Sclérose en plaques: causes, traitement naturel

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Il s'agit d'une maladie auto-immune chronique du système nerveux central, avec des composants inflammatoires et neurodégénératifs. Dans cet article, seront traités les facteurs de risques et l’accompagnement naturopathique. Quel traitement naturel privilégier, en cas de sclérose en plaques (SEP)?

Définition

Le neurone

Neurone sain et neurone affecté par la sclérose en plaques: traitement naturel, causes et symptômes.
Un neurone normal et un neurone touché

Le neurone est l’unité structurale de système nerveux. Il est composé1:

-d'une tête (corps de cellule) qui contient le noyau;
-de dendrites, qui forment des ramifications du corps de cellule. Les neurones reçoivent les signaux des autres cellules à travers les dendrites;
-d'un axone. En général, on trouve un axone par cellule. On peut le considérer comme un câble électrique, qui transfère les signaux de la tête vers d’autres cellules;
-de cellules de Schwann. Elles entourent l’axone (comme la gaine qui entoure le câble électrique). Elles forment la gaine de la myéline. Les cellules de Schwann fournissent également l’exon avec des métabolites énergétiques2;
-d'un terminal d’axone. C’est lui qui assure le transfert de signaux électriques vers d’autres neurones.

La sclérose en plaques (SEP)

Il s'agit d'une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central3. Cest la pathologie neurologique invalidante la plus courante chez les jeunes adultes et les adultes d'âge moyen en Amérique du Nord et en Europe.

Les composants du système immunitaire (les cellules T, les macrophages et les médiateurs solubles de l'inflammation) provoquent, entre autres, une démyélinisation multi-focale (à plusieurs endroits) et des lésions axonales dans le système nerveux central (SNC)4. La sclérose en plaques a longtemps été considérée comme une maladie démyélinisante du SNC et de la matière blanche. Ces dernières années, une démyélinisation profonde de la matière grise et corticale a été reconnue et peut dépasser la démyélinisation de la matière blanche. Sous l’effet de cette démyélinisation, les signaux ne passent pas correctement provoquant des problèmes de santé.

La progression de cette pathologie, au cours du temps, comprend généralement quatre étapes:

  • Une étape préclinique. Pendant cette phase, une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux déclenche la maladie. La personne ne ressent généralement rien d’anormal. Elle peut être découverte accidentellement à l'IRM, ainsi nommée syndrome radiologiquement isolé (RIS).
  • Après le stade RIS, les premiers signes dépassent le seuil de la détection et se manifestent cliniquement. A ce stade, elle devient ainsi un syndrome cliniquement isolé (CIS). 
  • Un stade clinique récurrent-rémittent (RRMS), qui comporte des épisodes de dysfonctionnement neurologique, suivi par des périodes de récupération des fonctions;
  • Un stade clinique progressif (progressif secondaire) au cours duquel le dysfonctionnement neurologique s'aggrave progressivement.

Chez certaines personnes, elle peut être progressive dès le début et est appelée SEP progressive primaire. Des travaux récents ont révélé des différences génétiques entre les personnes touchées par la SEP-RRMS et celles touchées par la forme progressive primaire5.

Schéma représentant la progression de la sclérose en plaques.
Stades de progression de la sclérose en plaques. Adaptation de Clare Baecher-Allan.

Les symptômes et diagnostic

Les symptômes les plus courants comprennent la fatigue, la faiblesse, la diminution de l'équilibre, de la spasticité (trouble moteur caractérisé par des contractures musculaires involontaires), des problèmes de marche, dépression, problèmes cognitifs, déficits vésicaux, intestinaux, sexuels, perte visuelle et sensorielle, et douleur neuropathique.

Les effets moins courants comprennent la dysarthrie et la dysphagie, les vertiges et les tremblements.

Les effets rares comprennent les convulsions, la perte auditive et la paralysie6.

