Herpès labial : causes et traitement naturel

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L'infection causée par le virus Herpès simplex représente l'une des infections les plus répandues de la région orofaciale. Cet article va vous indiquer les caractéristiques de cette maladie cutanée, le traitement naturel de l’herpès labial et les facteurs de risque.

Présentation

Homme souffrant d'herpès labial : causes et traitement naturel.

Cette maladie cutanée est causée par une infection du virus herpès simplex. Il existe huit virus qui infectent couramment les humains1. Les virus qui nous intéressent sont les virus HSV-1 et HSV-2. HSV-1 étant généralement considéré comme provoquant de l'infection au-dessus de la taille et HSV-2, sous la taille.

Les deux sont des virus neurotropes (capables d’infecter les neurones). Ils ont un cycle de réplication rapide et une large plage de cellules hôtes. Ils se manifestent généralement autour de la bouche et des parties génitales. Même chez les personnes initialement infectées aux sites oraux et génitaux par le HSV-1 ou le HSV-2, le HSV-1 est plus susceptible de se reproduire sur les sites oraux, et le HSV-2 effectue une réactivation plus fréquemment dans les régions génitales2. Les deux virus sont cliniquement indiscernables3.

Cet article va s'orienter prioritairement vers l'HSV-1 (herpès labial ou orolabial).

Le cycle cellulaire de l’HSV-1

Ce virus est composé d’un ADN (figure ci-après). C’est la matière génétique qui assure à la fois la réplication du virus et le contrôle de la matière génétique de la cellule hôte. Cet ADN est entouré d'une membrane « Capside ». La capside est entourée à son tour par un autre membrane externe (enveloppe).

Le virus s’accroche aux cellules hôtes par des protéines « Clou », qui se trouvent dans cette enveloppe. L’espace entre l’enveloppe et la capside se nomme le tégument. Il contient des protéines nécessaires à la libération de l’ADN viral dans les noyaux de l’hôte.

Schéma du virus herpès simplex.
Présentation schématique simplifiée de la structure du virus herpès simplex.

Dans une première phase, le cycle (figure ci-après en suivant la flèche noire en haut à gauche) commence par le virus qui s’accroche aux membranes cellulaires par les clous. Ensuite, l’enveloppe virale fusionne avec la membrane cellulaire pour libérer la capside contenant l’ADN viral dans le cytosol (l’intérieur de la cellule hôte).

Dans une deuxième phase, la capside s’accroche à la membrane du noyau de la cellule hôte, libérant ainsi l’ADN viral dans le noyau. L’ADN viral fusionne avec l’ADN de la cellule hôte pour répliquer son ADN et les matériels nécessaires pour former sa capside et son enveloppe. Une fois qu'il est totalement formé dans le cytosol, il migre vers la membrane cellulaire pour être libéré et pour infecter d’autres cellules4.

Schéma de la réplication de l'herpès simplex.

Présentation schématique du cycle de réplication de l'herpès simplex. La flèche noire en haut à gauche présente le point de départ.

Les manifestations

L'infection est souvent asymptomatique. Lorsque des symptômes apparaissent, il existe plusieurs formes de présentations. Nous pouvons trouver l'herpès orolabial (souvent appelé boutons de fièvre touchant la région de la bouche), la sycose herpétique (folliculite à HSV, touchant les follicules), le whitlow herpétique (touchant les mains). Il y a des formes plus graves comme les infections oculaires ou du cerveau (encéphalite herpétique5).

Ces formes graves se retrouvent souvent chez les personnes ayant des faiblesses immunitaires comme dans les cas de greffes et de SIDA.

L’herpès orolabial

C’est la forme la plus connue sous le nom de « boutons de fièvre ». Nous pouvons classer ses manifestations en trois catégories.

Manifestations d’infection primaire

Elle concerne les personnes qui n’ont jamais contracté l’infection due à ce virus. La plupart des formes primaires sont contractées par contact avec une lésion ou avec des liquides organiques infectés (salive, fluides génitaux, exsudats de lésions actives6).

