Troubles bipolaires: causes et approches naturelles

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Le trouble bipolaire est une pathologie psychiatrique, qui se manifeste par des épisodes maniaques (périodes d'excitation) et des épisodes dépressifs (périodes d'abattement). La bipolarité est une maladie très invalidante. En France, 1 à 2,5 % de la population est concernée. En plus des traitements conventionnels, quel traitement naturel pourrait être envisagé en cas de troubles bipolaires?

Définition

Femme souffrant de troubles bipolaires: traitement naturel et causes.

Le trouble bipolaire est une pathologie psychiatrique classée parmi les 10 plus invalidantes selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Cette pathologie était dénommée autrefois «maladie maniaco-dépressive» ou «psychose maniaco-dépressive».

Elle se caractérise par une alternance d’épisodes maniaques ou hypomaniaque, périodes d’excitation, d’élévation de l’humeur, et d’épisodes de dépression, périodes d’abattement. Des périodes de rémission s’observent entre ces phases aigues.

Le mot « bipolaire » peut se comprendre comme « fluctuation de l’humeur entre deux pôles extrêmes ».

Prévalence

En France, les troubles bipolaires affectent entre 1 et 2,5% de la population, selon la Haute Autorité de Santé (HAS, 2015), soit entre 652 000 et 1 630 000 personnes.

Un malade sur deux fera une tentative de suicide, 15% décéderont par suicide.

Au niveau mondial, selon une étude de 20161, les troubles bipolaires concernaient 32,7 millions de personnes en 1990 et 48,8 millions en 2013, soit une augmentation de 49,1 %.

L’Afrique et l’Asie auraient des taux deux fois moins élevés que ceux d’Amérique du Nord et du Sud2.

Aux Etats-Unis, selon une étude se basant sur des chiffres 2001 à 2003, 4,4% des Américains adultes auraient connu un épisode de troubles bipolaires au cours de leur vie, la prévalence étant identique pour les hommes et les femmes.

2,9% des adolescents de 13 à 18 ans étaient atteints de troubles bipolaires, la prévalence étant plus élevée pour les filles (3,3%) que pour les garçons (2,6%)3.

Enfin, il touche indifféremment les hommes ou les femmes adultes.

Les symptômes

Les symptômes se déclarent le plus souvent à l’adolescence ou chez le jeune adulte. L’âge moyen de leur apparition est de 25 ans.

Il existe deux types de syndrome bipolaire.

  • Le type 1 est corrélé avec une alternance d’épisodes de manie intense et d’épisodes de dépression.
  • Le type 2 est corrélé avec une alternance d’épisodes d’hypomanie et de dépression sévère.

Les symptômes de la manie sont les suivants :

  • euphorie
  • exaltation
  • hyperactivité
  • augmentation de l’énergie
  • pensées et paroles se succédant à un rythme rapide
  • projets multiples et souvent irréalistes
  • confiance en soi augmentée
  • altération du jugement
  • idées de grandeur
  • insomnie, diminution du besoin et du temps de sommeil
  • irritabilité
  • perte d’appétit
  • désinhibition
  • comportements à risque : dépenses financières excessives, jeu,alcool, drogue, sexualité, etc
  • parfois, délires ou hallucinations (auditives le plus souvent)

Les symptômes de l’hypomanie sont les suivants :

  • sentiment d’euphorie
  • hyperactivité
  • construction de nombreux projets, le plus souvent irréalistes
  • insomnie
  • hypersexualité (parfois mais pas systématiquement)

Les symptômes de la dépression sont les suivants :

  • tristesse
  • repli sur soi
  • sentiment de culpabilité
  • fatigue, manque d’énergie
  • ralentissement psychomoteur (affectant la pensée et les mouvements)
  • hypersomnie (temps de sommeil augmenté)
  • difficultés de concentration
  • anhédonie (perte du plaisir ou d’anticipation du plaisir pour des activités habituellement appréciées)
  • troubles de l’appétit
  • idées morbides et suicidaires
  • suicide, dans les cas extrêmes

Une manifestation extrême de la dépression est la catatonie, qui est un état à la fois psychique (passivité, refus) et moteur (raideur corporelle généralisée, parfois hypersalivation et transpiration excessive).

Entre deux épisodes aigus s’observent des périodes d’accalmie, d’humeur stable, appelées « euthymie » ou « normothymie ». Ces périodes, qui peuvent être de courte durée ne sont pas des périodes de total retour à la normale. Des symptômes résiduels sont éventuellement présents : anxiété, troubles du sommeil, troubles de la concentration ou de la mémoire, hyper-réactivité émotionnelle.

Dans la bipolarité de type 1, les phases maniaques durent au moins une semaine.

Dans la bipolarité de type 2, la personne bipolaire subit au moins un épisode dépressif qui dure 15 jours minimum, suivi d’un épisode hypomaniaque qui dure au moins 4 jours consécutifs.

La maladie est qualifiée de « troubles bipolaires à cycles rapides » lorsqu’il y a au moins quatre épisodes maniaques et/ou dépressifs par an et cette situation concernerait de 12% à 24% des cas4.

Les personnes bipolaires éprouvent de grandes difficultés à maîtriser leurs émotions. Les retentissements des troubles bipolaires sur la vie sociale, familiale et professionnelle sont très invalidants. Le risque de suicide5 est de 20 à 30 fois plus élevé que dans la population générale, surtout pour la bipolarité de type 2.

Enfin, il semble exister un lien entre créativité et bipolarité. Les personnes atteintes de bipolarité sont sur-représentées dans les professions ou occupations créatives : artistes, écrivains, scientifiques, etc6.

Le diagnostic

Le diagnostic est réalisé par un médecin ou un psychiatre. Il repose sur l’observation de fluctuations importantes de l’humeur, avec une alternance des périodes de manie ou d’hypomanie avec des périodes de dépression et des périodes d’humeur stable et normales.

La catégorisation des différents types de bipolarité se fait en référence au DSM-5 : « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » ou « Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux », publié par l'American Psychiatric Association en 2013

Le diagnostic est difficile à établir car d’une part les personnes atteintes ne consultent pas forcément leur médecin, d’autre part l’alternance des périodes symptomatiques est difficile à repérer. De ce fait, le diagnostic est souvent tardif, survenant en général plusieurs années après le début des symptômes.