Schéma représentant les symptômes de la sclérose en plaques.
Effets de la sclérose en plaques

Facteurs de risque et naturopathie

On dit souvent que la cause (les causes) de cette pathologie est inconnue; cependant, ce n'est pas tout à fait correct. Epstein–Barr virus (EBV), soleil (UVB), tabagisme, obésité et vitamine D, ainsi que plusieurs autres facteurs, associés à l’un des antécédents génétiques de l’individu, jouent des rôles importants aboutissant au développement de cette pathologie.

Dans le cadre de la naturopathie, les maladies sont causées par des fragilités du terrain. Ces fragilités rendent le corps propice au développement de certains troubles. Le terrain est l’ensemble des éléments qui forment l’être humain sur les plans émotionnel, physique, comportemental et héréditaire formant, ensemble, le triangle de bien-être (TBE). Ces facteurs peuvent être classés en trois groupes. Ce sont les groupes de l’esprit, du corps et de l’environnement dans lesquels la personne évolue.

Par conséquent, pour accompagner une maladie dans le cadre de la naturopathie, il faut réaliser un bilan de vitalité. Son but est de déterminer tous les facteurs qui fragilisent le terrain et rendent le corps propice au développement de la SEP.

Triangle du bien-être en naturopathie.
Triangle du Bien-Etre

L’Epstein-Barr virus (EBV)

De nombreuses études décrivent l'association entre l’Epstein-Barr virus et la sclérose en plaques. L’EBV a été découvert en 1964 par le pathologiste Britannique Sir Michael A. Epstein, qui a suggéré qu'il jouait un rôle majeur dans la pathogenèse du lymphome de Burkitt7.

L'infection primaire par l’EBV survient principalement chez les enfants en bas âge et est généralement asymptomatique8. Cependant, lorsque l'infection à l’EBV survient à l'adolescence / au début de l'âge adulte, elle s'accompagne le plus souvent de symptômes cliniques, se manifestant par une mononucléose infectieuse chez 30 à 40% des personnes infectées.

Les lymphocytes B (des cellules du système immunitaire) jouent un rôle important dans la pathogenèse de la SEP, peut-être parce qu'ils sont des réservoirs de l'EBV à l’état latent et sont également des cellules porteuses d'antigènes, qui activent les lymphocytes T (d’autres cellules du système immunitaire) auto-agressifs, contre la myéline.

Bien que la séropositivité à l'EBV soit fréquente, la proportion de sclérose en plaques parmi les patients avec une séropositivité à l'EBV est encore plus grande. Presque tous les patients atteints de cette maladie présentent des preuves d’infection antérieure à l'EBV.

En se basant sur cette découverte, plusieurs études ont étudié la réponse immunitaire contre l'EBV dans d’autres maladies auto-immunes, mais qui n'a jamais été associée à une cause clairement définie.

Tabagisme

Les premières études, qui montrent le lien avec le tabagisme, remontent aux années 609. Une méta-analyse récente a déclaré que le tabagisme était associé, de façon significative, à un risque plus élevé pour les non-fumeurs qui ont déjà fumé par rapport aux non-fumeurs et pour les fumeurs actuels par rapport aux non-fumeurs. Le mécanisme exact derrière cette association n'est toujours pas élucidé. Les chercheurs pensent que des composants spécifiques de la fumée de cigarette sont responsables. La nicotine elle-même peut cependant avoir un effet protecteur10.

Vitamine D

La vitamine D est une vitamine liposoluble (non soluble dans l’eau), mais qui agit comme une hormone. Une vitamine est un composé organique essentiel qui ne peut pas être synthétisé par l'organisme et doit être ingéré. La vitamine D peut être synthétisée sous l’effet de la lumière de soleil. Sa forme active présente des similitudes chimiques avec des hormones comme la testostérone, les œstrogènes et le cortisol11.

De nombreuses études ont suggéré qu'il existe une corrélation entre le niveau de vitamine D sérique, le risque de développement et l’activité de la sclérose en plaques. Certaines de ces études montrent un effet positif de la vitamine D sur cette maladie, d’autres montrent le contraire12.

Obésité

L’obésité semble être un facteur de risque; comme semble le confirmer une étude datant de 2009. Cette étude a été réalisée sur plus de 200 000 femmes aux États-Unis13.