Les manifestations surviennent entre trois jours et une semaine après l'exposition. Les personnes présenteront souvent un malaise, une anorexie, de la fièvre, une lymphadénopathie sensible, une douleur localisée, une sensibilité, une sensation de brûlure ou des picotements avant l'apparition de lésions cutanéo-muqueuses.

Les lésions primaires du HSV-1 se produisent généralement sur la bouche et les lèvres. Les personnes présenteront ensuite des vésicules groupées douloureuses sur une base érythémateuse. Ces vésicules présentent une bordure festonnée caractéristique. Elles peuvent ensuite évoluer vers des pustules, des érosions et des ulcérations. En 2 à 6 semaines, les lésions se recouvrent et les manifestations disparaissent7.

Manifestations d’infection non-primaire

Dans ce cas, la personne qui est déjà infectée par un type d’herpès est infectée par le deuxième type. Par exemple, une personne qui a déjà contracté le HSV-1 contracte maintenant le HSV-2. Les manifestations peuvent être moins conséquentes que dans l'infection primaire8.

Manifestations de la réactivation

Ces manifestations sont généralement localisées dans la région orolabiale. Leur sévérité change d’une personne à une autre selon son terrain (ce terme sera développé plus loin).

Facteurs de risque et naturopathie

Dans le cadre naturopathique, on applique les éléments du triangle de bien-être (TBE). Pour avoir plus de détails sur la signification du triangle de bien-être je vous invite à lire la section « Causes selon la naturopathie » de l’article sur les acouphènes.

Ce triangle est composé de trois éléments (figure ci-après) : l’esprit, le corps et l’environnement dans lequel la personne évolue. Le stress, par exemple, est un facteur qui influence l’esprit. L’âge, l’activité sexuelle, les changements hormonaux sont des facteurs qui influencent le corps. L’alimentation, la position géographique et l’exposition au soleil sont des facteurs qui influencent l’environnement. Dans cette section, nous allons étudier ces éléments.

Triangle de bien-être.
Le terrain naturopathique et les facteurs de risque dans le cas d’herpès.

Les données sur les facteurs de risque restent mitigées, car elles sont souvent influencées par la façon dont les études ont été réalisées et doivent être considérées comme une indication.

Les informations présentées ici ne prennent pas en compte les données concernant les personnes à haut risque (les personnes ayant une activité sexuelle à risque, par exemple).

Position géographique

Une étude réalisée en 2012 a estimé qu’environ 3 709 millions de personnes âgées de 0 à 49 ans ont été infectées par le HSV-1. Le nombre d'infections à HSV-1 était le plus élevé pour l'Afrique, l'Asie du Sud-Est et le Pacifique occidental, qui représentaient la population la plus nombreuse9.

Les estimations de séroprévalence européenne (en 2004) sont comprises entre environ 50 et 80%. Après l'infection, environ seulement 30% des personnes, présentant des signes sérologiques de HSV-1, présentent une réactivation clinique10 11.

Ces informations indiquent que l’infection due au HSV-1 n'est pas similaire partout dans le monde. Les facteurs de risques qui influent sur cette répartition sont, à part les facteurs présents ici, le niveau socio-culturel et le niveau d'éducation12.

Age

Selon une étude réalisée en 2002, la prévalence du HSV-1 dans les populations augmente de façon à peu près linéaire avec l'âge. Le virus est principalement contracté pendant l'enfance et l'adolescence. La prévalence atteint généralement 40% à l'âge de 15 ans, pour augmenter de 60%-90% chez les personnes âgées13 14.

Activité sexuelle

L'activité sexuelle reste un facteur de risque d'infection important. Les études ont montré que les étudiants sont deux fois plus susceptibles d'être infectés par le HSV-1. La transmission sexuelle semble contribuer à la transmission du HSV-1 dans cette population.

A partir d'une étude effectuée chez les adolescentes en Suède, la prévalence du HSV-1 semble plus élevée chez les femmes avec expérience de coït. Plusieurs études décrivent une fréquence relativement élevée de la manifestation génitale de l'infection à HSV-1 chez les adultes actifs. Le contact oral-génital s'avère être un facteur de risque d'infection génitale à HSV-115.

