Lithiase biliaire : causes et approches naturelles

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La cholélithiase ou "calculs biliaires" est une pathologie très fréquente. En France, entre 6,7 millions et 10 millions de personnes sont touchées par cette affection. Dans certains cas, ces calculs peuvent engendrer des complications. Quel traitement naturel ou médicamenteux privilégier, en cas de lithiase biliaire ? Quels sont les symptômes et causes de cette pathologie ? Quels sont les facteurs de risque ?

Définition

Schéma de la vésicule et des voies biliaires : traitement naturel de la lithiase biliaire.

La « cholélithiase », du grec ancien « chole » qui signifie « bile, fiel ou colère » et de « lithos » qui signifie « pierre », est une maladie fréquente de la vésicule biliaire, qui se définit par la présence de « calculs » ou concrétions formées de composants de la bile dans la vésicule ou les voies biliaires.

On parle aussi de « lithiase biliaire », de « maladie lithiasique vésiculaire », ou plus simplement de « calculs biliaires ».

La vésicule est un organe situé sous le foie. Elle a l’aspect d’une petite poche en forme de poire de 7 cm de long sur 4 de diamètre environ, de couleur bleu-verdâtre. Elle permet de stocker et de concentrer la bile produite par le foie, puis de la déverser dans le duodénum, première partie de l’intestin grêle.

La bile joue un rôle dans la digestion des graisses, l’élimination de déchets, de molécules toxiques et du cholestérol en excès.

Prévalence

La lithiase biliaire est une maladie très fréquente. Elle touche 10% à 15% environ de la population occidentale1. En France, cette affection concernerait donc entre 6,7 millions et 10 millions de personnes.

A partir de 40 ans, 20% de la population est concernée et ce chiffre augmente à 30% à partir de 70 ans.

Dans 30% des cas, une cholécystectomie ou ablation de la vésicule est pratiquée. La prévalence dépend aussi de facteurs ethniques. Certaines populations d’Amérique du Sud sont très touchées : 73% de la population chez les Indiens Pima. Les Afro-américains ont au contraire une incidence de calculs faible2.

Symptômes

Dans 80% des cas, les calculs biliaires sont asymptomatiques. Ils peuvent être découverts fortuitement lors d’un examen, par exemple lors d’une échographie pendant une grossesse. Les personnes atteintes, qui développent une forme asymptomatique, ont entre 1% et 4% de risque par an de développer des symptômes.

Dans 20% des cas, la lithiase biliaire peut engendrer des symptômes et des complications. Les calculs de petite taille, infracentimétriques, sont les plus dangereux, car ils peuvent migrer plus facilement dans les voies biliaires ou pancréatiques.

La colique hépatique

Cette affection symptomatique correspond à une obstruction des voies biliaires par un calcul (lithiase biliaire) et à une distension consécutive de ces voies en amont de l’obstacle. Cette distension se produit soit au niveau du canal cholédoque et des canaux hépatiques (voie principale), soit au niveau de la vésicule et du canal cystique (voie accessoire).

La colique hépatique se traduit par une douleur sous-costale droite, elle peut irradier vers l’épaule droite et inhiber la respiration. Elle apparaît le plus souvent après un repas copieux, qui provoque une chasse biliaire et l’expulsion d’un calcul, qui bloque les voies. La colique biliaire dure de quelques minutes à 4 heures. Des nausées et migraines sont des symptômes parfois associés.

La douleur s’arrête quand le calcul est expulsé.

La cholécystite aiguë

Cette complication de la colique hépatique correspond à un calcul, qui bloque le canal cystique, ne s’évacue pas et s’accompagne d’une infection de la bile vésiculaire. Elle se traduit par une douleur persistante de colique hépatique et de la fièvre aux alentours de 38,5°C.

La cholécystite peut évoluer vers une forme chronique : la vésicule est enflammée, se rétracte, sa paroi s’épaissit.

Dans les formes les plus graves, la cholécystite aiguë évolue vers une gangrène de la vésicule, et une ouverture de la vésicule dans le péritoine. Le cancer est une complication très rare.

L’angiocholite

Quand un calcul atteint le canal cholédoque, on parle de lithiase de la voie principale. Cet état peut être asymptomatique, le calcul flottant dans les voies biliaires.

Le calcul peut perturber l’écoulement de la bile et provoquer le développement de bactéries pathogènes dans les voies biliaires. Certaines de ces bactéries ont été identifiées : Escherichia coli, Streptococcus faecalis, Bacteroides fragilis.

Les symptômes associés à l’angiocholite sont la douleur, une fièvre élevée à 40°C, une jaunisse ou « ictère ». L’angiocholite est très grave. Elle peut entraîner un choc septique, une insuffisance rénale aigüe, voire entraîner le décès de la personne atteinte.

La lithiase intra-hépatique

S'il migre vers les voies biliaires à l’intérieur du foie, on parle de calcul intra-hépatique. Il n’y a pas ou peu de symptômes associés à cette situation.

La pancréatite aiguë

Des calculs de très petite taille (moins d’un millimètre), aussi appelés
« microlithases » peuvent migrer vers le pancréas et s’engager dans le canal de Wirsung. La lithiase biliaire alors à l’origine d’une inflammation du pancréas, la pancréatite aiguë, et de lésions plus ou moins graves. Dans les cas les plus sévères, la pancréatite peut entraîner le décès de la personne.

