Prévention et accompagnement de l’urticaire avec les approches naturelles

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Maladie dermatologique, elle se manifeste par l'apparition de plaques cutanées. Elles provoquent une sensation de démangeaisons de la peau. Environ 20% des personnes en souffrent au cours de leur vie. Les femmes sont davantage concernées. Quelles sont les causes de cette affection de la peau ? Quel traitement naturel privilégier en cas d'urticaire ?

Définition

Urticaire et traitement naturel.

« Urticaire » a pour origine étymologique « urtica », mot latin qui signifie « ortie »1.
Maladie dermatologique, elle se traduit par l’apparition sur la peau de plaques rouges en relief, prurigineuses (qui démangent), fugaces et migratrices : les plaques apparaissent, durent de quelques minutes à quelques heures, puis disparaissent. D’autres plaques peuvent apparaître à d’autres endroits du corps.
Deux formes sont décrites.
L’urticaire aiguë : la poussée initiale dure de quelques heures à quelques jours. Le plus souvent, la crise est isolée et ne se reproduit jamais. Parfois, d’autres poussées surviennent à distance de la poussée initiale. Les localisations des plaques peuvent changer.
La maladie chronique : maladie chronique inflammatoire de la peau, elle se caractérise par des poussées quotidiennes ou survenant tous les 2 jours, pendant une durée d’au minimum 6 semaines. D’autres symptômes sont fréquemment associés, comme des douleurs articulaires, des douleurs abdominales, parfois de la fièvre d’intensité modérée. Elle peut disparaître après plusieurs mois ou années.

Avant d'aborder le traitement naturel de l'urticaire, quelle est sa prévalence ?

Prévalence

Forme aiguë

La forme aiguë affecte environ 20% de la population totale, au moins une fois au cours de la vie. Elle dure quelques heures ou quelques jours et en règle générale, ne revient plus2.

Elle est plus fréquente chez les enfants et les personnes jeunes.

Elle peut survenir suite à l'ingestion de médicaments, cela représente 15 à 20% des cas d’urticaire aiguë.

Forme chronique

La forme chronique, qui dure pendant plus de 6 semaines avec des crises quotidiennes ou presque, affecte entre 0,5% et 2% de la population, en moyenne 1,4 % sur l’ensemble de la vie3.

Dans 40 % des cas, elle persiste après un an, dans 30% des cas après 2 ans et dans 20% des cas après 10 ans. En termes de répartition géographique, elle est plus fréquente en Asie qu’en Europe ou en Amérique du Nord. Les femmes sont plus affectées que les hommes. Chez les enfants de moins de 15 ans, il n'y a pas de différences entre filles et garçons. Elle est de plus en plus fréquente, sa prévalence augmente au fil du temps.

Elle affecte essentiellement les femmes d’âge moyen4.

L'urticaire au froid chronique représente 2 à 3% des cas recensés ; il touche surtout les adultes jeunes et les femmes.

Les symptômes

Elle se traduit par des plaques rouges ou rosées à la surface de la peau, bien délimitées de forme arrondie, en relief. Ces plaques sont prurigineuses : elles provoquent des démangeaisons, parfois une sensation de brûlure5 6.

Toute la surface du corps peut être touchée, y compris le visage.

Les lésions peuvent changer de place rapidement, et disparaître en 2 à 3 heures sans laisser de traces. Cette guérison spontanée peut parfois prendre jusqu’à 24 heures. Les plaques d’urticaire peuvent réapparaître en d’autres endroits du corps. Elles peuvent aussi s’étendre aux muqueuses.

L’urticaire géante ou généralisée désigne une réaction inflammatoire étendue de la peau, dans laquelle plusieurs parties du corps sont touchées.

Quand les patients souffrent de prurit sévère, ils ont tendance à gratter les zones symptomatiques, ce qui cause des lésions, une irritation locale avec inflammation et un changement structural de la peau et de ses fonctions de régulation. Dans certains cas cela cause une dermatite aiguë, voire à terme du lichen simplex ou d’autres neurodermatoses.

Un œdème, appelé « angioœdème » peut se former au niveau du visage, des lèvres, des paupières, accompagné d’une sensation de douleur et de brûlure, plutôt qu’une démangeaison. Cet angioœdème est le plus souvent bénin. Dans ce cas, les lésions régressent spontanément en 72 heures environ.

Lorsqu'il s'agit d'une réaction allergique (rare), les symptômes surviennent très rapidement après le contact avec l’allergène. Un contact ultérieur avec l’allergène entraîne une réaction plus rapide et plus intense. L’angioœdème peut s’étendre au pharynx, au larynx, à la luette, aux cordes vocales ; on l’appelle alors « œdème de Quincke ». Il entraîne des difficultés d’élocution et des difficultés respiratoires.

Des symptômes digestifs peuvent être présents (douleurs abdominales, vomissements, diarrhée), ainsi que des troublesrespiratoires (toux, crise d’asthme), un malaise, une chute de tension. Un choc anaphylactique est possible. L’œdème de Quincke est une urgence médicale, en raison d’un risque d’asphyxie pour le patient.

Lorsqu'elle est déclenchée après une forte pression, un érythème et un œdème apparaissent 10 à 20 minutes après le trauma mécanique : on parle de dermographisme. Le dermographisme touche jusqu’à la moitié de la population, mais si la zone est également prurigineuse, il s’agit alors d’urticaire dermatographique, qui touche environ 4% de la population7.

En raison des démangeaisons, de l’inconfort physique, du préjudice esthétique, cette éruption cutanée engendre un stress émotionnel et psychologique important pour la personne atteinte et son entourage. La personne peut développer de l’anxiété et de l’insomnie. La forme chronique peut aussi favoriser l’apparition de troubles psychologiques ou psychiatriques chez des personnes prédisposées.

Cette pathologie affecte fortement la qualité de vie et nécessite une prise en charge globale et personnalisée. Un traitement naturel adapté peut être envisagé, en cas d'urticaire.

Le diagnostic

Le diagnostic de l’urticaire aiguë est établi par un médecin traitant, qui au besoin adresse son patient à un dermatologue ou un allergologue8.

La forme chronique est diagnostiquée par un dermatologue qui peut dans certains cas, recourir à des services hospitaliers spécialisés.

