Définition : un déficit progressif en testostérone lié à l’âge
Le syndrome de déficit en testostérone lié à l’âge se définit par1 :
Une signature biologique : carence de l'hormone dans le sang par rapport aux taux observés chez l’homme adulte plus jeune.
Une symptomatologie clinique associant une atteinte fonctionnelle de certains organes et une altération de la qualité de vie.
Ce déficit est dû à la diminution progressive de la sécrétion de testostérone par les testicules avec l’âge.
Contexte
L’équivalent masculin de la ménopause ?
Si la ménopause est soudaine et signifie l’arrêt de la possibilité de procréer, l’andropause est au contraire progressive avec un maintien possible de la sécrétion de testostérone, jusqu’à un âge avancé, et la continuité de la possibilité d’être père.
Pour bien différencier les deux processus, on parle plutôt de « syndrome de déficit en testostérone (SDT) lié à l’âge » ou de « déficit androgénique lié à l’âge (DALA) ».
Signes d’un déficit
Le principal symptôme de survenue d’un déficit est l’apparition de troubles sexuels après l’âge de 50 ans :
- Baisse du désir sexuel et de l’intensité des orgasmes.
- Diminution de l’intérêt pour la sexualité et du plaisir ressenti.
- Altération des capacités érectiles.
- Disparition des érections spontanées nocturnes et matinales.
- Moindre qualité en plaisir et en volume des éjaculations.
Mais d’autres symptômes moins caractéristiques sont aussi liés :
- Fatigue, troubles du sommeil, insomnie.
- Survenue de bouffées de chaleur avec sueurs, de rougeur du visage (« flush »).
- Diminution de la masse et de la force musculaires et augmentation de la masse grasse en particulier abdominale.
- Diminution de la pilosité pubienne et du volume des testicules.
- Changements psychologiques : irritabilité, retrait affectif, baisse de la confiance en soi, manque de motivation, difficultés de concentration ou de mémoire, symptômes dépressifs.
Tous les symptômes doivent être analysés dans le contexte personnel du sujet : maladie somatique existante, notion de dépression, etc.
Vous vous sentez concerné ? Répondez au questionnaire ADAM
- Ressentez-vous une baisse du désir sexuel ?
- Manquez-vous d’énergie ?
- Ressentez-vous une diminution de force musculaire ou d’endurance à l’effort ?
- Votre taille a-t-elle diminué ?
- Éprouvez-vous une baisse de la joie de vivre ?
- Êtes-vous triste ou irritable ?
- Constatez-vous une baisse de la qualité de de vos érections ?
- Vos capacités sportives ont-elles récemment diminué ?
- Est-ce que vous avez tendance à somnoler après les repas ?
- Avez-vous observé une baisse de vos capacités professionnelles ?
Ce test2 n’est pas formel et n’a qu’une valeur d’orientation mais si vous avez répondu « oui » à plus de 4 questions, dont celle sur votre désir ou celle sur vos érections, un dosage de la testostérone pourrait être indiqué. Parlez-en avec votre médecin.
Diagnostic biologique
Il repose sur le dosage sanguin de la testostérone. Celle-ci est produite à 95% par les testicules et à environ 5% par les glandes surrénales3.
Le dosage n’est indiqué qu’en présence de signes cliniques évocateurs. Dans le déficit lié à l’âge (andropause), la diminution de la testostérone sanguine, ou « hypogonadisme », est isolée, sans autre cause pathologique observée4.
Elle débute dans la trentaine et se chiffre à environ 1% à 1,5% par an, de façon progressive. Il existe d’importantes variations de cette décroissance selon les individus.
Ainsi, la fréquence de l’hypogonadisme passe de moins de 10% des sujets à l’âge de 40 ans, à entre 20% et 35% entre 40 et 60 ans puis à environ 40% à 80 ans. On estime que 30% à 50% des hommes de plus de 55 ans présentent une baisse de la testostérone5.
