Prévention et accompagnement de la sinusite avec les approches naturelles

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Elle se caractérise par une inflammation des sinus et des cavités nasales. 35 millions de personnes dans le monde présenteraient la forme chronique de cette pathologie. Quels sont les symptômes et les causes de cette pathologie ? Quel traitement naturel envisager en cas de sinusite ? Quelles sont les différentes approches naturelles ?

Définition

Image représentant une femme souffrant de sinusite, quel traitement naturel ?

La sinusite est définie comme une inflammation de la muqueuse des sinus. Elle est liée la plupart du temps à une infection ou à une allergie. Elle est le plus souvent corrélée à une inflammation des fosses nasales, on parle dans ce cas de « rhinosinusite ». Les sinus sont des cavités, paires et symétriques, situées à l’intérieur des os du crâne. Ils communiquent avec les fosses nasales par des orifices étroits. Il en existe quatre types :

  • frontaux, situés au-dessus des yeux et en-dessous du front ;
  • maxillaires, situés de part et d’autre du nez sous les pommettes ;
  • sphénoïdes, en arrière des yeux et du nez ;
  • ethmoïdes, situés entre les yeux.

On distingue la forme aigüe et chronique.

Elle est aigüe, lorsque l'affection dure moins de 4 semaines. Elle est chronique quand l’affection dure pendant au moins 12 semaines consécutives ou si une forme aigüe se répète 2 à 4 fois au cours d’une année.

La sinusite aigüe, aussi appelée rhinosinusite, touche le plus souvent les sinus maxillaires.

Lorsqu'elle est chronique, elle s’installe en général après plusieurs épisodes d'inflammations répétés. Parfois, elle s’installe consécutivement à une première crise de sinusite aigüe. Elle est souvent corrélée au terrain allergique, mais il existe d’autres facteurs de risque (voir paragraphe correspondant).

Prévalence

La forme aigüe est fréquente chez l’adulte, avec une prévalence1 estimée de 6 à 15%. Elle est souvent consécutive à un rhume, d’origine virale. Jusqu’à 2% des personnes ayant contracté un rhume déclarent sa survenue dans les jours suivants. Environ un à deux sur 100 européens consultent leur médecin en raison de symptômes liés à cette forme de l'infection2. En 2008, 5 à 10% de la population américaine était concernée par cette pathologie chaque année et 90% des adultes déclaraient avoir connu au moins un épisode au cours de leur vie3.

La forme chronique affecterait environ 35 millions de personnes dans le monde. En 2000, 66 millions de personnes, soit 35% de la population adulte, ont déclaré être concernés ou avoir eu des problèmes de sinus au cours des 12 derniers mois4. Selon une étude de 2011, elle touchait 12,5% de la population américaine, adultes et enfants confondus5.

Avant de voir un traitement naturel adapté de la sinusite, quels sont ses symptômes ?

Les symptômes

L’inflammation des sinus cause un ensemble de symptômes, dont :

  • une obstruction, une congestion nasale ;
  • de la douleur ou une infection, soit au niveau du front, du nez, des pommettes, en arrière et autour des yeux ;
  • une sensation de pression au niveau des sinus, d’un seul côté ou des deux côtés ;
  • des maux de tête qui s’accentuent si la personne penche la tête en avant ;
  • une production de mucus, des écoulements au niveau du nez, soit purulents, jaune-verdâtres, en cas d’infection bactérienne, soit plutôt clairs, lorsqu'elle est virale.

D’autres manifestations sont moins systématiques mais fréquentes :

  • de la fièvre, en général légère ;
  • une diminution de l’odorat ou une perte temporaire de l’odorat ;
  • une altération du goût ;
  • une mauvaise haleine ;
  • des larmoiements ;
  • des maux de gorge ;
  • de la toux grasse ;
  • des douleurs dentaires.

Des polypes peuvent être ou non présents. Les symptômes sont en général aggravés pendant la nuit.

Il existe de rares complications, telles que :

  • une atteinte oculaire, si elle touche les cavités ethmoïdes ;
  • des atteintes du cerveau si l’infection touche les sinus frontaux et sphénoïdes : par exemple la méningite, l’empyème sous-dural, l’ostéomyélite (liste non exhaustive).

Afin de proposer un traitement naturel adapté de la sinusite, un diagnostic doit être établi.

Le diagnostic

Il est établi par un médecin ou médecin ORL (Oto-rhino-laryngologiste). Il repose dans un premier temps sur la symptomatologie. Le médecin peut aussi recourir à des examens radiologiques (scanner) pour les patients souffrant de formes aigües ou chroniques.

Les causes et facteurs de risque de la sinusite

Elle peut avoir diverses causes, qui d’ailleurs peuvent se cumuler entre elles.

L'infection virale

Elle est généralement liée à une infection virale. Elle guérit spontanément au bout de 7 à 10 jours. Les principaux virus sont des rhinovirus (le plus souvent), des myxovirus ou des adénovirus.

Bactérienne

Cette situation représente 30% à 50 % des cas. Lorsqu'elle est d'origine bactérienne, elle est plus persistante, la plupart des cas mettant des semaines ou des mois à guérir.

Dans certains cas, c’est le mucus nasal qui cause une infection bactérienne secondaire du sinus. Quand la personne se mouche, le mucus riche en bactéries du nez est propulsé dans ces cavités6.

Ainsi, elle peut apparaître suite à un rhume ou une rhinopharyngite non guérie.

Les bactéries responsables de surinfections sont : Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae, Staphylococcus aureus, Moraxella catarrhalis. En cas d’infection dentaire, ce sont plutôt des bactéries anaérobies qui sont mises en cause.

La bactérie Staphylococcus aureus résistante à l’antibiotique méthicilline (MRSA) est de plus décrite comme étant une cause de sinusite aigüe.

Des biofilms bactériens colonisant la muqueuse sinusale sont probablement impliqués dans la plupart des cas chroniques. Un biofilm est un agrégat complexe de multiples espèces de micro-organismes interdépendants qui s’associent pour se protéger mutuellement, tout en formant une barrière autour d’eux.

Les biofilms sont difficiles à éliminer physiquement et sont résistants aux antibiotiques. Une étude de 2005 a mis en évidence des biofilms bactériens dans le mucus de 75% des patients devant être opérés pour cette infection chronique7.

Fongique

Il existe physiologiquement une certaine diversité de micro-organismes fongiques, de champignons microscopiques dans les voies nasales de tout un chacun. Les infections fongiques sont principalement rencontrées chez les personnes diabétiques ou immunodéprimées. Une infection fongique aigüe est grave et peut même mettre en danger la vie du patient.