Des tests d’allergie peuvent être pratiqués par un allergologue, parfois en milieu hospitalier.

Il est aussi possible de mesurer les niveaux d’activité fonctionnelle de la DAO (Di amino-oxydase), enzyme qui métabolise l’histamine provenant des aliments dans l’intestin. L'activité réduite de cette enzyme entraîne une accumulation d’histamine, à l’origine des symptômes de cette éruption cutanée.

Causes et facteurs de risque

Avant d'envisager un traitement naturel adapté de l'urticaire, quelles sont les causes de cette affection ?

Forme aiguë

Il existe différentes causes possibles :

  • des causes alimentaires, avec la consommation d’aliments riches en histamine ;
  • un contact avec certains végétaux, comme les orties ;
  • un contact avec certains insectes ou animaux, comme les chenilles processionnaires, les méduses ;
  • un contact avec le latex ;
  • un contact avec des produits ménagers ;
  • la prise de certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, l'aspirine, la morphine, la codéine, des antibiotiques (pénicilline), des traitements hormonaux ou enzymatiques, l’amidopyrine (antalgique). Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une réaction allergique mais les médicaments agissent sur les mastocytes.
  • des infections virales (otite, bronchite, angine, coronavirus)9 ;
  • des infections bactériennes (par exemple à Helicobacter pylori)10 ;
  • des parasitoses11 12: infection par des ascaris ou des oxyures (vers intestinaux), la giardase. Certaines parasitoses sont fréquentes même dans les pays occidentaux. L’oxyurose est particulièrement fréquente chez les enfants en bas âge.
  • des allergies médiées par des anticorps de type IgE, rares et potentiellement sévères. Les allergènes les plus courants sont des aliments (crustacés, cacahuètes, poissons, œufs, lait de vache, certains fruits, noix, noisettes, amandes), des médicaments ou des produits de contraste utilisés en techniques d’imageries médicales, des piqûres d’hyménoptères (abeille, guêpe) ou d’animaux venimeux.
  • une maladie auto-immune qui affecte la thyroïde (maladies de Basedow ou d’Hashimoto).

Dans l’urticaire aiguë de l’enfant, des stimuli ou facteurs aggravants sont présents dans 21% à 55% des cas. Des allergies alimentaires sont en cause dans 8 à 10% des cas. L’incidence d’infection à Helicobacter pylori est plus faible que chez les adultes et représente 10 à 18% des cas13.

Forme chronique

Les causes les plus fréquentes sont :

  • des facteurs physiques : le contact avec le froid (air, eau, objet ou aliment glacé), l’exposition au soleil, la chaleur (bain chaud, ingestion de plats chauds), une réaction à la pression liée à des vêtements serrés ou à la manipulation d’outils, par exemple, à la friction de la peau (dermographisme), aux vibrations (marteau-piqueur, séance de VTT, etc) ;
  • une réaction à l’effort : on parle d’urticaire cholinergique ou à l’effort, déclenché par l’effort physique, la chaleur, le stress. Les réactions s’arrêtent dans les heures qui suivent l’arrêt des stimuli ;
  • une origine allergique, rare ;
  • une origine non déterminée, dite « idiopathique ».

Avant d'aborder le traitement naturel de l'urticaire, nous allons voir les explications physiologiques de cette dermatose.

Les explications physiologiques

Les mastocytes, une catégorie de cellules immunitaires situées dans la peau et les muqueuses, sont impliquées dans sa survenue14 15.

Dans l’urticaire allergique, les mastocytes sont activés par des allergènes. Le système immunitaire produit des anticorps appelés immunoglobulines de type E ou IgE.

Dans les formes non allergiques, les personnes atteintes présentent une fragilité des mastocytes, qui sont très sensibles à différents stimuli non allergéniques. Cette maladie n’est pas d’origine allergique. Elle apparaît chez des personnes génétiquement prédisposées et en présence de certains stimuli : aliments, infections, pression, froid ou chaud, effort, médicaments, stress.

Les mastocytes contiennent une substance contenue dans des vésicules appelée « histamine ».

Lorsque les mastocytes sont activés par des substances allergéniques ou non allergéniques, ils libèrent l’histamine, qui est à l’origine des symptômes. Sous son action, une réaction inflammatoire est initiée : les vaisseaux sanguins se dilatent et leur perméabilité augmente. Du liquide et des cellules de défense immunitaire s’infiltrent dans les tissus environnants pour lutter contre ces supposés « agents pathogènes » que sont les allergènes. L’histamine provoque rougeur, œdème (ou gonflement) et démangeaison de la peau : ce sont les fameuses plaques.

L’histamine n’est pas qu’une substance néfaste. Elle est naturellement produite par notre corps, où elle exerce de multiples fonctions utiles. Elle est produite dans le cerveau (indépendamment des mastocytes et des réactions allergiques) et agit comme un neurotransmetteur qui augmente la vigilance, l’éveil et prévient le sommeil.

Elle stimule des cellules de notre estomac, pour produire l’acide nécessaire à la digestion des aliments protéiques.

Quand elle est produite au niveau des muqueuses, comme les fosses nasales, en réaction par exemple à des allergènes comme les pollens ou la poussière, elle provoque une réaction inflammatoire allergique. Elle se fixe sur des récepteurs spécifiques, appelés récepteurs H1, situés sur les cellules endothéliales et les nerfs sensitifs.

Normalement, l’histamine en excès est dégradée par une enzyme intestinale, la Diamine Oxydase ou DAO.

Chez certaines personnes, la DAO n’est pas produite en quantité suffisante ou n’est pas fonctionnelle. L’histamine circulante et tissulaire est alors en excès.

Dans le cas de l’allergie, un relargage excessif, en réaction à un allergène, mène à une réaction allergique sévère ou à un choc anaphylactique. Dans ce cas, la libération d’histamine est massive ; les systèmes cardio-vasculaire, cutané, digestif et respiratoire sont touchés. Le choc anaphylactique peut entraîner un malaise ou un arrêt cardio-respiratoire et peut donc être mortel.

Dans le cas de cette éruption cutanée, il s’agit d’une réaction moins sévère liée à une surcharge d’histamine.

