Pollen: bienfaits, posologie et effets secondaires

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Parmi les produits de la ruche, on connaît encore peu les bienfaits du pollen. Pourtant, récolté après son extraction par les insectes pollinisateurs, il offre de nombreux bienfaits à notre organisme. Sa puissance antioxydante en tête, le pollen est l’allié de votre santé. Tour d’horizon du pollen et de ses bienfaits, de la posologie adaptée et de ses effets secondaires.

Présentation et rappel botanique 

Pollen en grains: bienfaits, posologie et effets secondaires de ce produit de la ruche.

Le pollen a au départ une vocation reproductrice. En effet, il est le réceptacle des gamètes mâles des plantes à graines, ou spermatophytes. Cette famille végétale regroupe toutes les plantes qui se reproduisent à l’aide de leurs graines. Afin d’assurer la reproduction de la plante, le pollen doit donc atteindre la partie femelle d’une fleur sur la même plante, ou sur une autre plante. Plusieurs éléments peuvent assurer cette pollinisation : le vent, l’eau, les animaux notamment. Ce sont essentiellement les insectes pollinisateurs qui récupèrent le pollen : c’est ainsi que l’on récupère toute leur récolte au sein des ruches.    

Composition: principes actifs

Elle est changeante en fonction de la plante ou du mélange de fleurs concerné. Toutefois on constate une composition standard dans le pollen: 

  • glucides : glucose, fructose, saccharoses, fibres ; 
  • protéines, inclus des acides aminés essentiels comme la valine ou la leucine ; 
  • lipides, inclus des phospholipides (phytostérols), des acides gras essentiels (acide linoléique, alpha-linolénique) et des terpènes ; 
  • vitamines : C, E (tocophérol), B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B3 (niacine), B5 (acide pantothénique), B6 (pyridoxine), B8 (biotine), B9 (acide folique), bêta-carotène... ; 
  • minéraux : potassium, phosphore, calcium, magnésium… 
  • oligo-éléments : zinc, manganèse, fer, cuivre, selenium…
  • composés phénoliques : flavonoïdes (kaempférol, quercétine, isorhamnétine…), leucotriènes, catéchines, acides phénoliques (acide chlorogénique)...

Une composition non exhaustive particulièrement riche, comme on peut le constater, qui a placé le pollen au coeur de l’apithérapie. Il s’agit de l’usage thérapeutique de tous les produits issus de la ruche. Le pollen rejoint donc la gelée royale, le miel et la propolis dans cet arsenal redoutable. 

Propriétés et vertus

Le pouvoir antioxydant

Les radicaux libres sont des composés qui ont été oxydés et qui deviennent très instables dans notre organisme. L’oxydation peut venir de nombreuses sources: UV, tabac, stress, alimentation, vieillissement… Le stress oxydant est à l’origine de nombreuses pathologies (cancer, pathologies neurodégénératives…) et contribue à d’autres (diabète, insuffisance rénale…)1.

Le pollen est très riche en substances naturellement antioxydantes, parmi ses vitamines et ses composés phénoliques notamment. Ceux-ci se fixent aux radicaux libres et les stabilisent, les rendant inoffensifs.

Plusieurs études ont été menées in vitro pour prouver les bienfaits antioxydants des extraits de pollen2. In vivo, les chercheurs ont corroboré ces constatations sur des rongeurs3. Une puissance antioxydante prometteuse, qui nécessite des études cliniques, afin d’asseoir un rôle thérapeutique chez l’Homme. 

Action anti-inflammatoire et ses effets sur l’immunité

L’effet du pollen sur l’inflammation est étroitement lié à son action sur le système immunitaire. En effet, plusieurs études ont montré que le pollen exerçait une modulation de la réponse immunitaire, via les macrophages, les lymphocyres T, B, NK, les eosinophiles, les neutrophiles, les basophiles… Cette réponse immunitaire comprend un volet inflammatoire. 

La quercétine du pollen pourrait notamment diminuer les taux de prostaglandines. D’autres substances agissent sur les cytokines, comme les TNF alpha. Cet effet anti-inflammatoire entraîne une gestion de la douleur et des blessures intéressante. Un effet constaté sur des souris45.

De la même manière, il semble montrer une capacité à lutter contre les mécanismes inflammatoires de l’allergie, en inhibant notamment la libération de l’histamine. Alors même qu’il est à l’origine d’une allergie chez un grand nombre de personnes ! 

