Syndrome prémenstruel (SPM): symptômes et traitement naturel

-

Il concerne environ 50% des femmes en âge de procréer ; les symptômes peuvent être plus ou moins bénins. Pour certaines femmes, ce trouble menstruel peut devenir invalidant. Cependant, il existe de nombreuses solutions naturelles. En cas de syndrome prémenstruel, quel traitement naturel envisager ? Quels sont ses symptômes ? Quelles en sont les causes ?

Définition

Femme souffrant du syndrome prémenstruel (SPM) : symptômes et traitement naturel.

Le syndrome prémenstruel (SPM) englobe des troubles physiologiques et psychologiques divers, qui ont lieu au cours de la phase lutéale du cycle menstruel. Cette phase, entre l’ovulation et les règles suivantes, dure 12 à 14 jours. Ces symptômes altèrent la qualité de vie chez un grand nombre de femmes. Ils disparaissent quelques jours après le début des règles.

Les symptômes comprennent une modification de l'appétit, une prise de poids, de la rétention d’eau, des douleurs abdominales, dorsales, lombaires, des maux de tête, un gonflement et une sensibilité des seins, des nausées, de la constipation, de l'anxiété, de l'irritabilité, de la colère, de la fatigue, des insomnies, de l'agitation, une humeur variable.

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une forme aggravée du SPM. Il est reconnu comme trouble psychiatrique dans la cinquième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).

Son origine est incertaine. Les symptômes du syndrome prémenstruel sont liés aux fluctuations hormonales du cycle menstruel. Ses causes pourraient être un surplus d'œstrogènes ou une carence en progestérone. La survenue des symptômes est également associée à des faibles taux de sérotonine, d'acétylcholine et de dopamine. Ils peuvent être responsables d'un état dépressif, d'insomnies et de fatigue1. La physiopathologie de ce trouble est complexe, encore imprécise et mal comprise.

Une résistance à l'insuline et certaines carences, l’inflammation chronique de bas grade, ainsi que des facteurs génétiques, jouent un rôle dans son étiologie. Aussi, le stress amplifie l'activité sympathique et l'intensité de la contraction utérine, entraînant les douleurs menstruelles plus importantes.

Par ailleurs, la qualité des relations humaines peut être affectée et engendrer un plus grand niveau de stress. Il peut ainsi affecter la qualité de vie sexuelle, qui peut entraîner des problèmes relationnels dans le couple 2. Il constitue un facteur de risque suicidaire 3 4‌‌.

Épidémiologie

Environ 80 à 90 % des femmes manifestent au moins un des signes du syndrome prémenstruel.

Sa prévalence dans le monde s'élève à 47,8%. Environ 20 % à 35 % des femmes présentent des manifestations suffisamment graves pour perturber leurs activités quotidiennes 5. Chez environ 2,5 % à 8 % des femmes, il affecte leur vie sociale, en raison des troubles psychiques intenses qu'il entraine. Il s'agit alors du trouble dysphorique prémenstruel 6.

Les étudiantes universitaires seraient davantage concernées. Le taux de SPM est en effet élevé parmi cette population. Sa prévalence, parmi les étudiantes universitaires de différents pays, est la suivante: 33,82 % en Chine 7, 37 % en Éthiopie 8, 39,9 % à Taïwan, 65 % en Égypte 9, 72,1 % à 91,8 % en Turquie 10 et 79 % au Japon 11.

Sa survenue peut être attribuée à des facteurs génétiques et alimentaires. Le stress peut être un facteur déclenchant de diverses pathologies 12 13.‌‌

Sa proportion chez les femmes en surpoids ou obèses semble plus élevée que chez les femmes présentant un IMC normal 14. Cependant, dans une étude réalisée en 2019, les résultats obtenus étaient contradictoires 15. Une explication à ces différences pourrait être que le régime alimentaire a plus d’influence que le poids.

Avant d'aborder le traitement naturel du syndrome prémenstruel, nous allons voir l'ensemble des traitements classiques.