Une deuxième enzyme de détoxification, cette fois tissulaire, intervient : l’Histamine N méthyl-transférase (HNMT). Cette enzyme intervient suite à l’ingestion d’aliments qui ne contiennent pas d’histamine mais qui favorisent sa libération. Cette enzyme a besoin de donneurs de méthyle et donc de vitamines B12, B9, B2.

Quels sont les mécanismes qui mènent à une surcharge en histamine ?

On peut citer16 17:

  • un polymorphisme génétique, entraînant une production insuffisante de l’enzyme diamine-oxydase DAO ;
  • une diminution de l’activité de la diamine Oxydase, pouvant être réversible ;
  • la consommation d’aliments riches en histamine dans le cas d’une faible tolérance. Elle peut venir de l’alimentation. Des denrées alimentaires riches en cette substance (plus de 50mg/kg) mal détoxifiée provoquent les symptômes localisés. Dans les denrées alimentaires non fraîches, qui commencent à se décomposer (particulièrement les poissons), l’acide aminé histidine est converti en histamine par des enzymes microbiennes (décarboxylases).

Les principaux aliments qui en contiennent :

  • le vin rouge, le vin blanc, le champagne ;
  • les fromages affinés. Plus le temps d’affinage est long, plus la teneur en histamine est élevée.
  • les denrées alimentaires fermentées comme la choucroute ;
  • les viandes fumées ;
  • certaines charcuteries : salami, saucisson sec, saucisses ;
  • les poissons fumés : harengs, saumon, etc.
  • les coquillages ;
  • les conserves de poissons (thon, anchois) ;
  • les haricots secs ;
  • les noix, les noix de cajou ;
  • les cacahuètes ;
  • le chocolat ;
  • les tomates ;
  • les fraises, l’ananas, la banane, les agrumes ;
  • les champignons ;
  • le vinaigre, la moutarde ;
  • l’alcool ;
  • certains produits transformés salés (gâteaux apéritifs) ;
  • le bouillon d’os mijoté ;
  • la tartrazine (colorant alimentaire E102).

La consommation d’aliments riches en tyramine, qui stimule la production d’histamine.

Les aliments les plus riches en tyramine sont :

  • les fromages affinés comme le cheddar, le bleu, le gorgonzola, le parmesan ;
  • les viandes, poissons séchés ou fumés ;
  • le gibier ;
  • la bière ;
  • les fèves, haricots ;
  • la sauce soja ;
  • le miso ;
  • les produits à base de soja fermenté : tofu, tempeh ;
  • les bouillons :
  • la choucroute ;
  • la nourriture conservée plus de 3 jours.

Les autres substances qui inhibent la DAO, surtout si elles sont prises en quantité importante, sont :

  • l’alcool, le café, le thé noir ou vert ;
  • les boissons énergétiques ;
  • certains additifs alimentaires : le colorant E102, les salicylates (conservateur), les sulfites ;
  • certains médicaments pourraient interférer avec la production ou l’activité de l’enzyme DAO : certains antibiotiques, mucolytiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, anti-dépresseurs.
  • des auto-anticorps, dirigés contre les récepteurs aux IgE ;
  • des carences nutritionnelles en vitamine D, B6, B12 et C, zinc, cuivre, fer18.

Les cofacteurs enzymatiques de la DAO : vitamine B6, cuivre.
Un déficit en vitamines permettant la méthylation de la HNMT : B2, B9, B12.

  • Des taux d’œstrogène élevés (par exemple chez les femmes sujettes aux fibromes ou atteintes d’endométriose).
  • L’augmentation de la perméabilité digestive, qui peut avoir de nombreuses causes (alcool, stress, infection gastro-intestinale, certains médicaments, etc.)
  • Le stress.

En situation de stress chronique, le corps produit du cortisol, qui est une hormone anti-inflammatoire et en situation de burn-out, le taux de cortisol s’effondre, ne jouant plus ce rôle anti-inflammatoire.

Le rôle du microbiote et de la dysbiose

Plusieurs publications récentes décrivent des altérations du microbiote chez les personnes atteintes d’urticaire chronique.

Une publication de 2018 a montré que des personnes concernées par cette pathologie présentaient des concentrations en Lactobacilles et Bifidobactéries plus faibles que des sujets sains19. La pathogénèse de la forme chronique est liée à une dérégulation du système immunitaire et le microbiote y joue un rôle important. En effet, le microbiote intestinal exerce une stimulation importante et continue du système immunitaire et contribue à l’équilibrer ou au contraire à le déséquilibrer.

La composition et la diversité du microbiote, chez des patients atteints de cette dermatose chronique versus sujets sains a fait l’objet d’une étude approfondie dans une étude de 2019.

Chez 10 sujets sains et 10 sujets atteints d’urticaire chronique, des chercheurs ont séquencé les gènes des bactéries intestinales (métagénome) à l’aide de la technique du séquençage par l’ARN-16s. Les données ont été analysées par un logiciel spécifique. 392 types de bactéries étaient communes aux patients présentant ces symptômes et aux sujets sains.

159 types de bactéries étaient fortement représentées chez les sujets atteints de cette éruption cutanée. 87 types de bactéries étaient présents uniquement chez les sujets sains. Chez les sujets atteints de cette pathologie, la diversité bactérienne était réduite. Des souches pathogènes dont Escherichia coli étaient plus présentes chez certains patients atteints, alors que chez d’autres patients malades, les souches Faecalibacterium prausnitzii (bactérie bénéfique), Prevotella copri, et les espèces du type Bacteroides étaient réduites20.

Certaines bactéries coliques, pourraient produire de l’histamine à partir de l’acide aminé histidine, dont : Escherichia coli, Lactobacillus vaginalis, Morganella morganii21. La détoxification de cette histamine d’origine bactérienne nécessite de la DAO, réduisant la DAO disponible pour détoxifier l’histamine d’origine alimentaire.

Dans la dysbiose de putréfaction, la DAO doit dégrader des amines biogènes (putrescine, etc.) associées à ce type de dysbiose. Elle est donc moins disponible pour dégrader l’histamine. Dans ce contexte, il est logique de penser que la dysbiose est un facteur aggravant.

Outre un traitement naturel adapté de l'urticaire, quels sont les traitements conventionnels existants ?

Les traitements conventionnels et conseils associés

Les conseils préventifs

Les aliments identifiés comme déclencheurs des crises peuvent être évités au quotidien.