Fatigue et stress

Il augmente le risque de réactivation de l’infection. Ce phénomène peut être expliqué, en partie, par l’effet négatif du stress et de la fatigue sur le système immunitaire. Les recherches menées au cours des trois à quatre dernières décennies ont clairement établi que le stress psychologique affecte le système immunitaire.

Il affecte aussi les processus inflammatoires, la cicatrisation des plaies et les réponses aux agents infectieux. Il perturbe aussi la réponse du système immunitaire face à d'autres défis immunitaires (par exemple les vaccinations, l'auto-immunité, le cancer16).

Exposition au soleil

Une étude réalisée en 2004 a montré que le soleil peut induire une poussée de l’herpès labial. Le pourcentage de personnes qui a signalé cet effet est d’environ 10 % du nombre total de personnes ayant participé à l’étude. Cependant, ce pourcentage passe à 19,7% pendant la période d’été (juillet et août). Ce pourcentage monte jusqu' à 28% chez les personnes de moins de 30 ans.

Ces résultats mettent en évidence le rôle important joué par les UV solaires dans la réactivation de cette maladie, probablement en raison de l'immunosuppression induite par les UV ou de la réactivation directe de l’herpès dans les ganglions17. Ces informations confirment aussi l’impact de l’âge de la personne dans sa réactivation.

Sa réactivation ne se limite pas à l'action du soleil. Il a été également découvert que le froid peut également réactiver l’infection18.

Changement hormonal

Les données actuelles indiquent qu'un changement hormonal, comme les menstruations, augmente le risque de rechute, spécialement pendant la deuxième phase du cycle, phase lutéale19.

Traumatisme de la peau

La peau est le plus grand organe de notre corps avec une superficie d’environ 1 ou 2 m². Elle pèse environ 3 à 10 kg20. C’est notre première barrière contre les agressions externes (chaleur, froid, humidité, microbes…).

Nous pouvons représenter la peau comme la muraille qui protège le château. Une peau sèche, craquelée, augmente le risque d'infection car les agents pathogènes ont moins d’efforts à faire pour envahir notre corps. Comme pour un château, une muraille fissurée par des brèches est plus facile à franchir par les assaillants. 

Un traumatisme local peut réactiver l’herpès labial et faire réapparaitre ses manifestations. Ces traumatismes peuvent être liés à des interventions comme une chirurgie, des procédures dentaires ou des tatouages, par exemple21.

Carence en vitamine D

La vitamine D est connue essentiellement pour son rôle dans la densité osseuse et la qualité des os. Récemment, plusieurs études ont montré son rôle dans le fonctionnement du système immunitaire. Elles ont montré que la vitamine D régule le système immunitaire adaptatif en particulier, ainsi que les réactions inflammatoires22.

Les études réalisées sur l’herpès labial ont montré que sa réactivation est en lien avec un faible taux en vitamine D23.

L’alimentation

L’alimentation joue un rôle de par son effet positif ou négatif sur la flore intestinale et sur le système immunitaire. Le système gastro-intestinal contient un écosystème microbien complexe, composé de plus de 1014 (100 000 000 000 000) microbes représentant 500-1500 espèces24.

Parmi elles, on trouve la famille Bacteroides (B) et la famille Firmicutes (F). Le développement de la famille Bacteroides est favorisé par une alimentation riche en fibres et glucides complexes. Cette famille digère les sucres complexes pour nous (car notre corps est incapable de le faire) et produit des métabolites (butyrates), qui favorisent le bon fonctionnement de notre système immunitaire.

En revanche, une alimentation riche en sucres rapides favorise le développement de la famille Firmicutes. Cette famille perturbe notre système immunitaire. Les études ont montré le lien du rapport B/F par rapport au développement des maladies auto-immunes (comme la sclérose en plaques, l'asthme, l'allergie et la polyarthrite rhumatoïde) et le cancer25.

En conséquence, le rapport entre les deux familles (Bacteroides / Firmicutes) ne donne pas seulement une indication quant à la qualité de notre alimentation, mais il indique également la fragilité de notre immunité et notre terrain face aux maladies.