Traitements classiques

Des méthodes non pharmacologiques et pharmacologiques sont utilisées pour soulager ses manifestations. Les recherches ayant montré les avantages de thérapies combinées, les prescriptions tendent de plus en plus en ce sens.

Les thérapies non pharmacologiques sont susceptibles d’être prescrites en premier lieu. L'activité physique et l'exercice, la nutrition, les préparations à base de plantes, la thérapie cognitivo-comportementale, le soutien social, un repos adéquat, des bains chauds réguliers et des compléments alimentaires font partie des soins recommandés 16.

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène sont les médicaments le plus fréquemment prescrits.
  • La prise de pilules contraceptives et d'agonistes de la gonadolibérine modifient le cycle hormonal.
  • Des diurétiques sont prescrits afin de réduire la prise de poids, liée à la rétention d’eau.
  • Les troubles psychologiques graves sont traités par des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) qui sont de la catégorie des psychotropes anti-dépresseurs, ou des anxiolytiques.

Manifestations cliniques

Afin d'élaborer un traitement naturel adapté du syndrome prémenstruel, il est important de comprendre comment il se manifeste.

Les symptômes peuvent être légers, modérés ou sévères. Ils peuvent inclure des modifications de l'appétit, une prise de poids liée à la rétention d’eau, des douleurs abdominales, des maux de dos, des douleurs lombaires, des maux de tête, un gonflement et une sensibilité des seins, des nausées, de la constipation, de l'anxiété, de l'irritabilité, de la colère, de la fatigue, de l'agitation, des insomnies, ainsi que des sautes d'humeur.

Ils peuvent durer quelques jours à 2 semaines. Ils se déclenchent généralement une semaine avant le début des règles.

Dans une étude menée auprès de 409 femmes, il a été constaté que la pression artérielle diastolique est élevée chez les jeunes femmes adultes souffrant de SPM 17.

Causes

Infection due à Toxoplasma gondii

L'infection, provoquée par le parasite Toxoplasma gondii, peut entraîner des symptômes similaires au syndrome prémenstruel.

En effet, il existe un lien possible entre cette infection et la survenue de ce trouble 18.

Inflammation chronique de bas grade

L'inflammation chronique de bas grade peut favoriser sa survenue. Il en est de même pour la dépression et certains troubles psychiques.

Des facteurs inflammatoires, ainsi que des paramètres anti-oxydants, sont présents chez les femmes présentant ce type de trouble19 20. Les processus inflammatoires ont un impact direct sur les troubles psychologiques et physiques apparaissant au cours du cycle menstruel. Ces altérations de l'inflammation de bas grade sont indépendantes des taux hormonaux 21 22‌‌.

Hygiène de vie

Dans le cadre du traitement naturel du syndrome prémenstruel, il essentiel d'adopter une bonne hygiène de vie.

Hygiène de vie

L’inflammation et le stress oxydatif sont néfastes pour la santé. Une modification de l'hygiène de vie peut s'avérer nécessaire.

Les drogues et toxiques en tout genre sont à proscrire. Les déséquilibres cérébraux qu’ils provoquent, ainsi que leur élimination par l’organisme, entraînent une inflammation importante dans le corps et le cerveau.

L’alcool 23 et le tabac en font partie, mais aussi le café, le thé, le cacao, le maté et le guarana, car la caféine, théine et/ou théophylline qu’ils contiennent diminuent la présence d’adénosine dans le cerveau. L’adénosine protège de l’inflammation, ainsi plus son niveau est élevé plus le cerveau est protégé. Cependant, une consommation très modérée de cacao, de thé ou de café peut ne pas poser problème selon la gravité du SPM.

L’inflammation chronique de bas grade entraîne de nombreuses pathologies.

Un mode de vie sain, une alimentation équilibrée, ainsi que la diminution du stress peuvent impacter positivement ce trouble4.

Alimentation

En plus d'un traitement naturel adapté du syndrome prémenstruel, il est essentiel d'adopter une alimentation anti-inflammatoire.

Elle doit être riche en fibres et en nutriments. Une alimentation équilibrée préserve l’équilibre du microbiote intestinal, qui est un élément central de la santé physique et psychique. Cependant, selon les cas, l’amélioration du régime alimentaire ne peut suffire.