Les facteurs de risque

Intrinsèques

Les facteurs intrinsèques sont propres à l’individu.

L’hérédité

La mutation de plusieurs gènes est corrélée avec l’apparition de troubles bipolaires. Les enfants d’un ou de deux parents bipolaires ont un risque plus élevé que la population générale de développer la maladie à leur tour, un risque sur deux si les deux parents sont atteints.

Certaines études récentes indiquent que l’apparition des symptômes serait corrélée à la fois à un polymorphisme génétique et à des facteurs environnementaux. Autrement dit, les gènes incriminés peuvent s’exprimer, ou non7.

L’hémochromatose

Cette maladie d’origine génétique se traduit par des taux de fer sérique élevés. Et le fer en excès catalyse la réaction de Fenton qui produit des radicaux libres. Il est associé à un stress oxydatif important, qui touche l’ensemble des organes, y compris le cerveau.

Le fer, à des niveaux physiologiques, induit la production dans la microglie d’acide quinolinique, la microglie étant l’ensemble des cellules de défense du système nerveux central (cerveau et moëlle épinière). Or, cette molécule, l’acide quinolinique, est retrouvée en grande quantité dans certaines zones du cerveau8 des personnes suicidaires.

L’acide quinolinique se fixe aux récepteurs NMDA, récepteurs au glutamate, neurotransmetteur excitateur du système nerveux central lié à la douleur. A doses élevées, l’acide quinolinique induit une réaction excito-toxique.

Par ailleurs, l’acide quinolinique interviendrait dans une voie métabolique, dite des kynurénines, confisquant du tryptophane pour le précipiter dans cette voie. Or, le tryptophane est le précurseur de la sérotonine, neurotransmetteur du bonheur et du bien-être, la sérotonine étant le précurseur de la mélatonine, neurotransmetteur impliqué dans le sommeil et les rythmes chronobiologiques.

Un traitement de l’hémochromatose est la phlébotomie (saignée sous prescription médicale). Certaines publications suggèrent que l’association phlébotomie plus adjonction de mélatonine pourraient être utilisées comme traitement des troubles bipolaires associés à l’hémochromatose9.

Extrinsèques

Les facteurs de risque extrinsèques sont :

Un traumatisme durant l’enfance

Cela peut être de la maltraitance, un abus sexuel mais aussi la perte d’êtres chers, etc.

Le stress, le burn-out

Le stress est un facteur de risque important. Il dérègle les circuits hormonaux et les neurotransmetteurs : taux de cortisol élevé puis épuisement du cortisol dans le cas du burn-out. Le stress est en lien avec la dépression et il induit une baisse de l’immunité, qui peut rendre la personne plus sensible à des agents infectieux.

La consommation de cannabis

Selon une méta-analyse de 2019, 24% des personnes atteintes de troubles bipolaires consommeraient du cannabis, cette corrélation étant plus élevée chez les hommes jeunes, célibataires, avec parfois un niveau d’éducation moindre. Cette fraction des personnes bipolaires connaît aussi une apparition précoce des symptômes, une utilisation de substances addictives (tabac, alcool ; etc) et un taux de tentatives de suicide élevé10.

Des complications durant la grossesse ou l’accouchement

Une hypothyroïdie de la mère pendant la grossesse11, ou encore une atteinte de la mère par le virus de la grippe12 ou la toxoplasmose13 ont été envisagés comme facteurs favorisants de la bipolarité chez l’enfant. 

Les explications physiologiques

La place de l’hérédité

Le rôle de l’hérédité semble clairement établi en tant que facteur de vulnérabilité. Les gènes en cause sont relatifs à différents neurotransmetteurs et au système immunitaire. Voici quelques exemples :

  • Gènes codant pour l’enzyme catéchol-O-méthyltransférase ou «COMT», une enzyme qui dégrade les catécholamines comme la dopamine, l’épinéphrine et la norépinéphrine.
  • Gènes codant pour le facteur neurotrophique issu du cerveau ou BDNF pour « brain-derived neurotrophic factor », molécule qui encourage la croissance et la différenciation de nouveaux neurones dans le système nerveux central (cerveau et moëlle épinière) et périphérique (nerfs périphériques).
  • Gènes codant pour la protéine FK506-binding protein 5 (FKBP5), protéine liée aux récepteurs aux glucocorticoïdes, comme le cortisol, hormone anti-inflammatoire produite naturellement par le corps en situation de stress chronique14.
  • Gènes codant pour des récepteurs à la mélatonine. Une perte de mélatonine contribuerait à la dérégulation des rythmes circadiens et du sommeil, symptômes que l’on observe dans la bipolarité15 16.
  • Gène codant pour la Méthylène-Tétrahydrofolate réductase, enzyme impliquée dans le métabolisme des folates (vitamine B9)17.
  • Gènes codant pour les canaux transmembranaires à potassium.

Ces canaux présents dans les membranes cellulaires des neurones permettent la génération d’un courant électrique très faible dans les neurones appelé potentiel d’action et la propagation de l’influx nerveux. Ces canaux seraient dysfonctionnels chez les bipolaires en raison de mutations génétiques. Les sorties de potassium seraient accrues, limitant l’excitation neuronale.

Cependant, quelles que soient les mutations, il semble qu’elles ne mènent à l’apparition des troubles qu’en conjonction avec des facteurs environnementaux comme la consommation de cannabis, le stress, un traumatisme durant l’enfance, des agents infectieux, des complications durant la grossesse18, etc.

Des modifications du cerveau

Des modifications anatomiques, fonctionnelles et biochimiques s’observent dans le cerveau des personnes présentant une bipolarité.

Des modifications anatomiques

L’hippocampe, zone profonde du cerveau appartenant au système limbique, impliquée dans la mémorisation et l’orientation spatiale, apparaît plus petit chez les personnes bipolaires.

L’amygdale, zone du système limbique située en avant de l’hippocampe, est également de plus petit volume et ce, de façon encore plus marquée que l’hippocampe.

