Yam : définition, bienfaits et effets secondaires

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Souvent présenté comme l’allié des femmes, le yam, ce petit tubercule en provenance d’Amérique du Sud, possède des bienfaits hormonaux reconnus. Mais, en concordance avec ses usages traditionnels, l’igname sauvage pourrait s’illustrer pour d’autres propriétés. À l’assaut du petit tubercule, de ses propriétés et de ses précautions d’usage.

Présentation

Yam : définition, bienfaits et effets du tubercule.

Petit rhizome d’Amérique latine, il commence son histoire chez les Aztèques. Sollicité pour soulager les douleurs, il parcourt la terre entière et trouve ses lettres de noblesse dans les traitements hormonaux. Idolâtré puis tombé en désuétude, le tubercule revient sur le devant de la scène. Découverte du yam, de son histoire, de ses bienfaits et de sa composition.

Histoire

Aussi appelé igname sauvage, il apparaît pour la première fois dans les pharmacopées sud-américaines. C’est précisément chez les Aztèques que le tubercule est utilisé à des fins médicinales.

À cette époque, en Amérique centrale, il se consomme comme analgésique sur les rhumatismes. Le tubercule s’utilise également pour réguler les troubles menstruels, prévenir les fausses couches et faciliter les accouchements.

Au cours des siècles, l’utilisation du yam traverse les continents. Peu à peu, la plante tombe en désuétude. Le tubercule serait sans doute complètement oublié aujourd’hui, si au cours des années 40 et 50, il n’avait bénéficié d’un regain fulgurant de popularité.

À cette époque, des scientifiques découvrent la présence de diosgénine dans son rhizome. Le tubercule devient un élément incontournable dans la production d’œstrogène et de progestérone. La fureur autour de la plante se développe et des cultures massives sont mises en route.

Aujourd’hui, le yam est devenu un remède plébiscité pour ses nombreux bienfaits; il permet de soulager les troubles de la ménopause, et ce, aux quatre coins de la planète.

Description

Plante grimpante, son nom scientifique est Dioscorea Villosa. Sa longue tige, pouvant dépasser les 6 mètres de long, s’apparente à une liane. La plante fabrique de grandes feuilles en forme de cœur.

La particularité de l’igname sauvage est de ne pas posséder de racines, mais un rhizome. C’est ce tubercule qui est utilisé tant pour la phytothérapie que pour la cuisine.

Composition

Bien que sa composition exacte ne soit pas encore établie, comme tous les rhizomes, il est riche en nutriments. Il comporte aussi des composés actifs qui lui sont propres. Découverte.

En phytothérapie

En phytothérapie, le yam est employé pour ses bienfaits pour la santé. Il est principalement utilisé comme complément alimentaire. C’est la partie souterraine qui est utilisée. Ce tubercule est séché et réduit en poudre. Pour obtenir un produit efficace, il faut veiller à ce qu’il soit titré à 16 % de diosgénine.

Les principes actifs

Il est avant tout riche en nutriments :

  • potassium ;
  • phosphore ;
  • cuivre ;
  • vitamines B1, B6, B9 et C.

Mais, il contient également des principes actifs plus rares :

  • des saponines ;
  • des alcaloïdes ;
  • des stérols ;
  • des tanins ;
  • du dioscine ;
  • de la diosgénine.

La diosgénine et le dioscine

Depuis les découvertes des années 40 et 50 qui ont popularisé sa culture, le rhizome, et singulièrement sa diosgénine et son dioscine, sont utilisés pour leur action sur les hormones féminines. Ainsi, ces deux principes actifs permettent la fabrication de la progestérone et des œstrogènes, contenus dans les médicaments contraceptifs et hormonaux. De manière plus récente, avec la levée des tabous sur les troubles de la ménopause, la diosgénine et le dioscine servent également pour synthétiser la DHEA.

En cuisine

En cuisine, le yam s’utilise comme la patate douce, sa cousine botanique. Plus sucré que la pomme de terre, il se prépare aussi bien dans des plats salés que dans des plats sucrés. En purée, il s’ajoute facilement aux potages pour les lier et les densifier. 