On parle de déficit lorsque le résultat est en dessous de la limite inférieure de la normale chez les hommes jeunes, définie par les normes du laboratoire où le dosage est effectué. Par ailleurs, un résultat bas devra être contrôlé par un deuxième prélèvement, en raison de la possibilité de fluctuation avec baisse transitoire du taux de cette hormone6.
D’autres dosages hormonaux peuvent être indiqués en présence de signes évocateurs d’autres troubles endocriniens associés.
Les effets physiologiques de cette hormone
Rôles au sein de l'organisme
- Développement des caractères sexuels masculins durant la vie fœtale et lors de la puberté.
- Effet stimulant sur le désir sexuel.
- Déclenchement des érections, notamment spontanées nocturnes et matinales.
- Maintien de la masse musculaire.
- Fixation du calcium sur les os.
- Élimination (métabolisation par lipolyse) des graisses corporelles.
- Stimulation de la production de globules rouges.
- Effets cognitifs : maintien de la concentration, de l’éveil et de l’humeur.
Pathologies entraînant une baisse de la testostérone
- Consommation excessive d’alcool.
- Diabète de type 2.
- Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
- Maladies inflammatoires.
- Obésité.
- Insuffisance rénale chronique.
- Pathologies de la glande hypophyse.
- Anorexie.
- Sédentarité, insuffisance d’activité physique.
- Traitement corticoïde de longue durée, certains traitements antihypertenseurs ou antiépileptiques (en parler avec son médecin).
Un déficit ne peut donc être interprété qu’en fonction des particularités individuelles de chaque sujet7 8.
Age, déficit androgénique et dysfonction érectile
Le déficit androgénique, lié à l’âge, n’est pas la seule cause de la diminution de la fonction érectile avec l'âge9 10.
Plusieurs facteurs liés à l’âge viennent en effet conjuguer leur retentissement possible sur la qualité de l’érection :
- Le déficit en testostérone lié à l’âge.
- Les maladies cardiovasculaires éventuelles comme l’hypertension artérielle.
- La sénescence propre des tissus érectiles, avec par exemple le vieillissement des fibres élastiques des corps caverneux (fibrose), qui peut se traduire morphologiquement par des transformations du pénis avec l’âge.
- Les altérations vasculaires liées à l’évolution de l’athérome artériel ou de certaines maladies comme le diabète.
- Les modifications de la fonction sexuelle masculine avec l’âge : diminution de la sensibilité du pénis, moindre sensation orgasmique, allongement de la période réfractaire entre deux érections.
Il existe ainsi avec l’âge des modifications morphologiques et physiologiques de la fonction érectile aboutissant à un déséquilibre entre les mécanismes de vasodilatation et de vasoconstriction impliqués dans l’érection.
Ceci souligne :
- L’intérêt d’un bilan médical avant de conclure à la seule implication d’un déficit en testostérone lié à l’âge.
- La nécessité relativement fréquente d’associer un inducteur de l’érection.
L’importance de l’hygiène de vie
L’hygiène de vie a, comme en général lors du vieillissement, une importance majeure sur le maintien de la santé, du bien-être et des activités fonctionnelles comme l’érection. Le maintien d’une bonne hygiène de vie permet notamment de retarder voire d’éviter le vieillissement pathologique11.
Si l’hygiène de vie ne peut pas s’opposer à la baisse physiologique de la testostérone avec l’âge, elle a en revanche un effet indiscutable sur l’érection, en améliorant notamment les autres causes vasculaires et métaboliques de dysfonction liées à l’âge, ainsi que sur la prévention d’un vieillissement trop rapide des tissus. La première des recommandations est de ne pas fumer, l’idéal étant de n’avoir jamais fumé, pour conserver au mieux ses capacités physiques, vasculaires et tissulaires12.
Outre un traitement naturel adapté, l'hygiène de vie peut avoir un impact significatif sur l'andropause.
Alimentation
Le maintien d’un poids « de forme » présente des bénéfices sur l’ensemble des fonctions biologiques.