Le champignon responsable de ces pathologies est souvent Aspergillus.

Avant d'aborder le traitement naturel de la sinusite, d'autres facteurs peuvent favoriser sa survenue.

Les allergies respiratoires

Il s’agit d’allergies à des antigènes présents dans l’air inhalé, comme le pollen, la poussière, les acariens, les moisissures, etc. Les allergies provoquent une inflammation et peuvent être compliquées par une surinfection bactérienne. Les allergies sont aggravées en cas de pollution atmosphérique.

La pollution atmosphérique

Sa prévalence, ainsi que celle du rhume des foins, sont corrélées à une mauvaise qualité de l’air, sur les critères suivants : monoxyde de carbone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre et particules fines8.

Les infections dentaires

Ces cas sont rares. Ils sont liés à la proximité entre le sinus maxillaire et la base des racines des prémolaires et des molaires supérieures. Si un foyer infectieux est présent au niveau de la racine d’une de ces dents, il peut se propager. En général, cependant, il reste localisé et provoque la formation d'un abcès sous-périosté, d'une ostéite ou gagne les tissus mous de la face et du cou.

Le tabagisme

Selon une étude américaine de 2000, la prévalence de la forme chronique augmentait avec le tabagisme actif mais, de façon surprenante, n’augmentait pas en cas d’exposition passive à la fumée de cigarette9.

L’irritation par des produits chimiques

Pour les adeptes des piscines, les vapeurs de chlore irritent les cavités nasales et peuvent contribuer à causer leur apparition.

Des particularités anatomiques

Certaines personnes ont des passages étroits entre les sinus qui impactent leur drainage. La déviation de la cloison (ou septum nasal) peut aussi impacter leur drainage. Elle peut être naturelle ou non.

Un trauma ou une chirurgie

Une opération chirurgicale de la tête ou de la face, un trauma au niveau de la tête ou de la face, suite à un accident, peuvent provoquer une modification de la conformation et de la mobilité des os du crâne entre eux, affectant le drainage des cavités et pouvant provoquer une infection.

L'âge

Les adultes sont plus sujets à cette pathologie que les enfants, car les sinus apparaissent progressivement pendant l’enfance jusqu’à l’âge de 15 ans environ.

Le froid

Le froid ou l'air humide agresse la muqueuse nasale, qui réagit en surproduisant du mucus.

Des polypes nasaux peuvent en être aussi la cause.

Antécédents et récidives

Les récidives sont fréquentes, chez les personnes ayant déjà connu plusieurs épisodes.

L'alimentation

Dans le cadre du traitement naturel de la sinusite, l'alimentation peut aussi avoir un impact sur sa survenue.

Une alimentation raffinée, carencée et pro-inflammatoire est associée à une exacerbation des symptômes10 11.

Des carences alimentaires

La carence en magnésium entraînerait une carence en oxyde nitrique, qui aide à prévenir ce type d'infections12.

Le reflux gastro-œsophagien peut aussi jouer un rôle dans sa survenue.

L’immunodéficience

Bien que la plupart des personnes concernées soient immunocompétentes, les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont davantage concernées, comme c'est le cas pour toute sorte d'infections13.

Les explications physiologiques

Particularités

  • Lorsqu'elle est aigüe, elle est la plupart du temps d’origine virale, causée par un rhinovirus. Elle peut aussi être associée à des allergies ou à une infection dentaire. Elle peut se compliquer par une surinfection bactérienne.
  • Lorsqu'elle est chronique, elle est le plus souvent d'origine infectieuse, bactérienne. Elle peut être consécutive à une rhinosinusite aigüe non guérie.

Les sinus se développent progressivement chez l’enfant. Le nourrisson ne possède que les ethmoïdes, puis apparaissent progressivement les maxillaires à partir de 3 ans, puis les frontaux à partir de 5 ans environ, et pour finir les sphénoïdes vers 12 ans.

Ce sont des cavités tapissées par une membrane muqueuse ciliée. Ils sont normalement remplis d’air. Lorsque l’on inspire par le nez, l’air remplit les fosses nasales puis circule dans l’ensemble de ces cavités.

Les cellules qui tapissent les muqueuses nasales et sinusales produisent du mucus et sont recouvertes de cils vibratiles. L’ensemble mucus + cils, appelé « système muco-ciliaire », constitue un « tapis roulant » permettant d’évacuer les poussières, particules fines, impuretés et agents pathogènes présents dans l’air inspiré depuis les sinus vers les fosses nasales et vers l’extérieur.

Ce système mucociliaire constitue la première barrière de protection de l’appareil respiratoire, la première ligne de défense du système immunitaire. Les muqueuses du nez permettent aussi de réchauffer l’air inspiré lorsqu’il fait froid et elles produisent alors davantage de mucus protecteur. En l’absence d’infection, ce mucus est clair et liquide.

En revanche, dans ce cas précis, les muqueuses du nez sont enflammées, ce qui peut être très douloureux.

L’inflammation provoque le gonflement des muqueuses, ce qui les obstrue et empêche leur drainage physiologique. Les sinus n’étant plus correctement drainés, les agents pathogènes ne sont plus évacués. Une infection bactérienne peut alors se développer par multiplication des microbes. La muqueuse s’épaissit, produit du mucus qui devient coloré et purulent. Elle peut se propager, de façon unilatérale ou bilatérale.

Cette pathologie peut se développer au niveau maxillaire (le plus fréquent chez l’enfant à partir de 4-6 ans), frontal après 13 ans, sphénoïdal après 15 ans.

Chez l’adulte, tous les sinus peuvent être touchés, même si le premier à l’être est en général le maxillaire.

Le rôle du microbiote

Chez les personnes sujettes à ce type d'infections, il existe des modifications identifiables du microbiote associé à la muqueuse de la cavité nasale.

Dans une étude, des chercheurs ont comparé des prélèvements de microbiotes des voies nasales, issus de personnes saines et de personnes sujettes à ce type d'inflammations. Ils ont aussi comparé chez une même personne des prélèvements issus de différents sinus. Leur conclusion est qu’il existe bel et bien des différences entre personnes saines et personnes touchées par cette pathologie, chez une même personne, qu’il existe des différences de microbiote entre les différents sinus14.

