Sulforaphane : bienfaits et dosage

Présentation

Si tous les choux en sont riches, ce sont les pousses de 3 jours du brocoli qui en apportent le plus.
Tandis que les choux cuits n'en contiennent pas. L'enzyme transformant la glucoraphanine en ce composant est détruite par la chaleur et soluble dans l'eau.

Puissant antioxydant, il diffère néanmoins des antioxydants classiques.
En effet, après avoir piégé des radicaux libres, la plupart des antioxydants deviennent inactifs.
Or ce n'est pas le cas pour ce composé. Son activité antioxydante se poursuit.
D'autre part, il est capable d'induire les réactions de détoxification de la phase 2; une phase importante pour neutraliser les espèces réactives.

Propriétés et vertus

Anti-cancer

Plusieurs études ont montré que le sulforaphane est actif contre plusieurs formes de cancer, de son développement à sa prolifération¹‌.
Il agirait en protégeant l'ADN, en favorisant l'apoptose des cellules ainsi que par une activité anti-angiogenèse et anti-métastasique.

En effet, une des causes de mutation de l'ADN, est la présence de molécules électrophiles. Elles se fixent sur les doubles brins de l'ADN créant des erreurs de code génétique.
Seules, les enzymes de la phase 2 de détoxification sont capables de supprimer ces molécules électrophiles.
Or, cette molécule a la capacité de stimuler la synthèse de ces enzymes.

Ainsi, la consommation d'une boisson enrichie en extrait de pousses de brocoli inhibe l'action d'un oncogène responsable de tumeurs de la langue²‌.

D'autre part, le sulforaphane peut être également considéré comme un agent chiomioprotecteur par le fait qu'il agit :

• par l'activation des enzymes de détoxification de la phase 2 ;
• en réduisant l'activité des cytochromes P450 ;
• tout en réduisant la viabilité des cellules cancéreuses et leur prolifération ;
• et en induisant l'apoptose et l'autophagie.

Dans le cas du cancer du sein, il inhibe la croissance des cellules cancéreuses³‌.
Lorsqu'une chimiothérapie est nécessaire, il est observé une ostéolyse. Pris concomitamment, il entraîne une augmentation du volume osseux⁴‌.

Tandis qu'en régulant la composition du microbiote intestinal, en réparant sa muqueuse et en calmant l'inflammation chronique, il protège la vésicule biliaire des agents cancérigènes⁵‌.

Troubles neurologiques

Lors de troubles neurologiques (Parkinson, Alzheimer, Sclérose en plaques), plusieurs complications sont rencontrées : stress oxydatif, neuro-inflammation, dysfonctionnement des mitochondries, protéines tronquées, neurotoxicité...

Du fait de ses propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et antitumorales, le sulforaphane fait d'objet d'études dans les désordres neuronaux.

Ainsi, il est capable de pénétrer la barrière hémato-encéphalique et ainsi d'exercer in situ ses effets neuroprotecteurs⁶‌ qui sont :

• une détoxification ;
• une inhibition des composés électrophiles toxiques ;
• une protection contre le stress oxydant ;
• une réduction de la synthèse de protéines non fonctionnelles.

Maladie d'Alzheimer

Ainsi, sur un modèle animal, son injection intra-péritonéale pendant 4 mois⁶‌, inhibe l'agrégation des protéines et la formation de plaques d'amyloïde.
De même, le stress oxydatif observé dans la maladie d'Alzheimer baisse.
D'autre part, la viabilité des cellules neuronales et la longueur de leur dendrites étaient allongées. Tandis que le comportement dépressif et les difficultés d'orientation spatiale s'amélioraient dès le 7ème jour.
L'équipe de Zhang R.⁷‌ confirme ces résultats par son administration orale.
De plus, il observe que s'il protège de la formation des plaques d'amyloïde, il agit également sur le comportement cognitif et physique et réduit le stress oxydatif

Toujours par prise orale de sulforaphane (10 à 50 mg / kg), les capacités mnésiques et d'apprentissage s'améliorent parallèlement à une réduction des protéines agrégées au niveau de l'hypothalamus⁸‌.
Finalement, ce processus neuroprotecteur pourrait s'expliquer par un accroissement des protéines de choc thermique HSP ( heat shock protein).

