps sous forme endogène et exogène. C’est-à-dire qu’elle est partiellement fabriquée par l’organisme, mais nécessite aussi un apport extérieur.
En ce qui concerne l’organisme, elle est synthétisée par le foie à partir de la glycine. Cet acide aminé devient alors successivement de la sérine, de l’éthanolamine, de la phosphatidyléthanolamine puis enfin de la phosphatidylcholine et de la choline.
Sous forme exogène, elle est apportée par la nourriture. Elle y est présente en forme libre ou sous forme de phosphatidylcholine (parfois aussi nommée lécithine).
Rôle de la choline dans l’organisme
La choline, reconnue comme nutriment essentiel par l’Académie Nationale des Sciences (NAS), favorise le bon fonctionnement du cœur et du foie, mais également la fabrication adéquate de neurotransmetteurs et de phospholipides membranaires. Focus sur ses rôles (fondamentaux) dans le corps humain.
Un protecteur du foie et du cœur
En ce qui concerne le système cardiaque ou cardio-vasculaire, la choline est indispensable pour réguler le taux d’homocystéine dans le sang. Un taux trop élevé d’homocystéine dans le sang est associé à risque accru de troubles cardio-vasculaires.
En ce qui concerne le système hépatique, elle empêche l’assimilation anormale de graisse et de cholestérol dans le foie. Elle soutient aussi son processus de détoxification. De plus, elle empêche le stockage de graisse dans les zones néfastes comme la ceinture abdominale où elle augmente les risques pour la santé, comme le risque de diabète.
Un précurseur de neurotransmetteurs
La choline, comme son nom l’indique, est le précurseur de l’acétylcholine, un neurotransmetteur aux multiples effets. En effet, l’acétylcholine influe sur le système nerveux central. Ce neurotransmetteur y contribue au développement cognitif. Il agit également au niveau du système nerveux autonome où il régule l’activité et la coordination musculaire.
Un précurseur de phospholipides membranaires
La choline est aussi le précurseur de la phosphatidylcholine, le principal phospholipide membranaire. Cette molécule est constitutive de toutes les cellules de l’organisme. Synthétisée au niveau du foie, la phosphatidylcholine se retrouve aussi dans la bile et participe à l’émulsification des graisses. Un rôle central donc à la fois pour la constitution de l’organisme, mais aussi pour son fonctionnement.
Formulation dans les compléments alimentaires
Dans les compléments alimentaires, la choline présente des formules très disparates. Les formulations souvent employées sont :
- cytidine-diphosphate-choline (CDP) ;
- bitartrate ;
- salicylate ;
- chlorure.
Besoins du corps
Selon l’Académie Nationale des Sciences (NAS), les besoins du corps en choline sont:
Groupe de population | Besoin en choline |
14-18 ans, femmes | 400 mg |
14-18 ans, hommes | 550 mg |
Adultes, femmes | 425 mg |
Adultes, hommes | 550 mg |
Femmes enceintes | 450 mg |
Femmes allaitantes | 550 mg |
La limite maximale est fixée à 3,5 gr. Ce dosage ne peut cependant pas être atteint avec des apports alimentaires normaux.
Carences et danger
Selon la National Health and Nutrition Examination Survey (2003-2004), plus de 90 % de la population a des apports en deçà des recommandations.
Cette déficience chronique de la population en choline peut représenter un danger pour la santé. En effet, les autorités sanitaires établissent qu’une carence dans l'alcool aminé peut être responsable de:
- risque accru du cancer du foie ;
- altération des fonctions nerveuses ;
- perturbation du métabolisme de la carnitine ;
- troubles de l’apprentissage et de la mémoire ;
- infertilité ;
- diminution de la production de globules rouges ;
- perturbation du développement du fœtus.
Synergie avec les vitamines B
Bien qu’elle ait été déchue de son appellation de vitamine B4, la choline agit en synergie avec les autres vitamines de ce groupe. C’est particulièrement le cas avec les vitamines B6, B9 et B12, avec lesquelles elle œuvre à la protection cardio-vasculaire, au bon fonctionnement du système nerveux et au développement du fœtus.
Propriétés et vertus
En raison de ses rôles de précurseurs, la choline a des bienfaits importants et diversifiés sur l’organisme. Tour d’horizon des vertus du nutriment.
Amélioration des fonctions cognitives
En tant que précurseur de l’acétylcholine, cette bétaïne a rapidement attiré l’attention des scientifiques sur sa potentielle efficacité dans le domaine des troubles cognitifs. C’est ainsi qu’une équipe de chercheurs canadiens a mis en lumière des effets positifs du nutriment sur les fonctions cognitives.
Ainsi, cette équipe a mis sur pied une étude visant à déterminer le potentiel thérapeutique de la cytidine-diphosphate-choline (CDP-choline) sur les fonctions cognitives1. Au cours de l’étude, effectuée sur 24 volontaires, l’équipe canadienne a réparti les participants en 3 groupes distincts :
- les sujets dits « placebo » ;
- le groupe recevant une faible dose de CDP-choline ;
- les participants prenant une forte dose de CDP-choline.
Les scientifiques ont constaté des différences significatives entre le groupe
« placebo » et les autres volontaires. Ainsi, leurs fonctions cognitives et exécutives sont devenues supérieures, notamment en ce qui concerne la rapidité de traitement, le travail de mémoire, l’apprentissage verbal et la mémoire verbale.
Les résultats de cette étude intéressent le monde scientifique en raison du potentiel que pourrait, dès lors, avoir le nutriment pour la prévention et le traitement de pathologies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. De plus, cet alcool aminé intervient dans la synthèse de la sphingomyéline, une substance qui protège les gaines de myéline des cellules nerveuses, ces mêmes graines qui sont altérées dans le cadre d’Alzheimer.