L’iléus biliaire

Dans de très rares cas, un calcul de grande taille (macrolithiase) peut migrer dans le tube digestif et se bloquer au niveau de la valve iléo-caecale, jonction entre l’intestin grêle et le gros intestin, provoquant une occlusion de l’intestin grêle. Ce phénomène est surtout décrit chez les femmes âgées.

Avant d'aborder le traitement naturel ou médicamenteux de la lithiase biliaire, nous allons vous indiquer comment la diagnostiquer.

Diagnostic

La lithiase biliaire non symptomatique n’entraîne pas de consultation, ni d’examen. Le dépistage est inutile, car il n’y a pas de conseils associés, si elle est asymptomatique.

En cas de symptômes comme la douleur, la fièvre, l’ictère (ou jaunisse), ou des selles décolorées, blanchâtres, il est nécessaire de consulter très rapidement un médecin.

Les examens réalisés sont les suivants.

L’examen clinique

Le médecin recherche le signe dit « de Murphy », une douleur provoquée lors de l’inspiration forcée par la palpation de la zone correspondant à la vésicule.

Les analyses biologiques

Le bilan hépatique, réalisé à la suite d’une prise de sang, comporte différentes analyses.

  • Les transaminases, enzymes hépatiques alanine-amino-transférase (ALAT), aspartate amino-transférase(ASAT), sont plus ou moins élevées, ce qui reflète la migration lithiasique. L’élévation peut être très importante et fugace (elle dure moins de 48h).
  • Les enzymes Gamma-glutamyl transpeptidase (Gamma-GT) s’élèvent en cas d’obstacle persistant.
  • Les phosphatases alcalines s’élèvent en cas d’obstacle persistant.
  • La bilirubine peut s’élever en cas de complication de la lithiase biliaire.
  • Des facteurs liés à la coagulation : taux de prothrombine, facteur V

Enfin, le bilan hépatique peut être normal, même en cas de troubles.

La numération formule sanguine (NFS) permettra de détecter la présence d’une infection. En particulier, les globules blancs peuvent être augmentés en cas d’infection de la vésicule, de cholécystite aiguë.

La CRP ou protéine-C réactive est un marqueur de l’inflammation, qui peut aussi augmenter en cas de cholécystite.

L’échographie abdominale

L’échographie est une technique d’imagerie par ultrasons, non invasive et non douloureuse. Elle permet de visualiser des calculs intra-vésiculaires, de grande ou de petite taille, au-dessus d’un millimètre.

Elle permet aussi de voir une dilatation de la voie biliaire principale associée à un calcul persistant.

En cas de cholécystite aiguë lithiasique, on observe un épaississement de la paroi vésiculaire, du liquide autour de la vésicule, plus un calcul intra-vésiculaire.

La tomodensitométrie ou CT-scan

Cette technique, encore appelée CT-scan pour « Computerized-Tomography-scan » ou simplement « scanner », utilise des rayons X et donne, après traitement par ordinateur, des images de la vésicule en 2D ou 3D plus nettes que l’échographie abdominale.

Le patient est allongé à l’intérieur d’un tube qui tourne pendant une demi-heure. L’examen est indolore.

L’IRM ou Imagerie à résonance magnétique

Cet examen utilise un champ magnétique et des ondes radio et permet de voir les organes internes en 2D ou 3D. Le patient est allongé sur un lit, qui entre dans un tunnel pendant 1H. Cet examen n’est pas douloureux.

L’IRM est moins précise que le scanner pour la détection de lithiase biliaire.

La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE)

Cet examen est une endoscopie, examen qui consiste à introduire par la bouche du patient un cathéter, c’est-à-dire un tube fin et flexible, muni d’une lumière. Le cathéter progresse à l’intérieur de l’estomac puis du duodénum, jusqu’à la papille duodénale, lieu où la bile et les sucs pancréatiques se déversent dans le duodénum, puis il explore les voies biliaires et pancréatiques.

L’endoscopie est associée aux rayons X, pour visualiser la progression du cathéter et observer les anomalies qui affectent les canaux.

La CPRE permet de rechercher des calculs dans un canal biliaire ou pancréatique et de les extraire par voie haute ou de pratiquer une sphinctérotomie (ouverture ou élargissement du sphincter d’Oddi).

Cette technique est pratiquée par un chirurgien ou un gastro-entérologue, sous anesthésie générale. Elle présente des risques de complications comme des hémorragies, une perforation ou une pancréatite aiguë.

Les explications physiologiques

Quelles sont les explications physiologiques de la lithiase biliaire ?

La vésicule, quel est son rôle et comment fonctionne-t-elle?

Le foie secrète de la bile3, qui est acheminée par les voies biliaires intra-hépatiques, puis la voie principale (ou canal cholédoque) dans le duodénum, première partie de l’intestin grêle où elle est déversée, au niveau de la papille duodénale.

A cet endroit, le canal excréteur du pancréas (ou canal de Wirsung) rejoint le canal cholédoque et les deux substances bile et sucs pancréatiques sont déversées dans l’intestin grêle.

La vésicule biliaire est reliée au canal cholédoque par le canal cystique. Elle sert à stocker et à concentrer la bile produite par le foie entre les repas et à la déverser, quand le bol alimentaire arrive dans le duodénum.