Chez les personnes sujettes à une forme chronique, il existe globalement un appauvrissement de la diversité des espèces bactériennes, avec une déplétion en bactéries lactiques. De plus, certaines bactéries pathogènes sont davantage représentées, comme Corynebacterium tuberculostearicum. Dans une étude sur des souris, les auteurs ont montré que cette bactérie, Corynebacterium tuberculostearicum, contribuait à son apparition en l’absence d’un microbiote normal.

De plus, les auteurs ont aussi identifié des bactéries qui pourraient jouer un rôle protecteur contre ces espèces pathogènes. Dans leur étude sur des souris, le Lactobacillus sakei, qui pourrait être un traitement naturel intéressant de la sinusite, permettait de protéger l’hôte lorsqu'elle est induite par C. tuberculostearicum, même avec un microbiote altéré.

Ces études n’ont pas été menées chez l’Homme mais cette piste est prometteuse et pourrait permettre de développer des remèdes à base du probiotique L sakei.

Les traitements conventionnels et conseils associés

Les conseils d’hygiène préventive et autres dispositifs

Des mesures non pharmacologiques, qui peuvent être considérées comme un traitement naturel de la sinusite, visent à promouvoir la fonction muco-ciliaire et le drainage :

  • Respirer de la vapeur, faire des inhalations.
  • L’irrigation nasale, avec une solution saline isotonique ou une solution à base de xylitol, permet de dégager les fosses nasales.
  • Il est recommandé de boire suffisamment d’eau, car une hydratation optimale permet de rendre les sécrétions plus liquides et plus faciles à évacuer.
  • L’exposition au froid et les changements brusques de température sont déconseillés. Une humidité faible, de l’ordre de 30 % à 40% dans le lieu d’habitation est recommandée. Respirer un air chaud et sec est bénéfique.
  • Les voyages en avion, la piscine, la plongée sont déconseillés à cause des changements de pression.
  • Un « dilatateur nasal » ou « écarteur nasal » est parfois conseillé en cas de forme chronique. En effet, la congestion des voies nasales et des sinus empêche l’oxygène de circuler dans ces cavités, ce qui favorise le développement de bactéries anaérobies pathogènes. L’écarteur nasal permet de faire rentrer plus d’oxygène dans les voies nasales et s’oppose à l’anaérobiose. Il existe deux types de dispositifs :
    • Les dilatateurs nasaux de première génération, aussi appelés dilatateurs nasaux externes, sont des bandelettes qui se fixent à l’extérieur du nez.
    • Ceux de deuxième génération ou dilatateurs nasaux externes, se fixent à l’intérieur du nez et sont plus efficaces que les dilatateurs externes.
  • Enfin, le repos est préconisé.

Les médicaments

Etant donné que la majeure partie de ces infections (de l’ordre de 70%) guérissent spontanément, les médicaments visent surtout à réduire et soulager les symptômes.

Les médicaments utilisés sont les suivants15 :

  • Les décongestionnants aident à diminuer la congestion nasale et à favoriser l’écoulement du mucus.
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens visent à soulager les maux de tête et la douleur.
  • Les corticostéroïdes en spray nasal aident à diminuer l’inflammation.
  • Des corticoïdes par voie orale sont aussi prescrits pour lutter contre l’inflammation, en cure de 7 jours en général.
  • Les antihistaminiques sont indiqués pour les formes aigües d’origine allergique, pendant la saison de l’allergie. Ils sont aussi préconisés si une infection a été éliminée sur un terrain allergique.
  • Un traitement de l’allergie, comme l’immunothérapie, peut être conseillé.
  • Les antibiotiques ne sont pas prescrits, lorsque l'infection est virale, et pas systématiquement en cas d'origine bactérienne, car même ces dernières guérissent spontanément dans environ 2/3 des cas.

Ils sont prescrits si elle est prolongée en cas de surinfection bactérienne, en particulier en cas de sinusite maxillaire n’ayant pas cédé à un traitement initial /ou compliquée ou en cas d’infection dentaire. Ils sont aussi prescrits en cas d'inflammations frontale, ethmoïdale et sphénoïdale, afin de prévenir les complications.

Les antibiotiques utilisés sont le plus souvent l’amoxicilline et acide clavulanique, pendant 7 à 10 jours. D’autres antibiotiques, les céphalosporines, les fluoroquinolones sont utilisés selon le cas de figure et sa gravité.

  • Des médicaments qui sont habituellement ceux de la migraine (Sumatriptan), sont parfois prescrits.
  • Des antifongiques sont proposés.
  • Enfin, la chirurgie est proposée lorsqu'elle est chronique, et lorsqu'elle n'est pas améliorée par les traitements habituels ou en cas d’anomalie de la conformation des voies nasales, empêchant un drainage normal. Le but de la chirurgie est de rétablir le passage de l’air dans les fosses nasales et de favoriser leur drainage.

Les approches naturelles de prévention et d’accompagnement

Quel traitement naturel envisager en cas de sinusite ? Quelles approches naturelles privilégier ?

L'alimentation

L’alimentation semble jouer un rôle favorisant ou au contraire protecteur, dans son apparition. Bien que cela soit controversé, certains aliments sont suspectés depuis longtemps de provoquer une formation excessive de mucus, comme les produits laitiers, les aliments sucrés, les aliments raffinés, les farines blanches16.

En 2021, des chercheurs ont étudié l’effet du régime méditerranéen traditionnel sur des patients, de jeunes enfants, atteints d'une forme aigüe récidivante ou de rhinosinusite chronique depuis plus d’un an17.

Le régime méditerranéen traditionnel consiste à consommer beaucoup de fruits et de légumes frais, des céréales complètes, des légumineuses, peu de viande et surtout de la viande blanche, des petits poissons gras et autres produits de la mer, des œufs de poules élevées en plein air de manière traditionnelle, un peu de fromage de chèvre ou brebis, des noix diverses et amandes, de l’huile d’olive, de l’ail, des aromates. De plus en plus d’études démontrent les effets anti-inflammatoires du régime méditerranéen traditionnel.

L’étude a été menée chez 114 patients âgés de 1 à 5 ans, ayant souffert en moyenne de 3,37 épisodes de sinusite chronique ou aigüe récidivante, pendant un an. Ces enfants ont suivi pendant un an un programme nutritionnel intitulé « apprendre à manger méditerranéen ». Des paramètres anthropométriques, cliniques et thérapeutiques ont été étudiés au cours du programme.