On a montré que, chez le rat âgé, la restriction calorique améliore la fonction érectile13.
Chez l’homme, on sait que l’excès de poids s’associe à diverses pathologies (hypertension artérielle, diabète, athérome) qui ont un effet délétère sur la fonction érectile.
L’obésité est une cause de déficit en testostérone.
L’alimentation doit être variée et équilibrée, la consommation d’alcool doit être modérée. Concernant le principal symptôme de l’andropause, les troubles de l’érection, certains aliments sont réputés posséder des vertus aphrodisiaques naturelles :
- Les huitres, les céréales d’avoine ou de germes de blé, stimulant la production de testostérone via leur richesse en arginine.
- Les asperges, le céleri.
- L’ail et l’oignon (effet vasodilatateur).
- Le tribulus, dénommé « viagra naturel ».
- Le chocolat noir, stimulant la sécrétion de dopamine et d’endorphines (hormones dites "du plaisir").
- L’avocat, stimulant la production de l'hormone mâle.
- La pastèque dont un composé, le lycopène, augmente le flux sanguin dans la région génitale. Elle est également riche en l'acide aminé citrulline, précurseur de l’arginine.
- La betterave, via la production d’acide nitrique qu’elle entraîne et qui favorise la vascularisation pénienne.
- Les clous de girofle, augmentant l’afflux sanguin dans les zones génitales.
- Le gingembre et le ginseng pour leur action stimulante générale et vasodilatatrice majorant l’apport sanguin pénien, consommés en aliments ou en boisson.
- Le safran, stimulant sexuel.
- Le poivre de Cayenne, stimulant et vasodilatateur.
- La maca, tubercule péruvien, dit « ginseng péruvien ».
- Le bois bandé, consommé sous forme liquide dilué dans un jus de fruit, pour ses qualités vasodilatatrices.
Activité physique
En plus d'un traitement naturel adapté, l'activité physique permet également de diminuer les symptômes de l'andropause.
Le maintien d’une activité physique régulière est un facteur de prévention du vieillissement et de la dysfonction érectile, via l’entretien de la trophicité des tissus, de la fonction testiculaire de sécrétion de testostérone et le ralentissement des processus oxydatifs lié au vieillissement tissulaire14.
Il faut également souligner que l’activité sexuelle est une forme d’exercice physique avec les mêmes bienfaits et que son maintien est aussi un facteur d’entretien de la fonction sexuelle, du désir et du plaisir.Avoir une activité sexuelle satisfaisante constitue une modalité de prévention du vieillissement sexuel biologique.
Concernant les difficultés érectiles :
- L’activité physique présente un bénéfice direct au niveau de la vascularisation du pénis, en favorisant la circulation sanguine.
- Elle favorise également la libido, entretient la production de testostérone et favorise l’activité sexuelle, qui à son tour est un facteur d’entretien fonctionnel des mécanismes de l’érection.
L’activité physique permet également de maintenir les capacités à l’effort de l’organisme et du système cardiovasculaire.
Respect de son sommeil
Le respect de ses besoins de sommeil est une des conditions majeures du "bien vieillir15".
Ce respect repose essentiellement sur :
- Celui de ses horaires physiologiques d’endormissement et de réveil.
- Le fait d’avoir un sommeil de bonne qualité (récupérateur) et donc de dormir dans des conditions de sommeil optimales (température modérée de la chambre, calme, obscurité).
- Se distancier des écrans numériques une heure avant le coucher.
- Pratiquer une activité calme dans les deux heures précédant le coucher (lecture, repos).
- Éviter les excitants susceptibles de nuire à l’endormissement ou à la qualité du sommeil (café, thé, alcool).
Surtout, une grande partie de la testostérone est produite durant le sommeil chez l’homme. Une insuffisance de sommeil aura donc comme conséquence une diminution de sa production qui peut atteindre 10% à 15% en l’espace d’une semaine16.