Dans le cas du diabète 2, où le stress oxydatif est majeur et contribue aux déficits cognitifs et à la maladie d'Alzheimer, il est également retrouvé une agrégation protéique au niveau du pancréas.

Ainsi, cette pathologie bénéficie aussi des bienfaits du sulforaphane dès 28 jours par injection péritonéale⁹‌.

Maladie de Parkinson

Lors de la maladie de Parkinson, le stress oxydatif est accru et détruit les neurones dopaminergiques dans la substance Nigra.
De même, une supplémentation en ce composé protège de la dégénérescence et de l'apoptose, les neurones de la substance Nigra.
Ainsi, il ralentirait la progression de la maladie de Parkinson¹⁰‌.
D'autres études constatent que ses propriétés s'exercent en réduisant, le stress oxydatif, la neuro-inflammation et l'autophagie cellulaire¹¹‌.

Sclérose en plaques

Concernant la sclérose en plaques, elle est une maladie auto-immune par démyélinisation des gaines neuronales. Elle se caractérise par des troubles moteurs, une grande fatigue, des problèmes visuels, digestifs, de fertilité, une dépression...
L'injection péritonéale de sulforaphane à des souris inhibe le développement et la progression de la sclérose en plaques 48 après. L'inflammation induite par les cellules T de l'immunité diminue tandis que la concentration des cytokines anti-inflammatoires augmente.
De plus, son injection restaure l'intégrité de la barrière hémato-encéphalique, protégeant le cerveau de l'action des cellules immunitaires et inhibe le phénomène de démyélinisation¹²‌,¹³‌.

Autisme

De jeunes hommes autistes (13 à 27 ans) avec un autisme modéré à sévère, ont reçu un extrait de sulforaphane issu de pousses de brocoli.
Une supplémentation de 50-150 µmol pendant 18 semaines a amélioré significativement leur comportement, leur interaction sociale et leur communication verbale¹⁴‌.
D'autres auteurs¹⁵‌ confirment l'amélioration du comportement autistique avec une prise longue (28 semaines) de ce composé à la dose de 50 µmol pour 45 kg. Cependant, l'amélioration est visible dès 12 semaines¹⁶‌.

Les effets secondaires les plus souvent rencontrés par sa prise sont insomnie : prise de poids, vomissement, flatulences, constipation, diarrhée, augmentation de l'agressivité et des allergies saisonnières.

Ulcère gastrique

Il se montre efficace contre la bactérie Helicobacter Pylori responsable d'ulcères gastriques.
En effet, la consommation de 14, 28 ou 56 g de pousses de brocoli 2 fois par jour pendant 7 jours. A cette issue, 78% étaient négatifs au test antigénique et le restaient à 35 jours¹⁷‌.
Une autre étude¹⁸‌ observe une inhibition de la viabilité de H. Pylori. D'autre part, la muqueuse gastrique est mieux protégée contre le stress oxydatif provoqué par la bactérie.

Les différentes formes

En complément alimentaire

Vous pouvez bénéficier des bienfaits du sulforaphane en mangeant des crucifères et en particulier du brocoli, cru ou cuit à la vapeur douce.
Cependant, la quantité de glucosinates, précurseur de ce composant, est très variable d'un chou à un autre.
Alors qu'en complémentation, il s'agit d'un extrait standardisé. Cette forme vous garantit un apport constant et qualitatif. Ainsi, 1 gélule équivaut environ à 150 g de brocoli cru.

La dose s'exprime soit en glucosinolates, soit en extrait de brocoli titré en cette molécule. Cette dernière forme est préconisée.

Certification bio

Il s'agit d'une molécule, il ne peut pas être certifié bio. Cependant, il existe des compléments alimentaires, à base de brocoli bio, titrés en sulforaphane.

Posologie

25 à 60 mg / jour de principe actif, en cure de 3 mois renouvelable.

Précautions

Effets secondaires

Constipation, diarrhée, ballonnements… ont été retrouvés lors de l'étude sur les enfants autistes.

Contre-indications

Femmes enceintes et allaitantes
Enfant de moins de 12 ans
Troubles de la thyroïde

Interactions médicamenteuses

Aucune connue à ce jour.

Aliments riches en glucosinolates

Tous les crucifères, en particulier le brocoli sous sa forme crue.
Les pousses de 3 jours de graines de brocoli.

Questions fréquentes