Les résultats sont les suivants : 53,5% des patients suivant le programme nutritionnel n’ont connu aucun épisode au cours de ce programme. 26,3% des patients n’en ont connu qu’un seul, versus 3,37 en moyenne avant le programme nutritionnel. Le recours aux antibiotiques a diminué de 87,6%.

Le degré de satisfaction des familles était très élevé. L’index KIDMED (Mediterranean Diet Quality Index) qui évalue la qualité du régime alimentaire par rapport au modèle méditerranéen traditionnel chez ces petits patients s’est élevé de 7,7 à 11 points.

En conclusion, l’adoption du régime méditerranéen pourrait avoir des effets prometteurs dans la prévention et le traitement naturel de la sinusite aigüe récidivante et chronique, limitant les médicaments et les interventions chirurgicales chez un grand nombre de ces patients.

La micronutrition

La vitamine D3

La vitamine D influence l’incidence et la sévérité des infections virales et bactériennes. En effet, la vitamine D, sous sa forme 25-hydroxyvitamine D, agit comme un immunomodulateur du système immunitaire inné et adaptatif.

La carence en vitamine D est fréquente en hiver chez les Français et les Européens. En effet, cette vitamine est principalement synthétisée à la suite de l’exposition de la peau aux rayons solaires UVB. Elle est également fréquente chez les patients atteints de rhinite allergique, d'inflammation des cavités osseuses de la face et d’asthme.

Un grand nombre d’études scientifiques menées in vitro, dans des modèles animaux et chez l’homme suggèrent que la vitamine D3 joue un rôle important dans les maladies respiratoires inflammatoires comme l’asthme, la rhinosinusite chronique et la rhinite allergique18.

La vitamine D3 agit sur un large éventail de cellules immunitaires impliquées dans ces pathologies comme les lymphocytes T, les cellules dendritiques, les macrophages et les lymphocytes B. De plus, elle peut aussi réguler les fonctions de cellules non immunitaires dont les cellules épithéliales, les fibroblastes et les cellules musculaires lisses.

Etant donné les effets connus de la vitamine D3 sur le système immunitaire, il est logique de penser que la supplémentation pourrait se monter efficace dans le traitement naturel de la sinusite.

Cela semble vrai en cas de carence avérée mais le taux efficace n’est pas défini de façon formelle. La carence en vitamine D est définie pour des taux inférieurs à 30 ng/mL.

En général, dans le cas des pathologies infectieuses, le taux recommandé est à minima de 60 ng/mL ou mieux autour de 80 ng/mL.

Une autre publication19 de 2016 a établi que les personnes souffrant de rhinosinusite allergique ou fongique étaient plus fréquemment carencées en vitamine D3 que la moyenne, ce qui suggère que la supplémentation devrait être pratiquée systématiquement chez les personnes atteintes de ces pathologies et carencées. Elle est peu onéreuse et pourrait être employée seule ou en synergie avec les approches pharmacologiques usuelles.

La N-acétylcystéine

La N-acétylcystéine est un fluidifiant des secrétions bronchiques et un précurseur du glutathion, puissant antioxydant.

Elle est couramment prescrite par les médecins dans la pratique clinique pour réduire la viscosité et faciliter l’évacuation du mucus, pour aider à la restauration du fonctionnement des sinus.

Les études donnent des résultats mitigés quant à son efficacité en adjonction avec d’autres médicaments20.

Les probiotiques

Pour les cas chroniques, certaines espèces potentiellement pathogènes sont plus présentes, comme Corynebacterium tuberculostearicum, bactérie qui favorise sa survenue. Les chercheurs observent aussi une diversité bactérienne moindre, avec moins de bactéries lactiques. Cette dernière est caractérisée par une inflammation persistante des muqueuses nasale et sinusale.

Chez des rats, touchés par cette pathologie, Lactobacillus sakei protège contre Corynebacterium tuberculostearicum, même avec un microbiote appauvri. L. sakei pourrait s’avérer intéressant chez l’humain, si des études ultérieures le prouvent21.

Les bactéries commensales, « amies », du microbiome utilisent des outils pour lutter contre les pathogènes. Les lactobacilles, qui sont probablement les probiotiques les plus courants, permettent de conserver les aliments lactofermentés, produisent de l’acide lactique et diminuent le pH.

Or, des bactéries pathogènes comme Pseudomonas aeruginosa, ne survivent pas dans un environnement trop acide.

Les bactéries commensales utilisent aussi d’autres mécanismes, comme la compétition vis-à-vis des récepteurs de surface cellulaire pour l’adhésion aux cellules de la muqueuse. Les bactéries commensales inhibent l’adhésion des pathogènes, produisent des peptides antibactériens et d’autres métabolites antibactériens comme le peroxyde d’hydrogène.

Il est également probable qu’il y ait une compétition pour les nutriments et que des bactéries commensales présentes en grand nombre privent de nourriture les bactéries pathogènes.

Certaines études démontrent l’efficacité de soins locaux à base de probiotiques pour soigner des infections chroniques des voies respiratoires. Mais d’autres études ne montrent pas d’effet clinique des probiotiques sur ces pathologies.

En fait, l’utilisation de probiotiques, traitement naturel, dans la sinusite chronique reste encore expérimentale. La complexité du microbiome et de ses interactions avec l’hôte font que cette aire de recherche représente un vrai défi pour les scientifiques et aussi un potentiel très prometteur.

Voici cependant une étude particulière, qui s’intéresse aux bactéries Staphylococcus aureus résistantes à la méthicilline (un antibiotique)22.

Le but de cette étude était de savoir si l’administration de souches de lactobacilles à la fois sous forme de gélules et sous forme de spray nasal pouvait éradiquer les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline, présents dans les voies nasales et la gorge des patients.

Sept patients atteints depuis plus d’un an de sinusite à Staphylocoque doré résistant, pour lequel les antibiotiques ont échoué, ont suivi un remède à base de probiotiques.

4 souches de probiotiques lactobacilles ont été utilisées dans cet essai : deux souches de Lactobacillus paracasei ssp. paracasei, une souche de L. rhamnosus et une souche de L. plantarum en proportions égales. Ces 4 souches montraient une activité anti-staphylocoques in vitro, ainsi qu’une bonne activité inhibitrice de plusieurs souches de staphylocoques résistants isolés en milieu hospitalier et contre celles isolées chez les patients.

Les 7 patients ont reçu des probiotiques pendant 150 à 300 jours. Le staphylocoque résistant MRSA a été éradiqué chez 5 des 7 patients.