Le foie secrète la bile en continu : de l’ordre de 0,8 à 1 litre, par jour.

La moitié de la bile est déversée en continu dans le duodénum, l’autre moitié est stockée et concentrée, de 5 à 18 fois, dans la vésicule, ceci se produisant surtout la nuit. La quantité produite est contrôlée par des hormones : cholécystokinine, sécrétine, gastrine, somatostatine et aussi par le nerf vague, ou nerf pneumogastrique qui relie le cerveau aux organes de la digestion.

La bile est composée d’eau (97%), de sels biliaires, de phospholipides, de cholestérol, de pigments, et de sels minéraux sous forme d’électrolytes (sodium, bicarbonates, calcium, potassium, etc.)

Les sels biliaires sont formés à partir d’acide cholique, déoxycholique, chénodéoxycholique et lithocholique, lesquels peuvent se combiner avec de la taurine ou de la glycine.

La bile a un pH basique, compris entre 7,6 et 8,6. Elle permet de maintenir le duodénum dans une zone de pH adéquat, en tamponnant l’acidité du bol alimentaire en provenance de l’estomac, qui est très acide.

Elle sert à émulsifier les graisses, pour faciliter leur digestion par les enzymes digestives pancréatiques et intestinales, grâce à la présence de sels biliaires.
Elle sert aussi à éliminer des déchets :

  • le cholestérol en excès ;
  • la bilirubine, produit de dégradation de l’hémoglobine des globules rouges, de couleur jaune, qui est toxique. L’accumulation de bilirubine dans le sang conduit à une « jaunisse » ou ictère. La bilirubine est « conjuguée », principalement à l’acide glucuronique, pour être excrétée dans la bile, puis évacuée dans les intestins et les selles.
  • C’est d’ailleurs la présence de bilirubine qui donne leur couleur marron aux selles.
  • la biliverdine, de couleur verte, produit intermédiaire de dégradation de l’hémoglobine qui se transforme en bilirubine.
  • des substances toxiques ou « xénobiotiques » : alcool, drogues, médicaments, polluants divers.

La bile joue un rôle facilitateur du transit intestinal, en agissant comme un lubrifiant. Enfin, les sels biliaires, contenant du cholestérol, sont réabsorbés au niveau de la partie terminale de l’intestin grêle après digestion des graisses, ce qui permet le recyclage d’une grande partie du cholestérol. Seuls les excès étant éliminés par les selles : c’est ce que l’on appelle le
« cycle entéro-hépatique ».

Les calculs biliaires

Ils se forment dans la vésicule. Ils peuvent migrer dans les voies biliaires. Ils peuvent être de différentes tailles, allant de la taille d’un grain de sable à celle d’une balle de golf. Il peut y avoir un à plusieurs calculs dans la vésicule, parfois jusqu’à 100, de différentes tailles. Il existe 3 types de calculs.

Les calculs composés de cholestérol

Ce sont les plus courants, ils représentent plus de 80% des calculs dans les pays occidentaux. Leur couleur peut être brune, jaune, vert foncé. Il peut n’y avoir qu’un seul calcul, de forme ovale, de 2 à 3cm de long. Il peut également y avoir plusieurs calculs, de forme ronde à ovale avec des facettes, qui correspondent aux frottements des calculs les uns contre les autres.

Ce type de calcul est composé de 80 % de cholestérol (en poids), de pigments biliaires, de calcium et d’une matrice de mucoprotéines d’aspect granulaire ou lamellaire. Il existe des calculs de cholestérol pur (environ 10% des calculs) qui présentent un aspect cristallin en coupe.

Ceux composés de bilirubine

Aussi appelés « calculs noirs ou pigmentés », ils sont constitués principalement de bilirubine, pigment issu de la dégradation de l’hémoglobine des globules rouges, et contiennent aussi du phosphate de calcium et moins de 20% de cholestérol. Ils sont présents dans moins de 20% des cas, du moins en Occident. Ils sont petits et souvent nombreux.

Les calculs mixtes

Ils sont aussi appelés « calculs bruns », ils contiennent entre 20% et 80% de cholestérol, du carbonate de calcium, du phosphate de palmitate, de la bilirubine et d’autres pigments biliaires. Ils sont visibles à la radiographie, grâce à leur contenu élevé en calcium.

Ils se forment suite à une infection du canal cholédoque, qui conduit à une hydrolyse de la bilirubine et à une augmentation de la quantité libre de bilirubine présente dans la bile.

Quels sont les mécanismes qui conduisent à la lithiase biliaire ?

Pour les calculs de cholestérol

Dans la formation des calculs, trois étapes ont été identifiées. Tout d’abord, la composition de la bile secrétée par le foie est altérée, pour des raisons liées à l’hérédité, à l’alimentation ou à d’autres facteurs environnementaux.

La bile devient sursaturée en cholestérol, ce qui favorise la précipitation et la cristallisation de ce dernier. Sa sursaturation s’observe chez la plupart des personnes présentant une lithiase biliaire, mais aussi chez 40 à 80% des sujets sains4.

Les différences les plus significatives entre les patients atteints de cette pathologie et les sujets sains concernent les acides biliaires et les phospholipides présents dans la bile. Celle des patients atteints de lithiases contient un pourcentage plus important d’un acide biliaire secondaire, l’acide déoxycholique (DCA) et des phospholipides plus riches en acide arachidonique5 6.