Certains agents physiques, chimiques, médicaments, plantes ou animaux peuvent aussi être évités.

Les médicaments

Pour les crises aiguës, des antihistaminiques peuvent être pris pendant une dizaine de jours. Si des symptômes aigus accompagnent les manifestations cutanées, comme des vomissements, de la toux, de l’essoufflement, une chute de tension, de l’adrénaline injectable est utilisée en urgence.

Pour les cas chroniques, les médicaments fréquemment prescrits par les médecins peuvent être des antihistaminiques, des corticostéroïdes, des antagonistes des leucotriènes, parfois des anticorps monoclonaux (Omalizumab). Ces médicaments amènent un soulagement temporaire mais ne peuvent guérir de façon définitive. Les patients doivent prendre ces médicaments pendant une longue période, ce qui peut avoir dans certains cas des effets secondaires. La durée de la prise des médicaments va de 30 à 190 jours.

La supplémentation en DAO22, enzyme de détoxification de l’histamine, sous forme de capsules, peut aider certains patients. Les doses conseillées dans les études sont de 4,2 mg de DAO à la fois jusqu’à 2 à 3 fois par jour juste avant les repas.

Urticaire : approches naturelles de prévention et traitement naturel

Les approches naturelles ne se substituent pas aux médicaments prescrits par un médecin. Certaines sont données à titre préventif, d’autres à titre complémentaire. Certaines sont empiriques et reposent sur des usages traditionnels. D’autres encore ont été testées uniquement dans un cadre expérimental.

Une des approches consiste à réparer la barrière intestinale à rééquilibrer le microbiote. La glutamine et le collagène, qu’on trouve dans de nombreux compléments alimentaires contiennent des amines qui pourraient stimuler la production d’histamine.

Une alimentation adaptée

Outre un traitement naturel adapté en cas d'urticaire, l'alimentation, dans un premier temps, peut être mofifiée.

Chez les enfants présentant une éruption cutanée aiguë, les aliments en cause sont souvent les œufs, le lait, les arachides, les noix. Chez les adultes, ce sont souvent les arachides, les noix, le poisson et les coquillages. Mais ceci varierait en fonction de la localisation géographique, liée aux habitudes alimentaires. En Turquie, les aliments déclencheurs sont le plus souvent des légumes, des fruits, les œufs et en France, ce serait le plus souvent le lait, les crustacés et d’autres fruits et légumes23.

Malheureusement, pour 70 à 95% des patients souffrant d'une forme chronique, les facteurs déclenchants ne sont pas identifiables. Malgré cela, environ un tiers des patients identifient des aliments comme facteurs déclenchants : ce sont le plus souvent le blé, la viande, le poisson, l’alcool et la caféine.

L’alimentation d’éviction chez les personnes concernées par ce trouble répondrait globalement aux caractéristiques suivantes24 25:

  • consommation d’aliments frais et sans additifs ;
  • éviction, de façon individualisée, des aliments identifiés comme facteurs déclenchants ou riches en histamine ;
  • éviction des produits transformés à base de viande et poisson (séchés, fumés, fermentés, marinés) ;
  • éviction du blé et du gluten, qui abîment la barrière intestinale, en augmentant la perméabilité intestinale. Dans le cas de la maladie cœliaque, la gliadine du gluten provoque une réaction immunitaire.
  • éviction des pseudo-allergènes. Ces derniers ne répondent pas aux tests d’allergie appelés prick-tests. Ce sont des conservateurs, des colorants, les salicylates, certains composés aromatiques présents dans l’ail, la tomate, les artichauts, certains fruits et la rhubarbe, des denrées alimentaires transformées : viandes transformées, édulcorants de synthèse : mieux vaut choisir une alimentation bio et cuisiner des produits non transformés.
  • éviction de l’alcool et du café ;
  • ajout de graisses adaptées : oméga-6 et 3 en équilibre ;
  • consommation d’aliments riches en fer, supplémentation si besoin en fer ;
  • supplémentation si besoin en vitamine D.

Dans une étude menée sur 56 patients, une réduction de la sévérité des symptômes après 3 semaines d’un régime pauvre en histamine a été constatée26.

Cette réduction des symptômes était corrélée à une réduction des taux plasmatiques d’histamine. Les niveaux de diamine-oxydase, la principale enzyme qui dégrade l’histamine étaient stables sauf pour les patients atteints de formes plus sévères, chez qui les niveaux de diamine-oxydase étaient diminués.

Cependant, les évictions alimentaires sont très contraignantes en regard de la qualité de vie. Trop d’évictions pourraient même mener à des carences alimentaires. Il est donc conseillé d’adapter l’alimentation de façon individualisée, en supprimant le moins d’aliments possibles.

La micronutrition

La micronutrition peut être un traitement naturel intéressant de l'urticaire.

La vitamine D3

La vitamine D3 27 augmente l’activité des T régulateurs, qui peuvent contrôler une tendance à l’inflammation et à l’auto-immunité. Une carence est associée à des maladies dermatologiques d’origine allergique.

Une étude très récente a évalué l’association entre les niveaux sériques de 25 hydroxy-vitamine D sérique et la forme chronique de cette dermatose. L’efficacité et l’innocuité de la vitamine D ont été évaluées dans le traitement naturel de l’urticaire chronique. L’étude a été conduite sur 77 patients malades et 67 sujets sains. Les taux sériques de 25-OH-vitamine D étaient significativement plus bas chez les sujets concernés par ce trouble que chez les sujets sains. La sévérité des symptômes était inversement corrélée aux taux sériques de vitamine D.

Dans un deuxième temps, les 77 patients atteints étaient randomisés en 2 groupes recevant soit 0,25 microgrammes d’alpha-calcidiol, une forme active de vitamine D, quotidiennement ou un placebo pendant 12 semaines.

Après supplémentation en alpha-calcidiol, le groupe supplémenté montrait des niveaux sériques significativement augmentés en vitamine D comparé au placebo. De plus, les niveaux d’IL-6, hsCRP et TNF-alpha, des marqueurs de l’inflammation, étaient significativement diminués dans le groupe supplémenté par rapport au placebo et par rapport aux niveaux de départ.