Son rôle anti-inflammatoire le rend porteur d’espoir dans les affections de la prostate. Une étude randomisée en double aveugle a porté sur des participants, atteints d’hypertrophie bénigne de la prostate. Un extrait de pollen administré à 47 hommes, durant douze semaines, a entraîné une atténuation de leurs symptômes, liés à l’inflammation. Des résultats similaires ont été constatés dans une étude contrôlée sur des hommes atteints de prostatite6.

Pollen et cancer: des pistes prometteuses

C’est d’abord pour son pouvoir antimutagène que l’on s’intéresse au pollen. Sur des souris, il montre des capacités à empêcher la détérioration du matériel génétique. Les mutations d’ADN sont liées au développement de certains cancers, et peuvent découler d’un stress oxydant trop intense.

Une fraction modifiée de pollen se révèle également capable de stimuler le suicide cellulaire (ou apoptose) des lignées cancéreuses humaines de la prostate. Il montre aussi des capacités à inhiber la prolifération cellulaire dans certaines lignées de leucémie, et de cancer de la prostate. 

Sur des lignées cellulaires de cancer du sein, il s’est aussi montré capable d’accompagner la chimiothérapie, jusqu’à baisser la dose de médicament nécessaire7. Enfin, des patientes atteintes d’un cancer du sein et bénéficiant d’une hormonothérapie se sont vues proposer du pollen en complément thérapeutique. Celui-ci a significativement réduit les symptômes liés au traitement8

L’efficacité anti-infectieuse

Le pollen est depuis longtemps conseillé pour ses vertus antiseptiques et anti-infectieuses: certaines pharmacologies traditionnelles le recommandent pour prévenir la grippe ou le rhume, par exemple. Des expériences in vitro vont dans ce sens, en montrant que les extraits concentrés de pollen sont efficaces contre plusieurs souches bactériennes:

  • Staphylococcus Aureus, responsable de nombreuses infections comme des cystites, otites, panaris, furoncles... ; 
  • Pseudomonas Aeruginosa, à l’origine de nombreuses infections, notamment celles que l’on attrape à l’hôpital (infections nosocomiales) ; 
  • Klebsiella Pneumoniae, l’une des principales bactéries à l’origine de pneumonies. 

Les chercheurs suggèrent que son activité antimicrobienne passe par la destruction de leurs membranes cellulaires. Également, l’enzyme glucose oxydase est présente dans le pollen, et exerce une action délétère sur les bactéries.

Par ailleurs, la composition du pollen de coquelicot lui confère une action antivirale, notamment sur le virus de la grippe (influenza)9.  

Plus globalement, son activité antiseptique combinée à son pouvoir anti-inflammatoire en font aussi un espoir dans le traitement des brûlures, sous forme de pommade10.

Une action protectrice et détoxifiante interne

Des études conduites sur des modèles animaux ont montré les bienfaits du pollen sur les empoisonnements du foie. Qu’il s’agisse de médicaments (paracétamol) ou de poison comme le trichloréthylène, les études montrent une protection du foie exercée par les antioxydants du pollen.

Cela fonctionne aussi avec les empoisonnements aux métaux lourds ou aux pesticides chez les rats. Le pollen semble aussi stimuler les réparations des dommages faits au foie11. Il protège et répare cet organe nécessaire à la détoxification de l’organisme.

Les chercheurs pensent aussi que ses propriétés antioxydantes protègent l’intestin. Sur une étude menée sur des souris, il semble protéger l’intestin de la colite en augmentant le taux d’antioxydant, en diminuant l’inflammation et en améliorant la composition naturelle de la flore intestinale12. Des observations in vitro corroborent ces suggestions. Il protège les cellules intestinales d’un empoisonnement chimique, et rétablit la fonction barrière de l’intestin13.   

Ménopause: des liens en construction

La ménopause est une période délicate pour les femmes. Elle s’accompagne très souvent de symptômes a minima gênants, qui peuvent devenir compliqués au quotidien. Bouffées de chaleur, troubles du sommeil, de l’humeur, de la sexualité… Plusieurs études ont été menées sur des femmes en période de ménopause. Toutes sont encourageantes et suggèrent une diminution significative des symptômes.

Une étude en particulier pointe du doigt la supériorité du pollen vis-à-vis des traitements à base de soja. Une observation intéressante, car ceux-ci sont une forme d’hormonothérapie, qui peuvent poser problème pour des femmes ayant souffert de cancer du sein notamment14. Le pollen, en effet, ne semble pas exercer d’effet oestrogénique15.