Nous vous recommandons de privilégier une alimentation semi-végétarienne ou végétarienne et riche en fibres. Cela consiste en un apport important en fruits et légumes, avec au minimum 5 portions par jour, des céréales complètes ou semi-complètes 25‌. Des oléagineux, ainsi que des légumineuses, doivent être aussi consommés tous les jours.

Les aliments fermentés ont un impact très positif sur le microbiote, ils permettent sa régulation. Ce sont des probiotiques naturels à intégrer absolument dans l’alimentation.

Il est préférable de supprimer les produits laitiers de vache et de consommer de la viande issue d’élevage en plein air, car les produits issus d’animaux d’élevage, nourris au maïs/soja, sont pro-inflammatoires. La consommation de produits, contenant du gluten, est aussi déconseillée.

Consommer le moins possible de sucre permet de prévenir l’inflammation. Par ailleurs, il est préférable de consommer du sucre complet non raffiné (miel, coco, agave, érable, sucre complet). Les boissons sucrées (soda, jus de fruits) doivent être supprimées. Nous vous conseillons également de boire de l'eau en quantité suffisante, car la déshydratation est un facteur d'inflammation.

Ainsi, le régime alimentaire occidental (fast-food, boissons sucrées, viandes transformées) favorise son apparition, tandis que les régimes alimentaires sains et traditionnels le favorisent moins 26 27.

Le tabagisme est associé à un risque accru de troubles psychologiques. Chez des étudiantes universitaires, le tabagisme et une consommation élevée de calories/lipides/sucre/sel ont été identifiés comme des facteurs de risque importants 28. Dans le cadre du traitement naturel du syndrome prémenstruel, l'arrêt du tabac peut être envisagé.

Une consommation élevée d'acide stéarique, un acide gras naturellement présent dans de nombreux beurres et huiles végétales, peut être associée à un risque plus faible de le développer29‌. Les sucres et un apport calorique élevé seraient davantage nocifs 29.

Dans le cadre de cette pathologie, une alimentation de mauvaise qualité est corrélée avec de l'anxiété, un état dépressif et l'altération du sommeil 30. Les compulsions alimentaires engendrent de la léthargie, un sentiment de colère, un manque d'intérêt et de l'anxiété 31 32 33. Une consommation accrue de glucides complexes augmente le niveau de tryptophane, et peut donc permettre de réduire les compulsions alimentaires.

Exercice physique

Outre un traitement naturel adapté du syndrome prémenstruel, la pratique d’un exercice physique modéré est très bénéfique pour l’organisme à de nombreux points de vue. Marcher au minimum une demi-heure par jour et avoir une activité physique un peu plus intense de type cardio (aérobique, jogging, danse…) ou yoga, 2 à 3 fois par semaine, permet au corps d’accélérer les processus de détoxification nécessaires à son bon fonctionnement.

En permettant une meilleure détoxification, il est plus aisé d’apaiser l’inflammation car les processus d’inflammation sont accentués par une mauvaise évacuation des toxines cellulaires.

Si les exercices d'aérobie sont efficaces, le yoga semble être davantage efficace 34.

Syndrome prémenstruel : quel traitement naturel privilégier ?

Des carences significatives en vitamine B6 et en magnésium, ainsi que d'autres déficiences semblent fréquentes chez les femmes qui en souffrent 35. Comme pour de nombreux troubles psychiques, les suppléments à large spectre comprenant plusieurs vitamines, minéraux, et même des plantes ont montré leur efficacité 36.

Les supplémentations, de manière générale, ne sont utiles qu’en cas de déficiences et de carences.

Vitamines

A et E

Un taux sérique bas de vitamine A et E est associé à sa présence. Elles présentent une activité anti-inflammatoire 37.

Aucune étude n’a été menée sur leur supplémentation, un apport alimentaire suffisant est donc conseillé.

Du groupe B

La thiamine (B1), la riboflavine (B2), la niacine (B3), la vitamine B6 ou B12, ainsi que les folates (B9) sont nécessaires pour synthétiser des neurotransmetteurs potentiellement impliqués dans sa physiopathologie.

