Présentation
L’aloe vera est surtout cultivé dans des zones chaudes du globe, comme le bassin méditerranéen, le Mexique, le Vénézuela ou encore les îles Canaries. Il est identifié sous plusieurs noms : aloes, aloe Vulgaris, aloe Barbadensis… Il s’agit d’une plante succulente, aux longues feuilles pointues. C’est au creux de ces feuilles que l’on retrouve le gel d'aloès, aux bienfaits si nombreux et reconnus.
Composition du gel
Le gel est constitué de nombreuses molécules actives :
- anthraquinones (hydrocarbures) : aloïne, barbaloïne, anthranol, acid aloetique, aloe-émodine, émodine…
- polysaccharides et sucres : glucose, galactose, acide glucuronique, cellulose… ;
- enzymes : amylase, lipase, caroboxypeptidase, protéase, superoxyde dismutase, catalase… de nombreux types d’enzymes qui ont une action directe sur l’organisme ;
- vitamines : A, B1, B2, B4, B6, B9, B12, E ;
- acides aminés : parmi lesquels des essentiels comme la lysine, la valine, la leucine…
- acides gras : cholestérol, bêta-sitostérol,
- sels minéraux et oligo-éléments...
Les utilisations traditionnelles
Il possède de nombreux noms aussi car il est utilisé dans de nombreuses régions à travers le monde.
- Ayurvéda (Inde) : l’aloe y est utilisé pour stimuler la fertilité féminine. On dit aussi qu’il est tonifiant, cicatrisant, qu’il apaise le transit intestinal, et qu’il agit comme vermifuge ;
- Médecine chinoise : celle-ci conseille l’aloe pour apaiser la constipation liée à un excès de feu. C’est globalement un allié de la sphère intestinale, qu’il s’agisse de vers ou de diarrhée ;
- Médecine égyptienne : en plus de son rôle dans la constipation, on cite l’aloe pour ses capacités à lutter contre les infections1.
Son utilisation topique est aussi très répandue dans les médecines traditionnelles. Elle fait l’objet d’un article complet.
Aujourd’hui, les preuves scientifiques et même cliniques sont bien là pour asseoir les bienfaits de l’aloe vera à boire, lorsqu’il est préparé puis ingéré.
Propriétés et vertus
Un protecteur cardiovasculaire prometteur
L’aloe vera exerce plusieurs actions autour de la santé cardiovasculaire, notamment sur le diabète et les mauvaises graisses.
Le diabète
Une méta-analyse a compilé les résultats de plusieurs études cliniques. Au total, près de 500 personnes ont été concernées par ces études. Celles-ci montrent des résultats sur la glycémie à jeun, avec une diminution significative. Les chercheurs suggèrent des résultats similaires sur l’HbA1C ou hémoglobine glyquée, c’est-à-dire le taux de globules rouges associés à une molécule de sucre, le principal indicateur clinique du diabète2.
Chez des personnes prédiabétiques, l’aloe vera permet aussi de diminuer la glycémie à jeun. Il représente une piste intéressante pour limiter le développement et l’installation du diabète chez ces personnes.
Enfin, des études menées sur des rats montrent d’autres promesses : augmentation des taux d’insuline, et multiplication des îlots de Langerhans dans le pancréas. Ceux-ci sont des glandes à l’origine de la libération d’insuline. Le gel d’aloe vera permettrait aussi d’augmenter leur volume chez les rats diabétiques. Toujours chez ces rats, il exerce aussi une protection sur les reins. Le diabète peut endommager la fonction rénale : le gel préviendrait cette néphropathie, notamment grâce à une action antioxydante. In vitro, c’est l’aloe-émodine, une anthraquinone, qui exprime sa capacité à fluidifier le sang3.
Les anomalies lipidiques
On associe souvent les problèmes d’excès de graisses au syndrome métabolique et au diabète. Ils représentent toujours un risque cardiovasculaire accru. Dans une étude randomisée en double aveugle, les chercheurs ont constaté l’effet de l’aloe vera à boire sur le profil lipidique des 72 participants.
A plusieurs moments de l’étude, on observe une baisse significative du mauvais cholestérol et des triglycérides. Ces derniers sont des graisses complexes qui lorsqu’elles sont présentes en excès, élèvent de façon importante le risque cardiovasculaire. Par ailleurs, les chercheurs mettent également en évidence la hausse du bon cholestérol après 8 semaines de traitement4.
Chez des rats, l’aloe vera permet d’augmenter le pouvoir antioxydant dans les vaisseaux et de limiter leur dégénérescence.
Une action protectrice interne globale
Du côté de l’estomac, l'aloe vera à boire serait utile pour réduire les symptômes du reflux gastrique, comme les brûlures d’estomac, les régurgitations, les douleurs, les nausées… Les chercheurs ont constaté ces résultats dans le cadre d’une étude clinique menée sur 79 personnes.