Médicaments
Lorsque le déficit est authentifié par le dosage biologique, le traitement androgénique, ou androgénothérapie substitutive, en plus d'un traitement naturel, va normaliser le taux de testostérone avec des améliorations notables17 sur l'andropause :
- Sur la sexualité : retour du désir, meilleures érections.
- Sur les symptômes somatiques : masse musculaire, disparition des bouffées vasomotrices.
- Sur les symptômes psychologiques : amélioration de l’humeur, du sommeil, de la motivation, des troubles de la concentration et de la mémoire, retour du bien-être.
L’effet thérapeutique n’est pas toujours total sur les difficultés érectiles, il est alors possible d’associer l’administration d’inducteurs pharmacologiques de l’érection.
Le traitement par la testostérone se fait généralement en deux étapes :
- Une phase d’essai visant à évaluer l’efficacité et la tolérance du traitement androgénique et de la forme choisie.
- Puis le choix d'un traitement au long cours.
Ce traitement peut être administré selon différentes formes :
- Par voie orale à raison de 2 ou 3 prises par jour lors des repas.
- Par voie injectable intramusculaire, répétée tous les mois ou tous les 3 mois selon les produits.
- Ou par voie transdermique avec un gel, à raison d’une application quotidienne.
Le choix de la forme d’administration est laissé au patient en fonction de ses préférences, de sa tolérance aux différentes formes et des différents coûts des traitements.
L’objectif du traitement androgénique est la disparition des symptômes liés au déficit en cette hormone et l’obtention d’un taux sanguin compris entre les valeurs normales de l’homme jeune. Son efficacité sera d’autant plus nette que18 :
- Le déficit en testostérone sera prononcé.
- Qu’il n’existe pas d’autre cause de baisse du désir ou de trouble de l’érection.
Le retour à la normale du désir sexuel est assez rapide et se produit en environ 3 semaines19.
Toute prise de traitement hormonal substitutif doit être accompagnée d’une surveillance régulière. Il faut enfin souligner que le traitement par la testostérone ne provoque pas d’hypersexualité pathologique20.
Traitement par testostérone et pathologies de la prostate
Ce traitement ne favorise pas l’apparition d’une maladie prostatique, qu’elle soit cancéreuse ou bégnine21 22.
En revanche, si le sujet souffre d’un cancer de la prostate déjà évolué, l’instauration de ce traitement androgénique peut favoriser son développement et son aggravation. Son action est en effet différente selon que les cellules prostatiques sont normales ou cancéreuses.
Avant d’entreprendre un traitement androgénique substitutif, un bilan prostatique peut donc être demandé par le médecin selon les patients (âge, troubles urinaires éventuels, antécédents, examen clinique, analyse biologique, etc.).
L’adénome de la prostate, ou hypertrophie bénigne de la prostate, ne constitue pas une contre-indication à ce type de traitement s’il n’obstrue pas les voies urinaires, auquel cas il devra être traité avant l’instauration du traitement substitutif.
Les contre-indications au traitement
- Cancer de la prostate ou du sein (rare mais possible chez l’homme aussi)23.
- Augmentation pré-existantedes globules rouges dans le sang (« polyglobulie ») que le traitement androgénique fait augmenter.
- Hyperprolactinémie (augmentation de la prolactine, hormone sécrétée par l’hypophyse), replaçant le déficit en testostérone dans le contexte d’une anomalie hormonale plus large.
- Insuffisance cardiaque sévère.
Andropause et traitement naturel
Il existe peu de traitements naturels pouvant remplacer l’hormonothérapie substitutive par la testostérone, notamment en cas de déficit prononcé.
En revanche, et en particulier chez les sujets ne pouvant bénéficier de ce type de traitement, et en associant avec une hygiène de vie correcte, certains remèdes naturels complémentaires peuvent aider à améliorer la qualité de vie, les symptômes liés à l’andropause et la sexualité.
Homéopathie
Certains traitements homéopathiques peuvent aider au soulagement de certains symptômes :
- Lachesismutus 9CH, 3 granules trois fois par jour en cas de survenue de bouffées vasomotrices (bouffées de chaleur, flush).
