Définitions
Les probiotiques
Les probiotiques sont définis comme « des « micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels ».1 2
Les probiotiques interviennent dans le maintien et le renforcement de l'intégrité de la paroi intestinale et dans l'amélioration naturelle de notre immunité. Préserver l'équilibre de nos microbiotes et plus particulièrement notre microbiote intestinal, par des apports réguliers et en quantité suffisante de souches probiotiques est crucial pour notre Santé.
Globalement, les souches probiotiques assurent trois grandes fonctions majeures :
-Métabolique :
- biosynthèse de vitamines, acides aminés et métabolites ;
- production d’acides gras à chaînes courtes ;
- fermentation de fibres alimentaires ;
- biotransformation d’acides biliaires.
- Protectrice :
- maturation et activation du système immunitaire ;
- sécrétion de métabolites antimicrobiens ;
- fonction barrière ;
- compétition avec les souches pathogènes.
- Structurale :
- production de mucus ;
- régulation de l’épithélium.
Concrètement, les souches probiotiques sont des microorganismes (bactéries, champignons, archaea, virus et parasites) vivants, utiles pour l’Homme. Elles représentent donc un écosystème polymicrobien colonisant des niches données ou microbiotes. Or il est bien établi que les souches probiotiques sont d’autant plus efficaces si elles arrivent à coloniser durablement nos différents microbiotes, au détriment de souches nuisibles.
Les Prébiotiques
Des apports alimentaires spécifiques de certaines substances, complémentaires des probiotiques, appelées "prébiotiques", apparaissent fortement utiles. Mais pourquoi ? Tout simplement, parce qu’ils potentialisent l’action bénéfique des probiotiques. On parle d’"effet prébiotique". 3 4
Cette synergie d’association et d’action des prébiotiques et probiotiques porte le nom de "symbiotique"5. Autrement dit leur usage concomitant va réellement avoir un impact positif sur la Santé de l’hôte6.
Le concept de prébiotiques a été introduit pour la première fois par deux chercheurs anglais, GR Gibson et MB Roberfroidont en 19957.
Concrètement, les prébiotiques constituent la source nutritive, sous forme de fibres alimentaires, des bactéries de notre microbiote intestinal. Ils favorisent leur développement et prolifération ainsi que leur survie afin de leur permettre d’exercer plus efficacement leurs fonctions bénéfiques sur la santé de l’hôte8. En fonction de la teneur en fibres de l’aliment, un "effet prébiotique" sera plus ou moins important9.
D’un point de vue structural, ces fibres alimentaires sont un enchaînement de molécules glucidiques, sous forme polymérisée, appelées oligosaccharides (assemblage d’un seul type de sucres simples constitutifs) ou polysaccharides (plusieurs sucres différents). Elles ont la particularité d’être non digestibles par l’organisme humain. Ces glucides complexes naturels sont donc non assimilables par l’organisme.
En revanche, les bactéries colonisant notre microbiote intestinal sont capables de digérer efficacement ces fibres alimentaires pour finalement les décomposer en composés bénéfiques tels que les acides gras à courte chaîne (acétate, propionate, butyrate)10. Ces métabolites issus de probiotiques sont des substances bioactives reconnues pour exercer une action antiinflammatoire. Ils sont nommés, depuis peu,"postbiotiques".Ils constituent notamment une source d’énergie pour les souches probiotiques. Ils vont induire une baisse du pH intestinal favorisant ainsi la protection contre des souches pathogènes.
Par ailleurs, le butyrate a été notamment identifié comme un modulateur génique via l’acétylation des histones.
Bienfaits
Equilibre de la flore microbienne intestinale et aide à la bonne digestion
La composition et les fonctions de la flore microbienne intestinale peuvent varier notamment en fonction des conditions physiologiques de l’hôte (état de santé général, âge), la prise de médicaments (antibiothérapie), le stress, une chimiothérapie, une mauvaise alimentation et hygiène de vie ou encore la contamination par des agents pathogènes. Autant de facteurs qui influent négativement sur notre santé intestinale.