Herpès labial : quel traitement naturel ?

Grands principes

L’accompagnement naturopathique se base sur l'interprétation de la problématique dans un cadre holistique. La naturopathie opère sur 2 niveaux : préventif (hygiène de vie) et accompagnement de bien-être. Dans l’accompagnement de bien-être nous cherchons à :

  • Rendre le terrain peu propice à sa réactivation ;
  • Accompagner les manifestations de la réactivation de l'herpès labial par des techniques naturopathiques et un traitement naturel adapté.

Hygiène de vie

Le facteur de risque le plus prégnant dans cette infection est le contact avec une lésion ou avec des liquides organiques infectés. Il y a donc certaines règles de base à respecter comme :

  • Être sélectif dans le choix des personnes avec qui vous partagez des moments intimes et éviter le rapport oro-génital non protégé si vous avez des doutes.
  • Dans le cas d’une réactivation, éviter tout contact physique (embrassades, rapports non protégés…) avec les autres.
  • Veiller à la qualité de votre sommeil. Le manque de sommeil ou un sommeil peu réparateur augmentent la fatigue et le risque de la réactivation de cette infection.
  • S’assurer de l’hygiène des prestataires de service effectuant des interventions sur la peau (comme les tatoueurs).
  • S’assurer de la qualité de notre peau en utilisant des produits naturels comme l’aloe vera (localement) et les omégas-3 (voie orale).

Accompagnement de bien-être

Environnement

Les éléments suivants s’inscrivent dans la diminution du risque de réactivation de cette maladie cutanée :

  • éviter les conditions météorologiques extrêmes (très chaud ou très froid).

Veiller à la qualité de son alimentation. Une alimentation équilibrée assure la qualité de la flore intestinale et l'intégrité du système immunitaire. Une alimentation équilibrée assure également une bonne qualité de sommeil et réduit la fatigue chronique. Vous pouvez trouver davantage d'informations au sein de l'article : quelle alimentation pour bien dormir ?

Relaxation

Dans un cadre émotionnel, l’herpès labial représente un agresseur qui réside à l’intérieur de la personne. Nous sommes en présence d'une personne qui s'est défendue face à une agression. Cette agression l’a rendue fragile (système immunitaire fragilisé) et lui a laissé des séquelles (colère, irritation et une surcharge d'énergie émotionnelle négative).

Les séquelles se manifestent sous forme explosive brûlante (comme un feu), répétitive, spécialement autour de la bouche (l’outil de l’expression), lorsque la personne baisse la garde (baisse de l'immunité), pour lui rappeler ce qu’elle a dit ou fait. Ceci l’a brûlée et peut être regretté. Les manifestations autour de la bouche empêchent la personne de parler normalement, d’embrasser les autres. La personne vit avec un malaise social. Cette situation indique peut-être le malaise émotionnel ressenti par cette personne pendant son agression.

Les études sur la relaxation sont orientées sur la forme génitale. Néanmoins, les techniques de relaxation, traitement naturel, jouent deux rôles dans le cas de l’herpès labial :

  • Un rôle indirect sur la réactivation de la maladie. La relaxation diminue l’effet des émotions négatives, stress et autres facteurs émotionnels, sur l’épuisement des ressources du corps. Ces ressources sont essentielles pour réduire la fragilité du système immunitaire, afin de diminuer le risque de réactivation.
  • Un rôle direct sur la diminution des douleurs liées aux lésions de l’infection. Les techniques de relaxation sont connues pour leur efficacité dans le contrôle et la diminution de la douleur.

Donc, pratiquer une technique de relaxation semble important pour atténuer le stress généré par les lésions et diminuer les douleurs engendrées par ces lésions.

Les techniques présentées ci-après nécessitent l’aide d’un spécialiste pour s'assurer de l'adaptabilité des techniques par rapport à l’état de santé de la personne et par rapport aux traitements médicamenteux en cours.