- China rubra 9CH, 3 granules trois fois par jour en cas de fatigue.
Compléments alimentaires
Dans le cadre du traitement naturel de l'andropause, certains compléments alimentaires sont réputés posséder un effet aphrodisiaque : gingembre, ginseng (tonifiant naturel et vasodilatateur), guarana (caféine), maca péruvien, gelée royale, tribulus.
Ils agissent notamment grâce à un effet vasodilatateur améliorant l’afflux sanguin pénien ou en stimulant la production de testostérone (tribulus). Des compléments sont commercialisés sous forme de mélanges comprenant de l’acide pantothénique, favorisant le métabolisme de cette hormone, des vitamines antioxydantes, du bourgeon de cassis, de la citrulline, de la gelée royale, du ginseng, du maca, du tribulus, du sélénium, du zinc.
La vitamine D apparaît liée au désir sexuel, de façon couplée avec la testostérone, leurs taux montent et baissent de façon parallèle24 :
- Une supplémentation est d’autant plus nécessaire que dans les populations peu exposées au soleil, la carence est fréquente.
- Cette supplémentation se fait sur prescription médicale, usuellement par une ampoule de 50.000 unités de vitamine D à prendre chaque mois, diluée dans un verre d’eau.
Phytothérapie
Certaines formulations d’herboristerie comme l’Ojayeonjonghwan (herbe coréenne) ont montré des propriétés anti-oxydantes possédant un bénéfice sur la fonction testiculaire et la sécrétion de testostérone25.
Il existe ainsi des plantes qui peuvent avoir des effets « hormone-like » pour soulager les symptômes de l’andropause :
- Ginseng, avec des bénéfices sur la fonction sexuelle, la mémoire et la fatigue physique.
- La racine d’ortie.
- La maca.
- Le muirapuama.
- L’aulne blanc ou aulne des montagnes.
Les fleurs de Bach
Les fleurs de Bach peuvent être également un traitement naturel intéressant, en cas d'andropause.
Certaines fleurs de Bach sont proposées sous forme de mélanges « libido », composés de fleurs visant essentiellement à renforcer l’estime de soi, le désir, le plaisir ressenti, et associent :
- Pommier sauvage (Crab apple), facilitant le lâcher-prise.
- Eglantine (Wild rose).
- Mélèze (Larch), favorisant l’estime de soi.
- Pin (Pine).
- Charme (Hornbeam).
- Gentiane (Gentian).
- Impatiente (Impatiens).
- Chélidoine, favorisant la communication.
- Bétoine, apaisant les difficultés émotionnelles.
- La mauve, aidant à l’acceptation des processus de transformation.
Les fleurs de Bach s’administrent par voie orale directement dans la bouche ou dans un verre d’eau à boire au cours de la journée.
Traitements externes
Dans le cas d’un déficit isolé en testostérone résolutif de façon satisfaisante sous traitement substitutif, les traitements naturels externes peuvent apparaître moins utiles. Néanmoins ils peuvent contribuer à améliorer le bien-être du couple dans son intimité.
Ils peuvent en revanche constituer des aides appréciées lorsque l’altération de la vie sexuelle relève de causes intriquées.
Hydrothérapie
L’hydrothérapie froide, les bains de périnée pourraient avoir un effet positif sur les troubles sexuels liés à l'andropause.
Huiles essentielles
Certaines huiles essentielles ont des vertus pour améliorer la fonction érectile :
- L’HE de gingembre officinal ou Zingiber officinale.
- L’HE de curcuma ou Curcuma longa.
- L’HE de menthe citronnée ou de menthe bergamote (Mentha citrata).
- L’HE de cannelle de Ceylan ou Cinnamomum verum.
- Les HE de patchouli (Pogostemon cablin), de palmarosa (Cymbopogon martinii), de pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) pour leurs propriétés vasodilatatrices qui vont favoriser l’afflux sanguin vers la verge.
