Découverte
Le curcuma est une épice asiatique. Son composé principal, la curcumine, donne la couleur jaune aux petits rhizomes. C’est elle également qui possède les vertus thérapeutiques de cette racine. Parmi celles-ci, les vertus anti-inflammatoires, antioxydantes, anticancers, anti infectieuses, cardioprotectrices et hépatoprotectrices sont les plus connues.
Selon les données épidémiologiques, les pays où la population consomme beaucoup de curcuma sont moins touchés par les cancers1, 2. Les cancers les plus répandus en Occident y sont 10 fois moindres. Les scientifiques pensent, en conséquence, qu’une consommation régulière de curcuma est responsable de cet état de fait.
Il est vrai que le curcuma est présent dans les médecines traditionnelles asiatiques depuis très longtemps. Ses innombrables propriétés y sont notamment exploitées pour vaincre les inflammations. Or, l’inflammation, tout comme les radicaux libres, fait partie des facteurs majeurs dans l’apparition de certaines pathologies chroniques, comme le cancer.
Des études démontrent que le curcuma est capable d’influer sur l’expression de plus de 700 gènes. Cela explique sans aucun doute ses nombreux bienfaits sur l’organisme.
Quelle est l’action de la curcumine?
De très nombreuses recherches scientifiques portent actuellement sur l’action du curcuma et plus précisément de la curcumine sur le cancer et les cellules cancéreuses. Selon ces mêmes études, elle semble agir contre le cancer selon plusieurs axes, elle :
- inhibe de la prolifération des cellules cancéreuses ;
- empêche le développement des vaisseaux sanguins qui permettent la croissance de la tumeur ;
- inhibe une protéine qui stimule la formation des cellules cancéreuses ;
- stimule la destruction des cellules cancéreuses ;
- évite la prolifération des cellules cancéreuses3 ;
- diminue l’inflammation générale de l’organisme4 ;
- stimule la fabrication de certaines enzymes qui aident le corps à provoquer l’apoptose des cellules cancéreuses.
Quels sont les effets favorables?
Selon les données déjà récoltées, la curcumine aurait en effet favorable sur 3 axes de la lutte contre le cancer.
Dans un premier temps, la curcumine pourrait prévenir l’apparition du cancer. Dans un second temps, elle pourrait participer à l’élimination des tumeurs cancéreuses. Et, dans un troisième temps, elle pourrait augmenter l’efficacité des thérapies actuelles comme la chimiothérapie ou la radiothérapie.
Action préventive
De nombreuses études ont été menées afin de comprendre l’action préventive de la curcumine sur le développement des cancers.
Selon les données récoltées sur les animaux, le curcuma et son pigment la curcumine, réduit l’apparition de nombreux cancers communs comme le cancer du poumon, colorectal, la leucémie ou encore le cancer du sein.
De nombreux essais cliniques ont également été menés et ont engendré des résultats très prometteurs. D’une manière générale, les résultats démontrent une association entre la consommation de curcuma et la baisse du risque d’apparition de cancer.
Du point de vue de l’humain, en tant que tel, une étude a été menée sur des patients à risque souffrant de lésions précancéreuses au niveau du côlon. La prise de 1 à 8 g de curcumine par jour a permis de faire régresser la taille et le nombre des lésions en 12 semaines5.
Plus récemment, une autre étude menée sur des polypes intestinaux a permis de soulager les patients atteints de polypose familiale6. Les patients ont pris 1,5 g de curcumine par jour associé à 20 mg de quercétine. Au bout de plusieurs semaines, les lésions avaient diminué tant en taille qu’en nombre.
Action curative
En raison de la difficulté de leur mise en place, et des soucis déontologiques qu’elles provoquent, les études cliniques menées en vue d’établir l’efficacité du curcuma sur la guérison du cancer sont relativement rares. Cependant, les résultats actuellement engrangés sont très encourageants et demandent à poursuivre dans cette voie7.
En effet, parmi le peu de recherches disponibles actuellement, la plus importante a démontré que 8 g de curcumine permettent, dans certains cas, de stabiliser l’évolution de cancers colorectaux ou de cancers du pancréas8, 9, 10.
Ces essais cliniques ont également mis en lumière la faible biodisponibilité de la curcumine à l’état pur11, 12. Cependant, sa présence massive dans le tube digestif, ainsi que dans le foie, permettent d’espérer des progrès rapides dans l’étude des cancers qui concernent ces systèmes13, 14, 15.
Si ce pigment est relativement peu biodisponible à l’état pur, elle est nettement mieux absorbée par le corps humain, lorsqu’elle est associée à du poivre et à une matière grasse.