Sinusite : traitement naturel homéopathique

Un médecin homéopathe peut établir une prescription individualisée.

L’homéopathie est basée sur le principe selon lequel une substance qui produit des symptômes chez une personne saine peut soigner ces mêmes symptômes chez une personne malade. De très fortes dilutions des principes actifs sont pratiquées pour produire un remède homéopathique.

L’homéopathie pourrait aider à soulager les symptômes de cette pathologie. Certains remèdes homéopathiques ciblent la congestion, les maux de tête, les douleurs faciales, les sécrétions claires ou purulentes. Les prescriptions sont individualisées.

Dans essai de 201223, l'intérêt de l'homéopathie dans le traitement naturel et la prise en charge de la sinusite chronique a été évalué.

628 patients, présentant cette pathologie, attestée par examen radiologique, ont été suivis pendant 6 mois. Les symptômes étaient évalués avant, pendant et après le traitement à l’aide d’un score d’évaluation (CSAS). 17 remèdes homéopathiques ont été prédéfinis et testés en fonction des symptômes des patients. Les résultats ont été analysés statistiquement à 3 et 6 mois, avec examens radiographiques qui attestaient des améliorations.

Les remèdes homéopathiques prescrits étaient Silicea, Calcarea phosphorica, Lycopodium clavatum, Phosphorus et Kalium iodatum.

Aucun effet indésirable n’a été relevé. La conclusion de cet essai est que l’homéopathie pourrait se montrer efficace. Des essais randomisés en double aveugle sont requis pour conforter les résultats de cet essai.

Dans un autre essai24, l’efficacité et la tolérance d’une combinaison homéopathique, avec un mélange de Cinnabaris Pentarkan H: Cinnabaris D3, Echinacea D1, Hydrastis D3, Kalium bichromicum D3, ont été évalués.

L’essai randomisé en double-aveugle conttre placebo a été conduit sur 144 patients atteints de rhinosinusite aigüe. Un contrôle a été opéré à 7, 14 et 21 jours, mesurant 5 symptômes caractéristiques de la pathologie, sur une échelle de zéro à cinq.

Les résultats de l’essai sont les suivants :

Dans le groupe homéopathie, la somme obtenue a diminué de 12.1 à 5.9 en moyenne au bout de 7 jours. Dans le groupe placebo, elle est passée de 11.7 à 11 en moyenne au bout de 7 jours.

Le remède homéopathique a permis à 90,3% des patients de se dire soulagés de tout symptôme, tandis que dans le groupe placebo, les patients ressentaient soit aucune amélioration, soit une aggravation dans 88,9% des cas. Aucun effet indésirable n‘a été reporté sauf un dans le groupe placebo. Cet essai conclut bien à l’efficacité et à la bonne tolérance de l’homéopathie dans la prise en charge de la rhinosinusite aigüe.

Acupuncture

L’acupuncture25 26 27 est une technique issue de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC). Elle utilise l’insertion de fines aiguilles en des points spécifiques du corps. Selon les principes de la MTC, elle équilibre et renforce l’énergie vitale ou « Qi », pour amener le corps dans un état de santé optimale et harmonieuse.

Des points d’acupuncture spécifiques sont stimulés par de très fines aiguilles. Dans le cadre du traitement naturel de la sinusite, l’acupuncture vise à limiter la production de mucus. Elle aiderait aussi à soulager l’asthme et la rhinite allergique.

Selon une étude publiée dans le Journal of Acupuncture and Tuina Science, 60 sujets concernés par cette pathologie, ayant eu des infections chroniques surinfectées et compliquées, ont vu des améliorations très significatives de leurs symptômes après quelques séances d'acupuncture.

Le site et la fréquence des soins d’acupuncture sont individualisés et décidés par le praticien en acupuncture après un diagnostic de la cause primaire de cette pathologie. Le site d’action est parfois déconnecté du site des symptômes, ce qui peut sembler ésotérique pour un non-initié à l’acupuncture.

Par exemple, les motifs les plus courants sont :

  • Vent / Chaleur du poumon : cette forme de sinusite est provoquée par les changements de temps (température, humidité, pollen)
  • Stagnation de chaleur dans la vésicule biliaire : elle est provoquée par des changements abrupts d’état émotionnel.
  • Chaleur/ humidité de l’estomac, de la rate : les individus qui consomment beaucoup d’aliments épicés et gras sont concernés.
  • Faiblesse /froid du Qi (énergie) du poumon : les individus, qui souffrent d’une diversité de maladies chroniques, peuvent en souffrir. Ce qui est principalement dû à une dysfonction immunitaire
  • Faiblesse de la rate : attribuée à une fatigue excessive, un régime alimentaire inapproprié ou trop de pensées /ruminations.

Au-delà de l’acupuncture, certains patients répondent bien à l’acupressure. Dans ces thérapies, les praticiens recherchent en premier lieu la cause et le lieu du problème avant de commencer les soins, avec l’aide d’un examen physique. Par exemple, des zones douloureuses et enflammées des voies nasales sont identifiées. Elles ont des zones correspondantes, qui en acupuncture, correspondent à une cause sur laquelle il faut agir : l’estomac, la rate, le poumon, la vésicule biliaire, des vertèbres lombaires, etc.

Dans un essai randomisé de 200528, l’acupuncture traditionnelle chinoise, l’acupuncture sur des points non répertoriés en acupuncture et le traitement conventionnel de la sinusite ont été comparés.

Il a été mené sur 65 patients ayant des symptômes depuis plus de 3 mois, attestés par tomographie (imagerie médicale assistée par ordinateur).

Un premier groupe a reçu pendant 2 à 4 semaines des médicaments : corticoïdes et antibiotiques, décongestionnants locaux. Un deuxième groupe a reçu 10 séances d’acupuncture en médecine traditionnelle chinoise, un troisième groupe a reçu 10 séances d’acupuncture sur des points non spécifiques. Les résultats ont été évalués par la sévérité des symptômes, le gonflement des tissus observé par tomographie, plus un index relatif à la qualité de vie.

Dans le groupe « médicaments », le gonflement des tissus avait diminué au bout de 4 semaines, l’index relatif à la qualité de vie au bout de 12 semaines. Il n’existait pratiquement pas de différence entre ce groupe et le groupe « acupuncture traditionnelle chinoise » en termes de symptômes à 4 et 12 semaines.

L'ostéopathie

L’ostéopathie29 est une médecine manuelle et naturelle non invasive qui vise à renforcer les tissus musculosquelettiques et rééquilibrer les systèmes nerveux, circulatoires, lymphatiques, menant à un état de santé et de bien-être.