Dans ces conditions, cette dysbiose (déséquilibre qualitatif et / ou quantitatif de la flore bactérienne) intestinale est un risque de développer toute une série de maladies, notamment de la sphère digestive.
L’apport de prébiotiques naturels favorise la régulation du transit intestinal et le rééquilibrage du microbiote intestinal. Ils aident à lutter contre les diarrhées et les problèmes de constipation11 12 et participent à l’augmentation du renforcement de la fonction immunitaire des muqueuses.
S’agissant de l’intolérance au lactose, les suppléments en prébiotiques permettent une meilleure absorption du lactose chez les adultes déficients en lactase intestinale. C’est l’effet bifidus qui permets de soulager les ballonnements et les maux de ventre, favorisant ainsi une meilleure digestion13.
De plus, ces prébiotiques favorisent l’absorption de nutriments essentiels comme les minéraux (calcium et magnésium), au niveau intestinal14 15.
A ce titre, ils participent à la bonne minéralisation osseuse et la prévention des fractures16.
Activités antimicrobienne, détoxifiante et anti-diarrhéique
Les prébiotiques influencent non seulement la composition du microbiote intestinal, de manière spécifique17,mais aussi son activité métabolique18 19 20 21.
De fait, la fermentation de sources prébiotiques tels que les oligosaccharides par des souches probiotiques lactobacilles et bifidobactéries produits des postbiotiques22 avec des effets inhibiteurs spécifiques contre certains entéropathogènes23 24 25.
C‘est le cas des souches de Bifidobactériunbifidum ou Bifidobactériunbreve BC204 qui produisent de l’acétate à forte activité inhibitrice antimicrobienne.
Par exemple, il a été montré que la souche Bifidobacteriumlongumsubsp. infantis ATCC 15697 en association avec des oligosaccharides serait particulièrement efficace pour lutter, in vitro, contre une infection par un entéropathogène invasif : Campylobacter jejuni26.
Les chercheurs ont rapporté notamment que des oligosaccharides du lait maternel permettent à certaines souches de bifidobactéries d’adhérer plus facilement au niveau de la muqueuse intestinal27 et d’induire une réponse transcriptionnelle adaptée pour l’élimination des entéropathogènes28.
Cette activité antimicrobienne de prébiotiques, administrés seuls ou en association avec des souches probiotiques, est rapportée également dans plusieurs études menées chez l’animal29 30 et par d’autres études cliniques chez l’humain. Ces supplémentations seraient d’autant plus intéressantes car elles permettraient de lutter efficacement contre des souches pathogènes multirésistantes31.
Dès lors, ces oligosaccharides du lait seraient des prébiotiques naturels intéressants pour nourrir et favoriser le métabolisme de bifidobactéries au niveau du côlon ce qui permettrait d’agir favorablement sur la fonction de l’épithélium intestinal humain32.
En particulier, il est bien établi aujourd’hui que le lait maternel, contient des substances "bifidogènes" telles que les galacto-oligosaccharides favorisant l’implantation et la croissance des bifidobactéries au niveau du microbiote intestinal.
En outre, d’autres sources de prébiotiques telles que certaines fibres alimentaires d’origine végétale influencent la composition du microbiote intestinal33 34 et notamment la couche protectrice de mucus du côlon. Ils sont déterminants pour notre santé intestinale.
De fait, il a été démontré, par une étude scientifique chez la souris, que Bifidobacterium longum est capable de restaurer la croissance du mucus et que l’administration d’inuline, une fibre alimentaire indigeste, réduit de manière significative, la pénétrabilité du mucus35.
Il a été montré cliniquement que l’inuline est capable d’augmenter la concentration de butyrate, à action antiinflammatoire, au niveau intestinal tout en réduisant le nombre de souches indésirables Bacteroidesfragilis, en cas de pochite due à une anastomose anale. La pochite, correspondant à une inflammation du réservoir iléal36.
Ainsi, restaurer et entretenir l’équilibre de notre flore intestinale à l’aide de mesures hygyiéno-diététiques adaptées et de souches de synbiotiques, en quantité adéquate, serait crucial pour maintenir notre bien-être intestinal et faire rempart aux infections.