Un apport suffisant en certaines vitamines du groupe B, provenant de sources alimentaires, semble pouvoir empêcher sa survenue. Dans une étude, réalisée auprès de 1057 femmes pendant 10 ans, les femmes ayant des apports élevés en thiamine (B1) et en riboflavine (B2) ont moins été touchées 38.

La thiamine, à hauteur de 100 mg par jour, semble être efficace pour atténuer les symptômes psychiques et physiques du syndrome prémenstruel ; il s'agit donc d'un traitement naturel intéressant 39.

La pyridoxine (100 mg par jour) est efficace après 3 mois de traitement 40.

Acide L-ascorbique

Il n’existe pas à ce jour d’études sur les effets de la vitamine C. Cependant, son action sur l’inflammation, la neuro-inflammation et le stress oxydatif est reconnu. Les déficiences en vitamine C sont responsables de ces déséquilibres. Un apport alimentaire suffisant, ainsi qu’une supplémentation, peuvent donc être recommandés, particulièrement chez les fumeuses.

Dans le cadre du traitement naturel du syndrome prémenstruel, de la vitamine C, associée à un supplément d'oxaloacétate, ont permis de soulager la dépression, l'anxiété, le stress perçu et l'agressivité 41.

Vitamine D

Elle influe sur les marqueurs inflammatoires et antioxydants 42. Une supplémentation en vitamine D favorise son amélioration 43 44.

44 étudiantes iraniennes, présentant cette maladie et souffrant d'une carence en
calciférol, ont reçu 50 000 UI de vitamine D3 tous les quinze jours pendant 4 mois, ce qui a permis d’améliorer l'inflammation et les marqueurs antioxydants 45.

Dans un essai en double aveugle, contrôlé par placebo, des femmes déficientes en vitamine D, âgées de 18 à 30 ans, ont reçu un comprimé de 2 000 UI ou un placebo, pendant 12 semaines.

Pour celles qui ont reçu le comprimé de 2 000 UI, une diminution de la nervosité, de la fatigue et des douleurs a été constatée. Néanmoins, il n'a pas eu d'impact sur l'anxiété et l'hypersomnie 46.

897 adolescentes ayant reçu 50 000  UI/semaine de cholécalciférol, et suivies pendant 9 semaines, ont constaté une diminution des douleurs et du mal-être 47.

Oligo-éléments

Les oligoéléments ou minéraux sont présents dans l’alimentation, ils sont nécessaires à l’équilibre cellulaire.

Calcium

Les taux de calcium sérique sont plus faibles chez les sujets concernés. Une supplémentation en calcium peut être un traitement naturel intéressant, en cas de syndrome prémenstruel 48.

Fer

Les taux de fer sont également moins élevés49. Une analyse du taux de fer dans le sang et une supplémentation peuvent être utiles.

Potassium

Il en est de même pour les taux de potassium ; ils sont généralement plus bas chez les femmes concernées. Un apport alimentaire, riche en potassium, est généralement recommandé.

Zinc

Le zinc peut avoir un effet positif sur les troubles psychologiques dans de nombreuses pathologies. Il a de multiples effets bénéfiques, notamment des actions anti-inflammatoires et antioxydantes.

Des taux sériques de zinc plus élevés sont associés à facteur de risque plus faible 50.

Dans le traitement naturel du syndrome prémenstruel, la prise de zinc peut être recommandée. La prise de 30 mg par jour de zinc, pendant 12 semaines, a permis d’améliorer la qualité de vie et du sommeil 51, les symptômes physiques et psychologiques, ainsi que la capacité antioxydante 52.

Magnésium

Selon une revue américaine de 13 études, menée en 2019, la prise de magnésium ne semble pas avoir d'impact 53. Ce qui vient contredire les connaissances établies.

Cependant, l’apport en magnésium a montré pouvoir soulager certaines de ses manifestations. Un supplément quotidien de 200 mg de magnésium, administré pendant deux cycles menstruels, a réduit les symptômes prémenstruels légers de rétention d'eau au cours du deuxième cycle d'administration 54.