L’ostéopathie est intéressante dans le traitement naturel d’appoint de la sinusite si un problème mécanique est à son origine, ce qui est relativement fréquent dans les formes chroniques et qui conduit le plus souvent à un échec des médicaments classiques.

Le travail de l’ostéopathe consiste alors à mobiliser les os de la face et du crâne, dont un mauvais positionnement empêche l’évacuation correcte du mucus. Le but du travail de l’ostéopathe est de soulager les tensions et de décongestionner les fosses nasales, ce qui amènera un soulagement des douleurs locales. Il doit aussi soulager les tensions des zones de la base du crâne, des cervicales, du cou, du thorax.

L’ostéopathie n’a pas d’effet sur sa composante infectieuse, qui doit être prise en charge par ailleurs, pour une synergie d’effets positifs. Cependant, elle peut permettre d’éviter sa chronicisation et les récidives. L'ostéopathie est individualisée pour chaque patient.

Les manipulations ostéopathiques sont organisées par région du corps. La technique crânienne de drainage des cavités nasales, qui comporte des techniques de mobilisation, décompaction des os et d’effleurage, vise à :

  • faciliter le mouvement des os de la face ;
  • améliorer le drainage des sinus ;
  • diminuer la douleur faciale.

La médecine traditionnelle chinoise

Dans le concept de la médecine chinoise30, les mucosités sont vues comme un excès d’humidité et de chaleur stagnant au niveau des voies nasales. Cette chaleur et cette humidité sont responsables de la sinusite et le but de la MTC et de permettre la circulation pour combattre la stagnation.

262 patients atteints d'une forme chronique ont été divisés en 2 groupes et ont reçu, soit de la médecine traditionnelle chinoise, soit de l’acupuncture, en plus de la médecine traditionnelle chinoise.

Les symptômes suivants ont été surveillés, avant et après traitement naturel de la sinusite : présence de pus dans les voies nasales, congestion nasale et sinusale, radiographie des sinus. Les résultats ont été les suivants :

  • 95% d’amélioration dans le groupe acupuncture plus médecine chinoise.
  • 57% d’amélioration dans le groupe médecine chinoise.
  • 59% dans le groupe acupuncture seule.

Les 2 techniques combinées offraient le meilleur résultat.

Les techniques d’hydrothérapie

Le lota

Le lota est une technique d’irrigation nasale issue de l’Ayurvéda et du yoga31.

Elle permet de nettoyer les voies nasales, en instillant une solution d’eau saline (non chlorée) à l’aide d’un ustensile appelé lota, en forme de petite théière. L’utilisation du lota permet d’éliminer une partie des allergènes, poussières, mucosités et agents pathogènes présents dans les voies nasales.

En cas de sinusite, le lota peut être utilisé 2 à 3 fois par jour comme traitement naturel. Le lota semble être une technique d’appoint intéressante dans la prévention et en accompagnement.

Les bains de Salmanoff

Les bains de Salmanoff sont des bains hyperthermiques (à 39°C ou 40°C) additionnés d’huile de térébenthine, extraite de l’oléorésine de Mélèze de Sibérie (Larix sirica)32 33 34.

Deux bioflavonoïdes très puissants sont présents dans l’oléorésine de mélèze de Sibérie : la dihydroquercétine ou taxifoline et le dihydrokaempférol. La taxifoline possède des propriétés antibactériennes et antivirales documentées. Elle a des propriétés antioxydantes et possède une action dynamisante sur la micro-circulation.

Le Dr Salmanoff considérait que la stagnation capillaire était à l’origine de toute maladie, par nécrose d’îlots de cellules non irriguées. Il existait pour lui un lien évident entre stase veineuse et infection, les îlots de cellules nécrosées créant des conditions favorables à l’invasion et à la prolifération des microbes.

Ses bains reposaient sur les principes suivants : « La chaleur apportée par les bains organise l’ouverture des innombrables capillaires cutanés fermés, libère l’organisme malade de la stase veineuse, détruit la flore microbienne, désagrège et élimine les foyers nécrotiques. »

Le Dr Salmanoff préconisait ses bains hyperthermiques dans le traitement naturel de nombreuses pathologies infectieuses, dont la sinusite.

D’autres techniques comme les bains de bras, la pose de compresses froides autour du cou, les enveloppements du thorax sont utilisés par les adeptes des approches naturelles mais elles ne semblent pas documentées.

La propolis

La propolis est une substance produite par les abeilles composées principalement de résines et de cires. Sa composition chimique est complexe avec plus de 600 constituants, comme des polyphénols (flavonoïdes, acides phénoliques, ester phénoliques), des terpénoïdes, des stéroïdes et des acides aminés. Ses propriétés biologiques et pharmacologiques sont principalement attribuées à sa teneur élevée en flavonoïdes35.

La propolis et les préparations à base de cette substance exercent in-vitro une activité anti-microbienne36 contre des bactéries Gram positif (Staphylocoques et Streptocoques) et Gram négatif (E Coli, K. pneumoniae, P. vulgaris et P. aeruginosa), Helicobacter pylori, des protozoaires (T. cruzi), des champignons (Candida albicans) et des virus (HIV, Herpès virus ou virus Influenza).

Il est intéressant de voir que la propolis peut être un traitement naturel efficace in vitro, contre des bactéries ou champignons associés à différentes formes de sinusite.

Elle a aussi un effet synergique marqué avec des antibiotiques comme la streptomycine et la cloxacilline, et un effet synergique plus léger avec le chloramphénicol, la céfradine et la polymyxine B sur le Staphylocoque doré.

Elle a été efficace sur plus de 15 souches bactériennes pathogènes problématiques en dentisterie, ce qui pourrait s’avérer intéressant pour les formes d’origine dentaire, bien qu’elle n’ait pas été étudiée dans cette indication. In vitro, elle montre non seulement une activité antibactérienne, mais aussi une inhibition de l’adhérence bactérienne et fongique et une activité antifongique et anti-mycélienne.

Elle montre aussi des effets anti-inflammatoires dans des modèles d’inflammation aiguë et chronique. Le mécanisme exact de ses effets anti-inflammatoires n’est pas connu, mais il semble qu’elle agirait sur l’activité de la cyclo-oxygénase (COX) de manière concentration-dépendante.