A concentrations élevées, l’acide déoxycholique et l’acide arachidonique sont irritants pour l’épithélium interne de la vésicule, ce qui conduit à une sécrétion accrue de mucus à l’intérieur de la vésicule7. Dans un deuxième temps, la vésicule montre des signes d’inflammation aiguë et sa vidange ne se fait plus correctement, ce qui conduit à une stase biliaire et à la formation de "boues biliaires"8.

Enfin, au dernier stade, il se cristallise autour de protéines comme des mucines et des immunoglobulines qui accélèrent la cristallisation9 10.

Pour les calculs pigmentaires

La bilirubine, produit de décomposition des globules rouges, est soluble sous forme conjuguée et insoluble sous forme déconjuguée. Pour être évacuée par le foie et les voies biliaires vers l’intestin, elle est normalement sous forme conjuguée. Certaines infections bactériennes, en particulier touchant la vésicule conduisent à une déconjugaison de la bile et à la précipitation d’un calcul pigmentaire11.

Le rôle du microbiote

Selon une étude de 2013, les voies biliaires seraient colonisées par un microbiote12 diversifié et les bactéries joueraient un rôle important dans la formation des calculs. En 2019, des chercheurs ont comparé le microbiote biliaire de patients sains à celui de patients atteints de lithiase biliaire13.

Dans le micro-écosystème biliaire « sain », les embranchements ou « Phyla » bactériens les plus représentés sont les Firmicutes, les Bactéroïdètes, les Actinobactéries et les Protéobactéries. Des différences significatives ont été trouvées entre les patients sains et ceux souffrant de cette affection.

Les patients sains avaient plus de bactéries de la famille des Propionibactériaceae. Les patients atteints de cholélithiase avaient plus fréquemment des bactéries des familles Bactéroidaceae, Prévotellaceae, Porphyromonadaceae et Veillonellacea.

Une des limites de l’étude est que le microbiote des patients sains était celui de donneurs de greffes hépatiques ayant reçu un traitement antibiotique, donc il n’est pas certain que leur microbiote était complètement physiologique.

Même si des recherches approfondies seront nécessaires pour comprendre le rôle du microbiote, cette découverte apporte un éclairage nouveau sur la compréhension du mécanisme menant à la lithiase biliaire, ainsi que pour définir un traitement naturel plus adapté.

Les facteurs de risque

Ils diffèrent selon le type de calcul.

Pour les calculs cholestéroliques

Des facteurs génétiques

Ces facteurs génétiques sont en lien avec un excès de sécrétion biliaire de cholestérol.

Les calculs sont plus fréquents chez les amérindiens, en particulier les indiens Pima d’Amérique et chez les Scandinaves. Ils sont plus rares chez les Africains et les Afro-américains.

Certaines mutations sont en lien avec un défaut de sécrétion des facteurs, qui solubilisent le cholestérol, par exemple une mutation de la protéine MRP3 (multidrug resistance protein 3), protéine qui sert à évacuer les acides biliaires et les composés conjugués, dont la bilirubine conjuguée hors des cellules hépatiques.

L’âge

Le risque de lithiase biliaire augmente avec l’âge, qui est associé à une rétention ou une motricité diminuée de la vésicule.

Le sexe féminin

Les femmes sont plus sujettes de développer ce type d'affection que les hommes. En effet, le foie et la bile permettent l’élimination des hormones en excès et ces dernières (progestérone, œstrogènes) sont produites à partir d’un noyau de cholestérol.

La multiparité

Les grossesses multiples sont propices à la formation de lithiase biliaire car les productions hormonales augmentent physiologiquement, de façon importante lors d’une grossesse, et car la vidange de la vésicule se fait moins bien.

Le surpoids et les variations importantes de poids

Les pertes de poids rapides entraînent une fonte des graisses corporelles et une élimination importante de cholestérol qui passe par le foie et la bile. Ceci entraînerait une augmentation du ratio cholestérol / sels biliaires dans la vésicule biliaire et une stagnation de la bile causée par une diminution des contractions vésiculaires14.

L'alimentation

Sa fréquence semble en lien avec l’alimentation.

Un faible nombre de repas quotidiens, une consommation insuffisante de boissons sont corrélées avec un risque accru de développer cette pathologie.

Une consommation d’aliments riches en sucres rapides, à charge glycémique et index glycémique élevés augmente l’incidence des calculs. Une alimentation riche en cholestérol (issu exclusivement des produits d’origine animale comme la viande, la charcuterie, le beurre, le fromage, les crustacés, etc.) ne serait pas associée à un risque accru de lithiase biliaire chez des sujets sains15.

Cependant, chez les personnes ayant des calculs, le métabolisme du cholestérol est altéré et, dans ce cas, la consommation d’aliments riches en graisses augmenterait la concentration de la bile en cholestérol et diminuerait la synthèse d’acide cholique, conduisant à une bile plus lithogène, c’est-à-dire plus susceptible de former des calculs16.

L’hypertriglycéridémie

Un taux élevé de triglycérides dans le sang peut en être également la cause.

Des carences nutritionnelles

Une faible consommation de vitamine B9, magnésium, calcium et vitamine C serait corrélée à une formation accrue de calculs17.