Acides aminés

La chute de la sérotonine pourrait être à l’origine de l’envie de sucre survenant avant les règles chez un certain nombre de femmes. La synthèse intracérébrale de sérotonine est améliorée par une alimentation riche en sucre, car celle-ci facilite l’entrée du tryptophane dans le cerveau.

Précurseur de la sérotonine, il entre en compétition avec d’autres acides aminés tels que la leucine, l’isoleucine, et la valine pour traverser la barrière hémato-encéphalique. Ces derniers diminuent sous l’effet de l’insuline.

Une déplétion aiguë du tryptophane, par carence alimentaire, a été utilisée pour supprimer la synthèse de la sérotonine cérébrale chez 16 femmes présentant un syndrome prémenstruel. Ceci a provoqué une aggravation significative des symptômes, et en particulier l'irritabilité 55.

Dans un essai clinique en double aveugle contrôlé randomisé, 37 patientes présentant un trouble dysphorique prémenstruel ont été traitées avec du L-tryptophane à raison de 6 g par jour (début de l'ovulation au troisième jour des règles), au cours de trois cycles menstruels consécutifs. 34 patientes ont reçu un placebo.

Le L-tryptophane a montré un effet thérapeutique pour la dysphorie, les sautes d'humeur, la tension et l’irritabilité56 57.

Acides gras polyinsaturés

La prise d'omégas-3 peut être un traitement naturel intéressant en cas de syndrome prémenstruel.

Ce sont des acides gras essentiels indispensables pour le cerveau. L’équilibre des différents types d’acide gras 3/6/9 est important pour le bon fonctionnement de l’organisme et de la fonction cognitive 58.

Ils présentent des propriétés anti-inflammatoires. L’alimentation occidentale est pauvre en omégas-3. L'huile de lin, de chanvre et de cameline en contiennent en abondance. L'usage de compléments alimentaires peut être aussi recommandé ; ce sont souvent des huiles de poisson, riches en DHA et EPA 59.

Équilibre du microbiote

Les déséquilibres du microbiote entraînent des déficiences ou des carences en certains nutriments. Un microbiote sain est le garant de notre santé, tant au niveau immunitaire qu’inflammatoire.

Les femmes atteintes du SPM présentent de faibles concentrations bactériennes dans le microbiote intestinal. Certains probiotiques peuvent être bénéfiques 60. Ils peuvent entraîner une modification des taux sanguins des hormones reproductives 61.

Une alimentation saine, riche en fibres et micronutriments est généralement suffisante. Les produits fermentés, qui sont des probiotiques naturels, sont également intéressants 62.

Phytothérapie

Curcumine

La curcumine, contenue dans le curcuma, est un puissant anti-inflammatoire naturel. Consommée sous forme de complément, elle pourrait être un traitement naturel du syndrome prémenstruel 63.

Ginkgo Biloba

Un essai contre placebo, mené avec 90 étudiantes, a montré des résultats positifs. 40 mg d'extraits de feuilles de Ginkgo Biloba en comprimés, pris trois fois par jour, ont permis de réduire l'intensité des douleurs 64.

Elsholtzia splendens

Elsholtzia splendens est une plante médicinale du nord-est de l’Asie reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires 65. Administrée pendant plus de 3 mois à 30 participantes, elle a permis de diminuer les sensations de mal-être et les épisodes dépressifs 66.

Isoflavones de soja

68 mg par jour d'isoflavones de soja ont permis de réduire les maux de tête, la sensibilité mammaire, les crampes et le ballonnement 67.

Millepertuis

Hypericum perforatum (millepertuis) influence le système sérotoninergique. Ainsi, il peut être un traitement naturel intéressant du syndrome prémenstruel.

Une étude en double aveugle a été menée sur 8 mois, auprès de 36 femmes âgées de 18 à 45 ans concernées par ce trouble. Elles ont reçu des comprimés de 900 mg de millepertuis chaque jour (normalisés à 0,18 % d'hypericine et 3,38 % d'hyperforine). Hypericum perforatum a permis d'améliorer les troubles physiques et comportementaux, engendrés par cette pathologie 68. Cependant, dans une autre étude, les résultats sont contradictoires 69.