Elle a aussi des propriétés immunostimulantes et immunomodulatrices in vitro sur les macrophages, et in vivo elle augmente le ratio lymphocytes CD4/CD8 chez la souris. Tous ces effets pourraient expliquer qu'elle soit utilisée couramment dans les inflammations aigues et chroniques de la bouche, du pharynx, des voies nasales, comme la rhinosinusite et celle liée à des troubles dentaires.

Elle est couramment utilisée sous forme d’extrait hydroalcoolique pour administration orale et dans des préparations pour pulvérisation nasale. La posologie est à adapter selon la pathologie et l’âge de la personne.

La phytothérapie

Les plantes suivantes peuvent être utilisées dans le traitement naturel de la sinusite.

L’Echinacée (Echinacea purpurea)

Il existe plus de 350 études sur l’Echinacée.

Cette plante de la famille des Astéracées est documentée pour son action sur le système immunitaire, incluant l’activation des macrophages et des lymphocytes B et T, dont les cellules Natural Killers et l’augmentation des niveaux circulants d’interféron alpha. Les esters cafféiques seraient antibactériens et antiviraux et les polyacétylènes seraient bactériostatiques.

Elle est utilisée de façon courante dans les infections respiratoires hautes et aiderait à réduire les symptômes de cette pathologie.

Une méta-analyse portant sur 16 essais, dont 8 sur la prévention et 8 sur le traitement naturel des infections des voies respiratoires hautes, dont la rhino-sinusite, a donné des résultats concluants sur son efficacité. Les préparations à base d’Echinacée étaient plus efficaces que le placebo.

Elle se consomme sous forme de teinture-mère ou de macérât glycériné, de comprimés, de capsules ou d’infusions. La posologie usuelle chez l’enfant est de 1 à 5 ml de macérât glycériné 3 à 5 fois par jour. Les préparations du commerce ne se valent pas toutes et beaucoup de formules associent plusieurs plantes.

Elle est contre-indiquée chez les personnes atteintes d'une maladie auto-immune et chez les personnes allergiques aux Astéracées.

Le Sureau (Sambucus nigra)

Cet arbuste européen, qui produit des fleurs blanches odorantes puis des baies noires en grappes, est utilisé en cas d’infection virale, de secrétions nasales excessives.

Une étude s’est intéressée à l’effet d’un extrait de Sureau appliqué en intranasal dans la rhinosinusite chez des rats. Le Sureau a des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires connues et l’étude visait à évaluer son action sur l’inflammation, le stress oxydatif et le remodelage tissulaire dans la muqueuse du nez, mais aussi dans le sérum, les poumons et le cerveau de rats atteints d’inflammation subaigüe des voies nasales, induites par des lipolysaccharides de bactérie E. Coli.

En conclusion de cette étude, l’extrait de sureau diminuait la réponse inflammatoire, réduisait la production de radicaux libres et diminuait l’expression des métalloprotéases, suggérant un effet bénéfique de l’extrait de sureau sur le remodelage tissulaire des muqueuses dans la rhinosinusite subaigüe et l’amélioration de la réponse inflammatoire systémique37.

Il s’utilise sous forme de sirop ou de teinture-mère, en général 0,5 ml 3 fois par jour.

Le fenugrec (Trigonella foenum-graecum L.)

Le fenugrec38, plante de la famille des Fabaceae, est une plante médicinale et une épice connue et utilisée dans de nombreuses régions du monde. Elle contient des substances actives comme des alcaloïdes, des flavonoïdes, des stéroïdes, des saponines, des coumarines et de la diosgénine.

Les graines du fenugrec sont connues pour leurs propriétés hypoglycémiantes, hypocholestérolémiantes et anti-inflammatoires.

Il est utilisé en pratique pour toutes les pathologies qui engendrent une production excessive de mucus, particulièrement au niveau des poumons. Il aide à soulager la congestion et c’est un antioxydant puissant, agissant comme un solvant du mucus. Il est traditionnellement utilisé dans de nombreuses pathologies ORL, dont le rhume des foins.

Les graines sont utilisées telles quelles ou sous forme d’infusions, 1 cuillère à thé de graines par tasse, portées à ébullition puis laissées reposer 20 minutes, 3 à 4 tasses par jour.

Le Thym, le Romarin, L’Eucalyptus en inhalation

Des inhalations de ces plantes sont utilisées traditionnellement, comme traitement naturel, pour soulager la douleur et les maux de tête associés à la sinusite.

Le vapeur favorise une meilleure pénétration des principes actifs volatils des plantes via l’épithélium nasal pour décongestionner les voies nasales et permettre à l‘air d’y circuler à nouveau. Les décoctions de romarin et d’Eucalyptus sont les plus couramment utilisées en inhalation. Le Thym est aussi un remède traditionnel courant, en raison de ses propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires.

L’Ephédra chinois (Ephedra sinica) ou Ma Huang

L’éphédra chinois ou « Ma Huang »39 est un arbuste de la famille des Ephedraceae, originaire d’Asie du Sud-est, de côtes du Japon, du sud de la Sibérie et du centre-ouest de la Chine.

Cette plante est utilisée dans la pharmacopée chinoise, en premier lieu pour ses propriétés stimulantes. Le Ma Huang contient des alcaloïdes, dont l’éphédrine. Elle a des propriétés stimulantes, dopantes, mais aussi vasoconstrictrices nasale et antimigraineuse.

Elle est utilisée traditionnellement comme décongestionnant nasal, dans le traitement de l’allergie, du rhume et de la fièvre, ainsi que dans le traitement naturel de la sinusite.

Le Magnolia (Flos magnoliae)

Le nom chinois de ce remède issu de la médecine traditionnelle chinoise est « Xin-yi »40 et c’est une des plantes médicinales les plus couramment utilisées pour l’accompagnement de la rhinite et du mal de tête. Il existe plus de 20 espèces différentes de cette plante.

Une revue de 2008 a détaillé les composés actifs de cette plante, qui sont à la fois hydrosolubles et liposolubles. Plus de 90% des composés actifs sont des terpénoïdes, dont des monoterpènes et sesquiterpènes. Des lignanes et néolignanes, dont du tétrahydrofurofurane, tétrahydrofurane et aryltétraline sont aussi présents.

Quelques composés hydrosolubles sont présents dans les boutons floraux de Magnolia, dont l’alcaloïde benzylisoquinoline magnoflorine, un ester ethyl-E-p-hydroxyl-cinnamate et un flavonoide.