Chez une personne obèse, (indice de masse corporelle [IMC] de 30 ou plus; calculé comme le poids en kilogrammes divisé par la hauteur en mètres au carré), le risque était multiplié par deux de développer une SEP à l'âge adulte. Ces résultats ont depuis été validés dans d'autres études sur les adultes, avec un nombre croissant de preuves indiquant qu'un IMC élevé à l'adolescence favorise l'apparition de cette pathologie.

L’hypothèse expliquant le rôle de l‘obésité est basée sur le fait que l'obésité est caractérisée par une réponse inflammatoire chronique (de bas grade). Cet état peut favoriser le développement de cette maladie.

Une autre hypothèse souligne le rôle de la vitamine D, qui s'est avérée être un facteur de risque important. Les adultes et les enfants ayant une masse grasse corporelle élevée ont des taux circulants plus faibles de métabolites de la vitamine D14.

Facteurs environnementaux

Les facteurs environnementaux comprennent: l’origine de la personne, l’exposition au soleil et aux métaux lourds.

Migration

Des études sur les migrants dans les pays les plus touchés par la sclérose en plaques montrent que les personnes qui quittent des pays, où la maladie est rare (comme l’Inde) vers des endroits où la prévalence est élevée (comme en Europe), ont tendance à conserver le faible risque de leur pays d’origine15. Cependant, les enfants nés des migrants en Europe sont à risque élevé.

Parallèlement, les personnes qui migrent des zones fortement touchées vers des zones peu touchées, âgées de moins de 15 ans au moment de la migration, sont beaucoup moins susceptibles de développer la maladie, que ceux qui ont migré à un âge plus avancé. La nature des facteurs environnementaux qui contribuent à la prévalence de cette pathologie, que ce soit chez les indigènes ou chez les migrants, reste spéculative16.

Exposition au soleil

Des études épidémiologiques confirment que la prévalence de la sclérose en plaques est plus haute sous des latitudes plus élevées et a tendance à culminer dans les zones, ayant les expositions les plus faibles, à la lumière ultraviolette.

Cependant, les résultats latitudinaux semblent décliner ces dernières décennies. Le risque semblerait lié à une tendance accrue à éviter l'exposition au soleil ou à rester à l'intérieur, pendant de plus longues parties de la journée, même sous les climats plus chauds. En effet, il existe un lien direct entre l’exposition aux ondes des ultraviolets dans le taux de vitamine D et le rôle de cette dernière dans la diminution du risque de cette maladie.

Exposition aux métaux lourds

L'accumulation cellulaire de plomb et de mercure a été associée au développement d'auto-anticorps contre les protéines neuronales et la protéine basique de la myéline chez l'homme et l'animal. De même, l'exposition à des solvants organiques, tels que le toluène ou le xylène, a été avancée comme cause de risque de sclérose en plaques, par une altération de la fonction immunitaire ou une neurotoxicité17.

Le stress

Le stress est le facteur qui a généré le plus de controverses. Certaines études rapportent une association entre le stress et la sclérose en plaques, mais d'autres n'ont pas réussi à prouver cette association ou seulement trouver une relation quasi-significative. Ces résultats disparates peuvent s'expliquer par l'hétérogénéité, dans la conception de l'étude, ainsi que par la manière indirecte dont le stress affecte cette maladie18.

Généralement, les études ont montré que le stress à court terme peut améliorer l'acquisition et/ou l'expression de réponses immuno-protectrices (cicatrisation, vaccination, anti-infectieux, anti-tumoral) ou immuno-pathologiques (pro-inflammatoires, auto-immunes).

En revanche, le stress chronique peut supprimer les réponses immunitaires protectrices et/ou exacerber les réponses immunitaires pathologiques19.

Microbiome

Le système gastro-intestinal humain est colonisé par environ 1014 populations différentes de micro-organismes. Dans l'ensemble, le microbiote intestinal est aujourd'hui considéré comme un organe distinct du corps humain, pesant environ 2 kg et portant des informations au moins 100 fois plus importantes que le nombre de gènes humains d'un individu20.