Un essai de 2004 a pointé du doigt des différences de statut micro-nutritionnel chez des patients atteints de lithiase biliaire versus sujets sains. Les patients atteints de cette pathologie présentaient un ratio vitamine E/ cholestérol plus bas, des concentrations moindres en bêta-carotène, vitamine C, glutathion, pyridoxyl-5-phosphate (coenzyme impliquée dans la synthèse du glutathion), folates (vitamine B9).

Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes quant au sélénium, ni à la vitamine B1218.

La sédentarité

L’activité physique joue un rôle protecteur19.

Le diabète

Le diabète et l’hyperinsulinémie augmentent le risque de survenue de cette affection. Certains auteurs avancent l’explication d’une stase biliaire provoquée par une diminution de la mobilité de la vésicule due à une neuropathie. De plus, l’hypertriglycéridémie est souvent associée au diabète et favoriserait la formation de calculs20.

Des maladies intestinales : maladie de Crohn, maladie cœliaque

Ces maladies génèrent une inflammation de l’intestin grêle, laquelle affecte la capacité de l’intestin à réabsorber les sels biliaires. L’insuffisance de ces sels au niveau de la vésicule est à l’origine d’une incidence plus élevée de calculs.

Des allergies ou hypersensibilités alimentaires

La vésicule peut être un organe cible de réactions allergiques, ce qui a été démontré dans des modèles animaux. Cette réaction se traduit par une réaction inflammatoire dans la vésicule caractérisée par de l’œdème, une hyperémie, une infiltration de globules blancs, plus une production accrue de mucus dans la vésicule biliaire. Les chercheurs parlent de " cholécystite allergique21 ".

De plus, la vésicule des personnes présentant des allergies ou des hypersensibilités alimentaires se viderait de façon retardée, ce qui favoriserait l’apparition de la cholélithiase.

Un essai mené sur des personnes atteintes de la maladie cœliaque a montré que les personnes saines et les personnes cœliaques, suivant un régime sans gluten, avait une vésicule qui se vidait de moitié en approximativement 20 minutes, alors que la vésicule des personnes cœliaques sans régime d’éviction se vidait en 2 heures et demie environ.

Dans un essai de 196822, un groupe de 69 patients atteints de cholélithiase symptomatique ou ayant subi une cholécystectomie et étant toujours symptomatiques, avaient suivi un régime particulier à base de bœuf, seigle, soja, riz, cerises, pêches, abricots, betterave et épinards, sans restriction des graisses alimentaires.

Après une semaine, les patients ont testé des aliments individuellement. Les aliments provoquant des symptômes de cholélithiase étaient écartés pendant plusieurs semaines. 100% des patients ont vu leurs symptômes disparaître au bout d’une semaine, avec une amélioration survenant en 3 à 5 jours.

Les aliments les plus allergisants étaient l’œuf, le porc et l’oignon. Cette étude suggère que les hypersensibilités alimentaires seraient un facteur important dans la cholélithiase. Plus récemment, l’hyperperméabilité intestinale a été mise en lien avec plusieurs maladies du système digestif, dont la formation de calculs23.

La résection iléale ou une maladie iléale

La résection iléale est une opération chirurgicale qui enlève la partie terminale de l’intestin grêle, aussi appelée iléon. Ces états entraînent un défaut de sécrétion des sels biliaires, qui solubilisent le cholestérol.

La nutrition parentérale

La nutrition parentérale est la nutrition artificielle par sonde ou par perfusion, rendue nécessaire par certaines maladies digestives ou par une dénutrition. Elle entraîne un jeûne prolongé. 100 % des malades en nutrition parentérale totale ont une lithiase vésiculaire au bout d’un mois.

Le jeûne prolongé

Il a les mêmes effets.

Certains médicaments

La prise de certains médicaments pourrait favoriser la lithiase biliaire : statines, pilule contraceptive, traitement hormonal substitutif de la ménopause, médicaments prescrits pour perdre du poids, etc.

Pour les calculs pigmentaires

Les facteurs de risque sont :

  • Des maladies générant une « hémolyse » ou destruction des globules rouges et une augmentation de la production de bilirubine, comme le paludisme.
  • L’anémie hémolytique chronique associée à un déficit en G6P ou "glucose-6-phosphate", déficit enzymatique qui entraîne une durée de vie plus courte des globules rouges et peut favoriser une hémolyse, en cas de maladies aiguës ou en cas d’absorption de médicaments oxydants. La G6P est une enzyme qui sert à protéger les globules rouges. Cet état est fréquent chez le afro-américains.
  • Les infections de la vésicule.
  • La sténose (ou rétrécissement) de la voie biliaire principale.
  • L’origine géographique : les personnes originaires d’Asie du Sud-Est sont plus touchées, ce qui est peut-être en lien avec des maladies parasitaires endémiques de ces zones.

Quel médicament ou traitement naturel peut être adapté, pour soigner la lithiase biliaire ?

Les conseils et traitements allopathiques

Dans le cas des calculs asymptomatiques

Les calculs découverts par hasard qui ne donnent pas lieu à des symptômes ne nécessitent aucun traitement. En effet, le risque de complication n’est pas prévisible.

Des médicaments contre la douleur

Le Diclofénac®, médicament anti-inflammatoire non stéroïdien, associé à un opioïde (morphine ou pethidine) sont des analgésiques prescrits pour calmer la douleur des crises aiguës de colique biliaire ou de cholécystite24.