Certaines de ces huiles contenant des phénols, elles ne sont pas recommandées en massage car irritantes pour la peau. Elles sont donc plutôt administrées par voie orale (2 gouttes), en diffusion ou en dépôt sur les taies d’oreiller (2 gouttes).
D’autres huiles essentielles peuvent être utilisées avec précaution car irritantes et potentiellement caustiques pour la peau et sont donc à utiliser très diluées (3 gouttes dans 2 cuillères à soupe ou 10 gouttes d’huile végétale) en massage du bas du dos avec un effet chauffant (afflux sanguin) potentiellement excitant :
- HE de poivre noir (Piper nigrum).
- HE de noix de muscade (Myristica fragrans).
- HE de cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum).
- HE de gingembre officinal (Zingiber officinale).
- HE de Ylang-Ylang (Cananga odorata).
- HE de bois de santal.
- HE de Siam.
Et des mélanges d’huiles essentielles à diffuser peuvent être bénéfiques pour créer une ambiance agréable propice à l’intimité érotique :
- HE de Néroli, géranium bourbon et Ylang-ylang, 3 gouttes de chaque huile.
- HE de cannelle de Ceylan (1 goutte), patchouli (3 gouttes), gingembre (2 gouttes) et Ylang-ylang (5 gouttes).
Prise en charge sexologique
En plus d'un traitement naturel adapté, il est possible d'associer une prise en charge sexologique, en cas d'andropause.
En lui-même, le déficit androgénique lié à l’âge ne justifie en général pas de prise en charge sexologique spécifique, lorsqu’il est isolé dans le contexte d’une dysfonction érectile, et que celle-ci est corrigée de façon satisfaisante par l’administration de testostérone.
Mais lorsqu’il s’associe à une autre cause de dysfonction érectile, à une contre-indication au traitement substitutif par la testostérone ou à une souffrance du couple dont la partenaire peut également souffrir de ménopause, un accompagnement sexologique durant cette période évolutive de la vie peut s’avérer nécessaire.
Par ailleurs, le retentissement sexuel et affectif observé chez l’un des membres d’un couple retentit sur l’autre membre et sur le couple, faisant de cette étape de la vie physiologique un passage ou une transition adaptative à accompagner pour et avec les deux partenaires.
Dans le cadre d’une dysfonction érectile relevant de plusieurs causes, notamment vasculaire avec l’âge, des traitements spécifiques doivent alors être envisagés comme une aide pharmacologique à l’érection par exemple.
Vous pouvez en apprendre davantage à ce sujet au sein de l'article : Difficultés d’érection : causes et remède naturel
De l’andropause à la « couple-pause »
La « couple-pause » définit le retentissement soit de l’andropause soit de la ménopause de la partenaire sur la sexualité et la qualité de vie du couple ou également la conjonction de leur survenue chez les deux membres du couple26.
Ce retentissement sur la vie sexuelle et affective concerne tous les couples qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels.
Un des faits principaux est que l’atteinte de la fonction sexuelle et affective de l’un des membres du couple amplifie les troubles sexuels et affectifs de l’autre membre créant un cercle vicieux pouvant impacter fortement la vie sexuelle, sensuelle et affective du couple. Inversement, la bonne santé sexuelle et affective de l’un et du couple renforce la bonne santé sexuelle et affective de l’autre partenaire.
Le maintien d’une bonne qualité sexuelle et affective du couple passe avant tout par une bonne communication dans le couple, au niveau des difficultés sexuelles de l’un et de l’autre partenaire. Ainsi, une perte de la complicité et de l’intimité dans le couple constitue un frein à la satisfaction sexuelle27.
Souvent présente et de bonne qualité au début de la vie du couple, elle tend à se réduire durant la vie active et parentale, puis à revenir lors du départ des enfants du foyer parental et au moment de la retraite. Il importe de la maintenir ou de l’amplifier voire de la retrouver. Ce maintien du bien-être du couple passe également par la nécessité de ne pas se résigner en prétextant l’effet de l'âge28.29
D’une part des traitements existent, d’autre part ce serait abandonner ce lien important qu’est la sensualité dans le couple et majorer l’impact affectif et sur la qualité de vie du couple. Et amplifier les différences de désir entre les partenaires, source de conflit et de malaise dans le couple.
