Définition
Le cuivre est un oligo-élément essentiel, utilisé par l’organisme dans une grande variété de processus. Sa fonction principale est de catalyser des réactions d'oxydoréduction, pour l'activité d'un certain nombre d'enzymes. Tout comme le zinc, il permet de réguler le système immunitaire.
Il participe ainsi :
- au métabolisme énergétique ;
- au maintien du tissu conjonctif ;
- au fonctionnement du système nerveux ;
- à la pigmentation de la peau et des cheveux ;
- au transport du fer dans le sang ;
- au bon fonctionnement du système immunitaire ;
- à la protection contre les radicaux libres (effet antioxydant).
Il favorise le bon fonctionnement de l'organisme. En Occident, l'alimentation en apporte en abondance, à travers les aliments et l'eau, dans la grande majorité des cas. L'augmentation de la consommation de protéines semble favoriser l'absorption de cet oligo-élément. L’alimentation occidentale est riche en protéines.
Une supplémentation est donc inutile pour la plupart des individus en bonne santé. Des niveaux relativement faibles sont nécessaires pour une santé optimale et il est toxique à des concentrations élevées.
De plus, la carence en cuivre est rare, du fait que l'intestin augmente son absorption, lorsque les réserves corporelles diminuent 1 2.
Bien que rares, des carences sont observées dans des conditions susceptibles de réduire son absorption, telles qu'une chirurgie de dérivation gastrique ou l'utilisation d'inhibiteurs de la pompe à protons, qui baissent le niveau d’acidité de l’estomac et troublent les processus d’absorption de cet oligo-élément.
Les maladies de l’intestin, perturbant l’absorption intestinale des micronutriments (maladie cœliaque, maladie de Crohn) pourraient aussi être à l’origine de déficiences et carences.
Des niveaux élevés d'apport en zinc peuvent être à l’origine d’une réduction des niveaux de cuivre dans le corps. C’est pourquoi les suppléments en zinc sont souvent associés à cet oligo-élément.
Des carences en cet oligo-élément peuvent être à l’origine de problèmes de santé mais il apparaît dans les études récentes que des taux trop élevés sont aussi délétères.
Ainsi, une carence pourrait causer des altérations de la fonction cardiaque 3 4.
Les personnes souffrant d’anxiété, de dépression et de maladies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer) présentent des taux plus élevés en cet oligo-élément.
Propriétés et vertus
Des concentrations trop importantes de cet oligo-élément, dans l’organisme, sont préjudiciables. Une supplémentation peut être envisagée, uniquement en cas de carence avérée.
Antioxydant
Le cuivre est un composant essentiel de l'enzyme antioxydante superoxyde dismutase (SOD) 5, qui est une composante essentielle du mécanisme d'élimination des radicaux libres. Ce qui permet ainsi de maintenir l’organisme en bonne santé.
D’autres oligo-éléments, comme le fer par exemple, sont impliqués dans la fabrication de superoxyde dismutase, il en existe plusieurs types affectés à des fonctions diverses.
Fonction cardiaque
Certaines études sur les rongeurs ont permis d'évaluer les effets d'un régime alimentaire pauvre en cuivre fournissant environ 25 à 50% de l’apport alimentaire nécessaire 6 7.
Une dose faible semble être associée à une inflammation accrue, due à un facteur de stress inflammatoire et à une altération de la fonction cardiovasculaire 8. A 25 % de l’apport standard, il existe des signes de cardiomyopathie. Il semble également y avoir des altérations du flux sanguin 9 et une augmentation des saignements. Un faible apport en cet oligo-élément a également provoqué une augmentation de l'enzyme pro-inflammatoire COX-2 chez les rats10.
Impact sur la vision
Il est présent dans la rétine, où il participe à l’équilibre anti-oxydant et exerce des effets protecteurs par l’action de la superoxyde dismutase 11.
