Présentation
Nom scientifique: Hypericum perforatum
Surnom : Herbe à mille trous, herbe de la St Jean, chasse diable
Famille botanique : Hypericacées
Partie utilisée : sommités fleuries
Le millepertuis commun ou médicinal pousse sur terrain sec et inculte en Europe, Asie occidentale et Amérique du Nord. Il peut atteindre 80 cm de haut et porte au sommet de ses tiges, des fleurs groupées de couleur jaune. Quand elles sont écrasées, elles libèrent un pigment rouge sang : l’hypéricine.
Vertus
Antidépresseur
Le millepertuis perforé figure parmi les principaux phytothérapeutiques des états dépressifs.
Si son action antidépressive repose essentiellement sur l’hypéricine, plusieurs études in vitro1,2 ont montré l’action synergique d’autres composés tels que l’hyperforine, les phloroglucinols, l’adhyperforine, l’amentoflavone…
Ainsi, l’ensemble présente une activité inhibitrice de la recapture des neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline, sérotonine)3.
Par ailleurs, les principes actifs du millepertuis s’opposent à la destruction à leur catabolisme4.
C’est pourquoi, une augmentation de la disponibilité de la dopamine, sérotonine et noradrénaline, sans que leur synthèse ne soit influencée, améliore les symptômes dépressifs5 et permet de diminuer les crises d'angoisse.
D’autre part, le millepertuis agit également sur le GABA, un neurotransmetteur modulateur du système nerveux impliqué dans la dépression.
L’hypericine inhibe la recapture du glutamate et du GABA.
Enfin, une hypothèse neuro-inflammatoire de la dépression est suggérée avec la présence de cytokines pro-inflammatoires.
Or, le millepertuis réduit leur synthèse et agirait de ce fait sur l’activité dépressive liée à l’inflammation6.
Lorsque le millepertuis fit l’objet d’études cliniques chez l’humain, son effet anti-dépresseur a été confirmé avec une diminution du score à l’échelle de Hamilton, une échelle mesurant l’intensité des symptômes dépressifs7 .
Les doses prescrites sont de 300 à 900 mg / jour avec une durée de traitement de 6 mois8. Les résultats sont d’autant positifs que les scores à l’échelle de Hamilton sont élevés initialement. Le millepertuis s’est avéré sécure et très bien toléré.
Tandis que des méta-analyses sur plus de 5500 personnes ont montré les vertus antidépressives du millepertuis, avec une efficacité similaire à celle des médicaments sans ses effets secondaires9. Après un traitement de 26 semaines à raison de 300 mg 3 fois / jour, le un risque de rechute était significativement moindre10.
Neuroprotection
Récemment, le millepertuis sauvage ou Hypericum perforatum a montré des effets nootropiques, c’est-à-dire modulant la physiologie et la psychologie sans effets nocifs tout en augmentant la cognition.
Aussi, 2 extraits de millepertuis avec 6% ou 0,2% d’hyperforine, ont été testés sur une neurodégénération induite chez le rat11. Il s’avère que l’hyperforine réduit la neurodégénération et l’apoptose des neurones.
Plus généralement, selon les chercheurs, le millepertuis et l’action synergique de ses composés présentent la capacité de protéger le cerveau des substances toxiques tant par des mécanismes de neuroprotection que par son activité antioxydante12.
Finalement, il optimiserait les thérapeutiques de prise en charge dans la maladie de Parkinson et des troubles neurologiques en général.
Syndrome prémenstruel
Des inhibiteurs de recapture de la sérotonine sont souvent prescrits pour soulager les femmes du syndrome prémenstruel (SPM) présentant douleurs et déprime.
Sachant que le millepertuis module l’activité de la sérotonine, il a fait l’objet d’essais cliniques dans le cadre du SPM.
Ainsi, pris durant 3 cycles à la dose de 900 mg / jour standardisé à 0,18% d’hypericine et 3,38% d’hyperforine, humeur, mélancolie, déprime et douleurs étaient significativement améliorés comparativement au placebo13.
C'est pourquoi, le millepertuis entre dans les alternatives thérapeutiques d’amélioration du SPM14.
Sevrage
L’usage du millepertuis s’est vu efficace dans le cadre des sevrages qu’ils soient d’alcool, du tabac ou de l’alimentation. En effet, il permet de lutter contre certaines dépendances.
Cette efficacité vis-à-vis d’addictions serait essentiellement due à l’inhibition de la recapture de la dopamine15.
Egalement, des chercheurs ont constaté que l’administration de millepertuis réduisait la sévérité des signes physiques au cours du sevrage de l’héroïne : crampes abdominales, vomissement, diarrhée16.
Quant à l’addiction à l’alcool, l’apport de millepertuis réduit sa consommation de 78,6%. Cet effet résulte d’une augmentation du taux de sérotonine17.
Résistance à l’insuline
Des souries rendues obèses ont reçu de l’extrait d'Hypericum perforatum . C’est alors que leur métabolisme glucidique et lipidique s’est nettement amélioré avec une réduction de l’insulino-résistance18.
Par ailleurs, ces propriétés se maintiennent 6 mois après l’arrêt de la prise de millepertuis19.
En fait, cela s’expliquerait par l’inhibition des cytokines qui agressent les cellules béta du pancréas20.