L’amygdale fonctionne comme un système d’alerte, impliqué dans la reconnaissance des stimuli sensoriels, dans l’apprentissage associatif et dans les réponses comportementales et végétatives associées à la peur, à l’anxiété et au plaisir.

Ces modifications anatomiques touchent les adultes et les adolescents, elles apparaîtraient rapidement dans l’évolution de la maladie19. Chez les patients ayant fait plusieurs épisodes, le cervelet présenterait aussi des anomalies20.

Chez les patients ayant fait plusieurs épisodes maniaques, les ventricules apparaissent plus larges. Plusieurs zones du cerveau sont suractivées: l’amygdale, le striatum et le thalamus21.

Des modifications biochimiques

Dans les troubles bipolaires, la production et la transmission de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline, le glutamate et l’acide gamma-amino-butyrique (GABA) sont affectées.

Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques produites par des neurones et agissant sur d’autres neurones. Ils sont libérés dans un espace entre deux neurones appelé synapse. On parle de neurone pré-synaptique et de neurone post-synaptique.

La sérotonine est un neurotransmetteur associé au bien-être, au bonheur. Elle contribue à la régulation de la température, au sommeil, à l’humeur, à l’appétit et à la douleur. La dépression, les compulsions alimentaires, les comportements impulsifs, le suicide et l’agressivité seraient liés à des déséquilibres de la sérotonine. La sérotonine est produite à partir de l’acide aminé tryptophane.

La dopamine est un neurotransmetteur, de la famille des catécholamines, associé à l’énergie, à la vigilance, au contrôle du mouvement et de la posture, au renforcement positif, à la dépendance.

La noradrénaline ou norépinéphrine,qui fait aussi partie de la famille des catécholamines, est associée à l’excitation, la vigilance, l’apprentissage, le réveil, le sommeil, le rêve et les cauchemars, les circuits de la mémoire en lien avec le stress chronique. Dans le sang, elle se comporte comme une hormone qui contracte les vaisseaux sanguins et augmente la fréquence cardiaque.

Dopamine et noradrénaline sont produites à partir de l’acide aminé tyrosine, la dopamine étant le précurseur dela noradrénaline.

L’acétylcholine est un neurotransmetteur excitateur très répandu impliqué dans la mémoire, l’apprentissage, l’éveil, l’attention, la colère, l’agression, la sexualité et la soif, dans le système nerveux central et dans l’activité musculaire et les fonctions végétatives dans le système nerveux périphérique.

Le glutamate est le neurotransmetteur excitateur le plus important du cerveau. Il est impliqué dans la douleur centrale chronique.

Le GABA ou acide gamma-aminobutyrique, est un neurotransmetteur inhibiteur très répandu dans le cortex cérébral. Il contribue au contrôle moteur, à la vision et d’autres fonctions. Il régule l’anxiété.

Dans les phases dépressives de la maladie, les niveaux de sérotonine, de dopamine et de noradrénaline sont diminués. Les niveaux de GABA faibles créent de l’anxiété.

Dans les épisodes de manie, les taux de dopamine, noradrénaline et glutamate sont élevés.

Dans les deux phases, manie et dépression, les taux d’acétylcholine sont élevés.

Le glutamate et la glutamine sont impliqués. Au niveau du cortex frontal, on trouve des niveaux de glutamate plus élevés chez les patients bipolaires22. On ne sait pas si les dérèglements des neurotransmetteurs sont une cause ou une conséquence des troubles bipolaires, mais les médicaments ciblent leur rééquilibrage.

Les chercheurs pensent aussi que les neuropeptides (endorphines, somatostatine, vasopressine et ocytocine) pourraient jouer un rôle important dans l’étiologie des troubles bipolaires.

Le rôle de l’hypothyroïdie

Certains chercheurs incriminent le rôle de l’hypothyroïdie23, ou niveaux d’hormones thyroïdiennes trop bas, dans l’apparition des troubles de l’humeur. La thyroïde régule le métabolisme du corps et les productions hormonales.

Les hormones thyroïdiennes, produites sur commande de l’hypophyse, elle-même sous contrôle de l’hypothalamus, augmentent l’intensité du métabolisme et la production des catécholamines (dont dopamine et noradrénaline). Des modifications infimes du fonctionnement de l’axe hypothalamus-hypophyse- thyroïde pourraient influer le cours de la maladie bipolaire.

La dépression est fréquemment associée à l’hypothyroïdie, tandis que l’élévation de l’humeur est liée à l’hyperthyroïdie. Traiter l’hypothyroïdie pourrait améliorer les symptômes de la dépression. A contrario, le lithium, qui a des effets anti-thyroïde, améliore les symptômes de la manie, mais il aggraverait l’hypothyroïdie. Cette théorie est supportée par le fait que la moitié des patients bipolaires à cycle rapide sont en hypothyroïdie.

Certains chercheurs conseillent de donner de fortes doses de thyroxine (ou T4) aux patients qui ne répondent pas aux traitements classiques.

Inflammation, troubles de l’immunité et stress oxydatif

La bipolarité est associée à une dysfonction physiologique importante, incluant l’inflammation chronique et un stress oxydatif élevé.

De nombreuses études épidémiologiques montrent que les troubles bipolaires sont fortement associés à une dérégulation du système immunitaire, se traduisant par exemple par des maladies auto-immunes, des infections chroniques, des maladies cardiovasculaires ou des maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité.

Les niveaux de cytokines, qui sont des médiateurs chimiques de l’inflammation corrélés à une inflammation chronique de bas grade, sont élevés chez les personnes souffrant de bipolaritéet augmentent pendant les épisodes de manie ou de dépression.

Plusieurs mécanismes pourraient expliquer la relation bidirectionnelle entre la bipolarité et les troubles de l’immunité :

  • des modifications des monoamines (dont catécholamines et sérotonine) induites par les cytokines pro-inflammatoires (messagers chimiques de l’inflammation);
  • une augmentation du stress oxydatif;
  • une suractivation pathologique de la microglie, ensemble des cellules de défense immunitaire du système nerveux central;
  • une suractivation de l’axe Hypothalamus- hypophyse-surrénales;
  • une altération de l’axe microbiote-intestin-cerveau;
  • des modifications immunitaires liées au sommeil : l’immunité est plus faible à cause du manque de sommeil.