Soutien pour l’immunité et la prévention des réponses antiallergiques
Une grande majorité des prébiotiques naturels, possèdent des propriétés immunomodulatrices. Autrement dit, ils sont capables de stimuler et d’influencer favorablement le système immunitaire au niveau du microbiote intestinal de l’hôte37.
Les immunoglobulines A sécrétoires (IgAs) sont un isotype d'anticorps qui joue un rôle majeur dans la fonction immunitaire des muqueuses. Il est bien établi que le déficit sélectif en IgA est le plus fréquent des déficits immunitaires primitifs, responsable des infections récurrentes ou des maladies auto-immunes (maladie intestinale inflammatoire ou cœliaque, lupus érythémateux disséminé, hépatite chronique active).
De manière intéressante, une étude clinique randomisée en double aveugle contre placebo portant sur 215 enfants en bonne santé a permis de mettre en évidence l’impact positif d’une supplémentation en prébiotique sur l’immunité des muqueuses.
De fait, il a été rapporté qu’une supplémentation (6 g/L de courtes chaînes galacto- et longues-chaînes fructo-oligosaccharides), de 27 semaines, augmentent significativement la concentration en IgAs chez les enfants comparativement au groupe contrôle. En outre, le pourcentage de bifidobactéries est augmenté alors que celui des souches pathogènes Clostridium est diminué38.
Ainsi, les prébiotiques naturels sont associés à un renforcement naturel de l’immunité au niveau de la muqueuse intestinale notamment avec l’augmentation d’IgA sécrétoires.
Par ailleurs, certaines études rapportent le potentiel des prébiotiques pour améliorer les symptômes de la dermatite atopique chez des sujets touchés par cette allergie39 40. Cet eczéma se caractérise par une inflammation chronique non contagieuse de la peau. Cette affection, de nature génétique, touche particulièrement les nourrissons.
Ainsi certains prébiotiques comme l’inuline, grâce notamment à leurs propriétés immunomodularices, renforcent non seulement, les défenses immunitaires naturelles humaines, mais agissent aussi favorablement pour optimiser une réponse immunitaire en cas d’allergies et contrebalancer les effets néfastes liés à l’auto-immunité41.
Propriétés anti-inflammatoire et antioxydante
Au-delà de leurs bienfaits sur le confort digestif, les prébiotiques sont des acteurs clés dans la prévention et la lutte contre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
Les prébiotiques seul ou en association avec des probiotiques ont une action anti-inflammatoirepuissante42 43.
L’homéostasie intestinale peut être compromise dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin telles que les gastrites, le syndrome du côlon irritable, la maladie de Crohn ou encore la colite ulcérative.
Des chercheurs ont notamment rapporté l’aptitude de suppléments prébiotiques (FOS) à moduler le système immunitaire vers l’expression d’IL-10 et de récepteurs TLR par des cellules dendritiques au niveau de la muqueuse intestinale. Cette activité immunomodulatrice de prébiotique semble, par conséquent, avoir un impact positif contre le développement de la maladie de Crohn44.
Le syndrome du côlon irritable est une hypersensibilité du système digestif qui se manifeste par différents symptômes diffus : douleurs/crampes abdominales, ballonnements, diarrhées et constipation. Ce trouble fonctionnel intestinal serait influencé par des facteurs diététiques mais également psychologiques.
De manière intéressante, une revue de la littérature de 2021, incluant de nombreuses études cliniques, conclue sur une action favorable de suppléments prébiotiques seuls pour l’accélération du transit intestinal (péristaltisme), permettant de soulager significativement les troubles fonctionnels gastro-intestinaux de cette maladie, ainsi que le stress psychologique45.
Plusieurs études cliniques de cette revue confirment également l’effet bénéfique de synbiotiques dans la prise en charge thérapeutique du syndrome du côlon irritable.
Prévention des cancers
Des travaux de recherche scientifique se sont intéressés au potentiel anticancer des prébiotiques. Dans ce contexte, l’activité anticancérigène attribuée à différentes sources de prébiotiques a été rapportée dans de multiples études à la fois chez l’animal et l’humain46 47.
L’action combinée de souches probiotiques d’intérêt à des prébiotiques est particulièrement évaluée au travers de différentes études cliniques.
