SIBO: quel régime alimentaire adopter?

-

SIBO ou Small Intestinal Bacterial Overgrowth, ce syndrome qui toucherait 10% de la population soit presque 6 millions de français ! Un chiffre qui alerte et qui incite la recherche à trouver des solutions, afin de soulager les symptômes de la maladie. Dans le cadre du SIBO, adopter un régime alimentaire adapté, s'avère efficace, tous les détails dans cet article.

Présentation

Tomates et ail: aliments recommandés dans le cadre d'un régime alimentaire anti-SIBO.

SIBO ou « small intestinal bacterial overgrowth » en anglais, est une maladie intestinale affectant plus particulièrement le petit intestin. Il survient généralement suite au développement anormal d’une bactérie dans le colon. Les conséquences sont multiples mais se caractérisent, la plupart du temps, par des diarrhées ou tout simplement des douleurs intestinales. Dans les cas les plus graves, cette pathologie induit une malnutrition, causée par la bactérie se nourrissant des nutriments ingérés. Pour les personnes souffrant de SIBO, un régime alimentaire adapté et une prise en charge diététique, prennent donc tout leur sens au vu des symptômes observés. 123456

Quels traitements?

Une alimentation adaptée permet de combattre la bactérie incriminée.
En cas de SIBO, la modification du régime alimentaire, ainsi qu'un traitement de type antibiotiques, sont à privilégier.

Dans les deux cas, il est vivement conseillé de consulter un médecin, pour le diagnostic et la prise en charge des traitements médicaux. Le diététicien permet quant à lui d'adapter correctement l’alimentation à la maladie.

SIBO et alimentation

Dans le cadre du SIBO, le régime alimentaire élimine graduellement certains aliments, dans le but de réduire l’inflammation digestive et limiter le développement de la bactérie logée dans les intestins.

Des aliments à éviter?

Dans certains cas, les sucres sont retirés de l’alimentation quand pour d’autres les FODMAPS au complet sont à éviter. Ce sont des glucides fermentescibles difficiles à digérer car ils fermentent dans le colon.

Lorsque les glucides sont difficilement digérés, ils fermentent et provoquent des troubles digestifs de types diarrhée et/ou ballonnements. Il est tout de même important de préciser que peu d’études permettent d’établir une diète bien précise en rapport avec le SIBO. En revanche, beaucoup de témoignages, de personnes ayant suivi les conseils, voient leurs symptômes diminuer. 7

Les grands principes

  • Avoir une alimentation équilibrée, riche en nutriments.
  • Fractionner l’alimentation en 6, voire 7 petits repas.
  • Avoir une hydratation suffisante avec 1,5 à 2 L d'eau par jour.
  • Éviter momentanément les glucides ou sucres "fermentescibles" .

Ce qu’il faut éviter

Pour lutter contre le SIBO, le régime alimentaire pauvre en FODAMPs a fait ses preuves.8 En effet, très utilisé dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable, il est recommandé également dans le traitement du SIBO. Éviter les aliments riches en glucides ou sucres "fermentescibles" , du moins durant un temps déterminé, permet d’améliorer la santé digestive.

Les sucres incriminés

  • Le fructose ou les fructanes retrouvés dans les fruits, les légumes ou encore le miel.
  • Le lactose, sucre naturellement présent dans le lait et par conséquent dans les produits laitiers à l’exception des fromages affinés.9
  • Le galactose.
  • Les polyols, très souvent utilisés comme édulcorants.

Qu'en est-il du gluten ?

En cas de SIBO, l'éviction du gluten au sein de son régime alimentaire, fait également partie de la stratégie de prise en charge. Peu d'études fiables évoquent les effets du gluten sur cette maladie. Cependant, on sait que généralement les personnes atteintes présentent une sensibilité plus importante au gluten.

Pour des individus déjà diagnostiqués intolérants au gluten, son éviction semble évidente pour ne pas aggraver l'état de santé général. En revanche, pour les patients ne présentant pas d'intolérance, il peut être possible de limiter voire supprimer le gluten de l'alimentation, de façon provisoire et d'observer une éventuelle amélioration des symptômes.

Cette éviction doit être bien évidemment suivie par un médecin ou un diététicien. En effet l'éviction d'aliments, quels qu'ils soient, accentue le risque de carences nutritionnelles. Ce qu'il faut éviter le plus possible dans le cadre de cette maladie.