Suite à ce constat, des essais cliniques ont été menés avec des traitements anti-inflammatoires, qui ont montré des effets positifs de ces derniers. Cependant, des recherches approfondies sont nécessaires24.

Des agents infectieux incriminés ?

L’exposition périnatale à des agents infectieux, chez la mère pendant la grossesse ou chez le bébé peu de temps après la naissance, a été très largement interrogée.

Les agents infectieux suspectés sont le Cytomégalovirus (CMV), le virus d’Epstein-Barr (EBV), les virus de l’Herpès (Herpes simplex virus 1 et 2, HSV-1 et HSV-2), le virus Human herpes virus-6 (HHV-6), la varicelle (Varicellazoster virus VZV), le virus de la grippe (Influenza), la toxoplasmose (protozoaire Toxoplasma gondii).

L’hypothèse virale ne donne pas de conclusions claires à ce jour25. Par contre, il semble exister un lien entre la toxoplasmose et la bipolarité26.27

La toxoplasmose est une infection parasitaire causée par un protozoaire, Toxoplasma gondii, qui affecte l’humain en tant qu’hôte secondaire, l’hôte définitif étant le chat ou un autre Félidé. Toxoplasma gondii se transmet principalement par voie materno-fœtale ou par ingestion d’aliments contaminés. L’exposition précoce à Toxoplasma gondii prédisposerait au développement de la bipolarité, bien que les mécanismes physiopathologiques ne soient pas encore élucidés.

Le rôle du microbiote, l’axe « microbiome-intestin-cerveau »

De récentes recherches28 pointent du doigt le rôle du microbiome. Le microbiome intestinal humain comporte une grande variété de microorganismes (bactéries, champignons, virus) en équilibre dynamique. Chez les personnes bipolaires, le microbiome présente une diversité microbienne moindre.

Une inflammation et une perméabilité intestinale seraient présentes, avec des conséquences importantes sur la physiologie générale : des translocations d’agents infectieux seraient possibles de l’intestin vers le sang. De même, la perméabilité intestinale accrue serait associée à une perméabilité accrue de la barrière hémato-encéphalique, barrière située entre le sang et le cerveau.

Les microorganismes intestinaux produisent des hormones, des cytokines, des neurotransmetteurs (GABA, sérotonine, norépinéphrine, dopamine, histamine et acétylcholine). Ils interagissent avec le système nerveux central à travers le système endocrine, le système nerveux entérique, le nerf vague, le système immunitaire.

Selon une récente publication29, la prise d’antibiotiques (quinolones, macrolides) peut déclencher des épisodes d’hypomanie ou de manie, ce qui corrobore cette hypothèse du lien entre microbiome et cerveau.

Le microbiome pourrait aussi réguler l’expression de gènes facteurs de risque de la bipolarité : on parle de modification épigénétique30 31.

Des carences nutritionnelles

Les vitamines B6, B9, B12 et la S-adénosyl-méthionine (SAM)

Les personnes bipolaires ont des taux de folates ou vitamine B9,  vitamine B12 et SAM plus basses que la population générale, en lien entre autres avec une cause génétique32 33.

Les vitamines B6, B9, B12 sont des facteurs de méthylation (ajout d’un groupement CH3 sur une autre molécule). Ils jouent avec la S-adénosylméthionine, composé soufré, un rôle dans la synthèse de la noradrénaline et de l’acétylcholine et dans la qualité des phospholipides des membranes neuronales, améliorant la transmission34.

Les oméga-3 et la vitamine D

La carence en vitamine D est fréquente dans la population française (de l’ordre de 80% des français)35.

Selon une étude de 2016 menée sur un échantillon de personnes bipolaires ou présentant d’autres affections psychiatriques, la carence en vitamine D serait 4,7 plus fréquente chez ces personnes36.

Selon une hypothèse proposée en 2015, des niveaux insuffisants de vitamine D et d’acides gras oméga-3, en combinaison avec des facteurs génétiques, à certaines périodes clés du développement de l’individu, mèneraient à une dysfonction du métabolisme de la sérotonine. Ceci pourrait être un des mécanismes explicatifs d’un niveau trop faible de sérotonine dans le trouble bipolaire et la dépression.

En effet, vitamine D et acides gras oméga-3 (acide eicosapentaénoïque EPA et acide docosahexaénoïque DHA) agiraient de concert pour permettre la synthèse, le relargage et l’action de la sérotonine dans le cerveau.

La sérotonine du cerveau est fabriquée à partir du tryptophane par une enzyme, la « tryptophane hydroxylase-2 », qui est activée par la vitamine D.

L’EPA augmenterait la relargage de sérotonine par les neurones pré-synaptiques en réduisant les prostaglandines de la série E2 (pro-inflammatoires) et le DHA influencerait les récepteurs de la sérotonine en augmentant la fluidité de la membrane cellulaire dans les neurones post-synaptiques.

Cette hypothèse suggère que l’optimisation de la vitamine D et des acides gras oméga-3 pourrait prévenir et moduler la sévérité des dysfonctions cérébrales dans plusieurs affections psychiatriques dont la bipolarité37.

La dysfonction mitochondriale ?

Les mitochondries sont des organites vitaux dans nos cellules, qui se comportent comme de petites centrales énergétiques. Un patient sur 5 atteint d’une maladie mitochondriale présente un trouble bipolaire.

Les mitochondries, sous l’effet d’une mutation de leur ADN, retiennent moins bien le calcium, ce qui provoquerait un taux élevé de renouvellement de la sérotonine (hypersérotoninergie) dans certaines zones du cerveau, se traduisant par un état euphorique. Mais encore une fois, un matériel génétique mitochondrial muté ne signifie pas forcément apparition de la maladie38.

Au final, la bipolarité apparaît comme une maladie multifactorielle, comportant des facteurs génétiques prédisposants (ADN nucléaire et mitochondrial) et dans laquelle des facteurs environnementaux, comme le stress, des carences, l’hypothyroïdie, des agents toxiques, voire des agents infectieux joueraient un rôle décisif.

Les traitements allopathiques

En plus du traitement naturel des troubles bipolaires, il existe de nombreux traitements allopathiques. Découverte.