L’ablation de la vésicule biliaire ou « cholécystectomie »

Cette opération chirurgicale est pratiquée le plus souvent par coelioscopie. La coelioscopie est l’examen de la cavité abdominale à l'aide d'un endoscope, appareil muni d’une mini-caméra et d'un dispositif d'éclairage, introduit à travers la paroi abdominale par une incision. Une ou plusieurs incisions sont pratiquées au niveau de l’abdomen et l’opération peut être assistée par ordinateur. Les patients peuvent sortir et récupérer rapidement après cette intervention.

Des troubles gastro-intestinaux, de type diarrhée, peuvent survenir rapidement après la cholécystectomie. A long terme, dans certains cas, la digestion est altérée.

Une revue portant sur 38 études relatives aux effets à long terme de la cholécystectomie, a montré que la douleur abdominale, symptôme principal ayant entraîné une cholécystectomie, pouvait persister dans 33% des cas (maximum) ou disparaître puis réapparaître à nouveau dans 14% des cas. La diarrhée était un symptôme reporté dans 85% des cas, la constipation dans 76% des cas. Des flatulences apparaissaient dans 62% des cas. Cependant, de grandes variations existaient entre ces différentes études25.

La lithotripsie

La lithotripsie est une technique qui vise à fragmenter ou à détruire les calculs, pour faciliter leur extraction ou leur passage par les voies biliaires ou pancréatiques, en utilisant des ondes de choc ultrasonores.

La lithotripsie est réservée aux calculs de grande taille ou de taille irrégulière. Il existe plusieurs méthodes : la lithotripsie mécanique, une technique intracorporelle, la lithotripsie électrohydraulique, la lithotripsie par laser et la lithotripsie par ondes de choc extracorporelles ou lithotritie extracorporelle (LEC).

La LEC est réputée efficace mais nécessite le placement de stents ou de drains pour extraire les fragments de calculs. Ces méthodes sont invasives et se pratiquent sous anesthésie générale26. Outre ce type de méthode invasive, pour traiter la lithiase biliaire, un traitement naturel adapté, peut être également envisagé.

La dissolution des calculs par des acides biliaires

L’acide ursodéoxycholique (UCDA) et l’acide chénodésoxycholique sont prescrits sous forme de médicaments pour dissoudre les calculs biliaires. Leur dissolution prend du temps : de six mois à deux ans selon leur taille27.

Ces substances causeraient des troubles gastro-intestinaux, chez certains sujets, et le taux de rechute après traitement serait élevé, jusqu’à 50% des cas après arrêt du traitement28.

Lithiase biliaire : quel traitement naturel ?

Les approches naturelles permettent principalement de prévenir l’apparition de calculs biliaires. Elles permettent d'enrayer la maladie lithiasique : la lutte contre l’inflammation et la restauration d’une composition normale de la bile.

L’activité physique

L’activité physique ludique modérée (marche rapide, randonnée, danse, etc.) est associée à un risque moindre de survenue de cette maladie et de cholécystectomie29 30.

L’alimentation

Outre un traitement naturel adapté, l'alimentation en cas de lithiase biliaire, doit être également surveillée.

Vous pouvez en apprendre davantage au sein de cet article : Calcul biliaire et alimentation.

La micronutrition

En plus d’une alimentation protectrice, la supplémentation en certains micronutriments, autre traitement naturel, aiderait à prévenir la lithiase biliaire : vitamine C, lécithine de soja et fer.

La vitamine C est le cofacteur d’une enzyme, la 7-alpha-hydroxylase, qui catalyse la conversion du cholestérol en acides biliaires. De ce fait, elle prévient la formation des calculs de cholestérol.

Une étude menée sur des chiens déficients en fer a montré qu’ils souffraient davantage de lithiase biliaire, même si le mécanisme exact d’action du fer n’est pas identifié.

La lécithine est très riche en phospholipides et les phospholipides accroissent la solubilité des sels biliaires. La supplémentation en lécithine accroît la concentration en phospholipides de la bile et diminuent sa lithogénicité.

La « cure Clarke » ou « cure d’Andrea-Moritz »

Le suivi d'une cure est également un traitement naturel intéressant, en cas de lithiase biliaire. Les cures suivantes peuvent être recommandées :

La cure Andrea-Moritz est parfois proposée comme thérapie naturelle contre les calculs. Elle consiste à suivre un protocole pour purger la vésicule et les voies biliaires des calculs. Elle repose notamment à ingérer un mélange d’huile d’olive et de jus de pamplemousse, après une période de préparation comportant l’ingestion quotidienne de jus de pomme et une purge de l'intestin31.

Les personnes évacuent le lendemain de la cure des amas sphéroïdes verdâtres, supposément des calculs. Dans de nombreux cas, un mieux-être est décrit par les personnes ayant suivi la cure dans les jours suivants.

L’efficacité de la cure Clarke pour l’évacuation des calculs est discutée.

Les calculs biliaires ont souvent des facettes et les matières expulsées pendant la cure n’ont pas cette particularité. Une étude a analysé les amas sphéroïdes évacués dans les selles et conclu que ces matières expulsées contenaient 75% d’acides gras et ne contenaient ni cholestérol, ni calcium, ni bilirubine. En fait, ces matières étaient de l’huile d’olive saponifiée grâce à l’interaction du jus de pamplemousse et des enzymes digestives, mais n’étaient pas des calculs32.