Les concentrations dans la rétine sont généralement inférieures aux concentrations de zinc, lorsqu'elles sont évaluées à titre posthume. Ces deux oligo-éléments semblent augmenter dans la choroïde au cours du vieillissement. Il semble également y avoir des différences entre les sexes. Le zinc étant plus élevé dans la choroïde masculine, alors que le cuivre est plus élevé dans le pigment rétinien des femmes 12. Le cadmium, qui n'est pas présent dans ce tissu à la naissance mais augmente avec l'âge, semble également s'accumuler dans l'œil 13.
En raison du rôle d'autres minéraux essentiels impliqués dans les processus d'oxydation de la rétine (zinc et sélénium en particulier), il jouerait également un rôle dans la pathologie oxydative de la rétine, à savoir la dégénérescence maculaire liée à l'âge.
Il est utilisé dans certaines formulations de suppléments pour la dégénérescence maculaire liée à l'âge 14 , afin d’éviter une carence, qui est considérée comme un risque, avec une supplémentation en zinc 15.
À l'heure actuelle, il n'existe aucune preuve permettant d'évaluer son rôle dans la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Il a été inclus, avec le zinc, dans certaines formulations.
Traitement du cancer
Il stimule la prolifération et la migration des cellules endothéliales et il est nécessaire à la sécrétion de plusieurs facteurs angiogéniques (création de vaisseaux sanguins dans les tumeurs) par les cellules tumorales. Il a été mis en cause dans de nombreux cancers y compris le cancer de la prostate, du sein, du côlon, du poumon et du cerveau. Les taux sériques sont élevés dans de nombreuses tumeurs humaines et sont en corrélation avec la charge tumorale et le pronostic. Les chélateurs de cuivre réduisent la croissance tumorale et la densité microvasculaire dans les modèles animaux. Des essais cliniques et plusieurs études sont en cours 16 17 18.
Des recherches indiquent qu'un composé de cet oligo-élément peut agir contre les cellules cancéreuses. Il semble être aussi efficace que le cisplatine, qui est un traitement couramment utilisé. Les chercheurs ont découvert qu'il est trois fois plus efficace que le cisplatine dans le traitement de l'adénocarcinome du côlon 19.
Ainsi, des mélanges de chélateurs et de sels de cuivre agissent comme des inhibiteurs du protéasome et des inducteurs d'apoptose, spécifiquement dans les cellules cancéreuses20.
Cependant, les études cliniques sont peu nombreuses et peu concluantes pour le moment 21 22.
Maladie de Wilson et maladie de Menkès
Une surcharge ou une carence est associée, respectivement, à la maladie de Wilson et à la maladie de Menkès, d'origine génétique. Les thérapies basées sur une supplémentation avec de l'histidine de cuivre sont actuellement efficaces, dans le traitement de la maladie de Wilson et de la maladie de Menkès.
Maladie d'Alzheimer
Les niveaux de cuivre augmentent généralement dans le corps avec l'âge, et ils semblent augmenter plus fortement chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer 23. En effet, des niveaux élevés ont été liés à la gravité des symptômes de la maladie d'Alzheimer. Pour la prévention de la maladie, une stratégie envisagée vise ainsi un apport faible en cet oligo-élément24. 25.
La thérapie par chélation de cet oligo-élément attire beaucoup d'attention pour le traitement de divers troubles neurodégénératifs, tels que la maladie d'Alzheimer, de Parkinson et Creutzfeldt-Jakob.
Dépression et anxiété
Les personnes souffrant d’anxiété et de dépression présentent un taux très élevé 26 27. Son action dans le cerveau, via les neurotransmetteurs, pourrait être à l’origine de ces désordres.
Il n’existe pour l’instant aucune étude sur l’animal ou l’être humain montrant les effets positifs d’une chélation de cuivre pour ces maladies.
Principes actifs
Il permet la formation d’une superoxyde dismutase (SOD), qui régule de nombreux processus d’oxydation dans l’organisme. Il est indispensable au bon fonctionnement du corps.
Différentes formes
Il se présente sous forme de comprimés, de gélules, ampoules ou de solutions contenant des sels : le gluconate, le sulfate, l'histidine ou l'oxyde de cuivre.