La psychothérapie

Le traitement allopathique repose premièrement sur un accompagnement psychologique par un psychologue ou un psychiatre. Le suivi psychologique permet de limiter les symptômes et d’aider le patient à reconnaître et à anticiper les changements de phase.

L’hospitalisation peut s’avérer nécessaire, parfois sous contrainte dans le cas où la sécurité du patient ou de son entourage est menacée.

Les médicaments

Des médicaments parmi les suivants sont prescrits pour diminuer les symptômes et stabiliser la maladie :

  • Les anxiolytiques, comme les benzodiazépines, agonistes du GABA (« qui imitent » son action) qui sont inhibiteurs, calmants, anti-anxiété.
  • Les antidépresseurs lors des épisodes dépressifs. Ce sont surtout des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS), qui ont pour effet d’augmenter les concentrations synaptiques en sérotonine.

Sont aussi utilisés les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa), les antidépresseurs imipraminiques (diminuent le recaptage présynaptique de la noradrénaline et de la sérotonine) et les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO). La monoamine oxydase est une enzyme qui dégrade la dopamine, l’adrénaline, la noradrénaline et la sérotonine. Les IMAO bloquent cette enzyme et permettent donc à une plus grande quantité de sérotonine et noradrénaline de rester disponible.

  • Les antipsychotiques pour le traitement des phases maniaques, qui sont en général des antagonistes des récepteurs dopaminergiques, qui agissent en bloquant l’action de la dopamine sur son récepteur.
  • Le Lithium, thymorégulateur, ce qui signifie régulateur des troubles de l’humeur. Il est réputé efficace en monothérapie (pris seul) aussi bien sur les phases maniaques que dépressives.

Le lithium est un élément simple proche du sodium et du potassium. Son mécanisme d’action est mal connu. Il altèrerait le transport du sodium à travers les membranes neuronales et donc la conduction nerveuse. Il agirait sur la réception de neurotransmetteurs dans la membrane post-synaptique. Il augmenterait l’activité sérotoninergique.

Il est moins prescrit récemment en raison d’une potentielle toxicité aux doses efficaces. Il aurait une action anti-thyroïde.

  • Les anti-épileptiques comme le Valproate (Depakote), la carbamazépine (Tegrétol), la Lamotrigine. Ces médicaments ont un effet anti-manie et de prévention des rechutes. Ils diminuent l’excitabilité neuronale en renforçant d’une part la transmission GABAergique et en inhibant les canaux ioniques à sodium et surtout à calcium (impliqués dans la transmission de l’influx nerveux).
  • Les neuroleptiques agissant comme thymorégulateurs (régulateurs des troubles de l’humeur) pour la prévention et la stabilisation : Olanzapine (Zyprexa), Aripiprazole (Abilify), Quiétapine (Seroquel). Ils sont utilisés en phase aigüe pour un contrôle rapide des symptômes (agitation, impulsivité, agressivité) ou mixte.

La Quiétapine agit sur un large éventail de récepteurs à des neurotransmetteurs, comme antagoniste à la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline, l’histamine.

  • Les sédatifs, calmants, agissent sur des récepteurs GABA ou d’autres récepteurs. Ils sont prescrits dans les phases de manie, pour l’agitation et l’anxiété pendant la journée.
  • Les hypnotiques, ou somnifères, sont utilisés pour traiter l’insomnie sévère qui accompagne les phases de manie.

Les anti-psychotiques sont souvent utilisés avec les thymorégulateurs.
Les antidépresseurs pourraient accélérer les cycles manie/ dépression, voire déclencher des phases de manie chez les personnes bipolaires de type 139.
Les neuroleptiques feraient prendre du poids et certains contribueraient même à l’apparition du diabète40.

Enfin, certains chercheurs estiment que le dépistage de la toxoplasmose est pertinent ainsi que l’utilisation de traitements anti-toxoplasmiques chez les personnes bipolaires. Le Valproate (Dépakine) est le stabilisateur de l’humeur avec l’activité anti-toxoplasmique la plus importante41 42.

L’électro-convulsivothérapie

« L’électro-convulsivothérapie », autrefois appelée « sismographie » ou encore « traitement par électrochocs » consiste à appliquer des courants électriques brefs au moyen d’électrodes sur le crâne du patient, de manière à obtenir une crise épileptiforme de courte durée.

Cette thérapie est réservée aux cas de bipolarité les plus sévères et résistants aux médicaments. Elle requiert l’autorisation du patient et se fait sous anesthésie générale. Bien que cette technique soit réputée sûre dans les protocoles actuels, elle souffre d’une mauvaise réputation et son mode d’action reste incompris.

Un essai a été conduit en 2017 sur 522 patients atteints de bipolarité sévère et résistante aux médicaments. Ces patients étaient soit en phase de manie, d’épisode mixte, de dépression ou de catatonie43. Une amélioration significative a été obtenue dans 2/3 des cas et dans 80% des cas de catatonie.

Tous ces traitements permettent de stabiliser la maladie et d’en limiter les symptômes mais pas d’en guérir. Des symptômes résiduels sont présents chez 54 à 68% des patients traités44. 60% ont des effets secondaires des médicaments, 60% expérimentent des rechutes d’épisodes maniaques ou dépressifs45.

En plus des traitements médicamenteux, il existe également des approches naturelles, pour diminuer les symptômes de cette maladie: quel traitement naturel envisager en cas de troubles bipolaires?

Troubles bipolaires: quel traitement naturel?

Toutes les approches citées ci-après sont des approches complémentaires46. Il est important pour les personnes atteintes de bipolarité de ne pas interrompre un traitement médicamenteux sans avis médical.

L’approche dite « intégrative »qui combine les traitements médicamenteux et les approches complémentaires, est une méthode novatrice dans la lutte contre les troubles bipolaires, principalement étudiée et utilisée aux Etats-Unis et dans les pays anglo-saxons. Aux Etats-Unis, 40% des personnes bipolaires utilisent les approches complémentaires.

Les conseils sont différents selon la phase traversée par le patient (manie, euthymie ou dépression) et sont à individualiser. Un suivi médical rapproché est requis47. Quel traitement naturel envisager en cas de troubles bipolaires?