Sommeil
Le millepertuis favorise la détente et permet de prévenir certains troubles du sommeil. Il facilite la relaxation et permet de diminuer les tensions nerveuses.
En Allemagne, le millepertuis est régulièrement prescrit pour combattre les troubles d'insomnie, les états d'anxiété ou d'instabilité nerveuse. Pour vous relaxer et dormir, le millepertuis est la plante idéale.
Antiviral, Anctibactérien
L'Hypericum présente des propriétés antivirales et antibactériennes21.
En effet, il est capable de générer la formation d’anions superoxydes responsables de ses effets biologiques.
Ainsi, il présente une forte activité antibactérienne contre Streptococcus mutans, S. sobrinus, L. plantarum et E. faecalis. Il pourrait figurer comme agent naturel antibactérien dans les dentifrices22.
Ulcère, escarres, brûlures
L’huile de millepertuis est traditionnellement utilisée dans le soin des plaies.
Ainsi, son application sur des escarres accélère le temps de cicatrisation et contribue à prévenir leur formation23.
Cependant, elle ne semble pas efficace pour bloquer la formation de biofilms synthétisés par Pseudomonas aeruginosas responsable des ulcérations des plaies24.
D’autre part, dans le cas d’ulcérations du pied rencontrées chez le diabétique, l’huile d’extraits de millepertuis en permet la cicatrisation25.
Enfin, contre les ulcères gastriques, l’huile de millepertuis obtenue après macération dans 96% d’éthanol suivie d’une extraction dans l’huile de tournesol montre être le meilleur extrait anti-inflammatoire et gastroprotecteur26. Il agit également en réduisant la douleur27.
Cancer
Le millepertuis et ses composants anti-inflammatoires et antioxydants ont montré des actions antitumorales in vitro.
Effectivement, les résultats ont été confirmés in vivo en modulant la prolifération, l’apoptose des cellules tumorales ainsi que l’angiogenèse28.
De même, une revue scientifique rappelle l’activité anti-cancer du millepertuis et de ses composants en agissant sur différentes lignées de cellules tumorales29.
Propriétés traditionnelles
Traditionnellement, les fleurs d'Hypericum perforatum étaient mises à infuser pour soigner les rhumes.
Macérées dans l’huile, elles soulageaient les brûlures.
Depuis, les indications majeures du millepertuis sont :
- les dépressions légères et modérées, dépressions saisonnières ou sur terrain inflammatoire
- les maladies neurodégénératives avec état dépressif en raison de ses propriétés neurprotectrices
- l’anxiété par déficience du GABA
- le sevrage
- les névralgies
Principes actifs
Les substances bio-actives du millepertuis :
- acides phénoliques dont acide caféique et chlorogénique
- flavonoïdes, dont l'hyperforine
- coumarines dont hypéricine, protohypéricine
- tanins composés dérivés de l’épicatéchol
- dérivés terpéniques : xanthophylles
- huile essentielle : pinène et carbures sesquiterpéniques
Posologies
La dose recommandée est de 300 mg de 1 à 3 fois par jour, soit 300 à 900 mg par jour.
- Sommeil: la prise de 300 mg le soir peut suffire (ajouter 300 mg le matin si besoin) pendant 1 à 3 mois.
- Anxiété et dépression: 300 à 900 mg selon l'intensité. Aussi longtemps que nécessaire.
- Syndrome prémenstruel ou sevrage: 3 fois 300 mg par jour pendant 2 à 3 mois
Il faut prévoir 4 semaines avant que les effets ne s’exercent.
Informations complémentaires
Vous pouvez en apprendre davantage sur le millepertuis :
Questions fréquentes
Qu'est-ce que le millepertuis ?
Le millepertuis (Hypericum perforatum) est une plante médicinale. Elle dispose de nombreux bienfaits et est utilisée depuis des millénaires pour ses vertus anti-inflammatoires et antidépressives.
Combien de temps pour que le millepertuis fasse effet ?
Le millepertuis commence à agir après 4 semaines de traitement.
Pourquoi prendre du millepertuis ?
Les bienfaits du millepertuis sont les suivants :
1. Activité antidépressive
2. Amélioration de troubles neurologiques
3. Diminution du syndrome prémenstruel
4. Aide contre le cancer
5. Résistance à l'insuline
6. Soulagement des ulcères ou escarres
7. Action antibactérienne
8. Amélioration de certains troubles du sommeil
Quelle dose prendre ?
Conformément aux études cliniques, vous devez prendre 300 à 900 mg de millepertuis par jour.
- 1: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19136030
- 2: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12110997
- 3: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9718074
- 4: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7857510
- 5: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10083977
- 6: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15303261
- 7: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12153829
- 8: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15605620
- 9: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18843608
- 10: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18694635
- 11: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23469842
- 12: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27462333
- 13: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20155996
- 14: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29632841
- 15: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19585471
- 16: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19067385
- 17: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30033402
- 18: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25266458
- 19: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26346185
- 20: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28990659
- 21: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20386655
- 22: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26510970
- 23: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28011162
- 24: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30763694
- 25: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23413284
- 26: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19367676)
- 27: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16088341
- 28: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22924417
- 29: 🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28363851