Conseils nutritionnels

En dehors des aliments évoqués précédemment, le régime alimentaire dans le cadre du SIBO doit rester malgré tout varié. Assez restrictive par l’élimination des FODMAPs, cette modification de l'alimentation peut paraître assez difficile à suivre.

Or le régime sans FODMAPs se réalise par étape et n’est que conseillé en cas de période de crise. L’avis médical, est nécessaire avant toute démarche spécifique en lien avec l’alimentation. Le suivi nutritionnel est quant à lui vivement conseillé pour toute démarche diététique.

Dans le cadre du SIBO, un régime alimentaire riche en fibres et pauvre en glucides est donc privilégié. Le respect de l’équilibre alimentaire reste primordial, où toutes les familles d’aliments sont représentées (excepté les glucides, en fonction des périodes indiquées par le régime).10

Les probiotiques dans tout ça?

Les probiotiques sont des substances améliorant l’issu du transit intestinal. En les ingérant, ils favorisent le développement des bonnes bactéries et rétablissent la flore intestinale.

Pour les personnes souffrant de SIBO, la prise des probiotiques aiderait au rétablissement de la flore intestinale.11 Il est parfois démontré également, que les probiotiques sont davantage efficaces dans le traitement de cette maladie que les antibiotiques.

D’autres études, sont encore assez indécises sur les effets des probiotiques sur cette pathologie. Des études complémentaires sont encore nécessaires afin de confirmer leurs effets. Les conseils du médecin et du diététicien sont à recueillir dans tous les cas.12

Le cas des antibiotiques

Dans le traitement des symptômes du SIBO, il est vrai que les antibiotiques restent le premier axe de prise en charge.13Or l’alimentation adaptée constitue un complément augmentant l’efficacité des traitements médicaux, tout en ralentissant de l’avancée de la maladie.

Le suivi d’un équilibre alimentaire, l’éviction momentanée des FODMAPs, une hydratation suffisante, ainsi qu'un un régime alimentaire adapté peuvent représenter une arme considérable contre le SIBO.

D’où l’intérêt de combiner la prise en charge médicale à la prise en charge nutritionnelle. 14Cette alimentation peut se complémenter par des probiotiques comme évoqué précédemment. Ils aideraient à réduire l’intensité des symptômes de la maladie.

Précautions

L’exclusion de certains aliments de l'alimentation dans le cadre du SIBO est avant tout provisoire et à adapter en fonction de chaque situation et chaque cas de figure. Les FODMAPs notamment, sont à réintroduire dès la diminution voire la disparition des symptômes, afin de prévenir toute carence irréversible.

De plus, le régime alimentaire rattaché au SIBO tente uniquement de venir à bout des symptômes, elle ne permet pas d’éradiquer totalement la maladie ou d’en traiter les causes. De surcroît, l’avis et le traitement médical n’est pas à négliger. Il est donc important de discuter de la stratégie de prise en charge avec un médecin et un diététicien.

Petit déjeuner

Boisson chaude au choix (thé/café non sucré) + Oeuf brouillé et bacon

Ou

Cake à base de poudre d'amandes et pépites de chocolat noir

Collation

Oeuf mimosa

Déjeuner

Rôti de dinde et purée de pomme de terre

Diner

Salade de thon et roquette

Petit déjeuner

Pain d'épeautre, purée d'avocat, fêta et grenades

Déjeuner

Truite en papillote, petits légumes et riz sauvage

Collation

Yaourt nature, écrasé de fruits rouges et noix.

Diner

Soupe de potimarron, salade de fèves vertes, crudités et coppa

Collation

Pain de seigle et comté + salade de fruits frais

Liste des aliments

La liste ci-dessous correspond aux aliments autorisés ainsi que ceux à limiter voire à éviter dans le cadre de l'étape 1 du régime pauvre en FODMAPs. Lors de la phase 2, les aliments déconseillés pourront être réintroduits. 15

Autorisés

Fruits : banane, myrtilles, raisins, kiwi, citron, oranges, papaye, fruit de la passion, ananas, rhubarbe, framboises, fraises
Légumes : carottes, céleri, concombre, aubergine, haricots verts, pousses de bambou, laitue, panais, citrouille, courge, épinards, poivrons rouges, navet, courgettes, chou frisé Aromates : aneth, basilic, cerfeuil, ciboulette, coriandre, estragon, menthe, origan, persil, romarin, sauge, thym

Produits laitiers : lait sans lactose, fromage frais sans lactose, yaourt sans lactose, fromages affinés, creamcheese.
Céréales : avoine, quinoa, riz, millet, farine de maïs, produits sans gluten.
Fruits oléagineux : amandes, noix (brésil, pécan), noisettes, arachides.
Graines : lin, sésame, tournesol, pavot, courge, pignons de pin
Algues : laitue de mer, kombu, haricot de mer, wakamé, dulse, nori sushis, spiruline.
Condiments : gomasio, vinaigre de cidre, levure de bière, épices, moutarde.
Pomme de terre, patate douce.