Produits de la ruche

Miel

Le miel est composé d'eau, de sucre, d'acides aminés, d'enzymes, de vitamines, de minéraux, de flavonoïdes, d'acides phénoliques, d'acides ascorbiques, de substances de type caroténoïde, d'acides organiques et de plusieurs autres composés. Il a des propriétés antibactériennes, antivirales et immunostimulantes.

Le miel peut être un traitement naturel intéressant, en cas d'herpès labial.
L’application locale du miel (miel de kanuka) sur les lésions a montré son efficacité, dans la diminution de la douleur et la cicatrisation des lésions en 3-4 jours. Cette efficacité a été expliquée par la présence de principes actifs (comme le peroxyde d'hydrogène et le methylglyoxal). Ces principes actifs ont un effet anti-inflammatoire, anti-infectieux et calment les douleurs26.

Propolis

Les études réalisées sur des modèles de type animal ont montré que la propolis, traitement naturel utilisé par voie orale et appliqué localement, se montre efficace dans la lutte contre l’herpès labial. Cette efficacité est due à la présence de flavonoïdes. Cette efficacité est influencée par la composition de propolis, elle-même influencée par la végétation poussant près des ruches27.

Outre les produits de la ruche, une alimentation adaptée peut permettre de soulager les symptômes de l'herpès : Herpès et alimentation.

Aloe vera

L'aloe vera est une plante sans tige. Elle est originaire des pays secs et chauds et a été utilisée en médecine depuis des milliers d'années par les Egyptiens, les Indiens, les Chinois et d'autres cultures asiatiques.

Ses feuilles vertes épaisses et charnues contiennent un gel clair, doux, aqueux, fluide et mucilagineux appelé aloe vera. Ce gel contient plus de 75 ingrédients actifs qui ont été déclarés anti-inflammatoires, anti-oxydants, améliorant l'immunité, anti-cancéreux et favorisant la guérison28.

Les études réalisées sur l’aloe vera in vitro (à l’extérieur de l’être vivant) et in vivo (à l’intérieur de l’être vivant) ont monté son efficacité à inhiber le développement des virus en général, et particulièrement celui de l'herpès dans des lignes cellulaires29 ayant des concentrations qui varient de 0,2-5%30

Supplémentation en arginine et lysine

Les études sont néanmoins mitigées sur l’efficacité de la supplémentation en arginine et la diminution des manifestations de cette maladie cutanée. Une étude réalisée en 2009 a montré que l’utilisation d’arginine, à faible concentration sur des cellules in vitro (en dehors de corps humain), a été efficace pour inactiver le virus31.

En revanche, les autres études ont montré que l’équilibre lysine/arginine est primordial dans le développement viral. Les protéines synthétisées par le virus contiennent plus d'arginine et moins de lysine, que les protéines synthétisées par les cellules-hôtes, l'arginine étant nécessaire pour sa réplication32. Ces études penchent donc vers une diminution de l'apport en arginine pour contrôler le développement viral.

En ce qui concerne la lysine, elle semble contrecarrer l'action de l'arginine en diminuant son absorption dans le système digestif et en favorisant son élimination par les reins. Une supplémentation en lysine semble efficace pour diminuer la fréquence de sa réactivation33.

Une supplémentation en lysine peut être également un traitement naturel intéressant, en cas d'herpès labial.

L’efficacité de la supplémentation en lysine se base également sur la diminution de l’arginine dans l'alimentation34. L'apport en lysine peut être accru en augmentant la consommation d'aliments riches en lysine, comme les légumineuses et les protéines animales, et en réduisant les aliments pauvres en lysine tels que les céréales et les sucres raffinés35. Dans les études, la dose de 500 mg/jour à jeun une heure avant le repas ou 2 heures minimum après le repas, pendant la période de réactivation et pour un mois36, a été utilisée. Dans d’autres études, des dosages plus élevés ont été utilisés.

Supplémentation en vitamine D

Des études récentes ont mis en évidence que la vitamine D est un élément essentiel de la santé osseuse. Des informations récentes ont indiqué son rôle dans le fonctionnement du système immunitaire inné (notre première barrière face aux infections) et adaptatif (nos réactions immunitaires suite à une infection)37.