Cette étude plaide en faveur de la vérification des taux sériques de vitamine D et de la supplémentation si besoin chez les patients concernés. Des taux supérieurs à 60 ng/ mL sont optimaux.

La vitamine C

La vitamine C 28 a été identifiée depuis les années 70 pour atténuer les symptômes, car elle participerait à la détoxification de l’histamine. Les doses recommandées dans les études sont de 1000 mg, 3 fois par jour, pendant les crises.

Le fer et la vitamine B12

Un essai de 2021 a déterminé qu’un tiers des patients concernés étaient carencés en vitamine B1229.

Un essai anglais de 202130 a comparé les niveaux de vitamine D, B12 et de fer chez 282 sujets âgés de 19 à 64 ans souffrant d’urticaire chronique à ceux de la population générale. Les niveaux de vitamine D n’étaient pas inférieurs à ceux de la population générale mais tous les patients avaient des valeurs inférieures à 50ng/mL, c’est-à-dire non optimales. Les niveaux de B12 étaient significativement plus faibles chez les patients touchés par ce trouble. La ferritinémie était plus faible chez les hommes souffrant d'une forme chronique que chez les hommes sains. Pour les auteurs, une supplémentation pourrait être une option thérapeutique intéressante chez les patients carencés.

L’enzyme de détoxification tissulaire de l’histamine, la HNMT, a besoin de groupement méthyle pour fonctionner, ce qui dépend d’un statut correct en vitamines B12, B9, B2.

Concernant le fer, une étude de 1975 menée à Barcelone a proposé pour la première fois un lien entre la carence en fer et son apparition31.

Près de 30% des patients atteints avaient des niveaux de fer bas. Les symptômes étaient améliorés après correction des niveaux de fer sériques. Une autre étude a montré que 66% des patients répondant mal aux traitements classiques étaient anémiés. Une supplémentation orale en fer, associée à un traitement anti-histaminique pendant 30 à 45 jours, leur a été administrée. Après 2 mois, tous les patients avaient un statut martial correct et les 2/3 des patients avaient au moins 80% d’amélioration des symptômes32.

L'équilibre des acides gras

L’acide arachidonique est un acide gras, présent dans certaines viandes ou fromages, qui est utilisé par le corps pour fabriquer des molécules de l’inflammation, comme les leucotriènes33. Les leucotriènes-B4 sont des médiateurs associés au prurit dans beaucoup de dermatoses inflammatoires.

A l’inverse, les graisses oméga-3, contenues dans les poissons gras et huiles de poissons gras, sont les précurseurs de molécules qui diminuent l’inflammation.

Une étude de 2008 menée sur 3 patients atteints d’urticaire ou d’asthme induit par l’aspirine ont connu une complète résolution de leurs symptômes après supplémentation par 10 g par jour d’huile de poisson, riche en acides gras oméga-3. Ils sont réapparus après réduction de la dose d’huile de poisson.

Les probiotiques

La composition du microbiote est différente chez les sujets souffrant de cette pathologie. Plusieurs essais ont été menés avec des souches probiotiques dans la prévention et le traitement naturel de l’urticaire. Certaines souches probiotiques produisent de l’histamine, ce qui n’est pas favorable à la guérison. Le choix des souches probiotiques est donc déterminant.

Les patients ayant une forte abondance d'Escherichia coli répondent mal à la supplémentation en probiotiques34.

Une étude chinoise de 2021 randomisée contre placebo35 a testé une formulation à base de probiotiques, commercialisée sous le nom Yimingjia®, comme traitement naturel de l’urticaire chronique chez l’enfant. Cette formule contient un mélange lyophilisé de 6 probiotiques : 40% de Lactobacillus gasseri LK001, 20% de Lactobacillus salivarius LK002, 15% de Lactobacillus johnsonii LK003, 5% de Lactobacillus paracasei LK004, 5% de Lactobacillus reuteri LK005, 15% de Bifidobacterium animalis LK011, à la concentration de 5 × 109 CFU bactéries vivantes par gramme.

206 enfants diagnostiqués ont été assignés soit au groupe probiotique plus Desloratadine, un anti-histaminique (104 enfants), soit au groupe placebo, Desloratadine uniquement (102 enfants). Les effets ont été évalués à 1, 2 et 4 semaines.

Les résultats étaient les suivants : en termes de symptômes, il n’y avait pas de différences statistiques entre les 2 groupes après une et deux semaines. Par contre, après 4 semaines, la taille des lésions et la fréquence des crises étaient très significativement réduites dans le groupe « probiotique » par rapport au groupe « témoin » (score de 80,8% versus 62,5%). Cet essai montre que le traitement complémentaire avec la formule de probiotiques Yimingjia® est efficace au bout de 4 semaines, chez l’enfant ne présentant pas d’effets indésirables.

En revanche, les probiotiques seuls n’ont pas été testés.

Une autre étude de 202136 a évalué chez des adultes l’efficacité et la sécurité d’une capsule de synbiotique « Lactocare », contenant des probiotiques et prébiotiques (nourriture des bonnes bactéries) associés. Les souches bactériennes testées sont : Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus casei, Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium breve, Lactobacillus bulgaricus, Bifidobacterium longum, Streptococcus thermophilus), ainsi que des prébiotiques fructo-oligosaccharides.

L’essai a été conduit sur 42 patients, dont 21 prenant des antihistaminiques et 21 prenant des antihistaminiques, ainsi que les probiotiques, deux fois par jour pendant 8 semaines. L’efficacité a été testée par un score d’activité de l’urticaire (UAS7) et par un index de la qualité de vie (DLQI).

Dans le groupe « antihistaminiques seuls », les valeurs de l’index UAS7 étaient de 35 avant le traitement et 17 après, soit 53% de réduction du score relatif à la sévérité des symptômes.

Dans le groupe « antihistaminiques plus probiotiques », les valeurs de l’index UAS7 étaient de 32 avant la prise des probiotiques et antihistaminiques et 11 après, soit 66% de réduction du score relatif à la sévérité des symptômes.

Dans le groupe « antihistaminiques seuls », le score relatif à la qualité de vie DLQI était de 44% après leur prise. Il était de 66% après traitement dans le groupe « antihistaminiques plus probiotiques ».