Activité sur le système cardiovasculaire

Il agit sur plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire:

  • il réduit le taux de mauvais cholestérol et de triglycérides
  • fluidifie le sang ;
  • diminue l’agrégation de plaques d’athérome dans les vaisseaux ;
  • augmente la capacité fibrinolytique, c’est-à-dire la faculté de dissoudre les caillots sanguins.

Les chercheurs suggèrent que ce sont les acides gras essentiels et les lipides actifs du pollen qui exercent cette protection. 

Une amélioration de l’absorption des nutriments, et un rôle général sur le métabolisme  

Des études menées sur des rats suggèrent que la prise de pollen permet d’améliorer la disponibilité de nutriments. Parmi ceux-ci, le fer, le calcium ou le phosphore.

Par ailleurs, sa richesse métabolique lui permet d’améliorer plusieurs facteurs dans la performance. Accélération du métabolisme16, augmentation de la masse musculaire17, mais aussi amélioration de la force et de l’endurance chez les athlètes : il semble exercer une action synergique autour de la performance sportive18.

Action sur la fertilité: des liens discutés

Le pollen de palmier en particulier semble recommandable pour les troubles de la libido, mais aussi pour les problèmes de fertilité masculine et féminine. Chez les hommes en particulier, les extraits de pollen pourraient améliorer la qualité du sperme, la rapidité et le nombre de spermatozoïdes19

Une action encore conditionnelle sur les troubles autistiques 

Une étude menée sur des rats montre un effet sur la neuroinflammation liée à l’autisme20. Une autre étude montre de la même manière une diminution de la neurotoxicité, toujours chez des rats21. Des données prometteuses sur les bienfaits éventuels du pollen pour le traitement des troubles du spectre autistique. Ces observations manquent cependant de données cliniques aujourd’hui.

Les différentes formes

En complément alimentaire

Le pollen peut être consommé frais, c’est-à-dire sans transformation après récolte dans la ruche. Il est plutôt fragile et doit être conservé au frais. Plus contraignant, il est aussi davantage concentré en actifs.  

Le pollen sec pour sa part est déshydraté : il se conserve bien mieux que le pollen frais. On les trouve tous les deux bien souvent sous leur forme originelle de pelotes.

On peut aussi trouver le pollen, frais ou sec, sous forme de gélules

Du pollen bio?

Il peut être biologique, en fonction des plantes butinées par les abeilles de la ruche.

Pour sa conservation : il est utile de noter qu'il se conserve au congélateur facilement. Vous pouvez donc prélever la quantité nécessaire pour chaque prise, autant de fois que vous le souhaitez.

Dosage et utilisation

Il n’existe pas de posologie officielle pour profiter des bienfaits du pollen. Toutefois, on peut conseiller une cuillère à soupe de pelotes de pollen par jour, pour un adulte. Les doses doivent être plus faibles pour les plus jeunes.

Pour le consommer, on peut le saupoudrer dans un yaourt ou un fromage blanc, sur une salade de fruits ou des céréales… 

Attention : ne pas le chauffer, ou le mélanger à un liquide ou un aliment chaud.

Contre-indications

Sa consommation est déconseillée pour les personnes allergiques au pollen. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre médecin ou pharmacien pour en savoir plus.

Les femmes enceintes et allaitantes peuvent en consommer, uniquement, si elles en ont déjà mangé auparavant. En effet, il vaut mieux limiter tout risque de dévoilement d’une allergie durant cette période. 

Conclusion 

Le pollen a mérité sa place au sein de l’apithérapie. Stimulant général de l’organisme, il représente un coup de fouet à bien des égards dans notre corps. On peut l’utiliser en cure pour booster nos fonctions physiologiques, mais aussi sur la durée pour bénéficier de ces bienfaits au long cours. Un produit précieux, et l’une des innombrables raisons de sauvegarder les abeilles.

Informations complémentaires

Vous pouvez en apprendre davantage sur le pollen:

Questions fréquentes

Qu'est-ce que le pollen?

Le pollen est le réceptacle des gamètes mâles des plantes à graines. Il présente de nombreux bienfaits pour l'organisme.

Pourquoi en prendre?

- Pouvoir antioxydant
- Activités anti-inflammatoire, anti-infectieuse et détoxifiante
- Diminution des symptômes de la ménopause
- Protection de la sphère cardiovasculaire
- Augmentation de la fertilité féminine et masculine
- Traitement des troubles du spectre autistique
- Participe à la lutte contre le cancer

Quelles sont les mises en garde?

Sa consommation est contre-indiquée chez les personnes présentant une allergie au pollen.


Cécile Gonzalez Delacour

Rédactrice scientifique. Titulaire d'un master en biologie et d'une licence en sciences végétales.