Ginkgo V : propriétés et contre-indications

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Arbre dont les extraits de feuilles possèdent un certain nombre de propriétés médicinales, le Ginkgo V de la méthode Beljanski est un extrait proposé comme traitement complémentaire dans la lutte contre le cancer. Découverte de ses propriétés et contre-indications.

Description

Feuilles dorées de Ginkgo Biloba, utilisées pour le Ginkgo V.

Arbre qui est le seul représentant de la famille des Ginkgoacées, il serait apparu il y a plus de 270 millions d'années, ce qui en ferait l'espèce d'arbre la plus ancienne connue à ce jour.
Originaire d’Asie, il est désormais cultivé dans différentes régions du monde. En Chine, l’amande du fruit était utilisée à la fois comme aliment et comme médicament.

L'usage de l'amande du fruit dans la médecine traditionnelle chinoise remonte en effet à plus de 2500 ans.

Seule plante connue à ce jour pour contenir dans ses cellules une microalgue, cette symbiose a été découverte récemment, et cette cohabitation est pour l’instant encore unique en son genre 1 2.

Il est aussi extrêmement résistant. A Hiroshima, après l'explosion de la bombe atomique le 6 août 1945, il a été la première espèce d'arbre à repousser, et sa résistance aux agents mutagènes a ensuite été prouvée 3.

C’est dans les années 1950 que le potentiel médicinal d'un extrait tiré des feuilles a été découvert. Aujourd’hui, la plupart des études portent sur les extraits standardisés de feuilles nommés EGb 761 (laboratoires Tanakan et Ipsen) et LI 1370 (laboratoire Lichtwer Pharma) qui contiennent 24 à 25% de glucoflavanoïdes et 6% de terpènes lactones.

Son utilité a été démontrée dans de nombreux troubles tels que l’anxiété, le syndrome prémenstruel, la schizophrénie, la dyskinésie tardive, l’amélioration de la mémoire et des faculté cognitives, la démence sénile et la maladie d'Alzheimer, la protection de la sphère cardiovasculaire, l’amélioration des symptômes de la maladie de Raynaud, la rétinopathie, le glaucome, la claudication intermittente, les vertiges, le vitiligo, le mal des montages, la surdité soudaine, l’amélioration de l'aspect de la peau et pour diminuer la toxicité de certains médicaments.

Cet article traite de son usage dans la lutte contre le cancer en général et du remède Beljanski Ginkgo V qui est fabriqué pour cet usage.

Il est utilisé dans la méthode Beljanski en synergie avec les autres remèdes, l'écorce de l'arbre Geissospermum, cette plante, appartenant à la famille Apocynacées, ainsi que les fragments d'ARN.

Il est préconisé particulièrement en cas de radiothérapie pour ses effets atténuant la fibrose (un effet secondaire des traitements anti-cancéreux) 4 5 6. Mais cet effet sur la fibrose semble être efficace également en cas de chimiothérapie 7.

Il est recommandé pour son action dans la régulation des globulines, la protection du génome, des protéines enzymatiques et sa réduction des effets secondaires des traitements conventionnels.

Le Ginkgo V de la méthode Beljanski est un extrait de feuilles dorées, et non vertes, de l'arbre. C’est ce qui le différencie des autres extraits. La feuille, récoltée à l’automne, aurait une composition différente de la feuille verte. Cependant, il ne semble pas exister d’études scientifiques à ce sujet.

Bienfaits et vertus

Les propriétés et vertus décrites ici ne concernent pas spécifiquement le Ginkgo V des remèdes Beljanski. Les études scientifiques sont menées avec différents extraits et composés de l'arbre.

Cancer

Il possède des propriétés anti-inflammatoires 8. Si l’on sait aujourd’hui que son usage régulier ne réduit pas le risque de survenue du cancer 9, son usage comme complément des thérapies anti-cancéreuses semble cependant très prometteur.

En effet, de nombreuses études ont démontré les effets de ses composés sur des cellules cancéreuses in vitro, et ceci pour de nombreux types de cellules cancéreuses telles que celles de la bouche 10, du poumon 11, de la peau 12 13, du sein 14, des ovaires 15, de la prostate 16, de l’estomac 17, du pancréas 18, du colon 19, du foie 20 21. La plupart de ces études portent sur l’acide ginkgolique, la gingketine, le kæmpférol et la quercétine.

Le Ginkgo V des remèdes Beljanski est particulièrement mis en avant pour son efficacité à contrer les effets secondaires indésirables des radiothérapies.

En effet, ces traitements s’accompagnent souvent de fibroses et de cicatrices atteignant la peau et les tissus internes, qui peuvent avoir des effets négatifs à long terme.

Une étude in vitro menée par Mirko Beljanski avait pour objectif de trouver une solution a l’apparition de ces fibroses. Il avait constaté que les cellules de la peau irradiées présentent des niveaux excessifs d’enzymes appelés RNases. Ces enzymes altérant les molécules d’ARN quand ils sont présents à des niveaux élevés, perturbent l’équilibre des ARN dans les cellules, un facteur important dans le développement des fibroses.