En conclusion, les probiotiques administrés 2 fois par jour pendant 8 semaines en tant que traitement naturel complémentaire de l'urticaire semblent sûrs et amènent une amélioration de la qualité de vie. Ils sont particulièrement intéressants chez les personnes chez lesquelles l'anti-histaminique montre une efficacité insuffisante. En revanche, dans cet essai chez l’adulte, les probiotiques seuls n’ont pas été testés.

Des essais complémentaires sont requis pour tester l’efficacité et l’intérêt de la supplémentation en probiotiques seuls et définir les souches les plus appropriées.

L'homéopathie

Un médecin homéopathe peut établir une prescription individualisée37 38‌‌.

Plusieurs remèdes homéopathiques sont conseillés, soit pour moduler les émotions, agir sur les facteurs déclenchants ou sur les différentes manifestations physiques.

Les plus couramment employés sont :

  • Antimonium crudum 9CH : éruptions dues à la nourriture, excès alimentaires, dérangement gastrique.
  • Pulsatilla 9CH : réactions à la viande de porc.
  • Urticaurens 9CH : coquillages et poissons.
  • Astacus 9CH : éruptions cutanées provoquées par la consommation d'écrevisses.
  • Homarus 9CH : homard ou langouste.
  • Chloralum 9CH : après consommation de vin.
  • Dulcamara 9CH : ingestion de lait.
  • Fragaria 9CH : après consommation de fraises.
  • Arsenicum album 9CH : réaction après contact avec de l'eau de mer ou agitation et anxiété. Amélioration par l’eau chaude ou aggravation la nuit.
  • Urtica urens 9CH : plaques qui apparaissent après un bain chaud ou un exercice violent ou aggravation au toucher. Des rhumatismes peuvent être associés.
  • Natrum muriaticum 9 CH : après exposition au soleil.
  • Dulcamara 9 CH : symptômes déclenchés par le froid.
  • Belladonna 9 CH : plaques rouges.
  • Apis mellifica 9 CH : couleur rosée ou amélioration par l’eau froide.
  • Apis mellifica 15 CH : œdème de Quincke, une dose toutes les 10 minutes.

La posologie usuelle, en-dehors de l’œdème de Quincke, est de 5 granules 4 fois par jour.

La photothérapie

La photothérapie peut être un traitement naturel de premier choix pour les personnes souffrant d'urticaire39.

La photothérapie, ou utilisation de rayons ultraviolets à bande étroite, a été testée dans plusieurs essais, avec ou sans médicament antihistaminique. Une méta-analyse a compilé les résultats de 9 essais sur 713 patients, pour évaluer l’efficacité et la sécurité des UVB.

Cette méta-analyse conclut à une efficacité supérieure de la combinaison antihistaminiques plus photothérapie versus antihistaminiques seuls, sans effets indésirables supplémentaires. Le risque de récurrence des crises est notablement diminué avec la combinaison thérapeutique.

L'acupuncture

L’acupuncture est une technique issue de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)40. Elle utilise l’insertion de fines aiguilles en des points spécifiques du corps. Selon les principes de la MTC, l’acupuncture équilibre et renforce l’énergie vitale ou « Qi », pour amener le corps dans un état de santé optimale et harmonieuse.

Des points d’acupuncture spécifiques sont stimulés par de très fines aiguilles. Cette technique peut aider pour les formes aiguës et chroniques.

Techniques d’hydrothérapie

Les propriétés vasoconstrictrices du froid peuvent être mises à profit par l’application de compresses froides sur les lésions, pour soulager l’inflammation et le prurit. Cette technique n’est pas documentée et ne convient pas pour les plaques causées par le froid.

La phytothérapie

Les plantes suivantes peuvent être utilisées dans le traitement naturel de l’urticaire.

Le plantain (Plantago major)

Le plantain est utilisé depuis les temps anciens, pour soulager de nombreux maux, dont la constipation, la toux et les blessures, sous différentes formes galéniques : décoctions, sirops, graines rôties, liniment, suppositoires, gouttes nasales et oculaires41.

Ses propriétés documentées incluent la cicatrisation des blessures et son action anti-infectieuse, anti-inflammatoire, antioxydante, antitussive. Le plantain contient des composés volatils, des triterpénoïdes, des acides phénoliques et des flavonoïdes.

Il est documenté comme une plante efficace dans le traitement naturel de l’urticaire aiguë. L’acide ursolique, l’acide oléanoïque et l’acide alpha-linolénique sont trois composés du plantain qui ont montré une action inhibitrice de la cyclo-oxygénase 2 ou COX-2, enzyme qui catalyse la production de prostaglandines pro-inflammatoires. Autrement dit, il aurait une action anti-inflammatoire.

La lutéoline, un des flavonoïdes contenus dans la plante, inhibe la migration des leucocytes et la dégranulation des mastocytes. Ces deux actions complémentaires peuvent être considérées comme une stratégie efficace de lutte contre la survenue des symptômes42.

L’actéoside et le plantanajoside ont une action anti-inflammatoire in vivo démontrée sur un modèle de souris, ils inhibent la 5-lipo-oxygénase, qui catalyse la formation de molécules pro-inflammatoires à partir de l’acide arachidonique. Les extraits de plantain ont une action antihistaminique, par inhibition des IgE liées aux réactions allergiques.

Il est traditionnellement utilisé en application locale comme antiprurigineux dans les affections dermatologiques. Le jus de feuilles fraîches de plantain (10 g à 30 g) est utilisé en cataplasme. L’infusion pendant 10 minutes de 6 grammes de feuilles de plantain dans 1 / 5 de litre d’eau permet d’obtenir une solution pour une application locale43.

La réglisse (Glycyrrhiza Glabra)

Certains composés de la réglisse sont utilisés dans le traitement naturel d’affections dermatologiques, comme l’urticaire, car ils expriment des récepteurs H1 à l’histamine.

Les racines et rhizomes de la réglisse sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise dans de nombreuses maladies, dont des maladies dermatologiques, incluant la dermatite, l’eczéma, le psoriasis.

Dans des essais cliniques, la réglisse montre des propriétés anti-inflammatoires, antivirales, antibactériennes, anti-oxydantes, antidiabétiques, anti-asthmatiques, immunomodulatrices, protectrices du foie, de l’estomac, des nerfs et du cœur. Les mécanismes d’action de la réglisse ont été mieux compris récemment.