Les enquêtes sur son potentiel pour prévenir l'infection ou la réactivation de l'herpès labial sont limitées. Une étude de méta-analyse est actuellement en train d’être réalisée pour déterminer l’efficacité de l’utilisation de la vitamine D dans le cas de cette maladie virale38.

Supplémentation en zinc

Le zinc est un micronutriment essentiel et un composant-clé pour le fonctionnement de nombreuses protéines. Plusieurs études ont montré l’importance du zinc pour la santé humaine et la maladie, en raison de son rôle essentiel dans la croissance et le développement, dans le métabolisme osseux, dans le système nerveux central, la fonction immunitaire et la cicatrisation des plaies39 40‌‌.

Dans le cas de cette infection, les études ont montré que plus le taux de zinc sérique est bas, plus la durée de récupération est longue après une rechute41.

Les études ont aussi montré que le taux salivaire de zinc est plus bas pendant la phase aiguë que pendant la phase de convalescence, et de manière significative plus faible dans les deux phases par rapport aux individus en bonne santé42.

Une supplémentation en zinc, traitement naturel, semble donc un élément important pour lutter contre la réactivation de l’herpès labial. Parmi les sources riches en zinc nous trouvons le lithothamne. C’est un extrait riche en minéraux du Lithothamnion calcaireum d'algues rouges marines43.

Supplémentation en vitamine C

Il été démontré qu'après une manifestation de cette maladie infectieuse, une supplémentation en vitamine C est efficace pour diminuer le temps de récupération de 75 % par rapport aux personnes sans supplémentation.

Pendant la période de crise aiguë, jusque 10 g/jour, et selon la tolérance de la personne pendant 5-10 jours, a été administré dans le cadre d'une étude. Pour la récupération après une manifestation, la dose de 200 mg, 3 fois/jour pendant 3 jours a été utilisée. Dans un cadre préventif, les doses de 500 à 3000 mg/jour44 peuvent être prises.

Application locale de vitamine E

Les études ont montré que l’application locale de vitamine E diminue les douleurs et améliore la cicatrisation des lésions. Dans certain cas, une seule application a été suffisante pour obtenir des résultats significatifs45.

Acupuncture

Peu d’études ont été réalisées sur l’utilisation de l’acupuncture, comme traitement naturel, dans l'accompagnement de l’herpès labial. Une étude réalisée en 2011 a montré que l’acupuncture diminue et espace la réactivation46.

Il faut prendre en compte que le choix de l'acupuncteur est important, car il peut également être une source de contamination par le virus47. C’est un autre élément à ajouter dans l’hygiène de vie.

Réflexologie

La réflexologie est basée sur la relation entre les différentes parties du corps humain. En utilisant des cartes qui décrivent les pointes réflexes des organes sur les pieds et les mains, le réflexologue exerce une pression appropriée ou masse certains endroits des pieds et des mains pour dynamiser et activer l’énergie vitale.

Les études sont limitées en ce qui concerne le soulagement de l’herpès labial par la réflexologie, autre traitement naturel. En revanche, plusieurs études ont montré son efficacité dans la diminution des douleurs et du stress. En conséquence, son utilisation est bienvenue pour accompagner les manifestations de l’infection ou sa réactivation48. Réduire le stress et les douleurs joue un rôle dans la diminution de l’inflammation. La réflexologie participera ainsi indirectement à la diminution des manifestations de cette maladie.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que l'herpès labial ?

L'herpès labial est une maladie infectieuse, causée par une infection au virus Herpes simplex 1.

Quel traitement naturel privilégier ?

- L'acupuncture, la réflexologie
- Une supplémentation en vitamines C et D, en arginine, lysine, zinc et propolis
- Application locale de la vitamine E, de gel d'aloé vera ou de miel

Quelles sont les autres recommandations ?

- La pratique de techniques de relaxation
- Adopter une alimentation saine et équilibrée
- Eviter les conditions météorologiques extrêmes


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Mohamed Gad
Mohamed Gad, Auteur

Enseignant chercheur en biologie cellulaire et moléculaire. Praticien en naturopathie et magnothérapeute à Vichy.