Une évaluation de l’efficacité de la cure a été réalisée par échographie sur des cas très ponctuels. Cette évaluation a confirmé dans un cas d’étude, la réduction du nombre de calculs et dans d’autres cas ponctuels, leur disparition33.

La cure Clarke présente des effets secondaires, comme de la diarrhée et des douleurs abdominales. En outre, il existe des risques théoriques de migration de calculs et d’obstruction des voies biliaires ou pancréatiques, dont la conséquence serait une urgence médicale (cholécystite ou pancréatite aiguë). Ces effets secondaires théoriques n’ont pas été constatés dans les études publiées.

En conclusion sur cette méthode, des recherches scientifiques complémentaires sont nécessaires.

L’homéopathie

L'homéopathie est également un traitement naturel de premier choix, en cas de lithiase biliaire.

Des remèdes homéopathiques comme Colocynthis, Chelidonium, Lycopodium, Carduus Marianus, Podophyllum, Calcarea carbonica à des concentrations spécifiques, agiraient sur les douleurs liées aux problèmes vésiculaires. Une étude indienne de 2020 portant sur 30 patients atteints de cholélithiase traités avec le remède homéopathique Feltauri, à raison de 6 fois 2 comprimés par jour pendant 6 mois, a montré une disparition complète de la douleur et des autres symptômes de la cholélithiase chez 28 des sujets34.

L’effet du remède homéopathique Hydrastis a été testé dans une étude conduite en 2016, avec également des résultats probants quant aux symptômes de cholélithiase35. Un cas de guérison est reporté dans une publication, suite à un traitement par Nuxvomica 30C36.

La phytothérapie préventive

La phytothérapie est également un traitement naturel efficace, en cas de lithiase biliaire.

Le café

Selon une étude de 2015, la consommation de café aurait des effets protecteurs, par plusieurs modes d’actions. Il stimulerait la production de cholécystokinine, favoriserait la contractibilité de la vésicule, améliorerait le fonctionnement de la muqueuse de la vésicule biliaire, diminuerait la cristallisation du cholestérol dans la bile et augmenterait la motilité intestinale.

L’effet protecteur serait corrélé à la quantité de café consommée quotidiennement et serait plus significatif chez les femmes que chez les hommes. Cependant, les résultats obtenus sont à prendre avec précaution car la plupart des calculs sont asymptomatiques37.

Le Curcuma (Curcuma longa)

Le Curcuma est une plante utilisée de longue date dans la médecine asiatique, ayurvédique et occidentale pour ses vertus bénéfiques sur le foie. Les molécules actives du Curcuma, curcumines et turmérones, ont des propriétés cholérétiques (qui favorisent la production de la bile), anti-oxydantes et anti-inflammatoires38.

Le totum des molécules du curcuma présente des propriétés antioxydantes, hépatoprotectrices, antistéatosiques, anti-inflammatoires, antifibrosiques, antitumorales, cholagogues (augmentent la sécrétion de bile), antilipidémiques39.

En médecine traditionnelle chinoise, le curcuma longa disperse l’énergie du foie et est inclus dans le remède pour la vésicule Li Dan Pai Shi Pian40. Il peut être associé au Mahonia aquifolium, pour soulager la congestion du foie aussi efficacement que le Buplèvre chinois41.

Il est intéressant pour la prévention des calculs mais ne doit pas être utilisé en cas de calculs biliaires infracentimétriques, en raison du risque de migration de ce type de calculs dans les voies biliaires ou pancréatiques.

Le Mahonia à feuilles de houx (Mahonia aquifolium)

Originaire du Nord-Ouest des Etats-Unis, le Mahonia à feuilles de houx est recommandé pour les pathologies de la vésicule42.

Le Mahonia aquifolium contient des alcaloïdes isolés de la Berbérine qui ont une forte activité inhibitrice de la lipo-oxygénase et des propriétés antioxydantes. La lipo-oxygénase est une enzyme qui catalyse la conversion de l’acide arachidonique en leucotriènes, des médiateurs impliqués dans l’inflammation et l’allergie. Les leucotriènes sont excrétés préférentiellement via la bile.

Une étude menée chez le chien de prairie a montré qu’un inhibiteur de la 5-lipo-oxygénase diminue, de façon significative, la formation de calculs de cholestérol. Des études supplémentaires sont requises pour savoir si le Mahonia aquifolium est efficace dans la prévention des calculs et/ ou dans le traitement de l’inflammation vésiculaire chez l'Homme43.

Le buplèvre chinois (Bupleurum chinense)

Aussi appelée « Chai Hu », cette plante de la pharmacopée chinoise a une affinité pour le foie. La racine de buplèvre chinois, selon les principes la médecine traditionnelle chinoise, « disperse l’énergie du foie, enlève a chaleur et soulage la congestion ».

Elle est incluse dans plusieurs formules classiques comme « Xiao Yao Wan », pour la « stagnation du Qi (énergie) du foie », « Long dan Xie GanWan », pour purger la chaleur du foie et de la vésicule, « Li Dan Pian », qui résout la chaleur humide du foie et de la vésicule. Les chercheurs ont détecté des saponines anti-inflammatoires dans différentes espèces de Bupleurum44 45‌‌.