Il a été démontré que le microbiote intestinal façonne les réponses immunitaires de l'immunité innée et adaptative, à la fois localement (au niveau de la muqueuse de système gastrique) et systémique (globale). Au cours des cinq dernières années, plusieurs études cliniques ont fourni des preuves indiquant que dans la sclérose en plaques, le microbiome intestinal est altéré.

Même si les études restent encore controversées quant à l’impact de cette altération sur le développement ou l’évolution de la maladie, elles ont prouvé qu’une perturbation de la composition et de la fonction du microbiote intestinal a été associée à des troubles chroniques: affections gastro-intestinales inflammatoires et métaboliques aux maladies neurologiques, cardiovasculaires et respiratoires21.

Alimentation déséquilibrée

La sclérose en plaques présente quelques similitudes avec le syndrome du côlon irritable (une maladie inflammatoire de l'intestin). Les deux ont une faible teneur en vitamine D et sont influencés par des facteurs environnementaux, comme présenté plus haut. Un régime riche en graisses animales, glucidique et sucre raffiné est souvent associé à une inflammation du système digestif. Cette information atteste du rôle probable de l’alimentation dans sa survenue22.

L’alimentation exerce son action par:

  • Certains composants alimentaires, qui induisent des modifications spécifiques du métabolisme cellulaire (l’ensemble des réactions chimiques cellulaires) vers le catabolisme (réactions chimiques de dégradation) ou l’anabolisme (réactions chimiques de synthèse) modelant l'inflammation et les réponses auto-immunes dans notre corps.
  • Le changement de la nature de la flore.

Facteurs génétiques

Des études génomiques (sur la matière génétique humaine) ont identifié plus de 150 polymorphismes (variations génétiques) uniques associés avec la survenue de cette affection. Beaucoup de ces polymorphismes se trouvent proches des gènes associés à la fonction immunitaire.

Sclérose en plaques: quel traitement naturel?

Un accompagnement médical et naturopathique peut conjointement aider la personne à avoir un meilleur bien-être, face à cette maladie. Quel traitement naturel privilégier, en cas de sclérose en plaques?

La démarche naturopathique se base sur quatre étapes:

1/ Intégrer la phase actuelle de la SEP.
2/ Intégrer ses effets actuels, après leur identification.

Ses effets peuvent être identifiés comme: primaires, secondaires ou tertiaires.

  • Les effets primaires, tels que la faiblesse, la perte sensorielle et l'ataxie, sont directement liés à la démyélinisation et à la perte axonale.
  • Les effets secondaires, tels que les infections des voies urinaires résultant d'une rétention urinaire, sont le résultat des effets primaires.
  • Les effets tertiaires, tels que la dépression réactive ou l'isolement social, sont le résultat des conséquences sociales et psychologiques de la maladie.

3/ Intégrer les facteurs de risques.
4/ Etablir un accompagnement naturopathique qui intègre les alinéas 1-3 et sans perturber le traitement médical.

Voici quelques méthodes qui peuvent être utilisées dans l'étape 4.

La relaxation

La relaxation peut être un traitement naturel intéressant, en cas de sclérose en plaques.

Plusieurs études récentes ont montré l’efficacité du yoga, à l’inverse d’autres études antérieures, dans l’amélioration du bien-être des personnes23. Non seulement les personnes atteintes en retirent un bénéfice, mais également les membres de leur famille24.

Chez les personnes atteintes de pathologie, la dimension mentale de la qualité de vie liée à la santé, la fatigue et les niveaux de dépression sont considérablement améliorées après un programme de yoga pendant 6 mois. Cet effet peut être expliqué par l’effet positif de la relaxation sur le stress. Diminuer le stress va diminuer l’épuisement des ressources naturelles et de l’énergie vitale de la personne.

Méthode:

  • Une séance de yoga par semaine pendant 6 mois.
  • OU réaliser trois séances, par semaine, pendant 12 semaines.