L’importance du soutien social et affectif

Les personnes bien entourées s’en sortent mieux. C’est une évidence mais il est nécessaire de le rappeler.

L’hygiène de vie

En plus d'un traitement naturel adapté, l'hygiène de vie ne doit pas être négligée en cas de troubles bipolaires.

Adoption de rythmes de vie réguliers, respect du temps de sommeil, activité physique, éviction des intoxicants comme l’alcool, le café, le tabac, le cannabis ou d’autres drogues, etc.. sont autant de recommandations de base utiles pour stabiliser la maladie. L’alimentation mérite un point d’attention particulier.

Régime alimentaire

Une alimentation adaptée peut être également un traitement naturel de premier choix, en cas de troubles bipolaires. Vous pouvez en apprendre davantage au sein de cet article: Troubles bipolaires et alimentation.

La micronutrition

Dans les essais relatifs à l’effet des micronutriments sur le trouble bipolaire, les micronutriments identifiés ont été, ou non, associés aux médicaments.

Ils diffèrent selon la phase traversée par le patient. Ces micronutriments sont les acides gras oméga-3, la vitamine D3, le chrome, l’inositol, le magnésium, la vitamine B9, la vitamine B6, la vitamine B12, la S-adénosyl méthionine (SAM), le tryptophane, le potassium en adjonction avec le lithium.

Pour les personnes souffrant de troubles bipolaires, l'usage de compléments alimentaire peut être également un traitement naturel intéressant.

Supplémentation en vitamine D et Oméga-3

La supplémentation en oméga-3 (EPA et DHA) et vitamine D est documentée pour améliorer les symptômes des personnes bipolaires en phase de manie et de dépression. Elle augmenterait aussi la durée des phases de rémission48.

Il semble donc pertinent d’inviter les personnes bipolaires :

  • A faire analyser leur taux de vitamine D et à se supplémenter en vitamine D3 le cas échéant, en plus du conseil de base qui consiste à s’exposer régulièrement et raisonnablement au soleil aux beaux jours (sauf contre-indication médicale).
  • A augmenter leurs apports nutritionnels en oméga-3 et en parallèle, à se supplémenter* en oméga-3 EPA et DHA de bonne qualité. Dans différents essais, les doses utilisées variaient de 1g à 6g/ jour. Les doses de supplémentation usuelles sont de l’ordre de 1 à 2g / jour d’EPA + DHA.

Les oméga-3 sont extraits d’huiles de poissons qui doivent être purifiées (exemptes de métaux lourds et micropolluants divers) et non oxydées pour une action bénéfique.

*Il existe des interactions médicamenteuses, surtout avec les anti-coagulants.

Supplémentation en magnésium

La carence en magnésium est courante dans la population générale, ce qui impacte négativement l’humeur. Les compléments en magnésium auraient un effet favorable dans les phases de manie.

Le magnésium s’opposerait à l’ouverture des récepteurs NMDA sous le flux du glutamate dans les synapses, ces circuits étant hyperactivés dans les phases de manie.

Le magnésium faciliterait la conversion du 5-hydroxytryptophane en sérotonine. Dans la plupart des essais, le magnésium était associé à des traitements anti-manie, mais même utilisé seul, il apportait des améliorations49.

Supplémentation en chrome

Le chrome agit sur les neurotransmetteurs de la catégorie des monoamines, ainsi que sur le métabolisme du glucose et des lipides. Il améliore la sensibilité à l’insuline dans l’hypothalamus, ce qui améliore l’utilisation du glucose et donc le fonctionnement du cerveau.

Ce dernier produirait davantage de neurotransmetteurs : sérotonine, norépinéphrine et mélatonine. La synthèse accrue de ces neurotransmetteurs pourrait améliorer l’humeur des patients en phase dépressive. Le bénéfice de la supplémentation en chrome serait plutôt à long terme et des investigations approfondies sont nécessaires.

Les acides aminés branchés

Les acides aminés branchés leucine, isoleucine et valine, dosés à 60 g/jour dans un essai, pourraient rapidement améliorer la manie aigue en interférant avec la synthèse de dopamine et de norépinéphrine. Le mélange d’acides aminés agit au bout de 6 h et l’administration doit être renouvelée pour maintenir le résultat.

La N-acétylcystéine

La N-acétyl-cystéine ou NAC est un acide aminé non essentiel précurseur d’un anti-oxydant très puissant, le glutathion. Il est utilisé pour le traitement de maladies inflammatoires.

La NAC, à la dose de 1 g deux fois par jour pendant 24 semaines, a réduit significativement la dépression bipolaire chez des personnes sous traitement.

Le L-tryptophane

C’est un précurseur de la sérotonine.

La déplétion rapide en tryptophane est une méthode dont l’effet obtenu est une réduction des symptômes de manie. Elle peut être obtenue par absorption d’un breuvage contenant un mélange d’acides aminés sauf le tryptophane. Le tryptophane sanguin va rapidement diminuer (jusqu’à 80%), car mobilisé par le foie avec les autres acides aminés pour des synthèses protéiques.

L’objectif de cette méthode est de diminuer synthèse et le relargage de la sérotonine dans le cerveau, en diminuant le tryptophane qui est son précurseur. L’effet obtenu, de façon paradoxale, est une diminution de la phase maniaque.

Un essai complémentaire, avec adjonction de 12 g de tryptophane par jour pendant 2 semaines chez des patients en phase maniaque, a également conduit à une amélioration des symptômes de la manie.

La choline

Son administration réduirait la sévérité de la manie chez des patients bipolaires à cycles rapides traités au lithium.

La choline améliorerait la consommation de l’ATP (forme d’énergie consommée par les cellules) et favoriserait ainsi la synthèse des phospholipides des membranes neuronales, laquelle requiert beaucoup d’ATP. Cette synthèse de phospholipides permet de maintenir l’intégrité des membranes des neurones.

Cependant, des essais ultérieurs sont requis.

La S-adénosyl-L-méthionine (SAM) et les vitamines B6, B9, B12

La SAM et les vitamines du groupe B sont utilisées dans la phase dépressive de la maladie.

L’ensemble de ces composés sont nécessaires pour produire de l’acétylcholine et de la noradrénaline.