Par ailleurs cette évolution physiologique chez chacun des partenaires est aussi un moment d’apprentissage ou de passage à une sexualité différente, tenant compte du vieillissement de la fonction sexuelle et ouvrant la voie à une sexualité plus tendre, moins axée sur la pénétration ou sur le plaisir orgasmique, plus caressante, plus câline, ce qui ne signifie pas du tout moins riche en plaisir.
Une sexualité prenant également en compte d’autres pathologies liées à l’âge éventuelles comme des douleurs articulaires par exemple.
Cette notion de couple-pause intègre donc autant l’acte sexuel en lui-même que les autres déterminants de l’avancée en âge, les éventuelles pathologies et que les relations dans le couple. L’approche est donc centrée sur le couple et non sur un seul de ses membres.
La place d’un accompagnement sexologique peut donc s’avérer être particulièrement bénéfique que ce soit en termes d’information sur la sexualité avec l’âge qu’en termes d’activateur de communication et d’accompagnement psychologique et thérapeutique du couple dans cette période de transition.
Bilan de la santé sexuelle et relationnelle du couple
- Voyez-vous des avantages ou des inconvénients à la situation actuelle ?
- Confiez-vous vos difficultés à votre partenaire ?
- Comment votre partenaire réagit à vos difficultés ? Aux traitements proposés ?
- Selon vous ou savez-vous si votre partenaire a également des difficultés sexuelles ?
- Que penseriez-vous d’une prise en charge incluant votre partenaire ?
- Quels changements voudriez-vous apporter dans la vie intime et relationnelle de votre couple ?
- Qu’est-ce qui pourrait faire plaisir à votre partenaire, le ou la faire se sentir mieux ?
- Quelles sont les questions que vous vous posez sur la sexualité ou l’évolution de votre couple ?
Pratiques complémentaires corps-esprit
Les pratiques complémentaires corps-esprit peuvent être bénéfiques dans le contexte de l’andropause, en particulier :
- Lorsque les troubles sexuels de l’homme ne sont pas exclusivement liés à un déficit en testostérone.
- Dans le cadre de la « couple-pause » lorsque le couple est demandeur d’un accompagnement dans la découverte d’une nouvelle sexualité ou d’une nouvelle intimité, mieux adaptée à l’évolution et aux changements liés à l’âge de chacun de ses membres.
Acupuncture
En acupuncture, l’érection et l’éjaculation relèvent du système énergétique du Qi du foie qui contrôle la redistribution du sang dans l'organisme.
L’action au niveau du méridien des reins vise à stimuler la production de testostérone par les glandes surrénales.
Ce traitement naturel peut s’avérer être un complément dans la prise en charge d’un trouble de l’érection lié à l’âge pour les patients qui y sont réceptifs, ainsi que pour l'andropause.
Massages
Toutes les techniques de massage peuvent être bénéfiques pour leur action sur la décontraction musculaire, la réduction du stress et la sensation de bien-être corporel qu’ils procurent. Ils peuvent également favoriser la verbalisation d’un problème ou d’un conflit30.
Yoga, Tai Chi
Ces pratiques à médiation corporelle sont bénéfiques pour leur action sur la décontraction musculaire, la réduction du stress lié à la peur de l’échec et la sensation de bien-être corporel qu’ils procurent31.
Relaxation
La relaxation peut avoir un bénéfice important avec un travail sur le temps présent (« l’ici et le maintenant ») et sur les sensations corporelles32.
Les exercices musculaires périnéaux ou exercices de Kegel qui lui sont associés en sexologie sont particulièrement profitables dans les troubles de l’érection car ils permettent, par le le biais des contractions des muscles bulbocaverneux et ischiocaverneux, de maintenir l’afflux sanguin vers le pénis lors de l’érection et donc de favoriser la survenue et le maintien de l’érection.