Dosage et posologie
Recommandations officielles
L’apport de référence dans la population européenne est de 1,1 mg par jour, pour les adultes.
Les données sont insuffisantes pour définir un apport journalier minimum, par jour, et une estimation des besoins moyens pour les différents groupes d'âge et sexes.
Doses maximales
Adultes
La dose sécuritaire maximale, sans lésions du foie, a été établie à 10 mg / jour pendant 12 semaines.
L’union européenne recommande de ne pas dépasser 5 mg par jour.
Grossesse et allaitement
Le niveau supérieur de 5 mg / jour n'est pas applicable pendant la grossesse ou l'allaitement, en raison de données insuffisantes. Il n'existe pas de recommandations spécifiques, l'avis d'un médecin est nécessaire.
Enfants et adolescents
- 1 à 3 ans : dose maximale de 1 mg par jour
- 4 à 6 ans : dose maximale de 2 mg par jour
- 7 à 10 ans : dose maximale de 3 mg par jour
- 11 à 17 ans : dose maximale de 4 mg par jour
Précautions d'usage
Il est préférable de ne pas se supplémenter, hors d’une carence avérée.
Si vous êtes en bonne santé, il est peu probable que vous souffrez d’une carence en cuivre. Les symptômes d'une carence peuvent inclure :
- des tremblements ;
- une sensation de picotement ;
- une démarche instable ;
- des engourdissements ;
- de la fatigue ;
- une anémie
- une perte de vision.
Contre-indications
Les personnes souffrant d’anxiété, de dépression et de maladies neurodégénératives présentent des niveaux élevés. De ce fait, il est certainement préférable de ne pas se supplémenter, dans le cadre de ces pathologies.
Effets secondaires
Trop de cuivre peut être toxique. La dose maximale de sécurité est fixé à 10 milligrammes par jour par les services de santé européens 28.
Une plus grande quantité peut provoquer :
- des vomissements ;
- de la diarrhée ;
- une jaunisse ;
- ses douleurs musculaires.
A très forte dose, il peut entraîner :
- des dommages au foie ;
- une insuffisance cardiaque ;
- une insuffisance rénale ;
- la mort.
Interactions médicamenteuses
Aucune interaction avec des médicaments n’est connue à ce jour.
Une supplémentation en zinc pourrait potentiellement entraîner des carences en cuivre, provoquant des troubles cognitifs et la mort. Il est peu probable que les doses classiques de zinc (15 à 50 mg) soient suffisantes pour provoquer de tels symptômes.
Le fer et le molybdène diminuent également son absorption.
Sources alimentaires
On le retrouve dans l’eau de boisson et dans de nombreuses familles d’aliments comme les crustacés, les abats, les légumes, les céréales, les légumineuses et les oléagineux.
Dans le tableau ci-dessous vous trouverez la teneur en milligrammes pour certains aliments, la liste n’est pas exhaustive :
Aliment | Teneur en mg pour 100 g |
Foie de veau | 22 |
Huître creuse | 1,45 |
Moules | 1,1 |
Sarrasin | 1,1 |
Pâtes sèches complètes | 1 |
Riz rouge | 1 |
Foie de dinde | 0,86 |
Chipolata crue | 0,8 |
Chou frisé | 0,8 |
Seiche | 0,76 |
Quinoa | 0,59 |
Foie de poulet | 0,5 |
Crabe | 0,44 |
Sardine | 0,41 |
Champignon de Paris | 0,35 |
Lardons | 0,35 |
Pâtes sèches | 0,27 |
Riz complet | 0,27 |
Artichaut | 0,23 |
Canard | 0,23 |
Salade | 0,2 |
Raisin | 0,19 |
Avocat | 0,18 |
Saumon | 0,16 |
Patate douce | 0,15 |
Petit pois | 0,14 |
Poulet | 0,14 |
Chou-rave | 0,13 |
Porc | 0,13 |
Potiron | 0,13 |
Raisin noir | 0,12 |
Céleri-rave | 0,11 |
Dinde | 0,11 |
Framboise | 0,11 |
Cabillaud cru | 0,10 |
Fromage de chèvre frais | 0,10 |
Harengs | 0,10 |
Oeufs | 0,10 |
Sole | 0,10 |
Thon | 0,10 |
Truite | 0,10 |
Turbot | 0,10 |
Cassis | 0,09 |
Aubergine | 0,08 |
Banane plantain | 0,08 |
Poire | 0,07 |
Questions fréquentes
Qu’est ce que le cuivre ?