Quel que soit votre choix, sachez que l’igname sauvage, tout comme la patate douce ou la pomme de terre, ne se consomme jamais crue. En effet, ce tubercule contient une grande quantité d’amidon.

Pour conserver une cuisine traditionnelle, vous pouvez le préparer comme en Amérique du Sud, simplement dans une marinade d’huile d’olive chaude et quelques épices ou vous rallier à la mode chinoise et les faire dorer à la poêle.

Propriétés médicinales

Selon les sources, le yam présenterait de nombreux bienfaits :

  • cholérétiques ;
  • amaigrissants ;
  • antiœdémateux ;
  • anticellulitiques ;
  • cardioprotecteurs ;
  • anti-inflammatoires ;
  • antispasmodiques.

Vertus thérapeutiques

Utilisée de manière traditionnelle par les Aztèques, mais aussi dans les pharmacopées orientales, l’igname sauvage renferme encore bien des secrets. Cependant, au fil des connaissances scientifiques et médicales, les bienfaits de la plante se dégagent. Le point sur la situation.

Rétablir l’équilibre hormonal

En phytothérapie, il est considéré comme un phytomodulateur hormonal. En clair, cela signifie que l’igname sauvage serait capable de stimuler la synthèse de certaines hormones1.

L’histoire des bienfaits hormonaux du yam commence véritablement, en tout cas du point de vue strictement scientifique, en 1939. À cette époque, des chercheurs découvrent la présence de diosgénine dans le tubercule de la plante. Or, la diosgénine favorise la synthèse de la progestérone.

La progestérone, ou plus précisément le taux de progestérone constitue un des facteurs principaux des troubles hormonaux chez les femmes. Le tubercule pourrait donc réduire ce déséquilibre hormonal, voire le faire disparaître.

Soulager les troubles de la ménopause

L’arrivée de la ménopause, phase de vie normale de l’existence de la femme, s’accompagne souvent de désagréments tels que la prise de poids, les bouffées de chaleur ou encore la perte de libido.

La ménopause se caractérise par la diminution plus ou moins progressive et harmonieuse de la quantité d’hormone féminine présente dans l’organisme. Ces bouleversements hormonaux entraînent alors des inconforts physiques.

En rééquilibrant le taux de progestérone, le yam soulage les troubles de la ménopause. Il favorise la perte de poids, réduit les sautes d’humeur ainsi que les bouffées de chaleur.

Réduire les douleurs

Dans la médecine traditionnelle aztèque, il est utilisé pour soulager les rhumatismes. D’une manière plus globale, les médecines traditionnelles y ont recours pour diminuer les douleurs.

Selon les scientifiques, ces propriétés seraient liées à la présence de saponines. Ces molécules sont reconnues pour leurs vertus anti-inflammatoires. Elles ont donc la capacité de soulager certaines douleurs. Aujourd’hui, il est recommandé dans le traitement de la sciatique.

Décontracter les muscles

En Amérique latine, il est très souvent utilisé pour soulager les muscles douloureux et limiter l’impact des crampes. Dans ces contrées, le tubercule est également sollicité pour soulager les crampes d’estomac et les douleurs intestinales.

Bienfaits méconnus

En dehors des bienfaits connus sur les hormones et les douleurs, le yam pourrait avoir d’autres vertus. En effet, en raison de ses usages traditionnels, il est étudié pour ses éventuelles propriétés cholérétiques.

Selon certaines sources, la plante pourrait stimuler la sécrétion de la bile et dès lors, réguler le métabolisme des matières grasses. Mais ce n’est pas tout, d’autres études se penchent sur le lien possible entre le tubercule et la perte de poids.

Danger du yam

Selon certains endocrinologues et cancérologues, au même titre que le soja, il pourrait avoir un rôle dans l’apparition ou la stimulation du cancer du sein chez certaines femmes. En effet, ce tubercule possède une activité prouvée sur le taux d’hormone, singulièrement de progestérone, qui peut induire un cancer hormonodépendant ou freiner sa guérison.