Huiles oméga 3 : noix, chanvre, colza, lin, cameline, germe de blé
Huiles oméga 6 : olive, tournesol, carthame, sésame
Viandes blanches : veau, porc, lapin, volaille (poulet, poule, dinde, canard, pintade, pigeon), jambon blanc

Poissons maigres* : cabillaud, colin, églefin, limande, merlan, sole.
Poissons gras: hareng, maquereau, truite, sardine, saumon, thon.
Crustacés : huîtres, moules, coquilles St Jacques, calamars, crevettes, langoustine, langouste, homard
Œufs
Boissons : eau, thé noir, café, thé vert
*Les poissons contenant trop de toxiques ne sont pas énumérés.

A limiter

Fruits : en conserve
Légumes : petits pois, tomates, maïs
Produits céréaliers : pain blanc, pain au levain, galettes de sarrasin
Légumes secs : pois chiches et lentilles en conserve et égouttés
Graines : graines de linViande rouge : bœuf, cheval, agneau (2x/semaine maximum)

Produits sucrés : sucre, cassonade, sirop d'érable pur, sirop de maïs, mélasse de canne à sucre, sirop d'agave, confiture, marmelade, gelée.
Édulcorants : aspartame, saccharine, sucralose, stévia, acesulfame K, polyols.
Sel
Cacao

A éviter

Fruits : pommes, compote de pommes, avocats, mûres, litchi, poires, kakis, pastèques, abricots, cerises, mangues, nectarines, pêches, prunes, jus de fruits
Fruits secs : dattes, abricots, pruneaux, figues, raisins, bananes, mangue, ananas, pommes, cranberries, myrtille, goji
Légumes : artichauts, betteraves, asperges, brocolis, choux de Bruxelles, chou-fleur, fenouil, poivrons verts, poireaux, gombo, oignons, échalotes, purée de tomate, ail
Champignons : cèpes, shiitakes, girolles, mousserons…

Produits laitiers : lait, yaourt, fromage blanc, fromage frais.
Céréales : blé, seigle, orge
Boissons végétales : lait d’amande, d’avoine, de châtaignes, de coco, de chanvre, de graines de tournesol ou de sésame, lait d’épeautre, de kamut, de millet, de noisette, de noix, d’orge, de quinoa, de riz et de soja
Crèmes végétales : avoine, amande, riz, soja, noix de coco
Légumineuses : haricots (flageolet, azukis, bancs de Vendée, rouges), lentilles (vertes, corail), pois, fèves, pois cassés, pois chiche, soja

Sucre : sirop de maïs riche en fructose, miel, sirop de fructose, sirop d’Agave, mélasse de betterave sucrière, sorbitol, xylitol, dannitol, maltitol.
Pâtisserie/viennoiserie (fréquence limitée)
Céréales petit déjeuner : corn flakes, riz soufflé, coco krispies…
Céréales avec gluten (complètes) : blé, seigle, orge, triticale, épeautre, kamut.

Légumineuses : haricots (flageolet, azukis, bancs de Vendée, rouges), lentilles (vertes, corail), pois, fèves, pois cassés, pois chiche, soja
Fruits oléagineux : noix de cajou, pistache.
Fromage de brebis ou chèvre
Protéines concentrées végétales : seitan, tempeh, humus
Pain, galettes turques, bagel, naan, baguette blanche, pain libanais
Pâtes

Boissons : boissons sucrées, jus de fruits, cidre de pomme, café instantané, thé à la camomille ou au fenouil
Plats transformés et industriels (plats préparés, conserves, pain de mie, desserts, pizzas, mayonnaise et ketchup…)
Les conservateurs, exhausteur de gout, parfums de synthèse
Les fritures

L’huile d’arachide et l’huile raffinée
Toutes les graisses et huiles chauffées à plus de 110 / 120 degrés
Les aliments allégés