L’extrait de feuilles dorées a réduit l’activité des RNases de la peau dans les cellules exposées aux radiations et pourrait ainsi fournir un agent pour réduire les fibroses de la peau.

Toutes les études in vitro démontrent son action seule sur les cellules cancéreuses, mais aussi son action synergique avec les traitements oncologiques classiques, comme la chimiothérapie 22.

Il a aussi montré son efficacité pour réduire la toxicité de certains médicaments chez l’être humain, notamment la doxorubicine utilisée dans le cadre de chimiothérapies 23.

Cependant, peu d’études sur les animaux et sur les êtres humains ont été menées à ce jour.

Améliorer l’efficacité des traitements en chimiothérapie et radiothérapie

Plusieurs études ont été menées pour connaître les capacités protectrices du Ginkgo V ou de ses composés isolés contre les effets secondaires des traitements du cancer.

Ainsi, on a pu voir que le ginkgolide B, principal composant actif, peut avoir des propriétés antitumorales. In vitro, il s’est montré être un agent antiprolifératif et inducteur d'apoptose efficace, contre les cellules cancéreuses de l’ovaire en complément de la chimiothérapie conventionnelle 24.

Chez des souris et des rats traités au cisplatine, un médicament chimiothérapeutique de référence, la ginkgétine et l’extrait 761 ont respectivement démontré une capacité protectrice améliorant l’efficacité du cisplatine, dans le traitement du cancer du poumon pour le premier, et dans la protection des dégâts provoqués sur l’audition par le produit chimique 25.

En effet, le bio flavonoïde dérivé des feuilles, a montré des effets anticancéreux sur un type de cancer du poumon en déclenchant l'autophagie 26.

Les effets protecteurs de l’ouïe de l'extrait 761 seraient dus à son activité antioxydante 27.

L’extrait de ginkgo V est préconisé en cas de radiothérapie pour ses effets atténuant la fibrose (un effet secondaire des traitements anti-cancéreux) 28. Cet effet sur la fibrose semble être efficace également en cas de chimiothérapie 29. Une étude plus récente, datant de 2011, a montré un effet protecteur contre les dermatites induites par la radiothérapie chez le rat 30.

Cancer du sein

Dans les études sur le cancer du sein, un extrait de feuilles et de fruits de l'arbre a montré un effet anti-prolifératif des cellules cancéreuses 31. Il augmente l’efficacité du Tamoxifène, un médicament utilisé pour l’hormonothérapie des cancers du sein hormonodépendants 32.

L’extrait de ginkgo V s’est montré in vitro et in vivo un inhibiteur d'aromatase, utile pour le traitement du cancer du sein sensible aux œstrogènes 33 La ginkgetine permet in vitro d’induire la mort cellulaire dans certaines cellules cancéreuses du sein 34.

Aussi, une étude de 2021, sur les sources intestinales du cancer du sein, indique une modulation de la composition du microbiote intestinal induite par un extrait de l'arbre, qui serait à l’origine de son activité protectrice 35.

Une étude, menée avec des femmes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce, n’a montré aucune différence dans le profil de toxicité d’hormonothérapies (Tamoxifène, Anastrozole ou Létrozole) lors de son utilisation 36.

Cancer de l’estomac

Dans le cadre de l’étude du cancer gastrique, des études in vitro et chez des souris ont montré son efficacité.

Chez des souris, l’extrait EGb761 a en effet pu jouer un rôle essentiel dans la suppression des métastases du cancer gastrique 37.

Le bilobalide est un sesquiterpénoïde présent dans la plante.

Les résultats in vitro positifs du sesquiterpénoïde ont été ensuite confirmés par les résultats in vivo. Le bilobalide a inhibé le carcinome gastrique et s’est ainsi montré avoir un potentiel thérapeutique prometteur 38.

Cancer du foie

L'efficacité de l'extrait de feuilles de Ginkgo V sur le carcinome hépatique, induit chimiquement, a été étudié chez le rat. Le traitement avec l'extrait de feuilles a entraîné une amélioration marquée du tissu hépatique.

L'activité anticancéreuse prometteuse de l'extrait dans le traitement du carcinome hépatocellulaire, grâce à ses propriétés apoptotiques et antiprolifératives, a pu être démontrée 39. Dans une autre étude, chez les souris transgéniques, un extrait a également montré pouvoir réduire l'incidence du carcinome hépatique 40.

Le ginkgolide C (GGC) a montré in-vitro un potentiel comme thérapie contre le cancer du foie 41.

Cependant, un risque accru de cancers de la thyroïde et du foie a été rapporté chez les animaux.

Dans une étude menée pour tester ces effets, l’extrait a exacerbé les métastases hépatiques dans un modèle de métastases de cancer du côlon chez la souris 42.

Les résultats d’études sont donc assez contradictoires. De plus, aucune étude sur l’être humain n’a été effectuée à ce jour sur ses effets sur le cancer du foie.