C'est un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement du corps humain. Il présente de nombreux bienfaits.
Pourquoi en prendre ?
- Propriétés antioxydantes
- Protection du système cardiovasculaire et de la rétine
- Activité anti-cancéreuse
Quelles sont les mises en garde ?
A forte dose, il est néfaste pour la santé. Il est contre-indiqué chez les personnes souffrant de dépression et de maladies neurodégénératives.
- 1: Contrasting effects of low or high copper intake on rat tissue lipid essential fatty acid composition 1985🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3994296/
- 2: Copper absorption and retention in young men at three levels of dietary copper by use of the stable isotope 65Cu 1989🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2718922/
- 3: Cardiac ultrastructural and electrophysiological abnormalities in postweanling copper-restricted and copper-repleted rats in the absence of hypertrophy 1992🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1619481/
- 4: Regression of dietary copper restriction-induced cardiomyopathy by copper repletion in mice 2004🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15051837/
- 5: Mechanism of the peroxidase activity of Cu, Zn superoxide dismutase 2010🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20211248/
- 6: Marginal dietary copper restriction induces cardiomyopathy in rats 2005🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16140888/
- 7: Marginal copper deficiency increases liver neutrophil accumulation after ischemia/reperfusion in rats 2011🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20544302/
- 8: Marginal copper-restricted diets produce altered cardiac ultrastructure in the rat 1995🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7675797/
- 9: Relationship between dietary copper concentration and acetylcholine-induced vasodilation in the microcirculation of rats 1999🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10619699/
- 10: Augmented metalloproteinase activity and acute lung injury in copper-deficient rats 2001🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11435213/
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- 15: Lifestyle modification, nutritional and vitamins supplements for age-related macular degeneration 2013🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22268800/
- 16: Copper chelation as an antiangiogenic therapy 2004🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15666995/
- 17: The role of copper in tumour angiogenesis 2005🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16924372/
- 18: Is copper chelation an effective anti-angiogenic strategy for cancer treatment? 2013🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24210000/
- 19: Nitroimidazole and glucosamine conjugated heteroscorpionate ligands and related copper(ii) complexes. Syntheses, biological activity and XAS studies 2011🔗 https://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2011/dt/c1dt10486a#!divAbstract
- 20: Copper in diseases and treatments, and copper-based anticancer strategies 2010🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19626597/
- 21: Final results of a phase I dose-escalation, dose-expansion study of adding disulfiram with or without copper to adjuvant temozolomide for newly diagnosed glioblastoma 2018🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29374809/
- 22: A multicenter phase II study of temozolomide plus disulfiram and copper for recurrent temozolomide-resistant glioblastoma 2019🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30771200/
- 23: The risks of copper toxicity contributing to cognitive decline in the aging population and to Alzheimer's disease 2009🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20150596/
- 24: Low-copper diet as a preventive strategy for Alzheimer's disease 2014🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24913894/
- 25: Copper chelator induced efficient episodic memory recovery in a non-transgenic Alzheimer's mouse model 2012🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22927947/
- 26: Comparative analysis of serum zinc, copper, manganese, iron, calcium, and magnesium level and complexity of interelement relations in generalized anxiety disorder patients 2013🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23754591/
- 27: Is serum copper a "trait marker" of unipolar depression? A preliminary clinical study 1999🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10817533/
- 28: TOLERABLE UPPER INTAKE LEVELS FOR VITAMINS AND MINERALS 2006 EFSA