Préserver les cellules musculaires
En plus d’être le précurseur de l’acétylcholine, cette bétaïne est également celui de la phosphatidylcholine, un phospholipide crucial pour la constitution du corps et son fonctionnement.
En effet, la phosphatidylcholine est le principal phospholipide membranaire. C’est-à-dire que la substance est un des éléments clefs des bicouches lipidiques membranaires. Donc, sans ce phospholipide, les membranes cellulaires perdent leurs propriétés.
Des recherches ont permis d’observer les effets du manque de choline sur les cellules2. Il en est ressorti qu'une carence conduisait à son altération dans les mitochondries, une baisse de la synthèse de la phosphatidylcholine et une modification du métabolisme des triacylglycérols.
Tout cela permet de conclure qu’une supplémentation dans cette bétaïne est favorable à une meilleure structuration des cellules, et notamment des cellules musculaires.
Prévenir les maladies hépatiques
Les bienfaits de la choline ne s'arrêtent pas là.
La phosphatidylcholine, dont la choline est un précurseur, joue également un rôle essentiel sur le système lipidique. En effet, ce phospholipide intervient au niveau de la bile, mais aussi de l’émulsification des graisses. Avec ce mécanisme, la phosphatidylcholine réduit le stockage des graisses et l’accumulation du cholestérol.
Plusieurs études ont déjà mis en évidence le lien entre la carence en choline et l’accumulation de graisse au niveau du foie. Des chercheurs ont cependant poussé les investigations plus loin, en établissant une évaluation du lien entre cette bétaïne et le risque de stéatose hépatique non-alcoolique3.
Pour ce faire, l’équipe scientifique a fait appel à 56 000 volontaires âgés de 40 à 75 ans. Ils se sont intéressés aux habitudes alimentaires de cette cohorte afin de déterminer un lien éventuel avec la stéatose hépatique non alcoolique. Les résultats sont sans appel… plus l’apport dans la bétaïne est élevé, plus le risque de stéatose hépatique non alcoolique est faible.
Développement du fœtus
Au cours de la grossesse, les besoins en choline sont accrus, car elle joue un rôle dans le développement de l’enfant avant et après la naissance.
Le professeur Caudill a notamment mis en évidence trois rôles du nutriment sur le fœtus:
- constitution membranaire, sous sa forme de phosphatidylcholine ;
- développement neuronal, sous sa forme d’acétylcholine ;
- modulateur de la sensibilité au stress.
Le même professeur Caudill a remarqué qu’un apport accru augmente la méthylation de l’ADN dans le placenta, ce qui en augmente vraisemblablement la fonction.
À l’opposé, une carence pendant la grossesse augmente le risque de défaut du tube neural chez le nouveau-né4.
Allégations santé
L’European Food and Safety Authority (EFSA) octroie à cet alcool aminé les allégations santé suivantes :
- soutient le foie ;
- favorise l’élimination des graisses et du cholestérol ;
- prévient les maladies cardio-vasculaires (en collaboration avec les vitamines B6, B9 et B12).
Les différentes formes
En complément alimentaire
La choline est disponible sous forme de gélules, de comprimés et de poudre.
En bio?
La choline est un alcool-aminé, il ne peut donc pas être certifié bio.
Dosage et posologie
Il n’existe actuellement aucun consensus sur une dose particulière. Il semble toutefois que 3,5 grammes journaliers constituent un dosage maximal, regroupant à la fois les apports issus de la nourriture et ceux issus d’une supplémentation.
Précautions d’emploi
Comme tous les compléments alimentaires, elle doit respecter quelques précautions d’usage. La choline ne présente cependant aucun danger notable.
Précautions générales
En raison de l’absence d’études prouvant son innocuité, la choline est déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans, chez les femmes enceintes et allaitantes. Un conseil médical est requis.
Contre-indications
La choline ne possède pas, à l’heure actuelle, de contre-indications.
Effets secondaires
La choline ne présente pas d’effets secondaires notables. Cependant, des cas de nausées, de troubles gastro-intestinaux mineurs et de vertiges ont été rapportés. En cas de manifestations désagréables, contactez votre médecin pour adapter les dosages.
Interactions
À l’heure actuelle, aucune interaction n’a été rapportée. Cependant, en raison des effets du nutriment sur le foie et le cholestérol, un conseil médical est judicieux avant de l’associer à la prise de statines.
Informations complémentaires
Vous pouvez en apprendre davantage sur la choline:
Sources alimentaires
D’une manière générale, la choline se trouve dans les produits d’origine animale comme la viande et les œufs. Vous pouvez en apprendre davantage au sein de l'article: Où trouver de la choline dans son alimentation?
Questions fréquentes
Qu'est-ce que la choline?
La choline est un nutriment essentiel au bon fonctionnement de l'organisme. Elle joue un rôle dans un grand nombre de fonctions biochimiques du corps.
Pourquoi en prendre?
- Prévention des maladies neurodégénératives
- Participe à la structuration des cellules
- Favorise le développement du fœtus
- Rôle hépatoprotecteur
Quelles sont les mises en garde?
La choline est contre-indiquée chez les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 12 ans.
- 1: V. Knott et al., Neurocognitive effects of acute choline supplementation in low, medium and high performer healthy volunteers, Pharmacology Biochemistry and Behavior, Avril 2015;131:119-129.
- 2: V. Michel et al., The impact of choline availability on muscle lipid metabolism, Food Funct. Janvier 2011 ; 2 (1) : 53-62.
- 3: D. Yu et al., Higher dietary choline intake is associated with lower risk of nonalcoholic fatty liver in normal-weight Chinese women, J Nutr., Décembre 2014;144(12):2034-40.
- 4: Shaw et al., 2004