La glycyrrhizine est un des constituants actifs de la réglisse, qui est métabolisée en acide glycyrrhétinique dans le corps. Sa structure est similaire à celle d’un glucocorticoïde mais elle a peu d’effets indésirables.

La glycyrrhizine a été utilisée depuis plusieurs siècles dans la médecine traditionnelle chinoise pour traiter les symptômes de l’allergie. Combinée avec la Desloratadine, un antihistaminique de synthèse, ce remède est utilisé en Chine pour traiter les éruptions cutanées44.

Autres plantes préconisées

Les autres plantes utilisées sont le cassis, l’aulne glutineux, le charme, la tanaisie, la matricaire, l’armoise arborescente, la nigelle, la lavande45.

Ces plantes peuvent être prises sous forme de gélules de poudre de plantes ou sous forme de teinture-mère, 40 gouttes deux fois par jour pour un adulte, la moitié pour un enfant de 10 ans.

La quercétine et autres flavonoïdes de plantes

De nombreuses expériences in vivo et in vitro ont montré que les flavonoïdes possédaient des propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques, antivirales et antioxydantes46.

Certains flavonoïdes inhibent une large gamme d’enzymes mais particulièrement des enzymes impliquées dans l’activation cellulaire comme la protéine kinase C, les protéines tyrosine kinase et la phospholipase A2, impliquée dans l’inflammation. Différents types de cellules immunitaires sont sensibles à l’action des flavonoïdes : les mastocytes, les basophiles, les lymphocytes T et B, les macrophages, etc.

La quercétine est un flavonoïde présent dans certains fruits et baies rouges et noires, dans certains légumes rouges ou verts, comme les oignons rouges. In vitro, la quercétine inhibe le relargage d’histamine par les mastocytes. A la dose de 500 mg trois fois par jour quotidiennement, la quercétine soulage les symptômes et peut être un traitement naturel intéressant de l’urticaire.

La gemmothérapie

La gemmothérapie est une branche de la phytothérapie qui utilise les bourgeons de certains végétaux et arbres, partant du principe que les bourgeons sont concentrés en principes actifs des plantes.

Les macérâts glycérinés sont issus de la macération de bourgeons dans un mélange d’alcool, d’eau et de glycérine. Les informations suivantes n’ont pas fait l’objet d’essais scientifiques. Elles sont issues de la pratique de spécialistes en phyto-aromathérapie.

Les bourgeons suivants peuvent utilisés en prévention des crises.

Cassis (Ribes nigrum)

Les bourgeons de cassis47 en gemmothérapie ont une action anti-inflammatoire. La posologie est de 50 gouttes de macérât glycériné de bourgeons de Cassis 1DH le matin. 

Viorne (Viburnum lantana)

Ils ont une action anti-inflammatoire, anti-asthmatique, anti-allergique48.

La posologie est de 50 gouttes de macérat glycériné de bourgeons de Viorne 1DH le midi. 

Aulne glutineux (Alnus glutinosa)

Les bourgeons d’Aulne49 en gemmothérapie ont une action anti-inflammatoire et anti-allergique.

La posologie est de 50 gouttes de macérat glycériné de bourgeons d’Aulne 1DH le soir. En cas de crise, la posologie passe à 100 gouttes par jour de macérât glycériné.

La médecine ayurvédique

Du sanscrit « Ayus » qui signifie « la vie » et « Veda », la connaissance, l’Ayurvéda est la médecine traditionnelle indienne. Elle est basée sur le respect d’une alimentation et d’un mode de vie favorable avec l’état de santé.

Dans l’Ayurvéda, plus d’une soixantaine de plantes sont utilisées traditionnellement dans le traitement naturel de l’urticaire, par voie interne ou en application externe. Les concepts utilisés dans la médecine Ayurvédique sont assez complexes à appréhender. Les données suivantes sont grossièrement simplifiées par rapport aux concepts ayurvédiques50.

En application externe, des huiles de massage médicinales (Abhyanga) contenant différentes plantes et constituants sont utilisées, dont :

  • de l’huile de moutarde « Kathutaila » ;
  • du carbonate de potassium « Yavakshara » ;
  • des sels de roche ou sels de l’Himalaya, « Saindhava Lavana », contenant 98% de chlorure de sodium (sel) et différents minéraux : iode, lithium, magnésium, phosphore, potassium, chrome, manganèse, fer, zinc, strontium, etc.

Des plantes ou mélanges de plantes sont aussi utilisés en application locale :

  • Le Chiendent pied-de-poule (Cynodon dactylon) ou « Durva » et le curcuma (Curcuma longa) ou « Haridra ».
  • Le jus de Tulsi ou Basilic sacré (Ocimum sanctum) est considéré comme un excellent remède.
  • Des sels de roche ou « Saindhava Lavana »,en mélange avec de la racine de Saussurea lappa C.B. Clarke « Kustha » et du beurre clarifié médicinal ou « ghrita ».

Saussurea lappa est une Astéracée originaire des hauts plateaux himalayens. Sa racine aromatique, appelée « costus » est utilisée comme plante médicinale et dans la fabrication de l’encens. Elle contient des sesquiterpènes, costunolide et déhydrocostuslactone, des triterpènes, des phénols, des lignanes. Elle a des propriétés anti-inflammatoires, anti-infectieuses mais elle peut aussi provoquer des allergies de contact.

Le massage « Udvartana » est un massage à sec de tout le corps, par friction et mouvements circulaires, avec un mélange de poudre de plantes, d’épices et autres constituants. Le mélange pour massage Udvartana contient de la moutarde blanche (Brassica campestris) ou « Siddhartha », du sésame (Sesamum indicum) ou « Haridra », de l’huile de sésame « Tila », et de l’huile de moutarde « Katutaila ».

En administration interne, sont utilisées différentes formulations ayurvédiques :

(Les concepts des formulations ne sont pas reportés ci-après mais les plantes principales utilisées dans les formulations sont détaillées).