Une étude clinique randomisée en double aveugle et contrôlée par placebo, publiée en 2007, portant sur 37 patients atteints d’un cancer du côlon a évalué les bénéfices d’une supplémentation en prébiotiques associés à deux souches probiotiques :Lactobacillus rhamnosus GG (LGG) etBifidobacteriumlactis Bb12 (BB12).
Les chercheurs ont montré que ce traitement est capable, en 12 semaines, de réduire significativement le risque de cancer du côlon humain notamment par le biais d’une augmentation de la production d’interféron gamma (INF γ), connu pour son action anticancérigène. En outre cette supplémentation module la composition de la microflore intestinale en faveur de bifidobactéries et de lactobacilles et au détriment de germes nuisibles tels que Clostridium perfringens48.
De manière concordante, les effets anti-prolifératif et inducteur d’apoptose de prébiotiques, in vitro, ont été montré sur des cellules cancéreuses humaines du côlon49.
D’autres études cliniques à grande échelle, sont néanmoins nécessaires pour préciser les mécanismes protecteurs, les doses nécessaires et les synergies des probiotiques afin d’envisager de les utiliser dans l’arsenal des thérapies anticancéreuses.
Atout pour une bonne Santé cardiovasculaire
L’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie sont deux des plus importants facteurs de risque de maladies cardiovasculaires clairement identifiés.
Selon plusieurs études cliniques, les prébiotiques naturels en association avec des probiotiques possèdent un effet bénéfique pour améliorer les niveaux de cholestérol HDL considéré comme le "bon cholestérol" tout en réduisant les niveaux plasmatiques de triglycérides50.
Plus concrètement, il a été rapporté que la prise de suppléments à base de Bifidobactériunlongum, (5×109 CFU, 24 semaines) en association avec 2,5 g de prébiotiques (fructo-oligosaccharides),réduit significativement les taux de LDL cholestérol, les transaminases et des marqueurs de l’inflammation (CRP, TNF-α) chez des patients avec une stéatose hépatique non alcoolique51.
D’où le potentiel pour des souches de bifidobactéries de réguler activement les dyslipidémies52.
De manière concordante, il a été montré dans une étude scientifique de 2021 que la consommation quotidienne de 80 grammes d'avoine pendant 45 jours chez des personnes présentant un taux de cholestérol modérément élevé permettait de réduire significativement leurs taux de cholestérol total et de cholestérol LDL ou "mauvais cholestérol", responsable de la formation de dépôts graisseux sur la paroi des artères (athérosclérose)53.
En outre, il a été rapporté qu’une supplémentation en prébiotiques type fructo-oligosaccharides exercent non seulement une diminution du cholestérol plasmatique mais également une activité antioxydante au niveau plasmatique54.
Les suppléments de probiotiques en association avec les prébiotiques amélioreraient également les désordres associés au syndrome métabolique comme le révèle plusieurs études cliniques55 56 57 58.
De fait, il existe aujourd’hui des preuves expérimentales que les prébiotiques naturels ou associées sous forme de synbiotique peuvent aider à la prévention et au traitement du diabète59 60 61.
A ce titre, plusieurs études cliniques ont permis de rendre compte de l’effet bénéfique de suppléments de synbiotique pour le contrôle de la glycémie et la réduction de la résistance à l’insuline62.
Contrôle et perte de poids
Outre le rôle facilitateur du transit intestinal et de la digestion des prébiotiques, il est apparu selon plusieurs études, que la consommation de prébiotiques permet une réduction de l’adiposité abdominale63.En effet, rappelons qu’ils permettent d’agir favorablement sur les dyslipidémies.
Une étude a montré l’effet bénéfique d’une supplémentation prébiotiques (inuline ou galactomannane) associée à la souche probiotique L. gasseri pour réduire significativement l’adiposité abdominale et viscérale chez l’Homme en surpoids ou en situation d’obésité64.
De manière concordante, des effets similaires sont observées chez des enfants obèses associés à une réduction du stress oxydant avec une autre formulation en synbiotique incluant les souches probiotiques L. acidophilus, L. rhamnosus, B. bifidum, B. longum, E. faecium et des FOS65.