Cancer du col de l’utérus

Les nanoparticules biosynthétiques d'argent (AgNP), spécifiquement formées à partir d'extraits de plantes médicinales, ont récemment montré un effet thérapeutique remarquable en raison de leur potentiel anticancéreux.

Cet extrait a été synthétisé en utilisant un extrait aqueux de feuilles de Ginkgo biloba (GB-AgNPs) et évalué pour son activité contre le cancer du col de l'utérus. Cette étude révèle que le GB-AgNPs supprime la prolifération des cellules cancéreuses et induit l'apoptose in vitro. Les GB-AgNPs apparaissent donc comme un médicament alternatif potentiel pour la thérapie du cancer du col de l’utérus 43.

Les métabolites secondaires des champignons endophytes de l'arbre (SMEFGB) ont été aussi étudiés pour leur activité anti-cancer pour le col de l'utérus. Les effets de SMEFGB sur la croissance de la tumeur, implantée chez la souris, ont été étudiés. Les résultats ont indiqué que SMEFGB avait une activité anticancéreuse du col de l'utérus in vitro et in vivo 44.

Cancer du colon

Les acides ginkgoliques, issus du ginkgo V, possèdent diverses propriétés bioactives qui ont montré in vitro pouvoir supprimer la prolifération, la migration et l'invasion des cellules cancéreuses du côlon. L’acide ginkgolique est un agent potentiel pour le traitement du cancer du côlon 45.

Différentes formes

Il est disponible sous forme de gélules.

Dosage

4 à 6 gélules par jour de Ginkgo V sont recommandées, avec un verre d’eau.

Principes actifs

La composition précise du Ginkgo V n'est pas indiquée. Il est seulement précisé que l’extrait est réalisé à partir de feuilles dorées.

Les principes actifs de la plante sont les gluco-flavanoïdes et les terpéno-lactones.

L'extrait, nommé EGb 761 ou LI 1370 représente la forme standard de l'extrait de l'arbre. Ce sont les glycosides flavonoïdes qui en sont les principaux constituants. Ils contiennent généralement 24 % à 25 % de gluco-flavonoïdes (flavones glycosides ou flavoglycosides) et 6 % de terpéno-lactones.

Ses composés actifs sont nombreux, il contient des biflavonoïdes, glycosides de flavonol, terpènes lactones et alkylphénols 46 47 48:

  • Le ginkgetine
  • La bilobétine
  • L'isoginkgetine
  • Les ginkgolides
  • Les bilobalides

Les trilactones terpéniques ne peuvent pas exercer les effets anticancéreux des flavonoïdes in vivo 49.

Précautions

Récemment, l'extrait de feuilles été classé comme cancérogène possible pour l'Homme (groupe 2B) par le Centre international de recherche sur le cancer 50.

Les effets secondaires liés à sa consommation sont peu fréquents. Cependant, il peut entrainer :

  • des troubles gastro-intestinaux légers ;
  • des maux de tête ;
  • des étourdissements ;
  • des allergies cutanées.

Contre-indications

Le ginkgo V est anti-coagulant, son utilisation est contre-indiquée en cas d'hémophilie, ainsi que pour les personnes qui s'apprêtent à subir une intervention chirurgicale.

Il doit être utilisé avec prudence pendant la grossesse, en particulier autour de l’accouchement, car il pourrait prolonger le temps de saignement.

Pendant l’allaitement, son usage est déconseillé.

Les personnes souffrant d'épilepsie doivent être prudentes car il pourrait déclencher des crises d’épilepsie.

Interactions médicamenteuses

Avec des plantes

Il pourrait interagir avec certaines plantes présentant une activité anticoagulante. De nombreuses plantes fluidifient le sang :

  • l’ail ;
  • la cannelle de Chine ;
  • le ginseng ;
  • le saule ;
  • le trèfle rouge ;
  • le noisetier ;
  • l’onagre ;
  • le mélilot.

Avec des médicaments

Il pourrait interagir avec des anticoagulants et augmenter les saignements :

  • l’aspirine ;
  • la warfarine ;
  • le coumadin.

Cependant, de nombreuses études ont également montré que les extraits n’augmentent pas les effets de la Warfarine, de l’aspirine ou de la Ticlopidine, et n’ont pas d’effets chez les sujets en bonne santé. En présence de données contradictoires, la prudence est de mise.

  • Il peut atténuer l’effet de l’oméprazole (traitement des acidités gastriques et ulcères).

Des études sur les animaux indiquent qu'il peut :

  • diminuer l'effet d’anticonvulsivants comme le valproate et la carbamazépine ;
  • augmenter l'effet du trazodone (sédatif antidépresseur) ;
  • augmenter les taux du talinolol de 36% chez les individus de sexe masculin (traitement de l’hypertension artérielle).

Marianne Buclet
Marianne Buclet, Auteur

Naturopathe Site internet : www.mariannebuclet.com