La prudence est donc de mise pour les femmes souffrant ou ayant souffert d’un tel cancer ou celles à haut risque d’en souffrir, notamment les femmes ayant une parente au premier degré ayant développé cette affection.

Dosage et posologie

Comme tous les compléments alimentaires, le yam doit être utilisé de manière raisonnable. Voici les dosages et posologies communément utilisés.

Dosage de l’igname sauvage

À l’heure actuelle, aucun dosage n’a été établi pour son utilisation. En se référant aux différentes études existantes, un dosage de 300 à 2000 milligrammes par jour semble être la norme. Cependant, en cas de doute ou de pathologies préexistantes, le conseil d’un professionnel de la santé est indispensable.

Utilisation et fenêtre thérapeutique

Le yam se consomme avant les repas. Il ne peut en aucun cas être utilisé au long cours. Les cures s’étalent de 1 à 3 mois avec une semaine de pause par mois.

Les allégations légales

Les autorités européennes ont accepté ces propriétés2 :

  • aide à maintenir une ménopause confortable ;
  • aide à faire face aux signes associés à la ménopause : bouffées de chaleur, transpiration, agitation et irritabilité.

Différentes formes

En complément alimentaire

Il se présente sous forme de poudre, généralement encapsulée. Les dosages des pilules sont très variables d’un fabricant à l’autre. Dans tous les cas, c’est le taux de diosgénine dans le produit qui reflète sa qualité. D’une manière générale, un taux de 16 % de diosgénine est recommandé.

Yam bio

Il s'agit d'une plante. Il peut donc être cultivé en agriculture biologique et être certifié bio.

Précaution d’emploi

Les données scientifiques liées à son utilisation comme complément alimentaire sont encore, à ce jour, incomplètes. Il convient donc de rester prudent et de solliciter l’avis d’un thérapeute.

Précautions générales

En tout état de cause, et en l’absence de preuve d’innocuité, l’utilisation d’un complément d’igname sauvage est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 12 ans.

Contre-indications

En raison de la présence de diosgénine et de son action sur les hormones, le yam ne peut être utilisé lors de la présence, actuelle ou passée, d’un cancer hormonodépendant (sein, ovaire, utérus), ainsi que chez les personnes à haut risque d’en développer.

Effets indésirables

À des doses thérapeutiques, l’igname sauvage ne provoque pas d’effet secondaire documenté. À forte dose cependant, des sources font état de cas de troubles digestifs et de vomissements.

Interactions

À l’heure actuelle, aucune interaction n’a été établie. Cependant, sur des modèles animaux, le yam a fait baisser les taux de cholestérol et de triglycérides. Par conséquent, il pourrait théoriquement accroître les effets des médicaments hypocholestérolémiants.

Informations complémentaires

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Questions fréquentes

Qu'est-ce que le yam ?

Le yam est un tubercule provenant de la plante Dioscorea Villosa. Il présente de nombreux bienfaits.

Pourquoi en prendre ?

- Favorise l'équilibre hormonal
- Soulage les symptômes de la ménopause
- Activité anti-inflammatoire
- Diminution des douleurs musculaires
- Propriétés cholérétiques

Quelles sont les mises en garde ?

Il est déconseillé aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants. Il est contre-indiqué chez les personnes présentant un cancer hormonodépendant.


  • 1Wen-Huey Wu, Li-Yun Liu, Cheng-Jih Chung, Hei-Jen Jou, Tzong-An Wang “Estrogenic effect of yam ingestion in healthy postmenopausal women” J Am Coll Nutr. 2005 Aug, 24 (4) : 235-43🔗 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16093400/
  • 2Cadre des allégations de santé autorisées conformément à la législation européenne sur les compléments alimentaires (CE N° 1924/2006) EFSA 2045
Caroline Thomas
Caroline Thomas, Auteur

Rédactrice spécialisée. Naturopathe certifiée, spécialiste en techniques de santé naturelle. Coach en nutrition certifiée.