Chez des souris soumises à des rayons X, l’administration de gel d’aloe montre des résultats prometteurs. Les rayons ont causé des dommages importants sur les fonctions rénales et hépatiques. Le gel d’aloe vera et son fort pouvoir antioxydant a permis de piéger un grand nombre de radicaux libres, et d’améliorer le fonctionnement du foie et des reins.5
Chez des rats cette fois-ci, on constate l’impact de l’ajout d’aloe vera dans l’eau de boisson tandis qu’on les empoisonne à l’arsenic. L’aloe vera à boire permet de limiter de façon significative les dommages oxydatifs sur le foie, tandis qu’il n’a pas d’effet sur la concentration d’arsenic dans le foie et les reins. Un rôle protecteur hépatique important et prometteur, donc6.
Côté clinique, quelques données vont également dans ce sens. 38 patients atteints d’hépatite chronique ont reçu une supplémentation d’aloe. Les taux d’enzymes hépatiques se sont vus augmenter7.
Une autre étude montre des résultats encourageants dans le cas d’hépatites virales aiguës. La plupart des indicateurs biochimiques ont été améliorés chez les 110 patients atteints et ayant ingéré de l'aloe vera à boire pendant 6 semaines8.
Enfin, des études menées in vitro et sur des souris suggèrent aussi une protection des os. Chez les souris, la plante montre une protection vis-à-vis de l’ostéoporose et de l’ostéopénie, deux pathologies liées à un affaiblissement du système osseux.
Les pathologies neurodégénératives
Les bienfaits de l'aloe vera à boire ne s'arrêtent pas là.
Les chercheurs poursuivent plusieurs pistes dans le cas de la neuroprotection. Chez des rats notamment, l’aloe a montré son activité protectrice vis-à-vis des neurones, en exerçant un fort pouvoir antioxydant9.
De même, sur des souris souffrant d’une pathologie équivalente à la maladie de Parkinson, le traitement à base d’aloe vera a fait ses preuves. Celui-ci exerce à nouveau une activité antioxydante, permettant de préserver les cellules du cerveau face aux dommages causés par la pathologie10.
Un autre essai clinique, ouvert, porte sur 34 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Celles-ci ont ingéré 4 cuillères à soupe par jour d’un mélange de glucides issus de l’aloe vera, pendant 12 mois. 46% des participants ont constaté une amélioration des fonctions cognitives. En outre, on observe une amélioration concernant les marqueurs biologiques de la maladie, notamment les composés immunitaires et inflammatoires11. L'aloe vera à boire semble avoir de nombreux bienfaits sur la maladie d'Alzheimer.
Un potentiel anticancer
Les effets de l’aloe vera à boire contre le cancer s'observent surtout in vitro12. Des chercheurs ont soumis des lignées cellulaires de cancer du sein et du col de l’utérus à des extraits bruts d’aloe vera. Les résultats sont intéressants : ces extraits ont permis de stimuler le suicide des cellules tumorales (apoptose) et de limiter leur prolifération. Des résultats similaires ont été observés en utilisant simplement de l’aloe-émodine.
In vitro, l’aloesine a montré une activité anti-tumorale sur des lignées de cancer de l’ovaire.
Par ailleurs, des souris atteintes d’un cancer du sein ont vu leur état s’améliorer avec une combinaison d’aloe vera et d’activité physique.
L’aloès exerce aussi une activité anticancéreuse sur les cancers de la bouche et de œsophage, ainsi que sur des lignées cellulaires cancéreuses du pancréas.
Du côté du cancer colo-rectal, l’aloe vera présente plusieurs actions distinctes in vitro. Il stimule l’apoptose et la mort des cellules cancéreuses en activant plusieurs voies biochimiques et enzymatiques. L’aloe passe aussi par des processus inflammatoires pour agir sur les cellules tumorales du colon.
On constate aussi les effets de l’aloe-émodine sur les lignées cancéreuses des os (4).
L'effet de l'aloès sur le cancer devra être consolidé par des études cliniques avant de se voir officialisé.
Action antimicrobienne
Les bactéries
De nombreuses bactéries, pathogènes ou non, subissent l’effet antibactérien de l’aloe vera. Cet activité antibactérienne a notamment été démontrée in vitro, sur les souches suivantes :
- Staphylococcus Aureus : une bactérie responsable de nombreuses infections parmi lesquelles des cystites, otites, panaris, furoncles...
- Actinobacillus actinomycetemcomitans : une bactérie impliquée dans les parodontites, infections des gencives;
- Clostridium Bacilli : un groupe de bacilles notamment responsable du tétanos ou du botulisme;
- Streptococcus mutans : l’une des bactéries associées aux caries;
- Helicobacter Pylori, à l’origine d’une grande partie des ulcères gastriques;
- Escherichia Coli, une bactérie naturellement présente dans la flore intestinale mais qui peut devenir pathogène et entraîner des infections à ce niveau;
- Enterococcus Faecalis : cette bactérie pathogène présente une résistance naturelle aux antibiotiques.