La technique des pieds nus

C’est la mise à la terre et le contact direct de la peau avec la surface de la Terre, par exemple avec les pieds ou les mains nus.

Même si les études sur la mise à la terre n’ont pas été réalisées dans le cadre de cette affection, elles ont révélé que le contact du corps humain avec la surface de la Terre (mise à la terre) produit des effets positifs sur la physiologie et la santé. Ces effets concernent l'inflammation, les réponses immunitaires, la cicatrisation des plaies et probablement la prévention et le traitement des maladies inflammatoires et auto-immunes chroniques25 26. Ces informations ne sont pas surprenantes sachant que dans le cadre de la naturopathie, le contact avec la nature est un des moyens pour se recharger en énergie vitale. Cette énergie vitale est essentielle dans les fonctions du corps (synthèse, réparation, guérison,…).

Les techniques proposées ci-après nécessitent l’aide de spécialistes et ne remplacent ni l’avis d’un médecin, ni la prise de médicaments. N'apportez aucune modification à votre traitement actuel sans l’accord de votre médecin traitant.

L’activité physique

Les études ont montré que sous l’effet de l’activité physique la fatigue, la fonction physique, le rôle physique et émotionnel que les patients jouent tout au long de la vie quotidienne, la fonction sociale, l'énergie, l'état mental et l'hygiène générale ont augmenté, et la douleur et la fatigue ont été soulagées chez les patients. Ces changements ont été observés en pratiquant la méthode Pilates et des exercices d'aérobie27 28 29. En cas de sclérose en plaques, l'activité physique est un traitement naturel efficace, pour soulager les symptômes de la maladie.

Méthode:

  • Trois séances par semaine pendant 12 semaines. Le programme d'exercice comprend 40 minutes, dont 5 à 10 minutes d'échauffement, 25 à 30 minutes d'exercice (marche) et 5 minutes de récupération. Ces séances peuvent être couplées à des exercices de yoga, programmés à trois séances par semaine, pendant 12 semaines.

Supplémentation en acides gras polyinsaturées (PUFAs)

Une supplémentation en acides gras polyinsaturés peut être un traitement naturel bénéfique, pour les personnes souffrant de sclérose en plaques.

Une méta-analyse (analyses de plusieurs études) a montré le rôle bénéfique de la supplémentation en huile de poisson et en acides gras oméga-3, dans l'amélioration de la qualité de vie des patients30. Ces rôles ont été attribués à leurs effets bénéfiques sur les marqueurs inflammatoires, la glutathion réductase, la réduction du taux de rechute et l'obtention de ratios oméga-6 / oméga-3 équilibrés.

Les études, auxquelles j’ai participé, sur le modèle animal et chez les personnes âgées montrent que la supplémentation en PUFAs rééquilibre leur taux dans la membrane cellulaire31. Ce rééquilibrage, par la suite, pourrait influencer le fonctionnement cellulaire. Ces informations peuvent expliquer, en partie, l’effet positif des PUFAs sur la cette maladie.

Méthode:

  • Consommation d’un œuf (enrichi en oméga-3) / jour pendant 9 mois.

Supplémentation en glutamine

La glutamine est un acide aminé et un nutriment majeur, pour maintenir la fonction de barrière intestinale, chez les animaux et les humains. La barrière intestinale est essentielle pour diminuer le risque de contracter certaines maladies comme les maladies métaboliques ou auto-immunes, certains types de cancer, des intolérances alimentaires, des allergies...

La diminution du taux de glutamine dans la sclérose en plaques32 et son épuisement (comme dans le cas de stress33) entraîne une atrophie des villosités, une diminution de l'expression des protéines de jonction serrée et une augmentation de la perméabilité intestinale. En revanche, la supplémentation en glutamine peut améliorer la fonction de barrière intestinale. Elle joue également un rôle dans la fabrication des neurotransmetteurs (comme la sérotonine), qui influence l’état émotionnel de la personne34.

Méthode

En général, les laboratoires proposent une dose de 500mg / 1-3 prises par jour.

Vitamine D

Une supplémentation en vitamine D est également un traitement naturel recommandé, pour les personnes présentant une sclérose en plaques.