Il est important de noter que toutes les souches de probiotiques ne permettent pas de réduire l’adiposité abdominale, certaines souches spécifiques vont avoir ce potentiel. On peut citer par exemple, Lactobacillus gasseri, Lactobacillus salivarius AP-32, L. rhamnosus bv-77 et Bifidobacteriumanimalis CP-966 67 68.
La leptine est une hormone adipocytaire qui contrôle le poids par la régulation de la prise alimentaire et la dépense énergétique. Elle est retrouvée en grande concentration dans le sérum de personnes obèses. De manière intéressante, une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo, de 36 semaines, incluant 153 sujets obèses, a évalué l’impact d’une supplémentation en symbiotique ((1.6 × 108 CFU of L. rhamnosusCGMCC1.3724 /capsule avec des oligo-fructoses et de l’inuline) sur le poids corporel.
Les chercheurs ont pu montrer que cette supplémentation induit non seulement une réduction de la masse graisseuse mais également une réduction de la concentration de la leptine circulante. De plus, il a été observé une action favorable régulatrice sur le microbiote intestinal, notamment avec la présence accrue de bactéries anaérobies de la famille des Lachnospiraceae dans les selles des patients69.
Un soutien micro-nutritionnel de l’intestin par des suppléments synbiotiques, associé à un régime alimentaire sain et équilibré ainsi qu’une pratique régulière d’une activité physique, pourraient être un bon allié minceur comme le révèle une méta-analyse de 202270.
Ainsi, les synbiotiques permettent de réduire le poids corporel et l’adiposité en réduisant les niveaux de leptine et d’insuline, suggérant ainsi qu’ils peuvent faciliter la prise en charge du syndrome métabolique.
Prévention des infections respiratoires
Les prébiotiques et probiotiques à action antivirale, seraient également un atout pour traiter les symptômes ou prévenir les infections respiratoires (états grippaux, bronchites, rhinites, pharyngites, coronavirus).
Il a été suggéré dans une revue systématique et méta-analyse publiée en 2018, que les effets immunomodulateurs des prébiotiques et probiotiques pourraient augmenter les réponses immunes de la vaccination anti-grippe71.
Un atout dans la prévention de certaines maladies du système nerveux central
Depuis quelques années, de nouvelles thématiques de recherche émergent dans le domaine, jusqu’alors peu exploré, du rôle de la microflore intestinale dans la prévention et le traitement de maladies du cerveau.
Dans ce contexte, l'axe microbiote-intestin-cerveau est de plus en plus étudié et analysé au sein de la communauté scientifique72. Quelques études récentes menées aussi bien chez l’animal que l’humain ont exploré ainsi l’impact des prébiotiques et/ou probiotiques sur la santé mentale et plus précisément, la fonction cérébrale73 74 75.
Plusieurs études préliminaires avaient déjà permis de mettre en évidence un lien de cause à effet entre une altération de la fonction digestive et l’apparition de troubles des fonctions cognitives.
En approfondissant les recherches, plusieurs équipes de recherche ont montré un lien avéré entre l’utilisation de différents prébiotiques et/ou probiotiques et la protection contre les troubles neurologiques et psychiatriques.
Ces études soulignent, plus précisément, les bienfaits des probiotiques dans des maladies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson)et neuropsychiatriques (troubles de l’humeur, stress, anxiété, symptômes dépressifs, Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA)76 77 78, une vertu jusqu'alors insoupçonnée.
Sur la base des études publiées, il apparait clairement qu’une altération du microbiote intestinal (dysbiose) impacte négativement la fonction cognitive79.
En outre, les chercheurs concluent que des stratégies d’interventions nutritionnelles ciblées combinant prébiotiques et souches probiotiques seraient à même de renforcer l’axe microbiote-intestin-cerveau et lutter efficacement contre la dysbiose et certaines pathologies associées.
Les différentes formes
Différentes sortes de prébiotiques
Les prébiotiques se retrouvent naturellement dans de nombreux aliments et sous différentes formes. Les principales fibres alimentaires à effet prébiotique sont :
- Les fructanes et en particulier l'inuline.