On compte également Pseudomonas Aeruginosa dans les cibles du gel d’aloe vera. Celui-ci inhibe la croissance de cette bactérie prélevée dans les tissus blessés et infectés de grands brûlés. Pseudomonas est aussi une souche résistante à beaucoup d’antibiotiques.
Les virus
Du côté des virus, l’extrait d’aloe vera se trouve efficace contre le virus de l’herpès ainsi que celui de la grippe. On trouve aussi des preuves de son rôle dans la diminution de la réplication du virus H1N1. Sur des souris, on observe même une amélioration des symptômes liés à une infection par ce dernier virus.
Enfin, une étude menée sur un petit groupe de femmes infectées par le HIV (virus du SIDA) montre des résultats prometteurs dans le cas d’un traitement alternatif. Ces résultats sont moins efficaces que les traitements antirétroviraux classiques13.
Les champignons et parasites
Les souches de champignon de type Candida sont aussi sensibles à l’action du gel de cette plante.
En ce qui concerne les parasites, l’aloe vera à boire exerce son action sur Plasmodium Falciparum, responsable du paludisme. Il semble que ce soit l’aloïne et l’aloe-émodine qui soient à l’origine de cette efficacité. In vitro, le développement du parasite à l’origine de la leishmaniose se trouve aussi freiné par l’aloe vera14.
Le rôle sur le système immunitaire et inflammatoire
L'aloe vera à boire se montre capable de moduler certaines réponses immunitaires. Il peut notamment activer les macrophages et les cytokines, une observation réalisée sur des souris. A l’inverse, il exerce aussi un effet inhibiteur de la réponse inflammatoire, en bridant la libération de cytokines et d’autres composés inflammatoires, comme l’oxyde nitrique.
L’aloïne est aussi un moyen de moduler l’inflammation dans le cas des parodontites notamment. Des lymphocytes tirés de volontaires sains ont notamment bénéficié de ces effets modulateurs de l'inflammation.
Les différentes formes
On trouve essentiellement l’aloe vera à boire sous sa forme de jus ou de gel. Ce dernier étant plus épais, il présente l’intérêt évident de s’attacher plus longuement aux muqueuses, permettant d’asseoir son effet dans la bouche, œsophage et l’estomac. L’aloe se trouve aussi sous forme d’extrait en gélules.
Dosage et posologie
Il n’existe pas de posologie officiellement documentée pour l’aloe vera à boire. Pur et sous forme de jus, on peut l’utiliser en cure de prévention de 10 à 20 cL par jour, dilué dans de l’eau par exemple.
En traitement, on peut prendre 20 à 30 mL jusqu’à 3 fois par jour. Il peut se prend en cure, ou en continu.
En gélules, on peut conseiller de prendre 200 à 300 mg par jour.
Toxicité et contre-indications
L'aloe vera à boire peut-il représenter un danger?
Attention si vous préparez vous-même votre gel. Celui-ci s'entoure d’une couche de latex jaunâtre contenant de l'aloïne: celui-ci est très toxique, même si on lui prête des vertus laxatives.
Soyez donc attentifs à bien faire tremper vos feuilles d’aloe coupées dans l’eau, en changeant cette eau plusieurs fois avant de prélever le mucilage central. C’est dans celui-ci qu’on retrouve le gel.
Si l'aloe vera à boire est plutôt réputé pour sa sûreté, certains cas d’hépatite faisant suite à son ingestion ont été documentés.
Par ailleurs, pour les aloé dont les taux d'aloïne sont élevés, on peut citer quelques effets indésirables : douleurs abdominales, diarrhée, sang dans les urines… Certains éléments laissent penser que l'aloïne (anthraquinones) pourrait favoriser l’apparition du cancer colorectal15 16. Pour cette raison la Commission Européenne a décidé de limiter le taux d'alloïne dans les compléments alimentaires vendus en Europe17.
L’ingestion d’aloe vera est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes.
Informations complémentaires
Vous pouvez en apprendre davantage sur l'aloe vera:
Questions fréquentes
Aloe vera à boire: quelles propriétés?
- Protection du système cardiovasculaire
- Action protectrice globale
- Activités neuroprotectrice et antimicrobienne
- Participe à la lutte contre le cancer
- Stimule le système immunitaire
Quel est le bon dosage?
- Jus - cure de prévention: 10 à 20 cL par jour
- Traitement: 20 à 30 mL jusqu’à 3 fois par jour
Quelles sont les mises en garde?
L'aloe vera à boire est réputé pour sa sûreté, cependant quelques cas d’hépatites ont été reportés. Son ingestion est déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes.
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- 17: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4911224/