L'apport alimentaire recommandé (AJR) en vitamine D et la limite supérieure tolérable varient selon l'âge et dans certaines circonstances, telles que celles impliquant la grossesse ou l'obésité.

Une dose quotidienne de 600 à 800 UI doit répondre aux exigences d'une santé osseuse, mais un apport plus élevé (1 000 à 2 000 UI) est nécessaire pour atteindre et maintenir un niveau adéquat de la forme active de la vitamine D. Des doses plus élevées sont recommandées et avec une supplémentation complémentaire en calcium.

Des suppléments en vitamine D peuvent être administrés tous les jours, toutes les semaines, tous les mois ou tous les 4 mois pour atteindre une concentration sérique adéquate.

Jeûne intermittent et repas cétogéniques

Les données précliniques suggèrent que les repas cétogéniques et le jeûne intermittent peuvent moduler l'immunité, réduire la gravité de la maladie35. Chez l'homme, la restriction de calorique a montré une diminution des concentrations de globules blancs, une réduction des inflammations cytokines et leptine, et une augmentation des taux circulants de cortisol et d’adiponectine.

Jeûner entraîne également une augmentation de la richesse en bactéries intestinales. Elle induit l’enrichissement des familles microbiennes de la Lactobacillaceae, la Bacteroidaceae et la Prevotellaceae. Elle induit également l’enrichissement en lactobacilles, couramment utilisés dans les probiotiques en raison de leurs effets positifs, y compris la réduction des réponses immunitaires inflammatoires36.

Le régime cétogène est également recommandé.

Equilibrage des microbiomes

Dans des conditions d'équilibre, les micro-organismes sont symbiotiques. En ce sens, ils contribuent à l'homéostasie de l'organisme humain. Plus précisément, le microbiote:

  • contribue au maintien de la motilité et de la perméabilité de l’intestin;
  • empêche sa colonisation par des agents pathogènes;
  • intervient dans le métabolisme des nutriments;
  • participe à la production des vitamines, telles que le complexe de vitamines B, la vitamine K et le folate;
  • favorise les fonctions de l'épithélium intestinal, telles que l'absorption et la sécrétion.

Tous ces éléments réunis assurent le bon fonctionnement du système immunitaire.

Régimes Alimentaires

Pour accompagner cette pathologie, personnellement, je préfère le régime méditerranéen. Les preuves préliminaires suggèrent que ce type d'alimentation peut être bénéfique. Il est:

  • faible en graisses saturées (pro-oxydant et pro-inflammatoire);
  • riche en acides gras polyinsaturés et monoinsaturés (les graisses qu’on trouve, en particulier, dans les poissons et l'huile d'olive);
  • riche en fruits et légumes, sources de vitamines et de sels minéraux assurant le bon fonctionnement de notre corps et en particulier celui du système immunitaire;
  • faible en teneur en aliments transformés, ce qui implique une faible teneur en sel37.

Vous pouvez en apprendre davantage à ce sujet au sein de l'article : Alimentation et sclérose en plaques

La magnétothérapie

Il été démontré que la magnétothérapie, traitement naturel, réduit les inflammations, liées à la sclérose en plaques. Les études ont montré que cette méthode peut atténuer les symptômes de la maladie.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que la sclérose en plaques?

C'est une maladie auto-immune du système nerveux central. Elle se manifeste, généralement, par une fatigue importante et une diminution de l'équilibre.

Quelles sont les causes?

- Infection par le virus d'Epstein-Barr
- Tabagisme
- Obésité
- Manque d'exposition au soleil
- Stress chronique
- Flore intestinale déséquilibrée

Quel traitement naturel privilégier?

- Pratique d'une activité physique ou sportive
- Une supplémentation en vitamine D, glutamine, oméga-3
- La magnétothérapie
- Modification de l'alimentation; la pratique du jeûne


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Mohamed Gad
Mohamed Gad, Auteur

Enseignant chercheur en biologie cellulaire et moléculaire. Praticien en naturopathie et magnothérapeute à Vichy.