Gattilier

L'extrait de fruit de Vitex agnus-castus ou gattilier a un effet bénéfique sur les changements d'humeur et l'irritabilité 70.

Huile d’onagre

Son effet positif sur de nombreux troubles féminins est avéré 71 72. C’est sa richesse en acides gras polyinsaturés (oméga-6) qui semble être à l’origine de son efficacité.

Une supplémentation en huile d’onagre (2,6 à 5,2 g par jour) peut permettre d’atténuer les mastalgies (douleurs aux seins).

Homéopathie

Dans un essai randomisé en double aveugle contrôlé par placebo, l'efficacité de médicaments homéopathiques prescrits individuellement a été évaluée dans le traitement naturel du syndrome prémenstruel (SPM).

Ces médicaments homéopathiques, prescrits individuellement selon le profil de chaque femme, ont été efficaces 73 74.

Médecine chinoise traditionnelle

Acupuncture

L'efficacité de différentes techniques d'acupuncture, y compris l'acupuncture traditionnelle, l'acupuncture de la main et la moxibustion a été analysée.

Les preuves sont limitées mais soutiennent l'efficacité de ces interventions. En effet, les douleurs physiques et psychiques ont été réduites de 50 % 75.

Auriculothérapie

Une étude clinique a été menée auprès de 84 étudiantes. Le premier groupe a reçu 10 séances d'auriculothérapie. Le deuxième groupe a consommé 40 mg de vitamine B6 par jour, une semaine auparavant, et pendant deux cycles menstruels. Il est apparu une réduction équivalente des sensations de mal-être psychique et physique dans les deux groupes 76.

Approche psychologique

Thérapies à privilégier

En plus d'un traitement naturel adapté du syndrome prémenstruel, une approche psychologique peut être également intéressante.

En effet, il peut entrainer des difficultés psychiques et comportementales. Les thérapies comportementales et cognitives ont été le plus été étudiées, mais il existe d'autres approches intéressantes, telles que les thérapies psycocorporelles77, la programmation neuro-linguistique (PNL), l’hypnose, la communication non-violente, la sophrologie.

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)

Elles consistent à faire évoluer le mode de pensée et d’action pour pouvoir mieux vivre au quotidien. Elles mettent l'accent sur une modification des pensées, des comportements et des émotions perturbatrices, en reconnaissant ces comportements internes, tout en développant des stratégies d'adaptation permettant d’améliorer le fonctionnement quotidien.

Un système de croyances négatives (autocritique, culpabilité ou peurs affectives) peut être aggravé durant la période prémenstruelle. En agissant sur ce système de croyances, l’anxiété, les peurs, l’irritabilité pourront être atténuées.

Plusieurs études ont été menées sur l’impact de la TCC sur le syndrome prémenstruel. Des résultats positifs ont été constatés 78.

Par ailleurs, il peut avoir un impact négatif sur la sexualité du fait de la difficulté physique ou émotionnelle vécue 79 80. Une thérapie de couple peut être envisagée 81.

Méditation, relaxation, respiration

Abaisser le niveau de stress est primordial. Des techniques d’apaisement et de relaxation peuvent être utiles pour faire baisser le niveau de stress :

  • La méditation de pleine conscience
  • Les massages et automassages
  • Les exercices de respiration
  • La cohérence cardiaque
  • Le yoga

Questions fréquentes

Qu'est-ce que le syndrome prémenstruel ?

Il se manifeste par un ensemble de symptômes physiques et psychiques, qui surviennent les jours précédant les menstruations.

Quel traitement naturel envisager ?

- Une supplémentation nutritionnelle (vitamines, acides aminés, oligo-éléments, oméga-3)
- Une consommation de probiotiques
- La phytothérapie et l'homéopathie
- La médecine traditionnelle chinoise

Quelles sont les autres recommandations ?

- Les pratiques psychocorporelles
- Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)
- La méditation, la relaxation et la respiration


Marianne Buclet
Marianne Buclet, Auteur

Naturopathe Site internet : www.mariannebuclet.com