Les folates dans les essais étaient utilisés sous forme de L-méthyl-folates à des doses variant de 0,5 mg à 15 mg/ jour pendant plusieurs semaines. Les apports journaliers recommandés sont de 0,2 mg/ jour. L’amélioration amenée par la supplémentation en folates est modérée pour les phases de dépression.

La SAM a été étudiée pour ses propriétés antidépressives, à des doses de 200 à 1600 mg/jour. Elle agirait rapidement, seule ou comme potentialisant d’antidépresseurs tricycliques ou des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.

Bien qu’elle semble sure aux doses indiquées, des effets secondaires potentiels ont été reportés : induction possible d’un virage maniaque, troubles gastro-intestinaux, maux de tête.

Les probiotiques

Dans une étude publiée en 2020, des personnes atteintes de troubles bipolaires en phase euthymique ont été supplémentées pendant 3 mois avec un mélange de 9 souches probiotiques “OMNiBiOTic Stress repair » comportant 7,5 milliards de bactéries Bifidobacteriumbifidum W23, B. lactis W51, B. lactis W52, Lactobacillus acidophilus W22, L. casei W56, L. paracasei W20, L. plantarum W62, L. salivarius W24, Lactococcus lactis W19. Ces patients ont montré une amélioration de leur fonction cognitive, avec un meilleur fonctionnement de l’individu sur le plan psychosocial et professionnel50.

Cette étude rejoint les théories du Dr Mc Bride, qui supplémente ses patients en probiotiques fortement dosés pendant 6 mois minimum. La souche Lactobacillus L.plantarum aurait un effet favorable sur le GABA, l’anxiété et la dépression51.

La phytothérapie en tant qu’approche complémentaire

Les plantes sont documentées principalement pour leur action sur certains symptômes résiduels de la bipolarité dans la phase euthymique que sont l’anxiété et les troubles du sommeil. Certaines plantes ont d’autres actions intéressantes dans la bipolarité. Presque toutes les études disponibles sont menées sur des plantes associées aux médicaments. La phytothérapie est également un autre traitement naturel intéressant en cas de troubles bipolaires.

Cependant, en cas de diagnostic de troubles bipolaires, les plantes ne doivent pas être prises sans avis médical, ni de façon concomitante à un traitement médicamenteux sans avis médical.

Accompagnement des symptômes en phase euthymique : anxiété, troubles du sommeil et cognitifs

Le Kava, la Valériane et le Millepertuis ont été les plus étudiées dans cette indication.

  • La Valériane (Valeriana officinalis)

La Valériane est la plante la plus documentée pour lutter contre l’insomnie et l’anxiété résiduelles dans les troubles bipolaires en phase euthymique.

Les mécanismes d’action proposés sont l’amélioration de la transmission du GABA, des effets sérotoninergiques, et potentiellement des effets sur les récepteurs à l’adénosine et à la mélatonine.

La Valériane peut entraîner une légère sédation pendant la journée. Dans les études cliniques, la Valériane n’a pas montré d’interactions avec des médicaments. Elle n’agirait pas sur le cytochrome P450 (enzyme du foie qui élimine un grand nombre de médicaments)52.

  • Le Millepertuis (Hypericumperforatum)

Le Millepertuis ou « Herbe de la Saint Jean » est probablement la plante la plus étudiée.

Originaire d’Europe, de l’ouest de l’Asie et d’Afrique du Nord, le Millepertuis est utilisé depuis l’Antiquité pour lutter contre la dépression. L’hypericine et l’hyperforine, substances actives identifiées dans le Millepertuis, agiraient sur la modulation de plusieurs neurotransmetteurs : sérotonine, dopamine et norépinéphrine. Le Millepertuis a un effet anti inflammatoire, modulateur de linterleukine-6, un médiateur de l’inflammation.

Il a des répercussions bien connues contre la dépression et semble avoir un effet contre l’anxiété mais pas l’insomnie, même si les données manquent pour ces deux derniers points.

Il est utilisé dans la dépression légère à modérée dans le trouble bipolaire pour les personnes qui ne tolèrent pas les antidépresseurs. Mal dosé ou mal utilisé, il pourrait induire des phases de manie, un syndrome sérotoninergique. Le Millepertuis est photosensibilisant et interagit avec de nombreux médicaments, il ne doit pas être associé avec des antidépresseurs.

  • Le Kava kava (Piper methysticum)

Le Kava-kava est une plante traditionnellement utilisée dans des îles du Pacifique dans une boisson aux effets calmants lors de cérémonies tribales. Il est populaire aussi aux Etats-Unis depuis la fin du XIXème siècle. Son effet est attribué à une substance active, la kavapyrone, qui interagit avec les récepteurs du neurotransmetteur GABA dans l’hippocampe et l’amygdale, amenant un effet anxiolytique.

Il diminuerait les effets de l’activité beta-adrénergique (diminue l'action "dopante" des catécholamines) et inhibe les MAO-B (enzymes qui détruisent la sérotonine), augmentant ainsi la sérotonine disponible.

Cependant, le Kava est interdit en France. Des préparations industrielles frelatées (utilisation de tiges, feuilles, pelures et non de rhizome, utilisation de solvants toxiques) ont vraisemblablement conduit à la mise sur le marché de produits hépatotoxiques. Ils ont à l’origine de plusieurs cas d’hépatite en Allemagne et Suisse en 2003 et à cette interdiction. Le Kava est à nouveau autorisé en Allemagne. Il est interdit aux femmes enceintes et allaitantes, aux personnes ayant des problèmes hépatiques.

En plus de ces trois plantes, la Mélisse (Melissa officinalis), la Passiflore (Passiflora incarnata), la Camomille (Matricaria recutita L.), le Houblon (Humulus lupulus), la Scutellaire casquée (Scutellaria lateriflora), le Gingko (Gingko biloba), le Gotu cola (Centella asiatica), le Pavot de Californie (Escholtzia californica) et le Brahmi (Bacopa monnieri) semblent être bénéfiques pour lutter contre l’anxiété et l’insomnie en cas de bipolarité, mais ces plantes ont été moins étudiées dans cette indication. Leur efficacité et leur sécurité restent à évaluer.