- Les FOS (fructo-oligosaccharides), présents dans de nombreux fruits et légumes.
- Les GOS (galacto-oligosaccharides), présents dans les légumes secs.
- Les β-D-glucanes des champignons80.
- Les pectines de la paroi des végétaux.
- Les fibres d’acacia.
En médicament ou complément alimentaire
La solution orale de lactulose est un médicament d’ordonnance disponible sous différentes marques. Il est également disponible sous forme de médicament générique.
En outre, il existe des compléments alimentaires de prébiotiques, seuls ou associés à des probiotiques, des minéraux, des vitamines, des extraits de plantes, etc.
Les synbiotiques, en gélules gastro-résistantes, permettent ainsi d’optimiser l’apport en probiotiques au sein de l’organisme et de favoriser efficacement la restauration de la flore intestinale.
En pratique
Dosage et posologie des prébiotiques
Afin de maintenir un bon équilibre de la flore intestinale, les aliments prébiotiques doivent être consommés régulièrement, l'apport quotidien conseillé étant de 25 g par jour pour les adultes.
Les doses efficaces de prébiotiques varient de 3 à 12 grammes.
Il est recommandé de commencer par des demi doses de prébiotiques (prises le soir) pour habituer progressivement l’intestin.
Associations et synergies
Les bienfaits des probiotiques seront renforcés par l’apport significatif de prébiotiques naturels81 tels que les fructo-oligosaccharides, l’amidon de maïs ou l’inuline. Ces substances bioactives naturelles sont des fibres solubles indigestes pour l’Homme. Ils sont les éléments nourriciers des probiotiques. Ils favorisent, après ingestion, le développement et la prolifération des probiotiques au sein de la microflore intestinale.
Privilégiez aussi la consommation des légumineuses, des céréales complètes, des noix et diminuer celles des aliments raffinés, des édulcorants, des graisses saturées et de l’alcool qui sont connus pour altérer significativement la composition et la diversité du microbiote intestinal.
Il est donc essentiel d’adopter un régime sain, équilibré, riche en fruits, en légumes et en fibres pour pouvoir bénéficier des suppléments à base de probiotiques ou prébiotiques.
Précautions
Contre-indications
Un supplément à base de prébiotiques est sans danger.
Effets secondaires
Par voie orale, les prébiotiques peuvent provoquer, en début de traitement, des effets secondaires tels que les ballonnements, les flatulences et une constipation. Rappelons que ce sont des fibres fermentées dans le côlon qui induisent la production de gaz.
Sources alimentaires
Les prébiotiques sont naturellement présents dans le lait maternel et dans une variété d’aliments particulièrement d’origine végétale: légumes, fruits ou céréales, comme l'oignon, l'ail, les bananes, l’artichaut de Jérusalem (tubercule), la chicorée (racine), le topinambour, le poireau, l'asperge, le blé, l'orge, l'avoine et les haricots.
Vous pouvez consommer également des aliments fermentés, des jus de légumes lacto-fermentés ou du kéfir, le kimchi, le kombucha, mais aussi des produits à base de soja fermenté : le miso ou le natto japonais, le tempeh et le lassi, riches en prébiotiques.
Les prébiotiques sont également ajoutés dans des aliments comme des biscuits, des céréales, des produits laitiers mais aussi des préparations pour nourrissons.
Les sources alimentaires des différents prébiotique sont :
• les pectines, qui constituent la paroi des végétaux ;
• les FOS (fructo-oligosaccharides), présents dans les fruits (pomme, poire, pastèque, kaki, prune, nectarine, abricot, mûre, cerise, mangue, pêche, banane) et les légumes (artichaut, asperge, aubergine, betterave, choux, poireau, etc.) ;
• les GOS (galacto-oligosaccharides), présents dans les légumes secs (haricots, pois, lentilles, fèves...) ;
• les fructanes et en particulier l'inuline (mélange de fructose et d'autres sucres), présentes dans de nombreuses plantes (laitue, chicorée, endive, artichaut, topinambour, pissenlit...) et céréales (blé, pistache, seigle, etc.).
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