Le « Coin grass »

Dans la tradition chinoise, une plante appelée « coin grass » ou « herbe à la monnaie » aurait des propriétés de dissolution des calculs46. En effet, il s'agit d'un traitement naturel intéressant, en cas de lithiase biliaire.

Cette appellation « herbe à la monnaie » peut se référer à 3 espèces différentes, avec des noms, une apparence et des propriétés similaires : Lysimachia christinae (Szechwan gold coin grass), Desmodium stryacifolium (copper coin grass) ou Glechoma hederaceae (golden coin grass).

Lysimachia christinae a des propriétés anti-inflammatoires et hépato-protectrices et est utilisée en cas d’empoisonnement par des champignons ou des poisons, en cas d’infections, de morsures de serpents et de calculs des voies biliaires et urinaires.

Le Desmodium stryacifolium est recommandé contre les calculs urinaires et biliaires et en cas d’hépatite47. Lysimachia et Desmodium stryacifolium sont incluses dans plusieurs préparations chinoises contre les calculs, dont une préparation appelée "Li Dan Pian48".

Glechoma hederaceae, aussi connue sous le nom « Lian Qian Cao » est prescrit dans les cas d’inflammation, de grippe, de blessures traumatiques et enflées.

Les plantes de la médecine traditionnelle chinoise

Des mélanges des plantes suivantes sont couramment utilisés en médecine traditionnelle chinoise contre la cholélithiase :Lysimachia christinae Hance, Scutellaria baicalensis Georgi, Citrus aurantium L, Artemisia capillaris, Forsythia suspensa, Lonicera japonica, Crataegus pinnatifida. L’évaluation de ces mélanges par une revue de littérature de 2013 traduit des biais méthodologiques et des difficultés d’interprétation quant à leur efficacité. En revanche, leur innocuité dans les conditions traditionnelles d’utilisation semble établie49.

Le Chancapiedra (Phyllanthus niruri)

Cette plante, dont le nom en espagnol signifie « qui brise la pierre » était utilisée par des indiens d’Amazonie, contre les calculs rénaux et vésiculaires. La plante entière ou seulement ses parties aériennes étaient utilisées sous forme d’infusions et de décoctions.

Des recherches récentes ont démontré ses propriétés anti-lithiasiques dans le traitement des calculs rénaux, ainsi que d’autres propriétés : antibactériennes, anti-oxydantes, hépatoprotectrices, anti-diabétiques. Des recherches sont nécessaires pour l’indication de Phyllanthus niruri dans les calculs biliaires.

Le Chrysanthellum (Chrysanthellum indicum)

Cette plante50 a des propriétés cholérétiques, hépatoprotectrices, antiradicalaires. Après traitement chronique, sous forme de décoction de 6 à 9 g de plantes sèche, 15 jours par mois pendant 3 mois, le Chrysanthellum indicum dissoudrait les calculs non calcifiés de taille inférieure à 3 mm de diamètre51.

Le Rowachol®

Le Rowachol® est une préparation qui contient six plantes riches en monoterpènes : menthol, menthone, pinène, bornéol, camphène, cinéole dans de l’huile d’olive. Le Rowachol® a été utilisé avec succès pour dissoudre partiellement ou totalement des calculs visibles à l’échographie, à la dose de 3 capsules de 100 mg par jour pendant six mois, chez 29% des patients.
Il s'agit également d'un traitement naturel adapté, pour traiter la lithiase biliaire.

Il a des propriétés cholérétiques (il stimule la production de bile par le foie) et inhibe la formation de cristaux de cholestérol dans la bile. Il peut être associé à l’acide chénodéoxycholique, dont il permet de réduire les doses tout en ayant une efficacité supérieure.

Ce produit est sur le marché depuis plus de 50 ans et aucun effet secondaire sérieux n’a été reporté.

Dans les essais conduits à une dose égale ou supérieure à 3 capsules par jour ou en association avec des acides biliaires, des complications liées à a migration d’un calcul ont été reportées. L’auteur conseille donc de n’utiliser cette méthode que pour les personnes ne pouvant pas être opérées.

L'acupuncture

L'acupuncture, traitement naturel, permet également de lutter contre la lithiase biliaire.

Selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise, la stagnation de l’énergie ou « Qi » du foie est traitée par acupuncture sur certains points précis : LIV-14 et GB-34.

La « chaleur humide » du foie et de la vésicule est traitée par acupuncture aux points GB-24, GB-34, Du-9, and SP-9. Dans une expérience menée sur des hamsters atteints de cholélithiase, l’acupuncture aux points GB-34, LIV14, et GB-24, a réduit la formation et le nombre de calculs, la quantité de cholestérol dans la bile et le plasma et a augmenté les niveaux d’acide cholique biliaire, ce qui la rend moins lithogène. Cet essai suggère que l’acupuncture pourrait avoir un effet bénéfique sur la composition de la bile52.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que la lithiase biliaire ?

Maladie de la vésicule biliaire, elle se définit par la présence de calculs dans la vésicule ou les voies biliaires.

Quel traitement naturel privilégier ?

- Homéopathie
- Phytothérapie
- Acupuncture
- Suivi d'une cure spécifique
- Supplémentation en certains nutriments

Quelles sont les autres recommandations?

- Pratique d'une activité physique modérée
- Consommation accrue de légumes, de fruits, de céréales complètes et de poisson


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Rédaction Doctonat