  • L’Aschwaganda (Whitaniasomnifera)

Un essai de 2013 mené en double-aveugle contre placebo sur 60 patients bipolaires en phase euthymique et sous traitements stabilisateurs de l’humeur, a révélé l’efficacité et la sécurité de l’Aschwaganda comme agent pro-cognitif, à la dose de 500 mg / jour pendant 8 semaines. Il pourrait aussi agir positivement sur les troubles du sommeil et l’anxiété, bien que dans ce registre son efficacité n’ait pas été testée53.

Plantes pour l’accompagnement des phases dépressives

  • Le Millepertuis (Hypericum perforatum)

Le Millepertuis est utilisé dans la dépression légère à modérée dans le trouble bipolaire pour les personnes qui ne tolèrent pas les antidépresseurs. Mal dosé ou mal utilisé, il pourrait induire des phases de manie, un syndrome sérotoninergique. Le Millepertuis est photosensibilisant et interagit avec de nombreux médicaments, il ne doit pas être associé avec des antidépresseurs.

  • Le Safran (Crocus sativus)

Il est documenté pour son intérêt dans le traitement de la dépression mais n’est pas documenté en cas de bipolarité.

  • La Rhodiole (Rhodiolarosea)

Elle est utilisée dans la phase dépressive. Son utilisation est controversée car elle pourrait déclencher une phase de manie. Elle est déconseillée en phase maniaque.

Accompagnement des phases de manie

  • Rauwolfia (Rauwolfiaserpentina)

Cette plante de la médecine ayurvédique est utilisée dans les phases de manie avec le lithium, dont elle augmente l’efficacité sans risque d’interaction toxique. Elle est interdite en Occident car elle contient un alcaloïde toxique, la réserpine, qui a des effets sur la tension artérielle et le système nerveux central.

Point d’attention : Les plantes susceptibles de déclencher un épisode maniaque sont : le Millepertuis,le Ma-Huang, le Gingko, le Ginseng, la Rhodiole. Dans les cas reportés, ces plantes étaient utilisées à forte dose pour le Millepertuis, ou avec usage concomitant de médicaments ou de drogues récréatives.

La phytothérapie à visée anti-parasitaire

Dans l’hypothèse d’un rôle causal de Toxoplasma gondii, certaines plantes pourraient en théorie aider. Elles ne sont pas documentées dans le cadre du trouble bipolaire, uniquement dans celui de la parasitose. Une cinquantaine de plantes sont utilisées à travers le monde pour lutter contre Toxoplasma gondii. Les plus documentées sont54:

  • la Réglisse (Glycyrrhiza glabra), Fabacée originaire d’Europe du Sud et d’Asie. La réglisse est utilisée sous forme de décoctions, de poudre ou d’extraits de racines;
  • l’Artémise annuelle ou « absinthe chinoise » (Artemisaannua), Astéracée utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise. Elle est utilisée sous forme d’infusions de plantes sèches, pour bénéficier du totum de la plante;
  • le Gingembre (Zingiber officinale).

L’acupuncture

En cas de troubles bipolaires, l'acupuncture est également un traitement naturel recommandé.

Elle peut accompagner la phase dépressive et la phase hypomaniaque de la maladie. Elle comporte peu de risques.

Des essais conduits de 2000 à 2003 pendant 12 semaines sur des patients bipolaires en phase dépressive et en phase hypomaniaque, ont reçu des soins d’acupuncture (soins placebo contre points d’acupuncture ciblés). Pendant toute la durée du traitement, les médicaments étaient maintenus. Tous les patients (placebo et test) ont expérimenté une amélioration de leurs symptômes, sans effets secondaires négatifs55.

Des recherches plus récentes ont confirmé l’efficacité de l’acupuncture dans plusieurs troubles neuropsychiatriques, dont la dépression, l’anxiété et la schizophrénie et ont proposé une explication sur son mode d’action. L’acupuncture modulerait les récepteurs au glutamate (neurotransmetteur excitateur, élevé dans les pathologies précitées) et les transporteurs des acides aminés excitateurs.

Le yoga

Une étude menée en 2000 a comparé, chez des patients atteints de dépression mélancolique, l’effet de l’électro-convulsivothérapie, de l’imipramine et du yoga. Les taux de rémission constatés étaient respectivement de 93%, 73% et 67%. Pour les personnes présentant des troubles bipolaires, conseiller le yoga en tant que traitement naturel est donc intéressant56.

La méditation de pleine conscience

Des essais récents suggèrent que la méditation de pleine conscience pourrait améliorer l’intensité des états anxieux chez des jeunes à risque de développer un syndrome bipolaire. Ces résultats méritent cependant d’être confortés par des études ultérieures57.

En conclusion sur cette approche intégrative

Dans la phase maniaque pour la bipolarité de type 1 :

L’hospitalisation si nécessaire, la supplémentation en magnésium, choline, acides aminés branchés ou L-tryptophane en combinaison avec les médicaments stabilisateurs d’humeur ou antipsychotiques font partie de l’approche intégrative.

Quand des symptômes d’anxiété ou d’agitation sont présents, les médicaments sont prioritaires. En plus des médicaments sédatifs, le magnésium, la L-théanine ou le L-tryptophane (plus le Kava aux USA) peuvent être bénéfiques.

Dans la phase dépressive de la bipolarité, la SAM (S-adénosyl méthionine), le L-tryptophane, les oméga-3, certaines plantes comme le Millepertuis, le Safran, ou la Rhodiole, l’acupuncture ciblée, l’exercice régulier, l’alimentation adaptée et la psychothérapie font partie de l’approche intégrée. Un patient bipolaire traité pour sa phase dépressive peut basculer dans une phase maniaque et le suivi médical doit être rapproché.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que la bipolarité?

Le trouble bipolaire est un trouble psychiatrique, qui se distingue par une alternance de phases d'exaltation et de phases dépressives.

Troubles bipolaires: quel traitement naturel envisager?

- La phytothérapie
- Le yoga
- L'acupuncture
- La méditation de pleine conscience

Quelles sont les autres recommandations?

- Hygiène de vie saine avec des rythmes de vie réguliers
- Avoir une alimentation variée et équilibrée
- Favoriser la micronutrition


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Rédaction Doctonat