La relaxation thérapeutique de couple permet d’ajouter un temps de communication modéré par le thérapeute entre les deux partenaires.
Hypnose
L'hypnose est également un traitement naturel intéressant, en cas d'andropause.
Elle est efficace pour stopper les cercles vicieux des pensées intrusives anticipatrices (« cognitions négatives ») de l’échec sexuel33.
Elle constitue également une excellente approche pour la prise de conscience de la sensualité globale, permettant de ne pas focaliser toute son attention et sa sensorialité sur la pénétration.
Méditation de pleine conscience
La pratique régulière de la méditation de pleine conscience favorise la présence dans le moment présent sans pensée parasite et permet d’être pleinement conscient de ses perceptions corporelles et des sensations d’excitation sexuelle.
Elle peut être pratiquée en couple.
Que conclure ?
- Cette affection est caractérisée par un déclin de la production testiculaire de testostérone avec l’âge et à sa traduction symptomatique en général à partir de la cinquantaine ou de la soixantaine.
- Elle n’est pas l’équivalent masculin en miroir de la ménopause.
- Son traitement étiologique médical repose sur l’administration de testostérone, traitement dont l’instauration et le suivi reposent sur des critères de surveillance stricts.
- Si sa traduction symptomatique la plus souvent immédiatement visible est la baisse du désir sexuel et l’apparition de difficultés érectiles, sa prise en charge peut souvent s’avérer relever d’un bilan de santé plus global et d’un abord du couple.
- Le traitement de l’andropause n’est pas uniquement hormonal et doit également prendre en compte l’individu voire le couple dans leur globalité, un traitement naturel adapté et des approches sexologiques y ont donc une place importante.
- Le vieillissement en âge est inéluctable mais il est tout à fait possible de bien vieillir et de retarder les effets pathologiques du vieillissement.
- Ce trouble ne signifie pas la fin de la sexualité.
Questions fréquentes
Qu'est-ce que l'andropause ?
L'andropause se caractérise par un déficit progressif en testostérone, lié à l’âge, ce qui peut avoir un impact significatif sur la fonction sexuelle.
Quel traitement naturel privilégier ?
- Homéopathie, phytothérapie, hydrothérapie, aromathérapie
- Utilisation de compléments alimentaires
- Usage des fleurs de Bach
Quelles sont les autres recommandations ?
- Alimentation équilibrée et variée
- Pratique d'une activité physique
- Avoir un sommeil réparateur
- Prise en charge sexologique
- 1: Wagner L, Costa P. Andropause. In Lopès P, Poudat FX. Manuel de sexologie, Elsevier Ed., Paris, 2014
- 2: Staerman F. Andropause. Rev. Prat., 2011 ; 61 : 1279-1282
- 3: Billon C, Droupy S. Andropause. Rev. Prat., 2018 ; 68 : 373-377
- 4: Wagner L, Costa P. Andropause. In Lopès P, Poudat FX. Manuel de sexologie, Elsevier Ed., Paris, 2014
- 5: Ribes G, Fernadez L. Vieillissement et sexualité. In Courtois F, Bonierbale M. Médecine sexuelle, Lavoisier Ed., Paris, 2016
- 6: Wagner L, Costa P. Andropause. In Lopès P, Poudat FX. Manuel de sexologie, Elsevier Ed., Paris, 2014
- 7: Wagner L, Costa P. Andropause. In Lopès P, Poudat FX. Manuel de sexologie, Elsevier Ed., Paris, 2014
- 8: Billon C, Droupy S. Andropause. Rev. Prat., 2018 ; 68 : 373-377
- 9: Echeverri LC et coll. Aging and erectile dysfunction. Sex. Med. Rev., 2016; 4: 63-73
- 10: Bondil P. Vieillissement sexuel : mythes et réalités biologiques. Sexologies, 2008 ; 17 : 152-173
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