  • L’écorce de la racine d’Agnimantha (Premna integrifolia L.) pilonnée et ajoutée à du beurre clarifié est réputée soulager « sitapitta, udardaetkotha » les symptômes de l’allergie cutanée en une semaine.
  • La décoction de « Guduchi » (Tinospora cordifolia), de curcuma (Curcuma longa) ou « Haridra », de margousier ou neem (Azadirachta indica A. Juss.) ou « Nimba », de « Dhanvayasa » (Fagonia cretica) avec du miel ou de la réglisse (Glycyrrhiza glabra), de Madhuka Pushpa (fleur de l'arbre indien Madhuca indica), de « Rasna » (Pluchea lanceolata), de Santal blanc (Santalum album) ou « Chandana », de faux-santal rouge (Pterocarpus santalinus) ou « Raktachandana », de muguet bleu ou Troène de Chine (Vitex negundo) ou « Nirgundi » et de poivrier long (Piper longum) ou « Pippali ».
  • La consommation régulière de « Yashtimadhu churna » (poudre de réglisse) avec du sucre ou du triphala churna avec du miel (Madhu) ou Yavani ou Ajowan (Trachyspermum ammi) avec du sucre de palme (jaggery) ou des feuilles deneem et d’amla (Emblica officinalis) mélangées à du beurre clarifié.
  • Les fruits mûrs de« Kashmarya » (Gmelina arborea) sont séchés puis cuits dans du lait de vache et consommés régulièrement.
  • L’ayurvéda préconise parfois le vomissement thérapeutique, dit « Vamana », provoqué par l’absorption de « Patola » (Trichosanthes dioica) et la décoction de« NimbKwatha ».
  • La purgation à l’aide du Triphala (combinaison de fruits de trois arbres différents, le Haritaki, le bibhitaki et le amalak), du Guggul (Commiphora mukul) et du poivrier long est parfois proposée.
  • Le régime alimentaire du patient contient aussi de la soupe de radis séché ou de Kullatha (Dolichos biflorus).

Le rôle des Rasayana, compléments alimentaires de la médecine ayurvédique, a été évalué dans le traitement naturel de l’urticaire. Le taux de guérison des patients concernés est passé de 27,3% à 71,4%.

Une autre étude51, conduite entre 1996 et 1998 à New Delhi dans une unité de recherche hospitalière, visait à développer un remède à base de plantes sûr et efficace contre cette pathologie.

L’étude, randomisée en double aveugle contre placebo a été conduite sur des patients âgés de 18 à 55 ans, souffrant d’urticaire depuis plus de 6 mois. Un traitement à base d’un mélange de plantes, appelé Pitkirya, a été testé sur ces personnes. Le mélange, administré sous forme de capsules de 500 mg, contenait à parts égales de la poudre des plantes Asrol (Rauwolfia serpentina, racine), Bachh, (l’Acore odorant, Acorus calamus, rhizome), Biranjasif (l’Achillée millefeuille, Achillea millefolium, feuilles et fleurs), Shahtara (la Fumeterre, Fumaria officinalis, feuilles et fleurs), Sumbuluttib (le Nard de l’Himalaya, Nardostachys jatamansi, rhizome) et Ustukhuddus (la Lavande papillon, Lavandula stoechas, feuilles et fleurs).

Dans le groupe « test », après 4 semaines, le nombre de plaques, l’intensité des démangeaisons, la fréquence des crises sont diminuées par deux ou plus par rapport au groupe placebo. Au bout de 12 semaines, la sécurité et l’absence d’effets secondaires notables ont été vérifiées sur différents paramètres biologiques.

L’acore odorant aurait une activité antihistaminique. Biranjasif, l’Achillée millefeuille, sert à soigner les morsures de scorpion et possède aussi une activité antihistaminique.

Les plantes Shahtara (la fumeterre) et Bachh, l’Acore odorant, ont des propriétés anti-helmintiques (contre les vers parasites intestinaux). L’infestation par des vers parasites est une cause d’urticaire, ce qui pourrait confirmer l’intérêt de ces plantes dans le remède.

L’anxiété et les stress sont des facteurs aggravants. Les propriétés sédatives et anxiolytiques de Sumbuluttib, Bachh et Asrol agissent sur ces facteurs psychogènes. Les plantes Shahtara et Biranjasif sont réputées pour une action purificatrice du sang. Le remède Pitkirya est sûr d’utilisation et sans effets indésirables et combine les actions antihistaminiques, antihelminthiques, sédatives et purifiantes de ses différents ingrédients. Des recherches complémentaires sont requises pour préciser les mécanismes d’actions de la formule à base de plantes « Pitkirya ».

L'aromathérapie

Comme traitement naturel de l'urticaire, les huiles essentielles doivent être utilisées avec beaucoup de précaution52. Certaines d'entre elles, appliquées sur la peau, peuvent provoquer des réactions allergiques chez les personnes prédisposées.

Il est toujours conseillé de les diluer dans une huile végétale et de faire un test au pli du coude avec une petite quantité du mélange, d’attendre quelques minutes avant de l’appliquer sur des zones plus étendues.

Les huiles essentielles suivantes sont utilisées pour un effet anti-symptomatique :

  • Lavande vraie (Lavendula officinalis ou vera ou angustifolia)
  • Geranium rosat (Pelargonium asperum)
  • Palmarosa (Cymbopogon martinii)
  • Camomille noble (Chamaemelum nobilis)
  • Tanaisie annuelle (Tanacetum annuum)
  • Estragon (Artemisia dracunculus)
  • Eucalyptus citronné (Eucalyptus citridora)
  • Pétasite officinale (Petasites officinalis)

Elles sont à utiliser sous forme de différents mélanges, en très faible quantité, à diluer dans une huile végétale de calendula (Calendula officinalis) ou de germe de blé ou de rose musquée ou un macérât huileux de millepertuis (cicatrisant). Les mélanges sont à appliquer sur les lésions deux à trois fois par jour, pour soulager le prurit et favoriser la guérison.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que l'urticaire ?

L'urticaire est une affection de la peau. Elle se manifeste par des éruptions cutanées prurigineuses.

Quel traitement naturel envisager ?

- Une supplémentation en vitamines et probiotiques
- L'homéopathie, la photothérapie et la phytothérapie
- L'aromathérapie et la gemmothérapie
- La pratique de l'acupuncture
- La médecine ayurvédique

Quelles sont les autres recommandations ?

- La modification de l'alimentation (pauvre en histamine)
- L'éviction d'agents physiques, chimiques ou de médicaments
- L'éviction de certaines plantes


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Rédaction Doctonat