Chimiothérapie
Selon des études réalisées sur des patients volontaires qui suivent une chimiothérapie ou une radiothérapie, le curcuma permet d’en augmenter l’efficacité16. Le curcuma et la curcumine favorisent la mort cellulaire ou apoptose des cellules cancéreuses et réduit la survenue du cancer métastatique. Par ailleurs, les études relèvent que le curcuma permet de réduire la toxicité17 des traitements et notamment les brûlures provoquées par la radiothérapie.
Précisément, le curcuma a montré une amélioration de l’efficacité pour les chimiothérapies contenant du :
- metothrexate,
- docetaxel,
- gemcitabine.
Il semble cependant, et cela doit encore être confirmé, que le curcuma peut interférer négativement avec les :
- épipodophyllotoxines,
- camptothécines,
- cyclophosphamindes.
Et ce, lorsqu’il est pris dans les 48 heures qui précèdent ou qui suivent la chimiothérapie.
Différents types de cancer
Du sein
Une étude a démontré qu’un mélange de curcumine et de pipéridine permet de limiter la croissance des cellules souches du cancer du sein. Ce mélange d’épices pourrait véritablement provoquer l’apoptose de ces cellules.
Une autre étude démontre également l’action inhibant du curcuma et de la curcumine sur les cellules du cancer du sein. Elle permettrait de réduire leur mobilité et leur propagation. Au cours de cette étude, la curcumine a eu une action sur l’alpha-6-bêta-4 intégrine un facteur essentiel qui contribue à la résistance des cellules à l’apoptose18. Il permet donc d’amener la mort des cellules cancéreuses et de réduire par conséquent l’apparition des métastases.
Du côlon
Le cancer du côlon, ou cancer colorectal fait partie, avec le cancer du sein, de l’une des pathologies chroniques graves à plus forte évolution ,dans la société occidentale.
Une étude allemande, menée en 2014, démontre l’effet préventif de la curcumine, sur l’apparition des métastases des cellules cancéreuses. Elle met également en évidence l’augmentation de l’efficacité des chimiothérapies en présence de ce pigment.
Une étude américaine alliant la curcumine et la silymarine (un composant du Chardon Marie) démontre que l’association forme une synergie efficace contre le cancer colorectal19. En effet, les deux composants ont permis d’arrêter la prolifération des cellules cancéreuses et leur propagation. Les résultats suggèrent également que ces deux plantes ont permis d’augmenter l’élimination des cellules cancéreuses par apoptose.
Du poumon et du pancréas
Des études menées en 2009 ont permis d’observer que la curcumine inhibe la croissance des cellules cancéreuses, placées dans le pancréas ou les poumons. Elle met également en lumière son rôle pour favoriser l’apoptose des cellules anormales et accroître leur réceptivité à la chimiothérapie.
Tumeur au cerveau
Une étude a été entreprise sur des souris atteintes d’un glioblastome, une forme mortelle de cancer du cerveau. Au cours de cette étude, les souris ont été séparées en 2 groupes. Le premier groupe avait une supplémentation en curcumine tandis que l’autre n’en avait pas.
Après quelques semaines, les chercheurs ont observé que chez 81 % des souris traitées à la curcumine, la tumeur avait régressé. Par ailleurs, la curcumine n’avait pas attaqué les cellules saines.
Les scientifiques concluent donc que l’étude suggère que le curcuma pourrait faire partie des agents thérapeutiques dans la lutte contre le glioblastome.
Cellules souches
Selon les données scientifiques actuelles, les cellules souches seraient l’explication aux récidives des cancers. En effet, elles sont relativement peu sensibles aux traitements actuellement utilisés comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, et survivent donc aux traitements. Après quelque temps, elles sont donc capables de créer de nouvelles colonies et par conséquent une nouvelle tumeur.
Selon des études effectuées, dans le Michigan notamment, l’association de la curcumine et de la pipéridine serait capable de réduire le nombre de cellules souches, tout en épargnant les cellules normales. Une étude a d’ailleurs démontré que le mélange curcuma/curcumine et pipéridine était capable de faire disparaître les cellules souches du cancer du sein, sans pour autant provoquer d’effets secondaires20.
Actuellement, les femmes à haut risque de développer un cancer du sein ont accès à des traitements préventifs dont les effets secondaires sont particulièrement importants. Par ailleurs, ces traitements préventifs n’agissent que sur les cancers sensibles aux œstrogènes. L’association curcumine et pipéridine offre donc de nombreux espoirs pour freiner, voire réduire, l’épidémie de cancers du sein.
Le curcuma n’est pas un substitut aux traitements actuels pour lutter contre les cancers et les guérir. Cependant, il offre une alternative naturelle qui pourrait protéger les populations, améliorer la santé mondiale, mais également rendre plus efficaces les traitements actuellement existants. Le cancer est une affection grave et potentiellement mortelle. Il est donc indispensable de consulter des spécialistes et de ne pas s’adonner à l’automédication.
Utilisation
Afin de bien utiliser le curcuma, nous vous conseillons de lire:
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