Une large palette d’actions pharmacologiques sont reconnues pour le Xin-yi, dont des effets anti-allergiques, anti-inflammatoires et anti-microbiens.

Des études sont prévues pour isoler les substances actives du Magnolia et développer de nouveaux médicaments anti-inflammatoires et anti-allergiques.

La bromélaïne

La bromélaïne est une substance de nature enzymatique extraite de l’ananas qui a des effets protéolytiques et anti-inflammatoires41 42 43.

La bromélaïne modifierait la perméabilité des tissus et réduirait l’œdème.

Trois essais en double aveugle contre placebo ont montré une amélioration significative des symptômes de la sinusite chez les sujets supplémentés en bromélaïne, traitement naturel. Ces patients prenaient aussi conjointement des antibiotiques, mais les patients prenant à la fois bromélaïne et antibiotiques avaient une meilleure amélioration des symptômes.

L’amélioration portait sur la réduction de l’inflammation de la muqueuse nasale, l’évacuation des secrétions nasales, les difficultés respiratoires et les maux de tête.

Ces trois études ont été menées dans les années 60, sans contrôle radiographique.

Le beurre de karité

Le beurre de karité44 est extrait de la graine d’un arbre africain appelé Butyrospermum parkii. Il a été identifié comme un décongestionnant nasal efficace dans une très petite étude. Le beurre de karité état appliqué sur la lèvre supérieure de personnes atteintes de rhinosinusite.

L'aromathérapie

L'aromathérapie45 est un traitement naturel intéressant en cas de sinusite.

Certaines huiles essentielles peuvent réellement aider, pour leurs effets antibactériens, antiviraux, antifongiques, anti-allergiques.

Elles sont utilisées traditionnellement pour soulager les symptômes de cette pathologie, soit :

  • en inhalation, à raison de quelques gouttes dans un bol d’eau bouillante ou inhalateur ;
  • en massage sur le front et les pommettes, en évitant le contour des yeux ;
  • soit ingérées sous forme de capsules.

Elles sont employées soit seules, soit en même temps que des soins conventionnels, pour une action synergique.

Les principales huiles essentielles conseillées sont :

  • l’Eucalyptus radié (Eucalyptus radiata) ;
  • l’Eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus) ;
  • l’Eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) ;
  • le Ravintsara (Cinnamomum camphora) ;
  • la menthe des champs (Mentha arvensis) ;
  • le poivre noir (Piper nigrum) ;
  • la Lavande vraie (Lavandula angustifolia) ;
  • la Cannelle (Cinnamomum verum) ;
  • l’Armoise (Artemisia sieberi) ;
  • la myrte commune (Myrtus communis).

Les bactéries, qui sont le plus souvent incriminées, sont Streptococcus pneumonia, Streptococcus pyogenes, Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa.

Les huiles essentielles encapsulées sont réputées augmenter l’effet des traitements conventionnels. L’effet antimicrobien d’un mélange de quatre huiles essentielles encapsulées (Lavandula angustifolia Mill, Cinnamomum verum, Artemisia sieberi Besser et Myrtus communis) a été testé sur les bactéries S. pneumonia, S. pyogenes, S. aureus et P. aeruginosa, qui sont parmi les facteurs causaux les plus communs de ces pathologies46.

Les résultats de l’étude montraient que les concentrations suivantes étaient efficaces pour éradiquer différentes bactéries :

  • 0.097 µg/mL d’huile essentielle de Lavande pour S. pneumonia ;
  • 0.097 µg/mL des huiles essentielles d’Armoise et de Lavande pour S. pyogenes ;
  • 1.562 µg/mL d’huile essentielle d’Armoise pour S. aureus ;
  • 3.215 µg/mL des huiles essentielles d’Armoise et Lavande pour P. aeruginosa.

La conclusion de cette étude était que les huiles essentielles de Lavande et d’Armoise encapsulées à différentes concentrations étaient efficaces pour détruire quatre des principales bactéries, qu’elles pouvaient être utilisées de façon sûre et sans effet indésirable majeur.

L’huile essentielle d’Eucalyptus est utilisée traditionnellement dans le traitement naturel de la sinusite, la pharyngite, la bronchite.

L’activité de l’huile essentielle d’Eucalyptus globulus a été recherchée pour 120 isolats de Streptococcus pyogenes, 20 isolats de Staphylococcus pneumoniae, 40 isolats de S. agalactiae, 20 isolats de Staphylococcus aureus, 40 isolats d’Haemophilus influenzae, 30 isolats de H. parainfluenzae, 10 isolats de Klebsiella pneumoniae, 10 isolats de Stenotrophomonas maltophilia et 2 virus, une souche d’adénovirus et une souche de virus des oreillons, tous obtenus chez des patients atteints d’infections respiratoires47.

La cytotoxicité et l’activité antibactérienne ont été évaluées, avec des résultats positifs pour H. influenzae, parainfluenzae, and S. maltophilia, suivi S. pneumoniae. Ceci plaide en faveur de l’utilisation de l’huile essentielle d’eucalyptus globulus pour prévenir et accompagner cette inflammation.

La mycothérapie - le Shiitaké (Lentinus edodes)

L’allergie est caractérisée par une augmentation des anticorps IgE dirigés contre des allergènes spécifiques (pollen, poussière, acariens, moisissures, etc..). Les anticorps IgE activent des mastocytes et la dégranulation d’histamine ainsi que le recrutement d’éosinophiles activés et de lymphocytes T au niveau des muqueuses.

Ces processus mènent à l’inflammation et aux symptômes de l’allergie. Certains champignons riches en bêta-1,3-glucanes, comme le shiitaké, auraient un effet bénéfique sur ces phénomènes inflammatoires, soulageant les symptômes de la rhinite allergique48.

Le shiitaké a aussi des propriétés antibactériennes et antifongiques documentées, qui peuvent être intéressantes en cas de formes bactériennes ou fongiques, bien qu’il ne semble pas spécialement documenté dans le traitement naturel de la sinusite49.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que la sinusite ?

La sinusite est définie comme une inflammation de la muqueuse des sinus. On distingue une forme aigüe et une forme chronique.

Sinusite : quel traitement naturel ?

- Phytothérapie, aromathérapie, mycothérapie
- Ostéopathie, acupuncture
- La médecine traditionnelle chinoise, techniques d'hydrologie

Quelles sont les autres recommandations ?

- Alimentation saine : régime méditerranéen
- Micronutrition, consommation de probiotiques
- Hydratation suffisante
- Éviter les changements brusques de température


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Rédaction Doctonat