Graines germées : de légumineuses, de céréales, alfalfa, radis, brocoli, poireaux, moutarde, courge, persil, cresson, roquette, chou chinois, navet
Produits lactofermentés : choucroute, miso, tamari, kombucha, kéfir
Charcuterie : viande fumée, séchée ou salée, le jambon cru, le bacon, les lardons, les saucisses sèches, le saucisson, la viande des Grisons, ainsi que les hot-dogs et certaines saucisses
Vin/Bières/alcools forts


  • 1A diet low in FODMAPs reduces symptoms of irritable bowel syndromeEmma P Halmos  1 , Victoria A Power  2 , Susan J Shepherd  2 , Peter R Gibson  3 , Jane G Muir  3Affiliations  expandPMID: 24076059  DOI: 10.1053/j.gastro.2013.09.046
  • 2[Comparative clinical efficacy of a probiotic vs. an antibiotic in the treatment of patients with intestinal bacterial overgrowth and chronic abdominal functional distension: a pilot study][Article in Spanish]Luis Oscar Soifer  1 , Daniel Peralta, Guillermo Dima, Horacio BesassoAffiliations  expandPMID: 21381407
  • 3Gastrointestinal bacterial overgrowth: pathogenesis and clinical significanceAmit H. Sachdev and Mark Pimentelcorresponding authorAuthor information Copyright and License information DisclaimerAmit H. Sachdev, Cedars-Sinai Medical Center, Los Angeles, CA, USA;Contributor Information.corresponding authorCorresponding author.Email: gro.shsc@mletnemip
  • 4[Comparative clinical efficacy of a probiotic vs. an antibiotic in the treatment of patients with intestinal bacterial overgrowth and chronic abdominal functional distension: a pilot study][Article in Spanish]Luis Oscar Soifer  1 , Daniel Peralta, Guillermo Dima, Horacio BesassoAffiliations  expandPMID: 21381407
  • 5🔗 https://www.mangerbouger.fr/Les-recommandations
  • 6🔗 https://doctonat.com/regime-fodmaps/
  • 7🔗 https://doctonat.com/regime-fodmaps/
  • 8Short- and long-term effects of a lactose-restricted diet and probiotics in children with chronic abdominal pain: a retrospective studyL E Ockeloen  1 , J M Deckers-KockenAffiliations  expandPMID: 22500843  DOI: 10.1016/j.ctcp.2011.11.002
  • 9[Comparative clinical efficacy of a probiotic vs. an antibiotic in the treatment of patients with intestinal bacterial overgrowth and chronic abdominal functional distension: a pilot study]
  • 10A 14-day elemental diet is highly effective in normalizing the lactulose breath testMark Pimentel  1 , Tess Constantino, Yuthana Kong, Meera Bajwa, Abolghasem Rezaei, Sandy ParkAffiliations  expandPMID: 14992438  DOI: 10.1023/b:ddas.0000011605.43979.e1
  • 11Adike A, DiBaise J. Small Intestinal Bacterial Overgrowth. Gastroenterol Clin North Am. 2018;47(1):193-208. doi:10.1016/j.gtc.2017.09.008
  • 12Dukowicz AC, Lacy BE, Levine GM. Small intestinal bacterial overgrowth: a comprehensive review. Gastroenterol Hepatol (NY). 2007;3(2):112–122.
  • 13Hunter J. Elemental diet and the nutritional treatment of Crohn's disease. Gastroenterol Hepatol Bed Bench. 2015;8(1):4–5.
  • 14Pimentel, M., et.al. A 14-Day Elemental Diet Is Highly Effective in Normalizing the Lactulose Breath Test. Digestive Diseases and Sciences. 2004 49:73-77. doi:10.1023/b:ddas.0000011605.43979.e1
  • 15Sachdev AH, Pimentel M. Gastrointestinal bacterial overgrowth: pathogenesis and clinical significance. Ther Adv Chronic Dis. 2013;4(5):223–231. doi:10.1177/2040622313496126MLA
  • 16Vanner, S. (2008). The small intestinal bacterial overgrowth. Irritable bowel syndrome hypothesis: implications for treatment. Gut, 57(9), 1315–1321. doi:10.1136/gut.2007.133629
Fedwa Ayachi
Fedwa Ayachi, Auteur

Diététicienne Nutritionniste diplômée.